Médiathèque baha'ie

Edward Granville Browne et la foi baha’ie

Par M. Balyuzi

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Table des matières

Chapitre I : Edward Browne - Ses premières années
Chapitre II : Contact avec Subh-i-Azal et ses disciples
Chapitre III : Succession au Bab et la position de Subh-i-Azal
Chapitre IV : La communauté babie dans la période de transition
Chapitre V : La visite d’Edouard Browne à Chypre et à Akka
Chapitre VI : «A Traveller’s Narrative»
Chapitre VII : La «Tarikh-i-Jadid» ou «New History» et le «Kitab-i-Nuqtatu’l-Kaf»
Chapitre VIII : Edouard Browne, l’orientaliste
Chapitre IX : Lettres d’Abdu’l-Baha à Edouard Browne
Chapitre X : Le dernier livre
Chapitre XI : Les dernières années


L'orientaliste Edward Granville Browne étudiant la Perse peu avant sa découverte de la foi baha'ie.

Remerciements

L’auteur souhaite exprimer à l’imprimerie de l’université de Cambridge une sincère gratitude pour leur aimable permission de citer cinq travaux d’Edouard Granville Browne qui se rapportent au thème de ce livre : «A Year Amongst the Persians», «A Traveller’s Narrative», «Tarikh-i-Jadid» ou «New History of the Bab», «The Persian Revolution of 1905-1909», «Materials for the Study of the Babi Religion». Il se sent spécialement redevable à l’honoré Sir Patrick Browne et Monsieur Michael Browne pour leur généreux consentement de l’utilisation de cette documentation essentielle, et pour leur permission de citer des lettres adressées par Edward Browne à Abdu’l-Baha et au père de l’auteur.

Un remerciement est aussi fait en termes les plus chaleureux au Trust Gibb Memorial pour la permission de citer du «Kitab-i-Nuqtatu’l-Kaf»; à la Société Royale Asiatique pour l’utilisation d’extraits d’articles par Edward Browne publiés dans leur journal dans les années 1889, 1892 et 1922; à Messieurs Faber et Faber pour le droit de réimprimer de courtes citations de «Both Ends of the Candle» par Sir Denison Ross; à Messieurs William Heinemann pour un bref extrait de «An Indian Diary» par Edwin Montagu; aux fils G. P. Putnam, New York pour certaines lignes de «Abbas Effendi, His Life and Teachings» par Myron Phelps; à l’Assemblée spirituelle nationale des baha’is des Etats-Unis pour la permission bienveillante de la citation de passages de «l’Epître au fils du loup» par Baha’u’llah, «Dieu passe près de Nous» de Shoghi Effendi, et le Baha’i World, volume IV; et au Baha’i Publishing Trust, Londres, pour l’utilisation de citations de leurs éditions de «Gleanings from the Writings of Baha’u’llah» et «le Livre de la Certitude» par Baha’u’llah, «La Dispensation de Baha’u’llah» par Shoghi Effendi, et «The Baha’i Revelation», une compilation des écrits baha’is.

Des détails plus complets des travaux cités sont donnés dans la bibliographie. Des citations sont reproduites dans leur forme originale, même lorsqu’elles diffèrent de l’orthographe et de la translittération des mots persans adoptées dans ce livre; sauf que ces extraits des écrits baha’is ne sont pas sous forme italique. Des traductions de sources persanes sont de l’auteur, à moins autrement attribuées.

Des remerciements sincères aussi à Monsieur Farhang Jahanpur du collège de Penbroke, lecteur en persan à l’université de Cambridge, pour son aide à obtenir de la documentation comprise dans la collection des papiers du professeur Browne à la bibliothèque universitaire de Cambridge; et à Monsieur Horst W. Kolodziej pour son attention qu’il a pris en photographiant des documents originaux reproduits dans ce livre. Enfin, à ceux qui m’ont aidé en lisant les corrections - Monsieur R. H. Backwell, Monsieur Farhang Jahanpur et Monsieur Rustom Sabit - l’auteur donne son salut reconnaissant.

Ma gratitude éternelle est due à Marion et David Hofman pour leur constant encouragement et leurs suggestions inestimables, et à Abu’l-Qasim Afnan pour sa très généreuse aide dans ma recherche.


Introduction

Le 22 mai 1844, Siyyid Ali Muhammad, un jeune marchand de Chiraz, déclara à un chercheur, Mulla Husayn de Bushruyih, (une petite ville dans la province du Khurasan) qu’Il était le Qa’im dont le monde musulman attendait l’avènement. L’histoire Le connaît en tant que Bab - »La Porte». Sa revendication, largement attestée par Ses Ecrits, le met au même rang que les Manifestations de Dieu qui l’ont précédé : Muhammad, Jésus, Moïse, Zoroastre, Bouddha, Krishna. Son Ministère dura 6 ans, trois d’entre eux le trouvèrent en prison. Il fut incarcéré tout d’abord dans la forteresse de Mah-Ku et plus tard dans la forteresse de Chihriq, les deux situées dans la province iranienne de l’Azerbaïdjan. Le 9 juillet 1850, le Bab fut tué dans le jardin public de Tabriz. Il était dans sa trentième année. Durant sa vie, ceux qui lui avaient donné leur serment d’allégeance furent soumis à une persécution féroce. La plupart de ses premiers disciples et des milliers d’autres périrent dans l’holocauste. Deux ans après Son propre martyre, de nouveaux troubles s’abattirent sur les têtes de Ses disciples. Deux babis, très jeunes, frénétiques par les souffrances qui étaient arrivées à leurs compatriotes, firent un attentat vain et mal préparé pour assassiner le Shah. Ils échouèrent et subirent les conséquences de leur acte, et leur communauté, bien qu’innocente, se retrouva condamnée aux yeux de tous. Un règne de terreur s’ensuivit.

Deux frères de noble descendance, fils d’un dernier ministre (Mirza Buzurg-i-Nuri) de la Couronne, étaient bien distingués et hautement estimés dans les rangs des babis. En cet Août 1852, lorsque l’incroyable attentat fut commis sur la vie de Nasiri’d-Din-Shah (1848-96), l’aîné des frères, Mirza Husayn-Ali, surnommé Baha’u’llah (La Gloire de Dieu) se trouvait avec des amis dans une résidence d’été dans les environs de Téhéran. Dès que les nouvelles lui parvinrent, en dépit des supplications de Ses hôtes qui craignaient pour Sa vie, il alla sans peur en direction du camp du Shah à Niyavaran. Un demi-frère, de 13 plus jeune, nommé Mirza Yahya, et surnommé Subh-i-Azal (Le Matin d’éternité), qui était le successeur du Bab et reconnu chef de la communauté [1] mis un déguisement et alla errant dans la campagne.

Baha’u’llah fut rapidement arrêté. Sous le soleil brûlant d’août, il fut amené à Téhéran du camp du Shah, à une distance de plusieurs milles, à pied, enchaîné, tête et pieds nus. La foule, garnissant les rues, hurlante et raillant et lançant des insultes. A Téhéran, Il fut jeté dans un donjon qui était appelé Siyal-Chal - «La Fosse noire». Il resta là-bas et souffrit de manière intolérable pendant 4 mois et alors, selon Son propre testament, Il devint conscient de Sa mission divine.

Le thème principal du message du Bab avait été l’avènement d’un plus grand que Lui à qui il référait comme «Celui que Dieu doit manifester». Son commandement à Ses disciples de reconnaître et d’accepter cette prochaine manifestation de Dieu était le plus emphatique et sans équivoque.

Dans l’obscurité du donjon de Téhéran, Baha’u’llah vit une Lumière divine annoncé par le Bab descendre dans Sa propre personne. Et là, il fit un voeu. De Ses propres mots :

«Jour et nuit, tandis que nous étions confinés dans ce donjon, Nous méditions sur les actes, la condition et la conduite des babis, se demandant ce qui avait pu mené un peuple si cultivé, si noble et d’une telle intelligence, à perpétrer un acte si audacieux et si monstrueux contre la personne de Sa Majesté. Cet Opprimé, dès lors, décida de se lever, et d’entreprendre après Sa libération de prison, avec la vigueur la plus extrême, la tâche de régénérer cette population» [2].

Son innocence prouvée, Baha’u’llah fut libéré de la prison et bannit avec Sa famille de l’Iran à l’Iraq. Le voyage au coeur d’un sévère hiver sous des montagnes enneigées était remplit d’immenses épreuves. La santé de Baha’u’llah, déjà sévèrement affectée, fut de nouveau détériorée. Mais dès qu’il retrouva Sa santé, Il se disposa à accomplir son voeu. Mirza Yahya, Subh-i-Azal, était aussi, dans le même temps, arrivé à Bagdad. Il n’avait montré aucune compétence et pourtant il choisit d’obstruer l’effort de régénération de son Frère. Bientôt il fut plongé dans l’intrigue. Sa conduite força Baha’u’llah à se retirer dans les montagnes du nord de l’Iraq. Durant son absence, il devint évident que Mirza Yahya était inapte et ne pourrait présider aux affaires de la communauté babie.

L’avenir sembla sinistre jusqu’à ce que les babis de Bagdad reçurent des nouvelles de Baha’u’llah et envoyèrent des émissaires pour lui demander de revenir. Lorsque Baha’u’llah revint après une absence de presque deux années, Mirza Yahya était apparemment silencieux et la communauté babie était dans une condition alarmante. Lorsque Baha’u’llah continua ouvertement avec la tâche qu’Il s’était Lui-même juré d’accomplir, Mirza Yahya choisit de s’enfermer et alla sous le nom de Haji Aliy-i-Lash-Furush (le négociant d’argent). Il paniquait à chaque signe de péril. Une fois, il fuit à Basrah, déguisé en juif de Bagdad, cordonnier.

La célébrité en hausse de Baha’u’llah alarma les prêtres. Ils prirent conseil ensemble et conseillèrent d’agir sur les ministres de Nasiri’d-din-Shah. Eux en retour firent pression sur le gouvernement ottoman, et Baha’u’llah fut appelé à Constantinople. Le 22 avril 1863, avant Son départ, Baha’u’llah déclara à un groupe de babis réunis autour de Lui qu’Il était en fait «Celui que Dieu doit manifester», proclamé et promis par le Bab. Aucun dissentiment ne fut enregistré.

Mirza Yahya obtint un passeport sous un nom d’emprunt et fit son chemin à Mosul, où il s’attacha lui-même à l’entourage de Baha’u’llah et voyagea dans la capitale ottomane. De là, il alla en compagnie de son Frère à Andrinople. Associé de près avec lui était Siyyid Muhammad-i-Isfahani, qui fut appelé «L’Antéchrist de la Révélation Baha’ie», le même homme qui, quelques années plus tôt à Bagdad, avait incité Mirza Yahya à semer la discorde dans les mains de Siyyid Muhammad, Mirza Yahya devint un outil malléable. «Le successeur du Bab devint l’instrument de déni. Il utilisa tous les moyens de calomnie et de dénigrement et de blessures, même pour détruire le Frère qui l’avait élevé, l’avait veillé avec une attention la plus tendre, et avait en tout temps essayé de le protéger de ses propres folies et des machinations du monde autour de lui.

L’acceptation presque universelle par les babis de Baha’u’llah en tant que «Celui que Dieu doit manifester» promis à eux par leur Martyre-prophète, conduisit Mirza Yahya au désespoir. Il avait échoué de trouver un soutien adéquat parmi les babis. La jalousie, la consternation, la frustration, l’ambition combinèrent à produire un complot diabolique. Deux fois, Mirza Yahya, eût recours au poison. Baha’u’llah porta la marque de cela toute sa vie. Contrecarré, Mirza Yahya devint alarmé. Il accusa Baha’u’llah d’essayer de l’empoisonner et de prendre part de la nourriture empoisonnée par erreur.

Puis Mirza Yahya essaya de gagner à son côté l’homme qui servait en tant que barbier et le serviteur du bain de Baha’u’llah et l’incita au meurtre. Ustad Muhammad Ali, le barbier, fut abasourdi et livide de rage. Plus tard de ce jour, il relata la misérable histoire à Abdu’l-Baha, le fils aîné de Baha’u’llah. Il a enregistré l’épisode dans un récit écrit de sa vie :

«Lorsque le temps du bain fût terminé, j’allais vers le Maître [3] et dit, «Aujourd’hui, Mirza Yahya m’a parlé ainsi; j’étais furieux et voulait le tuer, mais je me taisais en moi-même». Le Maître répondit, «C’était une situation que vous venez de comprendre. Ne la mentionnez à qui que ce soit. Cela sera mieux que cela ne soit pas divulguée».

Mirza Yahya prit beaucoup de chemins détournés et douteux jusqu’à ce qu’il n’osa faire face à Baha’u’llah en public, même lorsqu’il était contesté. La séparation devint inévitable. Rejeté par la communauté du Bab, sauf un petit nombre, Mirza Yahya se tourna vers les autorités de l’Empire ottoman dans une tentative de lever leur courroux. L’ambassadeur persan à Constantinople [4] était également actif en apportant des charges contre Baha’u’llah. Mirza Yahya et ses partisans envoyaient des appels répétés et des plaintes à la Sublime Porte. [5]Ils alléguèrent que Baha’u’llah les avait privés de leurs moyens de subsistance et demandait de l’argent. Finalement, ils accusèrent Baha’u’llah de nourrir des pensées de rébellion, même plus, d’avoir un plan actif en main.

Mirza Yahya réussit dans ces efforts, mais il s’engloutit également lui-même. Lorsque le décret du sultan Abdu’l-Aziz arriva, infligeant encore un autre exil à Baha’u’llah, Mirza Yahya aussi, fut compris dans la déclaration impériale. Il fût envoyé à Chypre. Là, il mourut en 1912, un homme cassé et amère.

Baha’u’llah avec Sa famille et Sa population atteignirent la citadelle d’Akka où ils furent incarcérés le 31 août 1868. Akka (Acre) était insalubre, les conditions de prison étaient extrêmement dures, les gardiens brutaux, les citadins soupçonneux et hostiles. Baha’u’llah perdit un fils dans cette prison. Après deux années de grandes épreuves, un certain soulagement fût obtenu car la citadelle était requise pour le stationnement des troupes. Les prisonniers furent relachés, mais interdits de sortir de la ville. Plus de 7 mois passèrent avant que Baha’u’llah prenne résidence en dehors des murs de la ville. Des lois décrétées par le Sultan n’avaient pas été assouplies. Mais les gouverneurs et les magistrats, à la fois laïcs et cléricaux, répugnèrent à enfreindre l’édit impérial. En fait, ils continuèrent. Le Mufti d’Akka plaida avec Baha’u’llah pour quitter la ville. Le gouverneur fit connaître que Baha’u’llah ne serait pas une gêne,devrait-Il souhaiter vivre dans le pays. Les habitants d’Akka, en dehors de quelques réactionnaires, ne furent pas longtemps antagonistes, et beaucoup d’entre eux étaient devenus amicaux. La transformation, bien que graduelle, fut presque complète. Elle avait été réalisé principalement par la grâce et la courtoisie et le charme et la patience de Abbas Effendi, le fils de Baha’u’llah, Qui adopta Abdu’l-Baha (serviteur de Baha) comme sa désignation, lorsqu’il succéda à Son père. Middhat Pasha, le célèbre homme d’état ottoman que les turcs avaient révéré comme «le Père de la Constitution», en entendant la renommée du fils de Baha’u’llah L’invitèrent à visiter Beyrouth. Là-bas, Shaykh Muhammad Abduh, le futur grand mufti d’Egypte, célébré à travers le monde islamique comme l’une des figures les plus remarquables des temps modernes, rencontra Abdu’l-Baha et devint un admirateur fervent [6].

Les Baha’is, longtemps déniés d’accéder en la présence de Baha’u’llah, purent venir et aller en nombre croissant, sans être molestés. Les dernières années de la vie de Baha’u’llah se passèrent dans les environs tranquilles du Manoir de Bahji. Situé à trois milles de la ville forteresse, Bahji était appelé un «palais» - un immeuble aux proportions majestueuses commandant la vaste plaine. Durant les jours les plus sombres de Son incarcération, Baha’u’llah avait prédit qu’un jour il planterait sa tente sue le Mont Carmel et cela arriva.

Le seul occidental important qui fût témoin de ce changement stupéfiant de fortune fût Edward Granville Browne du collège de Pembroke, Cambridge, alors au début de sa carrière distinguée. Il visita Baha’u’llah en avril 1890, deux années avant Son ascension. [7]

Le nom de E. G. Browne reste très grand parmi les orientalistes de cette époque ou de tout âge. Sa célébrité est soutenue par un accomplissement solide, durable. Mais dans les travaux de cet érudit renommé, Mirza Yahya reçoit une prééminence qui est trompeuse. Cela a en réalité trompé certains dont la sincérité est au-dessus de tout reproche, et a aussi fournit des arguments à des hommes manifestement hostiles à la foi de Baha’u’llah. Ce professeur Edward Browne sentait profondément et sincèrement le pouvoir de Baha’u’llah et d’Abdu’l-Baha lorsqu’il vint face à face avec Eux, qu’il rapporta des hommages émouvants et éloquents de ce pouvoir, que ses écrits servirent à apporter la Foi Baha’ie à l’attention des érudits occidentaux, sont des faits indubitables qu’aucun baha’i ne peut ou souhaite ignorer ou dénier. Ce qui est du à Edward Granville Browne doit être reconnu avec reconnaissance. Mais il n’en ait pas moins vrai qu’ Edward Browne s’était tragiquement trompé, que son considérable prestige aida l’avancement des desseins des adversaires de la foi de Baha’u’llah.

Le présent auteur se sent qualifié à explorer ce thème. Son père connaissait Edward Browne intimement à Londres dans les années 80, il fut dépeint comme Mirza Ali dans le livre de Browne «A Year Amongst the Persians», correspondit avec lui pendant quelques années, et plus significatif, il fut l’instrument facilitateur de la visite de Browne à Akka et à Baha’u’llah.

Il faut également malheureusement dire qu’une foule d’écrivains, quand ils eurent l’occasion de se référer à la foi du Bab et de Baha’u’llah, n’ont pris une attention suffisante pour examiner la vérité de la fiction. En certains cas, semble-t-il, un auteur a simplement perpétué un mythe donné argent content par un prédécesseur. Aussi loin que l’auteur actuel se rappelle, il a rarement parcouru un récit imprimé de quelque évènement duquel il a eu une proche connaissance personnelle sans détecter soit une simple erreur, soit un rapport inadéquat. Ce que l’on trouve dans la presse, on ne devrait pas le trouver dans les travaux considérés d’auteurs à réputation hautement justifiées. Il est étrange de voir Monsieur H. Kamshad présenter Baha’u’llah et Subh-i-Azal comme «descendants» du Bab, et Abdu’l-Baha comme le «fondateur du babisme» [8]. Aussi étrange est la déclaration de Monsieur Peter Avéry que Baha’u’llah était le «successeur choisi» du Bab [9]. Etrange aussi est la référence de Madame Véra Kubickova à Haji Mirza Yahya Dawlatabadi comme un membre de la «secte baha’ie» [10] - un homme de lettres très compétent et un célèbre politicien, qui n’était en aucune façon incliné de manière favorable envers la foi Baha’ie, le professeur Joseph M. Upton déclara que c’était Subh-i-Azal qui fut «transféré à Andrinople à la demande du Shah» [11]. Monsieur John Marlowe dans une note affirme que le «baha’isme est une variante hérétique de l’Islam» [12]. Monsieur Donald N. Wilber mentionne que quelques 40.000 babis furent massacrés deux ans après le martyre du Bab, et que Mirza Yahya « était «établit à Andrinople». [13] Ce sont seulement quelques extraits choisis au hasard des plus récents travaux.

Il est à espérer que ce monographe aidera à redresser la balance.



Chapitre I : Edward Browne - Ses premières années

Dans son introduction à son célèbre livre, «A Year Amongst the Persians», Edward Browne écrit,

«Ce fut la guerre turque avec la Russie en 1877-8 qui attira tout d’abord mon attention pour l’Orient, sur lequel, jusqu’à ce moment, je ne connaissais rien et ne m’y intéressait pas.... Tout d’abord mes penchants n’étaient en aucune façon pour les turcs; mais le côté perdant, plus spécialement lorsqu’il continue à se battre avec bravoure contre la défaite, a toujours une réclamation de nôtre sympathie, et de plus le (cant) du groupe anti-turc en Angleterre, et les tentatives lamentables de confondre des questions de justice abstraites avec des groupes politiques, me dégoûtèrent au-delà de toute mesure. A la fin de la guerre, j’aurais voulu mourir pour sauver la Turquie, et je déplorai la chute de Plevna comme si cela avait été un désastre infligé dans mon propre pays. Et ainsi progressivement, ma pitié se changea en admiration, et l’admiration en enthousiasme, jusqu’à ce que les turcs deviennent à mes yeux de véritables héros, et le désir de m’identifier moi-même avec leur cause, de faire ma demeure parmi eux, et de m’unir avec eux dans la défense de leur pays, posséda mon coeur et mon âme».

Ainsi commença l’attirance de l’Orient pour le jeune Edward Browne qui n’avait alors pas plus de 16 ans.

Edward Granville Browne était né à Uley dans le Gloucestershire le 7 février 1862. Son père, Sir Benjamin Browne, était un industriel remarqué de Newcastle-on-Tyne. Il n’y avait rien dans son milieu familial, qui provenait de Gloucestershire, qui présageait sa brillante carrière académique et l’amour intense pour la Perse qui allait caractérisé sa vie. Sa scolarité à Glenalmond et Eton ne fut pas des jours heureux pour lui. Mais au collège de Pembroke, Cambridge, il trouva une maison sympathique en tant qu’étudiant, et quelques années plus tard en tant que membre d’université, orateur et professeur. Sir Benjamin souhaitait que son fils suive ses pas et étudie l’ingénierie. Cependant, la médecine se révéla plus attirante au jeune Edward. Et à Cambridge, il trouva des opportunités pour étudier le turc. Un nationalisme exagéré avait changé, pour le meilleur et pour le pire, le visage de la Turquie dans ce siècle. De grands écrivains de proses et de poésies turques qui florissaient dans les décennies précédant la Première Guerre Mondiale [14] se retrouvèrent eux-mêmes dans la jungle aujourd’hui. Mais dans les années 80 du 19ème siècle, la Turquie avait bien d’autres relations reconnaissables avec la Perse et l’Arabie. Ainsi, ce fut qu’Edouard Browne alla en Turquie pour étudier les deux autres langues.

En été 1882, trois années après son admission à Cambridge, Edouard Browne passa deux mois à Istanbul. Ce fut sa première expérience de l’Orient. De retour à Cambridge, il poursuivit avec une vigueur renouvelée son étude du persan. Il prit des leçons d’un indien érudit. Puis, tandis qu’il continuait ses études médicales à Londres à l’hôpital Saint Bartholomew, il arriva, au cours de l’année 1884, à rencontrer un nombre de persans, l’un de ceux-là fut le père de l’auteur, également étudiant à Londres. Mais le plus remarquable persan que rencontra Browne, et de qui il reçu un cours dans la langue de sa quête, fut un homme, des propres mots de Browne : «très savant mais très excentrique». Mirza Muhammad-Baqir de la ville de Bavanat dans la province du Fars, qui avait gagné l’appellation notoire de «Kafir» (l’infidèle) était un homme qui avait erré dans le monde, acquis des langues et de nouveaux noms, et adopté une variété de croyances religieuses. En retour, il avait été musulman, chrétien (s’appelant lui-même John), un juif (prenant alors le nom d’Ibrahim) [15], un athéiste, et du temps où il rencontra Browne, sa préoccupation principale était de promulguer un système religieux de sa propre mouture. A cette fin, il avait écrit un grand traité (aussi bien en anglais) comprenant un long poème ennuyeux et bizarre intitulé «Shuhmaysiy-i-Landaniyyih» ou le «Petit Soleil de Londres». [16] Ce poème chargé d’étranges mots, de notions, d’images et de phraséologie, il força son élève à l’apprendre attentivement. Sa fille était sérieusement malade, et les médecins l’avaient conseillé de partir dans un climat plus chaud, comme une chose urgente. Mais il ne quitterait pas Limehouse jusqu’à ce que Browne ait maîtrisé la totalité des 366 versets de son «Sunlet», partant avec sa fille en mauvaise santé le jour suivant.

Edward Browne appris le persan extrêmement bien. Sa maîtrise de la langue était vraiment remarquable. Cependant, ses études médicales l’occupèrent jusqu’à l’année 1887.

Comment et quand Browne en vint à connaître la foi du Bab et de Baha’u’llah? En écrivant en 1891 son Introduction à la traduction qu’il fit de «A Traveller’s Narrative» [17], il relata l’histoire de sa première rencontre avec cette foi :

«Un jour, il y a environ 7 ans, j’étais en train de chercher parmi les livres de la bibliothèque universitaire de Cambridge de nouvelles informations pour un essai sur la philosophie soufie, dans l’étude de laquelle j’étais alors pleinement engagé, lorsque mes yeux furent attirés par le titre du Comte de Gobineau «Les Religions et les Philosophies dans l’Asie Centrale». Je pris le livre, regardait dans celui-ci pour découvrir si oui ou non il contenait quelque récit des soufis et trouvant qu’un court chapitre était dédié à eux, je le ramenai avec moi dans ma chambre. Mon premier regard superficiel m’avait aussi montré qu’une partie considérable du livre était consacré au récit des babis, de laquelle secte je n’avais à cette époque aucune connaissance définie, à part une idée générale qu’ils avaient été soumis à la plus sévère persécution». [18]

Pour Browne, le traitement de Gobineau de la doctrine soufie était décevant :

«Lorsque, cependant, je tournais de ce chapitre lugubre à cette partie du livre qui traitait du mouvement babi, le cas était tout à fait différent. Pour quiconque qui a déjà lu ce chef-d’oeuvre de composition historique, cette présentation la plus parfaite d’une recherche exacte et critique sous la forme d’une narration d’un intérêt excitant et soutenu, tel que quelqu’un pourrait espérer de trouver dans le théâtre ou le roman, mais peut à peine espérer de l’historien, il n’est pas besoin de décrire l’effet que cela produisit sur moi... J’avais longtemps désiré visiter la Perse et par dessus tout Shiraz, et ce désir était maintenant grandement amplifié. Mais où j’avais auparavant souhaité voir Shiraz car c’était la patrie de Hafiz et de Sa’di, je souhaitais à présent la voir car c’était le lieu de naissance de Mirza Ali Muhammad, le Bab». [19]

Cependant, ce ne fut pas avant 1887 lorsque Edward Browne avait justement finit ses études médicales et qu’il avait été élu de manière inattendue comme membre de son collège (Pembroke) à Cambridge, que l’opportunité longtemps recherchée de visiter la Perse vint à lui.

Browne traversa la frontière turque pour la Perse, en se dirigeant vers Tabriz [20]le 23 octobre 1887. Le 27 septembre 1888, de retour chez lui, il prit un vapeur russe à Mashad-i-Sar (maintenant nommé Babulsar) sur la mer Caspienne. Ce séjour sur le sol de la Perse devint le sujet d’un brillant travail écrit, auquel il donna le titre «A Year Amongst the Persians». Il fut publié en 1893 par Messieurs A. et C. Black. Page après page de ce délicieux livre, qui sans aucun doute a une place honorable dans les rangs des classiques mondiaux, est dédié au peuple que Browne appelle les «Babis» bien qu’en cette année 1888, tous, à l’exception d’un très petit nombre, aient depuis longtemps pris l’appellation «Baha’i».

Browne était très désireux du jour qu’il mis le pied en Perse de trouver les disciples de la nouvelle Foi, mais dans une terre où leurs vrais noms étaient une malédiction, la recherche du jeune anglais semblait condamné à l’échec. 4 mois étaient passés et Edouard Browne avait atteint Ispahan lorsqu’un jour «un vendeur de curiosités» murmura dans ses oreilles qu’il était l’une de ses personnes que l’anglais était en train de rechercher. Ce qui fit que ce baha’i d’Ispahan fit sa route de façon si précipitée, Browne lui-même était incapable de l’expliquer. Ce fut seulement le commencement inattendu d’une vaste et variée aventure.

A Ispahan, Browne rencontra pendant une heure ou deux l’un des baha’is les plus remarquables de tous les temps, Haji Mirza Haydar-Ali, qui avait connu 9 ans de bannissement à Khartoum [21], d’abord avec des chaînes et un confinement proche et pus tard en liberté relative (pendant le gouvernement d’Isma’il Pasha Ayyub), jusqu’à ce qu’il soit libéré par l’arrivée du Général Gordon en 1877. Cependant, ce fut à Shiraz, le lieu de naissance du glorieux Bab lui-même, dans laquelle ville Edouard Browne continua d’Ispahan, qu’il eût d’abord l’opportunité de dialogues intimes et longs avec les baha’is. Là-bas, il rencontra une nouvelle fois l’ami [22] qu’il avait connu à Londres dans ses jours estudiantins, qui était parenté au Bab, et à travers lequel Browne fut introduit à d’autres membres de Sa famille. Plus tard, dans la ville de Yazd, Browne fit la connaissance d’encore plus de membres de la famille [23] du Bab. Il ne trouva pas un seul d’entre eux avoir prêté allégeance à Mirza Yahya, Subh-i-Azal. Ils étaient unis et tous disciples de Baha’u’llah. Trois années plus tard, lorsqu’il avait accomplit son objectif de rendre visiter à Baha’u’llah, dans le manoir de Bahji, Akka, Browne rencontra, de ses propres mots, «un très vieil homme avec des yeux bleus lumineux et une barbe blanche, dont le turban vert le proclamait descendant du prophète». Il continua à dire,

«Lorsque je découvris que ce vénérable vieil homme était non seulement l’un des compagnons originel du Bab mais son parent et camarade depuis la plus tendre enfance, on peut imaginer avec quelle impatience je le contemplais et écoutait chacun de ses propos [24]

Ce «vénérable vieil homme» était un frère de la femme du Bab et Son cousin. [25]

Ce fut la puissance et l’argument du Kitab-i-Iqan (Le Livre de la Certitude) révélé par Baha’u’llah durant la période de Bagdad pour un oncle [26] maternel du Bab - qui convaincu cet oncle de la vérité de la mission de son neveu. En fait, en dehors de sa femme et de l’un de ses autres oncles [27] maternels - qui se dressa contre le Bab lorsque la mort de Son père Le laissait sans protection, et qui finalement mourut [28] pour Sa cause. - aucun des parents du Bab n’embrassèrent la Foi de laquelle Il était le Porteur jusque les dernières années de sa vie, et puis sous l’aile de Baha’u’llah.

Le présent auteur a en sa possession un agenda de 1888, gardé par son père, qui enregistre la visite de Browne à Shiraz. Il possède aussi des lettres écrites à son père par Browne, sur son retour en Angleterre. De ceci, on en parlera plus tard.

De Shiraz, Browne alla à Yazd où il fut bien reçu par les parents du Bab; et de Yazd il alla à Kirman. Ce fut là-bas qu’il rencontra les azalis pour la première fois. Un lien fut ainsi établi entre le jeune et le passionné orientaliste et ce petit nombre de babis qui pour des raisons diverses regardaient Mirza Yahya comme leur guide et leur mentor. Ce fut un lien qui était destiné à avoir des conséquences imprévues. Il se trouva que Kirman contenait nombre de baha’is dont le comportement était déconcertant et étrange. En dehors de ces azalis et de ces baha’is, Edward Browne était entouré à Kirman par un groupe de personnes mal assorties (harbouring) diverses fantaisies. Il a lui-même enregistré que là-bas, il fut amené à fumer de l’opium et devint presque un drogué. [29] Cette ville, la compagnie de ses habitants, et ses associations le tinrent presque envoûté. Il écrit:

«Je ... me trouvais moi-même avant dans un monde où je n’avais jamais rêvé, et dans lequel mon esprit était soumis à de telles alternances d’admiration, de dégoût et d’émerveillement, comme je n’avais jamais expérimenté dans ma vie auparavant». [30]

Le 10 octobre 1888, Edward Browne était de retour en Angleterre, un professeur du collège de Pembroke et orateur à l’université de Cambridge. Sur son retour de voyage, il avait une nouvelle fois visité Téhéran, cette fois étant bien fourni avec des présentations à certains des baha’is de la capitale. D’eux, il écrit, «Ils m’invitèrent à dîner... et je fus très impressionné par leur piété et la gravité dans l’attitude, si contraire à la liberté anarchique des babis de Kirman». [31]

Browne se mit bientôt au travail sur les manuscrits babis et baha’is qu’il avait obtenu en Perse, et sur les notes abondantes qu’il avait prises. Le résultat immédiat de ces recherches fut deux papiers dans le «Journal of the Royal Asiatic Society», le premier dans le numéro de juillet 1889, et le second dans le numéro d’octobre de la même année. Dans une lettre datée du 9 avril 1889 au père du présent écrivain, Browne mentionne leur publication à venir :

«J’ai été élu dernièrement à la Société Royale Asiatique, et ils me demandèrent de lire un papier là-bas le lundi suivant que j’avais été très affairé à préparer - C’était sur les babis - le premier papier sera sur leur histoire et leur état présent: le second (lu le 17 juin) sur leurs doctrines et leur littérature. Les papiers seront probablement publiés à l’automne, et je vous enverrais naturellement des copies -

En remerciant son correspondant dès le début pour « vôtre charmante lettre datée du 3 janvier de cette année», Browne mentionne ayant reçu avec cette lettre « une copie faite par vôtre oncle, Aqa Mirza Seyyid Huseyn [32][sic], de la Lawhi-i-Malika [33][sic], pour laquelle je suis extrêmement reconnaissant». Il continue en disant, « j’ai écrit quelques lignes pour le remercier, que je joins dans cette lettre, et que je crois vous lui présenterez avec mes salutations et mes remerciements sincères». C’était une copie de la Tablette que Baha’u’llah avait adressée à la Reine Victoria.

Dans la même lettre, Browne écrit :

«J’ai examiné certains M.S.S. Babis au British Museum, et trouvé qu’ils ont l’un du Bayan Persan (le même que j’ai obtenu en Perse), qui correspond avec le mien en longueur de sorte que je n’ai aucun doute que ce soit le travail complet. Cette copie fut écrite par Nabil, et est bien écrite en Naskh [34], tandis que le mien est en Shikasta[sic] [35] - en parcourant ma copie de Alwah [36], je trouve que celle de l’Empereur français [37] n’est pas inclus, ce dont je suis très navré. Si vous pourriez à un moment me remettre une copie de cela, et de la Lawh-i-Skheykh Bakir[sic] [38] et la Lawh-i-Ali Pasha [39], je suis serais extrêmement obligé» -

Puis Edward Browne remercie son ami à Shiraz pour répudier «toute calomnie que mes ennemis pourraient avoir fait circulé à mon sujet», et identifie la source de ces dénigrements comme deux shaykhis de Kirman. Les shaykhis étaient le reste des adhérents de Shaykh Ahmad-i-Ahsa’i et de Siyyid Kazim-i-Rashti, précurseurs du Bab, qui parlèrent et écrivirent de la prochaine venue de l’avènement du Qa’im. Ils durent allégeance à Haji Muhammad-Karim Khan de Kirman, un élève de Siyyid Kazim, qui refusait de reconnaître le Bab et écrivit largement pour Le dénier. Les shaykhis furent des adversaires implacables des babis et plus tard des baha’is. Browne raconte ses rencontres avec eux dans «A Year Amongst the Persians». Et il en a dit plus au sujet des deux shaykhis de Kirman dans la lettre que nous avons cité :

«Ils me détestaient pour des raisons évidentes, et ils auraient été heureux d’être capable de me blesser - l’un d’eux fut extrêmement rude et impertinent, et étant un jour présent lorsqu’une lettre me fut amené de vôtre oncle, Haji Mirza Muhammad Taqi [sic] [40], il eut finalement l’impertinence d’essayer de la prendre de mes mains et de la lire».

Browne raconte tout cet incident dans son livre :

«Je fus grandement mécontent de la conduite du tuteur précité, Mulla Ghulam Huseyn à cette occasion; car bientôt après son arrivée, là fut placé dans mes mains une lettre de l’un de mes amis babis de Yazd, que lui, avec une grosse impertinence, il me demanda de lui montrer. Cela, je déclinais naturellement de le faire, mais lui, aucunement ébranlé, prit l’enveloppe du sol où elle se trouvait, et commença à critiquer l’inscription». [41]

Un autre point d’un grand intérêt dans cette lettre est les nouvelles que Browne a de Mirza Muhammad-Baqir, son talentueux mais hautement excentrique professeur de persan des années précédentes. Il avait entendu d’un correspondant à Beyrouth que Mirza Muhammad-Baqir était à Téhéran et avait gagné d’entrer dans les cercles de la cour. Après avoir cité en long la lettre de son correspondant de Beyrouth, qui indiquait que cet extraordinaire homme était engagé dans des activités multiples dans la capitale persane, Browne conclut : «Cela vous montrera comment cela s’est passé avec Mirza Bakir [sic], et qu’il encore inchangé. Je suis cependant sans crainte qu’il puisse une nouvelle fois causer des troubles, comme il est presque sur d’offenser quelqu’un bientôt» -

Cette longue lettre conclut ainsi :

«J’espère que vous serez capable à un moment d’obtenir des détails supplémentaires au sujet de Hazrat-i-Nukta-i-Bayan [42] - la date probable de sa naissance - son enfance et son apparence. Je pense qu’il doit y avoir des personnes à Shiraz qui se souviennent de Lui. Je suis très très impatient d’apprendre tout ce que je pourrais sur ce grand et noble homme, et je crains que si ce n’est pas appris maintenant, cela sera perdu. J’ai essayé de comprendre où il était né, et je pense, de certains passages du Bayan [sic], qu’il devait avoir environ 24 ans lorsqu’il fut emprisonné à Maku, c’est-à-dire qu’il serais né en 1824 [43]. Espérant bientôt en entendre de vous, je reste, avec des souvenirs des plus aimables, vôtre très sincère ami» [44].

Edward G Browne.

Il est manifeste que l’objectif premier de Browne fut de réunir autant d’informations qu’il pouvait sur le Bab. Son but fut admirable. Dans une autre lettre que nous examinerons plus tard, il rend son objectif clair et sans équivoque. Mais Edouard Browne n’appréciait pas à cette époque la signification et la vraie importance de l’accomplissement de la courte Dispensation du Bab dans la Dispensation de Baha’u’llah.



Chapitre II : Contact avec Subh-i-Azal et ses disciples

Ainsi dans sa recherche pour de nouvelles informations, Edouard Browne entra en correspondance avec Mirza Yahya, Subh-i-Azal, qui résidait à Chypre et qui à ce moment de l’histoire était déjà libre de restrictions, car cette île s’était sorti de la loi turque en 1878 et était devenue pour toutes les résolutions pratiques une partie des dominions britanniques. Libre comme il l’était d’aller dans le monde et de promulguer la foi du Bab, Mirza Yaya choisit de rester stationné à Chypre et de recevoir une pension du gouvernement britannique. Combien différente fut l’action d’Abdu’l-Baha trois décennies plus tard, Qui, une fois libre des liens de la tyrannie ottomane, entreprit un voyage dans le monde occidental fatigant pour propager les enseignements de Baha’u’llah, bien qu’Il était sous le poids des ans et d’infirmité physique.

La première lettre de Mirza Yahya à Edouard Browne lui parvint en août 1889.

Mais plus crucial en constituant ses vues qui suivirent fut la correspondance de Browne avec Shaykh Ahmad-i-Ruhi, qui commença de la propre preuve de Browne avec une lettre datée du 7 octobre 1890, qui enjamba plus de trois ans, et s’arrêta le 3 janvier 1894. Avant la mort violente de Shaykh Ahmad en 1896, Browne se rapporte à lui dans ses livres comme Sheikh A-, «un érudit azali (sic) résident à Constantinople. Ce fut Shaykh Ahmad qui initia cette correspondance, comme Edouard Browne l’a enregistré :

«Le 13 octobre 1890, j’ai reçu de Constantinople une longue lettre en persan, qui occupait deux feuilles de papier à lettres, et datées du 22 Safar 1308 A.H. (7 octobre 1890), laquelle lettre se révélait être du susdit Sheykh A-, avec qui il n’avait eu aucune communication auparavant, et ce dont dans toute mon existence je n’avais encore en ce jour été inconscient». Après s’être excusé de m’écrire sans introduction ou rencontre préalable, l’auteur expliqua comment il avait entendu parler de moi de Perse et de Chypre, et comment il avait appris que j’étais moi-même intéressé particulièrement dans la religion babie. En conséquence de cela, dit-il, il m’avait écrit pour m’avertir contre certains prétendants à la vérité spirituelle (de qui il signifie les baha’is [sic]) qui avaient amener la discorde et les dissensions au sein de la nouvelle foi. Après avoir discouru dans ces accents un long moment, de manière (in fine) mais dans un langage plutôt ambigu, il continua ainsi: [45]

«Maintenant incapable de vous comprendre, non seulement les mots du Point de la Vérité (Le Bab), ou les mots de Celui appelé «Le Vivant»

(Subh-i-Azal), mais les signes et les mots de cette dispensation en général, il y a en ma possession un livre dans la douce langue persane, dans un style très simple, consistant en environ 20 pages ou 160 feuilles, qui avance dans un langage très simple les mystères de cette loi et de ses ordonnances, et explique la terminologie et les idées de ces personnes avec une telle sagesse que cela placerait dans vos mains une clé qui permettra d’ouvrir ce trésor de la Connaissance des Noms». L’auteur continue ensuite de dire qu’il y a seulement une copie de ce livre, et comme il a à être gardé jalousement aux yeux de tous sauf de quelques uns, il ne peut donner le MS., mais que j’aimerais l’avoir, il me l’enverrai pendant deux ou trois mois que je puisse faire une copie pour moi-même, ou qu’il obtiendrait une copie pour moi à 5 francs la page.

Je répondis immédiatement à cette lettre, disant que je préférerai avoir une copie faite pour moi à Constantinople, et demandant le nom du livre et des détails supplémentaires à ce sujet. En réponse à cette lettre, j’ai reçu le 10 novembre 1890, une seconde communication de Sheykh A-, dans laquelle il écrivit : [46]

«Comme pour le livre de philosophie, son nom est Hasht Bihisht [47], il est écrit selon l’idiome actuel persan, afin qu’il puisse être possible pour tous de profiter (by it). Jusqu’à ce que quelqu’un ait lu ce livre, il ne savait pas ce que les philosophes souhaitaient dire, ce qu’était et est le but de tous ces livres sacrés [qui ont été révélés] depuis le commencement qui n’a pas de commencement, ou ce qu’était le dessein et le but de la Langue Céleste dans toutes ses paroles passées». L’auteur ajoute qu’il y avait seulement une seule copie du livre en plus de son propre livre, et qu’il était en Perse, et n’était accessible à personne d’autre que l’auteur... [48]

Une copie fut commandée pour Edward Browne. Lorsqu’il reçu 15 feuilles, on dit que le reste avait été volé par des ennemis. Il fut ensuite informé que le «Hasht Bihisht» consistait en deux volumes, et que c’était le second volume qui avait été traduit pour lui. Finalement le premier volume aussi fut copié et envoyé à Edouard Browne. Il souhaitait savoir le nom de l’auteur du «Hasht Bihisht». A sa demande, Shaykh Ahmad répliqua que dans le (ambit) du Bayan, les descriptions et les personnalités étaient de peu de conséquence, encore que l’information ne serait pas cachée. Les contenus du «Hasht Bihisht», dit-il «représentent les enseignements et les dires de l’illustre Haji Seyyid Jawad de Karbila [sic], qui était l’une des «Premières Lettres du Vivant», les premiers croyants... Cet illustre personnage, maintenant disparu, était un pèlerin après la vérité dans ces points du temps de feu Shaykh Ahmad de Ahsa jusqu’à il y a 7 ans. Et il est celui dont les mots sont invoqués comme preuve dans le «Dala’il-i-Sab’a [49] par Sa Sainteté le Point de Révélation [c’est-à-dire le Bab] qui, dans la première épître qu’il lui adressa, écrivit, « Paix soit sur vous, O descendant de la maisonnée prophétique!». Mais, dans la mesure que durant ses derniers jours, la force de ce célèbre personnage s’était beaucoup détériorée et que ses mains tremblaient, il fut incapable d’écrire, c’est pourquoi dicta ces mots, et l’un de ses disciples les nota, mais dans une documentation illisible et sur des feuilles éparpillées. En ces jours, ayant du temps libre à Constantinople, moi et cette personne nous exerçons nous-mêmes à mettre en ordre ces feuilles désordonnées. En bref, l’esprit original du contenu est lui [c’est-à-dire Seyyid Jawad], bien que peut-être la forme des mots pourraient être les nôtres. Désireriez-vous citer le nom de l’auteur de ces deux livres, c’est Haji Seyyid Javad». [50]

Le commentaire de Browne est : «Il est nécessaire d’insister de l’importance d’un tel travail d’une telle source» [51]. Il avait toute raison d’estimer très grandement la valeur d’un travail attribué à un si éminent disciple du Bab. Mais comme nous le verrons plus tard, Haji Siyyid Javad-i-Karbila’i n’était pas relié avec l’autorité du Hasht Bihisht. Lorsque Browne écrivit pour le «Journal of the Royal Asiatic Society» en 1892, il n’avait pas encore reçu la totalité des deux volumes. L’opinion qu’Edward Browne s’était déjà formé des capacités de Shaykh Ahmad peut être mesurée par cette référence à lui contenue dans une lettre à Denisson Ross, datée du 27 septembre 1891 [52] :

«Ma première introduction à l’Orient fut à Constantinople... Il y a avaient des persans très savants qui vivaient là-bas en exil, par choix ou pour les affaires. Si vous voulez, je vous donnerais une lettre de certains d’entre eux. L’un avec qui je correspond constamment est selon moi l’un des érudits les plus subtils que je n’ai jamais croisé, et il m’a fourni quantité d’informations précieuses afin que je sois d’accord à être d’accord dans l’estime qu’il donne de lui-même (cité de Mutanabbi) :
«Et les troupes cavalières, et le désert me connaît,
et les souffles et la guerre et le papier et la plume».»

Shaykh Ahmad-i-Ruhi était par tous ces récits un homme remarquable: érudit, hautement intelligent, possesseur d’une plume facile. Il fut cependant un adversaire avoué de Baha’u’llah, et avec aucun scrupule il utilisa chaque moyen à sa portée pour salir Son nom. Shaykh Ahmad et son père, Mulla Muhammad-ja’far, le Shaykhu’l-ulama, un prêtre musulman bien connu à Kirman, furent des zélés partisans de Subh-i-Azal. Il y avait un autre citadin de Kirman, Mirza Abdu’l-Husayn Khan, connu comme Mirza Aqa Khan (fils de Aqa Abdu’r-Rahim, un riche propriétaire foncier de Bardsir) [53], qui était le compagnon de bonne fortune de Shaykh Ahmad, et comme lui finalement maria une fille de Mirza Yahya. Mirza Aqa Khan était aussi hautement accompli, un écrivain talentueux d’excellents versets et de prose. Il alla à Haïfa du temps de Baha’u’llah, prétendant être un ami et même un adhérent, alors que, comme il est attesté par Baha’u’llah, il avait l’intention de nuire. Cela fut bientôt prouvé. Il (give out) qu’il était venu à Akka pour rechercher la vérité, mais était retourné totalement désillusionné. Dans un fameux poème, Mirza Aqa Khan se pose comme un ardent musulman. Partout, il maintint même les babis au ridicule.

Mirza Aqa Khan et Shaykh Ahmad-i-Ruhi (de manière accidentelle le traducteur [54] principal de James Morier « The Adventures of Hajji Baba of Ispahan» dans un persan clair) quittèrent Kirman ensemble autour de l’année 1885. Ils visitèrent Ispahan, Téhéran et Rasht. Dans la capitale, ils établirent des relations précieuses avec de grands personnages. Trois ans plus tard, ils arrivèrent à Constantinople, et après un séjour de trois mois arrivèrent à Chypre pour rencontrer Subh-i-Azal. Le mariage de ses filles suivit bientôt. De retour à Constantinople, des divergences se levèrent maris et femmes, et les deux filles de Mirza Yahya retournèrent à Chypre. Shaykh Ahmad et Mirza Aqa Khan quittèrent aussi Constantinople; le premier alla à Bagdad, le second à Damascus. Plus tard, Shaykh Ahmad déménagea à Alep où il devint un proche associé du consul persan et où, de manière assez étrange, il arrangea une splendide réception pour Haji Muhammad Khan, le fils de Haji Muhammad-Karim Khan-i-Kirmani, qui revenait de pèlerinage de La Mecque. Haji Muhammad Khan avait hérité de son père à la fois de la direction de l’école shaykhie et profondément enracinée, une haine implacable envers le Bab. Ce fut durant cette période que Mirza Aqa Khan visita Akka. Finalement Shaykh Ahmad et Mirza Aqa Khan retournèrent à Constantinople et leurs femmes les rejoignirent. En l’année 1889, ils furent établis dans la capitale de l’Empire ottoman, engagé dans l’enseignement et le travail littéraire. Mirza Aqa Khan devint un sous-éditeur dans le journal persan «Akhtar». Ce journal hebdomadaire, qui avait existé depuis 1875, reflétait les vues libérales qui étaient une malédiction à Nasiri-d-Din Shah.

Nasiri’d-Din Shah qui fut un tyran, cruel et avare, mais pas « brutal» et «rustre» comme décrit dans une récente publication [55], visita l’Europe pour la troisième fois en 1889. A Munich, il rencontra un homme hautement doué dont le nom a (gone down) comme le «protagoniste du panislamisme». Cet homme était Siyyid Jamalu’d-Din, généralement connu comme Afghani (natif d’Afghanistan). [56] À son époque un pétrel de scandale de politique orientale, avait vécu loin de son pays natal depuis les jours de son enfance. Il avait vécu en Afghanistan, occupant pendant un certain temps le poste de Premier Ministre; également en Egypte, à Constantinople, en Inde. Il avait été expulsé d’Egypte en 1879 à l’instigation du représentant britannique. Lorsque Arabi Pasha se mis en révolte durant l’année 1882, Siyyid Jamalu’d-Din était détenu en Inde, jusqu’à ce que l’Egypte ait été soumise et pacifiée. Tout à coup autorisé à voyager, il quitta Calcutta. Après un séjour de quelques mois aux Etats-Unis, il arriva à Londres. Cependant, ce fut une visite très courte, et pendant les trois prochaines années, il élu domicile à Paris où, en conjonction avec Shaykh Muhammad Abdu’h, le célèbre Grand Mufti d’Egypte, il publia un périodique arabe hebdomadaire intitulé «al-Urwathu’l-Wuthqa (Le Lien indissoluble). Ce papier fut implacablement la critique des politiques britanniques. Il fut banni en Inde, et vraisemblablement d’autres efforts furent faits pour bloquer son chemin. Cependant, en 1885, Siyyid jamalu’d-Din fut une nouvelle fois à Londres, l’hôte de Wilfrid Scawen Blunt. [57] Lord Randolph Churchhill et Sir Henri Drummond Wolff [58] le consultèrent, probablement également Lord Salisbury. Siyyid Jamalu’d-Din, il a été supposé, mit certaines propositions à l’homme d’état britannique, dirigées directement contre la Russie, mais ses mots se révélèrent inacceptables. L’été 1886 vit Siyyid Jamalu’d-Din à Bushihr. Il était apparemment sur le chemin de l’Arabie pour visiter Ibn Rashid. [59] Il n’est pas clair pourquoi il changea d’avis et continua au port sur le sol persan. Lui a-t-on donné à entendre qu’il serait bien reçu en Perse? Ce qui est certain est qu’à Bushihr, où il resta quelques trois mois, une invitation lui parvint de I’timadu’s- Saltanih, le Ministre des Publications, pour visiter Téhéran. Cette invitation avait été officiellement offerte sur l’ordre de Nasiri’d-Din Shah.

Mais Nasiri’d-Din Shah fut bientôt alarmé, et il fut suggéré à Siyyid Jamalu’d-Din qu’il avait besoin «d’un changement d’air». Il alla à Saint Petersbourg (à présent Leningrad). D’ici peu, il avait établi des relations intimes avec le gouvernement tsariste. Lorsque Nasiri’d-din Shah embarqua dans son troisième voyage européen, Siyyid Jamalu’d-Din était encore à Saint Petersbourg et refusa résolument de rencontrer le Shah. Il quitta la Russie, déterminer à éviter Nasiri’d-Din Shah, mais à Munich, les deux se rencontrèrent.

Ici encore il y a un impondérable. Pourquoi Siyyid Jamalu’d-Din fut d’accord pour tenter sa chance une nouvelle fois en Perse? On dit que le bureau du Sadr-i-Azam (premier Ministre) le lui offert; et c’est à cette époque lorsque ce poste hautement insécurisé était occupé par un homme d’état plus ambitieux et très capable - Mirza Ali-Asghar Khan, le Aminu’s-Sultan. Pour quelles que soient les raisons, Siyyid Jamalu’l-Din alla en Perse, et bientôt des tempêtes éclatèrent autour de lui. Il prit «refuge (sanctuaire) dans le tombeau du Shah Abdu’l-Azim, où il fut poursuivit, au mépris des règles établies et expulsé d’Iran.

Maintenant commença sa vendetta contre Nasiri-d-Din Shah. Edward Browne le rencontra à Londres, à l’automne 1891. Browne écrit :

«... Je le rencontrais sur invitation de feu Malkom Khan [60] à la maison dans Holland Park qui, jusqu’à cette importante querelle diplomatique avec le Shah en 1889, était la Légation perse... Durant son séjour à Londres, il s’adressa à plusieurs rencontres et écrivit des articles divers sur «Le règne de la Terreur en Perse», attaqua le caractère du Shah, et même sa santé mentale avec une grande violence [61]».

En 1892, Siyyid Jamalu’d-Din, encore vitupérant contre Nasiri’d-Din Shah, fut reçu à bras ouverts à Constantinople par le Sultan Abdu’l-Hamid. [62] Le despotique Abdu’l-Hamid, bien qu’intensément adversaire à toute pensée libérale, toléra non seulement la présence d’un tison comme Siyyid Jamalu’d-Din dans sa ville capitale, mais l’invita à demeurer à Istanbul, et lui donna une généreuse allocation et une maison avec toutes ses (perquisites). La raison était que le mouvement panislamique sous la direction de Siyyid Jamalu’d-Din avait pour but d’obtenir la reconnaissance du souverain ottoman par tous les musulmans, tout comme les sunnites et les chiites, à la tête de leur foi.

Maintenant, Shaykh Ahmad-i-Ruhi et Mirza Aqa Khan s’attachèrent eux-mêmes à la personne de Siyyid Jamalu’d-Din, hostile bien qu’il était de la Foi du Bab. Ils servirent leurs buts pour soutenir, aider et encourager Siyyid Jamalu’d-Din contre le roi régnant d’Iran, car les partisans de Subh-i-Azal étaient dévoués au violent renversement de l’ordre existant dans ce pays. Baha’u’llah, d’un autre côté, avait émis une injonction sur Ses disciples d’éviter toute action politique, et de fuir tout type de violence et de rébellion. Mais Mirza Yahya et ses adhérents considéraient tout acte non seulement légitime, mais hautement louable, si il menait à la destruction des détestés Kadjars [63], et l’effacement de leurs actes infects.

Siyyid Jamalu’d-Din et ses associés écrivirent aux prêtres chiites dans les villes saintes de Karbila et de Najaf, sollicitant leur coopération active. Shaykh Ahmad avait un sceau fait sur lequel ces mots, sous forme de versets, étaient inscrits :

«Je suis le missionnaire de l’unité de l’Islam,
Ahmad-Ruhi est mon nom.»

Les versets suivants d’un poème [64] épique par Mirza Aqa Khan illustre bien son attitude et sa part de la campagne levée d’Istanbul :

«Je désirerais tout le bien pour les musulmans, je pare mon coeur de vertus.
Je désirerais que les musulmans puissent d’un commun accord se ceindrent les reins en unité,
puisse augmenter la camaraderie les uns avec les autres, puissent-ils expulser l’ancienne animosité de leurs coeurs,
afin que cet honneur puisse croître en eux, et que cette inimitié et cette dissension puissent être mises de côté,
et que, sous les auspices de Hamid [65], une union politique puisse être effectuée dans l’Islam,
afin que ce turc puisse être persan, et que le persan soit turc, et que cette dualité ne puisse plus longtemps rester dans ces grands souverains,
et que de cette manière, les docteurs savants de l’Iraq soient d’accord en [reconnaissant] le [Sultan comme] souverain suprême,
et devront rapidement purifier leurs coeurs de cette animosité, et devrons (no longer) parler de ce qui est sunnite ou chiite,
. . .
A plusieurs hommes bien choisis et vertueux, nous écrirons beaucoup de lettres bien nommées;
Nous les envoyons en Iraq afin que cette dissension puisse partir du royaume de la religion.
. . .
De Perse et d’Iraq, ils écrivaient, « Nous avons lavé de nos coeurs la poussière de la dissension:
« Nous sacrifierons tous nos vies pour la Sainte Loi, nous porterons tous allégeance au Roi de l’Islam:
«Nous abandonnerons la loi de l’aliénation et adopterons la pratique de la sagesse:
«Désormais nous (lay low) l’incroyance, et obtiendrons possession du monde d’un bout à l’autre». [66]

Mais les espoirs exprimés par Mirza Aqa Khan ne se matérialisèrent pas. Le monde shiite ne reconnaissait pas le Sultan Abdu’l-Hamid comme son souverain. Les adversaires de Siyyid Jamalu’d-Din, qui cherchaient toujours une occasion de le discréditer - et il y en avaient beaucoup d’entre eux dans les rangs de l’entourage d’Abdu’l-Hamid - (struck) and arrivant en persuadant le Sultan d’enlever ses faveurs de son hôte. Siyyid Jamalu’d-Din fut placé sous restrictions. Progressivement, il allait déserter. Il mourut en mars 1897, d’un cancer de la mâchoire [67], seulement dix mois après l’assassinat de Nasiri’d-Din Shah des mains de Mirza Muhammad-Ridayi-Kirmani, l’un de ses disciples.

Le panislamisme de Siyyid Jamalu’d-Din échoua. Ses buts politiques restèrent inaccomplis, bien qu’il réussit à détruire Nasiri’d-Din Shah. Son intense hostilité et sa dénégation de la Cause de Baha’u’llah, rendue évidente par le récit de la Foi qu’il écrivit pour Butrus al-Bustani «Arabic Encyclopaedia [68] se révéla de peu de conséquence au cours du temps. Baha’u’llah le mentionne dans la «Tablette du Monde», et se réfère à ses articles dans l’encyclopédie de Bustani et dans les journaux égyptiens comme « étonnants». Siyyid Jamalu’d-Din, déclare t-Il, envoya des copies de son journal de Paris à Akka afin de montrer une mesure d’attitude amicale, «pour expier le passé»; et Il commente, «Nous garderons le silence le concernant».

Lorsque les faveurs du Sultan diminuèrent et que Siyyid Jamalu’d-Din fut abandonné comme un instrument de l’agrandissement d’Abdu’l-Hamid, la Sublime Porte [69] répondit aux démarches urgentes de l’ambassadeur persan, Alau’l-Mulk, et approuva de mettre Shaykh Ahmad et Mirza Aqa Khan en état d’arrestation. Mahmud Pasha, le chef de la police à Istanbul, promettait en retour l’extradition des arméniens qui avaient fuit en Perse. Haji Mirza Hasan Khan, le Khabiru’l-Mulk, à cette époque consul-général persan à Istanbul, un autre disciple de Siyyid Jamalu’d-Din, fut également détenu, et le Siyyid ne put les sauver. Ils furent déportés à Trébizonde et gardés en prison jusqu’à ce que Nasiri’d-Din Shah, tyrannique et obscurantiste jusqu’à la fin, ne périt par une balle d’un assassin le Ier mai 1896. Puis ils furent envoyés à Tabriz, le siège de la Couronne princière de Perse, où le titulaire couard de ce bureau, Muhammad-Ali Mirza, les avait décapités le 15 juillet, tandis qu’il regardait. Ainsi mourut Shaykh Ahmad-i-Ruhi, qui fut en grande partie responsable de la route que Browne allait prendre.

Nasiri’d-Din Shah allait célébrer l’achèvement de son demi-siècle [70] de règne désastreux. A la vieille de son jubilé, il se dirigeait au tombeau de Shah Abdu’l-Azim, dans les environs de sa capitale. Dans le sanctuaire intérieur, Mirza Muhammad-Rida, conduit au désespoir par les cruautés qu’il avait souffert, et encouragé par le conseil de Siyyid Jamalu’d-Din, l’attendait. Il n’y a aucun doute que l’assassinat de Nasiri’d-Din Shah fut manigancé par Siyyid Jamalu’l-Din. Edward Browne le rapporte l’avoir dit, lorsqu’ils se rencontrèrent à Londres: ... «aucune réforme ne pourrait être espérée tant que six ou sept têtes n’auront pas été coupées; « la première ... doit être Nasiri’d-Din Shah, et le second l’Aminu’s-Sultan» [71]. L’assassin est rapporté avoir déclaré durant son interrogatoire :

«Vous savez comment, lorsque Siyyid Jamalu’d-Din vint dans cette ville, toutes les personnes, de toutes classes et de toutes sortes, semblable à Téhéran et au Shah Abdu’l-Azim, vinrent le voir et attendaient après lui, et combien ils l’écoutèrent dans ses discours. Et depuis tout ce qui a été dit a été dit par Dieu et pour le bien public, chacun profita et fut charmé par ses paroles. Ainsi il fit semer la graine de ces hautes idées dans le sol en jachère des coeurs des hommes, et les gens se réveillèrent et vinrent à leurs raisons. Maintenant tout le monde tient les mêmes vues que je le fais; mais je jure par Dieu le tout-puissant et le Très Elevé, qui est le Créateur de Siyyid Jamalu’d-Din et de toute l’humanité, que personne, à part moi et le Siyyid, furent conscients de cette idée de moi ou de mon intention de tuer le Shah». [72]

Nasiri’d-Din Shah se trouva mort dans un tombeau en dehors de sa capitale, assassiné. Son ministre principal (Sadr-i-Azam), l’Aminu’s-Sultan, sauva immédiatement l’énormité de la situation. La sécurité interne de l’état fut grandement menacée. Le Shah était simplement évanoui, dit-il à son entourage royal, et avec l’aide de quelques proches près de lui, porta le corps au transport, s’assit à côté de lui, et conduisit à pleine vitesse de retour à Téhéran. Une soudaine précaution avait été prise, et le Prince de la Couronne, Muzaffari’d-Din Mirza, résident à Tabriz, avait été informé, les nouvelles de l’assassinat se propageant rapidement. Et le soupçon tomba sur les baha’is. Au Caïre, où le grand enseignant baha’i, le sans-peur et érudit Mirza Abu’l-Fadl de Gulpayan vivait, des bruits (ugly) furent faits par certains membres de la communauté persane, conseillé par un adversaire de longue date - le docteur Mirza Muhammad-Mihdi Khan, le Za’imu’d-Dawlih [73], dont le père avait vu le Bab à Tabriz. Cependant, le consul-général persan au Caire était un homme sage, un modéré, un fonctionnaire courageux. Il conseilla ses collègues d’être patients et d’attendre des nouvelles sérieuses et certaines. Des développements sinistres furent évités, et les accusateurs des baha’is furent confondus.

Mais à Téhéran elle-même, le sang innocent fut versé. Au lendemain de la mort du Shah, Hajibu’d-Dawlih, un courtier brutal qui s’était lui-même convaincu de la culpabilité des baha’is, se rua vers la prison où nombre d’entre eux languissaient. Parmi eux était Mirza Ali-Muhammad que Baha’u’llah avait nommé Varqa (la colombe) - un poète capable, éloquent, constant, serein; et aussi fils de 12 ans, Ruhu’llah. Hajibu’Dawlih éventra l’abdomen de Varqa avec une dague, et puis ensuite se tourna vers le jeune homme pour le tourmenter avec ses flèches et de lui offrir un chemin de fuite. Ruhu’llah rejeta avec mépris l’offre. Ils l’étranglèrent à moitié, le ranimèrent, le raillèrent à se rétracter. Tout ce qu’il désirait était de rejoindre son père, de mourir pour la foi de Baha’u’llah.

Il est intéressant de noter la réaction de la presse britannique aux nouvelles de l’assassinat de Nasiri’d-Din Shah. Le 2 mai, «The Times» déclara qu’un babi avait assassiné le Shah et concluait que le mouvement babi était «une sorte de croisade religieuse contre la corruption du public et des manières privées». Durant les 4 jours suivants, le «Scotsman», le «Manchester Guardian», le «Graphic», le «Spectator», le «Morning Post», le «Pioneer» firent de manière unanime la même allégation. Pour couronner le tout, un journal célèbre, appelé «St Paul» produisit le 16 mai la photo d’un derviche paraissant affolé et débraillé avec le sous titre: «Un babi, l’un de la secte à qui l’assassin du Shah appartient».

Des lettres de Edward Browne apparurent dans le «Times» du 6 mai, et dans le «Daily News» du 12 mai, réfutant ce que la presse avait allégué.

En dehors des écrits d’Edward Browne, il y eut un travail monumental de Lord Curzon, «Persia and the Persian Question» [74], avec son admirable récit de la foi du Bab et de Baha’u’llah, que la presse aurait consulté pour apprendre ce que cette foi était et ce qu’elle représentait. [75]

Baha’u’llah déclare dans Sa Tablette de «Tarazat» que,

«Les journaux sont comme un miroir qui est doté d’ouïe, de vue et de parole; ils sont un phénomène merveilleux et une grande chose; Mais il incombe aux journalistes de cela d’être sanctifiés des préjugés de l’égoïsme et du désir et d’être parés de l’ornement de l’équité et de la justice; ils doivent enquêter sur les choses autant que possible dans le but qu’ils puissent être informés des faits réels et s’engager de la même façon pour l’écriture».

Des écrivains occidentaux furent encore dans la proche décennie du siècle appliquant le terme «babi» aux disciples de Baha’u’llah, et continuèrent à le faire pendant beaucoup d’années, une erreur pour laquelle Edward Browne ne porte pas une petite responsabilité. Mais lorsque certains d’entre eux allèrent jusqu’à appeler Siyyid Jamalu’d-Din, qui était évidemment hostile à la nouvelle foi, «un dirigeant babi», ils suivirent les voies de l’ignorant en Perse qui doublait quiconque était non orthodoxe du terme «babi». Même un érudit aussi méticuleux que le Colonel D.C. Phillott, qui écrivit beaucoup de grammaires bien informées, tomba dans l’erreur. Pas étonnant alors qu’un article tenu dans le «Morning Post» du 11 mai 1896 se référa à Siyyid Jamalu’d-Din comme «l’afghan qui est le chef reconnu des babis».



Chapitre III : Succession au Bab et la position de Subh-i-Azal

«Hasht Bihisht» ou «8ème Paradis» est essentiellement une apologie pour Mirza Yahya. Bien que Mirza Aqa Khan ait été dénommé l’auteur, la main de Shaykh Ahmad-i-Ruhi est très apparente dans sa composition. En certaines occasions, c’est calomnieux. Edward Browne donna un résumé adéquat du principal argument du «Hasht Bihisht», et les accusations qu’il lève contre Baha’u’llah, dans les appendices de sa traduction de «A Traveller’s Narrative». Il est une croyance passée qu’un homme aussi intelligent que Shaykh Ahmad aurait utilisé de tels minces arguments et fait de telles déclarations usées qui peuvent être facilement exposées. Par exemple, les hommes sont nommées comme Lettres du Vivant [76] qui ne pouvaient avoir appartenu à ce groupe, des hommes tels que Mulla Rajab-Aliy-i-Qahir et Siyyid Aliy-i-Arab. Ceux-ci sont listés comme supporters de Subh-i-Azal, prétendus avoir été assassinés par les baha’is. Browne lui-même fait remarquer un nombre d’erreurs de déclarations, ou plutôt de fausses déclarations, et parle des meurtres attribués par l’auteur du «Hasht Bihisht», et par Subh-i-Azal, aux disciples de Baha’u’llah :

«Cela me semble une sorte d’ingratitude même de répéter de telles accusations contre ceux de qui je n’ai moi-même expérimenté que de la gentillesse, et dans la plupart d’entre eux les signes extérieurs de la vertu et la bienveillance désintéressée furent apparentes à un haut degré. Pourtant aucun sentiment de gratitude personnelle ou de camaraderie ne peut justifier l’historien (dont le seul désir devrait être d’examiner et d’assortir toutes déclarations avec une vue d’élucider la vérité) dans la suppression de tout document important qui pourrait projeter un éclairage sur l’objet de son étude. Une telle action serait pire que l’ingratitude; cela serait trahir la vérité. Ces accusations sont vraies ou fausses. Si elles sont vraies (ce que je souhaite ardemment n’être pas le cas), toute nôtre vision des tendances et probables influences de l’enseignement de Behas [sic] doit nécessairement être grandement modifiée, car de quelle utilité sont les paroles les plus nobles et les plus humaines si elles sont associées avec des faits tels qu’il le sont ici prétendus? Si, d’un autre côté, elles sont fausses, une enquête supplémentaire prouvera en conclusion sans aucun doute leur fausseté, et rendra possible que leur ombre assombrisse à l’avenir les pages de l’histoire babie. Dans l’un ou l’autre cas, il est de la plus grande importance qu’elles soient confrontées, et à cette fin, qu’elles soient pleinement déclarées. Dans la mesure où le «Hasht Bihisht» tomba seulement entre mes mains alors que je commençais à écrire cette note, et comme plusieurs des accusations prétendues dans celui-ci contre les béhais [sic] sont nouveaux pour moi, je regrette que je ne puisse à présent offrir quelque preuve importante ou le soutien de leur réfutation». [77]

C’est un fait que trois azalis furent assassinés par quelques baha’is à Akka. Cet acte regrettable apporta une grande tristesse à Baha’u’llah, ajouta aux rigueurs de Son incarcération et évoqua une poignante lamentation de Sa plume. Il écrivit : «Ma captivité ne peut me faire du mal. Ce qui peut Me faire du mal, c’est la conduite de ceux qui M’aiment, qui se réclament de Moi et qui, pourtant, commettent ce qui fait gémir Mon coeur et Ma plume». [78]

Rien ne peut justifier le meurtre. Mais on doit dire que l’un de ces trois azalis était Siyyid Muhammadi-i-Isfahani [79], le tentateur et le génie du mal de Mirza Yahya. Un autre était Aqa-Jan Big, un officier d’artillerie dans l’armée turque, dont les complots à Constantinople menèrent Baha’u’llah à l’exil en 1868. Lorsque le gouvernement turc décida de bannir Baha’u’llah à Akka, et Azal à Chypre, il décréta aussi que 4 baha’is devraient accompagner Azal, et nombre d’azalis devraient être inclus parmi les compagnons de Baha’u’llah (voir page 82). Ce fut comment les azalis vinrent à être à Akka. Ils ne se reposèrent pendant un moment dans la poursuite de leurs desseins. Ils utilisèrent tous les moyens pour dénigrer Baha’u’llah, de mettre sa vie en danger, de jeter le dénigrement sur Ses disciples, de leur faire mal de toutes les manières possibles. Une fois libérés du confinement dans la citadelle, Siyyid Muhammad et Aqa-Jan Big logèrent dans une maison au-dessus de la seconde porte pour garder un poste d’espion. Dès qu’ils découvraient l’arrivée d’un baha’i du monde extérieur, ils se ruaient immédiatement aux autorités avec l’information. Beaucoup de baha’is qui avaient souffert dur et voyagé pendant des mois pour atteindre Akka, furent ainsi contrecarrés et privés de la bonté qu’il cherchait avec ardeur. Baha’u’llah, d’un autre côté, conseilla constamment à Son peuple de cesser la vengeance, de chasser toutes pensées de revanche. Il envoya même à Beyrouth un baha’i arabe qui fut enclin à faire demi-tour. Mais comme au moment où deux babis, fou de douleur, attentèrent à la vie de Nasiri’d-Din Shah en 1852, 7 baha’is, grandement éprouvés et conduits au désespoir, choisir de ne pas tenir compte de l’injonction de Baha’u’llah et à la tombée de la nuit, tuèrent Siyyid Muhammad et Aqa-Jan Big et Mirza Rida-Quli. Un tohu-bohu brisa la liberté dans la foulée de cet acte ignoble, et Baha’u’llah souffrit douloureusement.

Mirza Rida-Quli’y-i-Tabrishi, le troisième azali tué à Akka, était un beau-frère de Subh-i-Azal. Lui et son frère, Mirza Nasru’llah, étaient dans le service de la légation francaise à Téhéran. Vers la fin de la période d’Andrinople, leur soeur, Badri-Jan, fuit son mari, Mirza Yahya, et prit refuge dans la maison où Baha’u’llah résidait. Aucun (amount) de persuasion ne pouvait la persuader à retourner au domicile de son mari. Il devint inévitable d’appeler ses frères de Téhéran de la prendre en Perse. Mirza Rida-Quli, Mirza Nasru’llah, son fils Mirza Fadlu’llah et leur serviteur Aqa Azim-i-Tafrishhi atteignirent Andrinople, à une époque où les intrigues dans Constantinople commençaient à porter leurs fruits. Mirza Nasru’llah mourut dans une (chest complaint) à Andrinople. L’auteur du «Hasht Bihisht», comme d’habitude, fit la déclaration (bald) que les baha’is l’avaient empoisonné, mais ne donna aucune preuve. Pourquoi ils l’auraient fait ainsi reste obscur.

Badri-Jan lui envoya deux filles pour la ramener à leur père. Quelques années plus tard, la plus âgée se maria à Shaykh Ahmad-i-Ruhi, et la plus jeune à Mirza Aqa Khan. Badri-Jan, son frère restant, son neveu, et Aqa Azim furent inclus dans la bande d’exilés qui accompagnèrent Baha’u’llah, et Lui servirent fidèlement. Badri-Jan et son frère brisèrent de manière répétée leur parole à Baha’u’llah. Finalement Mirza Rida-Quli jeta son dévolu avec Siyyid Muhammad et Aqa-Jan Big. Ce fut comment ils vinrent à être assassinés.

Edward Browne avait une large connaissance de cet épisode horrible à Akka lorsqu’il était en train de préparer « A Traveller’s narrative» pour la presse. Mais (what of other) de meurtre? Nous reviendrons plus tard à eux. Un assemblage de documentation non vérifiée fait une histoire pauvre. Il faut reconnaître que ce n’était pas facile pour edward Browne, sous les circonstances qui prévalaient, d’essayer de tester la véracité des déclarations vicieuses faites par l’auteur du «Hasht Bihisht». Cependant, le fait non-résolu et tragique qu’Edward Browne était lui-même convaincu que Mirza Yahya, Subh-i-Azal, était le successeur légitime du Bab, désigné spécifiquement à ce rang par le prophète martyre Lui-même. C’est ce qu’il écrit dans cette interrogation cruciale :

«A mon avis, il est prouvé au-dessus de tout doute que le Bab à la fin de sa mort le choisit comme successeur. [80]

Existait-il un document spécifique écrit par le Bab, nommant de manière explicite Mirza Yahya comme Son successeur? Non, il n’y en avait pas, et un tel document n’a jamais existé. Edouard Browne, impatient d’apprendre tout ce qu’il pouvait au sujet de Mirza Yahya, écrivit à deux fonctionnaires britanniques à Chypre: Monsieur C.D. Cobham, préfet de police à Larnaca et le capitaine Young, préfet de police à Famagouste. Ce dernier rendit visite à Subh-i-Azal le jour après avoir reçu la lettre d’Edouard Browne. Des propres mots de Browne :

«Il réussit si bien en gagnant la confiance de Subh-i-Azal [sic] qu’avec la première lettre (datée du 28 juillet 1889), il fut capable d’expédier un manuscrit de l’un des ouvrages du Bab, dont, aussi loin que je connaisse, aucune copie n’avait auparavant atteint l’Europe. Par l’intermédiaire du capitaine Young, je fut aussi capable d’adresser directement des lettres à Subh-i-Azal contenant des questions sur des sujets nombreux en lien avec l’histoire, la doctrine et la littérature des babis, de toutes (of which) lettres, je reçu des réponses complètes et courtoises» [81]

Le manuscrit mentionné par Browne était une tablette du Bab, sur laquelle toute l’affaire de la succession azalie repose. Une référence à ce document apparut tout d’abord en octobre 1889 du «Journal of the Royal Asiatic Society». Browne écrit :

«...le Capitaine Young réussit à obtenir de Subh-i-Ezel... un document d’une grande importance historique, c’est-à-dire le désignation de Subh-i-Ezl par le Bab comme son successeur. Cela est, je crois, copié directement de l’original en possession de Subh-i-Ezel. Comme c’est trop précieux pour être oublié..., j’adjoins le texte et la traduction.

Puis Browne continue de dire :

«Le document duquel le texte ci-dessus est pris, est approuvé par le capitaine Young comme suit : «copie de la désignation de Subh-i-Ezel comme le successeur du Bab, original écrit par le Bab»... Ce document nous fournit les raisons sur lesquelles les revendications de Subh-i-Ezel d’être le vice-régent du Bab sont basées». [82]

Puis, Edouard Browne publia un fac-similé du document de l’écriture de Mirza Yahya qu’il avait reçu du capitaine Young, dans les appendices (iv, no.2, donnant page 426) à sa traduction de la «New History of the Bab (1893) avec de légères variantes dans la traduction.

La traduction offerte ici par le présent auteur est basée fondamentalement sur les versions de Browne :

«Dieu est le Plus-Grand avec la plus extrême Grandeur. C’est une lettre de la présence de Dieu, le Souverain Protecteur, Celui qui subsiste par Lui-Même; à Dieu, Le Souverain Protecteur, Celui qui subsiste par Lui-Même.

Dis : «Tout vient de Dieu». Dis : «Tout retourne à Dieu». C’est une lettre de Ali avant Nabil [83], le Souvenir de Dieu dans les mondes; sur lui dont le nom équivaut au nom de l’Unique [84], le Souvenir de Dieu dans les mondes. Dis : «En vérité tout provient du Point du Bayan [85]. O Nom de l’Unique, préserve ce qui a été révélé dans le Bayan et ce qui a été ordonné; car en vérité (you are) un Grand Chemin de vérité».

L’original de la tablette, dite avoir été écrite par le Bab, fut montré par Browne lorsque, comme nous l’observerons plus tard, il rendit visite à Chypre. [86] La question n’est pas si cette tablette est authentique ou non. [87] Le point est que nulle part dans ce document, il est question de succession.

Par conséquent, les baha’is n’ayant jamais questionné le fait qu’immédiatement après la mort du Bab, la direction, même si elle était nominale, fut accordée à Mirza Yahya. Il était « le chef reconnu de la communauté babie». [88] Il était l’un des Miroirs [89] de la Dispensation babie. Mais au-dessus et au-delà de tout argument et de toute considération se trouvent deux faits suprêmes: les injonctions impressionnantes du Bab concernant «Celui que Dieu rendra manifeste» et le comportement déconcertant de Subh-i-Azal à travers les années de transition.

Le Bab avait rendu clair sans équivoque que le but premier de Sa mission était d’annoncer l’avènement de «Celui que Dieu rendra manifeste». Le mérite de tout homme et de toute chose, comprenant Son propre livre, le Bayan, un livre que Baha’u’llah caractérise comme le «Livre Mère», Il avait fait dépendant de l’approbation par la Manifestation de Dieu de Celui qui doit venir après Lui. «Le Bayan et quiconque y est mentionné», Il a écrit, «gravite autour de la parole de celui que Dieu rendra manifeste»... [90]. «Mille lectures attentives du Bayan», avait-il déclaré, «ne peuvent égaler la lecture attentive d’un seul verset qui sera révélé par «celui que Dieu rendra manifeste». [91] Se référant à Lui-même, Il avait dit qu’Il était «une bague au doigt de Celui que Dieu rendra manifeste», bague qu’il «tourne comme il lui plaît, pour ce qu’il lui plaît, et de la manière qu’il lui plaît». [92] Il avait donné un avertissement important à Ses disciples d’être vigilants de peur d’être privés eux-mêmes de reconnaître cette «Pérennité de Dieu», ce «Maître omnipotent», cette «Existence de l’existence», la «Lumière pourpre qui baigne toutes choses», le «Seigneur du visible et de l’invisible», ce «seul but de toutes les révélations antérieures, y compris la révélation du Qa’im lui-même». [93] [94] En fait, tel était le poids de Son exhortation qu’Il dit de Siyyid Yahya de Darab, nommé Vahid, l’un des plus remarquables de Ses disciples, un homme d’une vaste érudition et important:

«Par la droiture de celui dont le pouvoir fait germer la graine et qui insuffle en toutes choses l’esprit de vie, si je devais être assuré qu’au jour de sa manifestation tu le renierais, je te désavouerais sans hésitation et je répudierais ta foi... Si, d’autre part, on me disait qu’un chrétien qui n’a pas juré fidélité à ma foi croira en Lui, celui-là je le considérerais comme la prunelle de Mes yeux». [95]

«Le premier serviteur à croire en Lui» [96], le Bab l’avait nommé Lui-même. Tout le livre, le Bayan, et un hymne continu, incessant de louange et d’adoration, de soumission et de glorification de «Celui que Dieu rendra manifeste».

Comment agit Mirza Yahya, Subh-Azal, «le successeur du Bab», lorsque Son Maître fut mis à mort, lorsque presque tous les disciples du Bab étaient tombés? Il fuit la capitale. Il sortit dans la campagne avec un déguisement. Dans un récit qu’il écrivit en 1889, en réponse aux questions de Browne, Mirza Yahya admis sa fuite, bine que Téhéran était sa demeure. Il déclara que le Bab avait dit: Azal se préservait lui-même». Browne publia ce récit (joyeusement) dans les appendices de sa traduction de la «New History of the Bab». Très heureusement en fait fut qu’Edouard Browne mis en impression ce récit par Mirza Yahya, à la fois dans l’original persan et dans la traduction en anglais, car c’est une preuve incontestable de la stature de Subh-i-Azal. Il est étrange que Browne ait fait grand cas. Dans l’introduction du livre susmentionné, il dit ceci à ce sujet:

«Sur l’importance d’un tel récit venant d’une telle source, il n’est pas nécessaire de s’arrêter : c’est presque comme si nous avions un récit des tout débuts de l’Islam dits par Ali ibn Abi Talib». [97] Ce document si précieux mériterais une publication, sera questionné, je crois, par quiconque». [98]

Qu’est ce que ce document, ainsi panygérique, ajoute à nôtre connaissance du début de la foi du Bab et de ses fortunes? C’est là-bas en caractère pour tout lecteur impartial de juger; Ceux dont la langue maternelle est le persan, et ceux qui sont bien familiarisés avec cette langue, trouveront particulièrement révélateur de lire la composition de Subh-i-Azal. Il écrivit beaucoup, et le British Museum a des volumes de ses écrits en manuscrits. Ils sont disponibles



Chapitre IV : La communauté babie dans la période de transition

Après le martyre du Bab, les personnes qui portaient Son Nom étaient complètement démoralisées. Non seulement le Bab avait rencontré une mort cruelle, mais ceux aussi qui étaient remarquables parmi Ses disciples avaient, à quelques exceptions, péri. Mulla Husayn, le premier à croire en Lui; Quddus, l’un qui avait la primauté dans la compagnie de Ses 18 disciples - Les lettres du Vivant; le grand Vahid qui, envoyé par Muhammad Shah pour examiner les revendications du Bab, Lui avait donné son obéissance sans réserve; Mulla Muhammad-Ali de Zanjan, nommé Hujjat (La Preuve), qui même avant à sa conversion à la nouvelle foi, avait confondu les rangs des opposants, et avait gagné des signes favorables du Shah; Haji Mirza Siyyid Ali, l’oncle qui avait agit comme le père du Bab durant Ses tendres années d’orphelinat; et une foule d’autres également héroïques et dévoués, étaient tombés proie aux haines (blazing). Tahirih, la langue d’argent, une poétesse intrépide de Qazvin, l’une des Lettres du Vivant (la seule d’entre elles qui n’est jamais vu le Bab en personne, et qui avait cru en Lui de loin), était maintenue en captivité. Baha’u’llah était allé en Iraq en pèlerinage dans les villes saintes là-bas.

La communauté du Bab, harassée, traquée et chagrinée, était en grand danger en succombant aux forces de nihilisme imprudent dans ses propres rangs. Un petit nombre de babis avaient pris l’attitude qu’aucune loi, humaine ou divine, n’était (any longer) relier à eux. Beaucoup d’entre eux sentaient que leur foi incandescente, leur loyauté inébranlable à la mémoire de leur Maître martyre, leur total dévouement à la vérité d’une nouvelle théophanie les avaient libérés des griffes de la loi. Certaines des accusations amenées contre eux par leurs adversaires avaient sonné (basis) en fait. Confrontés avec un avenir entièrement morne, leur vision fut abaissée et leur sens des valeurs déformées.

C’était seulement naturel, dans les circonstances d’espoir frustré et de douleur montante, et en vue de la promesse claire et énergique donnés à eux par le Bab, en regard de l’avènement proche de «Celui que Dieu rendra manifeste», que nombre d’entre eux durent presque faire un pas en avant dans un état d’auto-hypnotisme, de revendiquer être Celui pour (whose sake) le Bab avait joyeusement versé Son sang, de proclamer qu’ils étaient venus pour sauver une communauté étourdie par l’adversité des abysses du désespoir et de la dégradation. Une nouvelle fois, il était naturel qu’ils puisent trouver des adhérents, que certains se rallieraient avec joie autour d’eux, car c’était une main guide, un sage conseiller dont les babis avaient désespérément besoin. A peine quelques uns de ces «Manifestations de Dieu» auto nommées étaient des hommes de ruse, d’avidité ou d’ambition. Alors que les tensions augmentaient, leur nombre s’éleva au nombre élevé de 25. L’un d’entre eux était un indien nommé Siyyid Basir, un homme d’un courage sans bornes et zélé, qui finalement rencontra la mort comme martyre. Un prince obstiné de la maison de Kadjar s’infligea des tortures atroces sur lui auxquelles il succomba. Un autre était Mirza Asadu’llah de Khuy, que le Bab avait nommé Dayyan [99], et connu comme la «troisième Lettre à croire en Celui que Dieu rendra manifeste». Et même, le Bab s’était référé à lui comme le dépositaire de la vérité et de la connaissance de Dieu.

Au moment où Baha’u’llah avait quitté Bagdad pour résider dans les montagnes du nord, Dayyan approcha de Mirza Yahya et fut grandement déçu. Puis ce fut qu’il avanca la revendication de son propre chef, à l’appui de quoi il écrivit un traité et envoya une copie à Mirza Yahya. La réponse de Subh-i-Azal fut de le condamner à mort. Il écrivit un livre qu’il appela «Mustayqiz» [100] (l’endormi réveillé) pour dénoncer Dayyan et Siyyid Ibrahim-i-Khalil, un autre important babi, qui s’était aussi détourné de lui. Dayyan fut fustigé comme «Abu’sh-Shurur - le Père des iniquités. Browne écrit de cette accusation :

«Subh-i-Azal... non seulement l’insulte dans le langage le plus grossier, mais il exprime sa surprise que ses adhérents « restent silencieux à leurs places et ne transperce pas avec leurs lances», ou «ne déchire ses intestins avec leurs mains». [101]

Lorsque Baha’u’llah revint à Bagdad, Dayyan Le rencontra et renonça à sa revendication. Mais la sentence de mort prononcée par Subh-i-Azal fut exécutée par son serviteur, Mirza Muhamad-i-Mazindarani. Mirza Ali-Akbar, un cousin du Bab, qui était dévoué à Dayyan, fut aussi tué. L’auteur du «Hasht Bihisht» déclare que l’assassin mazindarani était un serviteur de Baha’u’llah, et que Dayyan fut éliminé par Ses ordres. En dehors de la preuve du «Mustayqiz» qui fixe la culpabilité, nous avons le curieux témoignage d’un tract attribué à la soeur de Subh-i-Azal. Dans un effort de lui faire voir combien intenable était la position de Mirza Yahya, Abdu’l-Baha lui écrivit une longue lettre, dans laquelle il s’adressa à elle comme «O ma tante adorée». Le tract susmentionné est sa réponse supposée à la tablette d’Abdu’l-Baha. «Risali’y-Ammih - le traité de la tante - lorsqu’il vint à être connu, est une apologie de Subh-i-Azal. Aucune tentative n’est faite d’annuler sa responsabilité pour la mort de Dayyan. Au contraire, elel est affirmé et justifiée pour les raisons que Dayyan était «le père des iniquités».

Une autre demandeur à la station de «Celui que Dieu rendra manifeste» était Mulla Muhammad-i-Zarandi, surnommé plus tard Nabil-i-Azam. Mais en un court instant, il vit la gravité de son aberration, alla à Baha’u’llah pour demander pardon, et devint le premier historien et chroniqueur du Ministère du Bab et de Baha’u’llah.

Où était Mirza Yahya, Subh-i-Azal, «le successeur du Bab», durant toute cette période de confusion déroutante? Que fit-il pour protéger la foi et les personnes si complètement à la dérive? Rien du tout. Il était ou bien caché ou sortait lourdement déguisé. Il n’y a aucune parcelle de preuve de quelque tentative de sa part de réhabiliter la communauté babie. Et même si il s’était exercé lui-même à quelque action constructive, son inaptitude était complètement évidente, depuis que les babis étaient en train de sombrer et couler vite.

Lorsque (comme mentionné plus tôt) en août 1852, deux jeunes babis, fou de douleur, firent une tentative manquée sur la vie de Nasiri’d-Din Shah, et plongèrent leurs compatriotes dans un holocauste [102], ce fut Baha’u’llah Qui calmement se dirigea en direction du camp du souverain et affronta la furie d’un peuple choqué par l’outrage, et ce fut Subh-i-Azal qui fuit dans la terreur. C’est vrai qu’il était jeune, mais beaucoup plus jeune était Abdu’l-Baha lorsque Son Père alla dans les montagnes du Kurdistan et de lourdes responsabilités échurent sur Ses épaules. Lorsqu’enfin, dans la relative sécurité des royaumes turcs, Subh-i-Azal eût recours à l’action, ce fut pour bloquer les efforts de cicatrisation de Son frère. Titillé et dirigé par Siyyid Muhammad-i-Isfahan, il prit un tournant qui pourrait seulement l’amener à sa propre ruine.

Les rangs épouvantablement dépréciés et décimés des disciples du Bab avaient besoin d’une main ferme pour les réunir ensemble, de leur montrer le but de leur foi, de recréer leurs vies. Comment mal informé et mal interprété est ce commentaire d’Edouard Browne sur l’attitude et le comportement de Subh-i-Azal:

«Une telle fermeté de Subh-i-Ezel, [sic] une âme pacifique, contemplative et douce, entièrement dédiée à la mémoire de son bien-aimé Maître, ne portant peu d’attention pour l’autorité, et incapable de (self-assertion), semble avoir manquée complètement. Même pendant qu’il était à Bagdad, il vécu une vie de presque complète solitude, laissant la direction des affaires dans les mains de son demi-frère Baha’u’llah [103][sic], un homme beaucoup plus résolu et de caractère ambitieux, qui ainsi progressivement devint la figure proéminente et l’esprit en marche de la secte. Pendant un temps considérable, Baha’u’llah continua à faire tout ce qu’il fit au nom et de manière ostensible par les instructions de Subh-i-Ezel; mais après un moment, bien que la date précise soit encore incertaine, l’idée semble avoir pénétré son esprit qu’il puisse aussi bien devenir finalement, comme il l’était déjà virtuellement, le Pontife de l’Eglise dont il contrôlait les destinées». [104]

Cette déclaration ne consacre pas un examen de près. Si le Bab avait fournit un mandat sur Subh-i-Azal, et l’avait de manière explicite désigné être Son Successeur, alors qu’aurait-il exigé de Lui? Serait-ce de quitter la communauté babie de ses propres (devices) lorsqu’elle était harcelée en toute illégalité, obsédée avec des notions sauvages, déchirée avec des combats de faction? Même le livre désigné pour exalter Subh-i-Azal, le «Nuqtatu’l-Kaf» auquel Edouard Browne accorda une grande signification, et que nous aurons à examiner plus tard dans les détails, porte témoignage de la condition désorientée de la communauté babie. Le Chef de la Foi a à porter attention pour cela.

Edouard Browne a certainement oublié certains faits dans cette déclaration. Il est connu que les baha’is célèbrent une fête en avril, appelé par eux la plus grande de toutes les fêtes, qui marqua le départ de Baha’u’llah de Bagdad en 1863 et la Déclaration de Sa mission. IL fut aussi connu que Baha’u’llah révéla le Kitab-i-Iqan (Le Livre de la Certitude) à Bagdad en 1862. [105] Etait-ce livre inimitable donné au monde sur l’ordre de Mirza Yahya et en son nom? Sont-ce «Les 7 Vallées» et «Les Paroles cachées» composées à Bagdad en premier lieu et selon les directions de Subh-i-Azal? Dont la célébrité fut qu’elles soient propagées en long et en large? Qui était celui que le gouvernement d’Iran était si impatient, si insistant d’avoir déplacé des abords de ses territoires dans un coin éloigné de l’Empire Ottoman? Contre Qui les dénonciations des prêtres shiites d’Iraq et d’Iran furent-elles dirigées de manières si bruyantes? Dont la destruction était qu’ils (encompassing?) Pour Qui le déplacement de Bagdad furent la pression exercée à toujours croissante sur le gouvernement de Nasiri’d-Din Shah? Ce fut Baha’u’llah, non Subh-i-Azal.

Un document [106] obtenu par Monsieur A.L.M. Nicolas, le Premier Drogman de la Légation française à Téhéran, un traducteur assidu des ouvrages du Bab, l’auteur d’un livre sur Sa vie et sur Sa Mission [107] et un homme fidèlement dévoué à Sa mémoire impérissable - un document qui fut publié quelques années plus tard par Edouard Browne lui-même [108] rendra claire de manière incontestable Qui était calomnié et dont le bannissement fut demandé par le ministre étranger persan. Ce document est une lettre daté du 10 mai 1862, écrite par Mirza Sa’id Khan, le Mu’taminu’l-Mulk, le Ministre étranger de Perse à Haji Mirza Husayn Khan, le Mushiriru’d-Dawlih, l’ambassadeur de Perse à Istanbul. La personne nommée était Baha’u’llah. Subh-i-Azal ne fut nulle part dans le tableau.

Et se référant aux tentatives faites pour extirper les babis, Mirza Sa’id Khan dit :

«Mais par chance, et à travers la politique mal considérée d’anciens fonctionnaires, l’un d’entre eux, pour mémoire Mirza Husayn Ali de Nur, obtint la libération de la prison de Anbar et la permission de résider dans le voisinage des tombeaux... où il décéda. Depuis ce temps jusqu’à aujourd’hui, comme Vôtre Excellence est consciente, il est à Bagdad, et n’a à aucun moment cessé de corrompre secrètement et d’égarer des personnes idiotes et des faibles ignorants». [109]

Ce fut Baha’u’llah Qui fut exilé de Bagdad à Constantinople, de Constantinople à Andrinople.

Et le point central est ceci : Baha’u’llah n’avança jamais quelque revendication sous quelque déguisement qu’Il était le successeur au Bab. Ce qu’Il proclama aux babis, et plus tard au monde entier, était le fait suprême qu’Il était Celui que l’avènement du Bab avait annoncé - Celui Que Dieu rendra manifeste, ainsi désigné par le Bab - le Rédempteur des Jours Derniers promis à l’homme dans tous ses Ecrits. Par conséquent, l’observation d’Edouard Browne que de temps à autre, «l’idée semble avoir pénétré son esprit qu’il puisse aussi bien devenir finalement, comme il l’était déjà de manière virtuelle, le pontife de l’Eglise dont il contrôle les destinées». Il avait simplement déclaré qu’Il était la Manifestation de Dieu - Son vice-régent sur cette terre.

Cette remarque ultérieure de Browne dans la même introduction à la «New History of the Bab» est encore une autre preuve qu’il avait perdu de vue la vraie nature des évènements qu’il avait explorés :

«Maintenant, en admettant tout à coup que Beha [sic] ait le droit d’assumer la position de suprématie de tout, il ne peut être question que ces changements soient bénéfiques et salutaires. La doctrine originelle du Bab, fascinante comme c’est aux persans d’un certain tempérament, fut entièrement inapte pour le volume de l’humanité, et ne pourra jamais de quelque manière que ce soit prendre quelque racine que ce soit en dehors de la Perse». [110]

Le point crucial de cet argument est ceci, que Baha’u’llah attaqua en altérant et en adaptant les enseignements du Bab afin de les rendre plus acceptables au reste du monde, qui ne peuvent être conservés, car Baha’u’llah n’était pas un réformateur dans la Dispensation babie, mais une Manifestation indépendante de Dieu.

Browne écrit de Baha’u’llah comme «celui qui est l’objet d’une dévotion et d’un amour que les Rois pourraient lui envier et dont les empereurs aspireraient en vain!». [111] Lorsqu’il visita Akka, il vit que Baha’u’llah était entouré de disciples dévoués. Il certifie, qu’en dehors de sa famille, Subh-i-Azal était presque seul à Famagouste. Il admit qu’à Andrinople, Subh-i-Azal fut laissé avec presque personne pour le soutenir. En Perse, il y avait nombre qui le considéraient comme le successeur du Bab. Mais, comme nous le verrons plus tard, lorsque cet homme auquel ils portaient allégeance mourut, pas un seul d’entre eux n’était à Chypre pour lui donner un enterrement en relation avec la loi de la foi babie. Il mourut abandonné.

Cependant, la défection de Mirza Yahya, Subh-i-Azal, des mots du Gardien de la Foi Baha’ie, «rendit perplexes et confus les amis et les supporters de Baha’u’llah, et endommagea sérieusement le prestige de la foi aux yeux de ses admirateurs occidentaux». [112]. L’un de ceux-là fut Edouard Granville Browne.



Chapitre V : La visite d’Edouard Browne à Chypre et à Akka

Dans ses papiers qui apparurent dans le «Journal of the Royal Asiatic Society» pour l’année 1889 [113]. Edouard Browne semblait exprimer l’opinion que si Baha’u’llah était en fait «Celui que Dieu rendra manifeste», il était nommé pour supplanter Subh-i-Azal. Au cours des années suivantes, son approche du problème subit un changement notable, amplement prouvé par son introduction au «New History of the Bab». Durant ces années, il avait été en correspondance avec Mirza Yahya et avec Shaykh Ahmad-i-Ruhi. Nous revenons à présent à la propre histoire de Browne.

Une référence fut faite précédemment (page 17) d’une lettre de Edouard Browne au père de l’auteur actuel. Elle fut écrite de Newcastle-on-Tyne, datée du Ier janvier 1889. Après avoir fait des enquêtes étendues et très pertinentes au sujet de la vie du Bab et des premiers jours de la foi babie, Browne écrit : [114]

«Je suis très impatient d’obtenir un récit aussi exact que possible de tous les détails liés avec le mouvement babi, car à mes yeux sa totalité semble l’un des évènements les plus intéressants et les plus importants que ce soit passé depuis l’essor du christianisme et de l’Islamisme. - et je sens qu’il est de mon devoir, autant que mon plaisir, d’essayer [sic] aussi loin que cela se trouve possible, d’essayer [sic] d’amener le sujet à l’attention de mes contemporains: qu’ils puissent la considérer - avec une opinion de cela, j’ai promis de donner un récit de ceci à Cambridge le prochain trimestre, et aussi plus tard dans l’année qui s’écoule - je suis vraiment désolé que je ne puisse aller à Akka en ce moment, mais j’ai l’intention d’aller là-bas à la première opportunité; peut-être en été, bien que ce soit une mauvaise période, je crois. Ne pensez-vous pas qu’il me soit permis de voir Beha [115] si je vais là-bas? En tout cas, je pourrais voir Abbas Effendi - En tout cas je me sens investi d’aller là-bas, car je ne peux me reposer tant que je n’ai pas examiné le sujet en profondeur... Je souhaite beaucoup que pendant que je serais en Perse, je puisse avoir vu quelqu’un qui aura vu le Bab ou conversé avec Lui... si vous pouvez m’aider à réunir quelque information plus détaillée sur ces sujets, je vous en serais très reconnaissant, et je suis sur que vous voudriez faire un travail très précieux, et un qui deviendra de plus en plus difficile chaque année - Car supposons que quelqu’un puisse nous dire davantage à propos de l’enfance et de la prime jeunesse du Christ, par exemple, combien je serais heureux de la connaître. A présent, il est impossible d’en découvrir plus, mais dans le cas du Bab, c’est possible, et je sens qu’à présent il soit possible que cela puisse être négligé, et certains jours, lorsque le babisme deviendra peut-être la religion nationale de Perse, et que beaucoup d’hommes en connaîtront davantage de Son fondateur, cela sera impossible - Méritons les remerciements de la postérité, et fournissons contre ce jour à présent-». [116]

Comme mentionné plus tôt, Edouard Browne rencontra Haji Mirza Haydar-Ali pendant une heure ou deux à Isfahan. Il enquête, dans cette lettre, à son sujet, et ce qu’il écrit est un autre témoignage de l’étendue des efforts de ce redoutable enseignant baha’i et le charme de sa personne :

«... avez-vous vu Haji Mirza Hyder [sic] Ali que j’ai rencontré à Isfahan? j’ai entendu la dernière fois que j’étais à Téhéran qu’il était parti à Shiraz - Si vous le voyez, merci de me rappeler à lui le plus amicalement, et dire combien beaucoup j’ai regretté de ne pas le voir à nouveau, car j’ai entendu de mon retour à Yazd qu’il était alors à Téhéran, et que je devrais le voir là-bas, et à mon arrivée là-bas, à ma grande déception qu’il venait juste de partir pour Isfahan et Shiraz, et qu’en fait il avait été à Qum lorsqu’il j’y étais».

Le père du présent auteur aida Browne à aller à Akka et d’atteindre la présence de Baha’u’llah. Mais avant de visiter Akka, Browne alla à Chypre pour rencontrer Subh-i-Azal. Il atterrit à Larnaca le 19 mars 1890. De là, il arriva à Famagouste où Subh-i-Azal résidait. Les autorités britanniques là-bas avaient fait les arrangements nécessaires pour Browne. En compagnie du capitaine Young, préfet de police à Famagouste, il rendit visite à Mirza Yahya.

«... Nous montâmes dans une pièce au-dessus, [écrit-il] où un vieil homme vénérable et semblant bienveillant d’environ 60 ans, quelque peu sous la taille moyenne, avec un grand front sur lequel les traces d’attention et d’anxiété étaient apparentes, des yeux bleus clairs inquisiteurs, et une longue barbe grise, se leva et s’avança pour nous rencontrer. Devant cet air doux et digne, je m’inclinais involontairement moi-même avec un respect non feint; car au moins mon désir longtemps chéri était exaucé, et je me trouvais face à face avec Mirza Yahya Subh-i-Ezel [sic] (Le Matin d’Eternité», le successeur désigné du Bab, le 4ème «Lettre» de la Première Unité». [117]

En se référant à Subh-i-Azal comme la 4ème «Lettre» de la «Première Unité», Browne signifie manifestement qu’il était l’une des «Lettres du Vivant». Mais Mirza Yahya n’appartenait pas et ne pouvait appartenir à ce premier groupe des disciples du Bab, chacun d’entre eux sont connus par un nom, et chacun d’entre eux à la seule exception de Tahereh (Qurratu’l-Ayn), voyagèrent à Shiraz dans leur quête de rencontrer le Bab en personne et de Le reconnaître comme le «Seigneur de l’Age». Mirza Yahya ne rencontra jamais le Bab. En fait le Bab donna une injonction sur Mulla Husayn, le premier à croire en Lui, de ne divulguer à quiconque qu’il avait atteint la fin de sa quête, et que d’autres doivent spontanément et sans y avoir été invité Le chercher et Le trouver.

Ailleurs, Browne déclare que le Bab Lui-même était le Premier dans la hiérarchie de l’Eglise babie. Proche de Lui se trouvait Quddus (la 18ème des «Lettres du Vivant») qui avait la primauté dans cette compagnie), le troisième étant Mulla Husayn, et le 4ème Mirza Yahya. Le Bab souffrit le martyre, et Quddus et Mulla Husayn ayant déjà rencontré le même sort, Mirza Yahya bougea au sommet et «devint le chef reconnu de la secte». [118] C’est une construction fantaisiste qui ne produit aucune relation au fait réel.

Durant la quinzaine que je passais à Famagouste [dit Browne], j’ai rendu visite à Subh-i-Azal tous les jours, restant avec lui comme une règle de 2 ou 3 heures de l’après-midi jusqu’au coucher du soleil. Un manque d’espace m’interdit de décrire en détail et dans un ordre consécutif les conversations qui eurent lieu en ces occasions. Un livre de notes et la plume en main, je m’assis devant lui jour après jour; et chaque soir, je retournais à Varoshia [119] avec un riche approvisionnement de nouveaux faits, la plupart d’entre eux seront trouvés enregistrés dans les notes dans lesquelles je me suis efforcé d’illustrer ou de vérifier les déclarations avancées dans les pages suivantes». [120]

Le 5 avril, Edouard Browne embarqua pour Beyrouth. Le père du présent auteur avait prévenu un cousin à Beyrouth du désir de Browne de visiter Akka. Ce parent, un Afnan, (c’est un membre de la famille du Bab) était marié à la fille de Baha’u’llah. Browne se réfère à lui dans son introduction à « A Traveller’s Narrative» comme «l’agent babi à Beyrouth». Dans la même introduction, il relate comment il atteignit Akka, et comment il fut emmené au Manoir de Bahji, un peu à l’extérieur de Akka, où Baha’u’llah résidait.

Il y a en la possession du présent auteur une tablette adressée à son père, dans la quelle Baha’u’llah mentionne Edouard Browne, bien que non par son nom. De tout ce que je connaisse, c’est la seule Tablette de Baha’u’llah dans laquelle il y a une référence à Edward Browne. [121] Ici est le passage suivant :

Vôtre lettre fut envoyé au Seuil Suprême par un afnan sur laquelle soit Ma gloire. Le jeune mentionné atteignit en cela Nôtre présence. Bien que cet Opprimé n’avait pas fréquenté pendant nombre d’années passées les personnes de pays étrangers, Nous le recevâmes en plusieurs occasions. Des présages de sincérité pouvaient être discernés sur sn visage. Nous implorons Dieu de l’aider dans de telles entreprises qui conduirait à l’effacement de la discorde et la promotion de l’amélioration du monde. Il est Celui qui entend, Celui qui répond. Afnan écrira et donnera des détails.

Aussi en possession du présent auteur est la lettre que Siyyid Ali Afnan écrivit en cette occasion. Son récit diffère de Browne sur 1 ou deux points. Browne cite qu’il voyagea de Beyrouth à Akka par voie de terre en compagnie de Eyres, le vice-consul britannique, là où Haji Siiyyid Ali déclare qu’il vint par mer. Oublié par Afnan en écrivant «Bahr» (mer) au lieu de «Barr» (terre), pourrait aisément compter pour cela. Cependant, il y a des détails mineurs. Afnan enregistre que lorsque Browne atteignit Akka, Baha’u’llah était à Haïfa, et qu’Il retourna à Bahji le jour suivant. Cela explique pourquoi Browne reçu l’hospitalité pour une nuit à Akka dans la maison d’un baha’i, avant d’être conduit au manoir de Bahji. [122]

«Ainsi ici à Behje [sic], je fus installé comme invité [écrit-il] au beau milieu de tous les récits de ce babisme le plus noble et le plus saint; et ici, j’ai passé 5 jours très mémorables durant lesquels j’ai bénéficié d’opportunités sans parallèle et inespérées d’avoir des relations avec ceux qui sont les sources de ce puissant et merveilleux esprit qui travaille avec une force invisible mais à jamais croissante pour la transformation et le réveil d’un peuple qui s’assoupit dans le sommeil comme dans la mort. C’était en vérité une expérience étrange et émouvante, mais en quoi je désespère de faire comprendre (any save) l’impression les plus piteuses. Je pourrais, en fait, m’efforcer de décrire en plus grands détails les visages et les formes qui m’entouraient, la conversation à laquelle je fus privilégié d’écouter, la lecture solennelle et mélodieuse des livres sacrés, le sentiment général d’harmonie et de joie qui envahissait la place, et les jardins ombragés parfumés où dans l’après-midi, nous allions parfois; mais tout ceci n’était rien en comparaison avec l’atmosphère spirituelle avec laquelle j’étais enveloppé... L’esprit qui envahissait les babis est tel que cela ne peux à peine manquer d’affecter très puissamment tous sujets à son influence. Cela pourra épouvanter ou attirer; cela ne peut-être ignoré ou laisser indifférent. Laissons ceux qui n’ont pas vu me trouver incrédule si ils veulent; mais, devrait cet esprit se révéler une fois à eux-mêmes, ils expérimenteront une émotion qu’ils ne sont pas près d’oublier». [123]

Siyyid Ali Afnan corroborait dans sa lettre de la déclaration de Browne que des livres furent présentés à lui. Browne nomme deux livres : une copie manuscrite du Kitab-i-Iqan (Le Livre de la Certitude) de l’écriture de Zaynu’l-Muqarrabin, et une copie de « A Traveller’s Narrative», aussi sous forme manuscripte, de l’écriture du même éminent secrétaire. Afnan mentionne une copie de la Tablette à Nasiri’d-Din Shah comme étant parmi les cadeaux. Il corrobore aussi, la déclaration de Browne qu’ils retournèrent ensemble par voie de terre à Beyrouth, qu’ils atteignirent le 22 avril.

Le 1er mai, Edouard Browne était «de retour à Cambridge». «Ainsi finit», écrit-il, «un voyage très intéressant, très réussi et très agréable». [124]

Edouard Browne visita Chypre et Subh-i-Azal, une nouvelle fois en 1896 (18-25 mars). Ce fut durant cette seconde visite que Subh-i-Azal produisit pour l’examen de Browne le document original qui, maintint-il, avait conféré une succession apostolique sur lui. [125]

Il y avait eu une longue pause dans la correspondance entre Edouard Browne et Subh-i-Azal, un creux de 4 ans. [126] La raison n’a pas été expliquée. Suite à cette seconde visite, Browne reçu une lettre de plus de Mirza Yahya, datée du 17 mai de la même année. Puis leur correspondance cessa totalement. [127]



Chapitre VI : «A Traveller’s Narrative»

A son retour de Cambridge, Edouard Granville Browne se disposa à traduire «A Traveller’s Narrative». La version anglaise, portant le titre : «A Traveller’s Narrative written to illustrate The Episode of the Bab», et une reproduction en fac-similé du manuscrit original (qui fut présenté à Browne à Bahji), furent publiés par la presse universitaire de Cambridge en deux volumes en 1891. A cette époque, Browne ne savait pas que l’histoire de la foi du Bab et de Baha’u’llah était de la plume d’Abdu’l-Baha, bien qu’il appris ce fait à une date ultérieure. [128] Dans l’Introduction de sa traduction, Browne relate l’histoire de comment il en vint à être intéressé de la Mission du Bab, et il donna un récit compréhensif de sa visite à Chypre et à Akka.

Au texte, il met en appendice des notes abondantes.

A la veille de la publication, Browne écrivit à Abdu’l-Baha :

«Comme j’ai écrit auparavant, la traduction de l’histoire qui m’a été accordée est terminée. Un tiers d’elle est imprimée, et il est à espérer que dans 2 ou trois mois, le travail complet sera aux mains du public. Chaque effort a été fait pour bonifier et améliorer la traduction. Même suite à la correction de la traduction à la main, la version imprimée fut deux ou trois fois comparée avec le manuscrit original, afin que, si Dieu le veut, elle soit convenable et acceptable à la fois dans son exactitude et son éloquence. L’un sans l’autre n’est pas acceptable. Il est certain que la production de cette histoire authentique et compréhensible, qui supplante tout ce que les historiens d’avant ont écrit sur la Cause, bénéficiera grandement à tout le monde, et mènera à chercher plus loin et à enquêter. Si mon voyage n’a d’autre résultat que cela, cela serait encore le plus profitable des voyages». [129]

Ce sont les mots d’ouverture de l’Introduction :

«Ce livre est l’histoire d’une secte proscrite et persécutée écrite par l’un d’entre eux. Après avoir souffert en silence à la mort durant un demi siècle, ils trouvèrent à la longue une voix pour dire leur récit et avancer leur apologie. De cette voix, je suis l’interprète». [130]

Le portrait écrit de Baha’u’llah qui est inclus dans l’Introduction est en fait unique et doit être cité dans son entier :

«Le matin qui suivit mon installation à Behje, l’un des plus jeunes fils de Beha entra dans la chambre où j’étais assis et me fit signe de le suivre. J’obéis et je fus conduit à travers des passages et des chambres que j’avais à peine le temps d’entrevoir, à un grand hall pavé, autant que je me puisse m’en souvenir - car j’avais alors d’autres pensées - d’une mosaïque de marbre. Mon conducteur s’arrêta un moment devant une portière tendue au mur de cette vaste antichambre, pendant que je quittais mes chaussures. Puis, d’un mouvement vif, il souleva la portière, s’écarta et la remit en place après que j’eus passé. Je me trouvai dans un grand salon, où était disposé le long du mur antérieur un diwan bas, tandis que, du côté opposé à la porte, se trouvaient 2 ou trois chaises.
Comme j’étais embarrassé de savoir où je devais aller et ce que je devais faire, - car on ne m’avait donnée aucune instruction nette, - je m’aperçus, au bout d’une ou deux secondes, avec un saisissement de surprise et de respect, que la salle n’était pas vide. Dans l’angle du diwan placé contre le mur, était assis un personnage étrange et vénérable, coiffé d’un fez en feutre de l’espèce de ceux que les derviches appellent «Taj», - mais d’une hauteur et d’une forme inusitée, - à la base duquel s’enroulait un mince turban blanc. Le visage de celui que je voyais alors, je ne pourrais jamais l’oublier bien que je ne puisse le décrire. Ces yeux perçants semblaient lire dans l’âme elle-même; la puissance et l’autorité régnaient sur ce large front; tandis que les lignes profondes du front et du visage indiquaient un âge que les cheveux noir d’un noir de jais et la barbe luxuriante tombant presque jusqu’au milieu du corps semblait démentir.
Nul besoin de demander en présence de qui je me trouvais, tandis que je m’inclinais devant celui qui est l’objet d’une dévotion et d’un amour que les rois pourraient envier, et auxquels les empereurs aspireraient en vain. Une voix douce et solennelle me pria de m’asseoir, et continua en ces termes : «Loué soit Dieu que vous soyez parvenu jusqu’ici!.... Vous êtes venu voir un prisonnier et un exilé... Nous ne désirons que le bien du monde et le bonheur des nations; pourtant on nous considère comme un élément de désordre et de sédition méritant la captivité et le bannissement... Que toutes les nations deviennent une dans la foi et que tous les hommes soient des frères; que les liens d’affection et d’unité entre les enfants des hommes soient fortifiés; que la diversité des religions cesse et que les différences de race soient abolies; quel mal y a-t-il en cela?...
Cela sera malgré tout! Ces luttes stériles, ces guerres ruineuses passeront, et la paix suprême viendra... N’avez-vous pas besoin de cela aussi en Europe? N’est ce pas ce que le Christ à prédit?... Pourtant Nous voyons vos rois et vos dirigeants prodiguer plus facilement leurs trésors à des fins destructrices de la race humaine, qu’à les consacrer au bonheur de l’humanité...Ces luttes, ces massacres et ces discordes doivent cesser et tous les hommes doivent être comme les membres d’une même famille... Que l’homme ne se glorifie pas d’aimer son pays, mais qu’il cherche plutôt sa gloire dans son amour du genre humain...

Tels furent, aussi loin que je puisse me rappeler, les mots qui parmi beaucoup d’autres, j’entendis de Beha. Laissons ceux qui les lisent considérer bien par eux-mêmes si de telles doctrines méritent la mort et les lien, et si le monde a plus à gagner ou à perdre par leur diffusion». [131]

Egalement fut l’impression vivante et attachante laissé sur son esprit lorsque le jeune orientaliste rencontra Abdu’l-Baha.

« Rarement j’ai vu quelqu’un dont l’apparence m’impressionnait autant. Un homme grand fortement charpenté se tenant lui-même droit comme une flèche, avec un turban blanc et un manteau, de longues mèches noires atteignant presque les épaules, un front large et puissant indiquant un esprit fort allié avec une ferme volonté, des yeux intenses comme un faucon, et des traits fortement marqués mais agréables - tel fut ma première impression de Abbas Effendi, «le Maître» (Aqa), comme il est appelé par excellence par les babis. Une conversation s’ensuivit avec lui servit seulement à intensifier le respect avec lequel son apparence m’avait dès le départ inspiré. Quelqu’un de plus éloquent dans la parole, de plus instantané dans l’argument, de plus juste dans l’illustration, de plus intimement au courant des livres sacrés des juifs, des chrétiens et des musulmans, pourrait à peine être trouvé parmi la race subtile, vive et subtile à laquelle il appartient. Ces qualités, combinées avec un port à la fois majestueux, me firent cesser de me demander de l’influence et de l’estime dont je jouissais même au-delà du cercle des disciples de son père. Au sujet de la grandeur de cet homme et de son pouvoir, quiconque l’a vu ne pourrait émettre un doute». [132]

Ce commentaire supplémentaire dans la même Introduction, avec sa note de certitude, doit être particulièrement souligné :

«D’une chose il ne peut, à mon avis, n’y avoir que peu de doute; le futur (si le babisme, comme je le crois fermement, a un avenir), appartient à Beha [133] et à ses successeurs et disciples». [134]

L’enthousiasme d’Edouard Browne et la curiosité lui gagnèrent une volée de critique d’un critique pompeux dans «The Oxford Magazine». Mais cela n’a pas pu décourager son courage. Qu’il fut profondément blessé par la manière supérieure, les remarques mal informées et peu judicieuses de ce critique est apparent dans ce qu’il écrit, plus d’une décennie plus tard, dans son longue Introduction à «Abbas Effendi, His Life and Teachings», par Myron H. Phelps du New York Bar. Cette référence à son traitement dur se doit d’être cité en totalité à cause de la lumière que cela renvoya sur sa réticence des années plus tard. Par conséquent, ce la illustre le type de mauvaise critique qui n’est pas courante, même lorsqu’elle est entreprise par la preuve importante, évidente, et fournit une preuve d’une sorte d’ignorance, qui malheureusement persiste. Browne écrit :

«A l’étude de la religion babie, je fus attiré de manière irrésistible, même avant d’entreprendre mon voyage en Perse en 1887-88, par le récit vivant et magistral de sa naissance et de son baptême dans le sang contenu dans le livre du Comte de Gobineau «Les Religions et les Philosophies dans l’ Asie Centrale» - un récit que personne qui s’intéresse à la foi babie (ou, si le mot est préférable, behai), ou en fait à l’histoire de la religion en général, devrait en tout cas n’omettre de lire avec une attention soignée. Mon enthousiasme fut encore augmenté par ce que je vis des babis en Perse, et par mes visites suivantes à Baha’u’llah à Akka et à son rival, Subh-i-Ezel à Famagouste à Chypre. Ce fut sous l’influence de cet enthousiasme que j’ai écrit l’Introduction (plusieurs fois citée par Monsieur Phelps dans les pages suivantes) de ma traduction de «A Traveller’s Narrative», un livre qui avait été beaucoup plus passionnément et largement lu en Amérique que dans ce pays, où, au moment de sa publication, le vrai nom des babis, à présent familier en augmentation même aux lecteurs de la presse quotidienne, était à peine connu du public en général. Cet enthousiasme, fermé les yeux, si non partagé, par beaucoup de critiques bienveillants et de critiques, m’exposait à une attaque quelque peu sauvage dans le «Oxford Magazine», une attaque conclue avec l’affirmation que mon Introduction montre «une attitude personnelle presque inconcevable pour un européen rationnel et un style impardonnable pour un professeur d’université».

Augmenter en âge et en expérience (more the pity!) sont (apt) assez, même sans l’aide du «Oxford Magazine» pour modifier nos enthousiasmes; mais dans ce cas au moins, le temps a (so far) justifier mon jugement contre celui de mon critique d’Oxford qu’il pourrait à peine à présent maintenir, comme il affirmait anciennement, que la religion babie «avait affectée la partie la moins importante du monde musulman, et cela pas profondément». Chacun qui est dans le degré le plus léger de connaissance avec l’état actuel des choses en Perse reconnaît maintenant que le nombre et l’influence des babis dans ce pays est immensément plus grand qu’il y avait 15 ans...

La suite vient dans une note en bas de page :

«La critique en question apparut dans le «Oxford Magazine» du 25 mai 1892, page 394. Parmi beaucoup d’autres observations (egregious), le critique, «parlant naïvement comme un laïque» considère que «l’histoire d’une récente secte qui a affecté la partie la moins importante du monde musulman (non cette partie très profonde) et est fondée sur une revendication personnelle qui ne produira pas d’investigation pendant un moment» est «tout à fait indigne de l’érudition et du travail qui» (il était assez gentil de le dire) «l’auteur a amené (to bear upon it»; tandis que dans la dernière phrase, il «enregistre sa croyance que l’importance donnée au «Bab» dans ce livre est une violation absurde de la perspective historique; et la traduction de «Traveller’s Narrative» un gaspillage des pouvoirs et des opportunités d’un érudit persan».

Je suis bien conscient qu’il est généralement considéré indigne et impropre pour un auteur de prendre quelque note de ses critiques, ou même d’admettre que leurs critiques lui avaient causé plus qu’une vexation momentanée; et envers les critiques les plus irresponsables des journaux qui ne professent pas de représenter les idées d’un cercle cultivé, une telle indifférence est sans aucun doute l’attitude correcte. Mais le «Oxford Magazine» - en tou cas en dehors de Oxford - est supposé être un sérieux interprète des idées et des jugements de cette université; et on a le droit d’espérer qu’un travail traitant d’un mouvement religieux oriental devra ne pas être jugé par quelqu’un qui, cependant grande soit l’autorité qu’il puisse avoir sur l’archéologie classique, connaît si peu même de l’Islam qu’il peut parler de l’auteur du mouvement Wahhabi comme «Wahhab» (et même cela est écrit de manière incorrecte), «Wahab»); une erreur comparable à celle du journaliste turc qui, désireux de faire étalage de sa compétence en français, employa le mot remarquable «topjet» (à peine reconnu comme représentant «numéro d’objet») dans le sens de «numéro de catalogue»; ou de l’anglais poète qui parle de «Abdul le damné». Le plus simple novice en arabe saurait que seul Dieu pourrait être dit comme al-Wahhab, «Le Généreux», et que Abd [135] (serviteur) doit se trouver devant cela pour rendre un nom possible pour un homme - «Abdu’l-Wahhab, le serviteur du Très-Généreux». [136]

Les érudits ont ou réprimandé de manière occasionnelle Browne pour son implication avec la foi du Bab et de Baha’u’llah, ou gentiment secoués leurs têtes. Cette remarque par Sir Denisson Ross est de la même veine :

«E.G.B. à cette époque [137] était presque entièrement absorbé dans l’origine et l’histoire de la religion babie. C’est une chose regrettable qu’il aurait dédiée tant d’années aux enquêtes minutieuses sur ce sujet; car il aurait pu tourner sa vaste connaissance à des récits plus utiles. Par exemple, quelle belle histoire de Perse aurait-il pu écrire! C’est naturellement vrai que le soulèvement du Bab et la persécution de ses disciples portent une proche ressemblance au soulèvement du christianisme, et qu’ils avaient absorbé l’attention du Comte de Gobineau». [138]

Sir Denisson doit avoir exprimé des doutes même alors [139], car Browne lui écrit :

«Comme pour le futur du babisme, je pourrais très probablement être dans l’erreur en pensant que cela pourtant encore pas de petite agitation dans le monde, mais en tout cas je suis dans l’erreur en bonne compagnie, car je crois que Monsieur Renon a exprimé la même opinion dans «Les Apôtres». Quand même son intérêt à moi est tout à fait en dehors de ses succès ou de ses échecs. Je pense que cela jeta beaucoup de lumière sur l’histoire de la religion, et que c’est une manifestation d’un esprit héroïque assez rare en ces jours. Souvenez-vous

«Combien (far) de haut échec chevauchent les limites de succès moindre». [140]

Pour l’amour de l’enregistrement historique, il devrait être déclaré que la lettre en persan en ce qui concerne le martyre de Aqa Mirza Ashraf d’Abadih [141], reproduite dans note Y (page 404-6) des appendices de «A Traveller’s Narrative», intitulé « Récentes persécutions», fut écrit à Edouard Browne par le père du présent auteur; et ainsi fut aussi une autre lettre formant une partie des contenus de la même note Y (page 410-11). Browne reconnu cette seconde communication dans une lettre à son correspondant daté du 1 janvier 1889 :

«Merci beaucoup pour les détails que vous m’avez donné au sujet de la dispute à propos des babis à Chiraz et à Bushihr. Je suis très heureux que la malice des semeurs de discorde recule d’elle-même».



Chapitre VII : La «Tarikh-i-Jadid» ou «New History» et le «Kitab-i-Nuqtatu’l-Kaf»

Nous passons maintenant au prochain livre qu’Edouard Browne compila sur l’histoire de la foi du Bab et de Baha’u’llah. Ce volume, déjà mentionné dans ces pages, était la «Tarikh-i-Jadid» ou «The New History of the Bab» [142]. L’auteur de l’histoire originale en persan était Mirza Husayn, un baha’i de Hamadan en Perse occidentale. Browne avait reçu une copie manuscrite de ce livre par les baha’is tandis qu’il était à Chiraz aucours du printemps 1888. Le journal du père du présent auteur enregistre que le «missionnaire babi» cité par Browne [143], qui lui fournit une copie du «Tarikh-i-Jadid», était Haji Mirza Husayn-i-Khartoumi. [144] Celui qui écrit l’agenda paya lui-même pour son achat.

Ici encore, Browne préfaça sa traduction avec une longue Introduction et ajouta à cela des notes et des appendices d’une longueur considérable. Cette Introduction et ces appendices indiquent clairement le changement qui est arrivé sur l’approche et le jugement d’Edouard Browne. Et dans ceux-ci, nous tombons, pour la première fois, sur un livre appelé le «Nuqtatu’l-Kaf» - le Point de Kaf - (la lettre K). Ce livre n’était pas ce qu’il devait être supposé être, et ce que Browne croyait qu’il soit. Son histoire est plutôt compliquée et en labyrinthe et ennuyeuse. Mais nous devons l’explorer et le sonder, car une fois que Edouard Browne se convainquit lui-même que le «Nuqtatu’l-Kaf» était d’une suprême importance et unique, son regard fut profondément affecté. Sur la base de cette conviction, il construisit une affaire monumental et impressionnante.

Durant les vacances en Orient de 1892, Edouard Browne avait de ses propres mots «rencontré par hasard une copie d’un livre dans la Bibliothèque Nationale de Paris, qui portait le titre de «Nuqtatu’l-Kaf». [145] Cette copie particulière avait à une époque appartenu au célèbre diplomate, théoricien et écrivain français, le Comte de Gobineau, auteur du célèbre ouvrage, « Les Religions et les Philosophies dans l’Asie Centrale», qui fut en poste à deux reprises dans la capitale perse en tant que chargé d’affaires de 1856 à 1858, et en tant que Ministre plénipotentiaire de 1862 à 1863. Gobineau devint finalement un (proponent) du racisme et de la pureté aryenne, et ses théories et ses écrits furent utilisés plus tard par des hommes illusionnés et par des hommes vicieux pour arriver à leurs propres objectifs pernicieux. Mais tandis qu’il était en Perse, bien que déçu dans sa quête raciale infantile, Gobineau avait pris un intérêt captivant dans la foi babie, et avait fait une série de manuscrits babis, 5 d’entre eux furent achetés après sa mort par la Bibliothèque Nationale. En plus de sa recherche assidue des écrits et de la littérature de la nouvelle foi, le Comte de Gobineau dédia plus de la moitié de son ouvrage principal à l’histoire du Bab et de Ses disciples.

L’auteur du manuscrit, que Browne «rencontra par hasard» à la Bibliothèque Nationale, est dit avoir été un certain marchand de Kashan, nommé Haji Mirza Jani. Il avait embrassé la foi du Bab dans les premières années. Lorsque les gardiens étaient en train d’escorter le Bab à la prison forteresse dans le nord de l’Iran, Haji Mirza Jani avait été grandement honoré de Le recevoir dans sa propre maison à Kashan. Finalement l’holocauste [146] de l’été 1852 le déclara une victime.

Ce Haji Mirza Jani, le marchand babi de Kashan, avait écrit une chronique ou une histoire, complète ou fragmentaire, n’a jamais été en question. Mais la question a été demandée de manière pertinente si le livre qui trouva son chemin en la possession du Comte de Gobineau, et que Edouard Browne (happened) pour l’éclairer dans la Bibliothèque Nationale de Paris, fut la même chronique. Cependant, le point crucial n’est pas l’auteur du «Nuqtatu’l-Kaf», mais la valeur qu’Edouard Browne y attacha. Etait-ce ou n’était-ce pas un ouvrage qui méritait une telle haute considération?

Il y avaient deux babis à Kashan qui étaient frères. L’un d’entre eux était Haji Mirza Jnai, un martyre de la foi, dévôt, zélé, un homme de commerce et pas proches de ceux qui vivent cloîtrés dans une vie monacale. Le second frère était Haji Muhammad-Isma’il connu comme Dhabih [147], qui était un fidèle disciple de Baha’u’llah et qui fut mentionné par Lui dans la Tablette adressé à Ali Pasha, le Grand Vizir de Turquie, responsable de Son quatrième exil et incarcération à Akka. Haji Muhammad-Isma’il voyagea à Andrinople, désireux de rencontrer son Seigneur. Son arrivée coïncida avec le départ durement imposé de Baha’u’llah. Il avait le coeur brisé. Mais des instructions de Baha’u’llah lui parvinrent pour arriver à Gallipoli, où Lui et son peuple fut gardé pendant trois nuits avant de prendre un bateau pour Alexandrie. Dans un bain public à Gallipoli, Dhabih atteignit la présence de Baha’u’llah. Ainsi, ce fut de cette manière qu’il fut cité et référé comme à «Anis» (le proche compagnon) dans la «Suriy-i-Ra’is», la Tablette adressée au Grand Vizir de Turquie.

Le troisième de ces frères babis de kashan, nommé Haji Mirza Ahmad, était un homme vacillant et instable, qui finalement s’attacha lui-même à Subh-i-Azal. A Andrinople, Baha’u’llah révéla une tablette [148] adressé à lui, pour l’appeler à une haute destinée. Dans cette tablette, le son de cloche de l’autorité divine est sévère, encore que le mot de conseil est aimant et tendre. Mais Haji Mirza Ahmad manqua de s’élever à la station à laquelle il était appelé. Lui et son frère, Dhabih, n’étaient pas de la même trempe. D’Andrinople, Haji Mirza Ahmad fit son chemin à Bagdad. Là-bas, il fut assassiné par un arabe dont le nom n’est pas enregistré, et qui selon toute probabilité était considéré être un baha’i. Baha’u’llah était encore à Andrinople, et les nouvelles de cet outrage L’attrista.

Est-ce-que ce Haji Mirza Ahmad, impliqué comme il l’était avec les supporters de Subh-i-Azal,a mis une main avec le texte de l’histoire fragmentaire écrite par son frère martyre? On peut se poser la question, mais pour trouver une réponse est presque impossible. Aucune preuve documentaire n’existe.

Comme déjà cité, personne n’a jamais renié le fait que Haji Mirza Jani s’est essayé d’écrire une histoire de la foi du Bab. Dans une tablette adressée aux Mains de la Cause [149], Abdu’l-Baha déclare :

«Le martyre, Haji Mirza Jani, avait écrit quelques chapitres, brefs et incomplets de l’histoire de la Foi. Ceux-ci étaient en la possession de Aqa Muhammad-Rida, le neveu de Dhabih. Ils furent probablement de l’écriture de Haji Mirza Jani lui-même».

De la «Tarikh-i-Jadid» (la Nouvelle Histoire), Browne avait appris l’existence d’une histoire écrite par le marchand de Kashan. C’est ce que l’auteur de la «Tarikh-i-Jadid avait écrit :

«Le feu Haji Mirza Jani, l’un des habitants les plus respectés de Kashan, qui était remarquable pour son dévouement, ses vertus, sa pureté de coeur, qui avait de ses propres yeux été témoin des évènements les plus importants de la Manifestation, et qui pour son zèle souffrit finalement le martyre (d’où il prévoit toutes les circonstances avant qu’elles n’arrivent à certain de ses proches), écrivit un livre décrivant le cours des évènements et expose des arguments en soutien de la foi. Dans ce travail, il enregistre tout ce qu’il était possible d’établir [du premier au dernier, par des enquêtes minutieuses conduites très attentivement] sur chacun des principaux disciples et croyants». [150]

Aucun effort n’a été fait de dissimuler le fait que Haji Mirza Jani avait écrit une histoire de la foi; même plus, ce fait a été proclamé et accentué.

Dans l’Introduction de sa traduction du «Tarikh-i-Jadid», Browne relata l’histoire des circonstances qui avait mené son auteur d’entreprendre la composition de ce livre particulier. Browne avait éliminé cette histoire d’un traité par Mirza Abu’l-Fadl de Gulpaygan, intitulé «Risaliy-i-Iskandariyyih» ou le Tract d’alexandrin, ainsi appelé car il était dédicacé au capitaine (plus tard Commandant-Général) Alexandre G. Toumanski de l’artillerie russe, un remarquable orientaliste et l’auteur de plusieurs ouvrages érudits. Toumansky, qui écrivit aussi de manière importante sur la foi baha’ie, et qui traduit le «Kitab-i-Aqdas (Le Livre Très Saint) de Baha’u’llah en russe, vint en contact avec les baha’is dans la ville d’Ishqabad [151], en 1890. Là-bas, il rencontra Mirza Abu’l-Fadl, et leur relation mûrit en amitié. Le Tract d’alexandrin traita de certaines questions présentées par Edouard Browne lui-même, l’un de celles-ci concernait l’auteur de la «Tarikh-i-Jadid».

Il est nécessaire d’insister sur la réputation et l’envergure de Mirza Abu’l-Fadl. [152] Cet éminent érudit était un homme d’une profonde érudition, et l’étendue de son érudition était vaste. L’histoire baha’ie n’enregistre quiconque comme érudit parmi les disciples de Baha’u’llah. Dans les cloîtres de al-Azhar, le très fameux collège théologique du Caire où la jurisprudence islamique, et la philologie et la prosodie arabes furent enseignées de manière très autoritaire et exposées, Mirza Abu’l-Fadl, un migrant de l’Iran, était un visiteur honoré. A Bukhara, il déterra le seul manuscrit existant du «Hududu’l-Alam» (Les régions du monde), un traité précieux en persan sur la géographie, composé en a.d. 982. Son grand travail, «Kitabu’l-Fara’id», qui révèle la profondeur et la grandeur de son érudition, n’est pas disponible dans une version anglaise. Ce livre était sa réponse écrasante à Shaykh Abdu’s-Salam, le Shaykhu’l-Islam [153] de Tiflis [154], qui avait écrit une réfutation du «Kitab-i-Iqan» (Le Livre de la Certitude). Mais «The Baha’i Proofs» (Hujaju’l-Bahiyyih) et «The Brilliant Proof» (Burhani-Lami) existent en anglais. Ce dernier en particulier, bien que moins long qu’un pamphlet, qui fut écrit en réponse aux critiques d’un prêtre chrétien [155]montre la qualité à toute épreuve de sa connaissance et de sa perspicacité.

Dans son Tract d’alexandrin?, Mirza Abu’l-Fadl avait clairement déclaré que la «Tarikh-i-Jadid», la «New History» par Mirza Husayn-i-Hamadani, était basé sur le travail de Haji Mirza Jani.

Au moment d’écrire sa «New History» Mirza Husayn travailla dans le bureau de Manakji, l’agent zoroastrien à Téhéran. Avant cela, il tenait un poste dans le service du gouvernement et selon Mirza Abu’l-Fadl, avait été un membre de la (retinue) de Nasiri’d-Din Shah lorsque ce monarque visita

l’Europe en 1873. A une date ultérieure, Mirza Husayn fut emprisonné à cause de son affiliation religieuse. Nous apprenons alors de Mirza Abu’l-FAdl que Manakji avait beaucoup donné à (bookcollecting), et qu’il encourageait toujours et persuadait les personnes talentueuses d’écrire et de composer pour lui. Une nuit au dîner, Manakji se tourna vers Mirza Husayn et le «pria» d’écrire une histoire de la foi babie. Nous adopterons le reste de l’histoire des propres mots de Mirza Abu’l-Fadl, comme mis en anglais par Edouard Browne :

«... Mirza Huseyn [sic] vint à l’écrivain et demanda son aide, disant, «Depuis que jusqu’ici, aucune histoire complète et correcte n’a été écrite traitant des évènements de cette théophanie, de réunir et de compiler les divers épisodes de celle-ci d’une manière appropriée est une chose très difficile...

A cela, je répondis, «Il y a entre les mains des amis une histoire par le feu Haji Mirza Jani de Kashan qui fut l’un des martyres de Téhéran [sic], et l’un des meilleurs hommes de cette époque. Mais c’était un homme engagé dans les affaires et sans talent en historiographie, ni il n’enregistra les dates des années et des mois. Tout au plus lui, était un homme craignant Dieu, posa sincèrement l’enregistrements des évènements comme il les avait vus et entendus. Obtenez ce livre, et prenez les épisodes de celui-ci et les dates des années et les mois du «Nasikhu’t-Tawarikh» [156] et les appendices du «Rawzatu’s-Safa» [157] et, ayant incorporés ceux-ci dans vôtre ébauche de brouillon, de parcourir chaque feuille de Sa révérence Haji Seyyid Jawad de Kerbela. [158]... car lui, du début de la Manifestation du premier Point [le Bab] jusqu’à l’arrivée de Sa Sainteté Baha’u’llah à Acre, accompagna les amis partout de sa propre personne, et il est parfaitement informé et au courant de tous les évènements...».

Puis il demanda à l’écrivain de (indite) la préface de l’introduction et d’ouvrir pour lui le chemin de la composition. Ainsi moi, d’accord à sa requête, écrivit deux pages du commencement de ce livre, et embellit cette introduction avec des exhortations préliminaires et des incitations pour s’efforcer de trouver la vérité. [159]

Mirza Abu’l-Fadl continue de raconter que Mirza Husayn avait l’intention d’écrire deux volumes, le premier sur la Dispensation du Bab, et le second sur l’avènement de Baha’u’llah, mais il mourut en 1881 (ou 1882) avant qu’il puise se lancer sur le second volume. En outre, Mirza Abu’l-Fadl déclare :

«... Manakji ne tolérait pas que cette histoire soit terminée de la manière à laquelle l’écrivain l’avait suggéré, mais contraignit le chroniqueur d ne tolérait pas que cette histoire soit terminée de la manière à laquelle l’écrivain l’avait suggéré, mais contraignit le chroniqueur d’écrire ce qu’il dictait... tout d’abord, le secrétaire se mis à parcourir pour lui l’ébauche de brouillon qu’il avait fait en accord avec son propre goût et (agreeably) des canons de bon style; et puis, après que Manakji ait fait des rajouts ici et des excisions là, et avait coupé et réarrangé le sujet, il se mis à faire une copie au propre. Et comme Manakji n’avait pas de grand talent ou de science dans la langue persane, le style de la plupart des livres et des traités lui étant attribués est déconnecté et écorché, bien et mauvais étant réunis ensemble. En plus de ce défaut, des secrétaires ignorants et des écrivains illettrés ont, en accord avec leurs propres fantaisies, si altérés la «Tarikh-i-Jadid» qu’au jour présent, chaque copie d’elle apparaît comme un portrait mutilé d’un temple restauré à un tel degré que l’on ne peut obtenir une copie correcte de celle-ci, à moins que cela soit la propre transcription de l’auteur; autrement, on ne peut compter sur aucune copie». [160]

Pour résumer, Mirza Abu’l-Fadl avait clairement déclaré dans son Tract Alexandrine que Haji Mirza Jani de Kashan avait composé un livre sur l’histoire de la Foi Babie. Aucune tentative de qui que ce soit n’avait été faite pour dissimuler ce fait. Même plus, Mirza Abu’l-Fadl avait ajouté cet article d’information en regard de la composition de cette histoire: «... lui [Haji Mirza Jani] vint de Kashan à Téhéran, et demeura dans le Shah Abdu’l-Azim [161], où il écrivit son histoire». [162]. Mirza Abu’l-Fadl avait aussi déclaré que la «Tarikh-i-Jadid» de Mirza Husayn-i-Hamadani, était basée sur l’histoire de Haji Mirza Jani. Il avait aussi insisté que Manakji avait formé l’histoire de Mirza Husayn à sa propre manière, et des copistes avaient introduit leurs propres embellissements. Des incursions de copistes avaient été le fléau de la littérature persane. Tout cela indique que Mirza Abu’l-Fadl doit avoir vu personnellement les deux histoires. Par conséquent, son prononcement après la publication de la «Nuqtatu’l-Kaf», le livre découvert par Edouard Browne dans la Bibliothèque Nationale, pèse lourd. Dans un traité, il le condamne sans hésiter comme un faux.

Le «Nuqtatu’l-Kaf» apparaît à l’impression en 1910 - le 15ème volume du «E.J. Gibb Memorial Series», une célèbre bibliothèque de classiques arabes et persans. IL y avait deux introductions par Edouard Browne, une, la plus longue, en persan, et l’autre en anglais. Les deux ne correspondent pas exactement.. Quelques 17 ans auparavant dans son Introduction à la «New History», Browne avait écrit:

«L’histoire composée par Haji Mirza Jani [163], cependant, appartient à une différente catégorie des Ecrits [164] dont nous avons ça et là discuté. Sans partager le caractère sacré de ceux-ci, c’était incomparablement plus dangereux aux prétentions et plans de Béha [sic], comme quiconque pourrait le voir en se référant à l’appendice II [165] de ce volume. Son ton, envers tout au-delà des limites de l’Eglise babie, et plus spécialement envers le Shah de Perse et de son gouvernement, était irrémédiablement hostile. Les doctrines exposées dans celle-ci, bien que sans nul doute celles tenues par les premiers babis, furent éminemment calculées pour encourager le mysticisme et la spéculation métaphysique de la plus grande audace, et de maintenir en pleine activité cette fermentation panthéiste que Beha était si désireux de vérifier. Le pire de tout, il fournit aux azalis des armes les plus puissantes non seulement de défense mais d’attaque. Et en même temps, ce qui était intéressant, profondément et intensément intéressant; le livre le plus intéressant, peut-être, de toute la littérature babie. Pour le supprimer et le retirer de la circulation, de toute manière pendant que ceux qui avait été jeté la fascination du jeune voyant de Chiraz [166] et la belle Kurratu’l-Ayn [167], la martyre héroïne et poétesse de Qazvin, constituaient la majorité des fidèles, était presque impossible; le laisser continuer de circuler dans sa forme présente serait un désastre. Seul un plan offrirait quelque chance de succès. Souvent dans l’histoire littéraire de l’Orient, la disparition et l’extinction d’ouvrages à la fois précieux et d’un intérêt général ont été provoquées, de manière ou bien accidentelles ou intentionnelles, par la compilation d’eux d’un abrégé plus concis et plus populaire qui les a graduellement supplantés. Alors que la biographie du prophète Muhammad composé par Ibn Ishaq fut supplantée par la (recension) de Ibn Hisham, ainsi devrait la vieille histoire du Bab et de ses apôtres de Mirza Jani être supplanté par une «Nouvelle Histoire» révisée, expurgée et corrigée (Tarikh-i-Jadid), qui, tandis qu’omettant de manière attentive chaque fait, chaque doctrine et chaque expression pour blesser la politique de Beha, ou pour offenser ses disciples, préservera, et même supplantera avec de la nouvelle documentation dérivée de sources neuves, la substance de la première chronique. [168]

Une chronique composée par un marchand qui n’était ni un historien, ni un érudit ou un homme de lettres, et dont l’association avec le Fondateur de la Foi était confinée à une question de jours, pourrait ne pas être le seul document pour préserver une doctrine et une tradition valide. En dehors de leurs Ecrits, les babis avaient les écrits de figures remarquables telles que Quddus et Vahid pour les instruire. Ce serait étrange de supposer qu’un tel livre comme le «Nuqtatu’l-Kaf était l’authentique abrégé des espoirs et des croyances, les accomplissements et les attentes de la communauté babie, et qu’il eût à être supprimer pour des raisons ultérieures. Seul deux ans interviennent entre le martyre du Bab et l’holocauste de 1852 dans lequel Haji Mirza Jani souffrit le même sort que Son Maître. Moins d’une décennie plus tard, la grande majorité des babis s’étaient tournés vers Baha’u’llah pour la guidance, bien qu’Il ne leur avait pas encore déclaré qu’Il était Le Promis du Bayan. Suite au conseil de Baha’u’llah, ces babis avaient laissé derrière cet état d’esprit anarchique et de croyance qui prévalurent dans les années qui ont suivi immédiatement le martyre du Bab. Quel effet possible, alors, pourraient les contenus d’un tel livre que le «Nuqtatu’l-Kaf» avoir sur le futur cour de la foi, qu’il aurait été remarqué pour la suppression?

Remarquons la date à laquelle cette suppression secrète par refonte est supposée avoir eût lieu: au moins un quart de siècle plus tard. [169] D’ici là, il n’y aurait pas eu besoin du tout d’un tel stratagème. Le communauté babie presque dans son ensemble avait reconnu Baha’u’llah comme la Manifestation de Dieu dont le Bab avait prédit l’avènement. Il y avait une minorité en diminution qui s’était attachée elle-même à Subh-i-Azal. Edouard Browne avait observé ce fait et le cita à nouveau de temps à autre dans ses écrits. Parmi le petit groupe d’azalis, il y avait des hommes de talent supérieur et de réussite digne d’attention - des hommes Shaykh Ahmad-i-Ruhi et Mirza Aqa KHan-i-Kirmani dont nous toucherons les carrières et la fin tragique. [170] Etonnant ce soit que Shaykh Ahmad, qui était en correspondance avec Edouard Browne, ne lui fournit pas une copie du «Nuqtatu’l-Kaf». Si quelqu’un pouvait avoir eu une copie de ce livre et l’aurait préservé de manière attentive, cela aurait été cet adversaire invétéré de Baha’u’llah. Il laissa Browne avoir un livre dont il était l’auteur complet ou en partie - «The Hasht Bihisht». Il lui envoya une autre documentation, mais pas le «Nuqtatu’l-Kaf». Pourrait-il avoir été que pour un homme hautement intelligent comme lui, le «Nuqtatu’l-Kaf» ait peu de valeur? Des divergences entre le «Hasht Bihisht» et le «Nuqtatu’l-Kaf» sont très perceptibles. Il y avait aussi un nombre de babis qui avaient refusé de donner leur obéissance ou bien à Baha’u’llah ou bien à Subh-i-Azal. Ils s’appelaient eux-mêmes Bayanis, après le livre révélé par le Bab. A ce jour, ils sont des vestiges de ces - passifs, distants et désintéressés. Ils n’avaient également aucun usage pour le «Nuqtatu’l-Kaf».

Mirza Abu’l-Fadl maintint que le titre bizarre, « Nuqtatu’l-Kaf» avait été choisi pour un faux dans le but de tromper et de couvrir les traces de l’auteur. Il insista sur un cas particulièrement flagrant d’incohérence: la revendication faite pour Subh-i-Azal, qui contredisait catégoriquement la thèse de ses supporters, comme citée par Edouard Browne dans son Introduction. Les azalis avaient toujours insisté que «Celui que Dieu rendra manifeste» n’apparaîtrait pas avant l’expiration d’une longue période de temps qui pourrait s’étendre de 1511 à 2001 années, alors que page 244 du «Nuqtatu’l-Kaf», cela était déclaré de manière emphatique. «Par Celui que Dieu rendra manifeste de venir après Lui [le Bab], Sa Sainteté Azal est destiné, et personne d’autre que lui, car 2 points ici ne peuvent être en même temps».

Un regard à travers les contenus du «Nuqtatu’l-Kaf», même dans le résumé donné par Browne dans l’appendice II de la «New History», révèle une confusion de pensée et de doctrine, une incohérence d’idée et de croyance, un mélange de principes et de spéculations métaphysiques. Alors la pensée avec véhémence vint à l’esprit: les babis de la première génération étaient-ils réellement possédés de telles notions? Les prêtres, de la stature de Siyyid Yahyay-i-Darabi surnommé Vahid, et Mulla Muhammad Aliy-i-Zanjani, surnommé Hujjat, étaient-ils victimes de telles hallucinations? Était-ce pour l’amour d’opinions et d’attitudes et de tendances que le «Nuqtatu’l-Kaf» amènent ces apôtres du calibre de Mulla Husayn et Quddus et Tahirih à avoir une mort heureuse? Où dans les Ecrits du Bab peut-on trouver le plus petit encouragement aux idées de panthéisme? le «Nuqtatu’l-Kaf» est un reflet de l’anarchie des jours les plus sombres de la Foi Babie, et porte la marque indélébile de ce nihilisme qui pendant un temps, dépassa la communauté du Bab.

Edouard Browne lui-même avait écrit cette extravagante spéculation « menacé, particulièrement durant les deux ou trois années qui ont suivi le martyre du Bab (1850-1853), de détruire tout ordre et discipline dans la jeune église par la souffrance de chaque membre de devenir une loi en lui-même, et en produisant autant de «Manifestations» qu’ils étaient de babis». [171] Le «Nuqtatu’l-Kaf» est le miroir de cette menace.

On peut légèrement écarté le «Nuqtatu’l-Kaf», mais pas les deux introductions par Edouard Browne. En premier lieu, il est question de la qualité d’auteur de l’introduction en persan. Comme mentionné plus tôt, cette introduction est beaucoup plus longue que celle en anglais. Depuis qu’ils ne correspondent pas exactement, celle-ci ne peut être la traduction fidèle de l’autre. le persan fut-il écrit par Edouard Browne lui-même, même bien qu’il apparaît sous son nom? Le style ne semble pas être de lui. Quelques années plus tard, une autre Introduction en persan apparut sous sa signature dans «The Press and Poetry in Modern Persia» [172]. Une comparaison entre les deux montre une remarquable divergence. Peu de temps après la mort de Browne, un long article nécrologique qui apparut dans le magazine de Berlin «Iranshahr», un mensuel persan centré dans la capitale germanique, fit la déclaration que le «Nuqtatu’l-Kaf» (bien qu’il porte l’impression: édité ... par Edouard G. Browne) ne fut pas en réalité édité et préparé pour la presse par Browne lui-même, mais par un ami de Browne qui, ne souhaitant pas pour certaines raisons divulguer son nom, demanda qu’il soit publié sous le nom de Browne. Manifestement, cet éditeur inconnu doit avoir été un érudit persan. Alors, on est tenté de se demander: était-il aussi responsable de l’Introduction en persan au «Nuqtatu’l-Kaf»? L’auteur de cet article n’était rien moins qu’une personne comme Mirza Muhammad Khan-i-Qazvini, le célèbre érudit et critique, proche ami et collègue de Browne (voir bibliographie). Quel que soit le cas, cette introduction à des traits surprenants.

Pendant qu’il est en train de continuer à expliquer la théorie sunnite du Califat et la doctrine shiite de l’Imamat et l’ascension de l’école shaykhie dans les premières années du 19ème siècle, Browne commente que cette dissertation particulière est pour le bénéfice du lecteur européen, car un musulman, naturellement, connaît tout de cela. Et pourtant, c’est tout là-bas en persan. Naturellement, elle est aussi en anglais, mais l’introduction anglaise est dénuée de beaucoup qui est inclus dans le persan. Ne peut-on se demander pourquoi?

Partout où la documentation dans les deux introductions correspond, il y a une tendance à donner un côté (sharper) au récit dans la version persane. En comparant les contenus du «Nuqtatu’l-Kaf» et du «New History», l’introduction anglaise dit ceci des deux récits de la Conférence de Badasht. [173]:

«... tandis que la troisième partie [du «Nuqtatu’l-Kaf»]... décrivant les séances extraordinaires à Badasht, qui semblaient avoir scandalisé non seulement les musulmans mais même une partie des babis... comprenant Mulla Husayn de Bushrawayh intitulé «Janab-i-Babu’l-Bab», est presque entièrement oublié dans N.H. [174]. Ni est cela complètement à se demander (at), pour le sermon prêché par Janab-i-Quddus» en cette occasion amène certainement des couleurs à l’accusation faite par les musulmans contre les babis, c’est-à-dire qu’ils recommandent le communisme [175] et la communauté de femmes». [176]

La parole attribué à Quddus dans le «Nuqtatu’l-Kaf» est par elle-même une claire réflexion des pensées confuses de la communauté babie dans les années qui ont immédiatement suivies le martyre de Son fondateur. La version persane de la même remarque [177] se lit comme telle :

«Mais la troisième partie... qui traite de la réunion de Badasht et le comportement étrange et la conduite des babis dans cette localité, qui non seulement éveilla les musulmans à la fureur et à la clameur, mais gagna aussi bien la condamnation de certains des babis, dans la mesure où Mulla Husayn, nommé «Jinab-i-Babu’l-Bab, disait, «Je châtierais les participants de Badasht», est entièrement omis de la «New History». Cette omission n’est pas très surprenante, car le discours fait par Jinab-i-Quddus à cette réunion donne décidément certaines ressemblances de vérité aux accusations que les musulmans amenèrent contre les babis, de la description qu’ils suivirent le communisme [178], et croient dans le partage des femmes et de doctrines similaires; cela indique que ces accusations ne sont pas entièrement sans fondement, c’est-à-dire que les musulmans n’avaient pas inventé toutes ces histoires purement en dehors du venin, mais qu’ils (has been) quelque chose pour les personnes d’échafauder». [179]

Dans la citation d’avant (de l’introduction anglaise), nous tombons sur une étrange contradiction. Le Babu’l-Bab, le premier croyant du Bab, est cité comme «Mulla Husayn de Bushrawayh». Alors que dans une note page 20 de l’introduction persane, il est expliqué pourquoi «Bushrawayh» est faux, qu’il a été perpétré par ces européens qui n’ont pas entendu la prononciation persane « Bushruyih» (la ville) et «Bushru’i (de ou natif de Bushruyih). et qu’ils avaient suivi un système de nomenclature qui ne s’appliquait pas dans leur cas. Il est difficile d’expliquer cette contradiction que par la possibilité que Edouard Browne n’écrivit pas personnellement cette introduction persane. [180]

Le portrait écrit de Baha’u’llah est là dans l’introduction persane, mais tronquée, un fantôme de l’original. Les mots d’ouverture de Browne dans son Introduction à «A Traveller’s Narrative», comme précédemment noté, étaient :

«Ce livre est l’histoire d’une secte proscrite et persécutée écrite par l’un d’entre eux. Après avoir souffert en silence pendant (nigh upon) un demi-siècle, ils trouvèrent à la longue une voix pour raconter leur histoire et offrir leur apologie. De cette voix, je suis l’interprète». [181]

Dans l’introduction persane au «Nuqtatu’l-Kaf», il est allégué qu’Abdu’l-Baha avait écrit «A Traveller’s Narrative» pour rabaisser la station du Bab. Et dans l’introduction anglaise, Browne écrit:

«De cela je suis très certain que plus la doctrine baha’ie se propage, particulièrement en dehors de la Perse, et presque toute en Europe et en Amérique, plus la vraie histoire et la nature du mouvement original babi est obscurcie et déformée». [182]

Le passage du temps a montré que la prédiction de Browne était peu valable. Aucune meilleure preuve ne peut être la que la traduction massive du premier volume de la chronique-histoire par Mulla Muhammad-i-Zarandi, nommé, accomplit par Shoghi Effendi, le gardien de la Foi Baha’ie, à laquelle il ajouta des notes et des appendices abondants, citant beaucoup de sources [183] et d’autorités. Le vrai titre qu’il donna à ce livre - The Dawn Breakers - montre la lumière dans laquelle la vison baha’ie des temps héroïques du Bab et de Ses premiers disciples.

Révélateur est cette remarque dans l’introduction en persan, que Browne écrivit à ses «amis babis» en Iran et à Istanbul pour obtenir d’eux une copie du «Nuqtatu’l-Kaf» et dans chaque cas, il fit chou blanc. Naturellement, on (take it) que ces amis babis étaient de persuasion azalie. Et comment se fit-il que même les supporters de Subh-i-Azal n’aient pas une copie de ce livre? Le correspondant de Browne à Istanbul était Shaykh Ahmad-i-Ruhi.

A moins qu’autrement déclaré, des références et des opinions citées désormais du «Nuqtatu’l-Kaf» sont éliminées de l’Introduction persane qui, en dépit des indications renonçant qu’il puisse ne pas l’avoir écrit, nous pouvons seulement l’attribuer à Edouard Browne.

Browne déclare que les baha’is regardèrent le Bab comme simplement le précurseur et le héraut de Baha’u’llah, juste comme Saint Jean Baptiste était le précurseur de Jésus Christ. Peut-être le zèle d’un baha’i excessif ici et d’un baha’i là-bas pourrait avoir soulever une telle suspicion, mais il y a le témoignage de Baha’u’llah «Le Livre de la Certitude» qui rend clair que le Bab est regardé comme une Manifestation indépendante de Dieu.

Une autre conclusion surprenante atteint par Browne, tempéré par quelque ombre de doute, était que le Bab considérait la durée de temps intervenant entre Sa Dispensation et la suivante à venir de la même durée qui séparait un(Advent) d’un autre dans le passé. Les Ecrits du Bab Lui-même prouvent que cette supposition n’était pas fondée.

Une des stupéfactions est davantage accrue par la construction que Browne met sur ces mots de Baha’u’llah dans le «Livre de la Certitude :

«Le seul objet de nôtre retrait était d’éviter de devenir l’objet de discussions des croyants, la cause de la révolte des disciples et la raison des souffrances ou des tristesses de qui que ce fût. Au-delà de ceci, Nous ne chérissions aucune autre intention, et en dehors de cela, Nous n’avions (no end) in view. Et pourtant, chaque personne recherche son propre plaisir et poursuit sa propre vaine imagination, jusqu’à l’heure où, de la Source Mystique, me vint l’ordre de revenir d’où Nous venions. Soumettant Nôtre volonté à la Sienne, Nous nous soumettions à Son injonction». [184]

Browne interprète la «Source Mystique» duquel les «ordres» de revenir atteignirent Baha’u’llah, d’avoir été la personne de Mirza yahya, Subh-i-Azal. C’est grotesque. Browne écrit :

«Vers la fin du séjour de ces personnes à Bagdad, selon l’auteur du «Hasht Bihisht», des signes graduels d’innovation et de relâchement furent observés dans la conduite de Baha’u’llah. Certains des vétérans parmi les babis, tels que Mulla Muhammad-Ja’far-i-Naraqi, Mulla Rajab-Aliy-i-Qahir, Haji Siyyid Muhammad-i-Isfahani, Haji Siyyid Javadi-i-Karbila’i, Haji Mirza Ahmad-i-Katib, le principal gardien de Qum [185], Haji Mirza Muhammad-i-Rida et d’autres furent perturbés par ce qu’ils virent, menacèrent Baha’u’llah, et le pressèrent si durement qu’il prit ombrage, quitta Bagdad, et vécut pendant presque deux ans dans les montagnes autour de Sulaymaniyyih. Durant cette période, ses demeures étaient inconnues des babis de Bagdad. Lorsqu’ils vinrent à savoir où il était, Subh-i-Azal lui écrivit une lettre et lui demanda de retourner à Bagdad. Il obéit et retourna». [186]

Baha’u’llah arriva à Bagdad de Téhéran le 8 avril 1853. Il partit pour Sulaymaniyyih le 10 avril 1854, et retourna le 19 avril 1856. Son retrait dans les régions montagneuses du Kurdistan eût lieu un an après Son arrivée à Bagdad. Il partit, à l’insu de tous, car le comportement et les intrigues de quelques hommes étaient en train exposer les restes de la communauté du Bab à des dangers nouveaux. Toute les preuves disponibles montre que Mirza Yahya était incapable d’exercer son autorité comme chef nominal de cette communauté, que Baha’u’llah n’agit jamais en son nom et par ses ordres, que les babis n’étaient pas unis, contrairement à l’affirmation de Browne, en se rangeant eux-mêmes sous la direction de Mirza Yahya.

Le babi qui découvrit Baha’u’llah dans les montagnes du Kurdistan était Shaykh Sultan, un érudit arabe de Karbila, qui avait connu Tahirih à l’aube de la nouvelle Révélation. Shaykh Sultan, accompagné par un (woodcutter) de (stock) arabe, nommé Jawad, partirent pour implorer Baha’u’llah, à l’exemple de son fil aîné, à peine 12 ans, de Mirza Musa (surnommé Kalim - l’orateur), Son fidèle frère, et de ces babis qui réalisèrent que seule la présence de Baha’u’llah en leur sein pourraient les sauver d’un désastre total. En vérité, Mirza Yahya avait aussi écrit pour demander à Baha’u’llah de revenir, mais c’était une demande, non une «requête». La «Source Mystique» que Baha’u’llah mentionne dans «Le Livre de la Certitude, d’où les requêtes viennent, est manifestement la Divinité.

Subh-i-Azal souhaitait que Baha’u’llah soit de retour à Bagdad, car tout autour de lui était désaffection et désordre qu’il ne pouvait contrôler et il se sentit désespéré. Siiyid Basir-i-Hindi, le babi indien, très célèbre et beau; Haji Mirza Musay-i-Qumi, un prêtre hautement érudit; et Mirza Asadullah-i-Dayyan l’avaient déjà répudié. Les «Témoins du Bayan» dont il s’était lui-même désigné lui procurait un peu de confort. L’un d’entre eux était Siyyid Muhammad-i-Isfahani, incapable de quoi que ce soit d’autre que d’intrigue. Un autre était le même Mulla Muhammad-Ja’far-i-Naraqi que l’auteur du «Hasht Bihisht» a nommé comme l’un des réprimandeurs réprimandant Baha’u’llah. Lui et son frère, Mulla Muhammad-Taqi, un troisième « Témoin du Bayan», fils d’un célèbre prêtre shiite, étaient en désaccord complet. Lorsque Mirza Yahya quitta Bagdad pour Constantinople, dans le train de Baha’u’llah, il ne tint même pas au courant pour informer ce Mulla Muhammad-Ja’far de son départ, et son «Témoin» pensait qu’il était encore en Irak.

Telles étaient les déclarations des babis que lorsque Baha’u’llah considéra la scène, Il écrivit :

«Nous n’avons trouvé qu’une poignée d’âmes, faibles et découragées, et même complètement perdues et mortes. La Cause de Dieu n’était plus sur leurs lèvres, et nul coeur n’était réceptif à son message». [187]

Au Shaykh Sultan qui L’avait supplié de revenir, Il avait dit :

«Si je ne m’étais pas rendu compte du fait que la cause bénie du premier Point [188] était à la veille de disparaître complètement, et que tout le sang sacré répandu sur le chemin de Dieu serait ainsi versé en vain, je n’aurais nullement consenti à retourner parmi le peuple du Bayan, et je l’aurais abandonné au culte des idoles que son imagination avait créées». [189]

Alors qu’ils approchaient de Bagdad, Il dit à Shaykh Sultan que ces jours restés étaient «les seuls jours de paix et de tranquillité»qu’Il n’ait jamais expérimentés. Shaykh Sultan écrivit un mémoire des évènements qui menèrent au retrait de Baha’u’llah dans les montagnes du Kurdistan, et de sa propre mission pour L’implorer de revenir.

Peut-être il n’était pas impossible pour Edouard Browne de vérifier l’exactitude des déclarations qu’ils cita du «Hasht Bihisht». Mais était-il sage de les présenter avec une aura définitive? Avait-il été dans une position pour vérifier les histoires du «Hasht Bihisht» qu’il aurait trouvé que la liste de ces vétérans qui étaient supposés avoir averti Baha’u’llah contre «l’innovation et le relachement» était mal compilée. Mulla Muhammad-Ja’far était en train de poursuivre ses propres fins en Perse; Mulla Rajab-Ali et Haji Muhammad-i-Isfahani n’étaient pas importants dans les rangs des babis, ils sont évidemment absents des pages du «Nuqtatu’l-Kaf»; Haji Siyyid Javad-i-Karbila’i était dévoué à Baha’u’llah, et même si il ne l’était pas, il n’était pas la sorte d’homme à jeter à terre un défi; il n’y avait aucun gardien-chef de Qum [190], il n’y avait aucun Haji Mirza Ahmad-i-Katib, il n’y avait aucun Haji Mirza Muhammad-Rida identifiable.

Lorsqu’on arrive dans l’introduction persane au «Nuqtatu’l-Kaf», la stupéfaction augmente. Edouard Browne, qui avait vu Baha’u’llah en personne, qui écrivit ce «pouvoir et cette autorité siégeaient sur ce ample front», vint à faire la remarque stupéfiante que Mirza Aqa Jan était constamment en train de L’inciter et de L’encourager à assumer une pleine autorité dans la communauté babie, mais le plus grand obstacle était la présence de vétérans parmi les babis. Le commentaire est superflu, excepté de dire que Mirza Aqa Jan, qui vint à être connu comme Khadimu’llah (le Serviteur de Dieu) était le serviteur personnel de Baha’u’llah et plus tard aussi Son secrétaire. A ce moment-là, il était un jeune homme de 20 ans.

Il y avait à Bagdad un persan de méchante réputation, nommé Rida Turk. Mirza Buzurg Khan-i-Qazvini, le Consul-Général de Perse, lui offrit un prix tentant pour tuer Baha’u’llah. Cet homme prit sa chance un jour lorsque Baha’u’llah était dans les bains et Son serviteur de bain était parti faire une course. Mais un regard vers Baha’u’llah le fit - un homme qui, selon lui-même, n’avait jamais connu la honte - tressaillir et prendre ses jambes à son cou. Il relata son histoire plus tard à tout le monde. Tel était le pouvoir qui émanait de Baha’u’llah, dont Edouard Browne avait été lui-même témoin et qu’il avait attesté.

Qui, peut-on se demander, étaient les vétérans parmi les babis qui auraient barré la route à Baha’u’llah? 11 des 18 «Témoins» désignés par Subh-i-Azal choisir de suivre Baha’u’llah. Les survivants parmi les Lettres du Vivant, et les défenseurs inconditionnels de Shaykh Tabarsi [191] qui, sous le commandement de Quddus et de Mulla Husayn, mirent de même des armées en échec. C’étaient les vétérans de la Foi du Bab.

Les raisons données dans l’introduction persane au «Nuqtatu’l-Kaf», pour le déménagement des «babis» de Bagdad et plus tard d’Andrinople, sont très curieux. A Bagdad, il est dit, que des échanges eurent lieu chaque jour entre les musulmans et les babis, et que cette situation ne pouvait être toléré plus longtemps. Il n’est pas mentionné que le gouvernement de Nasiri’d-Din Shah visait la destruction de Baha’u’llah. Un papier d’Etat [192] que Nicolas avait envoyé à Browne en 1902, et qui était en sa possession, était la preuve irréfutable. Si l’intention des autorités était focalisée en nettoyant Bagdad de babis, nombre d’entre eux n’auraient pas été autorisés à demeurer là-bas après le départ de Baha’u’llah.

En ce qui concerne le quatrième et dernier bannissement de Baha’u’llah à Akka, et le confinement de Subh-i-Azal à Chypre, cette incroyable Introduction dit :

«Le gouvernement turc, notant une nouvelle fois des signes d’agitation parmi eux, et réalisant qu’un schisme avait eût lieu dans leur religion et que le terrain était bien préparé pour des heurts et des disputes, des discordes et des combats entre les deux factions, sans prendre la gêne d’enquêter et de distinguer entre le vrai du faux dans cette matière, prit immédiatement des mesures pour envoyer les babis en dehors d’Andrinople...». [193]

Browne avait dit la même chose dans l’introduction à la «New History» :

«... des signes de renouveau et d’activité croissante parmi eux attirèrent l’attention des autorités turques qui, apprenant qu’un schisme les avait divisés en deux sections hostiles, la première commandée par Baha’u’llah, l’autre par Subh-i-Azal, les expédièrent sans beaucoup de bruit, et probablement sans s’inquiéter beaucoup du bien et du mal de cette affaire, le premier à Acre, le second à Famagouste à Chypre». [194]

Cela ne correspond avec les faits de l’histoire. Cependant, on peut fermer les yeux sur les fautes de la première version (dans la «New History»), car à cette époque, Browne était manifestement handicapé par la maigreur d’information lui étant disponible. Mais la manière de présentation dans la dernière version (dans le «Nuqtatu’l-Kaf») est largement ouvert à la censure, et les conclusions que le lecteur est capable de tirer de cela ne peuvent pas être autrement qu’erronées. A moins que les autorités turques fussent complètement aveugles, ils ne pouvaient manquer d’observer que Subh-i-Azal avait à peine quelques amis à Andrinople. Alors que 4 baha’is furent exilés à Chypre avec Subh-i-Azal, il y avaient seulement deux azalis confirmés, nommés Siyyid Muhammad-i-Isfahani et Aqa Jan Big envoyés à Akka. Avec Subh-i-Azal à Chypre, en dehors de ses femmes, ses fils et ses filles, il n’y a avait personne qu’il pouvait compter comme ami. Avec Baha’u’llah dans la citadelle d’Akka, en dehors des immédiats de Sa famille, ils étaient plus de 50 croyants dévoués. Comment auraient-ils pu avoir des heurts nuisibles à la sécurité des domaines turcs entre baha’is et azalis à Andrinople?

Ainsi, nous atteignons l’histoire du meurtrier [195] de trois azalis à Akka, raconté précédemment dans ces pages (pages 34-7). Une autre nouveauté que nous rencontrons ici [196] est l’allégation que ces responsables pour cet odieux fait furent libérés de prison par l’intervention d’ Abdu’l-Baha. Puis suivit une liste des babis qui, il est dit, étaient à éliminés. Naturellement le «Hasht Bihisht» est la principale source pour la liste et l’allégation. Peu de temps après dans un appendice [197] à «A Traveller’s Narrative», ces hommes avaient figuré comme victimes de la malveillance des babis. Ici, la source d’information avait été mentionnée et expliquée. Là dans l’Introduction au «Nuqtatu’l-Kaf», l’accusation pris l’apparence de faits prouvés. Egalement inadmissible est l’affirmation que certains d’entre eux étaient des «amis personnels» du Bab, et appartenaient au premier cercle de Ses disciples, les Lettres du Vivant.

L’un des hommes cité est un certain Haji Ibrahim, et un autre un natif de Kashan, appelé Aqa Abu’l-Qasim. Il y avait un Haji Ibrahim à Andrinople. Mais son histoire est différente de celle qui est présentée dans l’Introduction au «Nuqtatu’l-Kaf». Ici il est dit que Haji Ibrahim était un fanatique baha’i qui, sur le bateau qui prit les exilés pour la Terre Sainte, donna une correction impitoyable à Siyyid Muhammad-i-Isfahani, mais plus tard vit les erreurs de ses chemins et se repentit, et rencontra la mort des mains de baha’is. Ustad Muhammad-Ali [198], le barbier et le serviteur de bain, à qui Mirza Yahya essaya de le convaincre de son côté en de l’inciter à tuer Baha’u’llah, a enregistré l’histoire de Haji Ibrahim dans la mêm autobiographie fragmentaire où il relate ses propres relations avec Mirza Yahya. Haji Ibrahim accompagna Baha’u’llah, lorsqu’Il partit pour Istanbul, sans Sa permission. A Andrinople, il s’attacha lui-même à Subh-i-Azal et Siyyid Muhammad. Ils lui confièrent des lettres a emmener en Perse. Il divulgua sa mission aux babis. Baha’u’llah leur dit de faire comme il était ordonné, de ne pas toucher aux lettres et de les délivrer aux personnes nommées par Subh-i-Azal. Baha’u’llah lui donna même les frais de voyage. Mais Haji Ibrahim n’alla pas en Perse. Il laissa (around) les lettres que Subh-i-Azal lui avaient confiées, et il erra vers les environs d’Andrinople. Plus tard, il alla à Akka, mais pas en compagnie des exilés. Comme pour Aqa Abu’l-Qasim-i-Kashani, il trouva la mort par noyade, dans des circonstances mystérieuses, peu de temps après, dans les premières années de la période de Bagdad.

Si les baha’is faisaient une guerre d‘extermination contre les partisans de Subh-i-Azal, comment se fait-il alors que le plus distingué vétéran, Haji Siyyid Javad-i-Karbila’i qui, selon les mêmes accusateurs, était un supporter de Subh-i-Azal et échappa aux griffes des baha’is? Haji Siyyid Javad, avec son milieu social et sa position établie, n’aurait pas été un plus formidable adversaire que Haji Ibrrahim-i-Kashi. Ce fut tragique que Edouard Browne ne détecte pas le défaut essentiel dans le maquillage du «Hasht Bihisht», et perpétua ses minces récits.

Edouard Browne exprime ensuite la surprise que les baha’is qui croyaient dans le Bab et qui acceptèrent Son divin mandat, puissent encourager la chute d’un homme choisi et exalté par le Bab; comment pourrait le «point de lumière» tourner en «point d’obscurité?»Les baha’is croient aussi en Jésus Christ et acceptent Son mandat divin. Jésus choisit Iscariote pour être l’un de Ses douze disciples. Et Judas Le trahit.

Le Bab écrit dans le Bayan : «Les flammes du feu de l’enfer seront transformées par Dieu en lumière par Celui que Dieu rendra manifeste, et Il transformera les lumières en feu de l’enfer par Lui; et aussi: «Le Bayan n’a rien en vue que de sauver Celui que Dieu rendra manifeste». [199]

Puis nous tomberons une nouvelle fois sur le thème que les baha’is n’avaient d’autre choix que d’effacer toutes traces du «Nuqtatu’l-Kaf». Et laissons dire une nouvelle fois, au risque de paraître ennuyeux, que les baha’is n’avaient rien à craindre d’un livre de ce calibre et de ce statut, ou en fait de n’importe quel livre, comme même le Bayan lui-même avait été dépendant par son Auteur du bon plaisir de «Celui que Dieu rendra manifeste». L’argument d’Edouard Browne est extrêmement faible. La thèse que dans le but de sécuriser leur position, de sauvegarder leur Cause et gagné des adhérents, que tous les baha’is avaient à faire étaient de détruire des copies d’une histoire-chronique écrite par un marchand relativement obscur de Kashan, est entièrement désassortie par l’ampleur et la gravité des évènements. Dans cette stupéfiante Introduction à un livre qui ne pouvait avoir été le travail original de Haji Mirza Jani, la suggestion incroyable est faite que la répudiation de la succession de Subh-i-Azal allait beaucoup contre la nature des shiites et de leurs croyances dans l’Imamat. En fait, la vraie revendication du Bab qu’Il était le Qa’im, le Mihdi (Mahdi) espéré par le monde de l’Islam, ne correspondait pas avec la croyance orthodoxe que le Qa’im était Muhmmad ibn-i-Hasan al-Askari, le 12 Imam, qui dans les années a.h. 260, a.d. 874, disparut de la vue de l’homme à l’âge de 5ans, et qui doit retourner en personne dans ce monde, dans la plénitude des temps, pour restaurer la justice (to it). En plus, ni la nomination, ni la direction ou la tête de file de Subh-i-Azal ne pouvait égaler l’Imamat comme compris et soutenu par les shiites. Le Bab ne conféra jamais l’autorité d’un Imam, dans le sens shiite du terme, à Subh-i-Azal. D’autres tablettes du Bab qui sont adressés à d’autres de Ses disciples, préfacées avec l’ouverture: «De Dieu à Dieu».

C’est de peu de valeur de s’étendre trop longtemps sur tous les parallèles que Browne tira et les comparaisons qu’il fit entre les divers épisodes comme présentés dans le «Tarikh-i-Jadid» et le «Nuqtatu’l-Kaf». Cependant, cette seule citation de l’Introduction anglaise dans le «Nuqtatu’l-Kaf» suffira à montrer sa réaction personnelle aux deux livres - une antipathie envers l’un, de la sympathie envers l’autre. Haji Mulla Isma’il-i-Qumi fut l’un des 7 martyres qui fut mis à mort quatre mois avant l’exécution du Bab à Tabriz. Haji Mirza Siyyid Ali, l’oncle maternel du Bab qui se trouva (in loco parentis) à Lui lorsqu’Il était orphelin, fut aussi de ce groupe de 7. Edouard Browne, après avoir comparer le récit du martyre de Haji Mulla Isma’il dans les deux livres conclut:

«C’est un exemple extrêmement typique de la manière avec laquelle le compilateur de la «New History» a traité avec l’original sur lequel il travaillait. Il ajoute les jets de pierre des spectateurs, supprime les rires des courageuses victimes, et développe ses propres mots, «Je suis un babi et je vais mourir pour vous» dans le pieu discours juste cité. L’effet produit par ces altérations est plus facile à apprécier qu’à décrire, mais cela mobilise une image tout à fait différente dans l’esprit et transforme les enthousiastes exaltés et indomptables de la première période en martyres moralisateurs se conformant aux idéaux baha’is ultérieurs». [200]

Mais le Gardien de la Foi baha’ie écrit en termes enthousiastes de la mort héroïque de ces 7 martyres :

«Les réponses pleines de défi lancées à leurs persécuteurs, la joie extatique qui s’emparait d’eux à mesure qu’ils approchaient du théâtre de leur trépas, les transports de jubilation dont ils furent saisis devant leurs bourreaux, le caractère poignant des versets que récitèrent quelques uns d’entre eux à leurs derniers moments, les appels et les défis qu’ils adressèrent à la foule des spectateurs qui les considéraient avec stupéfaction, l’ardeur avec laquelle chacune des trois dernières victimes, lutta pour être la première à sceller sa foi dans le sang, et enfin les atrocités qu’un adversaire assoiffé de sang, se dégradant lui-même, fit subir à leurs corps inanimés qui demeurèrent sans sépulture, sur la Sabzih-maydan, pendant trois jours et trois nuits au cours desquels des milliers de shi’ahs soi-disant très dévots leur lancèrent des coups de pieds., les lapidèrent, crachèrent sur leurs visages, les maudirent, les tournèrent en dérision et entassèrent des ordures sur eux, telles sont les caractéristiques essentielles de la tragédie des Sept-Martyrs de Tihran, tragédie qui se détache comme l’un des plus sinistres épisodes observés au cours des premiers développements de la foi de Baha’u’llah». [201]

Pour terminer, il y a l’inquiétude d’Edouard Browne et l’incompréhension sur les évènements qui suivirent la mort de Baha’u’llah - le manquement des membres de Sa famille à accepter les implications de Son Testament, et de donner leur loyauté inconditionnelle et leur obéissance à Abdu’l-Baha. Mirza Muhammad-Ali, le second fils survivant de Baha’u’llah, et ceux qui le rejoignirent et brisèrent le Covenant que Baha’u’llah avait fermement établie, s’appelèrent eux-mêmes les «Unitairiens». Ils accusaient Abdu’l-Baha d’avoir revendiquer la station de Manifestation de Dieu pour Lui-même. Edouard Browne déclare qu’il y avait à présent 4 catégories de babis :

1. Ceux qui rejettent à la fois Baha’u’llah et Subh-i-Azal, quelques uns, que Browne n’avaient jamais rencontré.

2. Les azalis qui maintiennent que Mirza Yahya, Subh-i-Azal, est le successeur légitime du Bab et que «Celui que Dieu rendra manifeste» n’ait pas apparut. Browne considère que «Ceux-ci sont quelques uns, et leur nombre est probablement en diminution».

3. Ces baha’is qui regardent Baha’u’llah comme «Celui que Dieu rendra manifeste», mais qui refusent l’autorité d’Abdu’l-Baha et suivent son frère, Mirza Muhammad-Ali car, de leur point de vue, Abdu’l-Baha a, contrairement aux avertissements de Baha’u’llah, émit une revendication de la station de Manifestation de Dieu.

4. (pour citer les mots exacts de Browne) « Ces baha’is qui, soutenant qu’ «il n’y a pas de pause dans la grâce divine», reconnaissent les revendications de Abdu’l-Baha (l’exacte nature de ce que je ne peux définir avec confiance) et le regarde comme l’actuel théophanie. Ce sont la majorité, et il est curieux d’observer... comment dans l’église babie, le «stationnaire» ou le groupe conservateur ne semble jamais voué à l’échec. Pourtant la position de Abbas Effendi était beaucoup plus difficile à maintenir que celle de son père, car pendant un moment, comme nous l’avons vu, les mots du Bab concernant «Celui que Dieu rendra manifeste» rendit presque impossible pour ses disciples de renier les revendications de tout revendicateur, Baha’u’llah semblait avoir laissé aucune échappatoire pour une nouvelle Manifestation dans le millénaire à la suite de sa mort». [202] Il est évident qu’en ce cas, Browne avait vu l’importance des injonctions imposantes du Bab. Après avoir cité des versets des Ecrits de Baha’u’llah, de confirmer une déclaration qui est indéniable qu’aucune Manifestation de Dieu n’allait venir pendant 1000 ans, Browne atteignit la conclusion :

«Ce dernier schisme, je le confesse, et l’amertume que cela causa, créa une impression très pénible dans mon esprit, car, comme je m’étais informé de manière répétée de mes amis baha’is, où est le pouvoir irrésistible et contraignant qu’il regarde comme le signe essentiel et indéniable du Verbe de Dieu, lorsque, en face de tels textes comme «Associate with [les disciples de tout] religions with spirituality and fragrance»..., ils peuvent montrer de telles implacables animosités envers ceux de leur propre maisonnée». [203]

Où pourrait être ce «pouvoir irrésistible et contraignant» que dans la forme et la disposition et la tendance de la communauté baha’ie. Et on pourrait différencier entre l’animosité et la défense de l’intégrité de la foi. Il est surprenant que Browne ne vit pas clairement qu’Abdu’l-Baha ne réclamait pas quelque autre station que le Centre du Covenant de Baha’u’llah, et que les baha’is, quelque puisse avoir été exagéré le langage des poètes baha’is, ne crurent jamais qu’Abdu’l-Baha était l’inaugurateur d’une nouvelle théophanie. Une telle croyance aurait été blasphématoire à leurs vues.

En 1910, Edouard Browne s’était, comme nous le verrons plus tard, grandement interrogé lui-même du sort et du futur du mouvement constitutionnel en Iran. Dans celle-ci, il cherchait la résurgence de l’esprit de la nation. D’où il écrivit à la fin de l’introduction anglaise au «Nuqtatu’l-Kaf» :

«Le Baha’isme, à mon avis, est trop cosmopolite dans ses buts pour rendre beaucoup de service direct à cette reprise. «La fierté n’est pas pour celui qui aime son pays», dit Baha’u’llah, «mais pour celui qui aime le monde entier». C’est un beau sentiment, mais jusqu’à présent, ce sont les hommes qui aiment leurs pays par-dessus tout autre chose que la Perse a besoin».

Cependant, quelque chose des vieilles admirations persistantes, car il continue dans cette veine :

«Pourtant les mouvements babis et baha’is ont au moins prouvés deux choses, premièrement que les persans, lorsqu’ils sont profondément agités par des forces spirituelles, sont capables de l’héroïsme le plus extrême et de sacrifice; et deuxièmement que la Perse est encore capable d’influencer le monde par sa pensée à un degré qui équivaut à quelques autres pays. Car bien que les baha’is sont dans l’habitude d’exagérer le nombre de convertis qu’ils ont faits en dehors de la Perse, il est néanmoins un fait que leur religion s’est propagée, à la fois en Orient et en Occident, et que le nombre de ses adhérents, déjà grand, est en train d’augmenter». [204]

Pour résumer, il y avaient deux livres - l’un est une histoire incomplète par un dévot et un courageux marchand qui périt dans le massacre sauvage de 1852, le second une déformation imputée au même homme dévoué dont la voix avait déjà été réduit au silence lorsque le «Nuqtatu’l-Kaf» reçu l’apposition de son nom. Du à une idée préconçue, Edouard Browne ne fit pas la bonne appréciation. Il n’y a pas de quoi en faire un long discours. Le «Nuqtatu’l-Kaf» qui avait reçu une place honorable dans la galaxie des classiques a perdu son impact. Mais il est très triste qu’Edouard Browne ne puisse juger la question avec un vrai discernement.



Chapitre VIII : Edouard Browne, l’orientaliste

Après la publication de la «Tarikh-i-Jadid» - «The New History of the Bab», Edouard Browne fut engagé dans la recherche d’une manière différente. Il commença à fouiller profondément dans la littérature persane. Et avec le nombre des années, il publia son monumental ouvrage : «A Literary History of Persia», une entreprise qui avait fait époque dans son domaine. En dépit de récentes trouvailles et évaluations, en dépit de certains défauts, le travail encyclopédique de Browne reste incomparable et suprême. Le premier volume apparaît en 1902, et le quatrième et dernier volume en 1924. [205]

Pendant ce temps, la Perse avait subi une révolution relativement paisible et un changement de régime. Edouard Browne dédia beaucoup de son temps et de son énergie au soutien actif des constitutionnalistes et le groupe de réforme. Puis, il y eût une contre-révolution et un coup d’état par le Roi, Muhammad-Ali Shah, qui renversa la Constitution, et rétablit le despotisme pour une courte période. [206] Il y eût aussi l’Accord anglo-russe du 31 août 1907 qui mena à l’intervention du gouvernement tsariste et l’occupation du territoire iranien par des troupes russes. Sir Edouard grey, le Secrétaire britannique des Affaires Etrangères, hypnotisé par sa peur de l’expansionnisme allemand, ne fit pas plus que de (present) faibles plaintes à Saint Petersbourg. Edouard Browne l’aida à former le comité persan à Londres pour promouvoir et défendre la cause de la Constitution, et sa plume fut prolifique dans le service de la même cause. Il écrivit «A Brief Narrative of 1905-1909» en 1910, «The Persian Crisis of December 1911», et «The Reign of Terror at Tabriz : England Responsability» en 1912, «The Press and Poetry od Modern Persia» en 1914. Il écrivit des articles pour la presse, il parla dans les tribunes, il organisa et fournit une aide généreuse et une hospitalité aux réfugiés arrivant de Perse, il monta des attaques sur le gouvernement russe, pour se mettre avec les réactionnaires, et sur le Cabinet libéral en Grande-Bretagne pour sa proche collaboration avec la Russie tsariste.

Tandis qu’Edouard Granville Browne était profondément engagé dans l’arène politique, les baha’is évitaient l’implication. Abdu’l-Baha leur avait conseillé de manière répétitive de rester en dehors du combat politique, de mener leurs efforts à la tâche de la réconciliation. Il y avaient des baha’is individuels, le plus important d’entre eux était le célèbre Haji Shaykhu’r-Ra’is [207], qui supporta ouvertement les réformes constitutionnelles, mais comme une communauté, ils restèrent libres d’affiliation. Dans son livre «The persian Revolution» qui était à la fois une apologie pour les constitutionnalistes et une accusation de ces individus et gouvernements qui soient se levèrent par réaction, soit donnèrent leur approbation tacite, Edouard Browne tourna son attention à ce qu’il appelait «l’attitude des baha’is envers la politique persane» [appendice B, note (16)]. Premièrement, il cita trois idées différentes lui étant données par trois hommes bien au courant avec la condition de la Perse. Le témoignage de l’un d’entre eux, que Browne décrivait comme «un brillant diplomate anglais qui a généralement montré une compréhension inhabituelle et une sympathie envers les persans», était ce qu’Abdu’l-Baha l’avait fait bénéficier sur les baha’is pour éviter une action politique, «premièrement car leurs buts devraient être entièrement spirituels, non politiques, et deuxièmement car leur soutien de la Constitution, si elle devenait connue, aurait tendance à porter préjudice aux yeux de l’orthodoxie shiite, et particulièrement les mullas» [208]. Browne présenta sa seconde source comme «un journaliste singulièrement sympathique et perspicace qui passa un temps considérable en Perse». Dans la vision de cette second source, « non seulement le mouvement constitutionnel en Perse, mais le réveil général de l’Asie, fut le résultat direct de cette nouvelle force spirituelle connue comme le babisme ou le baha’isme». La troisième personne, dont Edouard Browne cita l’opinion, était «un capitaine des Volontaires nationaux qui était un fugitif en Angleterre après le coup d’état de juin, 1908». Ce défenseur du constitutionnalisme maintenait que «les baha’is étaient opposés à la Constitution, et continua jusqu’à la fin à encourager et soutenir le Shah», en particulier parce qu’ils pensaient que la Monarchie gagnerait et aussi parce que ils haïssaient les prêtres musulmans qui avaient (cast its lot) avec les constitutionnalistes. Le fait qu’ils étaient beaucoup du clergé shiite dans le camp réactionnaire, qui était implacablement hostile à la Foi Baha’ie, les assaillaient de manière répétée et même manigançait de tuer les baha’is, l’homme exprimant cette vue, choisit de l’ignorer. Les supporters de Subh-i-Azal donnèrent argent comptant à cette accusation, comme la tablette de Abdu’l-Baha citée par Edouard Browne dans cette correspondance le révèle. C’est une tablette adressée à Haji Mirza Abdu’llah-i-Salih-Furush. C’est ce que Abdu’l-Baha dit : [209]

«Vous écrivez qu’il a été déclaré dans le «Hablu’l- Matin» publié à Rasht que les babis étaient partisans de l’autocratie, et à Zanjan qu’ils avaient réuni de l’aide pour la cause royaliste. L’un des «amis» doit écrire à certains un autre papier, ou il doit être propagé à l’étranger parmi le peuple, que c’est une calomnie concernant les baha’is [émanant] des babis Yahya’i [azalis], car ces personnes sont les ennemis des baha’is. Le but des baha’is est la réforme du monde, afin que parmi toutes les nations et tous les gouvernements, une réconciliation puisse être effectuée, que la dispute et le conflit cessent, que la guerre et l’effusion de sang puissent être abolis. Par conséquent, ils se hâtent en avant corps et âme, s’efforcent (hard) et passent eux-mêmes cette (perchance) du gouvernement et de la Nation, (nay) tous les groupes et toutes les nations puissent être unis les uns les autres, et que cette paix et cette réconciliation puissent être (enter in). Ainsi, ils n’ont aucune part dans de telles querelles. Et une claire preuve et un argument concluant quant à la fausseté de l’accusateur, qui ne laisse aucune occasion de doute, est le décret du mujtahid [210] Mulla Hasan de Tabriz pour le meurtre des baha’is, et aussi les proclamations calomnieuses du mujtahid [211] Mirza Fadlu’llah-i-Nuri et Siyyid Ali-Akbar, qui étaient postés sur les murs dans toutes les rues et bazars de Téhéran. Mais les babis Yahya’is [azalis], qui sont les ennemis des baha’is, et qui restent eux-mêmes dans la dissimulation, disent aux nationalistes que les baha’is sont les partisans de la Cour, pendant qu’ils sont en train de dire des royalistes qu’ils sont prêts à sacrifier leurs vies pour la nation, dans le but de provoquer les deux côtés contre les baha’is et en faire leurs ennemis, ce (perchance) qu’ils pourraient séduire certaines âmes de chaque côté. C’est la vérité de la chose; par conséquent, il incombe que ces hommes qui sont justes, devraient enquêter toute cette question de l’aide dit avoir été rendu à Zanjan. Si une telle chose avait été faite par les baha’is, nous l’admettrions et nous nous soumettrions. Glorifié soit Dieu! C’est une pure calomnie! Dès le début de la Révolution, il était constamment écrit que les amis de Dieu devraient se mettre de côté en dehors de cette clameur et de cette agitation, de ce combat et de cette contestation, et devraient chercher à réconcilier le gouvernement et la nation, et devraient se consacrer eux-mêmes afin que ce gouvernement et cette nation puissent être en harmonie comme le lait et le miel, car la sécurité et le succès sont inaccessibles et impossibles sans la réconciliation. Maintenant lorsque ceux qui nous souhaitent (ill) des calomnies complètes, les «amis» gardent le silence, en quoi ceux qui sont nos ennemis énoncent chaque jour hardiment quelque nouvelle calomnie».

Le conseil d’Abdu’l-Baha était loin de l’ambiguïté, et toute la question était claire comme du cristal. Pourtant il semble qu’Edouard Browne ne pouvait voir la question dans sa vraie lumière. Le contenu général et le ton de cette note dans les appendices à son livre sur la révolution persane confirment ce fait regrettable. En tant que fervent admirateur et supporter du mouvement constitutionnel, Edouard Browne aurait du avoir à réaliser que le chemin le plus sur de ruiner le même mouvement aux yeux du public était de l’associer de quelque manière que ce soit avec la communauté baha’ie. Il aura été (stampeded) en dehors de toute existence.

Baha’u’llah avait expressément prédit les évènements qui secouèrent le pouvoir des Qajars, et qui finalement les privèrent du trône. Dans le «Kitab-i-Aqdas», Il s’était ainsi adressé à la capitale de l’Iran, la ville dans laquelle Il était né :

«Que ta joie soit immense car Dieu, en faisant naître sur ton sol la manifestation de sa gloire, a fait de toi «l’orient de sa lumière». Sois heureuse de ce nom qui t’a été donné, nom par lequel l’Etoile du Matin de grâce a répandu son éclat et qui a illuminé tout ensemble la terre et le ciel.

Avant peu, l’état de tes affaires changera, et les rênes du pouvoir seront remises aux mains du peuple. En vérité, ton Seigneur est l’Omniscient. Son autorité embrasse toutes choses. Sois certaine de la bienveillante faveur de ton Seigneur. L’oeil de sa tendre bonté est pour l’éternité fixé sur toi». [212]

Le coup d’état de 1908 monté par la monarchie régnante mena à la dépression graduelle de la loi et de l’ordre à travers l’Iran, et la victoire des armées nationalistes l’année suivante et la déposition de Muhammad-Ali Shah ne restaura ni l’autorité du gouvernement central ni l’économie bouleversée. Des chefs tribaux et des brigands errèrent sans contrainte sur la campagne et les grands-routes. Des aventuriers, certains portant le label de réaction et certains de la réforme, étaient occupés dans leurs propres voies, promouvant leurs propres desseins. La préférence du gouvernement tsariste pour le Shah déposé était non dissimulée et la présence de troupes russes dans les provinces du Nord posait une menace constante à la capitale. En 1911, Muhammad-Ali Shah avec le soutien des russes fit une tentative avortée de regagner son trône perdu; et le gouvernement et harassé à Téhéran fit (a bid) pour mettre les finances de l’Etat en ordre. Agissant sur la demande de son gouvernement et le conseil du Département d’Etat, le persan chargé d’affaires à Washington, Ali-Kuli Khan, le Nabili’d-Dawlih, engagea les services de Monsieur W. Morgan Schuster en tant que trésorier-général. Il atteignit Téhéran en mai 1911 avec une équipe suffisante d’américains, financé par une abondance de bonne volonté. Mais l’année finit avec la démission de Schuster sous la dureté de l’ultimatum humiliant russe, le second majlis [213] (Assemblée Nationale) qui avait refusé de se conformer aux demandes russes, fut dissoute et dispersée. La nouvelle année 1912 fut témoin pour le public de la pendaison d’importants nationalistes à Tabriz, par ordre d’officiers russes. En mars, les canons russes étaient braqués sur le très sacré Tombeau de l’Iran - la tombe de l’Imam Rida, le 8ème Imam - à Mashad. Le but était de déloger des dissidents qui avaient fuit au tombeau. L’Iran fut engouffré dans le chaos, et durant ces années pénibles et dépressives, les baha’is souffrirent pour leur foi, pions dans un jeu dans lequel ils n’avaient aucune part.

A Sari dans le Mazindaran, au tout début du combat constitutionnel, 5 baha’is furent tués, l’entre d’entre eux, le Mushiru’t-Tujjar, était un marchand bien connu de cette ville. Ils ont leurs statues dans l’histoire comme «Les 5 Martyrs». A Nayriz dans la province du Fars où, dans les derniers mois de la vie du Bab, Siyyid Yahya, Vahid-i-Darabi, et ses corréligionnaires babis avaient résisté héroïquement aux assauts d’une armée, succombant finalement à la tricherie d’un ennemi, des scènes furent jouées, souvenir des premières tragédies. Un certain Shaykh Zakariyya, qui avait dirigé une querelle avec un magnat local, prit avantage de l’insurrection manigancée par Siyyid Abdu’l-Husayn, un prêtre violent de Lar, et apparaît, de son nom, devant Nayriz avec une force composée des mécontents. Le prêtre de Lar qui s’était levé pour défendre la Constitution avait une petite connaissance de ce que signifiait la Constitution, mais il portait de la haine pour le Qavamu’l-Mulk, le plus grand puissant de Chiraz, et considérant cet homme arrogant être un réactionnaire, il avait sponsorisé la cause de la réforme. Assez étrange, cela incluait l’installation de son propre service postal qui doit avoir contenté les philatélistes des années plus tard. Shaykh Zakariyya, arrivant à mettre le siège à Nayriz, déclara que Siyyid Abdu’l-Husayn, le prêtre de Lar, était le Roi du gouvernement de Constantinople. Il fut autorisé car la résistance n’était pas faible, et bientôt, pour se faire pardonner d’un pillage sans discernement, il se mit à faire la chasse aux baha’is. 19 d’entre eux rencontrèrent la mort. Le traitement infligé au corps d’un homme aveugle, Mulla Abdu’l-Hamid, fut honteux. Nayriz avait une communauté importante; et les hommes, les femmes et les enfants (take) pour ouvrir des champs, marchant péniblement. Certains tombèrent sur le bord de la route. Cet extrait d’un télégramme [214] qu’ils envoyèrent à Téhéran parle de lui-même :

«Sa Sainteté, le Ministre de l’Intérieur, puissent nos vies être sacrifiées! Dieu est nôtre témoin que nous avions demander de couvrir les frais du coût de la communication... Il y a trois mois, ce fut la lâcheté et l’attitude apaisante du gouverneur-général envers cet ennemi de la religion et de l’Etat qui menèrent à tout ce pillage et tous ces meurtres... Les menaces de Zakariyya se déversent continuellement. Peut-être qu’au moment où ce télégramme arrive, le cruel Zakariyya pourrait nous avoir rejoint aux précédents martyres. Nôtre attachement à nôtre monarque et nôtre sentiment de patriotisme nous dissuadent de rechercher la protection des étrangers. O Mon Recours! O mon Recours! Sauve-nous des malveillants».

A Sirjan dans la province de Kirman, le député-gouverneur, qui était un réactionnaire, bien après le coup d’état de Muhammad-Ali Shah et le bombardement du Parlement à Téhéran, ordonna la mort de Aqa Siyyid Yahya, un baha’i local, un homme important, grandement respecté dans la ville. Il fut tiré de chez lui et battu à mort. A Sangaar et à Shahmirzad, deux territoires de la province du Khurasan, où de grandes communautés baha’ies avaient existé depuis les premiers temps, Rashidu’s-Sultan, un partisan notoire du despotique Muhammad-Ali Shah, infligea de graves blessures sur les baha’is.

Ces incidents perpétrés par aucun moyen n’épuise la longue liste des souffrances que les baha’is expérimentèrent dans ces années perturbées. Ils ont été particulièrement détaillés ici car ils montrent à la fois les conditions du pays et la triste situation des baha’is. Dans les écrits d’ Edouard Browne qui couvrent la période concernée, les fortunes de la Perse sont bien reflétées comme elles devraient l’être, mais les afflictions des baha’is ne sont pas enregistrées.

Les épreuves auxquelles la Perse fut soumise à cause de l’intrusion de troupes étrangères, russes et britanniques (et plus tard durant la Grande Guerre également des turcs) furent prédites par Abdu’l-Baha. Dans le même appendice à «The Persian Revolution», que nous avons déjà cité, Edouard Browne inclut cet extrait d’une Tablette d’Abdu’l-Baha, adressée à un baha’i de Téhéran, nommé Muhammad Ali Khan :

«Pour ce qui concerne ce que vous avez écrit concernant l’intervention dans les affaires de la Perse des Etats voisins, (time upon time), il a été déclaré par la Plume du Covenant que le gouvernement (Dawlat) et la population (Millat) devraient se mélanger ensemble comme le miel et le lait, autrement le champ sera ouvert pour les manoeuvres des autres, et les deux parties le regretteront. Mais hélas! Les deux parties n’écoutèrent pas, mais ils ont amené les choses à ce point périlleux». [215]

A Londres, Edouard Browne entendit tous ces mots de Abdu’l-Baha Lui-même.

Ce fut en septembre 1911 qu’Abdu’l-Baha visita Londres pour la première fois, et délivra Son premier discours public à la congrégation de la «City Temple» le 10 du mois. Mais Browne ne le rencontra pas à cette occasion. Dans une lettre à Browne qui est à présent dans la collection préservée dans la Bibliothèque universitaire de Cambridge, Abdu’l-Baha écrit :

«J’ai reçu vôtre lettre estimée qui donnent les nouvelles de vôtre visite à Londres. Mais, hélas, la date de vôtre arrivée est le 4 du mois [octobre], et je suis parti pour Paris le matin du 3, car beaucoup d’âmes vénérables m’ont invité, et j’ai promis d’y aller, et ce n’est pas convenable de briser ma promesse. Par conséquent, je suis parti pour Paris, et je suis très satisfait de vôtre noble nation. Je suis reconnaissant pour nos contacts de longue date. Puisse la vie nous être laissée pour que nous puissions réparer la robe (rent) par la séparation». [216]

Comme nous le verrons plus tard, selon les preuves fournies par Browne lui-même, il avait été pendant un certain nombre d’années en correspondance avec certains des adversaires de Abdu’l-Baha, ces hommes qui avaient violé le Covenant de Baha’u’llah.

14 mois plus tard en décembre 1912, Abdu’l-Baha était une nouvelle fois à Londres, après un voyage de 8 mois aux Etats-unis [217] qu’Il prit de côte à côte. Ensemble alors, et plus tard à Paris, Edouard Browne et sa femme Lui rendirent visite. Comme Mirza Mahmud-i-Zarqani - le secrétaire d’Abdu’l-Baha au cours de Ses voyages, et le chroniqueur de ces années mémorables en occident - l’a enregistré, Browne, durant sa première visite souhaita abordé le sujet de ses écrits dans le passé et offrit des excuses, mais Abdu’l-Baha s’éloigna de ce sujet et dit : «Parlons d’autres choses qui conduiront à l’amitié». Puis Browne demanda au sujet de l’état des affaires en Perse et en Turquie. Les deux pays traversaient des temps troublés. les parties nord de la Perse étaient sous le contrôle des russes, et la Turquie avait reçu une défaite écrasante des confédérés des Balkans. Abdu’l-Baha répondit :

«J’ai écrit dès le début qu’à moins que le gouvernement et la nation ne soient en harmonie comme le lait et le miel, la prospérité et le salut seraient impossibles à atteindre. La Perse serait ruinée, et à la fin, les états voisins interviendraient.

Il poursuit en disant :

«Un effort devrait être fait pour changer le caractère de la nation, qu’elle puisse acquérir la capacité pour un gouvernement constitutionnel et d’autres réformes, autrement chaque jour, des troubles nouveaux surgiront, les personnes deviendront de manière progressive découragées, et les misères se multiplieront» [218]

Ce fut le 18 décembre. Edouard Browne rendit visite à Abdu’l-Baha à nouveau suivant, et à nouveau Abdu’l-Baha écarta du sujet les écrits de Browne. Une troisième rencontre eût lieu à paris dans la première partie de mars 1913.



Chapitre IX : Lettres d’Abdu’l-Baha à Edouard Browne

A la bibliothèque universitaire de Cambridge, dans la collection des papiers de Browne, se trouvent nombre de Lettres écrites à lui par Abdu’l-Baha, au cours des années. Browne les lista dans son «Materials for the Study of the Babi Religion». [219] Elles sont 12 au total, la première datant du 4 août 1890, et la dernière du 9 février 1913. [220]

Dans la première lettre, une assez longue, Abdu’l-Baha répond à la lettre de Browne qui avait apporter des nouvelles de son arrivée saine et sauve chez lui. Les liens d’amitié entre eux, écrivit Abdu’l-Baha, sont si puissants que «l’absence est la même chose que la présence» et la distance aucun (bar) aux coeurs. Il avait toujours, dit-Il, amener au souvenir» les jours de nôtre fréquentation». Il exprime l’espoir qu’ils se rencontreront une nouvelle fois. Le temps était trop court, déclare t-Il, pour exprimer de manière adéquate les principes, les buts, la conduite de la foi, mais Il compte sur la perspicacité et l’intelligence de ce «compagnon spirituel» pour comprendre la vérité de la chose. Il conseille à Browne d’avoir un but élevé et de se débarrasser d’un nationalisme petit, car quel qu’il soit, il est limité, la conséquence locale est un lien humain, et quelles que soient les bénéfices, le monde de l’homme est céleste. « Ne soyez ni l’Etoile du Nord, ni la Canopée du Sud, mais soyez l’orbe brillante au milieu du point culminant pour illuminer toutes les régions». Dans le champ de la politique, on trouve du mérite pour sa patrie, mais «prendre son envol dans les mondes de Dieu est atteindre le sommet de la gloire». Browne doit avoir cité la composition d’un travail d’histoire car Abdu’l-Baha écrit :

«Vous vous êtes référé à l’histoire; vous devriez vous efforcez que vôtre histoire puisse devenir dans les siècles futurs l’autorité incontestée, non être considérée une histoire sacrée, et accepté à la fois par les communautés du peuple du Royaume et par les justes parmi les peuples de la terre, car la grandeur de cette Cause n’est pas si évidente qu’elle ne devrait l’être, due aux mesures répressives à répétition prises par le gouvernement de Perse, et la sévérité des attaques, mais avant longtemps sa Vérité, comme vers le soleil, sera vue et discernée».

Abdu’l-Baha finit en exprimant Son espoir d’entendre parler régulièrement de Browne:

Edouard Browne finit cette lettre le 11 septembre 1911. Il écrit :

«En vérité, je ne sais pas avec quelle langue remercier pour cette grande bonté, et avec quels mots exprimer le degré de ma joie et de mon bonheur. Devrais-je considérer moi-même l’envie du monde, cela serait (be meet) et convenable. Je me permets de présenter une lettre à Vôtre Eminence. Mais on ne peut regretter une audace qui porte de tels fruits. Aussi longtemps que je vivrais, je préserverais cette Tablette, et la considère comme l’un des trésors les plus précieux.

La seconde lettre est datée du 3 avril 1891, et dit :

Très cher ami,
Dans vôtre lettre à mon frère, Mirza Badi’u’llah, vous promettez de nous écrire bientôt une lettre détaillée. Nous avons attendu longtemps et elle n’est pas venue. Elle viendra assurément. Si intense est le lien reliant les coeurs que la nuit et le jour, nous cherchons des nouvelles, des témoignages qui nous parviennent. Nous prions Dieu que tels puissent être, par Sa bonté, l’effet de cet attachement des coeurs, de cette amitié des âmes sur le monde de l’existence que les lumières (thereof) devraient, aussi longtemps que le temps et l’espace durent, brillent de manière lumineuse et éclaircissent l’horizon de la création. Le titre, que vous avez demandé, est joint.
Que la Paix soit sur vous, Abbas.

La troisième lettre, datée du 19 août 1891, est longue et d’un intérêt historique particulier, car elle parle des évènements qui menèrent à la féroce persécution des baha’is de Yazd. 7 hommes furent mis à mort en un jour sur ordre du gouverneur, Jalalu’d-Dawlih, un prince Qajar. L’un des martyrs avait 27 ans, et un autre 85. En cette occasion, Baha’u’llah révéla une tablette qu’Il adressa au «Times» de Londres, et invite à réfléchir à la vérité.

Abdu’l-Baha dans cette troisième lettre à Edouard Browne démêle les fils des conspirations qui ont cruellement (en meshed) 7 hommes innocents à Yazd. Siyyid Jamalu’d-Din al-Afghani figure dans l’histoire, également Mirza Malkam Khan, le Nazimu’d-Dawlih [221], Ministre persan à Londres de 1872 à novembre 1889. Mirza Mallkam Khan se querella violemment avec Mirza Ali-Asghar Khan, le Aminu’s-Sultan, le puissant Sadr-i-Azam (ministre principal) de Nasiri’d-Din Shah et il fut démis de son poste à Londres. Dans les mois qui suivirent, il était en train d’éditer un papier libéral qu’il nomma «Qanun» (Loi). Ce papier fut interdit en Perse, mais des copies entrèrent clandestinement et passèrent de main en main. A Londres, Malkam Khan avait été prendre des renseignements de Browne sur les baha’is. Et Abdu’l-Baha, dès qu’Il eût connaissance de la lettre de Browne, adopta ces étranges interrogations :

«Vous avez mentionné Mirza Malkam Khan comme quoi il a été se renseigner au sujet de la conduite et de l’attitude de ces personnes, bien qu’il ait une pleine et complète connaissance de l’intégrité de but, les droitures des objectifs, la sincérité et la rectitude et la bienveillance envers le monde entier qui constituent la base vraie et fondamentale de cette communauté. Il a, naturellement, eût un objectif non divulgué, de prétendre à l’ignorance. Glorifié soit Dieu! Les étrangers de Berlin et d’Angleterre se tournent vers les amis proches, et les connaissances adoptent des chemins étrangers».

Puis Abdu’l-Baha dit qu’il est devenu apparent à la considération des persans que les baha’is, en dépit de toute l’hostilité et toute l’oppression qui ont été leur lot, consacreraient et sacrifieraient leur temps pour le bien-être de la Perse et des persans. Ils ne se vengeaient jamais, mais amenaient du baume et de la paix et de l’amitié. Ils se battaient pour le bien commun. Bien que des souffles aient plu sur eux, ils ont supporté leurs souffrances avec force et patience, et ils n’ont cherché de refuge qu’en Dieu. Loué soit Dieu que dans une terre obscurcie, ils allument une bougie rougeoyante, bien que les flammes les engloutissent.

«En Iran (dit-Il), certains sont occupés avec le travail de ruine; certains autres comme un feu dévorant, dépouillent, détruisent et dispersent; d’autres encore, les patriotes, sont dits être en train de travailler pour la réforme et la reconstruction. Si on considère les choses justement, on verra que ces âmes détachées [baha’is], opprimées et souffrant patiemment, sont engagées dans l’établissement, le renforcement et la fortification de la vraie fondation de la nation et du gouvernement, car la grandeur de tout gouvernement et de toute nation, et le progrès et la prospérité durable de tout peuple dépendent de l’amélioration du caractère, l’amélioration de la conduite, la poursuite de la connaissance, et l’évolution dans les degrés de l’accomplissement humain. Mais hélas, c’est l’adversaire qui manie la plume...

Ensuite, Abdu’l-Baha déclare que bien que, dès les premiers jours, dus à certaines circonstances, des membres de cette communauté prirent des mesures pour repousser les assauts et se défendre eux-mêmes, à présent depuis 40 ans, ils se sont calmement soumis à leurs afflictions, et «toute la terre d’Iran est trempée de leur sang». Ici nous arrivons au thème central : la tragédie navrante de Yazd, et ses antécédents. Abdu’l-Baha écrit :

«Pendant un moment dans le passé, les partisans de Mirza Malkam Khan en Iran ont été passionnément actifs. Et tout cela parce qu’ils avaient ridiculisé et tourné en dérision la conduite du gouvernement. Parfois par des soupçons et des allusions, et en privé dans des termes directs, ils ont censuré le comportement du Premier Ministre, et se sont plaints du manque d’ordre du gouvernement et le manque de réflexion de ceux qui gouvernent. Puis le papier, «Qanum» arriva, et Shaykh Jamalu’d-Din-i-Afghani aussi, à cause de sa colère contre le gouvernement, commença, ici et là, à le châtier et lui reprocher. Au cours de la conversation, il poussait habilement et incitait la population, et trouvait des fautes et dépréciait le gouvernement. On dit que les affaires atteignirent un tel degré qu’ils écrivirent des prospectus, et les jetèrent dans les rues et les bazars. Par certains stratagèmes, ils s’arrangèrent un prospectus énergique en paroles pour atteindre le Shah, et depuis qu’ils taient conscient de la disposition du Shah, ils faisaient de grands déploiements, élevant le soupçon qu’ils avaient une très grande suite, et élèveraient avant longtemps la bannière de la liberté. Le gouvernement se prépara à prendre des contre-mesures dans le but de les exterminer. Les supporters de Malkam Khan et de Jamalu’d-Din, dans le but de les effrayer, menacèrent et alarmèrent grandement le gouvernement, imaginant un complot pour impliquer ces personnes [222], et leur causer de se retrouver accusées de complicité. A la fin, ils écrivirent des prospectus si exprimés que l’alliance avec ces personnes déduite et suspectée. En résumé, le frère de Malkam Khan avec vôtre ami, Mirzay-i-Hamadani, quelques autres, et deux [223] de ces personnes furent arrêtés. Les agents du gouvernement commencèrent, sans quelque enquête préalable, à persécuter cette communauté innocente, ici et là. Alors que, par la majesté de Dieu, ces âmes sans défense n’ont aucune connaissance de quoi que ce soit de cette agitation, ni ils ont quelque connaissance des incitateurs et des incités. Leur route exclut une interférence avec de telles choses. Dès que les nouvelles atteignirent Isfahan, parce que l’un [224] des proches amis de Zillu’s-Sultan [225] avait été aussi accusé et arrêté, le noble Prince, dans le but de se disculper lui-même et de voiler ses propres fautes professionnelles, considéra judicieux de tromper ces personnes, qui étaient innocentes, et les fit souffrir. De plus, il communiqua avec Jalalu’d-Dawlih [226], et institua de sévères persécutions dans la ville de Yazd et des villages voisins.

Puis les détails suivants de brutalités perpétrées; décapitations, pendaisons, incendies, pillages, réjouissances publiques, des milliers fuyant dans les déserts, beaucoup périssant de soif, de refus de se nourrir ou de boire pour (surviving) aux femmes et aux enfants. Le soulagement fut fournit par les marchands chrétiens voyageant à travers Yazd. Abdu’l-Baha se lamente aussi de l’insouciance et de l’erreur de l’oppresseur. Et après avoir relaté l’histoire d’un verdict rebelle donné par un jugement des siècles passés rebelle qui ressemblait aux verdicts passés des baha’is, Il conclut ainsi :

«Cette lettre était longue, mais le Dieu Omnipotent est mon témoin, si intense est mon attachement à ce gentil ami [Edouard Browne] que lorsque je prends ma plume pour écrire, la douceur de vôtre mémoire et de vôtre rencontre me vient à l’esprit, et je ne veux pas poser ma plume. Ainsi, l’enregistrement du vif désir devient long comme dans les nuits de la séparation. Le repos - où que vous soyez, que Dieu soit vôtre compagnon. La Paix soit sur vous.

Les nouvelles de l’ascension de Baha’u’llah fut transmis à Edouard Browne par Mirza Badi’u’llah, le troisième fils survivant de Baha’u’llah, dans une lettre datée du 25 juin 1892.

La lettre suivante d’Abdu’l-Baha à Edouard Browne est datée du 24 mars 1893, et elle dit :

Il est Dieu.
Cher ami,
Depuis longtemps la route de l’amitié a été fermée, et le coeur et l’âme sont lasses et tristement affligées. Vous vous n’êtes ni souvenus de ces exilés, ni vous ne ne les avez consolés, les désespérés, avec une lettre. Quelle opposition aviez-vous rencontré qui vous fit couper les cordes de l’attachement? C’est nôtre plus vif espoir que la fondation de nôtre amitié soit aussi ferme qu’une puissante forteresse. Tout le temps, nous avons été dans l’étonnement et dans l’attente. Les vagues de la mer de l’amitié ont afflué une nouvelle fois, et une vague du monde du coeur à (sweep over) la frontière de la plume et du papier. Je ne peux plus longtemps (withhold) moi-même. Vôtre nature et vôtre caractère me vinrent à l’esprit et j’ai fait mention de vôtre charmant côté. Sachez juste ceci, que dans cette réunion spirituelle, vôtre mémoire brûle comme une bougie, et la mention de vos (blooms) dans les coeurs comme un (grove) et une roseraie. Si vous nous oubliés, nous ne vous oublierons jamais. Nous supplions Dieu que dans toutes les affaires, vous soyez la manifestation de Son pouvoir qui soutient, l’endroit naissant de la bonté infinie.
La paix soit sur vous», Abbas.

Puis 8 ans se déroulent. Browne avait publié la «New History» avec une introduction grandement influencée par les déclarations et les écrits des supporters de Subh-i-Azal. Abdu’l-Baha avait rencontré l’opposition renforcée des membres de la famille de Baha’u’llah qui s’étaient ligués avec d’autres personnes importantes dans les rangs de Ses disciples. Et Abdu’l-Baha avait triomphé par patience, par longanimité et gentillesse. Des complots furent à nouveau grossissants autour d’Abdu’l-Baha. Ses adversaires, ayant manqué de secouer la loyauté de la communauté baha’ie, étaient en train de le diffamer et de Le déprécier aux yeux du public, et ils posèrent des accusations contre Lui devant les autorités d’Istanbul. Abdu’l-Baha écrivit à Browne le 1 février 1901 :

«O cher ami révéré,
Depuis longtemps aucune nouvelle du tout n’est venu de cet ami de plusieurs années... Bien que la ligne de l’amitié soit intacte et l’attachement sincère reste, qu’est ce qui vint à se passer que cette négligence devrait envahir le coeur des amis?... Nous avons gardé des attachements anciens, et la volonté de Dieu sera ferme. Le passage du temps n’apportera pas l’oubli et le silence. Nous nous rappelons toujours de vous et faisons mention de vous, en particulier lorsqu’une occasion particulière surgit... car Dieu accorde une grande bonté sur ce gentil ami. Vous devriez appréciez cela, que de tous les historiens d’Europe, aucun n’a atteint le Seuil Sacré que vous. Cette bonté fut spécifiée sur vous. Vous devez en fait chérir ce cadeau céleste et cette bonté divine. Bien que pour le moment, sa signification n’est pas connue, dans le futur, son importance sera établie.
O cher ami, sachez ceci, que cette bonté est une couronne généreusement posée sur vôtre front, et au cours des siècles, elle sera la fierté et la gloire de tout ce qui est relié à vous, tous vos parents. Ne soyez pas surpris. Réfléchissez sur les siècles précédents. Du temps du Christ, une constante camaraderie avec Lui n’avait aucune importance à la vue des hommes, et Son amour aimant et (benison) n’avait aucune valeur pour eux. Mais aujourd’hui, un morceau de pierre dans le voisinage de Tibérias est un objet de pèlerinage et de révérence pour la moitié des habitants de cette terre, car il était autrefois honoré comme un siège pour Sa charpente sacrée. Considère quelle importance elle a gagné. Cela a toujours été et le sera toujours. Les aurores de la Lumière de Dieu, dans leur propre temps, n’avaient aucune importance aux yeux des hommes et leur bénédiction n’était pas regardée par la population comme une raison de joie et d’orgueil. Mais lorsque les rayons du Soleil de Vérité se répandront sur tous les horizons, les rois de ce monde se prosterneront eux-mêmes aux pieds de ces êtres bénis.
Mon but est de dire : préservez cette gemme accordée divinement, et comme la perle cachée, placée dans la coquille de vôtre coeur. Efforcez-vous que cette divine perle, unique comme elle l’est, puisse jour après jour augmenter en justice et en renommée, qu’elle brille avec une grande lumière sur le diadème de l’honneur au coeur du monde de l’existence... Vous devriez rechercher la gloire qui ne périt pas et la souveraineté immortelle... deviennent le partenaire d’Abdu’l-Baha dans la servitude envers Dieu, à Son Seuil sacré... Avec l’humilité la plus extrême, Abdu’l-Baha prie et supplie que dans cette aventure, il puisse réussir dans sa servitude devant le trône de Dieu, car les serviteurs de la Vérité considèrent une servitude totale être leur couronne de splendeur, et le service aux amis de Dieu leur gloire la plus grande... Je supplie Dieu de rendre capable ce serviteur coupable, Abdu’l-Baha, de réjouir les coeurs des amis. Pour le reste, nous nous souvenons toujours de vous avec joie.
La paix soit sur vous.

Cette lettre aurait clarifié le fait qu’Abdu’l-Baha n’avait jamais émis la revendication d’une station équivalente à celle de Son père, et que les accusations de Ses adversaires étaient malicieuses et totalement sans fondement.

La lettre suivante est datée du 8 avril 1901. Browne l’avait écrite le 4 mars. C’était apparemment une réponse à la lettre d’Abdu’l-Baha du 1 février. Abdu’l-Baha, en en prenant connaissance, dit :

«De son (heading) doux parfum s’élève et apporte la fragrance à l’âme. Le coeur fut rendu lumineux et les sens se réjouissaient, car le contexte portait l’essence de la fidélité, et le ton indiquait les profondeurs de la signification cachée».

En ces premiers mois de 1901, la guerre des Boërs s’éternisait péniblement, et parce qu’à cause de cela, Browne avait exprimé de la douleur et du chagrin, Abdu’l-Baha lui dit :

«Le visage captivant et séduisant de l’amitié et de la concorde apparaîtront un jour dans la réunion du monde. Tout ce qui a été révélé par la Plume Suprême deviendra évident et arrivera. Mais le monde de l’homme n’est pas encore prêt et préparé pour un tel couronnement. Ce don céleste surgira progressivement au-dessus de l’horizon de la conscience intérieure de l’homme... L’enfant qui allaite doit être pendant des années dans les bras protecteurs de son père avant qu’il n’atteigne le stade adulte. Maintenant est le tout début de ce matin resplendissant. Lentement, comme les premières lueurs de l’aube, des rayons de lumière seront aperçus et remarqués».

Puis Abdu’l-Baha rappelle à Browne que les projets et les entreprises qui, dans les siècles précédents furent impossibles à réaliser, sont maintenant devenus réalisables et faciles à entreprendre, et une nouvelle fois il attire son attention à l’histoire du Christ. Le Christ avait cruellement été traité et Il avait été bas dans l’estime des hommes, et pourtant combien grandes sont les hauteurs que Son autorité a atteinte. Le Christ subit du tort de manière si épouvantable et pourtant Il pria : «Père, pardonne-leur; car ils ne savent pas ce qu’ils font». Le Christ fut diffamé, et Son histoire est se joue une nouvelle fois aujourd’hui. Par conséquent, ceux, qui aujourd’hui souffrent des mêmes inimitiés et réticences, intensifient seulement leurs efforts pour servir Dieu et l’homme, et ne permettent pas aux récits des détracteurs de les consterner». Puis Abdu’l-Baha exprime la confiance dans la perspicacité des hommes qui sont justes, comme Browne devrait l’être, pour discerner ce qui est vrai - «ils sentent naturellement la flamme de l’envie et de la jalousie et sentent le souffle heureux des brises vivifiantes qui s’élèvent des (bowers) et de la fidélité». La tristesse de Browne sur la guerre des Boërs avait attristé Abdu’l-Baha. Tous les peuples de la sensibilité, dit-Il, sont affectés par l’angoisse de la guerre, et il est à espéré que par la grâce de Dieu,à la fin, la dispute sera changée en concorde, et que la joie prévaudra».

Dans les lettres suivantes, d’eux d’entre elles ne sont pas daté, les activités d’un certain journaliste persan au Caire sont passées en revue. Dans la liste, citée précédemment, Browne donne les dates des deux lettres non datées comme le 28 mars 1903 et Noël 1903. La troisième lettre porte une date, le 20 janvier 1904, d’une écriture différente; bien que Browne cite le 20 juin dans sa liste.

Le journaliste persan était le docteur Mirza Muhammad-Mihdi Khan, le Za’imu’d-Dawlih, que nous avons déjà rencontré dans ces pages. Il était l’auteur du «Miftahu Babi’l Abwab», ou la clé de la Porte des Portes, une histoire prétendue des fois babies et baha’ies, qui fut publié au Caire à l’automne 1903. Dans deux de ces trois lettres de Abdu’l-Baha, le contexte de cette composition de ce travail est révélé. Voici comment Browne évalue le travail du docteur Mirza Muhammad-Mihdi Khan :

«L’auteur, bine qu’un adversaire déterminée des babis, écrit avec une certaine apparence de modération. Bien que souvent inexact, il ajoute des informations nouvelles dérivées de son père Muhammad Taqi, qui vit le Bab à Tabriz, et d’autres témoins. Il rendit également visite à Baha’u’llah et à ses fils et disciples à Akka, et Subh-i-Azal à Famagouste, Chypre, et il fit une collection de livres babis et baha’is, desquels il cite de longs extraits dans ce travail, et qu’il déposa par la suite à la librairie de la mosquée et université de al-Azhar au Caire». [227]

Browne lui-même était au Caire au printemps 1903, mais il ne voyagea pas dans le nord d’Akka. L’une de ces lettres non datées de 1903 s’ouvre avec ces mots :

«O, cher vieil ami,
Heureux furent les jours où nous étions ensemble en camaraderie, en amitié et en amour. Le charme de cette réunion est encore vivace en ma mémoire. J’espère qu’à un moment, l’opportunité de la coupe de la réunion (come around) et le vin de l’amitié stimulera l’esprit».

Le cours des évènements est amené dans la prochaine phrase :

«Les étrangers rodent et les rumeurs sévissent».

Les intrigues des briseurs du Covenant de Baha’u’llah avaient porté leurs fruits. Leur agitation et les accusations provoquèrent les autorités turques à prendre des mesures strictes contre Abdu’l-Baha. En août 1902; Il fut à nouveau confiné dans les limites de la ville prison de Akka. Puis Abdu’l-Baha entra dans la période la plus périlleuse de Sa vie qui dura jusqu’au renversement final du despotisme du Sultan Abdu’l-Hamid. Maintenant, Abdu’l-Baha dit à Browne que si quelqu’un d’important comme lui devait être enclin envers les baha’is, de sinistres interprétations seraient mises sur son dos, de fausses déductions seront faites, et des récits fantaisistes seront concoctés. Mais, comme Browne lui-même est conscient du fait, les baha’is n’ont aucun motif secret. Ils n’ont pas d’ambitions politiques. Leur service est dans le monde de l’esprit, leur but la paix et le salut de tous. Ils ne recherchent la dispute avec quiconque. Ils espèrent l’aliénation voir éradiquée du monde de l’homme».

Et ce sont les lignes finales de cette lettre :

«Parce que ce cher ami entend et est témoin, boit son content de bonté du calice débordant de la parole et des mots de Baha’u’llah, et fut stimulé ainsi, parce qu’il devient le récipiendaire de l’honneur si grand et atteint la distinction si unique parmi la multitude des écrivains de l’Europe, ces personnes dévouées à Dieu placent une très haute valeur sur sa position, depuis qu’elle est unique et sans égale. Par conséquent, chacun de nous souhaite converser avec cet ami de toujours, de tisser le fil de l’amour, de parler des secrets de nos coeurs, de rechercher vôtre visage séduisant.

Sur vous repose la louange et la félicité».

L’autre lettre non datée (probablement de Noël 1903) consiste dans l’ensemble d’une copie de la lettre d’Abdu’l-Baha au docteur Mirza Muhammad-Mihdi Khan, le Za’imu’d-Dawlih. Probablement une explosion particulièrement brutale de persécutions à Yazd et ses alentours, qui résulta dans la mort de presque une centaine de baha’is, avait poussé Za’imu’d-Dawlih à écrire à Abdu’l-Baha. Il s’était référé d’une manière méprisante aux souffrances des baha’is. Abdu’l-Baha le blâme gentiment, et l’invite à considérer de manière juste la triste situation des baha’is, la rudesse de leurs bourreaux, les insinuations de leurs détracteurs, et leur réponse. Il cite le cas de Siyyid Jamalu’d-Din et ses efforts pour dénigrer les baha’is et leur foi; pourtant les baha’is ne souhaitent pas le mal, et prient pour lui. Za’imu’d-Dawlih avait demandé certains livres, et Abdu’l-Baha lui dit que «pour des raisons bien connues», Il n’a pas accès à la plupart d’entre eux. Il rappelle à Za’imu’d-Dawlih que l’histoire doit refléter la vérit2. Abdu’l-Baha lui rappelle aussi du temps qu’il passa à Akka. Puis suit une note adressée à Edouard Browne de la propre écriture d’Abdu’l-Baha, qui dit :

Il est Dieu.
Mon cher ami,
Certaines personnes distinguées pensent qu’en donnant argent comptant à des contes et à des légendes, la Cause de Baha’u’llah peut-être discréditée. Parmi eux est cette personne qui, encouragée par certains riches persans en Egypte et espérant du soutien de personnes connues et inconnues, a récemment combiné d’écrire une histoire dans le but de jeter le discrédit sur les baha’is, d’introduire de tels thèmes qui plairont aux prêtres en Iran, de réjouir les coeurs des oppresseurs, et de lever l’intense hostilité de la population de la région, ce (perchance) aussi en Syrie, comme à Yazd, un assaut serait donné sur ces exilés. Mais il est oublieux du fait qu’en regard aux siècles passés - en ce qui concerne Moïse, le Christ et même Muhammad - de quelle manière ont été écrits les livres et les traités et quelles calomnies ont-ils machinés! Mais ces traités deviennent la cause de l’exaltation du Verbe de Dieu. Je vous souhaite d’être informé de cette réponse, et par conséquent je vous envoie une copie confidentielle pour vôtre lecture. Je me souviens toujours de vous et je prie pour cette personne [Za’imu’d-Dawlih] que Dieu puisse lui accorder le bonheur et la gratification».

La lettre du 20 janvier 1904 [228] pourrait être mieux comprise si la lettre de Browne à Abdu’l-Baha (à laquelle c’est la réponse) était existante pour voir ce que Browne avait écrit pour nécessiter cette réponse. Abdu’l-Baha dit qu’Il avait reçu la lettre de Browne à cette heure, et qu’Il était en train d’y répondre immédiatement. Il est évident que Browne s’était senti inquiet et Abdu’l-Baha lui dit de lire une nouvelle fois Sa lettre précédente pour percevoir la vérité. Il répète le récit des intentions et des activités de Za’i’mu’d-Dawlih. La copie de Sa lettre à Za’i’mu’d-Dawlih fut envoyé à Browne à cause de Son estime pour lui. Aucune allusion n’avait été faite à Browne. Un ami a été choqué bien que ne souhaite pas voir même des étrangers soient blessés. Ceci est la substance de la lettre

Il semble que la correspondance entre Abdu’l-Baha et Edouard Browne cessa les 7 années suivantes, jusqu’à ce qu’Abdu’l-Baha visita Londres en septembre 1911.

En mars 1906, Madame Alexander Whyte - femme d’un distingué ministre de l’Eglise libre et unifiée d’Ecosse et mère de Sir Frédérick Whyte, membre du parlement et administrateur colonial - visita Abdu’l-Baha à Akka, en compagnie de Madame Thornburgh-Cropper, la première baha’ie des îles britanniques. Cette visite dura seulement deux jours et avait à être précipitamment terminée du à l’oppression de ce temps là, mais cela évoqua de la Plume d’Abdu’l-Baha, en réponse à la lettre d’adieu de Madame Whyte, l’une des plus remarquable et des plus célèbres de Ses tablettes : les 7 lumières de l’unité. A cette très brève visite peut être tracé la réception notable offerte à Abdu’l-Baha, 7 ans plus tard à Edimbourg.

Avant d’accepter l’invitation de rendre visite à Abdu’l-Baha, madame Whyte consulta Edouard Browne à Cambridge. Sa réponse fut : «certainement, ne refusez pas une si grande opportunité». [229]

Abdu’l-Baha atteignit Londres le 4 septembre 1911. Edouard Browne doit avoir écrit immédiatement, depuis que la lettre de réponse d’Abdu’l-Baha est datée du 7 septembre. C’est une courte note. Abdu’l-Baha remercie Browne pour sa gentillesse, exprime la joie du renouvellement d’une vieille amitié, et l’espoir de le rencontrer à nouveau. Comme nous l’avons vu, cette rencontre n’eût pas lieu avant décembre 1912, lorsqu’Abdu’l-Baha visita Londres une seconde fois.

La dernière lettre de Abdu’l-Baha à Edouard Browne fut écrite à Paris le 9 février 1913. Il regrette que leurs réunions à Londres ne soient pas plus fréquentes car ils avaient l’intention de parler sur des questions de métaphysique, comprenant la vie après la mort. [230] Abdu’l-Baha espérait qu’ils puissent se rencontrer un jour en Orient. [231]. Puis il écrit comment les Apôtres du Christ (fared) dans leurs voyages et quelles tactiques leurs adversaires utilisaient pour les discréditer, et dit que Sa situation est similaire à la leurs. Puis, en référant à un livre qu’Il avait envoyé à Browne à l’attention d’Hippolyte Dreyfus, le distingué baha’i français, Abdu’l-Baha attire l’attention de Browne à des livres par d’autres qui peuvent être vus dans la Bibliothèque Nationale et le «British Museum». Il n’indique pas Mirza Yahya, Subh-i-Azal, par le nom, mais ses travaux sont (intended). Browne a dit que leur lecture est suffisante pour établir la vérité. Aucune autre preuve n’est utile.

Abdu’l-Baha et Edouard Browne se rencontrèrent pour la dernière fois à Paris, et aussi loin qu’il soit connu, leur correspondance cessa.



Chapitre X : Le dernier livre

Maintenant nous arrivons au tout dernier livre qu’Edouard Browne écrivit ou compila sur la foi baha’ie : «Materials for the Study of the Babi Religion», publié par la Presse universitaire de Cambridge en 1918. Même à cette heure tardive, Browne était encore en train d’utiliser, pour la plupart, le mot «babi religion», alors que beaucoup des informations concernaient la foi de Baha’u’llah. (The less said) au sujet de ce livre le meilleur, car il n’ajoute appréciablement de sa propre connaissance de la foi baha’ie, ni cela ne met en valeur, dans quelque sens que ce soit, la stature de son auteur. Il faut reconnaître une bibliographie assez compréhensible et très utile. Il comporte un récit de la mort et des funérailles de Mirza Yahya, Subh-i-Azal, qui eurent lieu à Famagouste à Chypre le 29 avril 1912. La triste fin de Mirza Yahya est enregistrée par l’un de ses fils, Ridvan-Ali, qui était passé à la confession chrétienne et adopta le nom «Constantin le persan». Il relate lorsqu’il arriva aux rites funéraires: [232]

«... Personne ne fut trouvé là-bas des témoins du Bayan [233], par conséquent l’Imam-Jum’a [234] de Famagouste et d’autres des docteurs de l’Islam, ayant prononcé les invocations[coutumières], placèrent le corps dans le cercueil et l’enterrèrent». [235]

Aussi abandonné fut Subh-i-Azal au soir de sa vie. A un esprit inévitablement vint les mots du prophète Isaïe : «Comment es-tu tombé du ciel, O Lucifer, fils de l’aurore». [236]

Presque la moitié de «Materials for the Study of the Babi Religion» est (take up) avec des sections intitulées «modèle d’histoire babie et baha’ie à A.D. 1898, traduites de l’original arabe de Mirza Muhammad Jawad de Qazvin et 3Ibrahim Khayru’llah et la propagande baha’ie en Amérique». Mirza Muhammad-Javad-i-Qazvini (ou de Kazvin) était un important membre de ce groupe de dissidents qui, après l’ascension de Baha’u’llah, brisèrent Son Covenant. Il avait correspondu avec Edouard Browne, et son fils Mirza Ghumamu’llah visita Browne à Cambridge, début 1901, pendant qu’il était sur son parcours jusqu’aux Etats-Unis, comme déclaré par Browne lui-même dans ce livre. Mirza Ghulamu’llah écrivit à Browne de New York, de Cork et de Londres; sa dernière lettre écrite du bureau de Haji Mirza Asadu’llah, um marchand kachani, commerçant à Bishopsgate, ville de Londres, est datée du 11 novembre 1902. Il déclare qu’il est dans l’attente de son plus jeune frère Jamal, qui l’accompagnait aux Etats-Unis. On ne sait pas si il rencontra à nouveau Browne.

Edouard Browne connaissait au-delà de toute mesure de doute que Baha’u’llah avait désigné Abdu’l-Baha être Son Successeur. Il déclara lui-même cela dans son introduction à «Abbas Effendi, His Life and Teachings», par Myron Phelps. A une date précoce, il avait reçu une copie du «Testament» laissé par Baha’u’llah. Ce document est parmi la collection de ses papiers à la bibliothèque universitaire de Cambridge (F.66). Quelle valeur pourrait avoir une chronique composée avec des motifs très douteux? De plus, Edouard Browne avait une connaissance personnelle de la station d’Abdu’l-Baha. En outre, il était évident par l’année 1918 que ceux qui avaient brisé le Covenant de Baha’u’llah et qui s’étaient ligués ensemble contre Abdu’l-Baha avaient été répudiés et abandonnés par les baha’is partout. Comment de viles accusations et des calomnies infâmantes dirigées contre la personne d’Abdu’l-Baha dans la chronique de Mirza Muhammad-Javad-i-Qazvini, peuvent aider quelque étudiant de la foi babie et baha’ie? «Le récit de Mirza Jawad est valable», écrit Browne, «un récit avec de nombreuses dates qu’il donne, et car cela descend à une date aussi éloignée que mars 1908 (page 90), tandis que le poème chronologique de Nabil [237] s’arrête peu de temps avant la fin de 1869. [238] Il est certainement vrai qu’une histoire compréhensible de la foi baha’ie n’était pas en circulation et laissait beaucoup à désirer. Mais une chronique diffamatrice ne pourrait pas remplir ce besoin. D’autres canaux furent ouverts et disponibles pour obtenir les dates et les données exigées par l’historien. Est ce que les érudits et les étudiants de la religion, qui souhaitent apprendre pleinement du Christ et des années immédiates qui ont suivi Sa vie sur cette terre, vont vers les écrits de ceux qui jettent le dénigrement sur Lui en dehors du venin (sheer)? Et pourtant le professeur Browne traduisit et publia le travail d’un homme qui avait attaqué le caractère d’Abdu’l-Baha, conduite par une haine palpable. Ce fut fait après de longues années après l’exposé approfondi de la misère de but de ces hommes.

Le récit donné ici de l’enseignement d’Ibrahim Khayru’llah aux Etas-Unis est très curieux. L’histoire du docteur Ibrahim Khayru’llah exige un examen détaillé. C’est un autre récit tragique dans les annales de la foi baha’ie - tragique mais digne de remontrances. Ibrahim Khayru’llah était un arabe juif d’un village montagneux au Liban. Il reçut son éducation au collège protestant de Syrie (maintenant l’université américaine de Beyrouth) et fut l’un des premiers diplômés de cette grande institution. Finalement il partit au Caire où il vint à connaître les baha’is. Haji Abdu’l-Karim, un marchand originaire de Téhéran, l’enseigna et l’aida à accepter la foi baha’ie. Khayru’llah fut honoré avec une tablette de Baha’u’llah. La rudesse de la loi turque, la pauvreté endémique, et les rêves de pays d’opportunité avaient déjà persuadés des nombres croissants des populations du Levant, en particulier les syriens chrétiens, à tourner leurs visages à l’Ouest et de sortir pour chercher leurs fortunes et trouver la liberté aux Etats-Unis. le souhait de Khayru’llah d’aller en Amérique (fall into) dans une raison générale, mais son désir de servir la cause de Baha’u’llah, de porter son message à travers l’Atlantique, au Nouveau Monde, à un nouveau (clim). Haji Abdu’l-Karim l’encouragea et l’aida. Khayru’llah écrivit et recherchait l’approbation d’Abdu’l-Baha qui lui fut donnée. Il atteignit la frontière américaine au début des années 1892, la même année qui fut témoin de l’ascension de Baha’u’llah. Tout d’abord, il prit ses quartiers à New York, plus tard déménageant dans le Michigan. Puis en février 1894, il s’établit à Chicago. Ses succès initiaux étaient formidables. Beaucoup embrassèrent la foi à travers ses efforts assidus, hommes et femmes qui servaient la Cause de Baha’u’llah avec un dévouement exemplaire au fil des années. Le docteur Khayru’llah était grandement loué. «Pierre baha» et «le second Colomb», l’appelait Abdu’l-Baha. Chicago n’était pas la seule arène de ses activités. Il enseigna la foi de Baha’u’llah aussi bien dans le Kenosha, à Kansas City, à Philadelphie, à Ithaca et New York City. Madame Phoebe Hearst, la femme du sénateur George F. Hearst, fit un groupe de baha’is américains à Akka, pour rencontrer Abdu’l-Baha. Parmi eux était le docteur Khayru’llah et sa femme. Ce groupe fut augmenté ensuite à Paris et au Caire, et finalement au total 15 personnes. Ils se divisèrent en 3 groupes, et le premier atteint Akka le 10 décembre 1898. Abdu’l-Baha accordait à Ibrahim Khayru’llah un honneur insigne en le choisissant pour être Son compagnon lorsqu’il poserait la pierre fondation du Tombeau du Bab sur le Mont Carmel.

Mais Ibrahim Khayru’llah devint ambitieux, rêvait de pouvoir, introduisait ses propres doctrines artificielles, chercha la direction et une position d’autorité. Laissez Abdu’l-Baha être concerné avec l’Orient, son ego qui enflait souffle; lui, le missionnaire à succès, aurait l’Occident à diriger. Cependant il vit bientôt qu’Abdu’l-Baha, en dépit d’avoir reconnu gracieusement et généreusement la valeur de son effort, n’encouragerait jamais une telle grave déviation, et ainsi il passa dans le camp des briseurs du Covenant qui avaient à sa tête ni moins qu’une personne comme Mirza Muhammad-Ali, le second fils survivant de Baha’u’llah. Des lettres écrites par lui à Browne que ce dernier citent et se réfèrent dans ce livre, aussi bien que le récit de Muhammad-Javad-i-Qazvini, confirme le fait que le docteur Khayru’llah avait douloureusement brisé la foi. Abdu’l-Baha fit plusieurs tentatives pour le sauver de ses aberrations. Haji Abdu’l Karim-i-Tihrani; qui avait fait beaucoup pour lui dans le passé, alla en Amérique sur l’instruction d’Abdu’l-Baha pour aider Khayru’llah à voir combien il avait erré de manière abominable. Il était dans le même temps à expliquer la situation à la communauté baha’ie américaine. Il y a une déclaration dans le livre que nous avons considérez maintenant ce schisme avait déjà eût lieu. Ce n’était pas ainsi.

Mirza Muhammad-Ali envoya son fils, Mirza Shu’au’llah, pour donner du soutien à Ibrahim Khayru’llah. A une date ultérieure, comme cité auparavant, Mirza Ghulamu’llah, le fils de Muhammad-Javad-i-Qazvini, alla aussi à son secours. Mais tout ce rassemblement de forces ne servit à rien. Aucune brèche ne fut effectuée dans les rangs des baha’is américains. Il y avaient quelques uns qui étaient désorientés, mais aucun pour adopter le gourdin de la part du docteur Khayru’llah. Un autre baha’i, résident au Caire, Haji Mirza Hasan-i-Khurasani, donna suite de la visite du marchand tihrani. Il fit aussi tous les efforts pour secourir Khayru’llah. Mais ces efforts ne servirent également à rien. Suite à la tempête et la tension de la défection de Khayru’llah qui, bien que testé, n’avait pas brisé la communauté baha’ie américaine, le grand érudit et professeur, Mirza Abu’l-Fadl de Gulpaygan, passa une année aux Etats-Unis de 1904 à 1905.

Edouard Browne dédia plusieurs pages de «Materials for the Study of the Babi Religion» à des rapports des leçons d’Ibrahim Khayru’llah en enseignant la foi et ses méthodes d’enseignement, envoyés à lui par une Mademoiselle A.H. de Brooklyn, N.Y., en plus d’un long récit de la défection du docteur Khayru’llah. La conclusion ne pourrait être autre que ce que les enseignements baha’is présentent aux américains étaient un méli-mélo de demie vérités, de notions bizarres, de mysticisme embrouillé, et d’exagération ridicule. Le temps venait certainement où le docteur Khayru’llah donna libre cours à son imagination. Mais ce ne fut pas sur le fondement des distorsions de Khayru’llah que la foi des baha’is des Etats-Unis reposait. La fidélité, les écrits, les vraies vies de ces premiers baha’is des Etats-Unis attestent de cela. La masse de non-sens rapportée par la dame américaine sans nom amène à l’esprit certaines des doctrines présentées dans le «Nuqtatu’l-Kaf».

Dans l’excellente biographie fournit dans ce livre, Browne lista de tels (expositions) de la foi et de ses enseignements comme «Some Answered Questions» - «Les Causeries d’Abdu’l-Baha» à Akka compilées par Laura Clifford-Barney (plus tard Mme Dreyfus-Barney) et des ouvrages de l’érudit Hippolyte Dreyfus. A peine quelque indication peut être trouvée sur les contenus de ces livres et d’autres disponibles en langues occidentales. Mais la plus flagrante omission est l’absence de référence adéquate aux voyages historiques et inoubliables d’Abdu’l-Baha dans le monde occidental. Il y a une remarque désobligeante dans cette connection dans la dernière lettre de Khayru’llah à Browne, datée du 4 avril 1917, qui est citée entièrement. Et il y a des références hâtives dans la bibliographie. Cela constitue la somme totale de ce qui est offert dans ce livre en ce qui concerne la visite d’Abdu’l-Baha en Europe et en Amérique du Nord. Sûrement la réception accordée à Abdu’l-Baha dans les capitales et les villes importantes de l’Occident, la foule de personnes de tout niveau de vie en présence d’Abdu’l-Baha dans ces centres principaux de population, attestés par Edouard Browne lui-même à Londres et à Paris, les discours que Abdu’l-Baha délivra dans toutes les variétés de congrégations, de sociétés, de rassemblements et de réunions comme reportés dans les (scores) des journaux et des périodiques, fournissaient des informations de valeur pour l’étude de la foi baha’ie. Mais elles sont absentes manifestement du dernier ouvrage de Browne sur la foi du Bab et de Baha’u’llah.



Chapitre XI : Les dernières années

Le contraste que l’on peut trouver entre ce que Edouard Browne écrivit dans les premières années et ce qu’il écrivit en 1917 est étrange et (compelling).

«L’esprit qui envahit les babis [239] est tel qu’il ne peut à peine manquer d’affecter très puissamment tous ceux sujets à son influence. Cela pourra épouvanter ou attirer : il ne peut être ignoré ou ne pas être pris en compte. Laissons ceux qui n’ont pas vu me dénier si ils le veulent; mais, devrait cet esprit se révéler une seule fois à eux, ils expérimenteraient une émotion qu’il ne sont pas près d’oublier».

Cela, il l’enregistra dans son introduction à «A Traveller’s Narrative» (xxxix). En 1893, il écrivit dans «A Year Amongst the Persians» :

«La mémoire de ces assemblées [240] ne peut jamais se faner de mon esprit; le souvenir de ces visages et de ces voix, aucun temps ne l’efface. J’ai contemplé avec curiosité les travaux d’un Esprit [241] puissant, et je m’émerveille sur quoi il tend. Ô peuple du Bab! Grandement persécuté, contraint au silence, mais ferme maintenant comme à Shaykh Tabarsi et Zanjan, quelle destinée est dissimulée pour vous derrière le voile du futur?». [242]

Et lorsque Browne en vint à composer son «Materials for the Study of the Babi Religion», la foi de Baha’u’llah avait accomplie des triomphes insoupçonnés dans la dernière décennie du 19ème siècle. A présent, il pouvait rencontrer et converser avec des baha’is de son propre pays, et à son propre pas de porte. Mais cette vivante appréciation et cette prévoyance pénétrante que (informed) sont partis. A la place, ce sont les mots qui concluent son introduction de son dernier ouvrage :

«Du futur du baha’isme, il est difficile de hasarder une conjecture, particulièrement à ce moment présent [243], lorsque nous sommes plus coupés de toute connaissance digne de foi de ce qui est en train de se passer dans le monde que dans les années antérieures de beaucoup de siècles. Il y a moins d’un mois [244], le centenaire de la naissance de Baha’u’llah fut célébré en Amérique, où ses enseignements se sont propagés depuis seulement les 20 dernières années, mais quelle influence ils ont atteint ou pourraient dans le futur atteindre là-bas ou ailleurs, il est impossible de le conjecturer». [245]

Seul deux mois plus tard, [246]le professeur Browne était en train de lire un papier devant l’académie britannique (de laquelle il était un membre), et là-bas, il dit :

«... que la Perse a donné naissance à l’une des religions les plus anciennes, celle de Zoroastre, et à l’une des plus modernes, le babisme ou le baha’isme [sic]... Ce dernier... s’est non seulement beaucoup répandue en Asie au-delà des frontières persanes, mais aussi durant les dernières 18 années surtout, il a obtenu un succès considérable en Amérique». [247]

Un changement d’accent est très notable.

Abdu’l-Baha décéda le 28 novembre 1921. Browne fut ému d’écrire cela de Lui en janvier 1922, édité du «Journal of the Royal Asiatic Society» :

«La mort de Abbas Effendi, mieux connu depuis qu’il succéda à son père, Baha’u’llah, il y a trente ans comme «Abdu’l-Baha», prive la Perse de l’un des plus remarquable de ses enfants et l’Orient d’une remarquable personnalité; qui a probablement exercé une plus grande influence non seulement dans l’Orient mais dans l’Occident que tout penseur asiatique et professeur des temps récents. Le meilleur récit de lui en anglais est celui publié en 1903 par le fils de G.P. Putnam sous le titre de «The Life and Teachings of Abbas Effendi», compilé par Myron H. Phelps principalement d’informations fournies par Bahiyyih Khanum, soeur d’Abdu’l-Baha. Elle déclare que la naissance de son frère coïncidait presque avec la «Manifestation» de Mirza Ali Muhammad, le Bab (24 mai 1844) [248] et qu’elle était plus jeune de 3 ans. Les deux dates sont mises 3 années plus tôt par une autre autorité de bonne réputation, [249] mais en tout cas les deux, frère et soeur, étaient simplement des enfants lorsque, après la grande persécution des babis en 1852, leur père Baha’u’llah et sa famille furent exilés de la Perse, tout d’abord à Bagdad (1852-63), puis à Andrinople (1863-8) et dernièrement à Akka (Saint Jean d’Acre) en Syrie, où Baha’u’llah mourut le 28 mai 1892 [29 mai 1892], et que son fils Abdu’l-Baha fut seulement autorisé à quitter qu’àprès le Révoltion turque en 1908. Suite à cette date, il entrepris plusieurs voyages étendus en Europe et en Amérique, visitant Londres et Paris en 1911, l’Amérique en 1912, Budapest en 1913, et Paris, Stuttgart, Vienne et Budapest début été 1914. [250] Dans tous ces pays, il avait des disciples, mais principalement en Amérique, où une active propagande avait été exécutée depuis 1893 avec un succès très considérable, résultant dans la formation d’importants centres baha’is à New York, Chicago, San Francisco, et d’autres villes. L’un des résultats pratique le plus remarquable de l’enseignement éthique baha’i aux Etats-Unis a été, selon le récent témoignage d’un observateur impartial et qualifié, l’établissement de cercles baha’is à New York d’une réelle fraternité entre noirs et blancs, et la (lifting) sans précédent de la «discrimination raciale», décrite par le dit observateur comme «presque miraculeux».

Des informations suffisantes existent même en anglais pour l’étude de la remarquable personnalité qui a passé parmi nous et des doctrines qu’il enseigna; et faisant particulièrement autorité sont les travaux de Monsieur Hippolyte Dreyfus et de sa femme (anciennement Mademoiselle Laura Clifford Barney), qui combinèrent intimité et sympathie avec leur héros avec une connaissance juste et une large expérience. Dans leurs travaux et dans celui de Monsieur Myron Phelps, on doit chercher ces particularités qu’il est impossible d’inclure dans cette courte note nécrologique.

Une nouvelle fois, un changement est notable et une nouvelle fois il y a la chaleur du sentiment. La reconnaissance est donnée au pouvoir spirituel possédé par Abdu’l-Baha. Sa vaste influence provenant de ce pouvoir spirituel est admise. Dans la limite d’un court article nécrologique, une référence est faite à Ses voyages historiques. En contraste avec les stériles tons du livre d’y il y a 4 ans, les effets sains et guérisseurs de la propagation des enseignements baha’is sont accentués. Des lecteurs sont dits chercher des informations dans les travaux de ceux qui étaient adhérents d’Abdu’l-Baha ou son admirateur.

Après la publication du volume final de son «Literary History of Persia» en 1924, dans lequel il y a d’abondantes références à la foi babie et baha’ie, Browne souffrit d’une sévère attaque de coeur. Depuis 8 mois, il était soigné avec dévouement par sa femme, mais elle mourut en juin 1925 et il ne recouvra jamais de la tristesse et de la douleur de son deuil. La fin arriva à Cambridge le 5 janvier 1926, et il fut étendu pour reposer à côté de sa femme au cimetière Elswick, Newcaste-on-Tyne.

Si proche la carrière de cet éminent orientaliste, sans égal parmi ses pairs pour sa connaissance de la Perse et des persans, un homme d’un grand charme et d’une grande érudition, qui mania une plume capable et fluide, et produisit à la fois d’excellents versets et d’excellentes proses.

Aucun érudit occidental n’a jamais égalé l’effort d’Edouard Browne en recherchant et en préservant pour les générations à venir l’histoire de la naissance et de l’essor d’une foi qui était destinée, lorsqu’il prévoyait au début de sa carrière distinguée, avoir une signification comparable à celle des autres grandes religions du monde. L’ouvrage classique du Comte de Gobineau (gathering) dans la poussière lorsqu’Edouard Browne pris sa plume pour écrire d’une foi naissante avec entrain et admiration. Beaucoup, doit-il y avoir eu, en particulier dans les cercles académiques, des deux côtés de l’Atlantique, qui firent leur première connaissance avec cette histoire excitante dans les écrits de Edouard Browne.

Les baha’is sans doute doivent à Edouard Granville Browne une profonde dette de gratitude. Il donna à la postérité le seul portrait (pen) de Baha’u’llah, majestueux et impressionnant. Il écrivit une note nécrologique sur le décès d’Abdu’l-Baha, qui était juste, noble et vrai. En dépit de certaines visions erronées, sa renommée bien méritée dure.

Et l’importance de la visite d’Edouard Browne à Akka, le menant comme il fit à 4 entretiens accordés à lui par Baha’u’llah, ne peut être trop insistée. le portrait (pen) unique dans les annales de l’humanité, prit forme de cette visite. Par conséquent, telle était l’estimation de cet évènement qu’Il dit à Browne, quelques années plus tard :

«Dieu accorda une grande bonté sur ce cher ami. Vous devriez apprécier cela, que de tous les historiens de l’Europe, aucun n’a atteint le Seuil Sacré à part vous. Cette bonté fut spécifiée vers vous. A la fin du premier siècle baha’ie, le Gardien de la foi baha’ie écrivit que ces entretiens sans parallèle furent «immortalisés par la déclaration historique de l’Exilé que «ces luttes stériles, ces guerres ruineuses passeront, et la paix suprême viendra...».


Notes

[1] Shoghi Effendi (Gardien de la Foi Baha’ie), «God Passes By» (Wilmette, 1965), page 163.

[2] Baha’u’llah, «Epistle to the Son of the Wolf» (Wilmette, 1941), page 21.

[3] Abdu’l-Baha.

[4] Haji Mirza Husayn Khan, le Mushriru’d-Dawlih, et le Sipahsalar.

[5] Bab-i-Ali, ou la Sublime Porte, indiquait le siège du pouvoir ottoman. Par conséquent vint l’utilisation de ce terme comme synonyme pour le gouvernement turc.

[6] Cette rencontre eût lieu en 1878.

[7] 29 mai 1892.

[8] H. Kamshad, Modern Persian Prose Litterature (Cambridge, 1966), page 51.

[9] P. Avery, «Modern Iran» (Londres, 1965), page 65.

[10] J. Ripka, «History of Iranian Litterature» (Dordrecht, 1968), page 374. Voir bibliographie pour de plus amples détails.

[11] J. M. Upton, «The History of Modern Iran, An Interpretation», Harvard Middle Eastern Monographs II (Cambridge, Massachussetts, 1960), page 10.

[12] J. Marlowe, «Iran» (A Short Political Guide) (Londres et Dunmow, 1963°, page 9.

[13] D. N. Wilber, «Iran, Past and Present» (Princeton, New Jersey), page 77.

[14] Tels que Shinasi Effendi et Kimal Bey.

[15] Abraham.

[16] W.H. allen and Co, et R.J. Mitchell and Sons (londres, 1882). Son sobriquet poétique était Mu’attar (le parfumé).

[17] Une copie manuscrite de l’écriture d’un éminent baha’i, Zaynu’l-Muqarrabin, fut donné à Browne à Bahji Akka en 1890. Ce livre était écrit par Abdu’l-Baha, mais à cette époque, son autorité était anonyme. Browne avait publié ce manuscrit en facsimilé (volume I de «A Traveller’s Narrative», voir bibliographie).

[18] E. G. Browne, «A Traveller’s Narrative written to illustrate the Epiosde of the Bab» (Cambridge, 1891), volumeII, IX-X.

[19] Ibidem, x-xi.

[20] Ce fut dans cette ville dans le nord de la Perse que le Bab fut tué le 9 juillet 1850.

[21] Alors nouvellement construite dans le Soudan.

[22] Le père du présent auteur.

[23] Baha’u’llah donna à cette famille et à ses membres la désignation Afnan (branches).

[24] Browne (éd.), «A Traveller’s Narrative», volume ii, xxxvii,xxxviii.

[25] Haji Mirza Siyyid Hasan, connu comme Afnan-i-Kabir (Le Grand Afnan), un arrière grand-père de l’auteur de ce livre.

[26] Haji Siyyid Muhammad.

[27] Haji Mirza Siyyid Ali

[28] Il fut l’un des 7 martyres de Téhéran, mis à mort en mars 1850.

[29] Sir Denisson Ross (1871-1940), érudit, orientaliste, et le premier directeur de l’Ecole des études orientales et africaines à Londres, a cette référence dans son autobiographie. « Both Ends of the Candle» (Londres, 1943) à la rencontre d’Edward Browne avec le narcotique: « Avant d’aller en Inde [1901], d’ailleurs constamment fatigué à Pembroke, je passa plusieurs longues vacances là-bas. En ces jours, il y avait une très charmante compagnie à la High Table, et après le dîner dans la pièce de Combination, nous avions l’habitude de déménager dans les pièces de Browne, où nous étions toujours rejoints par un nombre d’étudiants. Durant l’un de ces soirs, nous essayâmes les tables tournantes, et je me souviens étant en train de lutter dans le vieil et drôle d’escalier dans la cour par la petite table ronde que je pratiquais avec Jack Atkins. En une autre occasion, E.G.B. produisit du haschisch qu’il avait apporté de Perse (il était presque tombé victime de la drogue là-bas) et plusieurs de nous l’essayèrent, comprenant moi-même. Cela produisit les sensations les plus extraordinaires de bonheur et d’exagération. Chaque chose dans la pièce semblait grossir en d’immenses proportions, chacun perdant tout sens de sa taille»? (page 55).

[30] Browne, « A Year Amongst the Persians», page 476.

[31] Ibidem, page 601.

[32] Aqa Siyyid Muhammad-Husayn, un neveu de la femme du Bab, et le grand-père paternel de Shoghi Effendi, le Gardien de la Foi Baha’ie.

[33] Lawh-i-Malikih (Tablette à la Reine).

[34] Un style de calligraphie.

[35] Shikastih, un autre style d’écriture, développé par les persans.

[36] Tablettes de Baha’u’llah.

[37] Napoléon III.

[38] Tablette de Baha’u’llah adressée à Shaykh Muhammad-Baqir, un éminent religieux d’Ispahan, qui fut responsable de la persécution et du martyre de baha’is. Cette tablette est connue comme «Lawh-i-Burhan (tablette de la preuve). L’homme qui la reçu fut stigmatisé comme Dhi’b (Le Loup).

[39] Ali Pasha était le Premier Ministre de l’Empire ottoman, qui fut impliqué dans le bannissement final de Baha’u’llah.

[40] Haji Mirza Muhammad-Taqi, fils de Haji Siyyid Muhammad (l’oncle maternel du Bab, à qui Baha’u’llah révéla le Livre de la Certitude, bien que rapporté correspondant de Browne, n’était pas son oncle. Haji Valiku’l-Dawlih, un titre par lequel Haji Mirza Muhammad-Taqi vint à être connu plus tard, joua un rôle important dans les années d’ouverture de ce siècle dans la construction de la première Maison d’Adoration baha’ie (Mashriqu’l-Adhkar) à Isqabad, alors dans le Turkistan russe. Sa splendeur et son abnégation furent exemplaires.

[41] Browne, »A Year Amongst the Persians», page 581.

[42] Hadrat-i-Nuqtiy-i-Bayan - Sa Sainteté le Point du Bayan, c’est-à-dire le Bab.

[43] Le Bab naquit le premier Muharram 1235 A.H., le 20 octobre 1819 A.D.

[44] Cette lettre est traduite comme Browne l’a écrite, excepté que «and» est expliqué: Browne utilisa un symbole.

[45] Le texte persan, cité par Browne, est ici omis.

[46] Texte persan, cité par Browne, omis.

[47] Huit Paradis (H.M.B.)

[48] Browne, «Catalogue et description de 27 manuscrits Babis», «Journal of the Royal Asiatic Society», volumexxiv, n.s, page 680-2.

[49] «Les Sept Preuves», l’un des ouvrages bien connu du Bab (H.M.B.).

[50] Browne, J.R.A.S.,n.s;, volume xxiv, page 684.

[51] Ibidem, page 685.

[52] Ross, «Both ends of the Candle», page 59. John Alexander Chapman qui édita l’autobiographie de Sir Denisson Ross ajoute la note : «E.G.B. lui-même, dans sa «Literary History of Persia», volume 1, page 370, décrivant la mort de ce fameux poète arabe, dit : «Etant perdant dans le combat, al-Mutanabbi était préparé à prendre son envol lorsque son esclave lui dit : »Ne laisser jamais dire que vous fuyez le combat, vous qui êtes l’auteur de ce verset : Je suis connu des troupes cavalières, la nuit et le désert dans son étendue, non plus du papier et de la plume que l’épée et la lance!».

[53] Bardsir est une région district dans le voisinage de Kirman. Le grand-père de Mirza Aqa Khan, était un supporter influent de Abu’l-Hasan Khan, Aga Khan I, l’Imam de la secte ismaelite, qui monta un coup d’état en 1840. Par la suite, l’Aga Khan prit refuge en Inde.

[54] Ce Shaykh Ahmad-i-Ruhi qui était le traducteur de «Hajii Baba d’Ispahan», n’avait jamais été (in doubt). Le Colonel D.C. Phillott, qui avait la version persane publiée à Calcutta en 1905, déclara que c’est un fait. Edward Browne le réitéra dans le volume iv de son «Literary History of Persia». Mirza Muhammad Khan-i-Qazvini, le très célèbre critique et bibliographe (mort en 1949) l’affirma dans sa courte notice biographique de Shaykh Ahmad. Cependant Monsieur H. Kamshad contesta cette vison dans son «Modern Persian Prose Literature (déjà cité) et base son argument sur le contenu d’une lettre de Shaykh Ahmad à Edward Browne. Cette lette écrite en 1892, qui donna aussi à Browne les nouvelles de l’ascension de Baha’u’llah en termes ignobles, attribua la traduction à Mirza Habib-i-Ispahani, un autre persan savant et versatile émigré, résident à Constantinople. Monsieur Kamshad, se référant à la publication du quatrième volume de A Literary Historia of Persia (1924) écrit : « Peut-être que Browne, maintenant âgé et en mauvaise santé, a oublié l’appel de Shaykh Ahmad de la part de la traduction de son ami, dans une lettre reçue par Browne 32 ans auparavant». Cette déclaration est plutôt surprenante. Monsieur Kamshad formule une explication alternative pour ce trou de la part de Edward Browne. Parce que Phillott avait commis lui-même de manière irrévocable édition après édition, Browne fit ainsi « avec son tact habituel et sa générosité de ne pas décider de corriger l’erreur du colonel au sujet du vrai traducteur? (page 23).
Shaykh Ahmad avait ses propres raisons de ne pas divulguer sa part dans la traduction du classique de James Morier. Mirza Habib avait, selon toute certitude, une connaissance beaucoup plus grande de l’anglais et du français que Shaykh Ahmad dont la connaissance des langues européennes pourrait avoir été incomplètes. Par conséquent, Shaykh Ahmad avait à compter sur la collaboration de Mirza Habib lorsqu’il entreprit de traduire en persan «Hajji Baba» en persan et «Gil Blas» de Le Sage. Shaykh Mahmud, le Afdalu’l-Mulk, un jeune frère de Shaykh Ahmad, a fait enregistré que Mirza Aqa Khan était concerné avec ces traductions. La réaction d’Edward Browne, ne répondant pas aux suggestions de Shaykh Ahmad de mettre par écrit la publication de «Hajji Baba» en persan, pourrait sembler étrange, mais au fond, ce n’était pas un livre qu’il admirait. Il pourrait être également noté que Mirza Habib survécu à Shaykh Ahmad. Le manuscrit de la version persane des «Adventures of Hajji Baba»fut en la possession de Shaykh Ahmad, et le Colonel Phillott le reçu de ses héritiers lorsqu’il tint le poste de consul britannique à Kirman.

[55] S. Jackson, « The Sassoons» (Londres, 1968).

[56] En fait c’était un persan. Son lieu de naissance était Assadabad, près de Hamadan dans la Perse occidentale. Ceci a été chaudement et parfois contesté avec indignation. Le père du présent auteur a enregistré dans son journal qu’il a lui-même entendu dire Siyyid Jamalu’l-Din qu’il était de Hamadan.

[57] Blunt (1840-1922) était un tison, un poète, un visionnaire, un rebelle «arabisant», voyageur de l’Orient, défenseur des nations orientales. Il (stood by) par «Arabi Pasha à travers toutes les épreuves; alla en prison en Irlande pour implication dans l’agitation irlandaise. Blunt fut marié à la petite-fille de Lord Byron, et Lady Anne fut même plus accomplie en tant qu’arabisante. Un beau portrait de lui est tiré dans «Wilfrid Scawen Blunt, A Memoir by his Grandson, the Earl de Lytton (4th Earl), Londres, 1961).

[58] Ministre britannique en Perse, 1887-90.

[59] Un ennemi traditionnel de Ibn Sa’ud. Le dernier roi Abdu’l-Aziz, le fondateur de l’Arabie Saoudite, vainquit la Maison de Ibn Rashid, au début du siècle.

[60] Le Prince Malkom Khan, le Nazimu’d-Dawlih, un courtier hautement cultivé d’extraction arménienne, est considéré avoir été l’homme qui introduit la Franc-Maconnerie en Iran. Cette vue a été contestée. Malkom a été une figure controversée, mais sa contribution au Mouvement Constitutionnel, et la profonde influence du «Qanum», son journal publié à Londres, aussi bien que ses autres écrits sont indéniables.

[61] E.G.Browne, «The Persian Revolution» (Cambridge, 1910), page 11.

[62] Abdu’l-Hamid II (1842-1918), qui arriva sur le trône en 1876 et fut déposé en 1909, fut appelé «Abdu’l le damné’ en Grande Bretagne.

[63] La dynastie gouvernante de Perse.

[64] «Namiy-i-Bastan» (le Livre de l’ancien temps), une histoire en verset.

[65] [Sultan ‘Abdu’l]-Hamid.

[66] Traduction par E.G. Browne dans «Persian Revolution», page 412-13.

[67] On dit qu’il avait été empoisonné.

[68] Le «Da’iratu’l-Ma’arif», publié à Beyrouth.

[69] Le siège d u gouvernement ottoman.

[70] En calcul lunaire.

[71] Browne, «The Persian Revolution», page 45.

[72] Ibidem, page 73.

[73] Il posséda et édita un journal persan au Caire, intitulé «Hikmat». Ra’isu’l-Hukama (le chef des médecins ou des philosophes) étaut un autre titre dont il jouissait. En 1903, l’imprimerie arabe du Caire de al Manar publia un livre de lui sur la foi du Bab et de Baha’u’llah.. Cela voulait signifie une réfutation et portait le titre: «Miftahu Babi’l-Abwah» (la Clé de la Porte des Portes), ainsi apparaît être un travail d’histoire. IL est presque inconnu maintenant.

[74] Il est étonnant combien des hommes au centre des affaires à propos de la foi babie et baha’ie ont été non informés ou désinformés. En 1917, le Cabinet de guerre décida qu’Edwin Montagu, secrétaire d’Etat de l’Inde, membre d’une très distinguée famille juive, visiterait l’Inde, consulterait des personnes et des parties concernées, et mettrait au point en relation avec Lord Chelmsford, le vice-roi, la prochaine étape dans l’évolution de la politique en Inde. Les réformes Montagu-Chelmsford qui en résultèrent initièrent un système de (dyarchie). Pendant qu’il était en Inde, Edwin Montagu garda un agenda spécial pour le (sake) d’informer le Premier Ministre, David Lloyd George, du progrès journalier de sa mission. Après la mort prématurée de Montagu, il fut édité par sa femme, Lady Vénétia (née Stanley) et fut publié en 1930 par William Heinemann sous le titre « An Indian Diary». A la page 64, de Delhi, mardi 27 novembre 1917, nous lisons :... J’ai eu un entretien avec Dobbs, qui est en train d’administrer le Baluchistan... J’ai demandé au vice-roi d’envoyer au domicile de Curzon sa lettre au sujet de la Perse. IL est vraiment triste que devant nôtre désir de calmer la Russie - quell e triste marché nous faisons! - nous avons aliéné les démocrates persans. Dobbs m’a dit que presque 70% des persans ouvertement ou en secret appartiennent à leur nouvelle religion. Vers les années 1857, un jeune homme apparut, qui fut crucifié, tiré dessus et finalement tué par les persans. L’un de ses disciples dit alors qu’il était Dieu, et que l’homme qui avait été tué était un précurseur comme Saint Jean Baptiste. IL prêche une sorte d’internationalisme, et ils ont tous déserté l’Islam, et ils sont les démocrates que nous avons perdus. IL me donna des exemples poour montrer que leur croyance dans cette foi était si grande que cela vainc même leur rapacité, qui est l’une de leurs caractéristiques principales».
Puis à la page 99, de Calcutta, le lundi 19 décembre 1917 : « ... Puis j’ai eu quelques mots avec le vice-consul général de Perse, qui dénie l’histoire de la croissance de la nouvelle religion en Perse dont Dobbs m’a parlé à Delhi. Il m’a dit cyniquement : «IL n’y a aucune pièce pour les nouvelles religions ; si je perds mon ancienne, je n’en veux pas une autre».
Le consul-général persan cité au-dessus était Miftahu’s-Saltanih.
Sir Henry R.C. Dobbs, k.c.m.g., k.c.i.e du département politique de l’Inde, succéda à Sir Percy Z. Cox,g.c.m.g., k.c.s.i. en tant que Haut-Commissaire dans le territoire mandaté d’Iraq en 1923.

[75] Voir The Baha’i Révelation (Londres, 1955), page 151.

[76] Les premiers 18 croyants du Bab qui constituaient Ses disciples originels, le premier d’entre eux était Mulla Husayn-Bushru’i, le Babu’l-Bab (Porte de la Porte), et le dernier, Mulla Muhammad-Aliy-iBarfurushi, nommé Quddus.

[77] Browne, A Traveller’s Narrative, volume II, page 364-5.

[78] Cité par Shoghi Effendi dans «God passes By», page 190.

[79] L’épithète, «Antéchrist de la Révélation baha’ie», fut appliqué par le Gardien de la Foi à Siiyid Muhammd-i-Isfahani. Un incident qui devrait être particulièrement noté est son mariage à la soeur de Mulla Rajab-Ali, nommée Qahir, l’un des babis dont le meurtre en Iraq de l’auteur de «Hasht Bihisht» est imputé aux baha’is. Edward browne semble convaincu que les baha’is étaient coupables de ce meurtre. Il le déclare comme un fait dans son «Materials for the Study of the Babi Religion» (page 199), un livre que nous verrons plus tard. Dans le même ouvrage, il nomme même le meurtrier: «Nasir l’arabe, l’un des disciples de Baha’u’llah», page 20.
Le Bab, durant Ses 6 mois de séjour à Isfahan, prit comme seconde femme Mulla Rajab-Ali, nommée Fatimih. Forcément,elle eut à rester dans sa ville natale, lorsque le Bab fut chassé d’Isfahan sur les ordres de Haji Mirza Aqasi, le Grand Vizir de Muhammad Shah (père de Nasiri’d-Din Shah). Le Bab avait interdit le mariage, après Lui, avec une autre de ses deux femmes. En dépit de cette interdiction, Mirza Yahya se maria à la soeur de Mulla Rajab-Ali, mais divorca d’elle plus tard, et la donna en mariage à Siyyid Muhammad. Les partisans de Subh-i-Azal avaient déniés qu’il ne se soit marié à la soeur de Mulla Rajab-Ali.
Pendant des années, Edward Browne correspondit avec un azali, résident à Téhéran, qu’il connut sous le nom de Mirza Mustafa, référé dans « Materials for the Study of the Babi Religion» (page 228) comme «l’écrivain babi de qui je suis redevable de tant d’ouvrages et de documents intéressants». Cet homme procura à Browne une tablette de Abdu’l-Baha adressé à Mirza Ali Akbar-i-Milani, le Muhibu’s-Sultan (pendant des années secrétaire du centre baha’i de l’Assemblée spirituelle de Téhéran), et une réfutation de la même tablette, écrite par lui-même. Dans une lettre d’accompagnement, il dit à Browne pour la première fois que son vrai nom était isma’il, qu’il était un «sabbagh» (teinturier) de profession, et vint à l’origine de Sidih près d’Isfahan. Il révéla aussi dans cette lettre le fait que son professeur avait été Mulla Zaynu’l-Abidin, nommé Zaynu’l-Muqarrabin, l’un des nombreux babis qui allèrent à Bagdad et se détournèrent avec consternation de Mirza Yahya. Puis il rencontra Baha’u’llah, de Qui il donna une dévotion tout au long de sa vie.
Mirza Mustafa ou Isma’il-i-Sabbagh-i-Siddihi avait précédemment écrit une riposte à zaynu’l-Muqarrabin. La lettre de Mirza Mustafa, et la note d’Edward Browne attachée à elle qui contient cette phrase: « Reçu le 15 septembre 1922, du docteur Sa’id par l’intermédiaire de son fils Samuel Sa’id», indique que l’intermédiaire pour l’envoi de manuscrits à Cambridge était le docteur Sa’id KHan-i-Kurdistani, un médécin bien connu et hautement respecté de Téhéran. Le docteur Sa’id Khan était un converti de l’Islam au Christianisme, actif et ardent dans les intérêts de la mission chrétienne. L’auteur actuel, ayant été le patient du docteur Sa’id Khan dans son enfance, se rappelle très bien de lui; la probité du docteur était incontestable. Mirza Mustafa a été en peine, dans sa réfutation de la tablette d’Abdu’l-Baha, de prouver que Mirza Yahya ne s’était pas marié à la soeur de Mulla Rajab-Ali. Pour mettre le sceau de cette affirmation, il produisit une déclaration par cette dame qui on dit, en 1914, avoir 85 ans d’âge. C’était en calcul lunaire. Edward Browne mentionne qu’elle mourut en décembre 1916 à 84 ans («Materials», page 220, n°2). La déclaration attribuée à elle est un peu longue. L’essentiel de cela est qu’à la suite du martyre du Bab, elle et sa famille souffrir la persécution; l’Imam-i-Jumih d’Isfahan (un haut dignitaire du clergé) demanda sa main. Son frère la prit en Iraq où, en compagnie de Siyyid Muhammad, ils rendirent visite à Mirza Yahya, qui lui montra un Testament de l’écriture du Bab, dans lequel Il l’avait appelé par un titre connu de personne d’autre, lui avait recommandé d’obéir à Mirza Yahya; puis Mirza Yahya l’avait marié à Siyyid Muhammad. De plus la prétendue déclaration accuse Baha’u’llah d’avoir cherché à la marier.
Dans la marge de la page 66 du manuscrit de Mirza Mustafa, maintenant préservé dans la bibliothèque universitaire de Cambridge, nous lisons: «Pendant des années, cette dame était ma patiente à Téhéran. Je la questionnais en regard de plusieurs choses qui étaient importantes et d’un intérêt historique, et enregistrait ce qu’elle me disait. J’ai entendu d’elle-même qu’elleobéissait à Azal et devint sa femme et elle resta mariée
à lui durant un mois, puis les femmes de Azal devinrent abusives et très querelleuses, et il me donna à Siyyid Muhammad». Sa’id, médecin du Kurdistan, 20, iv.22».

[80] Browne (ed.), A Traveller’s Narrative, volume II, page 350.

[81] Browne (ed.), A Traveller’s Narrative, volume II, xix. Dans un travail ultérieur, New history of the Bab (Cambridge, 1893), Browne donne la date de sa première lettre du capitaine Young comme le 29 juillet (page 421).

[82] J.R.A.S., n.s., volume xxi, page 996-7.

[83] Nabil équivaut numériquement à Muhammad. Par conséquent, Ali devant Nabil lut comme «Ali-Muhammad» qui est le nom du Bab.

[84] Vahid (l’Unique) est numériquement égal à 28, et ainsi est Mirza Yahya qui est le nom de Subh-i-Azal.

[85] Le Bab était Nuqtiy-i-Bayan - le Point du Bayan. Bayan est Son livre révélé.

[86] J.R.A.S., n.s., volume xxix, page 763.

[87] La copie de l’écruture de Subh-i-Azal a un mot ajouté dans le coin droit de la feuille: «Imda», - signature. Dans un récent facsimilé publié qui est de l’écriture ressemblant fortement de la main du Bab, il n’y a aucune «signature», mais un sceau apposé avec les mots: « en vérité, je suis la Preuve de Dieu et Sa Lumière».

[88] Shoghi Effendi, «God Passes By», page 163.

[89] «Mira’t - miroir - fut une distinction conférée au Bab.

[90] Cité par Shoghi Effendi, «La Dispensation de Baha’u’llah» (Londres, 1947), page 9.

[91] Cité dans «La Dispensation de Baha’u’llah», page 9.

[92] Cité par Shoghi Effendi, « God passes By», page 98.

[93] «Celui qui doit se lever» - le Promis de l’Islam - le Bab.

[94] Citation et appellations précédentes citées dans «God Passes By», page 97.

[95] Citée dans «La Dispensation de Baha’u’llah», page 9.

[96] Citée dans «God Passes By», page 98.

[97] Ali, le cousin et le beau-fils de Muhammad. (H.M.B.).

[98] Browne (ed.), New History of the Bab, lii.

[99] Asadu’llah et Dayyan (Juge, aussi Récompense) sont numériquement égaux.

[100] Il y a des copies de ce livre au British Museum.

[101] E. G. Browne, Materials for the Study of the Babi Religion, (Cambridge, 1918), page 218.

[102] Voir Baha’u’llah par H.M. Balyuzi (Londres, 1963), pages 15-19.

[103] Voir Traveller’s Narrative, volume ii, page 356-8 (E.G.B.).

[104] Browne, New History of the Bab, xxi.

[105] Dans le second volume de A Literary History of Persia From Firdawsi to Sa’di (Londres, 1906), Edward Browne fit cette référence au Kitab-i-Iqan; « Encore la simplicité et la franchise doit être trouvées dans les écrits modernes aussi bien qu’anciens en versets et en prose; l’Iqan («Certitude») des babis, écrit par Baha’u’llah vers 1859, est aussi concis et puissant dans le style comme le «Chahar Maqala», composé 7 siècles auparavant...» (page 89).

[106] Une copie de ce document fut envoyé à Edouard Browne en mars 1902.

[107] A.L.M. Nicolas, Seyyed Ali Mohammed, dit le Bab, 2 volumes, pages 279-83.

[108] Browne, Materials for the Study of the Babi Religion, pages 279-83.

[109] Traduit par E. G. Browne, Materials for the Study of the Babi Religion, pages 283-4.

[110] Browne, New History of the Bab, xxv-xxvi.

[111] Browne, A Traveller’s Narrative, volume ii, xi.

[112] Shoghi Effendi, «God Passes By», page 163.

[113] Publié sous le titre Les Babis de Perse, J.R.A.S., n.s., volume xxi, pages 485-526 et pages 881-1009.

[114] Cette lettre traduite comme Browne l’a écrite, en dehors d’épeler «and»: Browne utilisa habituellement un symbole.

[115] Baha’u’llah.

[116] Voir (plates ii-iv.).

[117] Browne (ed.) A Traveller’s Narrative, volume ii, xxiv.

[118] Ibidem, page 95, n.1.

[119] Faubourg de Famagouste.

[120] Browne, A Traveller’s Narrative, volume ii, xxiv-xxv.

[121] Reproduit comme frontispice.

[122] Ce fut dans le même manoir que le distingué orientaliste, le professeur E. G. Browne de Cambridge, accéda à ses 4 entretiens successifs avec Baha’u’llah, durant les 5 jours qu’il était Son invité à Bahji (15-20 avril 1890), entretiens immortalisés par la déclaration historique de l’Exilé que « ces luttes stériles,, ces guerres ruineuses passeront et la paix suprême viendra». (Shoghi Effendi, le Gardien de la Foi Baha’ie dans «God passes By», page 194.

[123] Browne, A Traveller’s Narrative, volume ii, xxxviii-xxxix.

[124] Browne (ed.), A traveller’s Narrative, volume ii, xIiii.

[125] J.R.A.S., volume xxix, 1897, pages 761-3.

[126] Ibidem, page 762.

[127] Browne, Materials for the Study of the Babi Religion, page 234.

[128] Browne (ed.), New History of the Bab, xxxi.

[129] Extrait d’une lettre datée du 11 septembre 1890. Voir (plates) v-vi.

[130] Browne (ed.), A Traveller’s Narrative, volume ii, vii.

[131] Browne (ed.), A Traveller’s Narrative, volume ii, xxxix,xI.

[132] Browne (ed.), A Traveller’s Narrative, volumeii, xxxvi.

[133] Baha’u’llah.

[134] Browne (ed.), A Traveller’s Narrative, volume ii, xviii.

[135] C’est en fait surprenant qu’en dépit de siècles de proche contact avec le monde de l’Islam, les écrivains et les publicistes citznt encore Abdu’l comme un premier nom, et tout ce qui vient après Abdu’l est un surnom de l’homme. Abdu’l ne peut jamais être le premier nom ou pour le sujet un surnom. Cela signifie simplement : «le serviteur de ...». Récemment, Khan Abdu’l-Qayyum Khan, une figure publique remarquable au Pakistan, fut référée comme «Qayum Khan». Cela n’est pas simplement désagréable aux oreilles d’un musulman dévot, c’est blasphématoire, car seul Dieu peut être «Qayyum» - Celui qui subsiste par Lui-Même. (H.M.B.)

[136] M. Phelps, Abbas Effendi, His Life and Teachings (New York et Londres, 1912). Introduction par E.G. Browne, xii-xiv. (il y a quelques contradictions entre les passages comme cités dans Phelps et la critique réelle dans «The Oxford Magazine», volume 10, n° 21).

[137] Milieu des années 1890.

[138] Ross, «Both Ends of the Candle», page 54.

[139] Milieu des années 1890.

[140] Ross, Both of the Candle, page 60.

[141] Une ville dans la province du Fars.

[142] E.G.Browne (ed.), La Tarikh-i-Jadid ou New history of Mirza Ali Muhammad the Bab, mar Mirza Huseyn d’Hamadan (Cambridge, 1893). [cela serait Tarikh-i-Jadid dans le système de translittération utilisé dan ce livre, mais le titre de Browne sera utilisé partout.

[143] Browne (ed.), New History of the Bab,xIiv.

[144] Appelé Khartoumi, car il était un prisonnier camarade avec Haji Mirza Haydar-Ali à Khartoum, Soudan. Dans A Year Amongst the Persians, Browne se réfère à lui comme Haji Mirza Hasan.

[145] Il y avaient deux copies, l’une d’elle était incomplète.

[146] Le massacre des babis suite à l’attentat sur la vie de Nasiri’d-Din Shah par deux jeunes à moitié fous. Voir Balyuzi, «Baha’u’llah», pages 14-15.

[147] Dans l’histoire babie-baha’ie, nous (come across) le nom Isma’il avec lequel le sobriquet «Dhabih» est associé. Isma’il est le même que Ishmael, le fils qu’Abraham eût par Hagar. Selon le Coran, ce fut Ishmael qu’Abraham offrit en sacrifice - par conséquent, l’association du nom Isma’il avec Dhabih qui signifie «sacrifice».

[148] Cette épître de Baha’u’llah est connue comme la Tablette persane à Ahmad, pour la distinguer d’une autre tablette révélée en arabe (également à Andrinople) pour un autre Ahmad (natif de Yazd), que Baha’u’llah a doté de manière spécifique d’un caractère dévotionnel particulier.

[149] Le rang de Main de la Cause de Dieu était un haut honneur conféré par Baha’u’llah sur un nombre de Ses disciples. Ils furent distingués comme Ses lieutenants.

[150] Browne(ed.), New History of the Bab, page 34.

[151] Ishqabad (Askabad est situé dans l’actuel République socialiste soviétique du Turkménistan (Turkamanistan). En ces jours, Ishqabad était la maison et le refuge d’une grande et en progression communauté baha’ie florissante. Le Capitaine Toumansky donna une aide précieuse à cette communauté, en particulier lorsqu’il fut engagé en construisant la première Maison d’Adoration (le Mashriqu’l-Adhkar) dans le monde.

[152] L’histoire de ce livre est étrangement impliquée avec l’histoire de la Foi Baha’ie, et un simple aperçu de celle-ci ne serait pas déplacé ici. Pendant un moment, Mirza Abu’l-Fadl résida à Samarkand et visita Bukhara de temps en temps. Toumansky, désireux de trouver un travail perdu appelé «Ulus-i-Arba’ah», demanda à Mirza Abu’l-Fadl de faire une recherche minutieuse pour cela à Bukhara. Dans une lettre datée du 25 octobre 1892, Mirza Abu’l-Fadl informa Toumansky que la recherche pour le travail perdu de Ulugh-Big avait été infructueux, mais ses efforts avaient mené à la découverte d’un vieux tome qui contenaient 4 traités. Le «Hududu’l-Alam» était (bound up) avec les autres dans ce volume. En 1893, le Capitaine Toumansky visita Bukhara, et Mirza Abu’l-Fadl fit un don de cet unique mannuscrit à lui, à condition qu’il soit publié pour le bénéfice des savants. Bien que Toumansky écrivit un récit complet de la découverte du «Hududu’l-Alam pour le Zapiski de la Société orientale russe en 1896 (publié en 1897), et qu’il rendit disponible des échantillons du texte et des traductions d’une partie, ses autres engagements et ses devoirs militaires l’empêchèrent d’éditer et de publier ce texte.
Dans le numéro du 13 décembre 1921 d’un papier russe imprimé à Paris, une nécrologie apparaît de Abdu’l-Baha,qui était décédé le 28 novembre. L’auteur de cet article était le professeur Vladimir Minorsky, l’un des plus grands orientalistes de son époque, et de tout temps. Il avait renvoyé à l’intérêt de Toumansky (in) et des liens avec la Foi Baha’ie. Madame Toumansky lut l’article à Istanbul et écrivit à Minorsky pour lui donner les nouvelles de la mort de son mari qui avait eût lieu le 1 décembre 1920, et de demander son avis en ce qui concerne les manuscrits précieux de Toumansky, l’un de ceux-là était cette copie unique du «Hududu’l-Alam». A travers les bons offices du professeur Minorsky, ce précieux manuscrit fut envoyé à Léningrad, et le plus distingué des orientalistes soviétiques, le professeur Barthold, prépara une édition pour la presse, qui apparut après sa mort en août 1931 La version anglaise avec des notes copieuses fut le travail magistral de Minorsky lui-même, et il fut publié en 1937 dans le «Gibb Memorial Series».

[153] Le prêtre principal, particulièrement dans une communauté sunnite.

[154] Moderne Tbilissi.

[155] Ce théologien était le Révérend Peter Z. Easton qui, de ses propres mots, avait été «travaillant comme missionnaire depuis 1873 dans le Caucase et l’Adherbayjan dans le nord de la Perse. En 1911, il rendit visite à Abdu’l-Baha à Londres et ensuite il écrivit de manière désobligeante sur Lui et à propos de la foi da la quelle Il était l’Interprète. Cela exaspéra le révérend Peter Z. Easton qu’à l’ Eglise de St John, Westminster, l’Archidiacre Wilberforce ait placé la chaise d’évêque pour Abdu’l-Baha. Tel fut sa mention à Baha’u’llah et à la Foi Baha’ie dans le «English Churchman» (20 septembre 1911): « Mais il pourrait être objecté qu’il est impossible de croire qu’un tel démon dans une forme humaine puisse exister et même si cela était possible un système si épouvantable, si abominable ne trouverait pas d’adhérents. A cela, je répondis que ce qui s’était passé à maintes reprises et à nouveau en core une fois dans l’histoire de la Perse eet d’autres pays orientaux». Puis, il porta l’attaque vers le magazine, «Evangelical Christendom». Puis ce fut que Mirza Abu’l-Fadl écrivit The Brilliant Proof.

[156] En conformité avec le système de translittération des mots orientaux utilisés dans ce livre, le nom de ces deux ouvrages écrits durant le règne de Nasiri’d-Din Shah, extrêmement hostile et même injurieux où il parlait du Bab et de Son peuple, apparaît comme tel : «Nasikhu’t-Tavdrikh et «Rawdatu’s-Safa».

[157] Haji Siyyid Javad-i-Karbila (ou de Karbila) était un prêtre shiite hautement révéré qui croyait au Bab et qui plus tard devint un disciple de Baha’u’llah. Il vécut à un âge très avancé. Shaykh Ahmad-i-Ruhi, comme cité précédemment (voir page 20), revendiqua que Haji Siyyid Javad avait été un supporter de Subh-i-Azal. (H.M.B.).

[158] Ibidem.

[159] Browne (ed.), New History of the Bab, xxxviii-xI.

[160] Ibidem, xi-xIi.

[161] A quelques milles au sud de Téhéran où le célèbre Tombeau, une place de sanctuaire dans les temps passés, est situé. (H.M.B.).

[162] Browne (ed.), New History of the Bab,xIi.

[163] Browne était certain que la Nuqtatu’l-Kaf ne pouvait avoir d’autre auteur que Haji Mirza Jani. Voir New History of the Bab, xxxii.

[164] Les Ecrits du Bab et de Baha’u’llah.

[165] Sur l’histoire de Haji Mirza Jani, avec des références spéciales aux passages supprimés ou modifiés dans la Tarikh-i-Jadid.

[166] Le Bab.

[167] Qurratu’l-Ayn, surnommée Tahirih, l’une des Letres du Vivant.

[168] Browne (ed.), New History of the Bab, xxviii-xxix.

[169] La New History ne fut composé pas avant 1877 et pas plus tard que 1880.

[170] Voir page 21-3, 28.

[171] Phelps, Abbas Effendi, introduction par E.G. Browne, xxii.

[172] E. G. Browne, The press and Poetry of Modern Persia, Cambridge, 1914.

[173] Cette réunion des babis au hameau de Badasht dans le Khurasan eût lieu en 1848. Baha’u’llah, Quddus, et Tahirih étaient présents. L’indépendance de la Révélation babie fut affirmée là-bas, et comme un symbole de cette déclaration, Tahirih enleva le voile. Une grande agitation s’ensuivit.

[174] New History. (H.M.B.).

[175] Dans ce contexte, «communisme» ne devrait pas assimiler avec le marxisme. La pratique et le prêche de «communisme» avait été attribué à beaucoup qui vécurent avant Karl Marx, comprenant le «hérésiarchique» Mazdak qui apprut en iran au 6ème siècle A.D. (H.M.B.).

[176] Browne (ed.), Nuqtatu’l-Kaf, introduction anglaise,xIii.

[177] Ibidem, introduction persane, page 61-2 (Traduction et translittération par H.M.B.).

[178] Voir n°2 au-dessus.

[179] Il n’y a pas de fumée sans feu.

[180] Browne utilisa régulièrement «Bushrawayh» ou «Bushraweyh». Voir New History, page 32, et Materials for the Study of the Babi Religion, page 238-40.

[181] Voir Page 56,n°1.

[182] Nuqtatu’l-Kaf,xxxv.

[183] Comprenant le Nuqtatu’l-Kaf (comme abrégés dans les appendices de la Tarikh-i-Jadid).

[184] Baha’u’llah, «Kitab-i-Iqan» (Londres, 1961), page 160.

[185] Qum, ville sainte en Perse, au sud de la capitale, où le tombeau de Masu’mih, la soeur de l’Imam Rida; le 8ème Imam, est situé.

[186] Nuqtatu’l-Kaf, Introduction persane, page 39-40.

[187] Cité par Shoghi Effendi, «God Passes By», page 125.

[188] Nuqtiy-i-Ula - le Bab.

[189] Cité dans «God Passes By», page 126.

[190] Il y avait Mirza Husay,-i-Mustavalli (gardien), natif de Qum, dans la forteresse de Shaykh Tabarsi. Il trahit ses compatriotes.

[191] Le Tombeau de Shaykh Tabarsi est situé dans la province du Mazindaran. Autour de lui, les babis, assaillis de tous côtés, construisirent une forteresse, et pendant plusieurs mois au cours de 1848 et de 1849, évitèrent les attaques de leurs adversaires. Mulla Husayn fut tué dans une embuscade. La perfidie des commandants de l’armée, dépêchés par Nasiri’d-Din Shah, scella le sort des assiégés. Ils furent massacrés et Quddus fut sauvagement mis à mort. Quelques uns survécurent. A Shaykh Tabarsi, le nombre des Lettres du Vivant furent décimées. La moitié d’entre elles tombèrent.

[192] Voir page 46.

[193] Nuqtatu’l-Kaf, introduction persane, page 42.

[194] Browne (ed.), New History of the Bab, xx-xxi.

[195] Cet évènement eût lieu quelques années plus tard.

[196] Nuqtatu’l-Kaf, introduction persane, page 42.

[197] Page 352-73.

[198] Voir «Baha’u’llah» par H.M. Balyuzi, pages 37-9.

[199] Traduit par H.M.B. de sa copie manuscrite du Bayan.

[200] Nuqtatu’l-Kaf, xIv-xIvi.

[201] Shoghhi Effendi, «God Passes By», page 47.

[202] Browne (ed.), Nuqtatu’l-Kaf, introduction anglaise,xIviii.

[203] Ibidem,xIix.

[204] Browne (ed.), Nuqtatu’l-Kaf, introduction anglaise, Iii.

[205] Sous le titre Persian Literature in Modern Times (Cambridge, 1924).

[206] 23 Juin 1908- 13 juillet 1909. Muhammad-Ali Shah fut défait et déposé.

[207] Le Prince Abu’l-Hasan Mirza, le Shaykhu’r-Ra’is, un membre de la dynastie régnante, était un prêtre notable, hautement érudit, hautement éloquent. Il visita Abdu’l-Baha à Akka et Lui donna son obéissance inconditionnelle.

[208] Le clergé.

[209] La traduction de la tablette d’Abdu’l-Baha est fondamentalement de Edouard Browne (The Persian Revolution, pages 428-9), mais le présent auteur a fait des altérations qu’il a considéré être plus expressives de l’original.

[210] Un prêtre : appliqué comme un titre honorifique à ces prêtres qui sont importants et ont l’autorité d’interpréter. (H.M.B.).

[211] Cet ecclésiastique qui, sur le triomphe des constitutionnalistes en juillet 1909, fut pendu publiquement à Téhéran, dans ses jours sereins monta à la chaire dans le Masjid-i-Shah (la Mosquée royale) de la capitale, produisit le «Kitab-i-Aqdas» (Le Plus Saint Livre) - le livre de lois de Baha’u’llah - et lut des passages dedans, présageant d’un changement de régime et l’établissement d’un gouvernement constitutionnel en Perse, (laying)ainsi le mouvement pour la chute de l’absolutisme à la porte des baha’is.

[212] «Extraits des Ecrits de Baha’u’llah» (Londres, 1949), section LVI.

[213] Les seconds Majlis furent élus au suffrage adulte universel, après la restauration de la Constitution en 1909.

[214] Traduit par H.M.B. d’une copie dans ses propres archives.

[215] Browne, The Persian Revolution, page 426.

[216] Un verset bien connu en persan.

[217] Il visita aussi Montréal.

[218] Kitab-i-Badayiu’l-Athar (Bombay, 1921), volume II, journal de Mirza Mahmud pour le 18 décembre 1912.

[219] Pages 234-5. Browne mentionne 13 lettres, mais celle spécifiée et datée du 8 avril 1891 n’est pas dans la collection de la bibliothèque universitaire.

[220] Le portefeuille contenant ces lettres, parmi les manuscrits de Browne, a pour référence F.66.

[221] Ce diplomate qui était de famille arménienne et avait été honoré aussi par le titre de «Prince», est une figure hautement controversée. Acclamés par Edouard Browne et beaucoup d’autres comme l’un des pères de la constitution persane, Malkam Khan a été, dans les années récentes, présenté comme un aventurier, et même un « escroc». Le docteur Firuz Kazemzadeh de l’université de Yale écrit de lui : «Son élévation par la suite dans le panthéon du constitutionnalisme persan est une triste blague» (Russia and Britain in Persia, 1864-1914, Presse Universitaire de Yale, New Haven et Londres, 1968, page 247). Il est encore indéniable que sa plume était très influente, et ses écrits eurent un remarquable impact. L’auteur présent se rappelle dans son enfance, avoir reçu les écrits de Malkom Khan à étudier comme modèle de la prose persane.

[222] Les baha’is.

[223] Haji Ali-Akbar-i-Shahmirzadi, connu comme Haji Akhund, une Main de la Cause, et Haji Abu’l-Hassan-i-Ardakani, connu comme Haji Amin. Ils furent arrêtés à Téhéran, déportés à Qazvin et emprisonnés là-bas. A cette occasion, Baha’u’llah révéla la «Tablette du monde».

[224] Haji Sayyah-i-Mahallati. Il alla à Akka de la part de Zillu’s-Sultan, mais il réalisa bientôt qu’il était allé sur une erreur de jugement.

[225] Le Prince Mas’ud Mirza, le Zillu’s-Sultan, était le fils aîné de Nasiri’d-Din Shah, mais sa mère n’était pas de lignée royale, et il ne pouvait succéder au trône. Etant beaucoup plus capable que son demi-frère, Muzaffari’d-Din Mirza (plus tard Shah), cette privation aigri sa vie et l’impliqua dans une série de complots, aucun d’eux ne lui apporta le prix convoité. Il fut responsable de la mort des deux frères, Mirza Hasan et Mirza Husayn, importants marchands d’Isfahan, à présent connus comme Sultanu’sh-Shuhada (Roi des Martyrs) et Mah-Bubu’sh-Shuhada (le Bien Aimé des Martyrs). Lorsque Zillu’s-Sultan rencontra Abdu’l-Baha à Paris, il essaya humblement de se disculper lui-même.

[226] Jalalu’d-Dawlih était un fils de Zillu’s-Sultan.

[227] Browne, Materials for the Study of the Babi Religion, page 191.

[228] Selon la liste d’Edouard Browne, le 20 juin.

[229] «The Baha’i World», volume iv, 1930-32 (New York, 1933), page 396.

[230] Browne a déclaré plus d’une fois dans ses écrits qu’il n’avait pas été capable de trouver ce qu’était la conception baha’ie de la vie après la Mort.

[231] Browne visita Abdu’l-Baha à paris le 9 mars 1913. Il reçut un pamphlet qui contenait un discours par Abdu’l-Baha sur la vie après la mort.

[232] Browne, Materials for the Study of the Babi Religion, page 312.

[233] Babis.

[234] L’Imam-Jum’ih, un dignitaire clérical musulman, associé habituellement avec la confession shiite. (H.M.B.).

[235] Browne, Materials for the Study of the Babi Religion, page 312.

[236] Isaie, xiv,12.

[237] Mulla Muhammad-i-Zarandi, surnommé Nabil-i-Azam. (H.M.B.).

[238] Materials for the Studu of the Babi Religion,x.

[239] Par les babis, il signifie les baha’is, comme il avait écrit ces lignes en lien avec sa visite à Bahji, Akka.

[240] Rencontres avec les baha’is, particulièrement à Chiraz. (H.M.B.).

[241] Ce fut l’Esprit émanant de Baha’u’llah.

[242] Browne, A Year Amongst the Persians (1926), page 325.

[243] Cela se rapporte à la Grande Guerre.

[244] Ces mots furent écrits le 10 décembre 1917.

[245] Browne, Materials for the Study of the Babi Religion,xxiv.

[246] 6 février 1918.

[247] Ce papier fut publié comme The Persian Constitutionnal Movement, (Londres, 1918). La citation se trouve page 5.

[248] Abdu’l-Baha était né le 23 mai 1844. (H.M.B.).

[249] Voir E.G. Browne, Materials for the Study of the Babi Religion (Cambridge, 1918, pages 320-1). (E.G.B.).

[250] Ces dates ne sont pas tout à fait correctes. Abdu’l-Baha, de son retour des Etats-UNis, visita la Grande-Bretagne une nouvelle fois (13 décembre 1912- 21 janvier 1913). Puis il alla à Paris. Dezs visites de l’Europe centrale furent faites au printemps et au début de l’été 1913. Il quitta la France pour l’Egypte le 12 juin 1913 et atteignit Port Said le 17. Le reste de l’année, Il fut principalement à Alexandrie, et il retourna en Terre Sainte au début du mois de décembre.

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