Médiathèque baha'ie

Un épisode dans l'enfance du Bab

par Stephen Lambden

(traduction de courtoisie par Frédéric Autret)


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Peu de faits concrets sont connus sur l'enfance de Siyyid Ali Muhammad, le Bab (1819-1850), le fondateur du mouvement babi et le seul fils du marchand de Shiraz Sayyid Muhammad Rida (1778- 1828) (1820?) et de Fatima Bagum (morte en 1882). (Abbas Amanat "The early Years of the Babi Movment : Background and Development", ph.D these, Université d'Oxford, 1981, page 100). Il est clair cependant qu'il a commencé ses études élémentaires en tant que garçon environ de 5 ans sous la tutelle d'un certain Shaykh Mu'Allim, Shaykh Anam, Shaykh Muhammad et Shaykhhuna (1846-7) dans une école située dans le Bazar-i-Murgh (marché de volailles) de Chiraz (voir Hasan Balyuzi, "Le Bab: The Herald of the Day of Days" (Oxford : George Ronald, 1973) pages 32ff, 230 note 4).

Les diverses histoires existent dans la littérature babie et baha'ie au sujet des jours école du Bab qui allèguent sa connaissance surnaturelle et sa piété extraordinaire. Elles sont réminiscentes des anecdotes légendaires innombrables qui sont venues pour être reliées de l'enfance de Jésus dans les évangiles apocryphes de la petite enfance et d'expressions hagiographiques de la jeunesse miraculeuse du prophète Muhammad et des Imams dans la littérature musulmane. (sur les légendes entourant la naissance et l'enfance de l'Imam Husayn, voir par exemple Mahmoud Ayoub "Redemptive Suffering in Islam" (La Hague; Mouton Publishers, 1978), page 69ff).

Les passionnés pieux de ceux qui sont venus pour être vus comme saints, prophètes ou messagers de Dieu, ont souvent décrits les enfances comme objets de leur dévotion ou comme étant occupé par des phénomènes extraordinaires et des faits miraculeux, utilisant des motifs ou des légendes hagiographiques de traditions anciennes. Dans une certaine mesure, ce genre de piété trouva une expression orale et une expression littéraire dans les cercles babis-baha'is du 19ème siècle. Il est particulièrement remarquable en liaison avec les histoires des premiers jours du Bab à l'école de Shaykh Abid.(d'autres histoires de l'enfance du Bab utilisent aussi clairement des motifs traditionnels et des légendes. Par exemple, l'histoire qu'il exclama "Le Royaume est Dieu" (al-mulk lillah) au moment de sa naissance (voir, Kitab-i Nuqtat al-Kaf [Leiden: Brill, 1910] page 110f et "Tarikh-Jadid" (Presse universitaire de Cambridge, 1893, page 262).


* Récits des premiers jours du Bab à l'école:

Dans la "Tarikh-i Jadid" (sur la "Tarikh-i-Jadid", voir Denis MacEoin, "A Revised Survey of the Sources for Early Babi Doctrine and History", partie II (dissertation non publiée, 1977), page 195ff. La "Tarikh-i-Jadid" (Nouvelle histoire) de Mirza Husayn Hamadani (1881-2) existe dans des révisions diverses écrites au début des années 1880 (en gros entre 1296 A.H et 1300 A. H). En dehors de Mirza Husayn Hamadani dont l'ébauche originale semble avoir l'utilisation considérable d'une version du "Kitab-i-Nuqtatul-Kaf" (1852), un certain nombre d'auteurs, y compris Mirza Abu'l-Fadl Gulpayagni (mort en 1914), Manakji Limji Hatari (l'agent zoroastrien en Iran, mort en 1890) et Fadil-i Qa'ini (Nabil-i-Akbar, mort en 1892) avaient (a hand) dans l'émergence de ce travail divers attitré. (MacEoin "Revised Survey", pages 205-206. Voir Amanat, "Early Years", page 427f).

Au moins une révision de celui-ci, traduite en juin 1881 (Rajab 1298 a.h.) et désigné par E. G. Browne sous le nom du "codex de Londres" (Bibliothèque nationale britannique, ms., Or, 2942) contient la version suivante de l'histoire des premiers jours d'école du Bab attribué à Shaykh Abid lui-même (voir E. G . Browne, "Jadid", introduction, page XIIX):

"Le premier jour qu'ils me l'amenèrent [le Bab] à l'école, j'écrivis l'alphabet pour lui pour l'apprendre comme il est habituel avec les enfants. Après un moment, je suis sorti pour des affaires. A mon retour, j'entendis, alors que j'approchais de la pièce, quelqu'un en train de lire le Coran d'une voix douce et plaintive. Rempli d'étonnement, j'entrais dans la pièce et me renseignait qui avait lu le Coran. Les autres enfants répondirent, pointant Sa Sainteté [le Bab] "c'était Lui". "Avez-vous lu le Coran?, demandais-je. Il était silencieux. "Il est meilleur pour vous de lire des livres persans", dit-je, mettant le "Hakku'l-Yakin [de Muhammad Baqir Majlisi] devant lui, "de lire cela". A n'importe quelle page que j'ouvrais, je voyais qu'il pouvait la lire aisément. "Vous avez lu du persan", dis-je; "Venez, lisez de l'arabe; cela sera mieux". Ainsi dit, je plaçais devant lui le "Sharh-i-amthila". Alors que commençais à expliquer la signification du "Bismi'llah" aux élèves dans la coutume habituelle, il demanda : "Pourquoi le mot Rahman comprend à la fois les croyants et les infidèles tandis que le mot Rahim s'applique seulement aux croyants?". Je répondis : "les hommes sages ont une règle à l'effet que l'extension de formes implique l'extension de la signification et Rahman contient une lettre de plus que Rahim". Il a répondu : "ou cette règle est une erreur, ou bien cette tradition à laquelle vous vous référez à Ali est un mensonge". "Quelle tradition ?", demandai-je. "La tradition", répliqua t-il, qui déclare que le Roi de Sainteté a dit : "Les significations de tous les livres sacrés sont dans le Coran et les significations du Coran tout entier sont dans la "Suratu'l-Fatiha" et les significations de tout la Suratu'l-Fatiha sont dans le Bismi'llah et que la pleine signification du Bismi'llah est la lettre initiale B et le point est inexplicable". En l'entendant raisonner ainsi subtilement, j'étais muet d'admiration et je le ramenai chez lui. Sa vénérable grand-mère vint à la porte. Je lui dis : "Je ne peux entreprendre l'instruction de ce jeune homme" et je lui dis tout ce qui s'était passé. En s'adressant à lui, elle dit : "Ne cesserez-vous pas de parler de cette façon?". Quelles affaires ont-elles avec de telles sujets"? Allez et apprenez vos leçons". "Très bien", répondit-il et il vint et commença à apprendre ses leçons comme les autres garçons. Il commença même avec l'alphabet bien que je ne lui conseilla pas de le faire". (Browne, "Jadid", page 262-264)

Dans le Tarikh-i Nabil Zarandi , Mulla Muhammad, un babi de 1848-9 (1265 a.h.) qui devint l'un des principaux disciples de Mirza Husayn Ali, Baha'u'llah, et qui était connu comme Nabil-i-Zarandi et Nabil-i Azam (1831-1892), compléta sa longue histoire des mouvements babis et baha'is vers 1890. (1308 a.h.) (Shoghi Effendi, "La Chronique de Nabil", Wilmette, III; Baha'i Publishing Trust, 1932). Préface, page XXXVII. Voir MacEoin, "Revised Survey", page 214ff.; Amanat, "Early Years", page 429f).

La première partie de cette histoire a été éditée et traduite en anglais par le défunt gardien de la Foi Baha'ie Shoghi Effendi Rabbani sous le titre Les Briseurs de l'Aube : le récit de Nabil des premiers jours de la révélation babie. (1)
L'épisode suivant, qui diffère évidemment du parallèle dans le codex de Londres du Tarikh-i-Jadid (voir ci-dessous), est de nouveau relaté sous l'autorité de Shaykh Abid :

"Un jour, a rapporté Shaykh Abid, je demandai au Bab de réciter les paroles introductives du Qu'ran : "Bismi'llahi'r-Rahmani'r-Rahim. Il hésita, disant qu'il n'essayerai en aucune façon de prononcer ces mots avant d'en connaître la signification. Je prétendis de ne pas en connaître le sens. "je sais ce que ces mots signifient", observa mon élève; avec votre permission, je les expliquerai". Il parla avec tant de savoir et une telle facilité que je fus pris de stupeur. Il a exposé la signification de "Allah", de "Rahman" et de "Rahim", en termes tels que même moi, je ne les avaient ni lu ni entendus. La douceur de ses paroles reste encore vivante dans ma mémoire. Je me senti poussé à le ramener chez son oncle et à remettre aux mains de celui-ci le dépôt qu'il avait confié à mes soins. J'étais déterminé à lui dire à quel point je me sentais indigne d'être le maître d'un enfant si remarquable. Je trouvai son oncle seul dans son bureau. "Je vous le ramène, lui dis-je, et le confie à votre vigilante protection. Il ne doit pas être traité en tant qu'enfant, parce qu'en lui je peux déjà discerner les preuves de cette puissante mystérieuse que la révélation du Sahibuz-Zaman [Seigneur de l'âge, l'un des titres du Qa'im promis] peut seul indiquer. C'est (...) pour l'entourer de vos soins les plus affectueux.
En vérité... et il n'a pas besoin d'un professeur tel que moi. Haji Mirza Siyyid Ali réprimanda sévèrement le Bab. "Avez-vous oublié mes instructions?", dit-il. Ne vous avais-je pas averti de suivre l'exemple de vos camarades et d'observer le silence et d'écouter attentivement chaque parole dite par votre professeur,". Après avoir obtenu la promesse de se conformer loyalement à ses instructions, il a obtenu le retour du Bab à son école. L'âme de cet enfant, cependant, ne pouvait être étouffée par les sévères avertissements de son oncle. Aucune discipline ne pouvait arrêter le flot de son sa voir intuitif. Jour après jour, il continuait à manifester des signes si remarquables et une sagesse tellement surhumaine que je suis impuissant à les décrire.
Finalement l'oncle du Bab décida de L'autoriser à quitter l'école et de l'associer dans sa propre profession." (2)

Dans le Tarikh-i-Amriy-i-Chiraz, ce récit de l'histoire du mouvement babi et baha'i à Chiraz composé par Haji Mirza Habibu'llah Afnan (1875-1951), le fils d'Aqa Mirza Aqa (un neveu de l'épouse du Bab) et le fils d'Aqa Mirza Zaynu'l-Abidin (un cousin paternel du Bab) demeure un manuscrit. (3) Il s'ouvre en fournissant les détails précieux au sujet des parents du Bab et la généalogie suivie d'un récit prolongé attribué à l'Ibn Mulla Mand Ali de Mulla Fath'u'llah au moment de l'enfance, d'une () de Shaykh Abid connu sous le nom de khalif ou du nazim du Bab (directeur, responsable de choisir les élèves appropriés (Momen, page 6), qui comprend plusieurs histoires intéressantes au sujet de l'enfance du Bab prétendument communiquées par le père du Bab à Shaykh Abid. Puisque ce récit est susceptible de rester en manuscrit dans l'avenir immédiat, il peut être utile de récapituler les parties qu'il compose :


* Le récit de Mulla Fath'u'llah:

Pendant un jour tôt le matin, Mulla Fath'u'llah a observé que Jinabi Muhammad Rida (le père du Bab) est venu au Qahway-i Awliya (mosquée comme la structure qui a logé l'école de Shaykh Abid [maktab]. Un ami de longue date de Shaykh Abid, le père du Bab repose à côté de lui et expliqua que Dieu, 4 ans auparavant (en 1820-21), lui avait accordé un enfant dont les caractéristiques lui ont causé l'étonnement continuel. Quand le shaykh a demandé la raison de cet étonnement, Muhammad-Rida a exprimé son incapacité de communiquer en juste proportion la nature de l'unicité du Bab. De telles merveilles, expliqua t-il, entoure son fils maintenant âgé de 5 ans qu'un volume prolongé serait exigé pour les exprimer entièrement. Après avoir expliquer sa situation difficile, le père du Bab, impatient que son fils commence à s'instruire, illustré par des exemples de la nature remarquable du Bab.

Le Bab, dit-il, bien que seul enfant, montra une préoccupation de dévotion étonnante. Il récite des prières obligatoires et autres pendant la nuit d'une façon très émouvante. Il peut prévoir le sexe des enfants à venir et est possédé de capacités prophétiques remarquables. Bien que d'âge tendre, il a exactement prévu que 5 femmes et un enfant seraient tués quand le désastre frapperait le bain public des femmes (hamam) de Mirza Hadi à Chiraz. Il a des rêves mystérieux qui indiquent son rang exalté. En une occasion, il a rêvé qu'il était supérieur à l'Imam Ja'far Sadiq (le 6ème Imam chiite), une fois placé en face de lui sur une (des deux) balances d'un équilibre énorme (mizan).

A cause de sa nature ahurissante, Aqa Mirza Siyyid Hasan (Haji Mirza Hasan Ali, un oncle maternel du Bab), a suggéré que le Bab pourrait avoir été blessé (madatti, peut être possédé) par des fées (pariyiyan) ou des esprits malveillants (jinn). Son père a consulté un astrologue devin (munajjim) Aqa appelé Muhammad Hasan. Bien qu'aucun signe de d'influence surnaturelle n'ait été discernée par ce dernier, des dispositifs et les prières talismaniques protecteurs (ad'iyya de wa de ta'widh) ont été élaborés à la lumière de la date de naissance du Bab. Ceux-ci, qu'il a plus tard détruits, faisaient un rapport caché de sorte qu'étant une source de protection surnaturelle pour lui-même, il ne se soit tenu dans aucun utilité des charmes protecteurs.
En dépit ou en raison de cela, les caractéristiques incroyables du Bab, Shaykh Abid a accepté de l'instruire, tous les deux, lui et Mulla Fath'u'llah ont été étonnés de ce que Muhammad Rida avait dit. On a suggéré qu'il soit amené à l'école à une heure appropriée le prochain jeudi matin (vraisemblablement en 1824-25 a.d. [1240 A.H.].

Quand le jour arriva et que le Bab fut envoyé à l'école, lui, à la lumière des histoires remarquables l'entourant, est devenu le centre de l'attention. Haji Mirza Siyyid Ali (l'oncle maternel et le futur tuteur du Bab) s'est reposé à côté de Shaykh Abid quand certaines formalités suivantes, le shaykh ont demandé au Bab d'exposer un vers en arabe :
le shaykh, selon la coutume, a indiqué [au Bab] Dis : "Il est (huwa) l'ouvreur (Al-fattah), l'Omniscient (Al-Alim) [Qu'ran 34:25], Son Eminence le Bab était silencieux. Le shaykh s'est répété. Il restait toujours silencieux. Le shaykh a persisté (karda d'israr) [dans sa demande].[longuement], [le Bab] a dit "Qu'est ce que huwa?" Le shaykh a répondu "Huwa" signifie Dieu. Mais vous êtes un enfant! Comment se fait-il que vous demandiez la signification du huwa? [le Bab] dit : "En vérité, je suis la Porte, l'Omniscient (Al-Alim de fatha de maman".

Shaykh Abid a été outragé de la réclamation audacieuse et obstinée du Bab. Il a brandit un bâton, comme pour le battre, et l'a averti sévèrement pour ses prétentions. A son école, le shaykh a exigé que le Bab devait s'occuper de ses études élémentaires. A cet effet, l'oncle du Bab, Haji Mirza Siyyid Ali, a donné à son neveu remarquable quelques conseils avec bonté et il est reparti.
Ainsi, dans le contour se trouve l'essentiel du récit de Mulla Fath'u'llah qui dessine dans une large part, sur une conversation rapportée entre le père du Bab et Shaykh Abid. (4)
Le récit d'Aqa Muhammad [ibn] Ibrahim Isma'il Bayg. Juste après avoir établi le récit de Mulla Fath'u'llah au sujet de la réception du Bab à l'école, Mirza Habibu'llah enregistre une histoire au sujet des premiers jours du Bab à l'école sous l'autorité d'Aqa Ibrahim, un élève plus ancien et camarade du Bab.

Il a été paraphrasé par Hasan Balyuzi :
"Le Bab avait pris un siège avec la grande courtoisie entre ce garçon [Aqa Muhammad, de 12 ans] et un autre élève [un certain Aqa Mirza Muhammad Rida, 12 ans également] qui était également beaucoup plus âgé que lui-même. Sa tête était penchée au-dessus du livre mis devant lui, les premières lignes dont on lui avait enseigné à répéter. Mais il ne dit mot. Une fois demandé pourquoi il n'avait pas lu à haute voix comme d'autres garçons le faisaient, il ne fit aucune réponse. Juste deux garçons, s'asseyant près de Lui, ont été entendus pour exposer un couplet de Hafez :
"Des pinacles du trône, ils sifflent vers le bas vers vous. Comment se fait-il que vous soyez maintenant pris dans ce piège?"
C'est votre réponse, a dit le Bab, en se tournant vers Aqa Muhammad Ibrahim." (5)

Ce récit est clairement censé pour illustrer le rang exalté et la connaissance surnaturelle du Bab. Car le couplet de Hafez indique sa demeure vraie et le monde merveilleux et non cette sphère terrestre étroite. A noter le fait que comme dans les récits cités et récapitulés plus haut, le Bab est décrit en tant qu'obstinément silencieux lorsqu'il est sollicité pour acquérir la connaissance par les canaux ordinaires. Sa connaissance divinement accordée rend l'étude normale essentiellement inutile.
Il sera évident au lecteur que tous les récits du premier jour du Bab à son arrivée à l'école ne peuvent être teintés des récits de témoin oculaire ou strictement des récits historiques précis. Les récits parallèles du Tarikh-i-Jadid et du Tarikh-i Nabil ne peuvent pas tous les deux être les enregistrements exacts des mots, des observations et des actions de Shaykh Abid. Ni l'un ni l'autre ne peuvent être réconciliés avec les récits de Mulla Fath'u'llah et d'Aqa Muhammad établis dans le Tarikh-i Amriy-i Chiraz.
Les anomalies indiquent la nature fondamentalement non historique de ces histoires, alors que les remarques théologiques faites par tous sont en harmonie. Le même est également suggéré par le fait que l'arrangement général et certains détails de plusieurs de ces histoires des premiers jours du Bab à l'école soient mis en parallèle par des récits légendaires au sujet de l'enfance de Jésus comme enregistrés dans un éventail de littératures chrétiennes et islamiques.
Une étude comparative et historico-traditionnelle des histoires au sujet des jours d'école du Bab suggère fortement qu'ils soient provenus des cercles babis-baha'is avant 1880, et que pendant une période de transmission orale, plusieurs versions ont émergé qui, de diverses manières, reflètent des légendes beaucoup plus anciennes au sujet des premiers jours de Jésus à l'école...
Avant de discuter davantage du sujet, il serait utile de donner quelques détails au sujet du christianisme et des exposés islamiques au moment du Bab à l'école.


* Contes apocryphes du premier jour de Jésus à l'école:

Les évangiles canoniques, de même que bien connus, enregistre peu ou rien (dans le cas de Marc et John) de l'enfance de Jésus. Il est seulement dans Luc 2:42 FF où on nous dit quelque chose de l'étude précoce du jeune Jésus. (6)
Au temps de la montée de l'Islam cependant, un nombre très grand d'histoires apocryphes au sujet de l'enfance de Jésus et de sa jeunesse avaient circulé sous forme écrite. Une telle histoire apocryphe qui est largement certifiée est celle de Jésus à l'école à Nazareth. Elle autorise quelques parallèles remarquables aux récits des premiers jours du Bab à l'école. Il y a un grand nombre de versions de cette histoire (qui ne peuvent pas être toutes établies ici). Il doit suffire pour se rapporter à l'une des versions du premier évangile de Saint Thomas, les nombreuses révisions dont (6ème siècle a.d.) et plus tard, y compris la tentative arabe de versions) de dépeindre Jésus comme un enfant prodigue : (7)

<<Maintenant un certain professeur, Zaccheus de nom, qui se tenait là, a entendu en partie Jésus dire ces choses à son père, et s'étonna considérablement qu'un tel enfant dise de telles choses. Et après quelques jours, il est venu à Joseph et lui a dit : "Vous avez un enfant intelligent, et il a la compréhension. Venez, ne me le remettez plus qu'il puisse apprendre les lettres, et je lui enseignerai avec les lettres toute la connaissance et saluerai toutes les personnes plus âgées et les honoreraient comme pères et pères, et aimerait ceux de son propre âge. Et il lui a dit toutes les lettres de l'alpha et de l'oméga clairement, avec beaucoup de questionnement. Mais il a regardé Zaccheus le professeur et lui a dit : "Comment faites-vous, qui ne connaissez pas l'alpha selon sa nature pour enseigner à d'autres le bêta". Alors il a commencé à interroger le professeur au sujet de la première lettre, et il ne pouvait pas lui répondre.
Et en les entendant parler beaucoup, l'enfant dit à Zaccheus : "Ecoutez, professeur, l'arrangement de la première lettre et portez attention à ceci, comment elle à des lignes et une marque moyenne qui passe par la paire de lignes que vous voyez (combien ces lignes) convergent, montent, tournoient, trois signes de même sorte, sujet et se soutenant les unes des autres, d'égale proportion; voici que vous avez les lignes de l'alpha. [le texte semble ici être corrompu].
Maintenant que Zaccheus avait entendu ainsi beaucoup de telles descriptions allégoriques de la première lettre étant exposée, il a été confondu à une telle réponse et à un tel grand enseignement et dit à ceux qui étaient présent : "Le malheur c'est moi. Je suis pris dans un dilemme que je suis; je me suis apporté la honte en attirant à moi-même cet enfant. Emmenez-le donc, je vous prie, frère Joseph. Je ne peux supporter la sévérité de son regard, je ne peux pas distinguer du tout son discours. Cet enfant n'est pas humain, il peut apprivoiser même le feu. Peut-être a t-il été engendré avant la création du monde... J'ai tâché d'obtenir un élève, et je me suis retrouvé avec un professeur. Par conséquent, je te demande que toi, frère Joseph, le porte loin dans votre maison. Il est quelque chose de grand, un dieu ou un ange ou ce qui je devrais dire ne savent pas".
Et quand Joseph vit la compréhension de l'enfant à son âge, qu'il était en train de grandir vers la maturité, il a résolu qu'il ne resterait pas ignorant des lettres; et il l'a pris et l'a remis plus à un autre professeur. Et le professeur dit à Joseph : "D'abord je lui enseignerai le grec, et puis l'hébreu". Pour le professeur a su la connaissance de l'enfant et il avait peur de lui. Néanmoins il a écrit l'alphabet et l'a pratiqué avec lui pendant longtemps; mais il n'a donné aucune réponse. Et Jésus lui a dit : "Si vous êtes professeur, et si vous connaissez bien les lettres, dites-moi qu'est-ce-que la signification de l'alpha et moi je t'indiquerai celle du bêta". Le professeur a été gêné et l'a frappé sur la tête. Et l'enfant a été blessé et l'a maudit, et il s'est immédiatement évanoui et est tombé à terre sur son visage. Et l'enfant retourné à la maison de Joseph. Mais Joseph a été affligé et à ordonné à sa mère : "Ne le laissez-pas sortir dehors, pour tous ceux qui le provoquent mourront".
Et après une certaine heure avec un autre professeur, un bon ami de Joseph, lui dit :
"Apportez-moi l'enfant à l'école. Peut-être par la persuasion, je peux lui enseigner les lettres". Et Joseph lui dit :
"Si vous avez le courage, prenez-le". Et il l'a pris avec crainte et inquiétude, mais l'enfant y est allé heureusement. Et il est entré hardiment dans l'école et a trouvé un livre être sur le bureau de lecture [voir Luc 4:16 f.] et il l'a pris, mais il n'a pas lu les lettres à l'intérieur, mais a ouvert la bouche et illuminé par l'Esprit Saint a enseigné la loi à ceux qui se tenait prêts. Et une grande foule rassemblée s'est tenue là, l'écoutant, se demandant à la grâce de son enseignement et à la promptitude de ses paroles[voir Luc 4/27] que bien enfant en bas âge, il ait fait de telles expressions. Mais quand Joseph l'a entendu, il eût peur et courut à l'école, se demandant si ce professeur était également sans compétence. Mais le professeur dit à Joseph : "Sachez frère, que j'ai pris l'enfant en tant qu'élève; mais il est rempli de la grande grâce et de la grande sagesse; et maintenant je vous prie frère, de le rapporter chez vous".
Et quand l'enfant a entendu ceci, il a immédiatement souri sur lui et a dit : "Puisque vous avez bien parlé et avez témoigné de manière juste, parce que votre amour à également été frappé, qu'il guérisse". Et immédiatement l'autre professeur à été guéri. Et Joseph a pris l'enfant et il est reparti à la maison. >> (8)

Le thème central des nombreuses versions de l'histoire de Jésus et de l'alphabet et de ses premiers jours à l'école est le prétendu Alpha-Bêta (logion) qui est trouvé dans l'Epistula Apostolorum [4], attribué au marcosians par Irenaeus (Adv. Haer I.XXI) et contenu dans le premier évangile de Thomas (Grec A+B+Syriaque+latin+arabe, etc.) et l'évangile relatif de pseudo- Matthieu (latin+slave+arabe+éthiopien, etc.). Peut-être après avoir commencé parmi la gnostique chrétienne du 2ème siècle, ce qui suit sont quelques versions de lui : (9)

Epist. Apost. : "[avant que je dise l'alpha], dis-moi d'abord ce qu'est le bêta" (texte grec corrompu?)
Grec A [enfance Evangile Epine.] : "Comment faites-vous, qui ne connaissez-pas l'alpha selon sa nature pour enseigner le bêta".
Arabe : "Expliquez-moi l'alpha, et alors je vous dirais le bêta". (10)
Grec B [Premier évangile de Thomas] : "Vous qui ne connaissez pas l'Alpha, comment pouvez vous enseigner aux autres le Béta". (11)

Tandis que Brian McNeil a argué du fait que la source de la légende de Jésus et de l'alphabet doit être trouvée dans un proverbe contenu dans l'histoire d'Ahikar (Syriaque 8/36: 8:33 arabe; 8/23 arménien), Stephen Gero a spéculé au sujet d'un développement de l'ordre chrétien : (12)

"Plutôt intéressant, bien qu'évidemment très hypothétique, le développement de l'ordre de l'histoire de Jésus et du professeur émergent de cette discussion. Le savoir original dans la première étape de la transmission orale (1er-2ème siècle), a développé un apophtegme concis de polémique. L'apophtegme a été noté au 2ème siècle (Epistula Apostolorum, Marcosians, Irrenaecus), mais pas enlevé de ce fait à la circulation orale. Dans la période de "tunnel" suivante de la transmission orale, du 2ème au 6ème siècle [pendant ce que la transmission de la tradition est obscure], la documentation narrative à été considérablement augmenté, mais l'énonciation elle-même a été préservée sans changement... Le récit a alors été fixé par écrit au 6ème siècle, et a ensuite pas subi beaucoup plus de développement. Cependant principalement de la transmission écrite, entre le 6 ème et 10 ème siècle, l'énonciation elle-même a commencé à être augmentée, et introduite dans la conformité par deux alouts successifs, avec un modèle synoptique.
Cette étape finale est représentée par le Vorlage grec des versions slaves et grecques et par le prototype syrien des versions en retard du syriaque". (13)

Il y a alors beaucoup de versions de l'histoire de Jésus et de l'alphabet dans les littératures apocryphes et autres chrétiennes. Comme le note McNeill cependant, ils sont tous d'accord en disant une histoire avec les dispositifs suivants :
"Le maître essaye d'enseigner l'alphabet à Jésus. Mais il ne peut obtenir au-delà des deux premières lettres car Jésus exige qu'ils expliquent la signification de la lettre alpha. Dans la plupart des versions, il expose lui-même alors la signification mystique de l'alphabet" (14)


* Quelques exemples de l'histoire de Jésus et de l'alphabet dans la littérature Musulmane:

Non seulement l'histoire de Jésus et de l'alphabet lui-même se trouve dans des sources chrétiennes, mais elle existe également sous beaucoup de formes différentes dans les littératures islamiques sunnites et chiites. C'est sans aucun doute ces transformations musulmanes de l'histoire chrétienne qui ont contribué à la forme et au contenu des histoires des premiers jours du Bab à l'école. Seulement quelques exemples des versions musulmanes peuvent être mentionnés ici :

"Le fils de Adi a rapporté sous l'autorité d'Al-Khadri Abi Sa'id qu'une tradition [du prophète Muhammad] qui, lorsque sa mère à remis Jésus, le fils de Marie à l'école; qu'on devrait lui enseigner, le professeur lui a dit "écrit Bismi'llahi (au nom de Dieu). Jésus lui a dit [au professeur] ce qu'est "Bismi" (dans le nom)?. Le professeur a répondu "Je ne sais pas". Jésus dit [la lettre]B est Baha'u'llah [la gloire de Dieu] et [le péché de la lettre] est Santhu [sa Splendeur] et [le mirn de la lettre] est Mulkuhu [son royaume] et Allah est Dieu des dieux. Et Al-Rahman [le Compatissant], compatissant dans ce monde et dans l'autre; et Al-Rahim compatissant dans le prochain monde... [etc]". (15)

Ici Jésus est représenté en train de donner une explication profonde du basmalla à son premier jour à l'école. Le professeur ne sait pas sa signification profonde, aussi l'enfant l'éclaire. Le Bab est décrit pareillement dans le Tarikh-i-Jadid et le Tarikh-i-Nabil.

Un autre exemple :

Marie a amené Jésus à un professeur. Le professeur a demandé "Quel est votre nom?".

"Jésus", a t-il dit.
"Dites l'alphabet", dit le professeur.
Qu'est ce que l'alphabet?", a demandé Jésus.
"Je ne sais pas", a t-il répondu.

Jésus alors dit: "Lève toi de cet endroit afin que je puisse m'asseoir là et je t'enseignerai l'explication de l'alphabet".
Le professeur s'est levé et Jésus, assis dit "L'alphabet commence par 4 lettres, alif, soit, jim et dal :

Alif : Allah, "Dieu";
Être : Baha Allah, la "Splendeur de Dieu";
Jim : Jalal Allah la "crainte de Dieu";
Dal : Allah, la "religion de Dieu";
Il : Huwa Allah, "Il est Dieu";
Waw : Waylat Allah, l' "de Dieu";
Zyn : Al-kafirin de Zabaniyat,"les des infidèles;
Ha : Li'l-khati'in de Hitta, "rémission pour ceux qui sont dans l'erreur";
Ta : Li'l-mu'minin de Shajarat Tuba, l'"arbre de Tuba pour les croyants";
Ya : Ajam'in de khalqihi d'ala de yad Allah le , "Dieu toute sa création.
Kaf : Kalam Allah, le "verbe de Dieu";
Fuite : Liqa Allah , la "rencontre de Dieu";
Mim : Al-din de yawm de Malik, "le Roi du jour de la Ressurection";
Nonne : Nur Allah "la Lumière de Dieu";
Péché : Sunnat Allah le "chemin de Dieu";
Ayn : Ilm Allah, la "connaissance de Dieu;
Fa : Fi'l Allah l' "action de Dieu".
triste : Wa'dih de Sidq Allah fi, la "sincérité de Dieu dans sa promesse";
Qaf : Qudrat Allah, la "force de Dieu";
Ra : Rabubiyyat Allah, la "divinité de Dieu";
Shin : Mashi'at Allah, la "volonté de Dieu";
Te : Le yashkurun de Ta'alla Allah'amma", Dieu est plus exalté que celui dont il est remercié".

Le professeur lui dit : "Vous avez fait très bien, Jésus". Il l'a amené à sa mère et il dit "votre enfant n'a pas besoin d'un professeur". (16)

Cette version de l'histoire des premiers jours de Jésus à l'école, traduite d'une révision arabe Qisasu'l-Anbiyya de l''[de Muhammad B. Abdu'llah Kisa] (contes de prophètes, 13ème siècle a.d. et traduit en persan), fait expliquer à Jésus, prendre la position du professeur et la signification des 22 lettres de l'alphabet hébreu. Le précepteur déconcerté de Jésus rappelle l'enfant instruit sa mère, lui disant qu'il n'a pas besoin d'instruction. C'est semblable aux histoires dans lesquelles Shaykh Abid rapporte le Bab à la maison de sa grand-mère (Tarikh-i-Jadid) ou à son oncle (Tarikh-i-Nabil), son père étant considéré comme avoir passé loin de ce temps-là dans les deux versions babies-baha'ies.
Dans encore une autre version de l'histoire du premier jour de Jésus à l'école (en tant que bébé âgé de 7 mois) qui est attribué au 5ème Imam chiite Muhammad B. Ali Baqir (675-732), il y a des parallèles évidents aux récits des premiers jours du Bab à l'école trouvée dans le Tarikh-i-Jadid et le Tarikh-i-Nabil. Contenu dans le Kitabu'l-Nubuwat de Biharu'l-Anwar de Muhammad Baqir Majlisi (un abrégé de la tradition et d'apprendre des chiites était beaucoup lu et cité par les babis et les baha'is instruits à l'époque du Bab et de Baha'u'llah, qui l'ont également cité.), cette histoire peut jaillir, ont inspiré quelque chose de la forme et du contenu de l'histoire des premiers jours du Bab à l'école :

...Abi Jafar a indiqué : "Quand le fils de Marie, Jésus est né, en un jour, il était comme un enfant de 2 mois. Ainsi à 7 mois, sa mère l'a pris par la main, l'a amené à l'école (Al-kuttab) et l'a confié au professeur (Al-mu'addib). Le professeur lui a dit : "dit Al-Rahim d'Al-Rahman de Bismi'llah'. Ainsi Jésus dit : "Al-Rahim Al-Rahman de Bismi'llah". Le professeur lui dit alors : dis, Abjad. Jésus a soulevé vers le haut sa tête et dit "Vous connaissez ce que abjad veut dire?" [Outragé le professeur] s'est levé vers le haut et avec un fouet pour le frapper [Jésus]. Il [Jésus] a dit "O professeur! Ne me frappez pas si vous avez [la signification de l'abjad]; autrement demander de la sorte que je puisse exposer [sa signification] pour toi. Il [le professeur] dit : "Exposez la moi!".
Jésus a dit :
"[la lettre Alif] signifie les avantages de Dieu (ala, Allah); le ba', le plaisir de Dieu (bahjat Allah); le jim, la beauté de Dieu (jamal Allah); et le dal, la religion (ou jugement) de Dieu (din Allah).
Dans le hawwaz [lettres 5 à 7], [la lettre ha] signifie le feu de l'enfer [jahannam de hawl), du waw, de gémissements aux personnes du feu" (Al-Nur de Liahl de pleurs) et du za, le gémissement de [ceux dedans?]; enfer (jahannam de zafir).
Hutti [c'est-à-dire lettres 8 à 10] signifie que les péchés (khataya) des pénitents ont été affranchis. Kaliman [c'est-à-dire, lettres 11 à 14] signifie le discours de Dieu (kalam Allah) : "Il n'y a aucun changement pour ses mots (le kalimatahu)". Safas [c'est-à-dire lettres 15 à 18] signifie la "mesure pour la mesure et la partie pour la partie (le bi'l-jaza) de wa'l-jaza de Bi-sa'de sa". Qarishat [c'est-à-dire lettres 19 à 22] signifie "leur rassemblement (qarshuhum) et leur réunion (hashruhum).

[Après avoir entendu les mots de Jésus], le professeur a dit [à la mère de Jésus] :

"O vous femmes! Prenez votre fils par la main [c'est-à-dire le reprendre à la maison]. Il a la connaissance et cela ne nécessite pas un professeur. (17)

Il est intéressant de noter que les versions des récits apocryphes chrétiens de Jésus et de l'alphabet dès le début ont été élaborées et placées dans un contexte d'Imamologie par (proto) des auteurs musulmans chiites. Le traité persan "proto-ismaelien" a eu droit Ummu'l-Kitab (le Livre Mère), qui reflète apparemment la gnose chiite du 18ème siècle. (dans le milieu de Khattabi) (18), et abonde en réminiscences précises et les mécanismes manichéens empruntés aux livres apocryphes de la Bible (19) illustre comment l'histoire a été adaptée par des ésotéristes ismaeliens. Présentant ses observations sur l'adaptation proto-ismaelienne de la gnose de l'antiquité, Henri Corbin a écrit :

"Le livre [Ummu'l-Kitab] est présenté sous forme de discussion préliminaire entre le 5ème Imam, Muhammad Baqir, et trois de ses disciples ou "êtres intimes de lumière" (roshanian) comme les appelle l'Imam. Le prologue rapporte une histoire de l'enfance de l'Imam saint lorsque son professeur, Abdu'llah Sabbah, disposé à lui enseigner les puissances arithmologiques et les significations symboliques des lettres, c'est-à-dire le jafr, ou l'alphabet philosophique...cependant, avec la première lettre, l'alif, leurs rôles ont été inversés : le pauvre professeur, dont l'étude est dépassée, devient l'élève, et le jeune Imam devient son initiateur. L'histoire répète le point par le point un qui est rapporté dans l'évangile de Thomas et qui est également connu de l'Epistula Apostolorum : le jeune Imam purement et simplement à été substitué à Jésus...". (20)


* Parallèles avec les histoires du Bab:

Après avoir établi quelques détails des versions chrétiennes et musulmanes des premières expériences éducatives de Jésus, il sera pratique en ce moment de noter quelques uns des parallèles détaillés des récits des premiers jours du Bab à l'école :

1. Comme dans une certaine version des premiers jours de Jésus à l'école, on demanda au Bab de réciter (ou d'expliquer la signification de) basmalla (Tarikh-i-Jadid et Tarikh-i-Nabil).

2. Dans certains récits chrétiens et musulmans, plusieurs des récits babis-baha'is indiquent que le Bab fut obstinément silencieux avant d'afficher sa connaissance surnaturelle à son professeur stupéfait.

3. Dans certaines versions chrétiennes et musulmanes (par exemple dans le récit attribué à l'Imam Ja'far Sadiq cité ci-dessus), le récit de Mulla Fathu'llah dans le Tarikh-i Amriy-Chiraz voit le professeur menacent son élève précoce en brandissant un bâton;

4. Dans certains récits chrétiens et musulmans, on dit que le Bab avoir été ramené à la maison ou renvoyé après avoir affiché sa connaissance surnaturelle, car il se trouvait sans aucun besoin de quelque professeur que ce soit. Finalement cependant, il est retourné à l'école.

En lien avec le dernier parallèle, il devrait être noté que les divers récits babis-baha'is des premiers jours du Bab à l'école diffèrent en ce qui concernent de qui chassa le Bab et l'endroit à la quelle il fut emmené. Le récit dans le Tarikh-i-Jadid dit que Shaykh Abid ramena le Bab à la maison de sa grand-mère. Que dans le Tarikh-i-Nabil Shaykh Abid l'amène dans le bureau de son oncle, Haji Mirza Siyyid Ali. Le récit de Mulla Fathu'llah dans le Tarikh-i-Amriy-i Chiraz enregistre que Haji Mirza Siyyid Ali était présent avec le Bab durant la première partie à l'école et rend sur qu'il commença son éducation avant de partir. Ces contradictions peuvent être en partie expliquées à la lumière de la confusion entourant la date de la mort du père du Bab et qui ensuite prit soin de lui. (21)

Comme déjà indiqué, il semblerait probable que plusieurs, sinon tous les récits des premiers jours du Bab à l'école de Shaykh Abid soient en grande mesure, des réimpressions hagiographiques d'éléments contenus dans les versions musulmanes des premiers jours de Jésus à l'école (22) Tandis que le Bab apparaît avoir eu une jeunesse remarquable, les détails des récits de ses premiers jours à l'école sont au contraire être historiquement exacts. Bien qu'il soit prétendu que Shaykh Abid "avait l'habitude de raconter"(Tarikh-i-Jadid) ou de "raconter" (Tarikh-i-Nabil) de telles histoires, il est peu probable que les récits, dans tous leurs détails (parfois) contradictoires, viennent de lui. Le premier professeur du Bab mourut autour de 1846-7 vers 35 ans avant que le Tarikh-i-Jadid fut écrit et presque 45 ans avant que Nabil ne compléta son histoire babie-baha'ie. Les auteurs de (neither) ouvrage, c'est très probable, n'avaient jamais rencontré Shaykh Abid - Nabil devint babi environ 2 ans après la mort du shaykh.

Les récits des premiers jours du Bab à l'école ne sont ainsi pas des témoignages de témoins directs, mais des récits attribués à un oeil témoin (Shaykh Abid) par d'autres - aucune chaîne (isnad) pour la transmission de l'histoire n'est fournie. Même si il est supposé que les récits arrivent finalement avec Shaykh Abid (et cela est peu probable), ils doivent avoir circulé de manière orale avant d'être écrit entre 35 et 45 ans plus tard, et ainsi être sujet à l'embellissement. Shaykh Abid, étant apparemment devenu babi vers la fin de sa vie, pourrait avoir parlé du comportement remarquable et de l'instruction irrégulière du Bab. (23)

Mais il est presque certainement le cas que, quelque que soient les traditions au sujet de la première instruction du Bab à l'école qui puissent avoir existé, durant une génération de circulation orale, embellirent et relièrent avec le récit non historique des premiers jours de Jésus à l'école, est contenu dans les littératures chrétiennes et musulmanes. Au moment où les proto-ismaëliens adaptèrent le récit apocryphe chrétien de Jésus et l'alphabet du 5ème Imam, ainsi firent les pieux babis et les baha'is adaptèrent les versions musulmanes de l'histoire pour rehausser la remarquable jeunesse de l'objet de leur adoration, le Bab. (24)

Que certains détails dans les récits des premières jours du Bab à l'école ne soient pas historiques, ou qu'une pieuse réflexion de l'imagination créative d'érudits baha'is iraniens qui vécurent durant les décennies du milieu du 19ème siècle, ne puissent pas être pris pour indiquer que ces histoires sont des fabrications sans signification. (25) Depuis qu'elles obéissent à des perspectives religieuses, elles ne sont ni moins significatives que par exemple le nombre croissant de péricopes (synoptiques) du Nouveau Testament que la recherche critique suggère à présent sont essentiellement non historiques.

La dimension légendaire et mythique des récits babis et baha'is ne dévalue pas ces écrits. Les caractères sacrés duquel certains périscopes contenues dans de telles chroniques sont originaires, en dépit en à cause de leur piété, donnent à faire des mythes et la création de légende. Les plus ou moins milieux précritique religieux et idéologiques dans lesquelles les narrateurs babis-baha'is vivaient, les amenèrent à créer un mélange "qui eût lieu" avec ce que, théologiquement parlant, "se devait avoir eût lieu". Pour beaucoup parmi les dévoués, la légende et le mythe étaient des moyens importants pour l'expression de perspectives religieuses métahistoriques. C'était leur conviction que la vérité religieuse va au-delà de ce qui" finalement eût lieu". Le kerygma et les faits concrets de l'histoire baha'ie étaient dans certains cercles, adaptés et embellis avec de la légende et du mythe dans le but de leur infuser une signification religieuse et ensuite attirer les convertis futurs à suivre la foi babie et baha'ie.

Tandis que ce serait une grosse exagération de suggérer que les sources historiques babies-baha'ies se trouvent dans le besoin d'une démythologisation à grande échelle, la reconnaissance qu'elles contiennent des récits légendaires et des éléments mythiques et l'appréciation de la fonction et de la signification de ces éléments est important. La dimension non historique dans les sources ne peut être ignorée soit par l'érudit qui désire déterminer ce qui s'est passé ou par le dévot recherchant une signification religieuse.
Finalement, j'aimerai faire des points basiques d'une nature générale et méthodologique en ce qui concerne l'analyse académique des sources historiques babies-baha'ies du 19ème siècle. En étudiant ces sources, il est important de développer une conscience de leurs orientations hagiographiques, apologétiques ou polémiques et une capacité à reconnaître et à comprendre la fonction de tels niveaux de pensée comme une légende métahistorique et un mythe. Le manquement de connaître ou de comprendre de telles dimensions dans les sources peut résulter dans un fondamentalisme inconscient qui mènerait à la fois à une présentation déformée des faits historiques et une incapacité à présager le message religieux convoyé dans ces sources.

Les récits et d'autres éléments trouvés dans les sources, qui sont manifestement non historiques ou métahistoriques à l'élève cultivé (qui pourrait néanmoins être sensible à leur signification religieuse) pourraient être pris de façon erroné pour des "faits concrets" de l'histoire par quiconque adopte un fondamentaliste naïf, ou une approche rigoureusement historique. Il est ainsi important que l'étude de la doctrine babie et baha'ie - l'univers du discours religieux - aille de pair avec quelque analyse historique. La nature précritique de grand nombre de sources demande cette orientation méthodologique.

Les éléments non historiques dans les sources babies et baha'ies sont fréquemment à être mis sur le compte dans la lumière d'un désir de la part des pieux pour démontrer soit une typologie prophétologique soit un schéma accomplissant une prophétie. Les premiers croyants étaient désireux de démontrer que les vies du Bab et de Baha'u'llah resplendissaient et étaient aussi miraculeuses que celles des anciens prophètes importants comme Muhammad et Jésus. (26) Tandis que je ne suis pas en train de suggérer que toutes les spéculations et tous les schémas d'accomplissement de la prophétie qui sont expliqués dans les sources n'ont pas du tout de bases historiques concrètes, il devrait être porté l'esprit qu'une conscience de leur fonction théologique permet souvent à l'érudit d'identifier et d'expliquer bon nombre de contradictions et d'erreurs avérées.

Il devrait être reconnu plus tard que certains récits sont le résultat de plusieurs décennies de transmission orale, et que durant cette période même les "récits de témoins oculaires" qui prenaient racine à l'origine dans la réalité historique, ont été embellis avec des éléments non historiques, censurés (ou en partie changés) pour se conformer à un développement de la théologie babi-baha'i, ou transmis de manière inexacte.

L'étude de l'histoire babie-baha'ie sera sévèrement handicapé si une étude critique et comparative de toutes les sources disponibles ne sont pas entreprises. C'est spécialement dans la mesure où lorsque certaines chroniques historiques en sont venues à être ignorées ou regardées avec une suspicion considérable. (27) Il y a des récits parallèles d'épisodes importants dans l'histoire babie et baha'ie du 19ème siècle qui invitent à une analyse comparative et critique.. Ces nombreux et récits souvent conflictuels existent dans une pléthore de livres musulmans, babis, azalis, baha'is et d'autres sources qui ont dans leur entier jamais été examinés de manière attentive. L'historiographie baha'ie est dans son enfance. Il est à espérer que cet essai, sinon autre chose, illuminera le besoin des historiens baha'is de connaître et d'apprécier les éléments légendaires et mythiques à l'intérieur du riche legs de leur tradition écrite et historique. (28)

* Notes

1 The Dawn-Breakers est une traduction anglaise imprimée de la première partie de l'histoire de Zarandi (jusqu'à 1852-3). Le texte original n'a pas été publié.

2 Shoghi Effendi The Dawn-Breakers pages 75-76.

3 Haji Mirza Habibu'llah afnan était, comme son père baha'i. Il fut à l'origine appelé Muhammad Ali. Pour des détails de sa vie, voir Muhammad Ali Faydi Kitab-i-Khanidan-i Afnan (Téhéran, 132 Badi [1975-6]) page 230ff; Balyuzi The Bab page 32n; idem Baha'u'llah : The King of Glory (Oxford George Ronald, 1980) page 43Off, 475: voir Hussam Nuqabai Manabi-y-i Tarikh-i Amr-i Baha'i (Téhéran, 133 Badi [1976-71] page 64. Un manuscrit du Tarikh-i-Amriy-i Chiraz existe dans les Archives Nationales Baha'ies (manuscrit n° 1027D) et une photocopie dans la bibliothèque privée de feu Hasan Balyuzi (à présent la bibliothèque afnan). Je suis extrêmement reconnaissant au docteur Moojan Momen pour avoir fait une photocopie du manuscrit de Haji Mirza Habibu'llah disponible pour moi.

4 Voir Tarikh-i Amriy-i Chiraz pages 5-14 (le récit de Mulla Fath'u'llah). Ce récit met dans la bouche du père du Bab un cycle d'histoires de l'enfance qui circulèrent probablement de manière séparées et oralement.
A un moment dans le Tarikh-i-Jadid (London Codex), il est intéressant de remarquer en lien dans cette série d'histoires, nous lisons : ... en tant que garçon, [le Bab] prédit si une femme enceinte allait avoir un garçon ou une fille, prédisant particulièrement plusieurs événements hasardeux, tels que des tremblements de terre et la ruine de certains endroits, comme cela a lieu aujourd'hui". (page 265). Voir aussi Abdu'l-Husayn Ayari (Avarih) al-Kawakib al-Durriyya volume 1 (aucune date, aucun ...) page 33; Haji Muhammad Mu'in al-Saltana Tarikh-i Amr (ins.) page 28ff. Voir Amanat Early Years page 124f.

5 Voir Tarikh-i- Amriy-i Chiraz pages 14-15 (le récit de Aqa Ibrahim) paraphrasé par Balyuzi dans The Bab pages 34-35. J'ai à peine changé la traduction de Balyuzi du couplet de Hafez. Immédiatement suite au récit de Aqa Ibrahim se trouve un récit de l'enfance du Bab désigné mettre en exergue sa connaissance surnaturelle, l'histoire d'"un problème théologique irrésolu" (pages 15-17 résumé dans The Bab page 35).

6 Sur les récits de l'évangile canonique de l'enfance de Jésus, une référence pourrait être faite à Raymond E.Brown The Birth of the Messiah (Londres, 1977).

7 Sur le premier évangile de Thomas et les premiers évangiles racontés, voir Stephen Gero The Infancy Gospel of Thomas dans Novum Testamentum 13 (1971) page 46ff (et Bab.); E Hennecke New Testament Apocrypha volume 1 (SCM Press, 1973), page 388ff (et Bab.)

8 The Infancy Gospel [histoire] of Thomas 6 : 1ff; 14; 1ff; 15: 1ff; New Testament Apocrypha volume 1, page 394ff (voir note 17 au-dessus). Egalement, Monsieur R. James The Apocryphal New Testament (Oxford 1926) page 49ff pour une traduction anglaise du grec texte A.

9 Voir S. Gero Thomas page 71f, pour une liste plus détaillée de versions du (logion) Alpha-Bêta.

10 Traduction du grec A New Testament Apocrypha volume 1, page 394;Grec B - James The Apocryphal New Testament page 56; Epître Apos.+Arabe - Gero "Thomas" page 71.

11 Traduction du : grec A - New Testament Apocrypha volume 1, page 394; grec B - James The Apocryphal New Testament page 56; Epist. Apost.+arabe - gero "Thomas", page 71.

12 Brian McNeill dans Jesus and the Alphabet dans Journal of Theological Studies (NS), volume 21 (1971), pages 126-28, écrit : Je suggère que la source de cette légende doit se trouver dans l'histoire d'Ahikar, dans l'un des proverbes que Ahikar attribue à son neveu. Ceci est à présent existant en trois versions :

a. Syriaque viii.36 "Mon fils, ils disent au loup "pourquoi suivez-vous les moutons?". Il leur dit "la poussière est extrêmement bonne à mes yeux". ...et ils l'amenèrent à l'école [littéralement la maison du secrétaire], le maître lui dit "Alpha, Bêta"; dit le loup "enfant, agneau".

b. Arabe viii33 "O mon garçon! Ils firent aller le loup à l'école pour qu'il puisse apprendre à lire et ils lui dire "Dites A et B ". IL dit "l'agneau et la chèvre dans mon ventre".

c. Arménien viii23 "Fils, ils font de l'enseignement aux petits du loup et ils disent "Dites a,b,c, etc... [c'est -à-dire les trois premières lettres de l'alphabet arménien] et il dit "[c'est-à-dire chèvre, enfant, agneau]
(textes et traductions cités de F. C. Conybeare, J. Rendel Harris et Agnes Smith Lewis The Story of Ahikar ([Cambridge, 1913]).

13 Gero Thomas pages 72-73.

14 McNeill Jesus and The Alphabet pages 126-27.

15 Cité dans J. Robson Christ in Islam (Londres : John Murray, 1929). la version de cette tradition traduite par Robson est très proche en parallèle à celle bien connue dans al-Tha'labi's Qisas al-Anbiya (4ème édition [Le Caire] 1382 A.H, page 522.

16 Traduction de W.M. Thachkston, Junior The Tales of The Prophets of al-Kisa'i (Boston, 1978), pages 332-333.

17 Traduit de Mulla Muhammad Baqir Majlisi Bihar'ul Anwar (Téhéran : Dar al-kutub al-Islamiyya, non datée), volume 14, pages 286-87. On note que dans cette version de l'histoire de Jésus des premiers jours à l'école de Jésus est représenté comme expliquant le abjad (arrangement) de l'alphabet arabe (8 mots sans signification qui agissent comme stratagème mnémonique pour se souvenir de la valeur numérique des lettres) comme si ces 6 "mots" représentent les 22 lettres de l'alphabet hébreu. Une version similaire des premiers jours de Jésus à l'école est rapportée par E.Sell et D. S. Margoliouth dans un article intitulé "Christ and Mohammedan Literature" (dans A Dictionnary of Christ and the Gospels, volume II[Edimbourg, 1909] - une nouvelle fois attribué au 5ème Imam chiite :
"Jésus était si intelligent qu'à 9 mois, sa mère l'envoya à l'école. Le maître dit le Bismu'llah - "Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Compatissant" - que l'enfant répéta tout de suite après lui. Le maître donna alors nombre de mots pour être lus, desquels le premier était abjad . Jésus souhaita savoir pourquoi il devrait faire ainsi, sur quoi le maître devint en colère et le frappa. L'enfant dit : "Si vous connaissez l'explication, dites-la; sinon écoutéz. Dans abjad, a (stands) pour Allah la ilah ("Il n'y a pas d'autre Dieu que Dieu"), b pour Bahjat Ullah ("grace de Dieu),j pour Jalal Ullah ("Gloire de Dieu"), d pour Din Ullah ("religion de Dieu").
Voir aussi pour une version plus ou moins parallèle de ce récit, al-Tha'labi, Qisas al-Anbiya (Le Caire, 1382 a.h.) pages 521-22.

18 Ainsi Corbin qui note que Abu'l-Khattab était l e "très enthousiaste disciple de l'Imam Ja'far al-Sadiq (mort vers 765) "(Voir Cyclical Time and Ismaili Gnosis [Londres, 1 , page 154].

19 H.Corbin, Cyclical Time, page 56, fn 100.

20 Ibidem page 168. Le traité persan Ummu'l-Kitab fut édité par W. Ivanov dans Der Islam XXIII.

21 Une confusion considérable existe dans les sources babies-baha'ies de la date exacte de la mort du père du Bab. Tandis par exemple que Mirza Abu'l-Fadl déclare dans son Tarikh-i Zuhur (vers 1900?, traduit dans The Baha'i Proofs[deuxième édition, Chicago, 1914], pages 31-113) que Siyyid Muhammad Rida"... mourut avant son fils [le Bab]...fut sevré" (probablement avant qu'il n'est 2 ans, page 35), Haji Mirza Habibu'llah écrit de manière explicite (Tarikh-i Amriy-i Chiraz page 17) qu'il mourut lorsque le Bab avait 9 ans. (c'est en 1828-29).
Amanat The Early Years page 102+ fn.5) rejette la première date de la mort du père du Bab. Bien qu'il ne (spell out) ses raisons, cela est probablement correct. Ainsi, il me semble, à lalumière d'une typologie musulmane - Bab (antitype). Depuis que le père du prophète Muhammad, selon une foule de sources musulmanes (voir par exemple A. Guillaume The Life of Muhammad : A Translation of ibn Ishas's Sirat Rasul Allah[Oxford 1970} page 69 mourut durant la grossesse de sa femme, la tendance serait que le père du Bab mourut peu de temps après que sa femme ait conçue un enfant ou ait donné naissance. C'est probablement à la lumière de telle typologie soulignée que le Tarikh-i-Jadid et le Tarikh-i-Nabil présupposent (dans l'histoire des premiers jours du Bab à l'école) que Siyyid Muhammad Rida était mort avant que le Bab entra à l'école de Shaykh Abid. Que le père du Bab ne soit pas cité dans le récit des premiers jours à l'école dans le récit de Mulla Fathu'llah (dans le Tarikh-i Amriy-i Chiraz, il disparaît de la scène), en dépit du fait qu'il est représenté comme ayant arrangé pour son instruction peu de temps avant son entrée dans l'école de Shaykh Abid, pourrait être fondée dans une esquisse de traditions orales qui présupposent la mort précoce du père du Bab - non en harmonie avec le reste de son récit, ou en fait avec la propre déclaration de Haji Mirza Habibu'llah que Siyyid Muhammad Rida mourut lorsque son fils avait 9 ans, c'est, environ 4 ans après qu'il soit entré à l'école de Shaykh Abid. Mulla Fathu'llah ayant Haji Mirza Siyyid Ali présent du temps des premiers jours du Bab à l'école est en conformité avec le fait largement attesté qu'il supervisa (en particulier) l'éducation du Bab après la mort de son père (voir Tarikh-i-Nabil). Si naturellement, le père du Bab mourut avant que l'éducation élémentaire du Bab commence - la "typologie Muhammad-Bab" reflétant le fait historique ou peut-être n'étant pas pertinent - alors la véracité du récit de Mulla Fathu'llah est appelé en question, à moins et cela est très peu probable, que le père du Bab mourût quelques jours avant que le Bab alla à l'école.

22 Ces éléments dérivent des récits musulmans des premiers jours de Jésus à l'école furent retravaillés de manière hagiographique dans les cercles babis-baha'is dans le but de satisfaire la tradition indubitablement fiable que les premiers jours d'instructions du Bab était fausse et largement un échec ne nécessitant pas d'être pris pour indiquer une manipulation malhonnête de sources écrites. Dans un contexte missionnaire, promulgatoire ou dévotionnel, la tendance à embellir spontanément l'histoire du Bab en dessinant sur des éléments existant dans le réservoir de la légende prophétologique n'aurait, dans le contexte babi-baha'i du 19ème siècle, été quelque chose de difficile ou de théologiquement illégitime - en particulier à la lumière de la conviction babie-baha'ie que les prophètes importants de Dieu sont essentiellement un.

23 Shaykh Abid est dit avoir écrit un monographe ou un tract sur l'enfance du Bab, probablement peu de temps avant sa mort en 1846-7. (Voir Balyuzi The Bab page 231, fn.4; Amanat The Early Years page 104, fn.4). C'est apparemment dans les mains pas bien disposés envers le mouvement babi-baha'i. Il serait (rash), en supposant que ce tract existe réellement, d'arguer (from silence) que cela doit être la source des récits divers et contradictoires des premiers jours du Bab à l'école - certain de ces contenus pourraient avoir circulé de manière orale. A moins que le prétendu monographe de Shaykh Abid vienne à la surface, il semblerait meilleur d'ignorer la possibilité improbable qu'il contient un récit des premiers jours du Bab à l'école en parallèle avec les dernières versions écrites. Même si cela se révélait être le cas, il pourrait être argué que Shaykh Abid lui-même (draw on) et adapta les versions christano-musulmanes de Jésus de sa précoce instruction.

24 D'autres histoires au sujet de l'enfance du Bab semblent refléter une "typologie Jésus-Bab". Dans, par exemple, le Kashfu'l-Ghita an Hiyalu'l-A'da (Ishqabad, non datée), Mirza Abu'l-Fadl Gulpaygani (1844-1914) relate une histoire qu'il entendit de Siyyid Javad Karbila'i (mort à Kerman vers 1882-3) du fait que le Bab arriva plus tard à l'école et lorsqu'il lui fut demandé par son professeur où il avait été, il déclara qu'il avait (prié) dans la maison de son ancêtre (dar khanih-i jaddam).(page 83-4). Voir aussi l'histoire similaire parlant de l'autorité de Haji Siyyid Muhammad Chirazi, page 84). Il n'est pas impossible que ce récit reflète l'histoire du jeune Jésus au Temple de Jérusalem (Luc 2:41-52) - lorsque par exemple, le Bab fut compris avoir été "dans la maison de son ancêtre", ainsi Jésus expliqua qu'il était dans la "maison de son père [de Dieu] (Luc 2:49]. Voir Amanat The Early Years page 126f.

25 Une suggestion spéculative admise serait que la circulation de l'histoire des premiers jours de Jésus à l'école dans les cercles babis-baha'is dans le 19ème siècle doivent quelque peu à la créativité pieuse de Siyyid Javad , Karbila (sur lequel voir par exemple Azizu'llah Sulaymani (éditeur) Masabihy-i Hidayyat volume II [Téhéran, non datée] page 471ff.). Il a rapproché des liens avec la famille du Bab, apparemment persuadant Shaykh Abid de regarder le Bab et le babisme de manière favorable, et se confia à Gulpaygani qui avait la main sur les écrits de la Tarikh-i-Jadid.

26 En particulier en vue de la doctrine babie-baha'ie du "retour" (ra'ja), une telle typologie informe aussi les récits des vies de babis et de baha'is importants. A la lumière par exemple d u fait que Mulla Muhammad Ali Barfurushi, Quddus, fut autrefois vu comme le "retour de Jésus" (qui figure dans l'eschatologie musulmane), il est dit avoir été né d'une vierge (voir Kitab-i Nuqtat al-Kaf page 199 et voir Tarikh-i- Jadid {[appendice II] page 366. Les ennemis des mouvements babis-baha'is, pourrait-il être noté ici, prirent les caractéristiques des adversaires traditionnels et eschatologiques de l'Islam chiite. Le chef shaykh Karim Khan Kirmani (1810-1870) est dépeint dans certaines sources comme étant "borgne" ou une manifestation moderne de l'Antéchrist musulman, le Dajjal (pour des détails, voir mon "Antéchrist - Dajjal : notes sur les traditions chrétiennes et musulmanes de l'Antéchrist et leur interprétation baha'ie" dans Baha'i Studies Bulletin volume I, n°3 [décembre 1982] pages 3-43.

27 Dans les cercles baha'is modernes, le Kitab-i Nuqtat al-Kaf (parmi d'autres sources) en est venu, je pense de manière incorrecte, à être estimée une fabrication azalie. Tandis qu'il y a des problèmes entourant les origines et l'autorité de cet ouvrage, il contient de la documentation qui reflète de manière exacte les perspectives babies au début des années 1850. Ce n'est ni anti-baha'i, ni dénué de valeur historique. La partie du Tarikh-i- Nabil traduite par Shoghi Effendia, d'un côté, venu à être investie d'une autorité exagérée. Si précieuse et si importante que soit cet ouvrage, ce n'est que l'un parmi d'autres importantes interprétations baha'ies (aussi loin que la partie publiée est concernée) de l'histoire babie. Son existence ne fait pas référence à d'autres sources, parfois conflictuelles, sans signification, non pertinentes ou "hérétiques".

Ces "parties des manuscrits [du Tarikh-i Nabil] furent révisés et approuvés, certaines par Baha'u'llah et d'autres par Abdu'l-Baha (The Dawn-Breakers page xxxvii) n'ont pas besoin d'être pris comme preuve que chaque détail à l'intérieur, c'est une expression infaillible d'un fait concret historique. Il devrait être porté à l'esprit que : "Nous ne savons (apparemment) pas quelles "parties des manuscrits" (noter le pluriel mannuscrits) ou quel manuscrit Baha'u'llah et Abdu'l-Baha révisèrent; que les parties "révisées" de Baha'u'llah et d'Abdu'l-Baha des manuscrits du récit de Nabil ne devraient pas pris pour signifier qu'ils étaient en train d'opérer comme des révisions occidentales modernes qui pourraient être particulièrement concernés avec l'exactitude historique empirique.

Si un récit donné, tel que celui à Shaykh Abid, exprimait une "vérité spirituelle", Baha'u'llah et Abdu'l-Baha l'auraient très volontiers regardé comme acceptable, si oui ou non cela représentait un "fait historique" dans tous ces détails; C'est aussi utile de garder à l'esprit que les écrits de Baha'u'llah et d'Abdu'l-Baha contiennent de la documentation méta-historique. les figures des prophètes et les hommes saints sont en premier concernés avec la promotionde la spiritualité, et non l'avancement d'une historiographie académique. Est-ce quelqu'un, enfait pourrait-il imaginer Jésus arguant avec les scribes et les pharisiens à propos si l'Ancien Testament (pericopes) provient des prétendues sources du Pentateuque"J", "E", "D", ou "P" ou si Moïse vivait au 16ème ou au 13ème siècle b.c.? Cela pourrait être une question de rhétorique exagérée, mais c'est à la lumière qu'il est important de noter le fait qu' Abdu'l-Baha "révisa" nombre d'écrits des premiers baha'is occidentaux, les loua, et approuva leur publication en dépit du fait que nobre d'entre eux - comme Abdu'l-Baha était manifestement bien conscient - contenaient des idées qui n'étaient pas en accord avec les enseignements baha'is. Sa libéralité doctrinale généreuse, désigné pour encourager et souder l'unité, dépassait une imposition rigide de l'orthodoxie doctrinale dans les affaires secondaires. Ce n'est pas alors assez d'affirmer que parce que Baha'u'llah et Abdu l-Baha "révisèrent" des parties du récit de Nabil que cet ouvrage est seulement précieux de l'attention érudite, ou que cela constitue une pierre de touche infaillible pour déterminer la véritté empirique de perspectives historiques divergentes. Dans les cercles érudits, il est bien connu que le récit de Nabil contient des erreurs d'une nature concrète.

La Foi Baha'ie n'est ni rehaussée par ni dépendant d'une acceptation sans critique de récits rapportés par des historiens baha'is. Les baha'is ne sont pas obligés de les regarder comme étant canoniques ou infaillibles. Ni Abdu'l-Baha ni Shoghi Effendi ne revendiquaient l'infaillibilité lorsqu'ils transmettaient des dates historiques.

28 J'aimerai insister que le lecteur baha'i qui pourrait croire qu'une analyse académique de sources historiques babies-baha'is est une "menace à la foi" que de tels efforts érudits ne sont pas déstinés à détruire la foi. Finalement, ils pourraient r éellement promouvoir une foi plus équilibrée lorsque les trouvailles sont articulés par des théologiens baha'is. Que certains récits dans les sources bien conuues babies-baha'ies peuvent être montrés être essentiellement légendaires ou méta-historiques ne signifie pas qu'ils deviennent moins digne de sens pour le croyant baha'i. Ils pourraient en fait devenir plus sensés et moins une problématique historique. La reconnaissance érudite moderne que les évangiles ne sont pas des récits historiques concrets exacts ne les rend pas spirituellement sans signification pour le croyant chrétien mature.

Dans un contexte dévotionnel, il n'y a aucune raison pour que les récits légendaires babis-baha'is ne devraient pas être lus et médités. Ce serait malheureux si un érudit arguait que sa ou son exposé de la nature non historique des aspects de l'histoire babie-baha'ie nécessiterait l'éradication commune de (meaningful) mythe et légende. Aussi malheureux serait la condamnation irréfléchie d'érudits qui essayeraient d'arguer que des histoires chéries sont des éléments légendaires ou contiennent des éléments non historiques.

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