Médiathèque baha'ie |
Article de presse du journal Ouest-France source: 24 novembre 2002 Les baha'is en congrès à Nantes Retour à la bibliothèque |
Les baha'is en congrès à Nantes
Dans la cité des Ducs,
Yves Le Maout pratique la plus jeune des religions.
Yves Le Maout, avec son épouse, Fariba, d'origine perse, elle aussi de foi baha'ie.
À Nantes, tous ses clients connaissent l'engagement religieux d'Yves Le Maout,
le prothésiste dentaire de la rue du Bâtonnier-Guinaudeau. Dans son laboratoire,
il raconte volontiers sa découverte de la foi baha'ie, il y a plus de trente
ans.
Il se trouvait à Genève, afin de se spécialiser dans le travail de la céramique.
"Attiré par tout ce qui relève de la solidarité, j'étais allé à l'ONU. Il y
avait une conférence sur la faim dans le monde, animée par les baha'is, accrédités
comme organisation non gouvernementale. J'ai été séduit par le côté social."
Séduit, il le fut aussi par Fariba, une jeune fille d'origine perse. De foi
baha'ie, elle suivait des études de sciences-économiques. Elle est devenue sa
femme.
Pendant des années, à Nantes, Fariba et Yves Le Maout seront les seuls représentants
de cette jeune religion née à la fin du XIXe siècle en Perse (l'actuel Iran),
avant d'être rejoints par un Anglais et un Nantais rentrant d'Allemagne. Aujourd'hui,
la communauté baha'ie de Nantes compte une trentaine de membres actifs. "Nous
ne cherchons pas à être nombreux dans un même endroit. Au contraire, nous nous
dispersons. Des copains sont partis s'installer à Caen et à Poitiers. Nous avons
une vitrine dans le passage Pommeray, nous essayons de nous faire connaître,
mais sans faire de prosélytisme. Nous ne cherchons pas à recruter. À chacun
de se déterminer", explique Yves Le Maout, dont les deux filles, à l'âge de
16 ans, ont décidé "en toute liberté" d'embrasser la foi de leurs parents. L'une
d'elles a passé un an en Israël, bénévole à Haïfa, où reposent les trois premiers
fondateurs de leur religion. C'est là aussi que siège l'organisme directeur,
conseil de neuf membres élus pour cinq ans.
Pas de clergé.
Les baha'is de Nantes se retrouvent tous les 19 jours. La réunion associe spiritualité
et vie communautaire. "Nous commençons par une lecture des livres saints, pas
seulement les livres baha'is. Puis nous passons à l'assemblée consultative où
chacun a le devoir de s'exprimer sur la vie de la communauté. La réunion se
termine par une fête, qui permet de mieux se connaître."
Pas de clergé, pas de directeur de conscience dans la foi baha'ie. La communauté
mondiale s'administre par le biais d'un réseau de conseils, élus à bulletin
secret.
"Chacun est responsable de sa vie. Il essaie de mettre en oeuvre au quotidien
des principes moraux et sociaux, des vertus comme la bonté, la tolérance, l'engagement
au service des plus pauvres. Il faut aussi que notre travail soit utile, serve
l'humanité."
Yves Le Maout, comme les autres Bahai's essaye de prier Dieu chaque jour. "Je
lui demande de nous aider à développer nos qualités."
Marc LE DUC