Médiathèque baha'ie

Fiche synthèse

Quand votre patient est un baha'i...

Un feuillet d'information
à l'usage des professionnels de la santé

Compilé par Association Médicale Baha'ie
Télécharger la fiche


Les baha'is appartiennent à la plus jeune des religions indépendantes du monde. Ils voient l'humanité comme une seule famille et estiment son évolution vers une civilisation planétaire pacifique et la mise en place d'une confédération mondiale comme inéluctables. Ils considèrent que l'unité du genre humain dans sa diversité repose sur des bases spirituelles, que les Messagers Divins de notre histoire ont révélé les étapes successives d'une même religion et que le message du fondateur de leur foi, Baha'u'llah (1817-1892) est le dernier en date, mais non l'ultime d'un enseignement qui se révèle de façon progressive et intarissable.

La foi baha'ie est implantée dans plus de 200 pays. Elle compte près de 6 000 000 de croyants qui représentent plus de 2 100 ethnies et résident dans quelques 120 000 localités à travers le monde. Classée numériquement comme la neuvième grande religion mondiale(1), son extension géographique la situe deuxième, juste après le christianisme(2), avec le taux de croissance le plus rapide des religions mondiales: 3,63% par an(3).

La Communauté internationale baha'ie est représentée en tant qu'organisation non gouvernementale auprès de l'O.N.U. depuis 1948. Dotée d'un statut consultatif auprès du Conseil Economique et Social(ECOSOC) et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance(UNICEF), elle participe à l'action de l’O.M.S, du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), du Département de l'Information Publique, de l'UNIFEM, de l'UNESCO et du PNUD.(4)

(1) Le bilan du vingtième siècle, Harenberg, 1992
(2) Encyclopædia Britannica, livre de l'année, 1991
(3) Statistique: World Christian Encyclopædia, 1982
(4) Documentation française sur: www.bahai-biblio.org, www.religare.org, www.bic-un.bahai.org

En tant que professionnel de la santé, vous pouvez rencontrer des baha'is parmi vos patients et il vous sera utile de mieux connaître leurs engagements.

La science, la médecine et la religion

La foi baha'ie enseigne que la science et la religion, la raison et les sentiments, telles les deux ailes d'un oiseau, se complètent pour permettre à l'humanité de prendre son essor. Elle tient la science médicale en grande estime. Les baha'is doivent se défaire de toute forme de préjugé ou de superstition, car toute croyance contraire à la science et à la raison n'est que de l’ignorance.

La guérison est un processus à la fois matériel et spirituel, ces deux composantes complémentaires étant indissociables. Ainsi, si la prière est un ingrédient important pour la guérison, il n'y a pas de "guérisseur" baha'i et en cas de maladie physique ou psychique, les baha'is ont l'obligation de consulter un médecin consciencieux et compétent de leur choix et de se conformer à ses prescriptions.

Vie spirituelle

Les baha'is croient en un seul Dieu, le même pour toutes les religions qu'ils respectent et avec les fidèles desquelles ils cherchent à cultiver des liens de sympathie et de collaboration. L’objet fondamental de la religion est d'inspirer l'amour et la compréhension indispensables à l'unité et au bien-être de la race humaine. En aucun cas la religion ne doit créer la discorde ou le conflit.

La prière, l’étude des écrits saints et la méditation sont des besoins quotidiens, mais ces pensées élevées doivent aussi se traduire en actes. L'oisiveté et la mendicité sont condamnées et la compétence professionnelle et le travail accompli dans un esprit de service sont élevés au rang d'adoration. Le but ultime de la vie dans ce monde est d'acquérir des vertus qui doivent être mises au service de l'amélioration croissante de la civilisation.

L'ascèse et la mortification du corps sont proscrites aux baha'is. Le corps, un l'instrument précieux à l'usage de l'âme, doit être mis au service de l'humanité, soigné au mieux et traité avec respect, même après la mort.

Alcool, tabac, drogues et médicaments

L'usage d'alcool, de stupéfiants et de tout ce qui altère la conscience est interdit, sauf à titre thérapeutique, sous surveillance médicale. Ces substances menacent l'individu et la société. Le tabac est déconseillé en tant que danger pour l'utilisateur et pour son entourage. Un médicament ne doit être pris qu'en cas de maladie et sous contrôle médical.

Alimentation, jeûne

Il n'y a aucun interdit alimentaire, mais le contentement, la mesure et la modération sont prônées en toutes circonstances. Les baha’is anticipent pour l'avenir une réduction en alimentation carnée et la prévention et le traitement de nombreuses maladies grâce à un équilibre nutritionnel obtenu par des moyens scientifiques. Ils sont conscients cependant que la connaissance médicale actuelle est insuffisante pour cela.

Une période de jeûne est observée chaque année du 2 au 20 mars inclus, durant laquelle les baha'is s'abstiennent de nourriture et de boisson entre le lever et le coucher du soleil. Le jeûne est essentiellement un symbole, une démarche spirituelle qui assujettit la vie matérielle à celle de l'esprit. Les personnes de moins de 15 ans et de plus de 70 ans, les voyageurs, les femmes enceintes, celles qui allaitent ou qui sont en période menstruelle, les travailleurs de force, les malades et ceux qui présentent une contre-indication médicale ne doivent pas jeûner.

Vie de famille

La valeur de la sexualité est reconnue, mais son expression n'est licite que dans le mariage. Cette institution divine qui réalise l'union physique et spirituelle de deux êtres est encouragée en tant que cellule de base de la société humaine et qualifiée de "forteresse de bien-être". Le divorce est fortement découragé, mais reste possible en cas d'échec des efforts de réconciliation après une année de séparation.

L'homme et la femme sont égaux en droits, mais l’instruction des filles, futures mères et éducatrices privilégiées de la nouvelle génération, est prioritaire sur celle des garçons. La femme doit bénéficier de facilités pour concilier sa vie professionnelle et familiale et son émancipation est annoncée comme une condition préalable à la paix mondiale.

Chaque couple doit décider du nombre d'enfants dont il peut assumer la charge, l’éducation des futurs citoyens étant la finalité primordiale mais non exclusive du mariage. L'éducation des enfants est une priorité et la violence à leur égard et la bigoterie sont condamnées. L’adoption est louable, car les liens d’esprit prévalent sur ceux du sang.

Procréation, contraception, avortement

De nombreuses décisions éthiques sont laissées à la conscience des intéressés qui, tout en s’inspirant des principes généraux de leur foi et dans le respect des lois du pays où ils résident, doivent se faire assister d'un avis médical compétent. Baha'u'llah confie à la Maison universelle de justice, conseil législatif suprême élu des baha'is, le soin de légiférer selon les besoins spécifiques de chaque époque et les exigences de chaque cas particulier.

La procréation médicalement assistée est licite avec les gamètes des époux. La contraception est laissé à la discrétion de chaque couple, mais les dispositifs intra-utérins, en raison de leur potentiel abortif, sont moins souvent choisis par les couples baha'i pour qui l'âme apparaît progresse dès la conception.

L'avortement de convenance, simplement pour se débarrasser d'un enfant indésirable, est condamné, mais en cas de danger pour la santé physique ou mentale de la mère, ou devant une malformation grave, une telle décision est laissée à la conscience des intéressés après un avis médical compétent. Une stérilisation irréversible n'est permise que pour motif médical valable.

Baptême, circoncision

On ne devient pas baha’i par naissance et la recherche personnelle et indépendante de la Vérité est une obligation pour tous. Il n'y a ni baptême, ni circoncision rituelle; ceux qui le souhaitent, sont libres de faire pratiquer une circoncision. L'excision féminine est une mutilation grave et inacceptable.

Don d'organes

Les baha'is sont libres de recevoir et de faire don du sang ou d'organes, une démarche étant considérée comme généreuse. L'autopsie est autorisée et les corps confiés à la science doivent être traités avec respect et les restes enterrés selon les pratiques baha'is.

Soins Palliatifs

Le soulagement physique et moral des malades est une obligation pour tout soignant, mais la décision de poursuite ou non des soins en fin de vie est laissée à un consensus entre les intéressés, leurs familles et l'équipe soignante.

La mort

En cas de maladie physique ou psychique, l'âme reste indemne, mais entravée dans son expression physique. L'âme humaine est inaltérable et éternelle après la décomposition du corps et poursuit son évolution dans d'autres mondes, sans retour en arrière ou réincarnation dans ce monde. Les mondes à venir sont aussi différents de celui-ci que celui que nous connaissons diffère de la vie intra-utérine. Les âmes de ceux qui ont quitté ce monde intercèdent en faveur de ceux qui restent; elles nous inspirent et nos prières favorisent leur évolution. On peut se questionner sur la conséquences de nos pratiques funéraires sur eux, mais l'effet de ces pratiques est incontestable sur le deuil et sur la vie de ceux qui restent.

Ainsi, le corps doit être traité avec respect et laissé à une décomposition naturelle sans crémation, ni embaumement, sauf si cela est requis par la loi du pays. L'enterrement se pratique dès que possible, en cercueil solide. Le transport du corps n'est permis que pendant une heure à partir des limites de la ville où a eu lieu le décès. Considérant la terre comme une seule patrie, les baha'is ne parlent pas de rapatriement du corps. Le suicide est condamné, mais le défunt n'est pas pour autant spirituellement exclu. Il est du devoir de chacun d'établir un testament.

La vie communautaire

Il n'y a ni rite ni sacerdoce; les baha'is doivent vivre en harmonie et en solidarité avec les habitants d'un monde qu'ils s'efforcent de servir et de faire évoluer par leur exemple. Ils cherchent à développer leur vie spirituelle et d'aider les autres dans cette voie, ouvrant leurs instituts de formation spirituelle à tous. Le calendrier baha'i comporte neuf jours commémoratifs durant lesquels le travail doit être suspendu et dont les célébrations sont ouvertes à tous. Les baha'is se réunissent tous les dix neuf jours au cours d’une fête, à la fois spirituelle, administrative et sociale, où ils participent aux décisions concernant leur vie communautaire. La contribution aux fonds baha'is est volontaire et anonyme et le privilège de contribuer est réservé aux baha'is.

Il n'y a pas de clergé et la communauté est gérée de façon collégiale par des conseils élus à l'échelle locale, nationale et internationale qui sont responsables de leur juridiction. Ils peuvent fournir des renseignements ou apporter un soutien aux malades.

Comment contacter un responsable de la communauté baha'ie ?
L'adresse du centre baha'i le plus proche de vous peut vous être communiquée par :
L'Assemblée spirituelle nationale des baha'is de France,
45 rue Pergolèse, 75 116 PARIS
Tel: 01 45 00 90 26, Fax: 01 45 00 0579
MEL : asn10@wanadoo.fr

Document établi par l'Association médicale baha'ie de France (avec l'approbation de l'A.S.N. des baha'is de France, août 2005)

Retour à la bibliothèque