L'ego et l'obéissance aux institutions
Traduction de courtoisie par
Ferouzeh Naderi-Moghbel
Devons-nous douter que les voies de Dieu ne soient pas nécessairement celles des
hommes ? La foi n'est-elle pas simplement un autre mot pour obéissance implicite,
allégeance sans réserve et adhésion sans compromission à ce que nous croyons être
la volonté révélée et explicite de Dieu, quelque déroutante que celle-ci puisse
apparaître au premier abord, et divergente d'avec les vues obscures, les doctrines
impuissantes, les théories approximatives, les vaines imaginations et les conceptions
à la mode d'un âge éphémère et agité ? Si nous tâtonnons et hésitons, si notre
amour pour Lui ne réussit pas à nous diriger et à nous maintenir dans son chemin,
si nous nous écartons de principes divins catégoriques, quel espoir encore chérir
de guérir les maux et les maladies de ce monde ? (Baha'i Admini tration: Selected Message 1922-1932 - Wilmette: Baha'i Publishing
Trust, 1974 - p. 62)
Le Gardien désire que les amis gardent à l'esprit deux principes et les suivent
scrupuleusement et fidèlement. Le premier c'est une loyauté inconditionnelle et
sans partage à la Parole révélée. Les croyants devraient prendre soin de ne pas
dévier des Enseignements, fut-ce d'un cheveu. Maintenir la pureté des principes,
des vérités et des lois de la Foi devrait être leur préoccupation essentielle.
C'est leur seul moyen d'espérer maintenir l'unité organique de la Cause. Dans
la Cause, il ne peut pas y avoir et ne doit pas y avoir de libéraux ou de conservateurs,
de modérés ou d'extrémistes, car tous les croyants sont soumis à une seule et
même loi, la Loi de Dieu. Cette loi transcende toute différence et toute tendance,
sentiment ou aspiration personnelle ou locale.
Ensuite vient le principe d'une obéissance totale et immédiate aux assemblées,
tant locales que nationales. Ces organes administratifs baha'is ont la responsabilité
de permettre à la communauté d'acquérir et d'approfondir toujours davantage la
connaissance et la compréhension de la Cause. Unité doctrinale, unité administrative,
tels sont les deux piliers qui soutiennent l'édifice de la Cause et protègent
celle-ci des tempêtes de l'opposition qui font rage contre elle. (D'une lettre écrite le 5 septembre 1936 de la part de Shoghi Effendi à un
croyant)
Il n'y a qu'un remède contre cela : étudier l'administration, obéir aux assemblées
et pour chaque croyant chercher à parfaire son propre caractère en tant que baha'i.
Nous ne pourrons jamais exercer sur autrui autant d'influence que sur nous-mêmes.
Si nous sommes meilleurs, si nous montrons de l'amour, de la patience et de la
compréhension devant les faiblesses des autres, si nous nous efforçons de ne jamais
critiquer mais plutôt d'encourager, les autres feront de même et nous aiderons
réellement la Cause par notre exemple et notre force spirituelle. Partout lorsque
l'administration se met en place, les baha'is trouvent très difficile de s'adapter.
Pour préserver l'unité, ils doivent apprendre à obéir, même si l'assemblée peut
avoir tort. Jusqu'à un certain point, ils doivent sacrifier leur personnalité
pour que la vie communautaire croisse et se développe comme un tout. Ces choses
sont difficiles, mais nous devons comprendre que cela nous conduira à un mode
de vie plus noble, plus parfait lorsque la Foi sera établie en conformité avec
son administration.
(D'une lettre écrite le 26 octobre 1943 de la part de Shoghi Effendi à un croyant)
Le Maître souhaitait protéger les amis des querelles sans fin et de l'entêtement.
Un croyant peut demander à l'assemblée de justifier sa décision et, poliment,
de la reconsidérer. Mais il doit s'en tenir là et ne pas continuer à perturber
les affaires locales en insistant sur son point de vue. Cela s'applique tout autant
à un membre de l'assemblée. Nous avons tous droit à nos opinions et il est inévitable
que nous pensions différemment, mais un baha'i doit accepter la décision majoritaire
de son assemblée et prendre conscience que l'acquiescement et l'harmonie - même
si une erreur a été commise - sont vraiment essentiels. Lorsque nous servons la
Cause correctement, c'est-à-dire d'une façon baha'ie, Dieu finira par redresser
les torts causés.
(D'une lettre écrite le 19 octobre 1947 de la part de Shoghi Effendi à un croyant)
La vie est une lutte constante, non seulement contre les forces qui nous entourent,
mais par-dessus tout contre notre propre " ego ". Nous ne pouvons pas nous permettre
de cesser de ramer, sinon nous nous retrouverons bientôt emportés par le courant.
Beaucoup de ceux qui s'éloignent de la Cause, le font parce qu'ils ont cessé de
poursuivre leur développement. Ils deviennent satisfaits d'eux-mêmes ou indifférents,
et en conséquence cessent d'attirer la force et la vitalité spirituelles qu'ils
devraient recevoir de la Cause... En d'autres termes, neuf dixièmes des problèmes
chez les amis proviennent de ce qu'ils n'adoptent pas une attitude baha'ie les
uns envers les autres, envers les institutions administratives ou dans leur propre
vie.
(D'une lettre écrite le 8 janvier 1949 de la part de Shoghi Effendi à un croyant)
L'une des principales raisons pour lesquelles la Foi n'avance pas plus rapidement,
c'est que les amis n'ont pas appris à vivre avec l'ordre administratif, ni à travailler
dans son cadre. Soit, ils le cristallisent en une forme trop rigide, soit ils
se rebellent contre ce qu'ils perçoivent comme étant un système et cessent de
lui accorder un soutien suffisant. L'un et l'autre de ces extrêmes freinent les
progrès de la Foi et nuisent à l'efficacité des croyants.
(D'une lettre écrite le 30 mai 1952 de la part de Shoghi Effendi à une assemblée
spirituelle nationale)
Votre préoccupation concernant l'exagération du moi et de l'ego fait écho à un
thème majeur chez la Manifestation elle-même. C'est un sujet maintes fois évoqué
dans ses Écrits. Il parle, par exemple, du " mal de l'égotisme " et de ceux qui
sont " prisonniers de l'égotisme ". Le Maître fait référence à la " corrosion
de l'égotisme " et parle de " …la complexité de l'ego humain. Il est le Tentateur
(le serpent rusé de la psyché)… "
(D'une lettre écrite le 4 août 1977 de la part de la Maison universelle de justice
à un croyant)