Médiathèque baha'ie |
Article de presse du journal Témoignage chrétien source: n°2966 du 17 mai 2001 Bioéthique et religions |
Bioéthique et religions
Des
décisions prises en conscience
En dehors
du caractère inaliénable du respect de la personne humaine, le fondement des
décisions bioéthiques est lié à la définition que chacun donne de la vie.
Les baha'is considèrent que l'âme humaine se développe progressivement de la
conception jusqu'après la mort. Cependant, dans les textes sacrés baha'is on
ne trouve pas de définition du moment précis de la conception. La Maison Universelle
de Justice, qui dirige la communauté internationale baha'ie, statue et légifère
sur les questions religieuses, se refuse à définir précisément ce moment. Elle
a cependant posé les bases d'une réflexion.
Chaque décision doit être prise en conscience, dans un climat de recueillement,
en connaissance des enseignements baha'is et en écoutant l'avis éclairé des
scientifiques, soucieux de la réflexion éthique.
Toute tentative de prise de position dogmatique serait une violation de la conception
baha'ie de l'éthique. L'institution internationale a toutefois donné quelques
orientations : la procréation médicalement assistée est autorisée pour autant
que les gamètes soient issus du couple, le don d'organe par des personnes vivantes
ou décédées est encouragé, à condition que les restes du défunt soient respectueusement
enterrés.
Cependant, chaque prise de position évolue en fonction de l'avancée des connaissances
scientifiques. Quelques points ont déjà été abordés mais le champ des questions
est encore vaste. Ainsi, l'embryon congelé est considéré comme une personne
"en attente".
L'expérimentation sur l'embryon serait donc impossible, mais ceci n'implique
pas qu'une thérapie génique soit proscrite. Mais que penser du diagnostic préimplantatoire
sachant que l'avortement n'est pas strictement prohibé? Ou de l'arrêt de l'assistance
à la vie pour des personnes en coma dépassé lorsque l'on sait que les scientifiques
eux-mêmes ne s'accordent pas sur la définition de la mort?
Ces questions nouvelles sont encore débattues. A chaque croyant de juger en
conscience, et de prendre ses responsabilités, après de multiples concertations.
Délara Sabéran-Djoneidi
Baha'ie, et enseignante en génétique humaine à l'université Paris VII - Denis
Diderot