L'institution
des Conseillers
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de Justice
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Chapitre 1: perspective historique
L'institution des Mains de la Cause de
Dieu fut créée par Baha'u'llah puis officiellement définie et établie par 'Abdu'l-Baha
dans son Testament. Sous la direction du Gardien, les fonctions de l'institution
furent clarifiées et précisées. En temps voulu, Shoghi Effendi désigna les corps
auxiliaires pour la protection et la propagation de la Foi pour seconder les
Mains de la Cause dans leur travail et pour garantir que leur influence vitale
imprègne la communauté baha'ie.
Après le décès de Shoghi Effendi, la Maison universelle de justice arriva à
la conclusion qu'elle ne pouvait légiférer pour rendre possible la désignation
de Mains de la Cause supplémentaires. Il fallut bien qu'elle trouve un moyen
pour assurer la pérennité des fonctions cruciales de protection et de propagation
dont ces hauts dignitaires de la Foi étaient investis.
La première étape de ce processus date de novembre 1964 quand la Maison universelle
de justice précisa sa relation avec l'institution des Mains en déclarant: "La
responsabilité des décisions en matière de politique générale affectant l'institution
des Mains de la Cause, préalablement exercée par le Gardien bien-aimé, revient
à présent à la Maison universelle de justice, organe suprême et central de la
Foi vers qui tous doivent se tourner."
Au même moment, cette dernière augmentait le nombre des membres des corps auxiliaires
et, dans chaque continent, les Mains de la Cause étaient appelées à désigner
un ou plusieurs membres de leurs corps auxiliaires pour agir en leur nom et
les représenter.
En juin 1968 les collèges continentaux de conseillers furent formés. Cette décision
importante s'accompagna de plusieurs aménagements du travail des Mains de la
Cause: le service continental qu'elles avaient rendu jusque-là s'étendait à
présent au monde entier et chacune d'entre elles fonctionnait individuellement
en relation directe avec la Maison universelle de justice. Les Mains de la Cause
étaient déchargées de leur responsabilité de diriger les corps auxiliaires;
ceux-ci devenaient des institutions auxiliaires des collèges continentaux de
conseillers.
Les Mains de la Cause résidant en Terre Sainte se voyaient confier la tâche
de servir de liaison entre la Maison universelle de justice et les collèges
continentaux de conseillers; de plus, les relations de travail entre les Mains
et les collèges de conseillers étaient élucidées. Référence était aussi faite
à l'établissement futur d'un Centre international d'enseignement par la Maison
universelle de justice, avec l'aide des Mains de la Cause résidant en Terre
Sainte. Le Centre international d'enseignement fut créé en juin 1973. La même
année, les membres des corps auxiliaires étaient autorisés à nommer des assistants.
L'existence de l'institution des Mains de la Cause, et plus tard de celle des
conseillers, est une caractéristique de l'administration baha'ie qui n'a pas
son pendant dans les religions antérieures. Cette institution comprend des personnes
jouant un rôle vital dans la promotion des intérêts de la Foi, sans avoir aucune
autorité législative, exécutive ou judiciaire, ni aucune fonction sacerdotale
ou droit à l'interprétation dogmatique. Baha'u'llah et 'Abdu'l-Baha après lui
ont assigné les fonctions de protection et de propagation aussi bien aux institutions
élues de la Foi qu'à des personnes nommées.
Faisant référence au Centre international d'enseignement, la Maison universelle
de justice a déclaré que son établissement était le fruit du travail des Mains
de la Cause résidant en Terre Sainte. Le Centre d'enseignement a pour tâche
de coordonner, de stimuler et de diriger les activités des collèges continentaux
de conseillers, et de faire office de liaison entre eux et la Maison universelle
de justice.
La constitution de la Maison universelle de justice mentionne:
La Maison universelle de justice instaura l'institution des collèges continentaux
de conseillers pour perpétuer les fonctions spécifiques de protection et de
propagation conférées aux Mains de la Cause de Dieu. La Maison universelle de
justice nomme les membres de ces collèges.
Dans le même document, on trouve une description des deux corps auxiliaires
instaurés à l'origine par le Gardien bien-aimé:
Dans chaque zone il y aura deux corps auxiliaires, l'un pour la protection et
l'autre pour la propagation de la Foi, dont la Maison universelle de justice
fixera le nombre de membres. Les membres de ces corps auxiliaires serviront
sous la direction des collèges continentaux de conseillers, et agiront en tant
que leurs délégués, assistants et conseilleurs.
1.1. Le Centre international d'enseignement
Le Centre international d'enseignement comprend neuf membres désignés par la
Maison universelle de justice comme conseillers internationaux. Ils sont choisis
parmi tous les croyants adultes du monde pour un terme de cinq ans à partir
du 23 mai suivant immédiatement la Convention internationale baha'ie. Les Mains
de la Cause de Dieu furent membres permanents du Centre international d'enseignement
dès sa création.
Le Centre international d'enseignement travaille essentiellement en tant que
corps constitué. Ses responsabilités requièrent de lui d'être une source d'information
et d'analyse pour la Maison universelle de justice et de fournir des directives
et des ressources aux conseillers continentaux. Il doit être pleinement informé
de la situation de la Foi dans toutes les parties du monde et vigilant quant
aux opportunités de développement de la Foi, de consolidation de ses institutions
et de progrès de la vie communautaire baha'ie.
Il doit analyser ces possibilités en relation avec les plans mondiaux, prévoir
les besoins à travers le monde et s'assurer que les ressources nécessaires soient
mises à la disposition des communautés nationales. À cet égard, il accorde une
attention particulière au développement des ressources humaines en aidant les
communautés à accroître chez un nombre toujours plus grand de croyants la vision
spirituelle, la connaissance de la Foi ainsi que l'aptitude et la capacité de
servir.
Le Centre international d'enseignement a pour mandat de veiller à la sécurité
de la Foi et d'assurer sa protection. Il doit examiner tous les cas naissants
de rupture de l'Alliance en employant, quand c'est nécessaire, les services
des conseillers continentaux et de leurs auxiliaires, et en évaluant leurs analyses.
Il décide s'il convient que le contrevenant soit exclu de la Foi et il soumet
ensuite sa décision à la Maison universelle de justice pour qu'elle l'examine.
Il suit un processus analogue pour la réintégration de tout briseur d'alliance
repenti.
De façon plus générale, il veille à la santé spirituelle de la communauté baha'ie,
recommandant aux conseillers et à leurs auxiliaires de fortifier les croyants
pour qu'ils résistent à l'influence des sources d'opposition à la Cause, tant
internes qu'externes. Il leur recommande aussi d'aider les assemblées spirituelles
nationales et locales à résoudre les questions pouvant entraîner un doute sur
l'intégrité de la Foi et de ses préceptes.
1.2. Les collèges continentaux de conseillers
Actuellement, cinq collèges continentaux de conseillers desservent les cinq
régions principales du monde: l'Afrique, les Amériques, l'Asie, l'Océanie et
l'Europe. La Maison universelle de justice fixe la durée du mandat des conseillers
et les limites précises de chaque région où un collège opère. Il en est de même
du nombre de conseillers dans chaque collège. La durée du mandat est actuellement
de cinq ans; ceci a été décidé pour la première fois le 26 novembre 1980, jour
de l'Alliance.
Les conseillers agissent en tant que tels uniquement dans la zone continentale
du collège au sein duquel ils sont nommés. S'ils viennent à déménager de cette
zone, ils perdent automatiquement leur qualité de membre. L'obligation première
des conseillers concerne le travail de leur propre collège. Ils collaborent
cependant avec les membres des autres collèges desservant les zones limitrophes;
ils peuvent aussi remplir des missions spécifiques dans des continents autres
que le leur s'ils en reçoivent la demande du Centre international d'enseignement
ou directement de la Maison universelle de justice.
Chaque collège de conseillers tient un certain nombre de réunions pendant son
mandat pour se consulter sur les divers aspects de son travail de protection
et de propagation de la Foi. Certaines matières, comme la désignation des membres
des corps auxiliaires et l'établissement du budget, sont décidées par le collège
tout entier. Pour d'autres tâches, plusieurs conseillers peuvent se rassembler
pour se consulter et collaborer; leurs aptitudes sont ainsi utilisées de façon
complémentaire; c'est notamment le cas lorsqu'ils stimulent différents composants
de la communauté baha'ie dans une zone particulière du continent.
Certaines tâches, notamment la supervision et la direction des membres des corps
auxiliaires dans une région, sont généralement assurées par un conseiller mandaté
par le collège. En général et contrairement à d'autres institutions de l'Ordre
administratif qui doivent travailler en corps constitué, il est bon de rappeler
que les conseillers fonctionnent principalement en tant qu'individus. En traitant
la plupart des questions, chacun d'entre eux dispose d'un grand éventail de
possibilités grâce à la flexibilité propre à leur institution.
Il est important de bien comprendre ce point essentiel du travail des conseillers:
tous les membres du collège continental assument leurs responsabilités pour
le continent tout entier et doivent se familiariser, autant que possible, avec
l'état de la Cause dans les pays de ce continent. C'est grâce à des rapports
périodiques de chacun des conseillers que le collège est tenu au courant de
l'évolution de chaque région du continent et qu'il peut fournir des directives
pour aider ses membres dans l'exécution de leurs tâches. Bien qu'il ne faille
considérer aucun conseiller comme responsable exclusif d'un territoire quelconque,
la connaissance détaillée de la situation que chacun d'entre eux acquiert par
une interaction avec l'assemblée spirituelle nationale et les membres des corps
auxiliaires d'une région particulière, constitue un avantage pour tous les conseillers
du collège.
1.3. Les corps auxiliaires
Les membres des corps auxiliaires sont nommés par le collège continental de
conseillers parmi les croyants de chaque continent. Leur mandat est de cinq
ans commençant le jour de l'Alliance de l'année qui suit la nomination des conseillers
eux-mêmes. Ils doivent avoir vingt et un ans ou plus. L'ensemble du collège
procède aux nominations lors de consultations qui peuvent au besoin se conduire
par courrier.
Les membres d'un corps auxiliaire sont responsables individuellement envers
le collège de conseillers qui les a nommés. Ils ne constituent pas ensemble
un corps amené à prendre des décisions. Ils peuvent néanmoins collaborer les
uns avec les autres pour autant qu'ils veillent à ne pas enfreindre ce principe.
Chaque membre d'un corps auxiliaire se voit attribuer un territoire précis.
Pour des raisons pratiques, il arrive que celui-ci corresponde à un pays ou
une zone où fonctionne une assemblée spirituelle nationale; il n'existe cependant
pas de règle rigide qui impose cette pratique. Les corps auxiliaires sont des
institutions continentales, c'est pourquoi aucune corrélation n'est exigée entre
les limites des territoires assignés à leurs membres et les frontières nationales.
À moins de n'être spécialement délégué par les conseillers, un membre d'un corps
auxiliaire n'exerce pas son mandat en dehors de la zone qui lui est assignée.
Pour des raisons évidentes, il est préférable que les membres des corps auxiliaires
résident dans la zone où ils effectuent leurs services; les conseillers peuvent
cependant décider de s'arranger autrement s'il n'y a pas de candidat convenable
pour le poste dans la zone en question.
En fixant les territoires des membres des corps auxiliaires, le collège continental
des conseillers fait en sorte que toute la zone continentale soit divisée entre
les membres de chacun des deux corps auxiliaires. C'est-à-dire que les baha'is
de toute localité ont à la fois un membre du corps de protection et un membre
du corps de propagation à qui s'adresser.
1.4. Assistants des membres des corps
auxiliaires
Chaque collège continental de conseillers autorise tout membre d'un corps auxiliaire
à désigner des assistants. L'appellation correcte est: "assistants des membres
du corps auxiliaire" et non pas "assistants du corps auxiliaire". Un assistant
est désigné par un membre d'un corps auxiliaire afin de travailler dans un territoire
donné. Il ne fonctionne comme assistant qu'en relation avec ce territoire. Les
assistants, tout comme les membres d'un corps auxiliaire, opèrent en tant qu'individus
et non comme organe agissant en concertation.
La durée du mandat des assistants est laissée à l'appréciation de chaque collège
de conseillers, elle ne doit pas être uniforme. Les membres des corps auxiliaires
peuvent très bien nommer certains assistants pour des durées bien définies et
d'autres non. Les nominations peuvent se faire pour des périodes limitées, comme
un ou deux ans avec possibilité de reconduction. Dans certains cas, le collège
de conseillers préférera autoriser les membres des corps auxiliaires à nommer
des assistants pour un ou plusieurs projets particuliers, certains pouvant être
de très courte durée.
1.5. Participation aux organes administratifs
nationaux, régionaux et locaux
Tout baha'i adulte, y compris les conseillers continentaux et les membres des
corps auxiliaires, a le droit de voter lors des élections de délégués ou de
celles des membres d'une assemblée spirituelle locale. Le rang et les devoirs
particuliers des conseillers ne permettent pas qu'ils soient éligibles pour
une fonction au sein d'institutions administratives locales, régionales ou nationales.
Les membres des corps auxiliaires peuvent être élus à n'importe quelle fonction
élective mais, s'ils sont élus à un tel poste au niveau national, régional ou
local, ils doivent décider s'ils veulent rester membre du corps ou accepter
le poste, car ils ne peuvent servir sur les deux à la fois.
Qu'il soit élu à une assemblée spirituelle, à un conseil régional ou comme délégué
à la convention nationale, le membre d'un corps auxiliaire disposera d'un temps
raisonnable pour se décider; il ne devra pas se sentir poussé à prendre une
décision dès l'annonce des résultats de l'élection. La qualité de membre d'un
corps auxiliaire pourra alors être considérée comme une raison valable de démission
d'un organe élu.
Bien que l'on veuille encourager la collaboration la plus étroite entre les
membres de l'institution des conseillers et les assemblées spirituelles et leurs
organes subsidiaires, les membres des corps auxiliaires ne seront pas nommés
au sein de comités, que ce soit en qualité de membres votants ou non. Certains
organes tombent cependant dans une autre catégorie, il s'agit par exemple d'une
association pour les études baha'ies ou d'un comité responsable d'un aspect
du développement économique et social, requérant de leurs membres une expertise
professionnelle.
Les conseillers ou les membres d'un corps auxiliaire possédant les qualités
professionnelles requises, peuvent servir au sein de ces organes ou comités,
pourvu que cela ne les gêne pas dans l'accomplissement de leurs tâches.
Pareillement, un membre d'un corps auxiliaire peut entretenir une relation d'employé
à employeur avec une assemblée spirituelle nationale, par exemple comme agent
de relations publiques ou administrateur d'un organisme appartenant à l'assemblée.
Un conseiller peut aussi représenter les intérêts de la communauté baha'ie auprès
des autorités d'un pays, en agissant pour le compte de l'assemblée spirituelle
nationale.
L'association étroite au fonctionnement des instituts fait partie de l'évolution
des tâches des membres des corps auxiliaires, c'est pourquoi ils peuvent servir
au sein des conseils ou des comités qui gèrent les affaires des instituts de
formation. Dans la consultation ou la prise de décision, ils n'ont, comme membre
de ces organes, aucun privilège différent de ceux des autres membres. La participation
des membres des corps auxiliaires au travail de l'institut ne se limite évidemment
pas à leur participation aux conseils de direction; nombre d'entre eux agissent
aussi en qualité de coordonnateur ou d'enseignant.
Une assemblée spirituelle nationale, un comité national, un conseil régional
ou une assemblée spirituelle locale peut demander directement à un membre du
corps auxiliaire d'effectuer des tâches, comme ils solliciteraient tout autre
croyant, par exemple de donner un cours lors d'une école d'été ou de prendre
la parole dans une conférence. Le membre du corps auxiliaire est libre de déterminer
si l'acceptation de cette tâche entre en conflit avec d'autres engagements.
Des croyants peuvent fonctionner en même temps comme assistants d'un membre
d'un corps auxiliaire et faire partie d'une assemblée spirituelle locale ou
nationale, d'un conseil régional et de comités, y compris d'en être membres
du bureau. En conséquence la nomination d'un croyant comme assistant d'un membre
du corps auxiliaire n'exige pas sa démission d'autres organes administratifs
et ne constitue pas en soi une raison d'accepter une telle démission. Si une
personne estime qu'il existe une raison spéciale de ne pas accepter sa nomination
comme assistant, elle est évidemment libre de porter la question à l'attention
du membre du corps auxiliaire concerné ou de consulter l'assemblée spirituelle.
1.6. Tâches des conseillers continentaux
et de leurs auxiliaires
Les collèges continentaux des conseillers et les assemblées spirituelles nationales
ont chacun leurs fonctions spécifiques relatives à la protection et à la propagation
de la Foi. Les conseillers ont le devoir de diriger les membres des corps auxiliaires,
de consulter et collaborer avec les assemblées spirituelles nationales et d'informer
le Centre international d'enseignement, donc la Maison universelle de justice,
de la situation de la Cause dans leur région.
Les conseillers ont le devoir de stimuler sur chaque continent l'expansion et
la consolidation de la Foi et de promouvoir les aspects spirituels, intellectuels
et sociaux de la vie baha'ie. La santé spirituelle de la communauté et la vitalité
de la foi des individus, le renforcement des fondements de la vie de famille
et l'étude des enseignements reçoivent une attention particulière des conseillers
et de ceux qui sont appelés à les aider.
Ils se préoccupent également d'accroître la capacité des amis et de leurs institutions
à élaborer des plans systématiques d'action, à les exécuter avec énergie et
à tirer profit de leur expérience dans la construction de la civilisation mondiale
envisagée par Baha'u'llah. ans ce contexte, la promotion d'une culture de croissance
dans la communauté baha'ie est fondamentale pour le travail des conseillers.
Les corps auxiliaires pour la protection et la propagation ont des fonctions
distinctes. Ils ont néanmoins certaines tâches communes, spécialement dans le
domaine de l'approfondissement et de la consolidation. Dès le début, le Gardien
avait prévu que les corps auxiliaires aideraient les Mains de la cause "dans
l'accomplissement de leur double tâche sacrée qui est de protéger la Foi et
de promouvoir ses activités d'enseignemen".
Parmi les tâches définies par le Gardien pour les membres des corps auxiliaires,
nous trouvons: stimuler et renforcer le travail d'enseignement en coopération
avec les institutions administratives existantes; aider par des visites à activer
des centres, des groupes ou des assemblées faibles; aider à l'exécution efficace
et rapide des plans; garder le contact avec les pionniers, les aider à persévérer
et leur montrer le caractère sacré de leur responsabilité; encourager les individus
et les assemblées par des lettres et des visites; faire bien comprendre aux
croyants que le fondement de toute activité baha'ie est l'unité; encourager
les amis à contribuer librement aux divers fonds; porter à leur attention l'importance
de l'effort et de l'initiative individuelle. De plus, Shoghi Effendi a attribué
au corps auxiliaire pour la protection le devoir spécifique de veiller à la
sécurité de la Foi.
L'expérience montre que les membres du corps auxiliaire pour la protection aident
aussi à la propagation de la Cause, mais ils concentrent surtout leur énergie
sur l'approfondissement de la connaissance qu'ont les amis de l'Alliance et
sur le développement d'un esprit d'amour et d'unité. Leurs efforts contribuent
de façon significative à la croissance de la communauté baha'ie, car la protection
de la Foi est intimement liée à sa propagation.
La flexibilité et la facilité avec lesquelles les conseillers et les membres
du corps auxiliaire répondent aux besoins qu'ils ressentent dans la communauté
- tels que le besoin d'encouragement, d'explication des plans, d'approfondissement
dans les écrits, de protection de l'Alliance - sont des éléments notoires de
leur fonctionnement.
Cette flexibilité leur permet d'agir lorsque les occasions le requièrent, soit
par des conseils lors d'une réunion ou par des recommandations à un individu
en privé, soit en aidant les amis à comprendre une décision d'une assemblée
spirituelle et à lui obéir, soit en traitant des questions liées à l'Alliance.
Dans toutes ces situations, ils sont à même d'attirer l'attention sur des textes
significatifs, de transmettre des informations, d'explorer des situations et
de se familiariser avec des situations d'une manière que les assemblées spirituelles
ne peuvent pas toujours faire.
Ils peuvent ensuite, selon les nécessités, partager avec ces assemblées spirituelles
des idées, analyses, perceptions et conseils qui vont inévitablement accroître
la capacité de ces assemblées à servir leur communauté. Lorsque les assemblées
locales sont nouvelles ou faibles, les membres du corps auxiliaire les encouragent
à organiser leur travail. Dans tous les cas, ils rallient les croyants locaux
pour soutenir les initiatives de l'assemblée.
Quant au rôle des assistants, ils ont la responsabilité générale d'aider les
membres du corps auxiliaire à remplir leur fonction. Cependant, la nature de
leur contribution se reflète dans l'éventail des tâches spécifiques assignées
à chaque assistant par le membre du corps auxiliaire avec lequel il collabore.
Le caractère précis de ces tâches est déterminé par la perception qu'a le membre
du corps auxiliaire des besoins et du potentiel des communautés où il sert,
et c'est dans ce contexte que, la plupart du temps, l'orientation et les directives
données aux assistants prennent leur signification.
1.7. Collaboration avec les assemblées
spirituelles nationales
La relation entre les collèges continentaux des conseillers et les assemblées
spirituelles nationales est caractérisée par une collaboration empreinte d'amour
entre deux institutions de la Foi qui travaillent dans le même but et qui sont
avides de voir les mêmes confirmations divines descendre sur les efforts des
amis pour promouvoir et établir fermement la Cause. Cette relation évolue et
s'enrichit au fur et à mesure que les deux institutions font face au défi de
construire des communautés baha'ies et sont les fiers témoins de l'avancement
de la Foi.
Alors que les conseillers continentaux travaillent avec les assemblées spirituelles
nationales pour assurer l'expansion et la consolidation de la communauté, ce
sont les assemblées nationales qui prennent toutes les décisions nécessaires
et assument la responsabilité de leur exécution. Les conseillers apportent à
leur fonction une perspective continentale qui, lorsqu'elle est offerte à l'assemblée
sous forme de conseil, recommandation, suggestion ou commentaire, enrichit la
compréhension de celle-ci, la familiarise avec une expérience plus large que
la sienne et l'encourage à garder une vision qui embrasse le monde entier.
Nommés par la Maison universelle de justice, les conseillers aident les dirigeants
de la Foi à élargir la base, développer la force et assurer la sécurité des
assemblées spirituelles nationales, des institutions et des communautés sous
leur juridiction. Par l'intermédiaire des corps auxiliaires, les conseillers
étendent les bénéfices de leur fonction aux assemblées spirituelles locales
et à la base de la communauté.
Dans l'exercice de leurs responsabilités, les conseillers soutiennent les initiatives
adoptées par une assemblée spirituelle nationale, initiatives qui naissent souvent
de délibérations conjointes des deux institutions. Les membres du corps auxiliaire
expliquent aux amis la nature et le but de ces initiatives, les motivent à se
lever et à répondre à l'appel de l'assemblée, et les encouragent à poursuivre
une action concertée. Les conseillers ont bien sûr toute latitude pour déterminer
la manière dont leur institution exécutera ces tâches.
L'une des caractéristiques cruciales du travail des conseillers, qui leur permet
de donner des conseils précieux aux assemblées spirituelles nationales, est
de ne pas s'arrêter aux détails administratifs. Cette liberté leur permet de
se concentrer sur les questions vitales de la Cause. Il faut cependant veiller
à ce que cette distance vis-à-vis des détails ne donne pas lieu à des situations
extrêmes. Les conseillers doivent pouvoir exprimer aux assemblées spirituelles
nationales leur opinion sur des questions administratives, et les assemblées
spirituelles nationales ne doivent pas hésiter à saisir l'occasion de consulter
les conseillers sur de telles questions.
Dans l'exercice de leurs fonctions spécifiques, les conseillers ont non seulement
le droit mais aussi l'obligation de délibérer avec les assemblées spirituelles
nationales, de les conseiller et de leur offrir des suggestions. Ils alertent
les assemblées nationales de tout problème ou de toute tendance dans la communauté
baha'ie qu'ils jugent dignes d'attention. Leur souci à ce propos s'étend au
fonctionnement même des assemblées nationales.
Si les conseillers constatent des déviations manifestes de principes administratifs
ou d'autres principes, dans le travail d'une assemblée spirituelle nationale
ou de ses organes, ils doivent consulter l'assemblée sur cette question et suggérer
des mesures correctives. Ils se doivent d'agir de la sorte, malgré les appréhensions
qu'ils pourraient avoir quant aux tensions possibles entre les deux institutions.
L'attitude des conseillers et des assemblées spirituelles nationales les uns
envers les autres n'est pas motivée par une application légaliste des lois qui
régissent leurs relations fonctionnelles. L'exercice des responsabilités communes
n'est possible que dans le cadre des conditions spirituelles requises pour toute
relation baha'ie réussie. Les interactions entre les deux institutions s'épanouissent
dans une atmosphère d'amour et suivant les règles du respect véritable. L'exhortation
de Baha'u'llah à cet égard est hautement instructive. Il dit: " N'abaissez pas
le rang des savants en Baha et n'amoindrissez pas le rang des gouvernants qui
rendent la justice parmi vous ".
1.8. Modalités d'interaction
La manière dont ont lieu les interactions entre les conseillers continentaux
et leurs auxiliaires d'une part, et les assemblées spirituelles nationales et
leurs organes d'autre part, est réglée afin de maintenir une interdépendance
dynamique. Tout comme les conseillers ont des relations consultatives directes
avec les assemblées spirituelles nationales et locales, ils ont également des
relations directes avec les conseils baha'is régionaux. Les conseillers peuvent
déléguer un membre du corps auxiliaire pour rencontrer une assemblée spirituelle
nationale dans un but particulier, mais ne peuvent pas en faire une pratique
courante. Ils peuvent aussi autoriser les membres des corps auxiliaires à rencontrer
les conseils régionaux suivant les besoins.
Les assemblées spirituelles nationales et locales ne peuvent donner aucune instruction
aux membres des corps auxiliaires, même si elles dépendent de leurs services
vitaux. Si une assemblée spirituelle nationale souhaite qu'un membre du corps
auxiliaire rende un service spécifique en tant que membre de ce corps, elle
doit en introduire la demande auprès des conseillers.
Les conseils régionaux peuvent, avec l'approbation des conseillers, demander
l'avis de membres du corps auxiliaire servant dans leur région sur tous les
aspects de leur travail. Avec l'accord de l'assemblée spirituelle nationale,
il peut également être opportun que, de temps en temps, un membre du corps auxiliaire
rencontre un comité national pour consulter sur la situation de la région. Cette
pratique ne peut également se faire de façon régulière. Les conseillers, quant
à eux, ne communiquent normalement pas directement avec des comités nationaux.
Ces quelques restrictions sur les modalités d'interaction renforcent la collaboration
entre l'institution des conseillers et les assemblées spirituelles nationales.
Elles garantissent que l'énergie et le temps des membres des corps auxiliaires
ne se dispersent pas, ce que produirait leur engagement dans l'administration
de l'activité d'enseignement. On évite ainsi les dangers de deux situations
extrêmes: une dans laquelle un membre du corps auxiliaire prend petit à petit
la direction d'un comité national, et l'autre où il est envoyé à gauche ou à
droite comme simple enseignant itinérant, à la demande du comité ou de l'assemblée.
Pour être efficace, l'exercice de leurs responsabilités exige, tant pour les
conseillers que pour les assemblées nationales, un échange régulier et fréquent
d'informations. L'assemblée spirituelle nationale est en contact avec les éléments
de sa communauté via les comités nationaux, les conseils régionaux, les assemblées
spirituelles locales et d'autres organes.
Les membres du corps auxiliaire ont également un contact direct avec les assemblées
spirituelles locales, les groupes et les croyants individuels, et se tiennent
ainsi au courant des développements de la communauté. Évidemment, toute information
que les deux institutions reçoivent l'une de l'autre sont les bienvenues. L'échange
direct d'informations entre les assemblées spirituelles nationales ou leurs
comités et les membres des corps auxiliaires est extrêmement souhaitable. Des
rapports qui ne contiennent que des nouvelles et des informations peuvent être
partagés librement entre eux.
Cependant, les recommandations d'un membre du corps auxiliaire, qui demandent
une action de la part d'une assemblée spirituelle nationale ou de ses organes,
doivent être soumises aux conseillers qui pourront les partager telles quelles
avec l'assemblée nationale, les modifier ou les rejeter.
Dès le début du travail de l'année ou lors de la formulation de nouveaux plans,
il est souvent utile d'organiser des consultations entre les membres du corps
auxiliaire et les comités nationaux ou régionaux d'enseignement, ou les conseils
régionaux, avant que ces plans ne soient finalisés. Une pratique extrêmement
fructueuse s'est développée dans beaucoup d'endroits du monde: des membres de
plusieurs institutions ou organes d'un pays ou d'une région se réunissent et
se consultent pour acquérir une vision commune de la croissance de leur communauté
et discuter de stratégies pour passer à l'action.
Ces "réunions institutionnelles" aident à guider les amis pour qu'ils ne pensent
pas uniquement en termes de mécanismes de projets, et à insuffler dans leurs
plans et leurs actions subséquentes l'esprit de la Foi. Elles contribuent à
renforcer la confiance des institutions dans l'élaboration de stratégies d'enseignement
qui répondront au mieux aux besoins de leurs régions respectives, et dans la
mobilisation du soutien des assemblées locales et des croyants.
Le contact régulier avec les assemblées spirituelles locales assignées à un
membre du corps auxiliaire est une condition indispensable à son bon fonctionnement.
Dans la plupart des régions, des consultations fréquentes ne sont possibles
que par l'intermédiaire des assistants. La nature de ces consultations dépend
bien sûr des tâches qu'exécute l'assistant au nom du membre du corps auxiliaire.
1.9. Implication dans les instituts
L'implication, tant des conseillers que des membres des corps auxiliaires, dans
l'organisation des instituts de formation doit être envisagée sous un éclairage
particulier. Les instituts sont considérés comme des centres d'étude; leur caractère
s'harmonise avec les responsabilités des membres du corps auxiliaire en matière
d'éducation et leur fournit l'occasion d'exercer ces responsabilités.
Ces centres offrent aux conseillers et aux membres des corps auxiliaires un
accès immédiat à un moyen traditionnel d'éducation des croyants, en plus des
autres moyens, telles que les conférences, écoles d'été et réunions avec les
amis.
Les conseillers et les assemblées spirituelles nationales doivent se consulter
sur les détails de leur collaboration quand il s'agit de contrôler les budgets
et le fonctionnement des instituts de formation, de planifier le contenu des
programmes, de développer des cours et de les donner. Lorsqu'un directoire est
nommé, c'est l'assemblée spirituelle nationale qui décide de ses membres en
consultation avec les conseillers et avec leur soutien total.
1.10. L'individu et la communauté
L'autorité de diriger les affaires de la Foi au niveau local, national et international
est divinement conférée aux institutions élues. La capacité d'agir, cependant,
réside en premier lieu dans l'ensemble des croyants. Cette capacité se libère
tant au niveau de l'initiative individuelle qu'à celui de la volonté collective.
Pour que la Cause réalise le dessein de Baha'u'llah pour l'humanité, chaque
institution de la Foi doit s'attacher à libérer la puissance qui réside à ces
deux niveaux, de la même manière qu'elle assure une administration sage des
affaires de la communauté. L'institution des conseillers est spécialement chargée
de cette tâche essentielle; elle est dotée de la capacité de l'accomplir.
Une caractéristique distinctive de la vie baha'ie est l'esprit de soumission
à Dieu. Pour travailler dans l'arène du service, l'individu s'appuie sur son
amour pour Baha'u'llah, sur le pouvoir de l'Alliance, la dynamique de la prière,
l'inspiration et les enseignements tirés de l'étude régulière des Écrits sacrés,
et sur les forces transformatrices qui agissent sur son âme lorsqu'il s'efforce
de se conduire en accord avec les lois et principes divins. Tout cela constitue
les aspects d'une relation permanente entre les membres des corps auxiliaires
et les croyants.
Le rôle de l'individu est d'une importance capitale dans le travail de la Cause.
C'est l'individu qui manifeste la vitalité de la Foi dont dépendent le succès
du travail d'enseignement et le développement de la communauté. Le commandement
de Baha'u'llah à chaque croyant d'enseigner sa Foi confère une responsabilité
inévitable qui ne peut être transférée à une institution de la Cause ni assumée
par elle. Il incombe à l'individu de saisir les occasions de former des amitiés,
d'établir des relations, de gagner la collaboration d'autres personnes en vue
d'un service commun à la Foi et à la société. L'individu doit convertir en action
les décisions prises par les corps consultatifs.
Stimuler l'initiative individuelle est un des devoirs suprêmes des membres des
corps auxiliaires. Ils peuvent accomplir ce devoir avec l'aide d'assistants
qu'ils doivent soigneusement choisir, former et encourager. Cela implique d'encourager
constamment les amis, d'évoquer la bravoure des héros de la Foi et de porter
à leur attention l'importance de démontrer la gloire des enseignements par l'exemple
de leur vie.
Cela signifie faire appel aux amis avec ferveur et émotion, afin qu'ils soient
en tout temps la cause de l'unité et de l'harmonie, qu'ils attirent des âmes
réceptives à la Cause, les enseignent, nourrissent leur foi et les guident aux
rivages de la certitude. Cela exige de gagner la confiance et de changer la
crainte et l'hésitation en courage et persévérance.
Cela demande des membres des corps auxiliaires et de ceux qui les servent, d'oublier
leurs propres faiblesses et de placer leur confiance dans le pouvoir des confirmations
divines. De plus, cela implique d'accompagner les amis dans leurs efforts au
fur et à mesure qu'ils développent leurs capacités à servir avec efficacité.
On ne peut assez insister sur le rôle des instituts de formation dans le développement
de ces capacités. Les membres des corps auxiliaires doivent utiliser ce puissant
instrument pour changer l'acceptation passive de la Foi en une passion pour
l'enseignement. Au fur et à mesure qu'ils génèrent l'enthousiasme, ils doivent
aider à le canaliser vers des entreprises méthodiques. Dans ce contexte d'action
systématique, encourager des initiatives individuelles saines et promouvoir
des actions collectives concertées deviennent deux buts complémentaires poursuivis
sans cesse par les membres des corps auxiliaires.
L'un des grands défis à relever par toutes les institutions de la Foi pendant
cet âge de formation est le développement de communautés locales caractérisées
par la tolérance et l'amour, guidées par un sens aigu du but à atteindre et
une volonté collective. Ces communautés servent d'environnement où se développent
les capacités de tous les composants - femmes, hommes, jeunes et enfants - et
où se multiplient leurs pouvoirs d'agir ensemble.
Au coeur de la communauté doit fonctionner une assemblée spirituelle locale
forte. Quand une communauté a le bonheur d'avoir une telle institution, la collaboration
sérieuse entre le membre du corps auxiliaire et l'assemblée spirituelle locale
génère la dynamique d'une vie joyeuse et active qui favorise la transformation
spirituelle et la croissance méthodique.
Ensemble, tandis que chacune travaille dans la sphère d'activité qui est la
sienne, ces institutions créent une atmosphère d'étude et de discipline, caractérisée
par la patience et l'indulgence envers les erreurs. Elles construisent et maintiennent
l'unité de pensée et d'action dans un environnement libre de toute critique
excessive, de médisance, de conflit et de discorde, environnement qui laisse
en même temps la porte ouverte aux préoccupations de chaque croyant.
Par leurs sages conseils et leur encouragement plein d'amour, elles éduquent
les amis à accueillir les décisions de l'assemblée et à aligner leur comportement
sur les exigences d'une vie communautaire harmonieuse.
L'une caractéristique essentielle de la culture que les deux institutions s'efforcent
de créer est un changement d'attitude envers les moyens matériels. La vie baha'ie,
tant individuelle que collective, devrait être caractérisée par un esprit généreux.
Les membres des corps auxiliaires encouragent cet esprit lorsqu'ils éduquent
les croyants en matière de fonds baha'is, instillant en eux le désir de se sacrifier
pour contribuer et les aidant à expérimenter l'effet libérateur de cet esprit.
Le membre du corps auxiliaire pour la protection et celui pour la propagation
veillent tous deux à porter une attention appropriée aux divers composants de
la communauté. Ils s'assurent que les obstacles actuels à la pleine participation
des femmes dans la société soient écartés un à un dans la communauté baha'ie.
Ils entretiennent la pratique de l'érudition parmi les amis et l'esprit de tolérance
nécessaire à son épanouissement. Ils rappellent à l'attention de chacun la nécessité
de l'éducation spirituelle des enfants et font tout leur possible pour aider
à mettre sur pied des classes pour enfants et à les tenir régulièrement. Pleinement
confiants dans les capacités des jeunes à rendre des services héroïques à la
Cause, ils les aident à réaliser tout leur potentiel en tant qu'agents vitaux
pour l'expansion de la Foi et la transformation de la société.
Il est clair qu'une ou deux personnes ne peuvent s'acquitter d'un tel ensemble
de responsabilités vis-à-vis d'un nombre croissant de communautés locales. D'où
l'évidence de la liberté accordée aux membres des corps auxiliaires de nommer
des assistants pour une large variété de tâches, de les diriger et de superviser
leurs activités avec amour. Bien souvent, le travail des membres des corps auxiliaires
n'est pas exécuté dans le contexte de communautés qui bénéficient de la direction
d'une assemblée spirituelle locale mûre.
Dans une communauté où l'assemblée spirituelle locale en est aux premiers stades
de son développement, le rôle des assistants pour encourager à établir des groupes
d'étude, des réunions de prières, des classes pour l'éducation spirituelle des
enfants et la tenue de la fête des dix-neuf jours est encore plus décisif. De
plus, les membres des corps auxiliaires s'attachent à renforcer les assemblées
spirituelles locales, les aident à maîtriser l'art de la consultation, à gagner
confiance en elles dans leurs prises de décision, à adhérer courageusement aux
principes et à apprendre comment mobiliser les amis en vue d'actions concertées.
Le défi de cette conception du travail des membres des corps auxiliaires exige
un changement radical des idées reçues concernant l'ordre social, idées qui
déterminent la théorie et la pratique administratives dans le monde d'aujourd'hui.
Car cette conception aspire à insuffler une signification spirituelle dans chaque
acte, tant individuel que collectif. Elle place le sacré au coeur de la vie
de la communauté et en fait le centre de toute réflexion sur les activités.
En effet, le pouvoir latent de toute communauté baha'ie unie est immense, quelle
que soit sa taille à l'origine et quelles que soient les maigres ressources
à sa disposition. Les confirmations qui descendent sur les membres des corps
auxiliaires et sur leurs assistants sont également nombreuses lorsqu'ils se
consacrent généreusement à libérer ce pouvoir.
1.11. Formulation et mise en oeuvre
des plans
Avec l'ouverture de la quatrième époque de l'âge de formation, un processus
est lancé par lequel les plans nationaux sont formulés lors de consultations
entre les assemblées spirituelles nationales et les conseillers continentaux.
Ce développement assure deux avantages significatifs. Il permet d'une part à
chaque institution de tirer profit de l'expérience et des connaissances propres
à l'autre institution et offre donc au processus de la planification deux voies
distinctes d'information émanant de deux niveaux de l'administration baha'ie.
D'autre part, il permet aux conseillers de se familiariser avec le fond, la
raison d'être et le contenu des plans nationaux qu'ils sont, par principe, supposés
soutenir.
Créer un plan national implique beaucoup plus que la consultation entre conseillers
et assemblées nationales. On peut atteindre d'excellents résultats, par exemple,
en organisant des réunions consultatives entre les différentes institutions
d'un pays et les membres actifs de la Foi, afin de discuter pleinement des dispositions
possibles du plan et de leurs implications. Une fois que les principaux éléments
du plan national ont été établis, il est souhaitable que le processus de planification
se poursuive rapidement au niveau régional, ensuite au niveau de plus petites
régions et finalement au niveau des communautés locales. L'équilibre qui peut
ainsi être atteint dans ce processus entre des campagnes commanditées au niveau
national et les efforts de la base est une condition nécessaire du succès.
Les plans nationaux, formulés dans le contexte des plans mondiaux de la Foi,
servent de cadre dans lequel les amis peuvent entreprendre leurs actions. Grâce
à eux, les assemblées nationales non seulement définissent des buts pour elles-mêmes
et leurs organes, mais donnent aussi une orientation aux croyants, leur définissent
des priorités et des champs d'action, et provoquent leur réponse sincère et
enthousiaste aux directives de la Maison universelle de justice. En conséquence,
elles prennent des mesures pour fournir les ressources indispensables au soutien
des initiatives des amis: documentation, pionniers, enseignants itinérants,
activités régionales et nationales et fonds nécessaires.
Les plans d'actions élaborés ensuite par les conseils régionaux, les comités
régionaux d'enseignement et les assemblées spirituelles locales doivent dépasser
la simple énumération de buts et inclure une analyse des approches à adopter
et des lignes d'action à suivre. En fait, à ce niveau, la planification et l'exécution
doivent aller de pair. Quand l'apprentissage est le principal mode opératoire
d'une communauté, les perspectives, les stratégies, les buts et les méthodes
doivent être régulièrement réexaminés. Au fur et à mesure que des tâches sont
accomplies, des obstacles écartés, des ressources multipliées et des leçons
apprises, il est nécessaire d'apporter des modifications dans les buts et les
méthodes, mais sans nuire à la continuité de l'action.
L'implication des membres des corps auxiliaires dans ce processus d'élaboration
et d'exécution présente de nombreuses facettes. Ils participent aux délibérations
au cours desquelles les buts mondiaux et les réalisations de la Foi sont analysés,
l'état de la société et les forces qui y travaillent sont examinés, les opportunités
et les besoins sont évalués. Ils apportent leurs connaissances de la Foi lors
des consultations qui débouchent sur une vision commune et des stratégies de
croissance.
Leur connaissance des amis et de leurs talents, surtout lorsque ces derniers
sont développés au cours d'instituts de formation, leur permet d'attirer l'attention
sur des éléments rendant les plans d'action réalistes et à la portée des croyants.
Le réseau d'assistants que chacun d'eux peut nommer leur fournit les moyens
de stimuler les activités au niveau local et de les suivre jusqu'à leur réalisation.
Et, par-dessus tout, l'amour et le respect qui leur sont prodigués leur donnent
la possibilité d'agir comme porte-drapeau et de guider la communauté dans l'action.
1.12. Le fonds
Occupée comme elle l'est par la promotion de la civilisation tant matérielle
que spirituelle, l'institution des conseillers est naturellement préoccupée
par la multiplication et la gestion des moyens matériels. Les conseillers ont
un vif intérêt pour tous les fonds de la foi, et les membres du corps auxiliaire
déploient tous leurs efforts pour enseigner aux croyants, tant nouveaux qu'anciens,
la signification spirituelle de la contribution au fonds. Dans diverses institutions
et organes de la communauté, ils contribuent aussi à développer la capacité
de dépenser les fonds de manière judicieuse et efficace.
Quand une assemblée nationale demande une subvention au Fonds international
baha'i pour couvrir ses dépenses annuelles, la Maison universelle de justice
demande l'avis du conseiller qui travaille en étroite collaboration avec cette
assemblée.
Les conseillers disposent également d'un certain nombre de fonds de subvention
qui leur permettent d'augmenter les finances d'assemblées spirituelles nationales
lorsque des besoins spéciaux ou des opportunités ne peuvent être satisfaits
autrement.
Pour ce qui est des dépenses de l'institution elle-même, le Gardien, dans un
message daté du 06 avril 1954, lance un appel pour l'instauration de cinq fonds
continentaux. Ces fonds, bien établis maintenant, soutiennent les activités
des conseillers et de leurs auxiliaires - leurs frais de déplacement et leurs
dépenses administratives - et sont gérés chacun par un membre du collège désigné
comme administrateur du Fonds continental par la Maison universelle de justice.
Une des inestimables bénédictions qu'offre la contribution aux fonds de la foi,
est l'occasion qu'elle donne de répondre à l'appel de Baha'u'llah de financer
d'autres personnes qui peuvent enseigner à votre place. Des fonds de délégation
ont été établis à tous les niveaux - local, national et international - pour
fournir un lien entre ceux qui souhaitent financer d'autres personnes et ceux
qui désirent se lever pour servir dans le champ de l'enseignement.
Le Fonds international de délégation est administré par le Centre international
d'enseignement qui reçoit des recommandations des conseillers continentaux pour
ce qui est de son affectation. Dans son message de Ridvan 1996, la Maison universelle
de justice déclare que l'un des moyens d'assumer cette responsabilité est financer
un enseignant servant dans un institut d'enseignement, ce qui ouvre la possibilité
de contribuer dans ce but à travers le Fonds continental.
Les membres du corps auxiliaire et leurs assistants opérant à la base de la
communauté occupent une position idéale pour motiver les croyants à répondre
à cet appel destiné à financer d'autres personnes, et pour fournir à ces dernières
les informations détaillées sur les besoins courants, formulant leurs interventions
de manière à susciter l'intérêt immédiat des amis.
1.13. Protection de la Cause
La puissance de l'Alliance constitue le pivot de l'unité de l'humanité, et cette
puissance anime chaque élément distinctif de la vie baha'ie. C'est dans le contexte
de cette caractéristique unique de la révélation de Baha'u'llah que l'institution
des conseillers aborde son devoir sacré de protéger la foi. Les membres du corps
auxiliaire, en particulier ceux désignés pour la protection, doivent être particulièrement
conscients du besoin impératif d'un centre vers lequel tout doit être focalisé:
`Abdu'l-Baha, le centre de l'Alliance et ses successeurs désignés, le Gardien
et la Maison universelle de justice.
En s'acquittant de leurs obligations liées à la protection, les conseillers
et les membres du corps auxiliaire s'efforcent de nourrir les racines de la
certitude, attisent la flamme de l'amour universel dans le coeur des amis, combattent
les habitudes séculaires de conflit et de dispute; ils renforcent les liens
d'amitié et d'unité, favorisent l'adhésion au principe et aux modèles éthiques
enchâssés dans les enseignements, élèvent la vision des croyants au-dessus des
limites de l'égocentrisme afin qu'ils consacrent leur énergie au bien-être de
la race humaine et renforcent leur loyauté à l'Ordre de Baha'u'llah.
Aider les croyants à suivre des règles morales élevées n'implique pas de fouiller
dans leur vie privée. La nature de cette responsabilité est essentiellement
éducative. Les conseils affectueux que les membres du corps auxiliaire offrent
aux assemblées locales, d'une part, et l'amitié chaleureuse qu'eux et leurs
assistants entretiennent avec les amis, d'autre part, sont des moyens tout indiqués
pour faire progresser ce processus éducatif.
L'effet cumulatif de ces efforts, combiné avec les bénéfices que les amis retirent
des cours officiels, par exemple ceux offerts par les instituts d'enseignement,
contribuent fortement à la création de communautés locales saines et vivantes.
Ce processus éducatif inclut l'imposition de sanctions par les assemblées spirituelles
quand cela devient absolument nécessaire. Dans ce cas, l'avis donné par les
conseillers et par les membres des corps auxiliaires à l'assemblée peut avoir
un intérêt particulièr.
Bien que l'approfondissement des amis dans la compréhension de l'Alliance et
l'accroissement de leur amour et de leur loyauté à son égard soient d'une importance
primordiale, les tâches des membres des corps auxiliaires pour la protection
ne s'arrêtent pas là.
Les membres des corps auxiliaires doivent toujours rester vigilants, surveiller
les actions de ceux qui, égarés par les incitations de l'ego, cherchent à semer
les graines du doute dans l'esprit des amis et à miner la foi. En général, quand
des croyants se rendent compte de tels problèmes, ils doivrent immédiatement
contacter l'institution vers laquelle ils se sentent attirés, que ce soit un
conseiller, un membre du corps auxiliaire, l'assemblée spirituelle nationale
ou leur propre assemblée locale.
C'est alors le devoir de cette institution de s'assurer que le rapport est transmis
par les voies appropriées et que toutes les autres institutions concernées en
sont promptement informées. Il n'est pas rare que la responsabilité d'entreprendre
certaines formes d'action pour répondre à la situation retombe sur un membre
du corps auxiliaire en liaison avec l'assemblée concernée.
Cette implication inclura de conseiller le croyant en question, de l'avertir,
si nécessaire, des conséquences de son action, et d'attirer l'attention des
conseillers sur la gravité de la situation qui peut requérir leur intervention.
Naturellement, le membre du corps auxiliaire doit déployer tous les efforts
pour contrecarrer les plans et arrêter l'extension de l'influence de ces quelques
rares personnes qui finissent par briser l'Alliance, en dépit de tentative pour
les guider.
Il se peut que la nécessité de protéger la Foi des attaques de ses ennemis soit
sous-estimée par les amis, en particulier dans les endroits où les attaques
furent peu nombreuses. Cependant, il est certain que ce type d'opposition s'accroîtra,
deviendra concerté et finalement universel.
Les Écrits font pressentir clairement, non seulement une intensification des
machinations des ennemis de l'intérieur, mais l'apparition de l'hostilité et
de l'opposition de ses ennemis de l'extérieur, qu'ils soient religieux ou laïques,
alors que la Cause poursuit sa marche en avant vers la victoire finale. En conséquence,
à la lumière des avertissements du Gardien, les corps auxiliaires pour la protection
doivent garder "constamment" un "oeil attentif" sur ceux "qui sont connus pour
être des ennemis ou qui ont été exclus de la foi", étudier discrètement leurs
activités, avertir intelligemment les amis de l'opposition qui arrivera inévitablement,
leur expliquer comment chaque crise dans la foi de Dieu s'est toujours révélée
être une bénédiction cachée, et les préparer pour le "dur combat destiné à aligner
l'Armée de lumière contre les forces des ténèbres".
1.14. Coordination et mise à disposition
des ressources
Le travail des conseillers et de leurs délégués se distingue par la complémentarité
et l'interaction de deux capacités. D'une part, les membres de cette institution
ont la latitude en tant qu'individus d'observer, d'analyser, de tirer des conclusions,
et de formuler des avis pour des tiers ainsi que des plans d'action pour eux-mêmes.
D'autre part, l'activité dans le monde entier de ces notables de la foi présente
une cohérence en harmonie avec la gouverne permanente de la Maison universelle
de justice. Cette cohérence est atteinte à travers l'interaction continue entre
les conseillers continentaux et le Centre international d'enseignement.
En coordonnant, stimulant et dirigeant les collèges continentaux des conseillers,
le Centre international d'enseignement leur donne accès à un certain nombre
de ressources. Celles-ci comprennent les services de personnes aux compétences
spécifiques, ainsi que divers fonds - pour le financement de pionniers et d'enseignants
itinérants, l'attribution de subsides pour la littérature, pour l'aide à des
projets d'enseignement et à des programmes de croissance, pour soutenir le fonctionnement
d'instituts d'enseignement - fonds que le Centre international d'enseignement
alloue soit directement pour un projet, soit en sommes globales à dépenser à
la discrétion des collèges de conseillers. La disposition de ces ressources
permet à l'institution des conseillers d'aider les croyants à faire face aux
exigences d'une communauté dynamique en expansion.
L'acquisition progressive de la sagesse née de l'expérience - l'expérience d'une
communauté hautement diversifiée vouée à la création d'une nouvelle civilisation
- est une ressource offerte par le Centre international d'enseignement aux conseillers
et à travers eux à la communauté tout entière. Grâce au réseau des conseillers,
des membres des corps auxiliaires et des assistants, le Centre d'enseignement
observe le mécanisme des efforts individuels et collectifs, analyse leurs méthodes
et leurs approches, et présente les conclusions qu'il tire dans son examen du
processus de la croissance méthodique de la foi. Ainsi, avec l'institution des
conseillers nous disposons d'un système qui permet au corps entier des croyants
de partager les leçons apprises dans les coins les plus reculés du globe, d'enrichir
la consultation, de stimuler l'expérimentation et d'inspirer la certitude que
l'entreprise grandiose dans laquelle le monde baha'i est engagé est assurée
du succès.