Médiathèque baha'ie |
Les sectes (extrait concernant les Baha'is) Rapport d'enquête 2003 du député Alain Vivien Edition Odile Jacob |
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Il paraît donc assez illusoire de tenter un classement des sectes à partir d'une
typologie, même "affinée", comme le dit le rapport d'enquête de 1995.
D'autre part, un tel classement thématique ne va pas sans risque. Mouvement
reconnu comme non sectaire par l'Assemblée nationale et par la Mission interministérielle
de lutte contre les sectes, les Baha'is n'en sont pas moins parfois considérés
comme tels dans des études effectuées par certaines institutions publiques dans
des pays de tradition pourtant démocratique. Or cette association confessionnelle
n'est en rien assimilable à une secte. Le comportement de ses adeptes ne porte
atteinte ni à l'ordre public ni aux principes des droits de l'Homme. Certes,
on voit bien le point de départ des accusations de sectarisme formulées parfois
contre la foi baha'ie. En rupture avec l'islam et largement syncrétique, ce
mouvement est haï par les dictatures intégristes du Moyen Orient où ses fidèles
font l'objet de fréquentes et cruelles persécutions. Doit-il, sans bénéfice
d'inventaire, être taxé de secte et de ce fait stigmatisé?
Classer les sectes en s'inspirant de leurs doctrines n'est pas seulement inexpédient.
C'est aussi, d'une certaine manière, rompre avec les principes de laïcité qui,
sauf apologie de crime imprescriptible selon les normes du droit international,
interdisent de porter appréciations des croyances ou des doctrines professées.
Reste que l'élaboration d'un classement répond à une demande certaine du public
qui cherche à se forger une opinion. Cette intention parfaitement légitime appelle
l'attention du législateur. Lui seul peut, en effet, déterminer dans le cadre
de la loi commune la dangerosité de mouvements répondant aux critères qui déterminent
leur nature sectaire.
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