Traduction revue et approuvée par l'Assemblée spirituelle nationale des Baha'is
du Zaïre.
Produit par le Comité National pour l'Education des enfants de l'Assemblée Spirituelle
Nationale des Baha'is de la République du Zaïre.
1. LE SECRET DE SHAYKH AHMAD
Il y a Iongtemps vivait en Iran un homme qui connaissait un merveilleux secret.
Peut-être diriez-vous que ce n'était pas un secret, car ce qu'il savait était
dans un Livre que tout Ie monde pouvait lire. Mais ceux qui le lisaient, n'en
comprenaient pas le sens. Shaykh Ahmad lui, comprenait car il avait beaucoup étudié
ce "Livre" et avait prié pour pouvoir le comprendre. Et le secret qu'il y avait
découvert, l'avait rendu si heureux qu'il voulait en parler à tout le monde.
Voulez-vous connaître ce secret?
Dans ce livre que l'on appelait le "Coran" il était dit que Dieu allait envoyer
un nouveau Messager au monde, un très grand Messager comme Jésus ou Muhammad.
Nous ne connaissons Dieu qu'un tout petit peu, car Il est beaucoup plus important
que nous ne le sommes et tellement plus merveilleux. QueIquefois, nous sommes
si préoccupés par nos problèmes ou nos distractions que nous ne pensons même pas
à Dieu. Nous oublions que s'Il ne nous avait pas donné la vie, nous n'existerions
même pas. Ainsi, de temps en temps, Il envoie un de ces divins Enseignants sur
terre pour rappeler aux hommes son existence. Ces Enseignants "Lui" ressemblent
et nous montrent comment Dieu désire que nous vivions.
Jésus était un de ces Enseignants. Quelques uns d'entre nous ont entendu parler
de Lui et ont lu son histoire dans la Bible D'autres connaissent mieux l'histoire
de Muhammad, et ont lu sa vie dans le Coran. C'est dans le Coran qui a été écrit
par Muhammad il y a bien longtemps, que Shaykh Ahmad avait lu la venue du Nouveau
Messager. Il s'appelait le "Promis", car .Dieu avait promis sa venue.
D'autres personnes comme Shaykh Ahmad avaient aussi découvert la venue du Promis
dans le Coran et savaient qu'Il devait apparaître. Mais la grande différence entre
eux et Shaykh Ahmad est la suivante: quand Shaykh Ahmad lut les mots qui étaient
écrits dans le Coran, il fut certain que le moment était arrivé et que le Promis
allait apparaître tout de suite.
Les autres, quant à eux, pensaient qu'il n'allait pas faire son apparition avant
très longtemps. Tout en lisant les mots concernant la venue du Promis, Shaykh
Ahmad était persuadé qu'Il vivait sur terre à ce moment précis. Il savait qu'il
devait partir pour le trouver et annoncer sa présence aux autres. Sans aucun doute
que tout le monde souhaiterait apprendre cette nouvelle.
Pour partir à la recherche du Bab, il dut quitter sa famille, sa maison et voyager
dans tout le pays. A cette époque, il n'y avait pas de téléphone, pas de radio,
ni de journaux. Il n'y avait pas encore de trains pour transporter le courrier
et les avions n'existaient pas. Alors si une personne voulait faire savoir quelque
chose aux gens, il devait aller vers eux.
Nous allons donc imaginer que nous faisons ce voyage avec Shaykh Ahmad. La plupart
du temps, il faudrait voyager à pied, ou à cheval, ou encore à dos d'âne. Et la
nuit, nous ne pourrions pas nous arrêter dans un hôtel confortable pour manger
ou dormir, car il n'y avait pas d'hôtel de ce genre à cette époque.
En ce temps-là, les hôtels s'appelaient caravansérail et on ne peut pas dire qu'ils
étaient très confortables.
Mais le manque de confort était sans importance pour Shaykh Ahmad, car il avait
la conviction qu'il accomplissait ce que Dieu désirait qu'il fasse. Et il était
très heureux, à tel point que les gens étaient désireux de connaître ce qu'il
savait. Partout où il allait, ils venaient en grand nombre pour l'écouter parler
du Promis. Shaykh Ahmad leur lisait des passages du Coran, car beaucoup d'entre
eux bien qu'étant de grandes savaient pas lire. Ils n'avaient pas d'écoles comme
nous en avons aujourd'hui. Aussi, après leur avoir lu, il leur parlait du Promis
et il leur expliquait comment ils Le reconnaîtraient lorsqu'Il viendrait.
Les nouvelles au sujet de Shaykh Ahmad se répandaient dans tout le pays. Et le
Shah, qui était le Roi du pays l'invita à lui rendre visite, ce qui rendit les
gens très jaloux. Ils encourageaient leurs amis et leurs familles à ne plus aller
écouter Shaykh Ahmad. Parfois même, ils lui cherchaient querelle afin de le chasser
de leurs villes.
Pensez-vous que cela empêcha Shaykh Ahmad de parler de sa grande nouvelle? Beaucoup
de gens croyaient en lui et le suivaient partout, pour apprendre davantage ce
qu'il disait au sujet du Promis. Ils savaient que ce serait quelqu'un de merveilleux,
qu'Il aimerait tout le monde, qu'Il serait bon et qu'Il aiderait tous ceux qui
auraient besoin de Lui. Comme ils devaient tous souhaiter être en sa présence!
Après avoir voyagé ainsi pendant des années Shaykh Ahmad sut qu'il avait accompli
la mission que Dieu lui avait confiée. D'autres à présent devaient continuer le
travail qu'il avait commencé. Alors il appela à lui son cher ami Siyyid Kazim
et lui demanda de voyager partout à sa place, pour continuer d'annoncer la venue
du Promis.
Siyyid Kazim fit la promesse d'accomplir cette tâche car comme Shaykh Ahmad, il
souhaitait que chacun puis se entendre cette merveilleuse Nouvelle. Et qui sait,
peut-être même qu'un jour, il pourrait voir le Promis de ses propres yeux.
2. LE JEUNE HOMME AU TURBAN VERT
Vous rappelez-vous l'histoire de Shaykh Ahmad qui voyageait partout pour annoncer
aux gens que Dieu allait leur envoyer un nouveau Messager?
Quand Shaykh Ahmad mourut, Siyyid Kazim, son successeur, avait comme tâche de
continuer sa mission et d'annoncer la venue du promis.
Peut-être que ce mot "Siyyid" vous semble un peu étrange... "Siyyid" signifie:
membre de la famille de Muhammad, cet autre grand Enseignant qui a écrit le "Coran".
Bien sûr Muhammad avait vécu bien longtemps auparavant, mais tous les hommes qui
naquirent par la suite dans sa famille furent appelés des Siyyids. Et c'était
un très grand honneur d'être un descendant de Muhammad, même si c'était bien des
années après.
Voici une chose que Siyyid Kazim dit à ceux qui l'écoutaient : ce grand Enseignant
que Dieu avait promis, vivait sur terre au moment précis où il leur parlait. Peut-être
même vivait-il parmi eux et ils ne le connaissaient pas. Peut-être pouvez-vous
imaginer leur surprise lorsqu'ils entendirent cela, et combien ont-ils dû en parler
et se demander qui Il était et où Il vivait. Sans doute, nous nous le serions
également demandé si nous avions été présents à ce moment n'est-ce pas?
C'est étrange mais quand Dieu envoie sur terre un nouvel Enseignant divin pour
rappeler aux hommes son existence, au début, quelques uns seulement ont la capacité
de Le reconnaître.
Pensez donc! Ils pourraient Le voir dans les rues, où au tombeau auquel Il se
rend pour prier sans pour autant Le reconnaître, car leur coeur n'est pas plein
d'amour et d'espoir. Et certains ne Le reconnaissent pas, car ils sont trop occupés
à penser à eux-mêmes.
Cependant il y en a bien d'autres qui ne sont pas semblables à ces gens. Leur
coeur est prêt, car ils attendent le Promis. Siyyid Kazim était un de ceux-là
Et il consacrait sa vie à essayer de préparer d'autres à Le reconnaître lorsqu'ils
Le verraient. Cette histoire nous raconte un jour plein de bonheur dans la vie
de Siyyid Kazim, le jour où il rencontra pour la première fois le Promis. Ce ne
fut pas seulement une rencontre silencieuse, mais il L'entendit parler également.
A présent. il faut que vous sachiez quelque chose que même Siyyid Kazim ne savait
peut-être pas à ce moment-là. Au lieu d'envoyer un seul Messager divin, Dieu en
avait envoyé deux Celui dont parlait Siyyid Kazim s'appelait le "'Bab", ce qui
veut dire: 'Porte', et c'était comme si le Bab était venu ouvrir la porte pour
Baha'u'llah, l'autre grand Enseignant qui devait venir plus tard. Le Bab, bien
sûr, était le premier. Il était Celui que Shaykh Ahmad et Siyyid Kazim attendaient,
car ils avaient lu dans le Coran, au sujet de l'avènement du Promis.
Un matin très tôt, juste avant l'aurore, Siyyid Kazim envoya un message à un ami,
lui disant qu'une personne très importante venait d'arriver à Karbila, où ils
habitaient et qu'ils devaient lui rendre visite immédiatement. Quand l'ami arriva
devant la maison de Siyyid Kazim, il le trouva à la porte d'entrée, prêt à partir.
Ils marchèrent ensemble dans les rues. Tout devait être calme, le soleil ne s'était
pas encore levé, et rien, ni personne ne bougeait. Bientôt, ils arrivèrent à une
maison où un jeune homme semblait les attendre, debout sur le pas de la porte.
Il portait un turban vert et son visage était si doux et si bon qu'il semblait
que personne ne pouvait s'empêcher de l'aimer. N'avez-vous jamais rencontré des
gens que vous aimez la première fois que vous les voyez?
En venant à leur rencontre, le jeune homme entoura Siyyid Kazim de ses bras et
lui parla avec tant d'amour que Siyyid Kazim gardait la tête courbée par l'émotion
qui l'empêchait de parler. Le jeune homme les conduisit dans la maison, puis au
premier étage dans une pièce décorée de fleurs, d'où s'exhalait un délicieux parfum.
Il les pria ensuite de s'asseoir et leur donna à boire d'une belle coupe en argent
qui se trouvait au centre de la pièce.
Vous savez, lorsqu'on aime quelqu'un énormément, on se sent si heureux que l'on
veut toujours être près de cette personne. Vous n'avez pas besoin de parler. C'
est comme cela que les deux visiteurs se sentaient ce matin-là, lorsqu'ils étaient
en présence du jeune homme. Quelques mots seulement furent échangés. Puis Il les
raccompagna jusqu'à la porte et avec un merveilleux sourire, Il prit congé d'eux.
Combien de fois, le jeune homme qui avait été avec Siyyid Kazim a dû penser à
cette visite! Puis, trois jours plus tard, il revit le jeune homme encore une
fois. Ce jour-là, Siyyid Kazim était en train d'enseigner le Coran à un certain
nombre de personnes, quand le jeune homme entra et s'assit parmi eux. Siyyid Kazim
s'arrêta soudain de parler. Quand les autres étudiants lui demandèrent de continuer,
il secoua seulement la tête. Il montra de son doigt un rayon de soleil venant
de la porte et qui tombait sur les genoux du jeune homme.
La vérité concernant ce jeune homme, est plus évidente que ce rayon de lumière.
Siyyid Kazim, voyez-vous savait qui était le jeune homme, et ne comprenait pas
pourquoi les autres ne l'avaient pas eux aussi reconnu.
Cependant, personne ne comprenait, pas même celui qui avait été avec Siyyid Kazim
très tôt ce matin-là. Mais chaque fois qu'il pensait à Lui, il ressentait une
impression étrange. Plusieurs fois, il essaya de demander à Siyyid Kazim le nom
de ce jeune homme, mais chaque fois quelque chose semblait l'en empêcher.
Bien sûr vous avez deviné qui était le jeune homme, mais l'ami de Siyyid Kazim,
lui, ne le savait toujours pas, bien qu'il L'aimait vraiment de tout son coeur
et qu'il pensait à Lui très souvent dans le courant de la journée. Un jour, il
entendit parler d'un jeune homme qui proclamait qu'Il était le Bab, 'Le Promis'.
Alors il sut ce jour-là, que c'était Celui qu'il avait vu à Karbila et qu'il avait
tant aimé.
3. LE REVE DU BERGER
Siyyid Kazim était très heureux, car non seulement il savait que le Promis était
venu, mais il l'avait vu et il s'était rendu en sa présence. Quelle devait être
sa joie de pouvoir parler de 'Lui' à tout le monde, même s'il ne pouvait pas encore
révéler son nom.
Mais le croiriez-vous? Il en trouva beaucoup qui ne voulaient pas l'écouter. Bien
sûr vous savez qu'il est inutile de dire quelque chose à celui qui ne désire pas
vous entendre. Il n'y avait pas seulement cela, mais les gens étaient parfois
très cruels envers Siyyid Kazim et ses amis.
Mais Siyyid Kazim et quelques-uns de ses amis très proches continuaient d'enseigner
comme auparavant, car il y en avait toujours certains qui étaient contents d'écouter.
Il leur lisait les versets du Coran faisant allusion aux deux grands Enseignants
qui devaient venir. Celui qu'ils attendaient serait le premier, mais il y en aurait
un autre juste après Lui. Et ce dernier éclairerait de sa lumière, pas seulement
le pays dans lequel Il vivait, mais le monde tout entier.
Un jour, vers midi, Siyyid Kazim, debout à l'ombre d'un palmier, attendait les
gens qui revenaient de la prière de midi. Un Arabe se précipita soudainement vers
lui et le prit dans ses bras. Un Arabe, savez-vous, est une personne qui vit dans
le grand désert d'Arabie, ou alors tout près. Et c'est parmi les Arabes que Muhammad
était venu bien des années auparavant et leur avait apporté le 'Coran.
Voici donc l'étrange histoire que raconta l'Arabe à Siyyid Kazim :
"Trois jours auparavant, alors qu'il gardait ses moutons dans une prairie proche
de là, il s'endormit et rêva. Dans son rêve, il vit Muhammad qui lui dit d'écouter
avec attention et de se rappeler ce qu'on lui disait, car ces mots étaient envoyés
par Dieu. "Si tu leur es fidèle", lui dit-il, "grande sera ta récompense. Mais
si tu négliges ces mots, de graves châtiments t'assailliront". Ce qui voulait
dire que de grands ennuis lui arriveraient s'il oubliait le message. Ensuite,
Il dit au berger de ne pas s'éloigner de cet endroit; dans trois jours, Siyyid
Kazim et ses amis y viendraient à midi pour y prier. Le berger devait souhaiter
la bienvenue à Siyyid Kazim et lui dire que son travail était presque fini; et
que trois jours après son retour à Karbila, il aurait la permission de se rendre
auprès de Celui qui parlait. Peu après, le Promis annoncerait à tous sa venue".
L'explication de ce rêve est la suivante : trois jours après son retour chez lui,
à Karbila, Siyyid Kazim mourait, car sa tâche était terminée. Ainsi, chacun de
nous a un travail à accomplir. S'il n'en était pas ainsi, nous ne serions pas
ici sur terre.
Les mots du berger rendirent Siyyid Kazim très très heureux, mais naturellement
ses amis en furent très attristés. Quand il vit cela, il leur dit: "L'amour que
vous me portez, n'est-il pas destiné à Celui qui est l'Etre véritable? Ne désirez-vous
pas que je meure afin que le Promis puisse être révélé?"
Il leur parla avec tant d'amour et les rendit si heureux à la pensée que finalement
ils connaîtraient le Promis, qu'ils cessèrent d'être tristes. Il en est de même
pour nous. Nous n'aimons pas perdre un ami, mais lorsque cela nous arrive, Dieu
nous en envoie un autre.
Ainsi Siyyid Kazim acheva sa tâche et rentra à Karbila, où trois jours plus tard,
comme l'avait rêvé le berger, il mourut, laissant ses amis aller à la recherche
du Promis et annoncer sa venue à tous.
4. MULLA HUSAYN ET LE BAB
Après la mort de Siyyid Kazim, ses amis ne savaient plus quoi faire. C'est à ce
moment-là qu'un jeune homme qui s'appelait Mulla Husayn, revint à Karbila. Mulla
Husayn qui était un ami de Siyyid Kazim, s'était rendu dans une autre ville pour
porter un message de sa part. Dès son retour, Mulla Husayn réunit quelques amis
et leur demanda ce que Siyyid Kazim leur avait dit avant de mourir.
L'un d'eux, expliqua que Siyyid Kazim leur avait dit de quitter leurs maisons
et de s'en aller un peu partout à la recherche du Promis. Un autre encore expliqua
qu'il avait dit que le Promis guiderait vers Lui quiconque essayerait de Le trouver.
A ces paroles, Mulla Husayn les supplia de ne pas attendre plus longtemps. "Pourquoi
êtes-vous restés à Karbila?" leur demanda-t-il, "votre obligation la plus sacrée,
ainsi que la mienne, c'est de nous lever, pour porter le Message de notre maître
bien-aimé".
Tous commencèrent alors à trouver des excuses. C'est toujours comme cela quand
on ne désire pas faire quelque chose. On trouve toujours une excuse, mais en fait,
la vraie raison est que nous ne voulons pas le faire. Après leur avoir parlé pendant
longtemps, Mulla Husayn se rendit compte qu'ils ne voulaient pas partir. Alors
profondément attristé, il les quitta et se mit en route, avec pour seuls compagnons,
son frère et son neveu.
Ce que désirait Mulla Husayn avant tout, c'était de se préparer intérieurement
pour rencontrer le Promis. C'est un peu comme vous, lorsque vous allez voir quelqu'un
que vous aimez, c'est important pour vous de faire bonne impression et pour cela
vous faites beaucoup d'effort. C'est ainsi que Mulla Husayn voulait être, mais
ce n'était pas à ses vêtements qu'il pensait. Non, il voulait que ses pensées
soient spirituelles, et il désirait avant tout être prêt à tout point de vue,
par la pensée et par ses actions pour que le Promis soit satisfait de lui.
Alors il se rendit dans un endroit où il pourrait être tranquille et prier. Lui
et ses compagnons restèrent dans cet endroit pendant quarante jours.
A la fin des quarante jours, tous trois se remirent en route pour aller à la recherche
du Promis. Dans une ville toute proche, ils s'arrêtèrent et là ils eurent une
merveilleuse expérience. Quelques années auparavant le Bab avait vécu dans cette
ville; Il y avait naturellement beaucoup prié, et ses prières avaient changé l'atmosphère
de la ville; elle était complètement différente des autres villes. C'est pour
cela que, lorsque Mulla Husayn entra dans la ville, il ressentit la différence.
Cela n'est-il pas merveilleux? Et cela ne montre-t-il pas ce que peuvent faire
les prières? Bien sûr, à ce moment-là, le Bab n'habitait plus la ville, et Mulla
Husayn et ses compagnons ne s'y attardèrent pas. Ils se rendirent dans une autre
ville qui s'appelait Shiraz.
Quand ils atteignirent l'entrée de la ville, Mulla Husayn dit à ses compagnons
de partir en avant et de chercher des chambres pour la nuit. Ils se retrouveraient
plus tard, pour la prière du soir.
Alors que Mulla Husayn se rapprochait de la ville, un jeune homme vint vers lui.
Le jeune homme portait un turban vert et son visage resplendissait de joie, un
peu comme le vôtre lorsque vous êtes très très heureux. Pouvez-vous vous rappeler
l'histoire du jeune homme au turban vert et qui Il était?
Mulla Husayn lui, ne savait pas qu'II était le Bab, le Promis qu'il cherchait
avec tant d'ardeur. Il pensait que ce jeune homme devait être un ami de Siyyid
Kazim qui avait entendu parler de lui et était venu à sa rencontre. Le jeune homme
prit affectueusement Mulla Husayn dans ses bras, comme s'Il le connaissait depuis
toujours Puis Il le pria de venir chez Lui et se reposer. Mais Mulla Husayn Lui
dit que ses amis l'attendaient.
"Confiez-les à la garde de Dieu", lui répondit le jeune homme, Il saura prendre
soin d'eux et les protégera".
Il était si doux et ses manières étaient si affectueuses, que cela rendait Mulla
Husayn plus heureux qu'il ne l'avait encore jamais été. Le Bab l'emmena vers une
petite maison, où il frappa à la porte. Un serviteur éthiopien les fit entrer;
le Bab apporta Lui-même de l'eau et la versa pour que son visiteur se lave les
mains. Ensuite, ils prièrent ensemble et dans sa prière, Mulla Husayn demanda
encore une fois à Dieu de l'aider à trouver le Promis. Comme vous pouvez le voir,
Mulla Husayn n'avait pas encore découvert que ce jeune homme était le Promis.
Pendant qu'ils parlaient, il se passa quelque chose, dont l'importance restera
marquée à jamais et tous nous nous rappellerons ce jour incomparable.
A peu près deux heures après le coucher du soleil, avec beaucoup de joie et d'amour,
le Bab dit à Mulla Husayn qui Il était. L'étonnement de Mulla Husayn fut si grand
qu'il n'arrivait pas à croire la bonne nouvelle.
Mais au fur et à mesure que le Bab parlait, Mulla Husayn se rendait compte que
personne ne pouvait posséder plus de sagesse. Il était sûr que c'était le Bab.
Et savez-vous ce qui arriva? Le temps passa si vite qu'ils parlèrent toute la
nuit, sans que Mulla Husayn s'en rende compte, jusqu'au moment où il entendit
l'appel pour la prière du matin.
"Cette nuit, dit le Bab, sera célébrée dans les jours à venir comme une fête de
la plus grande importance".
C'était la première fois que le Bab avait dit à quelqu'un qui Il était. Ce serait
merveilleux, n'est-ce pas, d'être celui à qui Il avait fait cette révélation?
Avant que Mulla Husayn s'en aille, le Bab lui dit qu'il était le premier à croire
en Lui, que plus tard, dix-huit personnes spirituelles le trouveraient de ,la
même façon que Mulla Husayn l'avait fait Il ne devait parler du Bab à personne,
car chacun devait trouver le Bab tout seul. Lorsque les dix-huit personnes auraient
découvert le grand secret, Il les enverrait annoncer au monde entier qu'un nouvel
Enseignant était venu.
Quand Mulla Husayn quitta le Bab, il était tellement heureux et sous l'emprise
de l'émotion, qu'il tremblait et pouvait à peine marcher. Les gens qui le voyaient
ainsi, devaient se demander ce qui lui était arrivé. Il vit le Bab très souvent
après cette nuit-là, mais vous pouvez être certain qu'il garda son grand secret
pour lui tout seul.
5. LES LETTRES DU VIVANT
Après avoir trouvé le Bab, Mulla Husayn lui rendit visite très souvent. Il allait
le voir surtout la nuit, pour que personne ne le remarque. Car, si vous vous rappelez,
le Bab avait dit que chacun devait le trouver seul et sans l'aide de ceux qui
savaient déjà. Ainsi, chaque jour, Mulla Husayn attendait avec beaucoup d'impatience
que la nuit tombe, pour aller retrouver le Bab.
Lorsque Dieu envoie un nouveau Messager divin sur la terre, ce Promis rassemble
autour de Lui, quelques-uns des gens qui croient en Lui et qui L'aiment, pour
L'aider dans sa tâche. On les appelle des disciples. Jésus avait douze disciples.
Le Bab, Lui en avait plus de douze et bientôt vous pourrez savoir combien ils
étaient et quel était leur nom.
Un soir, le Bab dit à Mulla Husayn: "Demain, treize de vos compagnons arriveront.
A chacun d'eux montrez la plus grande bonté". Puis Il dit à Mulla Husayn de prier,
pour que Dieu guide ces hommes afin qu'ils puissent eux aussi, reconnaître le
Promis.
Le lendemain, arrivèrent dans la ville treize amis de Mulla Husayn. L'un d'eux
qui s'appelait Ali, remarqua que Mulla Husayn était très heureux et que, chose
étrange, il ne semblait plus chercher le Promis. 'Ali lui demanda comment cela
se faisait et s'il avait trouvé le Promis.
Tout de suite, il comprit qu'en effet, Mulla Husayn avait trouvé le Promis et
le supplia de le conduire vers Lui. Mais Mulla Husayn refusa en secouant la tête.
"Ne me demande pas" dit-il, "de t'accorder cette faveur. Mets toute ta confiance
en Lui, car avec sûreté, Il guidera tes pas". 'Ali en parla aux autres et tous
prièrent Dieu de les guider vers le Promis.
Trois nuits plus tard, alors qu'il priait, 'Ali eut une vision Une vision ressemble
à un rêve, avec la différence que la personne qui a cette vision, n'est pas nécessairement
endormie. Dans sa vision, 'Ali semblait voir une lumière qui se déplaçait au devant
de lui. Il se voyait, suivant cette lumière et trouvant le Promis.
C'était la nuit, mais il se leva et se rendit directement à la demeure de Mulla
Husayn. Il se jeta dans ses bras et lui raconta sa vision.
Cela rendit Mulla Husayn très heureux, "Loué soit Dieu", dit-il, "Car Il t'a guidé
ici". Au matin il emmena 'Ali chez le Bab. A la porte, le serviteur éthiopien
attendait. Il leur dit, qu'avant le lever du jour, son Maître l'avait appelé pour
lui demander d'ouvrir la porte et d'attendre. "Deux invités doivent arriver tôt
ce matin" me dit-il, "dis-leur de ma part. "Entrez au Nom de Dieu".
Pendant qu'ils parlaient, ce matin-là, la pièce tout entière semblait être inondée
de lumière, et ils ressentirent qu'un beau et nouveau jour était arrivé.
Chacun des douze compagnons d'Ali trouvèrent eux aussi le Bab. Certains rêvèrent
de Lui, quelques-uns le virent en vision alors qu'ils priaient, d'autres pendant
qu'ils pensaient à Lui. Et cela continua ainsi, jusqu'à ce que dix-sept d'entre
eux aient trouvé le Bab et deviennent ses disciples.
Cela voulait dire, qu'ils étaient prêts à partir pour annoncer le nouveau Jour.
Le Bab les appela "Les Lettres du Vivant". L'une d'entre elles était une femme
et plus tard vous entendrez parler d'elle.
Un soir le Bab dit à Mulla Husayn: "Demain dans la soirée, arrivera la dernière
Lettre du Vivant, ainsi se complétera le nombre de mes disciples choisis."
Cela nous montre combien le Bab était merveilleux et qu'Il avait aussi la connaissance
du futur.
Le lendemain, vers le soir, alors que le Bab rentrait chez lui en compagnie de
Mulla Husayn, qui le suivait quelques pas en arrière, un jeune homme, fatigué
et couvert de poussière par une longue marche se précipita vers eux et prit Mulla
Husayn dans ses bras. Puis, en regardant le Bab, il dit: "Pourquoi cherches-tu
à me Le cacher? Je peux Le reconnaître à sa démarche".
Ce qui veut dire qu'il avait reconnu le Bab par la grâce même de sa démarche.
Mulla Husayn le pria d'attendre un instant et alla vite vers le Bab pour lui parler
du voyageur.
"Ne t'étonne pas de sa conduite étrange" lui dit le Bab. "Nous le connaissons
déjà et en vérité nous attendons sa venue. Fais-le venir en notre présence".
Ainsi le jeune homme fut conduit en présence du Bab, qui l'accueillit avec une
grande joie. Ce jeune homme s'appelait Quddus. A présent le nombre des "Lettres
du Vivant" était complet. Et les dix-huit disciples étaient prêts à partir pour
annoncer la venue du Promis.
Bien que le Bab fut le Promis envoyé par Dieu pour annoncer le "Nouveau Jour"
à tous les peuples, Il vint sur terre de la même façon que nous venons tous, comme
un petit bébé. Mais personne ne sut qu'Il était le Promis avant qu'Il ait atteint
l'âge de vingt-cinq ans.
Le père du Bab mourut alors qu'Il était encore très jeune et Il alla vivre avec
son oncle. A cette époque il n'y avait pas d'écoles comme celles où vous allez
maintenant, il n'y avait pas non plus de livres, à l'exception du Coran. Son oncle
le confia à un homme qui enseignait le Coran. Dès le début, Il apprit si rapidement
que son professeur n'y comprenait plus rien.
Un jour le maître demanda au Bab de réciter les premiers versets du Coran, mais
le jeune garçon dit qu'il ne pouvait pas les réciter à moins d'en comprendre le
sens. Désireux de voir ce qu'Il allait faire, le maître prétendit ne pas connaître
leur signification. "Je sais ce que ces mots veulent dire", dit le jeune garçon,
"et avec votre permission j'en expliquerai le sens".
Il donna une explication de ces mots avec une telle sagesse et dans un langage
si clair que son maître était étonné. Il savait à présent que le Bab n'avait nul
besoin d'un professeur.
Le lendemain il emmena l'enfant chez son oncle. "Je vous L'ai ramené, dit-il,
"Il ne peut pas être traité comme un petit enfant, car en Lui réside un pouvoir
mystérieux".
Toutefois l'oncle du garçon ne désirait pas qu'Il s'arrête d'étudier. Il regarda
le Bab avec beaucoup de sévérité en Lui disant de faire comme les autres enfants
- s'asseoir silencieusement et écouter attentivement ce que disait leur maître.
Le Bab promit de le faire et retourna à son école. Mais Il ne pouvait être comme
les autres enfants. Son esprit avait la connaissance de toute chose sans avoir
besoin d'apprendre. Finalement son oncle Le retira de l'école et Le garda avec
lui pour l'aider dans ses affaires.
Bien des années plus tard le Bab se maria, et un petit garçon naquit de cette
union. Il fut appelé Ahmad et vous pouvez imaginer combien son père et sa mère
l'aimaient Mais un jour, alors qu'il était encore très petit, il tomba malade
et mourut. Ses parents bien sûr, le regrettèrent beaucoup, mais le Bab n'était
pas trop triste, car Il savait que Dieu avait une place pour son petit garçon.
Il priait pour qu'un jour, Lui aussi puisse mourir de façon à montrer son amour
pour Dieu. Et Dieu exauça sa prière. Dans une autre histoire, vous lirez comment
le Bab est mort.
En Iran, le pays où vivait le Bab, l'été est très très chaud. Cela ne l'empêchait
pas de se rendre sur le toit, tous les jours, pour prier pendant de longues heures.
Les maisons là-bas, sont bâties avec des toits plats, où les gens peuvent s'asseoir
le soir quand il fait frais. Mais le Bab ne voulait pas attendre le soir. Tous
les vendredis, à l'aurore il se rendait sur le toit et priait jusqu'au lever du
soleil. A midi, quand le soleil est à son point le plus chaud, Il montait et priait
encore, et Il priait avec tant d'ardeur qu'Il ne semblait pas sentir les rayons
brûlants. Il y restait jusqu'en fin d'après midi, pensant et priant avec un coeur
plein d'amour et de joie.
Certains pensaient qu'Il priait le soleil, mais bien sûr, ce n'était pas vrai.
Pour Lui, le soleil était un signe de Dieu. Le soleil envoie sa lumière et sa
chaleur à la terre pour que les plantes, les arbres et tout le reste grandissent.
De la même façon, Dieu nous envoie son amour pour nous aider à grandir dans l'esprit
d'amour et aussi pour que nous essayions de lui ressembler. Sans son amour, nous
ne pourrions pas vivre, pas plus que les fleurs et les oiseaux s'ils étaient privés
de soleil.
Le Bab était très doux et très bon envers tous ceux qu'Il rencontrait. Jamais
Il ne désirait quoique ce soit pour Lui-même, mais toujours donnait aux autres
ce qu'il y avait de meilleur. Près de Lui les gens étaient parfaitement heureux,
sa présence seule les comblait, et c'était pour eux la plus grande joie du monde,
de l'entendre parler. Et bien sûr, Il était très honnête et prenait soin des affaires
qui appartenaient aux autres. Voici une histoire que l'on raconte à son sujet.
Un jour quand Il était dans les affaires, un homme Lui donna quelque chose à vendre.
L'homme Lui dit simplement le prix qu'il en voulait. Quand le Bab lui envoya l'argent
pour l'objet vendu, Il y avait plus que la somme demandée. Pour avoir des explications,
l'homme écrivit au Bab.
Le Bab lui répondit : "Ce que je vous ai envoyé, vous appartient en entier. A
un moment donné, l'objet confié à ma garde avait atteint cette valeur; ne l'ayant
pas vendu à ce prix, il est de mon devoir à présent de vous remettre la totalité
de cette somme".
Comme vous le voyez, lorsque le Bab vendit l'article, cela ne Lui rapporta pas
autant que s'Il l'avait vendu plus tôt. Le Bab se sentit responsable de ne pas
l'avoir vendu au bon moment. Il envoya donc à l'homme une somme d'argent supplémentaire
à celle reçue pour la vente de l'objet. Peut être que tout le monde n'aurait pas
fait cela
Ce n'est pas étonnant qu'Il était aimé de tous. Même lorsqu'Il était petit garçon,
Il devait être très aimé, car Il ne pouvait supporter de ne pas être bon envers
les autres.
6. LES MESSAGERS DU BAB
Dans une histoire précédente nous avons entendu parler de la façon dont dix-huit
personnes ont trouvé le Bab, vous rappelez-vous? Comment les a-t-Il nommées?
Il jugeait maintenant que le moment était arrive pour eux et qu'ils devaient se
rendre dans tout le pays pour annoncer que le Promis était venu. Un jour donc,
Il les réunit tous et leur parla.
Mulla Husayn fut le premier qu'Il appela. Et parce que le Bab avait pour Mulla
Husayn beaucoup d'affection il lui parla juste un tout petit peu des merveilleuses
choses qui devaient lui arriver plus tard. Mulla Husayn devait se rendre dans
de nombreuses villes pour porter son message Puis il devait ensuite aller dans
une grande ville qui s'appelait Téhéran.
"Un secret est caché dans cette ville" lui dit le Bab. "Quand il se manifestera,
il transformera la terre en paradis".
Il n'en dit pas plus à Mulla Husayn sur ce qu'il devait trouver à Téhéran. Mais
Mulla Husayn savait que cela devait être quelque chose de vraiment merveilleux,
pour pouvoir changer la terre en paradis. Plus tard vous apprendrez quel était
ce grand secret.
Cela aurait été merveilleux n'est-ce pas d'entendre ce que le Bab dit à ses disciples
lorsqu'Il les envoya pour enseigner? Quelqu'un qui possédait une grande sagesse,
écrivit les choses dont parla le Bab. Et c'est pourquoi aujourd'hui nous pouvons
les lire, c'est un peu comme si nous les entendions de la bouche même du Bab.
Il dit aux Lettres du Vivant qu'ils étaient pour ce jour les porteurs du Nom de
Dieu, ce qui voulait dire, qu'ils étaient ceux qui devaient annoncer à tous le
nouveau Messager que Dieu venait d'envoyer.
Il leur dit, qu'ils devaient agir seulement suivant la volonté de Dieu, car ainsi
les gens sauraient qu'ils disaient la vérité et les écouteraient.
N'est-ce pas une bonne chose que nous devons essayer de nous rappeler aujourd'hui?
Ne pas trop parler des choses que nous allons faire?
Mais aider les autres et leur rendre service. Il ne faut pas trop parler, mais
agir. Ainsi tout le monde verra que nous aimons Dieu et que nous essayons de Lui
ressembler. Nous n'aurons pas besoin d'en parler. Le Bab leur dit aussi que Dieu
était très puissant et qu'Il les aiderait dans toutes les choses difficiles. Tout
ce dont ils avaient besoin, était de croire en Lui et de savoir qu'Il les rendrait
victorieux.
Voici ce qu'Il leur dit: "Levez-vous en son Nom, mettez en Lui toute votre confiance
et soyez assurés de la victoire finale".
Ce n'est pas étonnant qu'ils se sentaient si forts et si joyeux lorsqu'ils partirent,
bien qu'ils devaient être un peu tristes de quitter le Bab. Ils s'éparpillèrent
dans tout le pays. Chacun se rendit d'abord là où se trouvait sa propre maison
pour donner le message à tous ceux qui s'y trouvaient. Beaucoup ne voulurent pas
écouter. Ils pensaient que les Lettres du Vivant se trompaient. Quelques-uns d'entre
eux furent mis en prison, d'autres furent battus ou lapidés ou tourmentés de différentes
manières. Ils souffrirent beaucoup.
Mais à tout moment, ils se rappelaient que le Bab leur avait dit de ne pas avoir
peur. Rien ne pouvait les atteindre tant que leur tâche n'était pas terminée.
Alors ils continuèrent à enseigner sur la venue du Promis et les merveilleux changements
qui allaient survenir dans le monde grâce à Lui.
Il y avait d'autres personnes qui étaient heureuses de les écouter. Voici l'histoire
d'un homme qui écouta tout ce qu'ils avaient à dire
Un jour, dans la maison d'un ami, cet homme entendit Mulla Husayn parler du Promis.
Quand Mulla Husayn eût fini, il lui demanda avec empressement: "Quel est son nom?
"
"Je n'ai pas la permission de vous dire son nom". répondit Mulla Husayn. "Mais
si vous priez, Dieu vous aidera à Le connaître".
Alors l'homme demanda à son ami s'il pouvait aller immédiatement dans une autre
pièce, où il pourrait être seul et prier. Il ne voulait même pas attendre d'être
dans sa propre maison pour cela.
Tout en priant, il se rappela le visage d'un jeune homme qu'il avait vu prier
au tombeau de Karbila. Et maintenant il revoyait ce visage. Dans sa vision, le
jeune homme semblait lui sourire, il s'avança pour se prosterner à ses pieds.
Alors qu'il se penchait vers le sol, la vision disparut. Mais l'homme était certain
que pendant qu'il priait, il avait vu le Promis.
Il se précipita dehors et raconta sa vision aux autre; Mulla Husayn lui dit qu'en
effet, il avait trouvé le Bab.
"Ne parlez de votre vision à personne", lui dit Mulla Husayn. "Le temps pour cela
n'est pas encore venu".
Puis il lui fit la promesse de le revoir plus tard à Shiraz, si c'était possible,
et ils iraient ensemble voir le Promis.
7. LE MESSAGE A BAHA'U'LLAH
Pendant que les autres Lettres du Vivant enseignaient dans leurs propres régions,
Mulla Husayn se rendit dans une grande ville qui s'appelait Téhéran. Chaque jour,
il quittait sa chambre dès l'aurore et parlait du Promis à tous ceux qui voulaient
l'écouter. Puis il rentrait chez lui après le coucher du soleil
Vous rappelez-vous ce que le Bab lui avait dit à propos de Téhéran? Voici ses
mots: "Un secret demeure caché dans cette ville. Lorsqu'Il se manifestera, Il
transformera la terre en paradis". Mulla Husayn devait y penser très souvent et
se demander ce que cela voulait dire.
En fait, il avait dû deviner ce secret en partie. Il croyait qu'à Téhéran il trouverait
l'autre Promis qui devait venir après le Bab et éclairer le monde entier de la
lumière de ses Enseignements. Vous vous rappelez, que nous avons appris dans une
histoire précédente, que Dieu allait envoyer deux Messagers. Sachant cela, Mulla
Husayn devait être en permanence à la recherche du deuxième Messager.
Quelque fois les choses se passent de façon merveilleuse dans ce monde, si nous
aimons Dieu et essayons de faire ce qu'Il veut. Voici comment Mulla Husayn trouva
le secret de Téhéran.
Un jour, aux environs de minuit, un homme frappa à sa porte. Mulla Husayn n'attendait
personne, mais il invita le visiteur à entrer et lui parla du Bab.
Finalement. il lui demanda: "Où habitez-vous?"
"Je suis de Nur", lui répondit-il. Puis Mulla Husayn lui demanda, "Connaissez-vous
là-bas, un jeune homme qui soit très sage et bon, et qui consacre son temps à
aider les pauvres et ceux qui sont dans le besoin?
"Oui, je connais cette personne" répondit l'homme, "je vais souvent chez Lui".
Cette réponse rendit Mulla Husayn si agité et si heureux que l'homme en fut tout
étonné. Il ne pouvait pas comprendre Mulla Husayn ne lui dit pas pourquoi il était
si heureux. Il lui demanda de délivrer un rouleau, ou une lettre si vous préférez,
au jeune homme, et de lui ramener la réponse si toutefois il y en avait une.
"Donnez-lui le document à l'aurore", lui dit-il.
Peut-être avez-vous deviné que ce jeune homme de Nur était l'autre Promis, le
second Enseignant divin que Dieu devait envoyer. Son nom était Baha'u'llah. Bien
sûr le messager ne savait pas qui Il était, mais rien que le son de sa voix le
rendit heureux lorsque Baha'u'llah lut le message à haute voix. Après cela, Baha'u'llah
lui donna un message, du sucre et du thé pour porter en cadeau à Mulla Husayn.
Cela peut vous paraître un cadeau bien étrange. Mais les gens en Iran n'avaient
pas beaucoup de sucre et de thé à cette époque, et ils étaient toujours reconnaissants
lorsqu'ils en recevaient.
Quand Mulla Husayn reçut le message et le cadeau de la part de Baha'u'llah, il
fut tellement ému et si heureux qu'il ne parvenait pas à parler. Il bondit en
l'air, et embrassa le cadeau. Puis il prit le messager dans ses bras et dit, "Mon
ami bien-aimé, je prie pour que Dieu réjouis se ton coeur, comme tu as su réjouir
le mien".
L'homme ne pouvait toujours pas comprendre ce qui avait provoqué cette réaction
chez Mulla Husayn. Il se demandait qui pourrait bien être l'homme à qui il avait
porté la lettre.
Quelques jours plus tard, quand Mulla Husayn quitta Téhéran pour aller dans une
autre ville, il fit venir le messager. "Ne parle à personne de ce que tu as entendu"
lui dit-il, "que ceci soit un secret caché dans ton coeur". Il lui expliqua que
s'il prononçait le nom du jeune homme, les ennemis essayeraient de Lui faire du
mal. Il devait plutôt prier pour que Dieu Le protège afin qu'Il puisse aider les
pauvres et tous ceux qui étaient dans le besoin.
C'est ainsi que Mulla Husayn trouva Baha'u'llah, l'autre Promis. Il savait cependant
qu'il ne pouvait l'annoncer à personne avant que le moment propice soit venu.
Il devait d'abord parler du Bab et du nouveau et merveilleux Jour qui était arrivé
pour tous les peuples de la terre.
Plus tard lorsque le moment fut arrivé, le Bab leur parla de Baha'u'llah.
8. LE REVE DU PERE DE BAHA'U'LLAH
Vous rappelez-vous qui était Baha'u'llah? Le second Promis n'est-ce pas?
Une nuit alors que Baha'u'llah était encore un petit garçon. son père fit un rêve
étrange. Dans ce rêve, il voyait son fils nager dans un grand océan. Son corps
brillait avec tant d'éclat que même l'eau autour de Lui en était éclairée, des
rayons de lumière émanaient de sa tête et allaient dans tous les sens.
Ses cheveux étaient longs et noirs et flottaient sûr l'eau tout autour de Lui
alors qu'Il nageait. Pendant que son père regardait, une multitude de poissons
s'étaient approchés et chacun d'eux prit dans sa bouche le bout d'un des cheveux
de l'enfant. Les poissons Le suivaient partout où Il allait. Ils ne Lui faisaient
pas de mal et ne l'empêchaient pas de nager partout où Il voulait aller.
Ce rêve semblait si réel au père de Baha'u'llah, qu'il se rendit chez un sage
afin qu'il le lui explique. Le sage lui dit que l'océan tout autour de son fils
était le monde. Le grand nombre de poissons représentaient toutes les difficultés
qu'Il rencontrerait en donnant son message venant de Dieu aux peuples du monde.
Ils se serraient tout autour de Lui mais sans pouvoir L'empêcher de faire son
travail pour Dieu.
Le père de Baha'u'llah était très riche, et vivait dans une grande maison, un
genre de palais, où il y avait de beaux meubles, et de belles décorations. Il
était très bon et très généreux. Il donnait beaucoup d'argent pour aider les pauvres
autour de lui. Il avait bien sûr beaucoup d'amis et il était toujours plus heureux
lorsqu'il rendait service à quelqu'un d'autre. Cela dura vingt ans. Puis les ennuis
commencèrent. Ce fut d'abord une inondation qui provenait des montagnes voisines
du village où il vivait. L'eau balayait et emportait tout sur son passage. Elle
emporta la moitié de la maison, toutes ses belles décorations et ses meubles.
A présent le père de Baha'u'llah n'était plus si riche, mais il continuait toujours
d'aider ceux qui avaient besoin de lui, de toutes les manières possibles. Puis
ceux qu'il croyait être des amis, firent tout ce qui était en leur pouvoir pour
lui arracher la position qu'il avait. En dépit de tout ceci, il resta calme et
heureux. Il ne se disputait pas avec eux.
Lorsque Baha'u'llah grandit, Il commença par enseigner le message de Dieu aux
gens. Il ne leur dit pas, bien sûr, qu'Il était, lui aussi, un Messager divin;
ce n'était pas le moment. Il leur parla du Bab et du message qu'Il avait apporté.
Il se rendit d'abord à la maison familiale. Là, les gens venaient en foule pour
l'écouter et il semblait qu'ils ne se fatiguaient pas de l'entendre. Ils écoutaient
sa voix et cela seul suffisait pour qu'ils L'aiment.
Certains de ceux qui avaient été des dirigeants dans les environs, Lui demandèrent
de leur parler de la grande ville où Il avait été. Ils voulaient entendre parler
du Shah, le roi du pays. Mais ces choses n'intéressaient pas Baha'u'llah. Il voulait
leur parler du Bab et du nouveau Jour. A tout moment Il parcourait de longues
distances pour parler de son message à quelqu'un.
Voici quelque chose de merveilleux; les gens disaient que même les pierres et
les arbres étaient différents parce qu'Il était là. Tout semblait mieux pousser
et semblait dire: "Voici la Beauté de Dieu". Plus tard, un des noms de Baha'u'llah
fut la Beauté Bénie.
C'est de cette façon que Baha'u'llah commença à enseigner à tous le message de
Dieu. Mais même à ce moment. Il ne leur dit pas qu'Il était le second Enseignant
divin. Celui dont il était question dans le Coran.
A peu près à cette époque. le Bab pensait partir pour un long voyage dans une
autre ville qui s'appelait "La Mecque". Il y avait une raison qui le retenait.
Cette raison était que les gens autour de Lui avaient tellement besoin d'entendre
son message. Mais un jour, Il reçut un message de Mulla Husayn Lui disant que
Baha'u'llah enseignait. Cela Le rendit très heureux car Il savait que maintenant
s'Il partait, il resterait quelqu'un pour parler du Promis et du nouveau Jour.
Pour les voyageurs qui étaient sur le bateau, les grosses vagues devaient ressembler
à des montagnes.