L'importance
des arts
pour promouvoir la Foi Traduction de courtoisie
EXTRAITS DES ECRITS DE BAHA'U'LLAH
1. Le Soleil de Vérité est le Verbe de Dieu dont dépend l'éducation de
ceux qui sont dotés du pouvoir de la compréhension et de la parole. C'est l'esprit
véritable et l'eau céleste, qui par son aide et sa généreuse providence anime
et animera toutes choses. Son apparition dans chaque miroir est déterminée par
la couleur de ce miroir. Lorsque, par exemple, sa lumière se projette sur le miroir
du coeur des sages, il fait apparaître la sagesse. De la même manière, lorsqu'il
se manifeste dans le miroir du coeur des artistes, il fait naître des arts nouveaux
et uniques, et lorsqu'il se reflète dans le coeur de ceux qui perçoivent la vérité,
il révèle des signes merveilleux de savoir véritable et dévoile les vérités de
la parole de Dieu. (Traduit du persan)
2. Nous avons rendu licite l'écoute de la musique et du chant. Prenez garde,
cependant, que cette écoute ne vous fasse dépasser les limites de la convenance
et de la dignité. Que votre joie soit cette joie née de mon Plus Grand Nom, un
Nom qui ravit le coeur et remplit d'extase les esprits de tous ceux qui se sont
approchés de Dieu. En vérité, nous avons fait de la musique une échelle pour vos
âmes, qui pourront ainsi s'élever jusqu'au royaume d'en haut; n'en faites donc
point des ailes pour l'égoïsme et la passion. Vraiment, nous répugnons à vous
voir comptés au nombre des sots. (Kitab-i-Aqdas, paragraphe 51)
3. Ceux qui récitent les versets de l'Infiniment Miséricordieux dans les
tons les plus mélodieux y percevront ce à quoi ne peut jamais se comparer la souveraineté
de la terre et du ciel. Dans ces versets, ils humeront la divine fragrance de
mes mondes--mondes qu'aujourd'hui nul ne peut entrevoir à l'exception de ceux
qui furent dotés d'une vue pénétrante grâce à cette belle, cette sublime révélation.
Dis: Ces versets attirent les coeurs purs vers ces mondes spirituels qu'on ne peut
ni exprimer en mots ni suggérer par allusions. Bénis soient ceux qui prêtent l'oreille. (Kitab-i-Aqdas, paragraphe 116)
4. Toute parole qui sort de la bouche de Dieu est douée d'une telle puissance
qu'elle peut insuffler en tout être humain une vie nouvelle, si vous êtes de ceux
qui comprennent cette vérité. Tous les ouvrages merveilleux que vous contemplez
en ce monde sont dus à sa souveraine et sublime volonté et à l'exécution de son
inflexible et prodigieux dessein. De la seule révélation du mot "Modeleur", proclamant
devant l'humanité son pouvoir de façonner, une puissance telle se dégage, qu'elle
est capable d'engendrer, dans le cours des âges, tous les arts que la main de
l'homme peut produire. Cela est d'une vérité certaine. Ce mot resplendissant n'a
pas plutôt été prononcé que les énergies qui l'animent, entrant en action au sein
de toutes choses créées, fournissent les moyens et les instruments par lesquels
ces arts peuvent être mis au jour et portés à leur perfection. Toutes les merveilleuses
réalisation humaines dont vous êtes témoins sont la conséquence directe de la
révélation de ce Nom. (Publié dans "Extraits des Écrits de Baha'u'llah" (Maison d'Éditions Baha'ies,
1990), LXXIV, p. 94)
5. L'âme qui est restée fidèle à la cause de Dieu, qui s'est tenue fermement
dans son chemin sans en dévier jamais, possédera, après son ascension, un tel
pouvoir que tous les mondes créés par le Tout-Puissant en bénéficieront. Une telle
âme fournit, par ordre du Roi de perfection, le divin Éducateur, le pur levain
qui fait lever le monde de l'être, et crée la puissance par laquelle se produisent
tous les arts et toutes les merveilles du monde. ("Extraits", LXXXII, p. 106-07)
6. Chaque mot de ta poésie est en fait comme un miroir ou se reflètent
les preuves de la dévotion et de l'amour que tu portes à Dieu et à ses élus. Heureux
sois-tu, toi qui as bu le nectar de la parole et qui as goûté au doux flot de
la rivière de la vraie connaissance. Bienheureux soit celui qui s'est désaltéré
et est parvenu à Lui, et malheur aux insouciants. La lecture de ton poème a fait
grande impression, car il suggérait à la fois la lumière de la réunion et le feu
de la séparation. (Lawh-i-Maqsud, publié dans "Les Tablettes de Baha'u'llah" (Maison d'Éditions
Baha'ies, 1994), p. 185)
EXTRAITS DES ECRITS DE 'ABDU'L-BAHA
7. Ô musicien de Dieu! ... Les chantres de l'amitié demeurant dans les
jardins de sainteté doivent faire jaillir en ce jour une explosion de chants si
triomphante que les oiseaux des champs prennent leur envol dans un transport de
joie; et dans cette fête divine, ce banquet céleste, ils doivent jouer du luth
et de la harpe, de la viole et de la lyre, de telle façon que les peuples de l'Est
et de l'Ouest soient remplis d'une joie et d'une allégresse immenses, et transportés
d'exultation et de bonheur. Il t'incombe maintenant de produire la mélodie de
cette lyre céleste et de jouer de ce luth divin, pour ainsi redonner la vie à
Barbud (1), consoler Rudaki (2), rendre
Farabi (3) impatient et guider Ibn-i-Sina (4)
jusqu'au Sinaï de Dieu. Salutations et louanges à toi. (Traduit du persan)
8. J'espère ardemment que vous mémoriserez tous les poèmes persans révélés
par la Beauté bénie et les chanterez avec une voix d'une douceur incomparable
dans les réunions et rassemblements baha'is. Le jour est proche où l'Occident
mettra ces poèmes en musique et où les doux accents de ces chants s'élèveront
vers le Royaume d'Abha dans une joie et une allégresse extrêmes. (Traduit du persan)
9. L'art de la musique doit atteindre le stade de développement le plus
élevé, car c'est l'un des arts les plus magnifiques et, en cet âge glorieux du
Seigneur de l'Unité, il est très important d'en acquérir la maîtrise. Toutefois,
on doit s'efforcer d'atteindre la perfection artistique et ne pas être de ceux
qui ne vont pas jusqu'au bout des choses. (Traduit du persan)
10. Ô rossignol de la roseraie de Dieu! Le chant des mélodies apportera
la vie et le bonheur au monde de l'humanité, ceux qui les entendront seront ravis
et joyeux et seront touchés au plus profond de leur être. Mais cette joie, cette
émotion sont transitoires et s'oublieront rapidement. Cependant, Dieu soit loué,
vous avez imprégné votre musique des mélodies du Royaume, vous apporterez le réconfort
au monde de l'esprit et susciterez sans cesse des sentiments spirituels. Cela
durera toujours et résistera au passage des époques et des siècles. (Traduit du persan)
11. Ô serviteur de Baha! La musique est considérée au seuil du Tout-Puissant
comme une science digne d'éloges, de sorte que vous pouvez dans les grandes assemblées
et les grands rassemblements, chanter des versets sur une exquise mélodie et entonner
dans le Mashriqu'l-Adhkar des hymnes de louange à ravir le Concours céleste. Considérez
par conséquent à quel point l'art musical est admiré et loué. Essayez, si vous
le pouvez, d'utiliser des mélodies, des chants et des airs spirituels, et d'harmoniser
la musique terrestre avec la mélodie céleste. Vous remarquerez alors combien l'influence
de la musique est grande et quelles joie et vie célestes elle confère. Mettez-vous
à jouer une mélodie et un air qui remplissent de joie et d'extase les rossignols
des mystères divins. (Traduit du persan)
12. Je me réjouis d'apprendre que vous vous donnez beaucoup de mal dans
votre art, car en ce nouvel âge merveilleux, l'art est adoration. Plus vous vous
efforcerez de le perfectionner, plus vous vous approcherez de Dieu. Quelle faveur
plus grande existe-t-il que celle de voir la pratique de son art égaler l'acte
d'adoration du Seigneur? Cela signifie que, lorsque vos doigts saisissent le pinceau,
c'est comme si vous étiez en prière au Temple. (Traduit du persan)
13. De tous les services importants, l'éducation des enfants et la promotion
des diverses sciences, métiers et arts sont parmi les plus importants. Loué soit
Dieu, vous faites des efforts acharnés dans ce but. Plus vous persévèrerez dans
cette tâche primordiale, plus vous serez témoins des confirmations de Dieu, à
tel point que vous en serez vous-mêmes étonnés. (Traduit du persan)
14. Ô oiseau dont le doux chant célèbre la Beauté d'Abha! En cette nouvelle
et merveilleuse Dispensation, les voiles de la superstition ont été déchirés et
les préjugés des peuples de l'Orient sont condamnés. Certaines nations orientales
considéraient la musique comme répréhensible, mais, en cet âge nouveau, la Lumière
manifeste a proclamé, dans ses tablettes sacrées, que la musique, qu'elle soit
chantée ou jouée, est, pour l'âme et le coeur, une nourriture spirituelle.
L'art du musicien est un art des plus digne de louange, car il remue les coeurs
de tous les êtres affligés. C'est pourquoi, ô Shahnaz (5),
joue et chante donc les saintes paroles de Dieu dans les réunions d'amis, afin
que celui qui écoute soit libéré des chaînes du souci et de l'affliction, que
son âme bondisse de joie et s'humilie en prière au royaume de gloire. (Publié dans "Sélections des Écrits de 'Abdu'l-Baha" (Maison d'Éditions
Baha'ies, 1983), paragraphe 74.1-74.2)
15. C'est pourquoi, ô bien-aimés de Dieu! Faites un immense effort afin
que vous soyez, vous-mêmes les signes de ce progrès et de toutes les confirmations,
et que vous deveniez des foyers de bénédictions de Dieu, des sources de la lumière
de Son unicité, des promoteurs des bienfaits et des grâces de la vie civilisée.
Soyez, dans ce pays, les pionniers des perfections humaines; propagez les diverses
branches du savoir, soyez actifs et progressistes dans le domaine des inventions
et des arts. Efforcez-vous de rectifier la conduite de vos semblables et cherchez
à surpasser le monde entier sur le plan du caractère et de la morale. Alors que
les enfants sont encore dans leur plus jeune âge, nourrissez-les à la mamelle
de la grâce céleste, élevez-les dans le berceau de toutes les excellences, dans
le sein de toutes les générosités. Accordez-leur l'avantage de connaître toute
sorte de savoir utile. Qu'ils prennent part à la création de chaque art nouveau,
rare et prodigieux. ("Sélections des Écrits de 'Abdu'l-Baha" (Maison d'Éditions Baha'ies, 1983),
paragraphe 102.3)
16. Ô vous bénéficiaires des faveurs de Dieu! Le fondement inébranlable,
en cet âge nouveau et prodigieux, est l'enseignement des sciences et des arts.
Chaque enfant doit être instruit dans les arts et métiers, conformément à des
textes sacrés explicites, et cela jusqu'au niveau souhaité. C'est la raison pour
laquelle, dans chaque cité et dans chaque village, doivent être créés des établissements
scolaires, et chaque enfant de cette cité ou de ce village doit entreprendre des
études jusqu'au niveau nécessaire. ("Sélections des Écrits de 'Abdu'l-Baha" (Maison d'Éditions Baha'ies, 1983),
paragraphe 109.1)
17. Ô toi, fils du Royaume! Toute chose est profitable si elle s'accompagne
de l'amour de Dieu et, sans son amour, toute chose est nuisible et agit comme
un voile entre l'homme et le Seigneur du Royaume. Lorsque son amour est présent,
chaque amertume se fait douceur et chaque générosité procure un plaisir bénéfique.
Une mélodie douce à l'oreille, par exemple, apporte l'esprit même de la vie au
coeur amoureux de Dieu, mais souille de luxure une âme absorbée par les désirs
des sens. ("Sélections des Écrits de 'Abdu'l-Baha" (Maison d'Éditions Baha'ies, 1983),
paragraphe 154.3)
18. Ô toi, oiseau dont le chant est si plaisant! Nous avons lu ton petit
recueil de très jolis poèmes. Ce fut une source de joie, car c'est un hymne spirituel
et une mélodie de l'amour de Dieu.
Continue aussi longtemps que tu peux à chanter cette mélodie dans les assemblées
des bien-aimés; puissent ainsi les esprits trouver repos et joie et se mettre
à l'unisson de l'amour de Dieu. Lorsque l'éloquence de l'expression, la beauté
du sens et la douceur de la composition s'unissent à de nouvelles mélodies, l'effet
est vraiment grand, surtout s'il s'agit de l'hymne des versets sur l'unité et
des chants à la louange du Seigneur de Gloire.
Fais de ton mieux pour composer de beaux poèmes qui soient chantés sur une musique
céleste; puisse alors leur beauté toucher les esprits et laisser leur empreinte
dans le coeur de ceux qui écoutent. (Publié dans "Tablets of 'Abdu'l-Baha Abbas", (New York: Baha'i Publishing
Committee, 1930), vol. I, p. 59)
19. Ô toi l'honorable! Remercie Dieu d'avoir appris la musique et la mélodie,
de chanter d'une voix plaisante la glorification et la louange de l'Éternel, du
Vivant. Je prie Dieu que tu puisses appliquer ce talent à la prière et à la supplication,
afin d'éveiller les âmes, d'attirer les coeurs et que tous s'embrasent du feu de
l'amour de Dieu! ("Tablets of 'Abdu'l-Baha Abbas", vol. III, p. 512)
20. Au premier rang dans la perception du monde de la nature est la perception
de l'âme douée de raison; par cette perception et cette faculté, tous les hommes
sont égaux, qu'ils soient négligents, attentifs, croyants ou mécréants.
Dans l'oeuvre de Dieu, cette âme douée de raison embrasse et dépasse les autres
créatures. Comme elle est plus noble et plus élevée, elle englobe les choses.
Le pouvoir de l'âme douée de raison peut découvrir la réalité des choses, comprendre
les particularités des créatures et pénétrer les mystères des existences. Toutes
ces sciences, ces connaissances, ces arts, ces merveilles, ces institutions, ces
découvertes, ces entreprises proviennent des facultés de l'âme douée de raison. (Publié dans "Les leçons de Saint-Jean-d'Acre" (Presses Universitaires de
France, 1954), chapitre LVIII, p. 223)
EXTRAITS DE DISCOURS DE 'ABDU'L-BAHA
21. Quelle merveilleuse assemblée que voilà! Ce sont là les enfants du
Royaume. La mélodie et les paroles du chant que nous venons d'entendre étaient
très belles. L'art musical est divin et efficace. C'est la nourriture de l'âme
et de l'esprit. Le pouvoir et le charme de la musique élèvent l'esprit de l'homme.
Elle a une emprise et un effet merveilleux sur le coeur des enfants, car ils ont
le coeur pur, et les mélodies ont sur eux une grande influence. Les talents cachés
dont sont dotés les coeurs de ces enfants trouveront leur expression à travers
la musique. Il faut donc vous efforcer de les rendre compétents; apprenez-leur
à chanter avec excellence et avec de l'effet. Il incombe à chaque enfant d'avoir
quelques connaissances en musique, car si on ne connaît rien de cet art, on ne
peut pas vraiment apprécier les mélodies instrumentales et vocales. Il est de
même nécessaire de l'enseigner dans les écoles pour qu'elle vivifie et grise le
coeur et l'âme des élèves, et illumine leur vie de joie. (Publié dans "The Promulgation of Universal Peace: Talks Delivered by 'Abdu'l-Baha
during his visit to the United States and Canada in 1912", rev. ed. (Wilmette:
Baha'i Publishing Trust, 1982), p. 52)
22. Un acteur mentionnait l'art dramatique et son influence. "L'art dramatique
est de la plus grande importance" dit 'Abdu'l-Baha. "Il a eu un grand pouvoir
éducatif dans le passé; il l'aura encore." Il raconta que, lorsqu'il était enfant,
il assista au Mystère de la trahison et de la passion de 'Ali, et cela l'affecta
tellement qu'il pleura et ne put dormir pendant de nombreuses nuits. (Publié dans "'Abdu'l-Baha in London: Addresses and Notes of Conversations"
(Oakham: Baha'i Publishing Trust, 1987), p. 93)
23. 'Abdu'l-Baha dit... : "Tout art est un don de l'Esprit saint. Lorsque
cette lumière traverse l'esprit d'un musicien, elle se manifeste par de merveilleuses
harmonies. De même, quand elle brille à travers l'esprit d'un poète, elle se traduit
en poésie et prose poétique admirables. Lorsque la Lumière du Soleil de Vérité
inspire l'esprit d'un peintre, il produit de merveilleuses peintures. Ces dons
remplissent leur plus haute fonction, lorsqu'ils glorifient Dieu." (Lady Bloomfield, "The Chosen Highway", (Wilmette: Baha'i Publishing Trust,
1954), p. 167)
24. Il est naturel que le coeur et l'esprit éprouvent du plaisir et de la
joie pour tout ce qui présente symétrie, harmonie et perfection. Par exemple:
une belle maison, un jardin bien dessiné, une ligne symétrique, un mouvement gracieux,
un livre bien écrit, des vêtements agréables--en fait, tout ce qui est imprégné
de grâce ou de beauté réjouit le coeur et l'esprit--par conséquent, il n'y a aucun
doute qu'une belle voix procure un immense plaisir. (Paroles de 'Abdu'l-Baha a Mme Mary L. Lucas, citées dans "A Brief Account
of My Visit to Acca" (Chicago: Baha'i Publishing Society, 1905), pp. 11-14)
EXTRAITS DES ECRITS DE SHOGHI EFFENDI
25. Une telle vie chaste et sainte, avec ses implications de modestie,
de pureté, de sobriété, de décence et de pureté de pensée n'implique rien de moins
que l'exercice de la modération dans tout ce qui se rapporte aux habits, aux distractions,
au langage et à toute occupation artistique et littéraire. Elle demande une vigilance
journalière dans le contrôle des désirs sensuels et des inclinations corrompues.
Elle réclame l'abandon d'une conduite frivole avec son attachement excessif aux
plaisirs futiles et souvent mal dirigés. Elle demande une abstinence totale des
boissons alcoolisées, de l'opium et de pareilles drogues entraînant l'accoutumance.
Elle condamne la prostitution de l'art et de la littérature (6),
les pratiques du nudisme et du concubinage, l'infidélité dans les rapports conjugaux
et toutes sortes de promiscuité, de familiarités faciles et de vices sexuels.
Elle ne peut consentir aucun compromis envers les théories, les normes, les habitudes
et les excès d'un âge décadent. Non, elle cherche plutôt à démontrer, par la force
dynamique de son exemple, le caractère pernicieux de telles théories, la fausseté
de telles normes, le manque de sincérité de telles revendications, la perversité
de telles habitudes et le sacrilège de tels excès. (Publié dans "L'Avènement de la justice divine" (Maison d'Éditions Baha'ies,
1973), pp. 43-44)
EXTRAITS DE LETTRES ECRITES AU NOM DE SHOGHI EFFENDI
26. Shoghi Effendi souhaite que j'accuse réception de votre lettre datée
du 27 octobre 1931, ainsi que de la composition musicale "L'Étranger solitaire"
envoyée par l'intermédiaire de... Il espère sincèrement qu'à mesure que la Cause
se développera et que des personnes de talent se rangeront sous sa bannière, celles-ci
commenceront à incarner dans l'art l'esprit divin qui anime leur âme. Chaque religion
a fait naître une certaine forme d'art--attendons de voir quelles merveilles cette
Cause va engendrer. Un esprit aussi glorieux devrait également donner naissance
à un art glorieux. Le Temple, dans toute sa beauté, n'est que le premier rayon
d'une aube naissante; l'avenir verra des réalisations encore plus merveilleuses. (11 décembre 1931, à un individu)
27. Il souhaite lancer une nouvelle section dans "The Baha'i World" consacrée
entièrement aux poèmes écrits par des baha'is. Même s'il s'agit d'un modeste début,
cela inaugure de grandes réalisations futures. Shoghi Effendi souhaite par là
encourager ceux qui ont du talent à exprimer le merveilleux esprit qui les anime.
Nous avons besoin de poètes et d'écrivains pour la Cause et c'est là certainement
un bon moyen de les encourager. Certains de ces poèmes sont écrits par de très
jeunes gens et pourtant ils sonnent si justes et expriment des pensées telles
qu'on ne peut que s'arrêter et admirer. En Perse, la Cause a engendré des poètes
dont même des non-baha'is reconnaissent la grandeur. Nous espérons que d'ici peu
de telles personnes se lèveront aussi en Occident. (2 janvier 1932, à un individu)
28. Il est certain que la diffusion de l'esprit de Baha'u'llah inaugurera
une ère nouvelle dans l'art et la littérature. Alors qu'auparavant la forme était
parfaite mais sans esprit, on trouvera maintenant un esprit glorieux incarné dans
une forme infiniment améliorée par le génie revivifié du monde. (3 avril 1932, à un individu)
29. Shoghi Effendi souhaite que j'accuse réception de votre lettre du 18
mai 1932. Il est très content de savoir que vous avez aimé "La Chronique de Nabil",
car sa plus grande récompense est de voir que cet ouvrage, qui lui a coûté beaucoup
de labeur et de souci, aide les amis à comprendre, mieux et plus profondément,
l'esprit qui anime ce Mouvement, ainsi que la vie exemplaire de ces âmes héroïques
qui l'ont introduit dans le monde.
Le Gardien espère sincèrement que la lecture de ce livre incitera les amis à être
plus actifs et à faire davantage de sacrifices, qu'ils auront une compréhension
plus profonde de cette Cause dont l'expansion et la victoire finale sont confiées
à leurs soins. Comme l'ont fait remarquer certains qui ont lu le livre, on ne
peut pas se familiariser avec ces vies et ne pas être inspiré à suivre leur chemin.
Il est certainement vrai que l'esprit de ces âmes héroïques poussera de nombreux
artistes à donner ce qu'ils ont de meilleur. Ce sont de telles vies qui ont, par
le passé, inspiré les poètes et guidé le pinceau des artistes. (20 juin 1932, à un individu)
30. La nouvelle du succès de "Pageant of the Nations" [Le Défilé des Nations],
dont vous êtes le producteur, a beaucoup intéressé Shoghi Effendi. Il espère sincèrement
que tous les spectateurs ont été inspirés par le même esprit qui vous a animé
lorsque vous avez monté ce spectacle.
C'est par de telles représentations que nous pouvons amener le plus grand nombre
de gens à s'intéresser à l'esprit de la Cause. Le jour viendra où son esprit et
son enseignement étant présentés sur scène, sous forme d'oeuvres artistiques et
littéraires, la Cause se répandra comme un feu de foret. En effet, pour la majorité,
l'art a une plus grande capacité d'éveiller les sentiments nobles que la froide
rationalisation.
Il nous suffit d'attendre quelques années pour voir comment l'esprit insufflé
par Baha'u'llah trouvera son expression dans l'oeuvre des artistes. Ce que vous
et certains autres baha'is essayez de réaliser ne sont que de faibles lueurs qui
précèdent la resplendissante lumière d'un matin glorieux. Nous ne pouvons pas
encore évaluer le rôle que la Cause est destinée à jouer dans la vie de la société.
Il faut lui donner du temps. La matière que cet esprit doit modeler est trop grossière
et indigne, mais elle finira par céder et la Cause de Baha'u'llah se révélera
dans toute sa splendeur. (10 octobre 1932, à un individu)
31. Le Gardien apprécie les hymnes que vous composez avec tant de beauté.
Ils contiennent certainement les réalités de la Foi et vous aideront sûrement
la transmettre le message aux jeunes. C'est la musique qui nous aide à toucher
l'esprit humain; c'est un outil important qui nous aide à communiquer avec l'âme.
Le Gardien espère que, par ce moyen, vous transmettrez le message aux autres et
attirerez leurs coeurs. (15 novembre 1932, à un individu)
32. Lorsque Baha'u'llah parlait des "sciences qui commencent et finissent
par des mots", il faisait référence essentiellement aux traités et commentaires
théologiques qui encombrent l'esprit humain plutôt qu'ils ne l'aident à atteindre
la vérité. Les étudiants consacraient leur vie à étudier mais cela ne les menait
à rien. Baha'u'llah n'a certainement jamais eu l'intention d'inclure dans cette
catégorie l'art d'écrire des histoires; et la dactylographie aussi bien que la
sténographie sont deux talents très utiles et fort nécessaires dans notre vie
sociale et économique actuelle.
Ce que vous pourriez, et devriez faire, c'est utiliser vos histoires de sorte
qu'elles deviennent une source d'inspiration et de conseil pour ceux qui les lisent.
Avec un tel moyen à votre disposition, vous pouvez diffuser l'esprit et les enseignements
de la Cause; vous pouvez mettre en évidence les maux qui existent dans la société,
ainsi que la manière d'y remédier. Si vous possédez un réel talent pour l'écriture,
vous devez le considérer comme un don de Dieu et vous efforcer de l'utiliser pour
améliorer la société. (30 novembre 1932, à un individu)
33. Votre poème dédié à Nabil m'a profondément touché... Je serais également
heureux de recevoir d'autres poèmes écrits par votre plume talentueuse sur n'importe
quelle phase ou épisode retracé dans le récit immortel de Nabil. Vous rendez à
la Cause des services uniques et remarquables. Soyez heureux et persévérez dans
vos nobles efforts. (6 août 1933, écrit par Shoghi Effendi lui-même, ajouté à une lettre écrite
en son nom à un individu)
34. Quant à la question principale que vous avez soulevée concernant le
chant d'hymnes dans les réunions baha'ies: il me demande de vous assurer qu'il
n'y voit absolument aucune objection. La musique est sans aucun doute une importante
composante de toutes les rencontres baha'ies. Le Maître lui-même a souligné son
importance. Mais en cela comme en toute chose, les amis ne devraient pas dépasser
les limites de la modération, et faire très attention de préserver le caractère
strictement spirituel de toutes leurs rencontres. La musique doit conduire à la
spiritualité, et dans la mesure où elle crée une telle atmosphère, on ne peut
aucunement s'y opposer.
Cependant, il est extrêmement important de faire clairement la distinction entre
le chant d'hymnes composés par les croyants et celui des Paroles sacrées. (17 mars 1935, à un individu)
35. Quant à votre question de savoir s'il est approprié d'adapter pour
la scène des épisodes de l'histoire baha'ie: le Gardien approuverait certainement
et il encouragerait même les amis à entreprendre de telles activités littéraires
qui, sans aucun doute, peuvent être extrêmement précieuses pour l'enseignement.
Ce qu'il souhaite que les croyants évitent, c'est de mettre en scène les personnes
du Bab, de Baha'u'llah et de 'Abdu'l-Baha, c'est-à-dire d'en faire des figures
théâtrales, des personnages de scène. Comme déjà indiqué, il pense que cela serait
tout à fait irrespectueux. Le simple fait de les représenter sur scène constitue
un manque de respect qui ne peut être en aucun cas compatible avec le rang hautement
exalté qui est le leur. Il serait préférable de mettre en scène leurs disciples
pour transmettre et rapporter leur message ou leurs propres paroles. (25 juillet 1935, à un individu)
36. Le Gardien fut également très heureux d'apprendre que vous vous intéressez
beaucoup a la musique et que vous souhaitez servir la Foi par ce moyen. Bien que
nous ne soyons maintenant qu'au tout début de l'art baha'i, les amis qui s'estiment
doués dans ces domaines devraient néanmoins s'efforcer de développer et de cultiver
leurs talents et, à travers leurs oeuvres, refléter, même de manière inadéquate,
l'Esprit divin que Baha'u'llah a insufflé dans le monde. (4 novembre 1937, à un individu)
37. ...vous soulevez la question de savoir quelle sera la source d'inspiration
des musiciens et compositeurs baha'is: la musique du passé ou le Verbe? Alors
que la culture baha'ie n'est qu'à ses débuts, il ne nous est pas possible de prévoir
quelles formes et caractéristiques prendront les arts du futur sous l'inspiration
de cette nouvelle et puissante Révélation. Tout ce dont nous pouvons être surs
c'est qu'ils seront merveilleux; comme chaque religion a donné naissance à une
culture qui a fleuri sous différentes formes, on peut s'attendre à ce qu'il en
soit de même pour notre Foi bien-aimée. Il est pour le moment prématuré d'essayer
d'appréhender ce que seront ces arts. (23 décembre 1942, à un individu)
38. La musique, un art parmi d'autres, est un développement naturel dans
toute culture, et le Gardien ne pense pas qu'il faille cultiver une "musique baha'ie"
pas plus que nous essayons de développer une école de peinture ou d'écriture baha'ie.
Les croyants sont libres de peindre, d'écrire et de composer en fonction de leurs
talents. Si quelqu'un compose une musique en y incorporant les Écrits sacrés,
les amis sont libres de s'en servir, mais il ne faudrait jamais considérer que
c'est une obligation d'avoir une telle musique dans les réunions baha'ies. Plus
les amis s'écarteront de toutes formes établies, mieux ce sera, car ils doivent
réaliser que la Cause est absolument universelle, et ce qui pourrait sembler être
un ajout superbe à leur façon de célébrer une Fête des dix-neuf jours, etc., pourrait
peut-être sonner désagréablement aux oreilles de personnes d'un autre pays et
vice versa. Tant qu'on fait de la musique pour la musique, c'est très bien, mais
on ne devrait pas la considérer comme de la musique baha'ie. (20 juillet 1946, à une Assemblée Spirituelle Nationale)
39. ...Il désire attirer l'attention de votre Assemblée sur un sujet très
important, celui du Plus Grand Nom. Pour les Occidentaux, dont l'oeil n'est pas
formé à l'art de la calligraphie (l'art le plus développé en Orient), pratiquement
chaque Plus Grand Nom, s'il incorpore les éléments saillants, est le Plus Grand
Nom. Mais un Oriental peut le considérer comme une monstruosité... Ce qui doit
être respecté ce sont les proportions exactes. On ne doit pas agrandir le Plus
Grand Nom ni en longueur ni en largeur pour l'insérer dans un espace oblong ou
circulaire. (22 décembre 1948, à une Assemblée Spirituelle Nationale)
40. Ce fut un Canadien, de souche française, qui, par sa vision et son
talent, contribua à concevoir le premier Mashriqu'l-Adhkar de l'Occident et à
en dessiner les détails, constituant ainsi la première tentative, aussi rudimentaire
soit-elle, d'exprimer la beauté que l'art baha'i, dans sa plénitude, dévoilera
aux yeux du monde. (1er mars 1951, post-scriptum de Shoghi Effendi sur une lettre écrite en son
nom a une Assemblée Spirituelle Nationale)
41. La musique est un art parmi d'autres, et les Prophètes de Dieu n'enseignent
pas les arts; mais l'immense impulsion culturelle que la religion donne à la société
fait naître peu à peu de nouvelles et merveilleuses formes d'art. On peut le voir
dans les différents styles d'architecture et de peinture associés aux civilisations
chrétienne, musulmane, bouddhiste et autres. La musique, elle aussi, s'est développée
en tant qu'expression populaire.
Nous croyons qu'à l'avenir, lorsque l'esprit baha'i aura pénétré le monde et profondément
changé la société, il aura une influence sur la musique; mais il n'existe pas
de musique baha'ie en tant que telle. Tout ce que nous disent les Écrits sur la
musique c'est qu'elle peut influencer très profondément le coeur et l'âme de l'homme,
et l'ennoblir au plus haut point. (3 février 1952, à un individu)
42. En ce qui concerne les sujets que vous soulevez dans votre lettre,
il n'y a rien dans les enseignements qui s'oppose à la danse, mais les amis devraient
se rappeler que la norme établie par Baha'u'llah est la modestie et la chasteté.
L'ambiance des discothèques modernes, ou les gens fument et boivent tant et sont
dans une telle promiscuité, est très mauvaise, mais les danses décentes ne comportent
en elles-mêmes rien de mal. Il n'y a certainement aucun mal à pratiquer la danse
classique ou à apprendre la danse à l'école. Il n'y a aucun mal non plus à jouer
dans des pièces de théâtre, ou dans des films de cinéma. Ce qui est néfaste de
nos jours, ce n'est pas l'art en lui-même mais la corruption qui malheureusement
accompagne souvent ces arts. En tant que baha'is, nous n'avons à éviter aucun
de ces arts, mais ce sont les actes et l'ambiance qui vont parfois de pair avec
ces professions qu'il nous faut éviter. (30 juin 1952, à un individu)
EXTRAITS DE LETTRES ECRITES PAR ET AU NOM DE LA MAISON
UNIVERSELLE DE JUSTICE
43. La publicité devrait elle-même être bien conçue, digne et révérencieuse.
Une approche tapageuse peut réussir au départ à attirer beaucoup d'attention à
la Cause mais produire finalement une certaine aversion qui exigerait d'énormes
efforts pour la vaincre. Le critère de dignité et de révérence établi par le bien-aimé
Gardien devrait toujours être observé, surtout dans les domaines de la musique
et du théâtre; et il ne faudrait pas utiliser inconsidérément des photographies
du Maître. Cela ne veut pas dire que les activités des jeunes, par exemple, devraient
être restreintes; il est possible d'être exubérant sans pour cela manquer de respect
ou porter atteinte à la dignité de la Cause. (2 juillet 1967, par la Maison Universelle de Justice à toutes les Assemblées
Spirituelles Nationales)
44. ...nous pensons qu'il vous sera utile de savoir que des chants qui
ont pour paroles les Écrits fondamentaux du Bab, de Baha'u'llah ou de 'Abdu'l-Baha
conviennent tout à fait pour la partie spirituelle de la Fête. Les chants persans,
issus d'une tradition différente, entrent bien dans cette catégorie; c'est une
façon de mettre en musique la Parole sacrée, et chaque personne qui chante le
fait d'une manière qui reflète son sentiment et sa compréhension des paroles qu'elle
prononce. Quant aux chansons dont les paroles sont poétiques et composées par
des personnes autres que les Figures de la Foi, elles peuvent être souhaitables
mais à leur juste place...
Étant donné que l'esprit de nos réunions est tellement influencé par le ton et
la qualité de nos prières, par notre perception et notre compréhension de la Parole
de Dieu pour ce jour, nous souhaiterions que vous encouragiez dans vos communautés
l'expression de l'esprit humain la plus belle possible, à travers la musique parmi
d'autres modes d'expression. (22 février 1971, par la Maison Universelle de Justice à une Assemblée Spirituelle
Nationale)
45. Vous avez raison de penser qu'il est interdit de représenter le Bab
et Baha'u'llah dans des oeuvres d'art. Le Gardien a clairement dit que cette interdiction
s'applique à toutes les Manifestations de Dieu; on peut utiliser des photographies
ou des reproductions de portraits du Maître dans des livres, mais on ne doit pas
essayer de le représenter dans des oeuvres théâtrales ou autres, ou il serait l'un
des personnages. Toutefois, rien n'empêche que de telles Figures saintes soient
représentées de façon symbolique, pourvu que cela ne devienne pas un rituel et
que le symbole utilisé ne soit pas irrévérencieux. (3 décembre 1972, par la Maison Universelle de Justice à un individu)
46. Il est tout à fait vrai que certains artistes tels que Mark Tobey et
d'autres ont sans aucun doute été inspirés et influencés par leur amour pour la
Révélation de Baha'u'llah, mais il est bien trop tôt dans la Dispensation baha'ie
pour parler de l'influence de la Foi sur les arts en général. En effet, le bien-aimé
Gardien lui-même a indiqué qu'il n'existe pas encore d'art baha'i en tant que
tel, bien qu'il ne fasse aucun doute, d'après certains écrits, que l'on peut s'attendre
à voir à l'avenir une merveilleuse floraison d'arts nouveaux et magnifiques. (17 janvier 1973, par la Maison Universelle de Justice à une Assemblée Spirituelle
Nationale)
47. Le bien-aimé gardien a clairement dit que la floraison des arts qui
résulte d'une révélation divine ne se produit qu'au bout d'un certain nombre de
siècles. La Foi baha'ie propose au monde la reconstruction complète de la société
humaine, une reconstruction d'une telle portée que toutes les révélations du passé
l'ont attendue avec impatience et qu'elle a été décrite comme étant l'établissement
du Royaume de Dieu sur terre. La nouvelle architecture à laquelle cette révélation
donnera naissance ne s'épanouira pas d'ici de nombreuses générations. Nous ne
sommes maintenant qu'au début de ce grand processus.
Nous traversons actuellement une période de troubles et de bouleversements. L'architecture,
comme tous les arts et toutes les sciences, connaît un développement très rapide;
il suffit de considérer les changements qui ont eu lieu au cours de ces dernières
décennies pour avoir une idée de ce qui va probablement se passer dans les toutes
prochaines années. Certains édifices modernes ont, sans aucun doute, des qualités
de grandeur et ils dureront, mais beaucoup de ce qui se construit actuellement
peut, d'ici quelques générations, devenir démodé et paraître laid. L'architecture
moderne, autrement dit, peut être considérée comme un nouveau développement dans
sa phase primitive. (18 juillet 1974, par la Maison Universelle de Justice à un individu)
48. La Maison de Justice pense qu'au stade actuel du développement de la
Foi, sa responsabilité première est de préparer et de poursuivre des plans d'enseignement
destinés à réaliser les objectifs établis dans les Tablettes du Plan divin de
'Abdu'l-Baha, et que les théories sur les arts et les sciences devraient être
élaborées sous les auspices de ceux qui sont versés et experts dans ces domaines. (25 janvier 1977, au nom de la Maison Universelle de Justice à un individu)
49. L'interdiction de représenter la Manifestation de Dieu en peinture,
en dessin ou au théâtre s'applique à toutes les Manifestations de Dieu. Les dispensations
du passé nous ont, bien entendu, laissé de grandes et merveilleuses oeuvres d'art,
dont beaucoup ont représenté les Manifestations de Dieu dans un esprit de respect
et d'amour. Dans cette Dispensation cependant, la maturité plus grande de l'humanité
et la conscience plus aiguë de la relation entre la Manifestation suprême et ses
serviteurs nous permettent de comprendre l'impossibilité de représenter la Personne
de la Manifestation de Dieu, sous quelque forme humaine que ce soit, qu'il s'agisse
de représentation picturale ou théâtrale, ou de sculpture. C'est en énonçant cette
interdiction baha'ie, que le bien-aimé Gardien a précisé cette impossibilité. (9 mars 1977, au nom de la Maison Universelle de Justice à un individu)
50. Les mêmes forces destructrices perturbent également l'équilibre politique,
économique, scientifique, littéraire et moral du monde et détruisent les plus
beaux fruits de la civilisation actuelle... Même la musique, l'art et la littérature,
qui sont censés représenter et inspirer les sentiments les plus nobles et les
aspirations les plus hautes, et qui devraient être une source de réconfort et
de tranquillité pour les âmes troublées, se sont écartés du droit chemin et se
font maintenant le miroir des coeurs souillés de cet âge désorienté, sans principes
ni ordre. (10 février 1980, par la Maison Universelle de Justice aux baha'is iraniens
dans le monde; publié dans "Messages from the Universal House of Justice 1963-1986"
- Wilmette: Baha'i Publishing Trust, 1996 -, p. 435)
51. D'une manière générale, des oeuvres de fiction dont les auteurs espèrent
qu'elles aideront à promouvoir la connaissance de la Cause de Dieu, rempliront
mieux cet objectif si elles ont pour toile de fond des événements spécifiques
ou des processus en développement au sein de la Cause de Dieu, et si elles ne
servent pas à représenter en tant que tels les événements historiques eux-mêmes
et les personnages qui y ont pris part. Les événements réels et les personnages
réels sont tellement plus convaincants que n'importe quel récit fictif. A cet
égard, le secrétaire du Gardien a écrit en son nom (7)
:
Il ne recommanderait pas d'avoir recours à la fiction comme moyen d'enseignement;
la situation du monde est trop critique pour se permettre de tarder à leur donner
tels quels les enseignements associés au nom de Baha'u'llah. Mais tout moyen approprié
de présenter la Foi pour attirer tel ou tel groupe est certainement digne d'effort,
vu que nous désirons enseigner la Cause à tous les hommes, de toutes conditions
sociales, de toutes mentalités. (23 septembre 1980 au nom de la Maison Universelle de Justice à un individu)
52. La Maison Universelle de Justice a bien reçu votre lettre... concernant
l'art, et nous a demandé de vous féliciter d'avoir comme projet d'utiliser vos
talents artistiques pour exprimer l'esprit des enseignements de Baha'u'llah. Elle
vous encourage vivement dans cette entreprise...
Pour répondre à votre demande de conseils sur les meilleures façons d'aborder
les artistes pour leur enseigner la Foi, on peut dire qu'en plus de ces méthodes
qui attirent généralement les gens, les artistes seront sensibles à l'art. Lorsque
les enseignements sublimes de la Foi se reflèteront dans des oeuvres d'art, le
coeur des gens, y compris celui des artistes, sera touché. Une citation des Écrits
sacrés ou une description de l'oeuvre d'art dans sa relation avec les Écrits peut
faire comprendre au spectateur la source de cette attraction spirituelle et l'amener
à étudier davantage la Foi. (21 juillet 1982, au nom de la Maison Universelle de Justice à un individu)
53. Comme la société baha'ie évolue et se compose de gens de nombreuses
origines culturelles et de goûts divers, chacun avec sa conception de ce qui est
esthétiquement acceptable et plaisant, les baha'is doués pour la musique, le théâtre
et les arts plastiques sont libres d'exercer leurs talents d'une façon qui servira
la Cause de Dieu. Ils ne devraient pas se laisser troubler par le manque d'appréciation
de divers croyants. Au contraire, sachant combien les Écrits de la Foi mettent
l'accent sur la musique et l'expression artistique... ils devraient poursuivre
leurs efforts artistiques en rendant grâce à Dieu d'avoir fait des arts de puissants
instruments au service de la Cause, des arts qui, avec le temps, porteront leurs
fruits. (9 août 1983, au nom de la Maison Universelle de Justice à un individu)
54. Nous avons bien reçu votre lettre... demandant des conseils à propos
de la représentation visuelle des personnages lies à l'âge héroïque de la Foi.
La Maison Universelle de Justice souhaite que vous sachiez que rien dans les instructions
du Gardien ou celles de la Maison de Justice,... n'interdit aux artistes... de
représenter graphiquement des Lettres du Vivant dans des cadres historiquement
exacts ou participant à des événements qui le sont aussi. Bien entendu, en plus
de l'exactitude, il est important de préserver la dignité des personnages représentés. (5 octobre 1983, au nom de la Maison Universelle de Justice à une Assemblée
Spirituelle Nationale)
55. L'architecture, comme tous les aspects de notre civilisation, traverse
actuellement une période de développement rapide, les goûts changeant d'une décennie
à l'autre. Personne ne peut savoir de façon certaine si un édifice bâti aujourd'hui
dans un style moderne paraîtra encore beau aux yeux des gens dans cinquante ans.
Pour le Centre administratif mondial de la Foi, le Bien-Aimé Gardien a donc choisi
le style d'architecture grec classique. C'est un style mûr, très beau, qui dure
depuis quelque 2000 ans. Il ne serait pourtant pas correct d'en déduire que l'architecture
baha'ie se caractérise par les styles grecs classiques. (3 septembre 1984, au nom de la Maison Universelle de Justice à un individu)
56. Rejetant les perspectives avilissantes de la médiocrité, qu'ils gravissent
les hauteurs de l'excellence dans tout ce à quoi ils aspirent. Puissent-ils se
résoudre à rehausser l'atmosphère même dans laquelle ils évoluent, que ce soit
dans les salles de classe ou les amphithéâtres, dans leur travail, leurs loisirs,
leurs activités baha'ies ou leurs services sociaux.
En effet, qu'ils accueillent avec confiance les défis qui les attendent. Imprégnés
de cette excellence et avec une humilité correspondante, avec ténacité et un sens
du service rendu avec amour, les jeunes d'aujourd'hui doivent s'efforcer d'atteindre
les premiers rangs des professions, des métiers, des arts et des artisanats qui
sont indispensables pour faire avancer l'humanité--ceci afin d'assurer que l'esprit
de la Cause illumine tous ces importants domaines de l'activité humaine. De plus,
tout en cherchant à maîtriser les concepts unificateurs et les technologies qui,
dans cette ère de communications, ne cessent d'évoluer, ils peuvent, ils doivent
en fait, s'assurer également de transmettre aux futures générations ces techniques
qui sauvegarderont les réalisations merveilleuses et indispensables du passé.
La transformation qui doit se faire dans le fonctionnement de la société dépendra
certainement dans une grande mesure de l'efficacité avec laquelle les jeunes se
prépareront pour le monde qu'ils hériteront. (8 mai 1985, par la Maison Universelle de Justice a la jeunesse baha'ie du
monde)
57. La Maison de Justice souhaite vous encourager à écrire votre livre,
mais vous rappelle que le Gardien a clairement indiqué qu'en ce tout début de
la Dispensation, il n'existe pas d'art, de musique, d'architecture ou de culture
qui soient baha'is. Sans aucun doute ils apparaîtront a l'avenir comme le résultat
naturel d'une civilisation baha'ie. Les prédilections du Gardien dans ces domaines
ne devraient jamais être considérées comme la base de ces futurs développements.
Comme l'indiqua clairement son rejet du plan proposé pour le Temple de Kampala...
il ne pensait pas que la tendance moderne qui prévalait en architecture à son
époque convenait pour une Maison d'adoration baha'ie, mais cela ne veut en aucun
cas dire qu'il instituait un style qui lui était propre. Son choix du style classique
pour les édifices sur le Mont Carmel tenait, selon Amatu'l-Baha Ruhiyyih Khanum,
à sa beauté, au fait qu'il convenait aux lieux et qu'il avait résisté à l'épreuve
du temps. Vous devriez donc prendre soin de ne pas indiquer ou laisser supposer
que le Gardien a établi les bases des formes artistiques baha'ies. Il a créé des
jardins et des bâtiments magnifiques en utilisant ce qui était disponible et,
dans le cas de la superstructure du Mausolée du Bab, il engagea des experts capables
de concevoir, sous sa direction, des plans appropriés. (23 juin 1985, au nom de la Maison Universelle de Justice à un individu)
58. S'agissant de la musique et des beaux-arts, vous êtes, bien entendu,
libres de les inclure dans le programme d'étude des écoles baha'ies. De nombreuses
autres Assemblées nationales, connaissant bien les Écrits baha'is concernant la
musique et les arts, incorporent les méthodes et le matériel qu'ils trouvent disponibles
à ce stade du développement de la communauté baha'ie. Beaucoup de travail reste
encore à faire par des enseignants dévoués et talentueux pour encourager, recueillir
et publier la musique de valeur qui émerge actuellement dans le monde baha'i,
et l'utiliser systématiquement dans les écoles...
D'après nos enseignements, il faut encourager la musique et les arts qui ajoutent
infiniment à la vitalité et à l'esprit de la communauté. La Maison de Justice
apprécie les idées et les efforts de votre Assemblée et ne vous oublie pas dans
ses prières. (20 août 1985, au nom de la Maison Universelle de Justice à une Assemblée Spirituelle
Nationale)
59. En ce qui concerne l'usage du symbolisme dans l'art, les extraits suivants
de lettres écrites par la Maison Universelle de Justice à deux personnes vous
fourniront peut-être la réponse que vous recherchez:
Nous ne voyons aucune objection à ce que des phénomènes naturels soient utilisés
comme symboles pour illustrer l'importance des trois Figures centrales de la Foi,
des lois baha'ies, et de l'administration baha'ie; et nous comprenons également
que l'utilisation de symboles visuels convient pour exprimer des concepts abstraits. (29 juillet 1971)
Vous avez raison de penser qu'il est interdit de représenter le Bab et Baha'u'llah
dans des oeuvres d'art. Le Gardien a clairement dit que cette interdiction s'applique
à toutes les Manifestations de Dieu; on peut utiliser des photographies ou des
reproductions de portraits du Maître dans des livres, mais on ne doit pas essayer
de le représenter dans des oeuvres théâtrales ou autres, où il serait l'un des
personnages. Toutefois, rien n'empêche que de telles Figures saintes soient représentées
de façon symbolique, pourvu que cela ne devienne pas un rituel et que le symbole
utilisé ne soit pas irrévérencieux. (3 décembre 1972)
Vous donnez parfois une description écrite détaillée des symboles que vous utilisez
dans vos peintures. Une telle pratique inaugurerait un mode d'interprétation excessif
des concepts baha'is et finirait par déprécier vos efforts artistiques au lieu
de les mettre en valeur. Le symbolisme est la matière même de l'art, mais les
artistes interprètent rarement les symboles qu'ils utilisent, laissant ceux qui
regardent leurs oeuvres tirer leurs propres conclusions, parfois sans d'autres
allusions que celles qui sont données dans le titre de ces oeuvres.
L'artiste a la prérogative d'intituler son oeuvre comme il le désire; la seule
objection serait l'utilisation d'un titre irrévérencieux pour une oeuvre voulant
représenter un sujet baha'i.
Quant a votre question concernant la réalisation par un artiste "d'un tableau
qui est une enluminure contemporaine d'un passage des Écrits sacres", la Maison
de Justice pense que les artistes qui veulent créer des calligraphies variées
des Écrits sacrés ou du Plus Grand Nom ne devraient pas être inhibés par les institutions
baha'ies. Toutefois, de tels efforts devraient être de bon goût et ne pas donner
lieu à des formes qui prêteraient au ridicule. Concernant le symbole utilisé couramment
pour le Plus Grand Nom, la Maison de Justice conseille de faire très attention
de représenter avec exactitude la calligraphie persane, car tout écart de la représentation
admise peut perturber les croyants iraniens. (23 février 1987, au nom de la Maison Universelle de Justice à un individu)
60. La règle formulée par la Maison de Justice dans le but de décourager
la reproduction de photographies de tableaux du Maître à des fins de diffusion
n'implique aucun jugement sur la qualité d'un tableau. Les portraits du Maître
présentent des qualités artistiques très diverses et la Maison de Justice ne souhaite
pas montrer de préférence pour l'un ou pour l'autre. Elle a plutôt choisi d'adopter
cette règle générale afin d'assurer que les représentations de 'Abdu'l-Baha soient
traitées avec le respect qui se doit, et que des reproductions photographiques
de peintures de mauvaise qualité ne soient pas distribuées.
Il existe une distinction importante entre la publication de photographies de
peintures dans des livres et des magazines, qui n'est pas interdite car soumise
à un certain jugement de la part de l'éditeur, et leur publication comme articles
indépendants, qui n'est pas encouragée par la Maison de Justice.
Plus généralement, la Maison de Justice pense que l'un des grands défis pour les
baha'is du monde entier, est de faire que les peuples du monde reprennent conscience
de la réalité spirituelle. Notre conception du monde est fort différente de celle
de la majorité des gens, dans la mesure où nous percevons la création comme englobant
des entités spirituelles aussi bien que matérielles, et nous considérons que le
monde où nous nous trouvons a pour but de servir d'instrument à notre progrès
spirituel.
Cette conception a des implications importantes dans le comportement des baha'is
et donne lieu à des pratiques tout à fait contraires à l'attitude qui prévaut
dans la société dans son ensemble. L'une des vertus caractéristiques soulignées
dans les Écrits baha'is est le respect de ce qui est sacré. Un tel comportement
n'a pas de sens pour ceux qui ont une conception purement matérialiste du monde,
tandis que de nombreux disciples des religions établies l'ont réduit a une série
de rituels dépourvus de véritable sens spirituel.
Dans certains cas, les Écrits baha'is contiennent des indications précises sur
la manière de montrer du respect pour des objets ou des endroits sacrés, par exemple:
les restrictions concernant l'usage du Plus Grand Nom sur des objets, ou l'utilisation
sans discernement de l'enregistrement de la voix du Maître. Dans d'autres cas,
il est demandé aux croyants de s'efforcer d'acquérir une compréhension plus profonde
du concept du sacré dans les enseignements baha'is, et de déterminer ainsi leur
propre façon de se conduire par laquelle révérence et respect doivent être exprimés.
L'importance d'un tel comportement dérive du principe exprimé dans les Écrits
baha'is, selon lequel l'extérieur a une influence sur l'intérieur. Parlant du
"peuple de Dieu", Baha'u'llah déclare:
Leur conduite extérieure n'est qu'un reflet de leur vie intérieure, et leur vie
intérieure un miroir de leur conduite extérieure.
C'est dans ce contexte que la Maison Universelle de Justice souhaite que vous
considériez les préoccupations exprimées ces dernières années. Les baha'is dotés
de talent artistique sont dans la position unique, lorsqu'ils traitent de thèmes
baha'is, d'utiliser leurs capacités de telle façon à dévoiler au genre humain
l'évidence du renouveau spirituel que la Foi baha'ie a apporté à l'humanité grâce
à sa revitalisation du concept de révérence.
Les questions de liberté artistique n'entrent pas dans les considérations soulevées
ici. Les artistes baha'is sont libres d'exercer leurs talents sur n'importe quel
sujet qui les intéresse. Toutefois, il faut espérer qu'ils donneront l'exemple
en redonnant à une société matérialiste le sens du respect comme élément vital
pour parvenir à la vraie liberté et au bonheur éternel. (24 septembre 1987, au nom de la Maison Universelle de Justice à un individu)
61. La Maison de Justice est heureuse d'apprendre que vous réussissez dans
votre profession. Elle vous conseille de considérer cette activité professionnelle
dans le contexte du service à la Foi et la promotion du travail de proclamation
et d'enseignement. Votre réussite dans la musique vous permettra de toucher un
large éventail de personnes et finalement leur transmettre le message de Baha'u'llah
en exprimant ses valeurs dans votre musique. A mesure que vos affaires se développeront,
vous pourrez également établir des liens d'amitié précieux pour la Foi parmi les
gens influents que vous rencontrerez. Ces considérations vous guideront dans la
décision que vous devez prendre maintenant concernant la région où vous établir.
Les artistes baha'is qui acquièrent éminence et renommée dans leur domaine, et
qui continuent à se consacrer à la promotion de la Foi, peuvent rendre un service
unique à la Cause maintenant que la curiosité du public pour les enseignements
baha'is s'éveille graduellement. (30 juin 1988, au nom de la Maison Universelle de Justice à deux individus)
62. Il est permis d'utiliser des passages des Écrits sacrés comme textes
destinés à être accompagnés de composition musicale ainsi que de répéter des versets
ou des mots. Les citations suivantes donnent des précisions supplémentaires sur
ces questions.
Par conséquent... mettez en musique les versets et les paroles divines afin qu'ils
soient chantés dans les Assemblées et les réunions sur une mélodie très émouvante,
et que le coeur des auditeurs vibre et s'élève vers le Royaume d'Abha en supplication
et en prière. ('Abdu'l-Baha, "Baha'i World Faith", p. 378)(8)
Sans aucun doute des prières et des passages des Tablettes, des "Paroles cachées",
etc., seront appropriées, mais il ne pense pas qu'il convienne d'en abréger quelque
portion que ce soit, autrement dit, de laisser de côté certains passages d'un
paragraphe ou d'une méditation et ainsi les raccourcir. (D'une lettre datée du 3 juillet 1949 écrite de la part de Shoghi Effendi a
un croyant)
En réponse a une question d'un croyant concernant des changements mineurs de mots
par souci d'accent correct ou l'ajout d'un mot par souci de rime parfaite, le
bien-aimé Gardien a déclaré ce qui suit:
Il est permis d'apporter de légers changements au texte des prières et je vous
conseillerais de donner une forme musicale à la parole révélée elle-même, ce qui
sera, je crois, extrêmement efficace. Je prierai pour que le Bien-Aimé vous inspire
dans la réalisation de ce grand service pour sa Cause. (Écrit par Shoghi Effendi lui-même dans une lettre datée du 8 avril 1931 écrite
en son nom à un croyant)
Quant à la question d'accompagner les versets des Écrits baha'is de mélodies d'oeuvres
musicales existantes, en supposant que cela n'implique pas de restrictions légales
ou de droits d'auteur, il faut garder à l'esprit qu'une telle musique peut conserver
des associations avec le morceau original, que ce soit dans le texte ou dans l'esprit,
et peut ne pas satisfaire l'exigence de traiter les Textes sacrés avec dignité
et révérence. (6 décembre 1989, au nom de la Maison Universelle de Justice à un individu)
63. Il n'y a aucune objection à ce qu'une prière soit interprétée sous
forme de mouvement ou de danse si cela est fait dans l'esprit de révérence qui
se doit, mais il serait préférable de ne pas lire le texte. (4 janvier 1990, au nom de la Maison Universelle de Justice à un individu)
64. La Maison Universelle de Justice est heureuse d'apprendre vos activités
d'enseignement et votre dévotion constante pour la Cause de Dieu en dépit des
difficultés que vous rencontrez en tant que musicien. Concernant vos questions:
les enseignements baha'is n'approuvent évidemment pas que les musiciens ou autres
artistes soient maltraités, et les artistes ne sont pas non plus censés sacrifier
leur libre-arbitre aux caprices ou même aux opinions bien arrêtées d'autres baha'is.
Quant aux tensions et difficultés que vous rencontrez pour enseigner la Foi à
travers la musique et en même temps satisfaire votre besoin d'indépendance financière,
il est suggéré que ce sera à vous d'établir vos propres limites dans ce domaine.
Nous trouvons, par exemple, les conseils suivants dans une lettre du 26 février
1933 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant:
Les conseils que Shoghi Effendi vous a donnés concernant le partage de votre temps
entre servir la Cause et vous occuper de vos autres obligations fut également
donnés à bien d'autres amis à la fois par Baha'u'llah et par le Maître. Il s'agit
d'un compromis entre les deux versets de "l'Aqdas", l'un stipulant qu'il incombe
à chaque baha'i de contribuer à la promotion de la Foi et l'autre que chaque âme
doit s'adonner à une forme d'occupation qui profite à la société. Dans l'une de
ses tablettes, Baha'u'llah dit que la forme de détachement la plus élevée en ce
jour est d'avoir une profession et d'être financièrement autonome. Un bon baha'i,
par conséquent, est celui qui organise sa vie de telle sorte qu'il consacre son
temps à la fois à ses besoins matériels et au service de la Cause. (15 février 1990, au nom de la Maison Universelle de Justice à un individu)
65. Votre sincère désir d'utiliser le théâtre comme moyen de diffuser les
principes de la Foi parmi les gens est louable; la Maison de Justice espère que
vos efforts dévoués dans ce domaine seront pour vous une source de satisfaction
et profiteront à la communauté. Toutefois, comme vous l'avez vous-même indiqué,
vous êtes conscients des difficultés et des embûches éventuelles qu'impliquent
les activités théâtrales baha'ies en ce moment et dans le contexte d'intolérance
qui règne dans votre pays. Pour ces raisons, il est primordial de ne pas produire
de pièces de théâtre qui puissent susciter l'antipathie du public ou l'indignation
d'extrémistes religieux. (9 avril 1990, au nom de la Maison Universelle de Justice à une Assemblée Spirituelle
Nationale)
66. ...les danses traditionnelles associées à l'expression d'une culture
sont permises dans les centres baha'is. Toutefois, il faut garder à l'esprit que
de telles danses traditionnelles ont généralement un thème sous-jacent ou évoquent
une histoire. Il faut prendre soin de s'assurer que les thèmes de ces danses sont
en harmonie avec les règles éthiques élevées de la Cause et ne figurent rien qui
puisse éveiller de bas instincts et d'indignes passions...
Quant aux danses chorégraphiées dont le but est de renforcer et proclamer les
principes baha'is, si elles peuvent être exécutées d'une manière qui reflète la
noblesse de ces principes et suscite les attitudes appropriées de respect ou de
révérence, on ne peut faire objection aux danses qui visent à interpréter des
passages des Écrits; cependant, il est préférable que les mouvements d'une danse
ne soient pas accompagnés par la lecture des textes.
Le principe qui doit guider les amis dans leurs réflexions sur cette question
est celui de l'observance de la "modération dans tout ce qui touche à l'habillement,
au langage, aux divertissements, et à toutes activités artistiques et littéraires." (20 juin 1991, au nom de la Maison Universelle de Justice à une Assemblée Spirituelle
Nationale)
67. Il n'y a, bien sûr, aucune objection à faire usage de l'expression
"artiste baha'i" mais, à ce stade de la Dispensation baha'ie, nous ne devons pas
utiliser les termes "art baha'i", "musique baha'ie", ou "architecture baha'ie". (12 mars 1992, au nom de la Maison Universelle de Justice à deux individus)
68. Le roman est un moyen d'expression qui offre a un auteur une grande
latitude pour développer des idées et domaines de pensée jusqu'alors inexplorés.
Vous devriez cependant faire attention de ne pas... donner des interprétations
qui peuvent ne pas être correctes, si la Foi et ses enseignements doivent être
explicitement mentionnés dans le roman. Si, par contre, le roman n'a pas de lien
évident avec la Foi, vous êtes libre de vous servir de votre imagination pour
explorer toute idée dont la source est dans les principes de la Foi. (15 février 1994, au nom de la Maison Universelle de Justice à un individu)
69. Dans tous leurs efforts pour atteindre le but du Plan de quatre ans,
les amis sont appelés à faire une plus grande place à l'utilisation des arts,
non seulement a des fins de proclamation mais aussi en matière d'expansion et
de consolidation. Les arts graphiques, scéniques et la littérature ont joué, et
peuvent jouer, un rôle important dans l'accroissement de l'influence de la Cause.
L'art folklorique quant à lui peut être exploité partout dans le monde, que ce
soit dans les villages, les villes petites et grandes. Shoghi Effendi fondait
de grands espoirs dans l'expression artistique pour attirer l'attention sur les
Enseignements. Voici ce qu'il exprime à ce propos dans une lettre écrite de sa
part a un individu: "Le jour viendra où la Cause se répandra comme un feu de forêt
lorsque son esprit et ses enseignements seront présentés sur scène, ou dans l'art
et la littérature dans son ensemble. L'art a une plus grande capacité d'éveiller
les sentiments nobles que la froide intellectualisation, spécialement parmi la
masse populaire" (21 avril 1996, par la Maison Universelle de Justice aux Baha'is du monde)
70. Dans une grande partie de la région, on a négligé l'éducation des enfants.
Il faudrait entreprendre des programmes de plus grande envergure dans ces pays
où le besoin existe, pour assurer que les enfants baha'is soient élevés, encouragés
à acquérir des esprits formés, éclairés par une saine connaissance des Enseignements
divins, et bien équipés pour participer au travail de la Cause à tous les niveaux
et contribuer aux arts, métiers et sciences nécessaires au progrès de la civilisation.
De tels programmes, lorsqu'ils sont ouverts à tous les enfants, baha'is ou non,
offrent un puissant moyen d'étendre les influences bénéfiques du message de Baha'u'llah
à la société dans son ensemble. (21 avril 1996, par la Maison Universelle de Justice aux disciples de Baha'u'llah
en Australasie)
NOTES
1. Musicien persan sans égal: chanteur, instrumentiste et inventeur de
nombreux instruments de musique anciens, qui vécut à la cour de Khosrow-Parviz
de la dynastie Sasani, aux environs de 600 A.D.
2. "Père de la poésie persane" (d. 940 A.D.).
3. Érudit musulman de renom; auteur d'un traité sur la musique (ca.
870-950 A.D.).
4. Médecin/scientifique/philosophe connu en Occident sous le nom d'Avicenne,
dont l'une des oeuvres majeures consacre une section à la théorie musicale (ca.
A.D. 980-1027).
5. Shahnaz, le nom donné au destinataire de cette tablette, est aussi le thème
d'un mode musical.
6. La Maison Universelle de Justice, dans une lettre du 15 mars 1972 écrite
en son nom, a clarifié cette expression du Gardien de la manière suivante: "En
ce qui concerne la question de la prostitution de l'art et de la littérature nous
entendons par là, l'utilisation de l'art et de la littérature à des fins avilissantes."
Le 23 mars 1945, à un individu.
8. Une traduction autorisée plus récente de ce passage se trouve dans "Sélections
des Écrits de 'Abdu'l-Baha" (Maison d'Éditions Baha'ies, 1983), paragraphe
74.2 (voir numéro 14. de cette compilation).
Dans son message de Ridvan 1996 aux baha'is du monde, la Maison Universelle de
Justice attirait l'attention sur l'importance des arts, surtout les arts graphiques
et scéniques, ainsi que la littérature, pour la proclamation, l'expansion et la
consolidation de la Foi baha'ie. Cette compilation vise à développer ce concept.
Bien qu'il y ait de nombreuses références aux "arts" dans les traductions anglaises
des Écrits de Baha'u'llah et de 'Abdu'l-Baha, la mention du terme "arts" dans
nombre de ces passages peut être trompeuse car le sens du mot à l'origine alors
inclut souvent un large éventail d'activités telles que les travaux et les métiers
industriels. Les extraits contenus dans cette compilation ont été choisis parce
qu'ils portent essentiellement sur les arts graphiques et scéniques ainsi que
la littérature.
(c) Maison d'éditions Baha'ies - 205 rue du Trône, Bruxelles
D/1547/1998/4 - ISBN 2-87203-045-X