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Pour
eux, la paix mondiale est une fatalité. Ils prônent
l'abolition des classes sociales et des frontières, sont en
faveur de l'égalité de la femme, mais considèrent le mariage
comme une institution sacrée. Des illuminés? Des trotskistes?
Des féministes réactionnaires? Nenni. Ce sont des bahà'is,
et ils sont plus de 5 millions à travers le monde à croire les
enseignements du prophète Baha'u'llah.
«La paix mondiale n'est pas seulement
possible, elle est inévitable. C'est expliqué dans les
écritures», assure d'une voix posée Anne Claude Thivierge,
agente d'information de la communauté bahà'ie, à la veille
d'un congrès international réunissant plus de 1200 jeunes à
Sherbrooke. Du 28 juin au 1er juillet, ils ont échangé sur la
façon dont ils peuvent contribuer personnellement à la
réalisation d'un avenir paisible pour l'humanité. Beau
programme. Pas de porte-à-porte
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Montréal,
ville privilégiée En 1912, la
ville aux cent clochers a reçu la visite du fils
du prophète fondateur de la foi bahà'ie,
'Abdu'l-Bahà. Il a alors résidé au 1543, rue des
Pins Ouest. Cette maison est désormais comme un
lieu sacré. Un peu plus à l'est, sur la même
rue, se situe le centre bahà'i. L'Assemblée
spirituelle nationale des bahà'is du Canada,
telle qu'elle existe aujourd'hui, a été
incorporée par un acte du parlement fédéral en
1949.
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| Religion
indépendante présente dans 235 pays et regroupant des gens de
2100 ethnies, races et tribus, le bahaïsme compte 30 000
fidèles au Canada, mais seulement 2000 au Québec. «La culture
catholique des Québécois explique leur réaction par rapport à
la religion. Ils ne sont pas très réceptifs au religieux, mais
le sont au spirituel. Par opposition, les protestants montrent
plus d'ouverture. Il faut dire que la couverture de la foi
bahà'ie est plus beaucoup importante dans la presse
anglophone», indique Anne Claude Thivierge. Mais les bahà'is
ne répandent pas pour autant la bonne nouvelle de porte en
porte, comme le font les témoins de Jéhovah, puisque c'est
interdit dans leur religion. Pour partager leur foi, les
bahà'is vont rendre service à la communauté, le travail
s'élevant au rang de prière. Encore la
persécution Quoi qu'il en soit, le bahaïsme
a ses adeptes au pays depuis la fin du XIXe siècle, soit à peu
près depuis sa fondation. C'est en 1844, dans l'Iran chiite,
plus précisément dans la ville perse de Shiraz, qu'est né ce
mouvement progressiste. Trois figures emblématiques l'ont
construit. Il y eut le précurseur 'Ali-Muhammad Shirazi
(1819-1850), surnommé le Bab, ce qui signifie la porte (vers
une nouvelle ère). Au début, 18 disciples suivent ses
enseignements. Ils sont juifs, chrétien, zoroastriens et, en
majorité, musulmans. Il faut dire que le prophète reconnaît la
validité des grandes religions. Abraham, Moïse, Zoroastre,
Bouddha, Krishna, le Christ et Mahomet sont pour lui les
messagers d'un seul Dieu, qui lui ont ouvert la voie.
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Le chiffre 19 est sacré pour
les bahà'is, parce qu'il représente le Bab et
ses 18 disciples. L'année bahà'ie s'articule
d'ailleurs autour d'un calendrier de 19 mois.
Chacun d'entre eux représente un attribut de
Dieu, par exemple la miséricorde. Le
calendrier bahà'i comporte neuf jours saints. Ce
sont les dates anniversaires de naissance, de
déclaration et de décès des trois prophètes. De
plus, dans les villes où résident plus de neuf
fidèles, on célèbre le premier jour de chaque
mois.
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