Article
de presse du journal
LE SOIR source: 16 mai 2001
- Le Soir (journal de Belgique) "Opération
portes ouvertes chez les Baha'is"
Le Soir 16 mai
2001 Opération portes ouvertes chez les Baha'is
La terre n'est qu'un seul pays et tous les hommes en sont les citoyens. Telle
est la clé de voûte de la foi baha'ie, une religion monothéiste relativement récente
- elle a été fondée au XIXe siècle en Iran - qui prône l'unité de Dieu, celle
des grandes religions et, finalement, de l'Humanité. Voire une langue mondiale
unique.
Une religion adogmatique qui plaide pour l'égalité universelle obligatoire et
une harmonisation entre la foi et la science. Des lignes de conduite qui séduisirent
les présidents tchèques Bénes et Masaryk, la reine Marie de Roumanie ou encore
Léon Tolstoï. Et qui furent remises en avant lors du sommet religieux du Millénaire
des Nations unies. Les Baha'ies n'ont pas de Vatican, ni même de clergé, et tout
prosélytisme est banni. Quant aux rites, ils n'en ont pas, et le croyant adore
son Dieu comme il l'entend.
Persécuté en terre persane, même après sa mort par le pouvoir politique qui voulait
retrouver son corps, son père fondateur, le Bab, repose depuis 1909 dans un mausolée
sur le mont Carmel, à Haïfa, devenu en quelque sorte un lieu de pèlerinage mondial
des Baha'ies. Restait à parachever son aménagement en y créant des terrasses majestueuses,
symbolisant la montée commune de l'univers vers la Créateur par la médiation du
prophète. Ce sera chose faite le 22 mai prochain, à la tombée de la nuit. Dans
les rangs des pèlerins, il y aura aussi une délégation venue des quatre coins
de la Belgique.
Car la foi du Bab et de son successeur Baha'u'llah se développe aussi dans nos
contrées depuis la fin de la dernière guerre. Une première communauté organisée
vit le jour à Bruxelles en 1948. Et, depuis 1962, il y a même une Assemblée spirituelle
nationale des Baha'is, suite au développement de centres à Anvers, Liège et Charleroi.
Avec un fonctionnement très démocratique : dès qu'une communauté compte neuf membres,
elle se dote d'une assemblée élue directement par eux.
Celle Bruxelloise à la rue du Trône, ouvre ses portes tout au long de cette semaine.
Le but : montrer son ouverture et, indirectement, couper les ailes au canard selon
lequel les Baha'ies seraient sectaires. Une accusation lancée suite à une dénonciation
anonyme, à l'occasion des travaux de la commission parlementaire sur les sectes.
La baudruche s'était dégonflée, mais le mal était fait. Aujourd'hui reconnus officieusement
par le ministère des Cultes, les Baha'ies ont surtout répliqué par la voie pacifique,
en multipliant les projets économiques et sociaux.