Médiathèque baha'ie

Poèmes et paroles du coeur

Compilation de poèmes offerts par des croyants baha'is

Sommaire

POEMES

Réalité (Michel Weneguei - Paris)
Gemme (Michel Weneguei - Paris)
Mon amour d'avant ma création ! (EL)
A mes deux grand-mères (Cyril Tirandaz)
Si la terre en oublie (Cyril Tirandaz)
Toi qui soutiens (EL)
Reviens-moi, ma Paix (Hamid Baki)

Nuit du 23 mai 1844 (A.V.)
Votre poème ici !

PAROLES DU COEUR

Ode de Tàhirih (
Tahirih vers 1844, l'une des 19 "Lettres du Vivant")
Ode à Baha'u'llah à la fête du 19ème jour (Gilbert Robert - Paris)
Verbe de Dieu" (Rodolphe Dufau)
Mon orgueil (Rodolphe Dufau)
Infinis
(Rodolphe Dufau)
Dieu est toute gloire ! (Yves Chabrol, Alès)
Votre parole du coeur ici !

Envoyez-nous vos ouvrages ou photos par email... Envoyez-nous vos poèmes ou paroles du coeur par email pour une publication à la médiathèque, et nous vous répondrons...


POEMES


Réalité

A la croisée des chemins, j'ai laissé mon passé
Pour avancer vers demain, j'ai choisi l'unité
En priant le matin, je demande la sincérité
En partageant le pain, j'offre la bonté

La couleur rouge est son teint, que ma vie soit sacrifiée
Enveloppée dans un lin, sa sépulture est sanctifiée
En offrant le céleste vin, l'adolescent fut emprisonné
Son précurseur était un saint, et le monde l'avait condamné

Tous les prophètes de Dieu ne font qu'un, et ceci est une vérité

(Michel Weneguei - Paris)


Gemme

Au seuil de l'humiliation, s'ouvrent les portes de la Gloire Suprême
Que toutes mes souffrances soient des étincelles d'espoir dissipant ma peine
Les lamentations de mon âme m'ont conduit vers le royaume de lumière, où l'amour est l'emblème
Les plaintes de mon coeur se sont élevées vers les jardins d'Eden

O Beauté Sublime délivre mon coeur de l'oppression
O resplendissante Beauté libère mon esprit de l'infatuation

Ma venue dans ce monde résulte de l'amour de deux êtres qui s'aiment
Apprends-moi à aimer et à me sacrifier pour que mon âme soit sereine
Accorde-moi la faveur et l'honneur de ta présence qui me rend zen
Instruis-moi dans ton amour qui est la source de tout baptême

O Beauté Sublime délivre mon coeur de l'oppression
O resplendissante Beauté libère mon esprit de l'infatuation

Je dédie ce thème aux chercheurs de vérité en souvenance de Dieu la Gloire Suprême
Que vos coeurs soient un foyer accueillant la nouvelle révélation souveraine
Que votre force d'âme vous permette d'embrasser la vérité sans gêne
Par votre humilité, vous serez serviteur de Baha, une belle gemme

(Michel Weneguei - Paris)


Mon amour d'avant ma création !

Je ne puis que confesser ma vanité,
Devant ton éternelle beauté !
Je ne puis que reconnaître mon insuffisance,
Devant ton éternelle puissance !

Seigneur, Roi de tous les êtres,
Soleil de Gloire à l'Aurore de Baha,
Je me surprends à t'aimer de tout mon être,
Me nourrissant des premiers rayons d'Abha.

Où te caches-tu, Ô mon Bien-Aimé ?
Sous ma peau ou dans le souffle de mon nez ?
Trop proche pour être nommé ?
Trop subtil pour te dévoiler ?

Je t'attends en grandissant ...
Je t'appelle en m'éveillant ...

Un coeur qui se souvient

(EL - Paris - 1995)



A mes deux grand-mères

Que vous soyez ici-bas
Ou partie dans l'au-delà
Que vous soyez fille de Baha
Ou que vos actes soient votre foi
Il vit en moi un amour roi
Qui jamais ne diminuera

Que vous soyez à mes côtés
Ou simplement dans mes pensées
Que le Très-Haut vous ait guidées
Ou qu'Il vous ait protégées
Il vit en moi un feu de joie
Qui jamais ne s'éteindra

Quand vous vous rejoindrez là-haut
Et que vous danserez la vie
Quand vous serez à nouveau
De vos époux en compagnie
Gardez-vous de nous oublier
Pensez ensemble à vos petits
Et pour qu'ils servent plus, priez
Que tous leurs efforts soient bénis
Qu'ils soient dignes de vous aimer
Et votre mémoire d'honorer
Et puis pour nous n'omettez pas
De bien saluer 'Abdu'l-Baha

(Cyril Tirandaz - Niger - 1997)


Si la terre en oublie

Si la terre en oublie son unique Créateur
Si impies et faussaires se croient maîtres ici-bas
Prends-moi pour endiguer les flots d'associateurs
Et sur mes os de jeune érige cette Foi

Si l'amour doit quitter un à un tes fidèles
Si tous venaient à nier Ton Essence éternelle
Permets-moi d'endurer les actes des pervers
Et dans ma fermeté de porter Ta Lumière

S'il ne devait rester qu'un croyant en ce monde
Accorde-moi cette joie, ô mon Dieu, ô mon Dieu
Si Tu dois affronter l'idolâtrie qui gronde
Fais de moi Ton bras droit ô Seigneur Victorieux

Et s'il nous faut subir humiliation et tort
Pour prouver que Ton Nom est le Plus Grand qui soit
Conduis-moi enchaîné au bûcher de la mort
Que ma chair exultante célèbre mon seul Roi

Donner ma vie pour Toi est ma grande prière
Servir tous ceux que j'aime vient après cette alliance
Aimer cette douce âme est ma courte prière
La chérir fidèlement en est une autre alliance

Toi qui entends ma voix Tout Miséricordieux
Fais de ma vie Ton choix, rends-moi humble et vertueux
Toi qui connais mon coeur, Toi le Plus Généreux
Exauce ce que Tu veux parmi ceux de mes voeux

Si tous les êtres doivent trahir leur Vrai Ami
Se moquer de Ses Lois, rejeter Ses Écrits
N'oublie jamais Seigneur ce serviteur soumis
Et sers-Toi de mon sang comme une encre de vie

(Cyril Tirandaz - contact mef @ intnet.ne - Guinée - 1999)


Toi qui soutiens

Gloire à toi mon Seigneur

Tu caches les péchés des abandonnés
Toi qui nous aime tous sans compter
Et nous soutiens dans la solitude
Toi qui nous unis aux multitudes

Tu nous donne ta bienveillance
Toi qui pardonne nos défaillances
Et nous invite par chance
Tous unis dans la danse

Grande, très grande est la joie
Que cette divine foi

Sur ce chemin nous progressons
Et notre volonté nous exerçons
Tu nous enivre du vin de ton amour
Toi qui ne demande rien sauf par amour

Par ma vie, merci pour ta Maison de Justice
Ce Conseil divin au royaume de délices
Par mon être, merci pour Shoghi Effendi
Ce Gardien solitaire de ton Arche bénie

Par mon âme, merci pour Abdu'l-Baha
Ce Serviteur éperdu de l'humanité
Par mon coeur, merci pour Baha'u'llah
Ce Berger tant attendu de l'humanité

Une petite bougie que tu as allumée...

(EL - Paris - 2000)


Reviens-moi, ma Paix

Reviens-moi, ma Paix !

Ma paix, toi que j'aime,
que je cherche partout dans la douleur,
malgré la fatigue, les maux et les pleurs.

Toi qui hante mes nuits sans sommeil,
et mes sombres journées que déserte le soleil,
toi, l'inspiratrice de mon poème.

Toi toute ma vie et ma fortune,
dans mon ciel que glace le clair de lune,
dans la tornade, dans la tempête.

Toi qui berce ma douleur,
toi ma vertu et mon honneur,
toi qui cherche une place dans mon coeur.

Toi ma joie et mon sourire,
dans ma peine et mon délire,
toi le but de mon désir.

Toi dont l'âme est l'amour,
chasse de moi ce diable de vautour,
aide-moi à me libérer car il me pèse lourd.

Toi dont l'oeil est la justice,
apprends-moi ce qu'est le service,
et plante en moi des fruits qui mûrissent.

Toi dont le corps est l'unité,
apprends-moi ce qu'est la liberté,
afin que mes enfants connaissent la fierté.

Toi qui m'a laissé dans mon ignorance,
pourquoi m'as-tu abandonné sans connaissance,
et m'as-tu livré à la décadence.

Toi l'essence de ma vie,
toi créatrice de mon paradis,
reviens-moi afin qu'on soit uni.

Si tu veux que je vive toujours près de toi,
débarasse-toi de tout ce qui n'est pas moi,
alors seulement tu pourras entendre ma voix.

Alors ton égoïsme disparaîtra,
le sens du service t'apparaîtra,
et pour toi une vie nouvelle naîtra.

Alors tu accepteras toute culture,toute croyance.
Tu seras un homme pur, sans carence,
et tu vivras sans mur, avec tolérance.

Alors tu accepteras toute langue, toute race,
tu comprendras que toute l'humanité c'est ta race,
et tu retrouveras ton véritable rang et ta place.

Alors tu verras partout la beauté par mes yeux,
tu écouteras par mes oreilles surtout la voix de DIEU,
qui guidera ton coeur vers le meilleur des lieux.

Alors maintenant avance, la nuit a fait place à l'aurore.
tu as choisi ta vie, libère-toi donc de la mort,
sois fier, marche et accepte ton sort.

Alors cours vers moi que tu aimes,
bénis ta souffrance et remercie ton DIEU,
c'est le moment du Sacrifice suprême. . .

Un voile a assombri mes yeux: je ne croyais pas souffrir
de ta séparation, ma paix je suis las et je ne voudrais pas mourir,
Et de toute la création, je garde mon dernier désir.

De mon amour, je lutterai et chasserai l'étranger de mon coeur la guerre,
afin que tu puisses y habiter en moi et sur toute la terre,
afin que je puisse y vivre avec toi et sans jamais avoir peur.

(Hamid BAKI - Paris - 2001)
(Je dédie ce poème pour la paix inspiré par les paroles sacrées de Baha'u'llah, tout d'abord à mes frères algériens mais aussi à tous mes autres frères humains dans le monde, qui sont à la recherche de paix sans jamais avoir pu la trouver ! Allah'u'abha !)


Nuit du 23 Mai 1844

Cette mémorable nuit fut témoin d'une déclaration qui par la suite allait libérer des forces poussant des hommes et des femmes à se lever, déterminés à propager ce puissant message.
Ecoute. Ecoute les paroles qui tombèrent des lèvres du premier témoin de cette nuit des nuits :
''Cette révélation, s'imposant à moi si soudainement et avec une telle impétuosité, me fit l'effet d'un coup de foudre qui, pendant un moment, sembla obnubiler mes facultés. Je fus aveuglé par sa splendeur éblouissante, et assommé par son écrasante puissance. Excitation, joie, crainte et étonnement agitèrent le tréfonds de mon âme. Au milieu de ces émotions prédominait une impression de bonheur et de force qui semblait m'avoir transfiguré. Que j'avais donc été faible et impuissant par le passé ; à quel point je m'étais montré abattu et craintif ! Je ne pouvais alors ni écrire, ni marcher, tant mes mains et mes jambes tremblaient. Maintenant par contre, la connaissance de sa révélation avait galvanisé mon être...L'univers ne me paraissait plus qu'une poignée de poussière dans la main. Je semblais être la voix...lançant un appel à l'humanité entière : " Eveillez-vous, car voici que la lumière du matin a paru. Levez-vous, car sa cause est rendue manifeste. Les portiques de sa grâce sont grands ouverts ; franchissez-les, ô peuples du monde! Car celui qui est votre Promis est arrivé ! "
Sache ô Ami, sache que l'esprit traverse les frontières. Il n'a que faire des océans et des mers.
Qui seront alors ceux d'entre vous dont les oreilles seront attentives à cet appel ?
Ô Ami! Souviens-toi de cette nuit, souviens-toi de cette mémorable nuit du 23 Mai 1844 dans la demeure du fils d'un drapier, au beau milieu d'un quartier pauvre de la ville; de la ville des poètes et des jardins de roses, dans l'antique Elam, portant le nom de Shiraz.

23 mai 1844

C'est une nuit douce, étoilée de printemps
Si loin et proche en même temps
Le peuple dort, paisible inconscient
De la main de Dieu, le Tout Puissant
Entrant en action après mille ans

Assis face à face deux adolescents
L'un portant le vert turban
Signe noble descendant
A la lueur d'une flamme brûlante
Une révélation imposante
D'une force écrasante
Soudain coup de foudre paralysant.

Ce jeune homme la Porte se dénommant
L'autre sera celle y conduisant
Est porteur d'un message si puissant
Qu'il fera trembler les fondations d'antan

Têtes coupées, sang coulé abondamment
Shaykh Tabarsi, Nayriz, Zanjan
Au bout des lances des têtes sanglantes
Celles des amants de l'Omnipotent
Quddus, Hujjat, Vahid ou les sept martyrs de Tehran
Vous êtes tous les héros du Bayan
Votre souvenir nous aide à rester constant

Les secousses en seront si violentes
Que les rois de la terre, d'Orient d'Occident
Du plus faible au plus influent
Comme le fait devant sa bien-aimée l'amant
Comme tige soumise à la force du vent
S'inclineront au souvenir de cet Adolescent

(A.V.)


PAROLES DU COEUR

Ode de Tàhirih

(Ode écrit en Perse vers 1844 par Tahirih - l'une des 19 " Lettres du Vivant " et la première femme qui a reconnu spontanéement le Bab)
(traduction de courtoisie en Français par Louiselle Lévesque-Beaulieu)


Et si, une fois seulement,
A l'aube comme à la brunante,
Mes yeux surprenaient
Tes traits bien-aimés ravagés de tristesse ou torturés de craintes,
Une seule fois...
Et le flot de mes larmes traduirait un amour
Que ni les hommes ni les anges ne peuvent connaître.

Et par cette solitude qui m'étreint le coeur
A la pensée qu'on puisse nous séparer pour des éternités,
Des larmes de sang ne cesseraient de couler
Tel un sombre torrent creusant son lit au creux de mon âme,
Telle la source cristalline jaillissant de sa caverne,
Tel l'océan silencieux aux majestueuses vagues desquelles
Chaque cours d'eau aspire naturellement.

Mais le cours de ma vie à moi serait tout chaviré
Et impatiente de retrouver ton visage,
Soulevée par la grâce des vents complices,
Projetée dans l'espace par les souffles de l'esprit,
J'irais à ta recherche...
Dans chaque demeure,
A chaque porte, dans chaque pièce,
Dans chaque ruelle et sur chaque place publique.

Comme l'abeille filant à la ruche pour déposer son miel
Il me tarde de goûter ta bouche parfumée d'ambre et de musc,
D'embrasser tes lèvres odorantes qui, comme la rose éclose,
Exhale la myrrhe et l'encens à en tuer l'hivers !
A en ressusciter le printemps
Et à en faire réapparaître les vents doux du sud plus clément.

Tes yeux de faucon royal
Ont réduit à néant le petit oiseau frais de mon coeur...
Et l'enfer et le paradis se sont déchirés
En même temps que luttaient en mon âme, et la terre et le ciel.

Qui pourrait contrôler cette chute vertigineuse ?
Quel genre d'ailes pourraient rendre à cet oiseau blessé
Sa faculté d'envol ?
Et en un tel moment, qui peut distinguer le jour de la nuit ?
Où dire par quoi la terre et le ciel,
Le paradis et l'enfer se sont confondus
Pendant que, dans un même souffle ,
La vie et la mort m'aspiraient en leur sein ...

Sur ton métier d'apparition fugace,
Viens me redonner vie.
Viens, tisse moi doucement
Au fil ténu de la pâle lumière d'aube...
Apporte aussi des fils d'or et d'argent
Ainsi que des rayons de lune
Brodés sur toile de nuit,
Pour réparer les fibres déchirées et brisées
Qu'un jour mon coeur, de ses doigts sanglants,
Avait tissées sur le métier de la souffrance
Entre le fil d'illusion et la trame douloureuse de l'amour.

Coucherais-je des pensées grandiose et magnifiées
Sur les pages de mon coeur,
Exaltée par tes lèvres suaves et ta chevelure parfumée
Que tout mon art ne saurait pénétrer
Le voile secret de mes mots...

Et quoique je chante des mélodies merveilleuses
A la louange de cet Ami aimant et tant aimé,
Ces versets ne sont pas de ma plume impuissante;
Toutes ces perles ne sont pas de mon eau...

Mais si tu as les yeux du coeur
Pour lire entre les lignes,
Tu sauras sans l'ombre d'un doute
Qu'un amour aussi grand a, de toute éternité,
Puisé sa sève et baigné ses racines
Dans le coeur du Tout-Aimant !
La source insondable du Plus-Grand-Nom !

(Tahirih - Perse - 1844)


Ode à Baha'u'llah à la fête du 19ème jour

L'aura somptueux du soleil qui vient de disparaître là-bas,
derrière les montagnes bleues,
continue à nous faire croire encore à la lumière.
Mais nous savons, Seigneur,
que les rutilances qui mollement s'affadissent feront place à la nuit.

Une journée de la terre vient de finir,
et une autre va commencer en l'inaltérable désert du temps.

Ce soir, Seigneur, alors que les fenêtres vont s'allumer une à une,
l'angoisse de l'inexorable demain va croître dans le coeur des hommes.
Ils n'ont pas eu le temps de suivre Ton astre flamboyant
dans sa course d'un horizon à l'autre.
Car ils sont esclaves de Ta loi qui les tient courbés sous l'impavide matière,
dans les champs silencieux, les bruyantes usines et les mornes bureaux,
pour ce pain qui manque si souvent!

Les hommes, mes frères, se sont "désamalgamés" pour retrouver le crépuscule,
qui ressemblera tant à l'aube de la journée inutile qui vient de s'achever.
Chapés de lassitude, ils vont se saouler de discours, de lumières, de chansons
et se prosternent devant les corps impudiques
façonnés pour Te remplacer dans leur monde maudit.

Ils s'éloigneront du lit sans repos, car longue sera la nuit.
Mais lorsqu'ils seront hébétés de sommeil, et qu'ils se pencheront sur leurs enfants
paisiblement endormis dans leurs couvertures de rêves candides,
ils sentiront monter, le long de leur gorge, le cri qui a grondé en eux
durant toute la journée perdue.
Ils voudront hurler, hurler comme les loups
assis en rond autour d'une insaisissable lune magique.

Pourtant, Seigneur, ce sont les hommes, écoute!
Pourtant, Seigneur, c'est Ton monde, regarde!

Nous savons que Tu nous as promis un royaume de paix et de joie.
Nous savons que Tu nous as donné la Fête des Dix-Neuf Jours pour l'appeler,
pour T'appeler!

Ce soir, forts de la détresse du monde, nous nous enivrerons de cette espérance,
afin que la nuit ne soit plus longue.
Aide-nous, Seigneur, à nous dépouiller de notre manteau d'infortune.
Transforme le grondement de la bête qui monte aussi en moi,
et qui me pousse vers la fascinante matière.

Permets-nous, Seigneur, d'espérer.
Afin que nous puissions toujours nous redresser
sous la caresse du vent qui emporte éternellement
les promesses des amants, et les rires des enfants.

Afin de pouvoir encore jouir de la note de musique
qui vibre dans le silence d'une nuit enchantée,
de danser dans le soleil, et bénir la richesse de la lune philosophale.
Permets-nous, Seigneur, de croire...

Afin que nous puissions retrouver notre faculté d'émerveillement.
Oui, émerveillement!
Pour saluer à notre réveil l'immuable et mystérieuse vie,
pour courir à l'aventure, ou nous attarder auprès d'un berceau.

Rends-nous, Seigneur, la pureté.
Pour que nous soyons toujours effrayés par la vague écumante
qui monte vers nos pieds craintifs,
et pour écouter, dans le ravissement de l'enfance retrouvée,
l'histoire du monde chuchotée par un coquillage odorant de senteurs marines,
encore tout étincelant des flots qui l'ont roulé jusqu'à nous.

Débarrasse-nous, Seigneur, de la gangue de nos préjugés.
Afin que nous puissions comprendre les hommes,
et découvrir dans nos dialogues fraternels,
les multicolores facettes du diamant de Ton unité.

Augmente, Seigneur, nos capacités d'amour.
Pour que nous puissions aimer l'ivrogne qui blasphème dans la prison de son désespoir,
l'indifférent qui refuse de penser à Toi,
le soldat déshumanisé qui violente Ta création,
le vicieux accroché aux barbelés de ses sens.

Ce soir, Seigneur, ce sera notre fête.
Décuple notre amour pour Baha'u'llah,
afin que nous puissions nous laisser entraîner
par la vague de fond de Sa tendresse pour l'humanité.

Ce soir, nous poserons sur l'autel de nos coeurs unis, toute la misère du monde.
Accepte, Seigneur, l'holocauste des misérables
qui se sont égarés dans le désert de Ta recherche.
Guide-les vers Ta table céleste.

Ce soir, nous perpétuerons, avec un esprit nouveau, l'agape christique.
Solidaires dans notre détresse, et dans notre espoir,
nous communierons, en nous souvenant du sacrifice de Baha'u'llah.
Car Il est le nouveau pain vivant descendu de Ton ciel.

Affamés d'espérance, nous sommes allés à Lui,
et Son enseignement nous a rassasiés.
Ils nous a abreuvés avec le vin fort de la certitude,
et nous en sommes toujours enivrés.
Il a muté notre peine en joie.

Ô Seigneur! Lorsque nous serons unis en méditation,
immergés dans le détachement de nos malheurs,
rends-nous conscients de Ta présence.
Fais brûler nos coeurs et frémir nos âmes
à l'audition des paroles révélées par Ton dernier Messager.

Active inlassablement notre amour pour Baha'u'llah,
Afin que Son sacrifice ne soit pas vain,
et que par Lui nous puissions Te sentir tout près,
dans l'ineffable silence de la méditation.

Seigneur, permets à nos coeurs de battre avec celui du monde,
afin que nous puissions comprendre l'utilité du sacrifice de Ton Envoyé
et répondre à Son appel.

Fais de notre réunion une veillée d'armes.
Donne-nous le courage et un amour insatiable pour l'humanité,
pour marcher par tous les chemins vers ceux qui nous attendent,
vers les affamés de justice, les sevrés d'amour, et leur dire avec émotion :
"Paix dans vos esprits!
Il est venu Celui que vous attendiez!
Paix dans vos coeurs! Paix!"

Ce soir, Seigneur, nous nous souviendrons de Baha'u'llàh.

Et Toi, Seigneur, et Toi?

(Gilbert Robert - Paris)


Verbe de Dieu

Oh ! Verbe de Dieu, fait résonner en nous l'écho de ta parole,
Illumine notre ciel de la Lumière de ta révélation
Pour qu'enfin le diapason de notre coeur
S'harmonise à l'énergie vibrante du flot universel

Nous tournons notre visage vers toi,
Afin que tu nous rendes oublieux de nous-mêmes
Elevant les mains vers la Coupe sacrée du renoncement
Nous crions ton Nom

Que ton silence soit riche à notre entendement
Que nos lèvres brulées dans ce désert de feu
Trouvent l'eau de ta Source vive
Que nos yeux au plus profond de la nuit restent éblouis

Que nos pas sur le sable s'effacent
Laissant la place à Celui qui toujours nous sourit
Que ton mystère s'éclaire
Au point qu'il se révèle à chaque instant

Par la multitude de ces petite choses qui font notre quotidien
Pour qu'enfin nous ouvrions notre âme à ceux qui nous entourent
Et prononcions simplement ces mots: "Je vous aime."
Qu'y a-t-il de plus beau ?

(Rodolphe Dufau - France, Clermont-Ferrand - 2000)


Mon orgueil

Par moi-même je suis anéanti
Je me croyais nanti
Pensant ne tourner les yeux que vers l'esprit
Alors qu'en moi couvait
Le germe d'émotions qui devaient m'emporter.

C'est dans le lit de cette rivière
Que tourbillons et courants
Ballottaient le corps meurtri de ma raison.
Je mesurais alors que toute l'humanité
Résidait en moi-même
Comme un seul être
Avec toute sa capacité d'action
Du plus vil au plus pur
J'avais tous les visages
Je perdais le mien !

La mort, l'amour
Tant de similitudes.

Le vase de la vie
La croix de la mort…

Où est la lumière de l'âme ?

La passion est un chemin
Mes pas me mènent-ils à Sion ?

Comment Dieu peut-il me libérer
Des chaînes
Qu'à chaque instant
Je me recrée ?

(Rodolphe Dufau - France, Clermont-Ferrand - 1997)


Infinis

Chaque goutte de ton sang
Reflète la puissance des océans
Chaque atome de ton corps
Révèle la complexité du système solaire

Homme, tu es le miroir de l'Univers
Tout est en toi

Sauras-tu déchiffrer le livre de ton être ?

Voyage au tréfonds de toi-même
A la frontière
De la lumière
Où la substance devient Essence

Face à ton énigme
Ecoute
Fais silence

Ton coeur bat au rythme du monde

bci où les extrêmes se rencontrent
Tu commences à distinguer
Ta véritable identité

Dieu
Se contemple en Toi.

(Rodolphe Dufau - France, Clermont-Ferrand - 1991)



Dieu est toute gloire !

Il est l'INCONDITIONNEL, de qui nous dépendons tous.
Il est l'INFINI et nous : des êtres finis.
Il est le CREATEUR et nous : Ses créatures.
Il est la Source unique de vie.
Il est UBIQUITE et nous : des errants.
Il est, à la fois, au-delà et au sein de l'espace.
En LUI, pas de limites, partout et nulle part.
Il est l'ETERNEL et nous : des mortels.. LUI, n'a pas eu de commencement.
LUI, n'aura jamais de fin. Il est PARFAIT, donc IMMUABLE .
Et nous : son mouvement, changeant ;
Donc en LUI perfectibles. Il est ILLIMITE et nous : Ses enfants,
Grandissant sous les ailes
De Son INFINITE et de Son ETERNITE.
Il est OMNIPRESENT et nous : Ses habitants.
Il est OMNISCIENT et nous : des chercheurs,
Laborieux découvreurs de Sa TOUTE-PUISSANCE,
Humbles, O combien, devant Sa CONNAISSANCE. LUI seul, l'INCREE, se suffit à LUI-MEME,
Et nous : sommes des nécessiteux,
Mendiant et gémissant à Sa Porte.
Il est AMOUR, absolument indicible.
Il est Celui qui donne, magnanime, incommensurable.
Il est l'ESPERANCE universelle.
En LUI, confiants, plaçons notre destin
Dans l'observance de Ses Commandements;
Tous UNIS dans une même foi, dans un même élan,
Autour de BAHA'U'LLAH.

(Yves CHABROL, Alès - 2003)


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