Pour vous qui venez de perdre un être cher et le pleurez, pour vous qui
désirez célébrer sa mémoire, pour vous qui posez à
la mort la suprême question, trouvez ici, groupés ensemble, certains
textes de Bahà'u'llàh et d'Abdu'l-Bahà qui, répondant
à la question, ouvrent à votre esprit une vision nouvelle, offrent
à votre coeur la stimulation de l'espoir.
Glorifié, immensément glorifié sois-tu ! Toi qui de toute
éternité as été le roi de la création et son
premier moteur, Toi qui es éternellement le Seigneur de toutes choses créées
et leur ordonnateur ! Glorifié, immensément glorifié sois-tu
! Tu es adoré en TA vérité et c'est Toi, en vérité,
que nous adorons. Ta justice est évidente et tous nous en portons témoignage.
Tu es, en vérité, Bien-aimé dans Ta grâce. Il n 'est
pas d'autre Dieu que Toi, l'aide dans le péril, Celui qui subsiste par
Lui-même !
Permets, ô mon Seigneur, à tous ceux qui sont montés vers
Toi, de trouver refuge en Toi qui es le compagnon suprême. Accorde-leur
de séjourner à l'ombre du tabernacle de Ta majesté et dans
le sanctuaire de Ta gloire. Que l'océan de Ta clémence rejaillisse
sur eux, ô Seigneur, et les rende dignes de résider éternellement
dans Ton royaume céleste et sous Ta domination suprême. Tu as le
pouvoir d'agir selon Ton désir. (Extrait du livre de prière, page 77 et 80)
Livre de prières
1. Sache, en vérité, que Dieu a subordonné le visible à
l'invisible, car le visible concerne les choses matérielles, tandis que
l'invisible saisit le spirituel. Le visible rend témoignage du monde terrestre,
tandis que l'invisible participe au monde du Royaume. Le jugement du premier est
limité, alors que la vision du second est infinie.
La venue au monde spirituel EST la seconde naissance. C'est la direction absolue,
l'éternelle existence, les qualités suprêmes, l'acquisition
des perfections divines et le progrès dans tous les degrés à
travers les dons accordés à l'homme. Cette nouvelle création,
cette re-naissance, est l'échelon parmi les étapes des perfections
dans l'utilisation des potentiels de l'homme et dans l'aurore de la lumière
de Dieu.
Puisse cette vie vous être donnée.
L'homme, au début de son existence, est un être utérin embryonnaire.
C'est pendant cette période utérine qu'il reçoit des dons
et des moyens destinés à son existence humaine. Les forces et les
pouvoirs nécessaires dans ce monde-ci sont donc attribués en cette
période prénatale. En ce monde-ci, il aura besoin d'yeux : il les
a reçus potentiellement dans l'autre. Il aura besoin d'oreilles : il les
a obtenues depuis l'autre, toutes prêtes à fonctionner dès
sa nouvelle vie. Les pouvoirs indispensables en ce monde lui furent conférés
dans le monde utérin. Par conséquent, il doit aussi en ce monde
terrestre se préparer pour la vie future. Les choses dont il aura besoin
dans le monde du Royaume, il doit les obtenir ici-bas. De la même façon
qu'il se prépare dans le sein de sa mère en y acquérant les
forces qui seront nécessaires dans sa sphère d'existence, de même
les forces indispensables à sa vie divine doivent être obtenues potentiellement
en ce bas monde. (L'art divin de vivre, 1970, p.21 et p.29 )
L'art divin de vivre
2. L'être humain se présente sous trois aspects : le corps, l'âme
et l'esprit... Comme l'animal, l'homme possède des facultés sensorielles...
A la différence de l'animal, il possède une âme douée
de raison : l'intelligence humaine. Cette intelligence est l'intermédiaire
entre son corps et son esprit. Si l'homme accepte que l'esprit, à travers
son âme, éclaire son entendement, il peut alors contenir toute la
création... Illuminé par l'esprit, à travers l'âme,
la brillante intelligence de l'homme fait de lui la couronne même de la
création.
Si l'homme n'ouvre pas son coeur et sa raison à la bénédiction
de l'esprit et s'il tourne son âme vers la matière et le côté
physique de sa nature, il déchoit de son rang élevé et devient
inférieur aux créatures du règne animal...Si, au contraire,
le caractère spirituel de l'âme a été fortifié
au point de maîtriser le côté physique de l'homme, celui-ci
peut s'approcher du divin... Il rayonne la grâce de Dieu, stimule le progrès
spirituel de l'humanité car il devient un phare éclairant le chemin. (Causeries d'Abdu'l-Bahà à Paris, 1980, p.82 et 83 )
Les causeries d'Abdu'l-Baha à Paris
3. L'homme n'est pas homme par son corps mais par son âme. L'homme, l'homme
véritable, est une âme et non un corps ; bien que - physiquement
- il appartienne au règne animal, son âme l'élève au-dessus
du reste de la création. Voyez comme la lumière solaire éclaire
le monde physique ; de même la lumière divine projette ses rayons
sur le royaume de l'âme. C'est l'âme qui fait de l'homme une entité
céleste. (Causeries d'Abdu'l-Bahà à Paris, 1980, p.73 )
Les causeries d'Abdu'l-Baha à Paris
4. Les facultés mentales appartiennent à l'âme, de même
que le rayonnement lumineux est la propriété essentielle du soleil.
Les rayons du soleil se renouvellent mais le soleil reste toujours le même
et ne change pas.
L'intelligence humaine se développe et s'affaiblit, elle peut même
parfois faire complètement défaut, alors que l'âme est immuable.
La manifestation de l'intelligence dépend de la santé du corps.
Une intelligence saine ne peut se manifester que dans un corps sain, alors que
l'âme n'est pas conditionnée par le corps. C'est par le pouvoir de
l'âme que l'intelligence comprend, conçoit et exerce son influence.
Tandis que l'âme est une force indépendante. C'est par le concret
que l'intelligence conçoit l'abstrait, mais l'âme a des manifestations
illimitées qui lui sont propres. L 'intelligence humaine a ses bornes,
mais l'âme est sans limites. C'est à travers les cinq sens que l'intelligence
saisit, tandis que l'âme n 'à besoin d'aucun intermédiaire.
L'intelligence ne peut rien concevoir si les sens ne fonctionnent plus, alors
que l'âme est toujours en pleine force. L'âme en mouvement est toujours
aussi active aussi bien dans le sommeil qu'en état de veille. Il nous arrive
de découvrir la solution d'un problème complexe pendant un rêve,
alors que nous en étions incapable à l'état de veille. Malgré
la défaillance de la raison, l'âme continue d'exister. (Lettre d'Abdu'l-Bahà au Professeur A. Forel, 1974, p.78 )
Lettre d'Abdu'l-Baha au Pr. A. Forel
5. Dans la nature, le repos absolu n'existe pas. Tout progresse ou perd du terrain
; tout avance ou recule ; rien n'est stationnaire. De sa naissance à sa
maturité, l'homme progresse physiquement. Puis, à la fleur de l'âge,
il commence à décliner ; sa force et ses capacités physiques
diminuent peu à peu jusqu'à l'heure de sa mort...Tout ce qui est
matériel progresse jusqu'à un certain point, puis commence à
décliner. Telle est la loi qui gouverne toute la création physique...
Mais pour l'âme humaine il n'est pas de déclin. Son seul mouvement
s'effectue vers la perfection. Le développement et le progrès sont
les seuls mouvements de l'âme. La perfection divine étant infinie,
le progrès de l'âme est également infini. Dès la naissance
d'un être humain, l'âme progresse, l'intelligence se développe
et sa connaissance augmente. A la mort du corps, l'âme continue à
vivre. Les différents degrés qui existent dans les êtres appartenant
à la création physique sont soumis à des limites, mais l'âme
n'a pas de limites. Dans le monde de l'esprit, il n'est pas de retour en arrière...
le recul est impossible, tout mouvement allant obligatoirement vers l'état
de perfection... Toute la création est périssable ; la matière
est composée d'atomes ; quand ces atomes commencent à se séparer,
c'est le début de la décomposition qui conduit à ce que nous
appelons la mort. Cette combinaison d'atomes qui constitue le corps - ou principe
mortel - de tout être créé est temporaire. Quand disparaît
la force d'attraction qui maintient ces atomes ensemble, le corps comme tel cesse
d'exister. ( causeries d'Abdu'l-Bahà à Paris, 1980, p.76 et 77 )
Les causeries d'Abdu'l-Baha à Paris
6. Pour l'âme, il en va différemment. L'âme n'est pas une combinaison
d'éléments; elle n'est pas composée d'une multitude d'atomes,
mais d'une substance unique et indivisible ; c'est pourquoi elle est éternelle.
Elle est d'un tout autre rang que les créatures du monde physique : elle
est immortelle. La science a démontré qu'un corps simple, - simple
voulant dire non-composé - est indestructible, éternel. L'âme
n'étant pas composée de plusieurs éléments joue le
rôle d'un corps simple et, par conséquent, ne peut cesser d'exister.
Formée de cette substance une et indivisible, elle ne peut subir ni désintégration
ni destruction ; aussi n'y a-t-il aucune raison pour qu'elle meure. Tout ce qui
vit manifeste des signes de son existence ; il s'ensuit que ces signes ne pourraient
d'eux-mêmes exister si ce qu'ils manifestent ou ce qu'ils prouvent n'existait
pas. Ce qui n'existe pas ne peut, bien entendu, manifester aucun signe.
Les innombrables signes d'existence de l'esprit sont pour toujours devant nos
yeux. (Causeries d'Abdu'l-Bahà à Paris, 1980, p.78 )
Les causeries d'Abdu'l-Baha à Paris
7. La croyance à l'immortalité de l'âme existe dans toutes
les religions. On intercède en faveur des morts bien-aimés, on prie
pour leur évolution et pour la rémission de leurs péchés.
Si l'âme mourait avec le corps, tout ceci n'aurait aucune signification. (Causeries d'Abdu'l-Bahà à Paris, 1980, p.78 )
Les causeries d'Abdu'l-Baha à Paris
8. A un ami qui lui demandait comment il fallait regarder la mort, 'Abdù-l-Bahà
répondit : " Comment doit-on voir approcher le but de tout voyage ? N'est-ce
pas avec espoir et confiance ? Eh bien, il en va de même pour ce voyage
terrestre. Dans l'autre monde, l'homme se retrouvera libéré de la
plupart des incapacités qui le diminuent actuellement ; ceux qui sont passés
par la mort ont un monde à eux, mais ce monde n'est pas éloigné
du nôtre. Leur tâche dans le Royaume est la nôtre, mais elle
est sanctifiée de ce que nous appelons ici temps et espace. Ici, notre
temps est fonction du soleil, mais s'il n'y avait plus ses levers et ses couchers,
cette espèce de temps n'existerait plus pour l'homme. Ceux qui sont montés
là-haut ont des attributs différents de ceux qui sont encore sur
la terre, mais en fait il n'y a pas de réelle séparation.
Dans la prière, Il y a interpénétration d'états, mélange
des conditions. Priez donc pour eux, ils prient pour vous. " (L'art divin de vivre, 1970, p.215 )
L'art divin de vivre
9. O vous deux, âmes patientes ! J'ai bien reçu votre lettre. La
mort de ce jeune homme bien-aimé et sa séparation de vous ont suscité
le chagrin le plus cruel... L'inscrutable sagesse de Dieu est à la base
de tels événements douloureux. C'est comme si un jardinier bienveillant
transférait un jeune et tendre arbrisseau d'un lieu confiné à
une vaste zone aérée. Or ce transfert n'est pas la cause du dépérissement,
de l'amoindrissement ou de la destruction de cet arbrisseau ; non, il lui permet
au contraire de croître et de prospérer, d'acquérir sa fraîcheur
et sa délicatesse, de verdir et de porter des fruits. Ce fait caché
est bien connu du jardinier, mais les êtres qui n'ont pas conscience de
ce bienfait supposent que le jardinier, dans la colère, a déraciné
l'arbrisseau. Cependant, pour ceux qui sont au courant, ce fait dissimulé
est manifeste et ce décret prédestiné est considéré
comme une générosité. C'est pourquoi ne soyez pas tristes
et inconsolables. (Sélection des écrits d'Abdu'l-Bahà, 1983, N°169, p.197
)
Sélection des écrits d'Abdu'l-Baha
10. O toi, bien-aimée servante de Dieu ! Bien que la perte d'un fils nous
brise le coeur et excède les limites de l'endurance humaine, pourtant celle
qui sait et comprend est assurée que son fils n'a pas été
perdu, mais plutôt qu'il est passé de ce monde dans un autre et qu'elle
le retrouvera dans le royaume divin.
Cette réunion durera à jamais tandis qu'en ce bas monde, la séparation
est inévitable, apportant avec elle une douleur cruelle. Dieu soit loué,
tu as la foi, tu tournes ton visage vers le royaume éternel et tu crois
en l'existence d'un monde céleste. Ainsi ne sois pas inconsolable, ne languis
pas, ne soupire pas, ne gémis pas et ne pleure pas, car l'agitation et
le deuil affectent profondément son âme dans le royaume divin.
Cet enfant bien-aimé s'adresse à toi du monde caché :
" O toi, mère de bonté, remercie la divine providence de m 'avoir
libéré d'une cage réduite et obscure et de m 'avoir permis,
comme les oiseaux des prairies, de m 'envoler vers le monde divin - un monde vaste,
illuminé, toujours gai et jubilant. Donc, ne te lamente pas, ô mère,
et ne t'afflige pas ; je ne suis pas parmi les disparus ; je n 'ai été
ni effacé ni détruit. J'ai quitté ma forme mortelle et levé
ma bannière en ce monde spirituel. A cette séparation succède
une compagnie éternelle. Tu me trouveras dans le ciel du Seigneur, plongé
dans un océan de lumière ". (Sélection des écrits d'Abdu'l-Bahà, 1983, N°171, p.198
)
Sélection des écrits d'Abdu'l-Baha
11. Comme l'esprit de l'homme, après avoir dépouillé cette
forme matérielle, a une vie éternelle et que, naturellement, une
chose existante est aussi capable de progrès, donc l'homme après
sa mort, peut espérer le progrès, le pardon,
la faveur, la bienfaisance, la grâce, puisque l'existence est capable de
progrès... Il est même possible que ceux qui sont morts dans le péché
et l'impiété changent de condition et qu'ils deviennent l'objet
de la rémission. Cela est le fait de la bonté divine - non de la
justice - car la bonté donne sans tenir compte du mérite, au contraire
de la justice. Et comme nous avons ici-bas le pouvoir de prier pour ces âmes,
de même dans l'autre monde - qui est le Royaume de Dieu - nous posséderons
ce même pouvoir. Est-ce que, dans l'autre monde, tous les être ne
sont pas des créatures de Dieu ? Donc, dans l'autre monde aussi ils peuvent
progresser. De même que, dans ce monde, par leurs supplications, ils peuvent
obtenir des lumières, de même dans l'autre ils peuvent demander la
rémission. Ainsi, comme les individus peuvent dans ce monde, soit à
l'aide des supplications et de l'humilité, soit à l'aide des prières
des êtres pieux, parvenir au progrès, de même aussi après
la mort, par leurs propres prières et leurs supplications, ils peuvent
progresser, et surtout lorsque ceux qui intercèdent pour eux sont les saintes
Manifestations de Dieu. (Les leçons de saint jean d'Acre, 1982, LXII, pp.236-237 )
Les leçons de Saint-Jean d'Acre
12. O fils de l'Être suprême !
De la mort j'ai fait pour toi une messagère de joie. Alors, pourquoi t'affliges-tu
? J'ai fait la lumière pour qu'elle t'illumine de sa splendeur. Pourquoi
te voiles-tu devant elle?
O fils de l'homme !
Tu es mon bien et mon bien ne périt pas ; pourquoi donc crains-tu de mourir
? Tu es ma lumière et ma lumière ne s'éteindra jamais ; pourquoi
crains-tu l'extinction ? Tu es ma robe et ma robe jamais ne s'usera. Reste donc
ferme en ton amour pour moi afin de me trouver au Royaume de Gloire. (Les paroles cachées en arabe, n°32, p.10 et n°14, p.6 )
Les paroles cachées
13. Tu m'as interrogé sur la nature de l'âme. Sache, en vérité,
que l'âme est un signe de Dieu, une gemme céleste dont la réalité
a échappé aux plus savants des hommes et dont aucun esprit, si pénétrant
qu'il soit, ne peut espérer sonder le mystère. Elle est, de toutes
choses créées, la première à proclamer l'excellence
de son créateur, à reconnaître sa gloire, à s'attacher
à sa vérité et à se prosterner en adoration devant
Lui. Si elle reste fidèle à Dieu, elle reflétera sa lumière
et, finalement retournera à Lui. Mais si elle manque à l'allégeance
qu'elle lui doit, elle succombera à l'égoïsme et aux passions
et finira par sombrer dans leurs abîmes... En vérité, je te
le dis, l'âme humaine est, dans son essence, un des signes de Dieu, un mystère
parmi ses mystères. Elle est un des puissants signes du Tout-Puissant,
le héraut qui proclame la réalité de tous les mondes de Dieu.
En elle se cache ce que le monde est encore complètement incapable de comprendre... (Extraits des écrits de Bahà'u'llàh, édition 1979
révisée, LXXXI, p.103-104 )
Extraits des Ecrits de Baha'u'llah
14. O fils de l'Etre suprême !
Je t'appelle à l'éternité, et cependant tu recherches ce
qui périt. D'où vient que tu te sois détourné de Notre
désir pour satisfaire le tien ? (Les paroles cachées en arabe, n°23 p.8 )
Les paroles cachées
15. Quant à la question concernant les mondes de Dieu, sache, en vérité,
que ces mondes sont infinis dans leurs nombres autant que dans leur étendue.
Nul ne peut les compter ni les embrasser, si ce n'est Dieu, l'Omniscient, le Très-Sage.
Considère ton état quand tu es endormi. En vérité,
le phénomène du sommeil est le plus mystérieux des signes
de Dieu parmi les hommes - s'ils voulaient méditer cela.
Admire comment, après un laps de temps considérable, se réalise
pleinement ce que tu as vu en rêve. Si le monde où tu t'es trouvé
dans ton songe était identique à celui dans lequel tu vis en état
de veille, l'événement que tu as vu en rêve eût transpiré
dans ce dernier monde au moment même que tu l'as rêvé. Et toi-même
une fois réveillé tu en aurais aussitôt été
témoin. Comme tel n'est pas le cas, il faut nécessairement que le
monde où tu vis soit différent du monde dont tu as fait l'expérience
dans ton rêve.
Ce dernier monde n'a, lui, ni commencement ni fin. Il serait vrai de dire qu'un
tel monde se trouve, par le décret de Dieu, au-dedans de toi, enveloppé
dans ta personne. Et l'on serait également fondé à soutenir
que ton esprit, ayant franchi les limites du sommeil, rompu les amarres qui l'attachaient
à la terre, a - par la permission de Dieu - traversé un royaume
qui se trouve caché dans l'essentielle réalité du monde terrestre.
En vérité, je te le dis, la création de Dieu embrasse des
mondes indépendants de ce monde et des créatures différentes
dudit monde. Dans chacun de ces mondes et pour chacun d'eux, le Tout-puissant
a établi un ordre de choses que nul ne peut sonder que Lui, l'Omniscient,
le Très-Sage.
Médite sur ce que Nous t'avons révélé, afin de découvrir
le dessein profond de Dieu, ton Seigneur et le Seigneur de tous les mondes.
Car dans cette Révélation sont amassés les trésors
des divins mystères... (Extraits des écrits de Bahà'u'llàh, édition 1979
révisée, LXXIX, p.100 )
Extraits des Ecrits de Baha'u'llah
16. Tu m'as demandé si, mis à part les Prophètes de Dieu
et ses Elus, l'homme après sa mort physique conserve les mêmes caractéristiques
: individualité, personnalité, conscience et intelligence, qu'il
possédait de son vivant... Comment concevoir cette survie de la conscience
et de la personnalité après qu'auront été entièrement
désintégrés les instruments physiques qui sont la condition
même de leur existence et de leur fonctionnement.
Sache que l'âme humaine est exaltée au-dessus des infirmités
du corps et de l'intelligence, au point de s'en trouver complètement indépendante.
Le fait qu'une personne malade donne des signes de faiblesse d'âme est du
seulement aux obstacles que la maladie interpose entre son âme et son corps,
car les indispositions de celui-ci ne sauraient aucunement affecter l'essence
de celle-là.
Considère la lumière de la lampe ; encore que quelque objet puisse
en intercepter l'éclat, cette lumière ne perd rien de sa puissance.
De même, toute maladie qui afflige le corps humain est un obstacle empêchant
l'âme de manifester le pouvoir qui lui est inhérent. Elle n'en montrera
pas moins, à sa sortie du corps, une puissance et une influence qu'aucune
force terrestre ne saurait égaler.
Toute âme pure, évoluée et sanctifiée, sera alors douée
d'un dynamisme extrêmement puissant et connaîtra une joie sans pareille...
L'âme de l'homme peut être comparée au soleil, toutes choses
sur la terre étant considérées comme son corps. Tant que
ne s'interpose entre eux aucun obstacle extérieur, le corps reflète
dans son intégralité la lumière de l'âme dont la puissance
le maintient en vie. Mais aussitôt qu'un voile les sépare, l'éclat
de la lumière semble diminuer.
Considère de nouveau le soleil, que les nuages cette fois cachent entièrement.
Bien que la terre reste illuminée de sa lumière, la part qu'elle
reçoit de cette lumière est considérablement réduite.
Et jusqu'à ce que ces nuages aient disparu, le soleil ne pourra pas briller
dans la plénitude de sa gloire. Mais ni la présence des nuages ni
leur absence ne peuvent en aucune façon affecter la splendeur inhérente
au soleil. L'âme de l'homme est le soleil dont son corps est illuminé
et duquel il tire sa substance.
C'est ainsi qu'il faut la regarder... (Extraits des écrits de Bahà'u'llàh, édition 1979
révisée, LXXX p.101 )
Extraits des Ecrits de Baha'u'llah
17. Sache que toute oreille capable d'entendre, si elle est vraiment pure et sans
tache, doit, en tout temps et d'où qu'elle vienne, écouter la voix
qui prononce ces paroles sacrées : " En vérité, nous venons
de Dieu et à Lui nous retournons ".
Les mystères de la mort physique de l'homme et de ce " retour " n'ont pas
été divulgués et ils restent toujours cachés.
Par la justice de Dieu, s'ils étaient révélés, ils
provoqueraient parmi les hommes un tel effroi et un tel chagrin que certains en
périraient, tandis que d'autres seraient saisis d'une telle joie qu'ils
souhaiteraient mourir aussitôt et, d'une ardeur incessante, ils prieraient
le seul vrai Dieu... de hâter leur fin...
Quant à ceux qui ont goûté à ce fruit de l'existence
terrestre de l'homme qui est la reconnaissance du seul vrai Dieu - exaltée
soit sa gloire -, leur existence dans l'au-delà sera telle que Nous ne
la pouvons décrire.
La connaissance en est réservée à Dieu seul, le Seigneur
de tous les mondes. (Extraits des écrits de Bahà'u'llàh, édition 1979
révisée, CLXIV p.227 )
Extraits des Ecrits de Baha'u'llah
18. Tu m'as encore demandé ce que devient l'âme une fois qu'elle
est séparée du corps.
Sache, en vérité, que Si elle a suivi les voies de Dieu, elle retournera
à Dieu et sera recueillie pour la gloire du Bien-aimé.
Par la justice de Dieu, elle sera élevée à un état
que ne saurait peindre aucune plume, ni aucune langue décrire.
L'âme qui est restée fidèle à la Cause de Dieu, qui
s'est tenue fermement dans son chemin sans en dévier jamais, possédera
après son ascension, un tel pouvoir que tous les mondes créés
par le Tout-puissant en bénéficieront.
Une telle âme, par ordre du Roi de perfection, le divin Éducateur,
fournit le pur levain qui fait se lever le monde de l'être et crée
la puissance par laquelle se produisent tous les arts et toutes les merveilles
du monde. (Extraits des écrits de Bahà'u'llàh, édition 1979
révisée, LXXXII p.106 )
Extraits des Ecrits de Baha'u'llah
19. Revenons maintenant à ta question relative à l'âme humaine
et à sa survie après la mort physique.
Sache, en vérité, que l'âme, après qu'elle a été
séparée du corps, continue de progresser dans un état et
des conditions que ne sauraient changer ni les révolutions des âges
et des siècles, ni les hasards et vicissitudes de ce monde, jusqu'à
ce qu'elle ait accédé à la présence de Dieu...
Si l'homme savait ce qui est réservé à son âme dans
les mondes de Dieu, le Seigneur des cieux et de la terre, il se consumerait du
désir d'atteindre un si sublime et si resplendissant état...
La nature de l'âme après la mort ne pourra jamais être décrite
et il n'est ni opportun ni permis de révéler son véritable
caractère aux yeux des hommes.
L'unique mission des prophètes et messagers de Dieu est de guider l'humanité
dans le droit chemin de la vérité. L'objet de leur révélation
est d'instruire tous les hommes de telle sorte qu'à l'heure de leur mort
ils puissent, dans un état de pureté, de sainteté et de parfait
détachement, s'élever jusqu'au trône du Très-Haut...
Le monde de l'au-delà est aussi différent du monde terrestre que
celui-ci diffère du monde que connaît l'enfant dans
le sein de sa mère. Et quand l'âme sera en la présence divine,
elle prendra la forme la plus convenante à son immortalité, la plus
digne de son habitation céleste.
Son existence, toutefois, est contingente et non pas absolue, en tant que le contingent
dépend d'une cause, tandis que l'absolu en est affranchi.
L existence absolue est le privilège exclusif de Dieu - exaltée
soit sa gloire -!
Heureux celui qui saisit cette vérité. (Extraits des écrits de Bahà'u'llàh, édition 1979
révisée, LXXXI p.103-104 )
Extraits des Ecrits de Baha'u'llah
20. La mort tend à tout croyant confiant une coupe qui, en vérité,
est la Vie. Elle donne la joie, elle apporte l'allégresse, elle confère
la vie éternelle. ( extraits des écrits de Bahà'u'llàh, édition 1979
révisée, CLIV p.227 )
Extraits des Ecrits de Baha'u'llah
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