Médiathèque baha'ie |
Article de presse du journal Le Républicain source: 13 juillet 2000 - n°288 - page 15 Édition nord - L'hebdomadaire de l'essonne La foi baha'ie Un culte riche en histoire et vivant |
La foi baha'ie, un culte riche en histoire et vivant
MASSY,
dans le cadre du manifeste pour la paix
Article
Le Républicain
Dimanche dernier,
les Baha'is de France ont tenu des commémorations (accessibles à toute personne
intéressée) dans les 513 localités de l'Hexagone où ils résident. Pour l'lle-de-France,
elle a eu lieu à Paris, de 9 h à 12 h 30 (leur prophète, le Bàb ayant été exécuté
à midi), une cérémonie pour laquelle l'antenne massicoise était présente. D'autant
plus que depuis le mois de mai, la ville est impliquée dans le manifeste pour
la paix édité par l'Unesco et disponible dans tous les lieux publics.
Qui sont les Baha'is ? Le 9 Juillet 1850, à Tabriz, capitale régionale située
au Nord-Ouest de la Perse (l'Iran actuel), devant les autorités civiles, religieuses
et le corps consulaire, un jeune homme de 31 ans, surnommé "le Bàb" (la Porte),
était exécuté publiquement par un escadron de soldats. "Son crime ? Avoir prêché
au nom de Dieu, la liberté de conscience de chacun, l'égalité des sexes et la
justice sociale, explique Pierre Martin, de l'antenne massicoise de l'association
cultuelle, reconnue comme telle par le gouvernement français, le mouvement de
réformes sociales et religieuses qu'il a lancé avait aussitôt suscité l'adhésion
de très nombreux Persans, y compris parmi les dignitaires de la Cour et les
membres du Clergé".
Le message du Bàb, toujours d'actualité, dénonce le fanatisme, les abus de pouvoir,
et appelle à l'égalité à l'égard des femmes. Et c'est pourquoi, sous l'instigation
de "la faction la plus fanatique" du clergé chiite, une persécution féroce s'est
abattue historiquement sur les adeptes du Bàb. En effet, "vingt mille d'entre
eux ont été sauvagement massacrés et martyrisés. Mais ceci n 'a pas empêché
le mouvement de s'étendre". En Occident, ce drame a même été décrit dans toute
son horreur par les diplomates étrangers en mission en Perse, notamment le comte
de Gobineau, ou l'attaché militaire autrichien, Von Goumoëns. En France, les
journalistes et les écrivains s'étaient émus à leur tour du destin tragique
de ces Persans dont les idées correspondaient de manière surprenante aux aspirations
des utopistes français. "Sarah Bernhardt, par exemple, voulait jouer l'histoire
de la belle Tàhérèh au théâtre. En effet elle voulait incarner celle qui, le
visage découvert et les cheveux au vent, jeune poétesse et érudite persane,
l'une des apôtres du Bàb, avait osé en public, enlever son voile afin de démontrer,
par ce geste symbolique, le commencement d'une ère nouvelle, avant d'être étranglée
sur ordre des autorités". Une religion, au delà de son martyre, riche en histoire
et en symbole.
MARTYR ET VIVANT
Aujourd'hui, 150 ans après, les Bahà'is de Massy - qui considèrent le Bàb comme
l'un des fondateurs de leur religion - se souviennent et commémorent cette souffrance,
car cette religion, appelée la "Foi Baha'ie", est toujours persécutée dans l'Iran
actuel, même si elle est établie dans le monde entier. "Aujourd'hui elle compte
quelque 7 millions de fidèles dans 235 pays et territoires dépendants", précise
encore Pierre Martin. Sans clergé, elle s'organise sous la forme de conseils
élus aux échelons local, national et international, et participe en qualité
d'organisme non gouvernemental (ONG) aux actions de développement durable de
l'Onu, et collabore avec l'Unicef, 1'OMS et le WWF.
Pour les Baha'is, il n'y a qu'un seul dieu, inaccessible, mais source d'inspiration.
Les grandes religions mondiales étant toutes des chapitres de l'éternelle révélation
de dieu aux hommes, et l'humanité une seule famille dont les membres sont voués
à apprendre à vivre en paix. Un message de tolérance à considérer.
"Communauté internationale baha'ie", ONG accrédité
avec statut consultatif, auprès de l'Organisation des nations unies, de l'Unicef,
de l'OMS et du WWF.
Les "Bahà'is de France" sont officiellement reconnus par le gouvernement français
en tant qu' "association cultuelle".