Médiathèque baha'ie

Le Mystère de Dieu
Une sélection d'anecdotes sur la vie d'Abdu'l-Baha

Portrait d'un homme hors du commun


"Quand nous voulons sérieusement trouver une chose, nous la cherchons partout. Il faut adopter ce principe dans notre recherche de la vérité... Cherchez la vérité, la vérité vous rendra libres. Nous verrons ainsi la vérité dans toutes les religions, car elle existe dans toutes, et cette vérité est une." (Causeries d'Abdu'l-Baha à Paris - page 120)

"Sois généreux dans la prospérité, et dans l'adversité ne cesse de rendre grâces. Mérite la confiance de ton prochain, et ne lui montre jamais qu'un visage amical et souriant. Sois le trésor du pauvre, admoneste le riche, réponds à la plainte du nécessiteux et garde la sainteté de tes promesses. Sois équitable en ton jugement et réservé dans tes paroles. Ne sois injuste envers personne, et montre à tous une douceur parfaite. Sois une lampe pour ceux qui marchent dans les ténèbres, une consolation pour les affligés, une mer pour ceux qui ont soif, un refuge pour ceux qui sont dans la détresse, un soutien et un défenseur des victimes de l'oppression. Que la droiture et l'intégrité marquent tous tes actes. Sois un foyer pour l'étranger, un baume pour ceux qui souffrent, une forteresse pour les fugitifs, des yeux pour les aveugles, un phare pour les égarés. Sois une parure pour le visage de la vérité, une couronne sur le front de la fidélité, un pilier du temple de la rectitude, un souffle de vie pour le corps de l'humanité, un drapeau des armées de la justice, un flambeau qui brille à l'horizon de la vertu, une rosée pour le sol desséché du coeur humain, une arche sur l'océan de la connaissance, un soleil dans le ciel de la bonté, une gemme au diadème de la sagesse, une lumière qui brille au firmament de ta génération, un fruit de l'arbre d'humilité." Tablette du juste - Baha'u'llah

"Que vos actions proclament hautement au monde que vous êtes vraiment des baha'is, car ce sont les actes qui parlent au monde et qui sont la cause du progrès de l'humanité." (Causeries d'Abdu'l-Baha à Paris - page 69)

Abdu'l-Baha à Paris en 1911. Bien qu'Il n'aimat pas poser, les premiers croyants le convainquirent d'accepter quelques prises de photos par un professionnel, car disaient-ils, cela est plus convenable, et avoir des photos correctes pour satisfaire la demande des journalistes peut servir la Cause.

"O Toi, Seigneur bienfaisant ! Unis-les tous; fais que les religions s'accordent, que les nations s'unifient, afin qu'ils soient comme les membres d'une seule espèce et comme les enfants d'une même patrie. Puissent-ils s'associer dans l'unité et la concorde." (Abdu'l-Baha - Livre de prière - page 144)

Photo d'Abdu'l-Baha, nécessaire pour Son passeport, pour se rendre en Occident et y propager le Message baha'i. Abdu'l-Baha ne cherchait pas à être photographié. Il existe peu de photos de Lui, d'autant plus que la photo était peu répandue au début du siècle. Ainsi les rares photos qui existent aujourd'hui, hormis celle du passeport, furent prises par les premiers pélerins et quelques journalistes intrigués par cet étrange et noble persan venu parler de paix et d'unité de l'humanité en Occident.

Portrait d'Abdu'l-Baha selon le professeur Edward G. Browne, (Orientaliste de Cambridge qui l'a rencontré pour la première fois en 1890 et a fini par bien le connaître) : "Rarement un homme m'a autant impressionné. Grand, bien bâti, se tenant droit comme un bâton, vêtu d'un turban et de vêtements blancs, de longues boucles noires tombant presque sur ses épaules, le front haut et bombé, signe d'une intelligence puissante alliée à une volonté inébranlable, les yeux perçants comme ceux d'un faucon, les traits marqués mais agréables, telle fut ma première impression de Abbas Effendi, le "Maître", comme on l'appelle justement. On ne saurait, je pense, rencontrer homme plus éloquent, plus prompt à la répartie, plus expressif, plus intimement familiarisé avec les livres sacrés des Juifs, des Chrétiens, et des Musulmans, même parmi ceux de sa race où il ne manque pas de gens éloquents, ouverts, et subtils. Devant ces qualités, alliées à une allure à la fois majestueuse et empreinte de génie, j'ai cessé de m'étonner de l'influence et de l'estime dont il jouissait même en dehors du cercle des disciples de son père. Quiconque avait vu cet homme ne pouvait plus douter de sa grandeur et de son pouvoir."

Abdu'l-Baha jeune homme. Cette photo pourrait avoir été prise par l'un des premiers pélerins, vraisemblablement à l'époque du début de l'incarcération de Baha'u'llah dans la forterresse-prison de Saint Jean d'Acre en Terre Sainte. Cette période fut très douloureuse pour Abdu'l-Baha qui portait sur ses épaules la charge d'organiser et de protéger une communauté persécutée par tous, alors que son père était sévèrement confiné en prison.

"Le jardin qui réjouit les yeux et le coeur est celui où poussent côte à côte des fleurs de toutes les couleurs, de toutes formes et de tous parfums. C'est cet heureux contraste de couleurs qui en fait le charme et la beauté!...Il devrait en être ainsi des enfants des hommes. Les différences au sein de la famille humaine devraient être cause d'amour et d'harmonie..." (Causeries de Abdu'l-Baha à Paris)

Abdu'l-Baha à Paris en 1911. Abdu'l-Baha, qui signifie "le serviteur de Dieu", est aussi appelé le Maître par les croyants car Il a voué Sa vie extraordinaire au service des plus humbles et à l'éducation des âmes. Pour nous qui sommes sur terre encore des apprentis baha'is, Il représente l'Exemple parfait du baha'i ayant mis en pratique dans sa vie l'esprit de la Foi de Baha'u'llah. L'étude de Sa vie et de Ses Ecrits constituent donc une source précieuse d'inspiration, pour nous et les générations futures, nous permettant de grandir spirituellement et d'appliquer dans notre existence personnelle toute la pureté de la vie baha'ie.

En 1903, le 6 octobre, le grand quotidien parisien, Le Temps, avait déjà publié un article sur le Babisme et le Bahaïsme, une simple demi-colonne, non signée, mais objective et bienveillante. Le 3 novembre 1911, dix-huit jours après l'arrivée de Abdu'l-Baha, Le Temps lui consacrait trois colonnes, sous la plume de Jean Lefranc. Les extraits suivants donnent bien la mesure de la prestance de ce personnage exceptionnel et du charme qu'il dégageait : "Dans un logis de l'aristocratie, avenue de Camoens, à l'ombre du Trocadéro et de la Tour Eiffel, Abdu'l-Baha reçoit chaque jour ses disciples. C'est un noble oriental à la longue barbe blanche, coiffé d'un turban blanc et vêtu d'une ample robe vert olive. Il ne parle que le persan mais sa voix est douce, et M. Hippolyte Dreyfus qui traduit en fervent baha'i ses paroles exprime avec une éloquence fidèle la saveur biblique de son langage inspiré...." "...J'ai entendu Abdu'l-Baha, l'autre soir chez les Théosophes... Le lendemain je fus reçu chez lui...dans son cabinet de travail, il me prit les mains et les garda longtemps dans les siennes. Il me dit que la presse était une des plus grandes puissances du monde... Le visage vénérable d'Abdu'l-Baha, où brillent ses yeux jeunes, exprime l'intelligence et la bonté. Il est paternel, affectueux et simple; il inspire confiance et respect. Son pouvoir divin lui vient sans doute de savoir aimer les hommes et de savoir se faire aimer d'eux...." Et le journaliste de conclure : "Oh, que les religions sont belles quand elles ne sont pas encore !"

Abdu'l-Baha de passage Paris en 1913 au pied de la tour Eiffel, non loin de l'appartement du 4 avenue de Camoens, loué pour Lui par le jeune couple dévoué Hyppolyte Dreyfus et Laura Barney.

"Soyez bons pour les étrangers, qu'ils soient Turcs, Japonais, Persans, Russes, Chinois ou de toute autre nationalité. Faites en sorte qu'ils se sentent chez eux; tâchez de savoir où ils logent, cherchez à leur rendre service. Essayez de leur rendre la vie un peu plus agréable. Même si, un jour, vos premiers soupçons étaient fondés, continuez de la même manière à leur manifester de la bienveillance; cette bonté les aidera à devenir meilleurs. Après tout, pourquoi traiter en étrangers les habitants des autres pays ? Que ceux qui vous rencontrent sachent, sans que vous ayez à le proclamer, qu'en vérité vous êtes un baha'i." (Causeries d'Abdu'l-Baha à Paris - page 15)

Abdu'l-Baha jeune homme. Il était le plus proche compagnon de son père et Lui rendait de nombreux services. A l'époque de la photo (vers 1866), à Saint-Jean-d'Acre, alors que la quasi-totalité des baha'is souffraient de la typhoïde, du paludisme, et de la dysenterie, Abdu'l-Baha les lavait, soignait et nourrissait, ne prenant aucun repos pour Lui-même. Epuisé, Il tomba malade à son tour, se trouvant dans un état critique pendant près d'un mois. Son abnégation, Son érudition, Sa grande humilité, ajoutées à l'admiration de son père envers Lui, valurent à Abdu'l-Baha le titre de "Maître" encore employé aujourd'hui lorsque l'on parle de Lui.

"De jour en jour, chacun des membres de votre groupe progressera, devenant de plus en plus spirituel. Mais vous devez bâtir sur une fondation solide; il faut que vos buts et vos ambitions soient clairement compris par chaque membre. On peut ainsi les formuler: 1) Montrer compassion et bienveillance envers tous les humains. 2) Servir l'humanité. 3) S'efforcer de guider et d'éclairer ceux qui sont dans les ténèbres. 4) Etre bon pour chacun et témoigner de l'affection à toute créature vivante. 5) Se montrer humble envers Dieu, rester en union constante avec Lui par la prière, afin de s'approcher chaque jour plus près de Lui. 6) Vous montrer si loyal et si sincère en toutes vos actions, que chaque membre soit connu comme la personnification de l'honnêteté, de l'amour, de la foi, de la bienveillance, de la générosité et du coursage. 7) Etre détaché de tout ce qui n'est pas Dieu, être attiré par le souffle céleste, être comme une âme divine, afin que le monde sache qu'un baha'i est un être parfait. Efforcez-vous d'atteindre cet objectif au cours de vos réunions. Vous serez alors véritablement les amis de Dieu, rassemblés dans la joie. Aidez-vous les uns les autres, soyez comme une seule âme, réalisant ainsi l'unité parfaite. Je prie Dieu pour que, chaque jour, Il vous fasse progresser en spiritualité, que son amour se manifeste de plus en plus en vous, que vos pensées et vos coeurs soient purifiés, et vos visages tournés vers Lui à tout jamais." (Causeries d'Abdu'l-Baha à Paris - page 64)

Abdu'l-Baha avec des enfants à New York, lors de son voyage en occident aux alentours de 1912. Alors qu'à cette époque le racisme était farouche, Abdu'l-Baha accordait un soin particulier aux enfants noirs souvent brimés, telle cette petite fille noire qu'Il aimait et appelait "ma rose noire".

"Lorsque l'amour sera réalisé et que les liens spirituels idéaux uniront les coeurs des hommes, la race humaine tout entière sera élevée, le monde deviendra en permanence de plus en plus spirituel et radieux, le bonheur et la tranquillité du genre humain se développeront incommensurablement. La guerre et l'opposition seront déracinées, le désaccord et la dissension disparaîtront et la paix universelle unira les nations et les peuples du monde. Toute l'humanité vivra comme une seule famille, se fondra comme les vagues d'une seule mer, brillera comme les étoiles d'un seul firmament et apparaîtra comme les fruits du même arbre. Ceci est le bonheur et la félicité de l'humanité. Ceci est l'illumination de l'homme. La gloire éternelle et la vie éternelle, ceci est le don divin." (Les Bases de l'Unité du Monde - page 27)

Abdu'l-Baha signant une tablette devant sa maison. La plus part de ses tablettes, compilées aujourd'hui sous forme de livres et traitant de thèmes très divers, sont en fait des lettres adressées à des croyants lointains ou à des personnes non baha'ies qui Lui posaient des questions sur différents sujets.

"C'est l'unité qui existait parmi les disciples de Sa Sainteté Jésus-Christ et qui liait ensemble les prophètes et les saintes âmes du passé. C'est l'unité qui, par l'influence de l'esprit divin, pénètre les baha'is de telle sorte que chacun offre sa vie pour l'autre et lutte avec toute sa sincérité pour atteindre le bon plaisir de celui-ci. C'est l'unité qui fit qu'en Perse vingt mille personnes donnèrent leur vie par amour et dévotion envers elle. Elle fit du Bab la cible de mille flèches et fit que Baha'u'llah souffrit quarante années d'exil et d'emprisonnement." (Les Bases de l'Unité du Monde - page 93)

Tombeau du Bab, précurseur de la Foi baha'ie, abritant aussi le corps d'Abdu'l-Baha sur les pentes du mont Carmel à Haifa en Israël. Les pèlerins du monde entier viennent se recueillir à Son seuil. Baha'u'llah a donné à Abdu'l-Baha une place particulière dans la Foi en Lui attribuant le titre de "Mystère de Dieu". A noter que Abdu'l-Baha est né le 23 mai 1844, le soir même où le Bab reçut sa révélation, et qu'Ils se trouvent réunis aujourd'hui dans le même tombeau.

"Et dans les enseignements de Sa Sainteté Baha'u'llah il est dit que la religion doit être la cause de l'amitié et de l'amour. Si elle devient cause d'éloignement, point n'est besoin d'elle, car la religion est comme un remède: s'il aggrave le mal, il devient inutile. Et parmi les enseignements de Baha'u'llah il est dit que les préjugés religieux, raciaux, politiques, économiques et patriotiques détruisent l'édifice de l'humanité. Le monde de l'humanité n'aura pas de repos aussi longtemps que ces préjugés prévaudront." (Les Bases de l'Unité du Monde - page 41)

Abdu'l-Baha est personnellement à l'origine de la construction de cette Maison d'adoration de Wilmette, dans l'Illinois aux Etats-Unis près de Chicago. Elle fut la première construite en occident en 1953. Abdu'l-Baha a posé la première pierre de ce temple le 1er mai 1912 lors de son voyage en occident. A l'époque il n'y avait que quelques centaines de croyants en Amérique, et ce projet, qui était très ambitieux par son ampleur et innovant sur le plan architectural, était ardemment désiré par les premiers croyants américains. Cependant ce projet fut un réel sacrifice pour eux et a certainement joué un rôle spirituel déterminant dans le détachement et l'unité de cette première communauté.

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