Médiathèque baha'ie

Chemins de croyants vers la foi

REHEL Philippe
Pédiatre


Imaginez que la religion universelle attendue par l'humanité toute entière soit arrivée, que le paradis annoncé par les prophètes de tous les temps soit proche, que la marche des hommes vers l'unité , la paix, la justice et l'amitié soit déjà commencée. Imaginez que l'Evangile Universel incarné par Sri Ramakrishna en Orient et prêché a l'Occident par Swami Vivekananda soit réalisé. Imaginez qu'hindouistes, bouddhistes, juifs, musulmans ou chrétiens soient unis pour l'amour d'un même Dieu. Imaginez que Krishna, Bouddha, Moise, Jésus ou Mahomet soient tous Ses messagers venus à des époques successives nous confier Sa parole. Imaginez ce miracle, le plus grand de tous : chaque homme dans son unicité, sa spécificité, sa foi, sa culture propre, uni aux autres par un même amour de l'humanité. Plus qu'une seule race, la race humaine. Plus qu'un seul pays, la Terre. Plus qu'un seul Dieu, le Dieu d'Amour.

Voila le miracle que j'ai découvert en Terre Sainte, à Haifa le 1er janvier 1996. Avec ma femme nous venons de débuter un grand circuit touristique à la découverte d'Israël. Partis de Tel Aviv le matin même, nous venons de visiter Césarée de Philippe. Plus loin, des hauteurs du Mont Carmel, Raphi, notre guide, nous fait descendre du car et nous montre la baie de Haifa, ville portuaire. Encore ensommeillés, nous écoutons ses commentaires. Le dôme clair que nous apercevons en contrebas, nous dit-il, est celui d'un mausolée sacré de la foi baha'ie. Il ajoute qu'il s'agit de la dernière religion indépendante, révélée il y a à peine plus d'un siècle en Perse et dont les racines plongent dans les autres grandes religions monothéistes. Voila pour mon premier contact avec la foi baha'ie. Quelques phrases sur le Mont Carmel au premier jour d'un premier séjour en Terre Sainte.

Nous remontons dans le car en direction de St Jean d'Acre. Ce qu'a dit le guide m'intéresse mais je l'oublie vite. Les paysages défilent, la Galilée, la méditerranée... Il nous reste tant à découvrir durant ce séjour. Chaque jour nous cheminons sur les pas de Jésus : Capharnaüm, Bethléem, Nazareth, et bien sûr Jérusalem, la ville mythique, trois fois sainte. De retour en France, je n'entends plus parler de la foi Baha'ie et je n'y pense plus. Il me faudra près de trois ans pour réaliser que les paroles de notre guide israélien ont laissé dans mon coeur une empreinte indélébile. Sans doute la place y était-elle préparée et quand la terre serait prête, la graine semée trois ans plus tôt à Haifa pourrait-elle germer.

Les premiers pas de mon cheminement spirituel remontent à mon enfance. De ma mère d'origine Juive convertie à la foi chrétienne, je conserve surtout la confiance qu'elle m'a laissé comme un précieux cadeau. Confiance en moi son fils, confiance en l'avenir, confiance en l'homme et surtout, confiance en un Dieu infiniment bon, proche et qui veille sur moi par l'intermédiaire de mon ange gardien. De mon père élevé dans la foi chrétienne, je garde ce sentiment puissant d'un amour sans borne pour moi. Il pouvait tout accepter de moi et tout me pardonner. J'ai la conviction aujourd'hui que mes parents n'auraient pas hésité à donner leur vie pour moi. Je suis baptisé très tôt, sans suivre par la suite d'enseignement religieux particulier. A la maison nous n'étions pas pratiquants. Par la suite, je ne me sens pas à l'aise dans les églises surtout en dehors des cérémonies liturgiques.

A 16 ans, je lis un livre que ma mère avait rangé dans la bibliothèque de la maison : "Le yoga pour tous". L'ouvrage écrit par Desmond Dunne, un occidental vante les vertus du yoga, le Hata-yoga essentiellement, pour le maintien de la santé et l'hygiène de vie. Ce livre est pour moi une véritable révélation. Je me passionne alors pour la spiritualité orientale, et plus particulièrement pour l'hindouisme. Mon intérêt est surtout intellectuel et solitaire. Je ne côtoie pas d'hindouistes ni ne fréquente de temples. Je pratique seul, des exercices de respiration et de méditation. Puis je m'en désintéresse progressivement.

A 18 ans, je lis "Les yogas pratiques" de Swami Vivekananda et "l'Enseignement de Ramakrishna" publiés par Jean Herbert dans la collection Spiritualités Vivantes. J'y trouve néanmoins ce qui prend sens au plus profond de mon être : le caractère universel de la foi en Dieu. Pour moi, une des grandes qualités de l'hindouisme est de reconnaître que toutes les religions sont des chemins différents, mais que tous, mènent vers Dieu. Il semble naturel pour un hindouiste, par exemple de reconnaître que Jésus ou Bouddha soient des manifestations différentes du même Dieu unique, Brahman.

A cette époque, je me disais "citoyen du monde". J'étais pacifique au point de refuser de faire mon service militaire pour ne pas apprendre à tuer des hommes, des femmes ou des enfants, dans le but de défendre mon pays. Je refuse de boire de l'alcool, malgré toutes les pressions que je rencontre pour le faire. Je refuse obstinément de goûter à la moindre cigarette. Je n'ai que 18 ans, mais j'ai déjà un pressentiment profond et incompréhensible, que je mourrai à 37 ans.

A 20 ans, sur une plage du midi, je rencontre Nathalie, qui allait éclairer ma vie de sa présence. A cette époque, j'affirme que je ne me marierai jamais. Pourtant, sept ans plus tard, peu après la sortie du film "Thérèse" d'Alain Cavalier, nous décidons de nous marier. Ce film avec "Jésus de Nazareth" de Franco Zeffirelli devient notre film culte. Il nous fait découvrir l'extraordinaire sainte qu'est Thérèse de Lisieux, et nous éveille tous deux à la spiritualité chrétienne.

De mon coté, je relis alors les livres sur le Yoga qui ont marqué mon adolescence. Je pratique à nouveau des exercices de concentration sur les chakras. Je sais pourtant qu'il s'agit-là de pratiques potentiellement dangereuses pour la santé lorsqu'elles sont pratiquées seul, sans l'accompagnement d'un maître qualifié. A mesure que je découvre la réalité du monde spirituel et que je goûte à des joies ineffables, je commence à ressentir des sensations désagréables. J'ai des maux de tête centrés entre les sourcils sur lesquels les antalgiques ne peuvent rien. J'éprouve des sensations de vertiges ou plus exactement d'ivresse qui m'étourdissent et me déconnectent d'avec la réalité. Ces phénomènes surviennent inopinément, de plus en plus souvent, et peuvent bientôt durer des heures. Je mets alors un terme à toute pratique de méditation. J'ai très peur de ne pouvoir me débarrasser jamais de ces désagréments qui perturbent ma vie. Ce n'est que très progressivement que les choses vont s'améliorer. Je retrouve peu à peu la sérénité psychique. Je m'éloigne à nouveau de toute nouvelle expérience spirituelle. Les années passent. Nathalie et moi unissons nos chemins. De notre amour, naissent Marie puis Nicolas, nos deux soleils.

Octobre 98, je ressens le besoin de débuter une psychothérapie. Le sens de ma vie m'échappe. Sans savoir pourquoi, j'ai l'impression d'être englué. Je vis ma vie comme une suite d'impasses. Les jours se suivent et se répètent sans perspective. Je stagne, j'étouffe, je me sens mal à l'aise. Je sens mon existence comme morcelée, comme un puzzle éparpillé que je n'arrive pas à reconstituer. Je ne sais pas où est ma place ni où je vais, ni quelle est la nature de mes liens avec mes proches. Je réalise que les autres me font peur, que je redoute d'avoir à entrer en relation avec eux. J'ai besoin d'aide. L'aveu est difficile, moi qui me croyais si fort et si sûr de moi. Je me sens fragile et je vacille. Je me décide enfin. J'entame une gestalt-thérapie. La démarche me coûte. Je reconnais ma faiblesse. Au fil des mois, au prix d'efforts, et de lutte avec mes doutes mes blocages et mes peurs, je mets le doigt sur le barrage que j'ai mis entre ce qui ce passe dans mon coeur et ce qui se passe dans ma tête. Je réalise combien cela fait naître mes difficultés de communication avec les autres. Parfois avec violence, la tristesse, la colère et la joie m'étreignent tour à tour. Mes relations avec mon entourage se tendent, s'ébranlent puis se raffermissent. Mon coeur et mon corps vibrent. Ma raison n'est plus seule à la barre. Leurs influences respectives s'équilibrent. J'entends à nouveau la voix de l'enfant que j'étais. Mais aussi celle de l'adolescent, du fils, du mari, du père que je suis devenu. Je reprends doucement contact avec ce que je ressens au plus profond de moi. Je gagne en fluidité, je me sens moins rigide. Les morceaux de ma vie s'emboîtent les uns dans les autres et s'harmonisent en un tableau qui me fait du bien. J'ai le sentiment clair et agréable de m'unifier. Chaque étape est difficile mais le combat est passionnant. La vie reprend peu à peu. Comme une nouvelle naissance. J'ose la nouveauté. Je me laisse surprendre par moi et par les autres, j'entre en relation avec eux. Mes appréhensions s'amenuisent. Je découvre la richesse de la confrontation et le plaisir de l'échange et du partage. Je me découvre une dimension sociale ouverte sur l'avenir et pleine de possibles. Je peux me remettre en chemin.

Mai 99, je suis à nouveau en recherche spirituelle. Lors d'une consultation de l'annuaire électronique je vois l'adresse du centre national baha'i, rue Pergolèse à Paris. Je téléphone, l'accueil est chaleureux. Je reçois des renseignements et quelques jours plus tard des documents d'information sur la foi. Je prends contact avec Ahmid, un des membres de l'assemblée spirituelle locale de Versailles. Il nous reçoit chez lui Nathalie et moi. Il est Algérien, comme ma mère. Un point qui nous rapproche. La guerre contre la France, il l'a vécu, en a souffert dans sa chair. Il l'a dépassé. Il est très cordial. Très vite, son charisme, son humilité et ses connaissances approfondies de la foi baha'ie et de l'Islam me séduisent. Mon parcours spirituel l'intéresse. L'hindouisme, il connaît bien; Il me tend un livre usé qui a beaucoup compté pour lui : "Les yogas pratiques" de Vivekananda. Le respect qu'il me porte, sa confiance et sa bienveillance me rassurent. Mes dernières craintes d'avoir affaire à une secte s'évanouissent. En le quittant, j'ai l'impression de le connaître depuis toujours.

Ensuite tout va très vite. Ahmid m'invite à un coin de feu à la Celle St Cloud. Sur le palier nous sommes accueillis par des rires. Des bribes de conversations joyeuses et des cris d'enfants s'échappent par la porte entrouverte. A l'intérieur, des visages amicaux nous sourient. Je suis présenté et accueilli avec ferveur, respect et bonne humeur. Je ne connais personne en dehors d'Ahmid, sa femme et sa fille. Pourtant je me sens très vite à l'aise. Les amis qui assistent à ce coin de feu sont tous issus de milieux très divers, de nationalités variées, France, Cap-Vert, Pakistan, Etats-Unis, Egypte, Liban, Danemark, Iran... Un repas est servi. La encore des plats issus des 4 coins du monde se côtoient, curry, taboulé, calmar, sauce à la menthe... Puis l'intervention débute.

Je suis ébahi, Juifs, Chrétiens, Musulmans... Tous réunis dans une attitude bienveillante pour assister à une conférence pacifique. Le thème de la soirée ? : "Parallèle entre spiritualité et psychothérapie". Décidément Dieu a mis des cailloux blancs sur mon chemin. A la fin de l'intervention, chacun peut partager ses impressions, demander des éclaircissements, poser des questions. L'écoute est respectueuse et sans préjugé de sexe, d'âge, ou de couleur de peau. Peu à peu, je me sens gagné par l'harmonie qui règne ce soir. Curieusement j'ai la sensation de vivre les instants qu'ont dû vivre les Chrétiens des premiers siècles quand ils se réunissaient en secret, porteurs de la Bonne Nouvelle. Je me rappelle alors cette parole d'Edmond Rostand "C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière". Je viens enfin de trouver mon identité religieuse.

J'ai rejoint une communauté de croyants avec qui je partage la même foi, les mêmes espoirs. Je peux vénérer Krishna, Bouddha Jésus ou Baha'u'llah , en esprit et en vérité, sans honte ni sentiment de trahison. Je suis heureux. J'ai enfin entendu la voix de Baha'u'llah dont le souffle m'inspirait depuis l'adolescence. Je viens de trouver la religion que je pressentais depuis si longtemps au fond de moi sans savoir qu'elle existait. Je découvre avec émerveillement la portée et la profondeur du message baha'i. Je bouge à nouveau. Je peux poursuivre ma recherche spirituelle avec une carte claire, ma carte. Je me sens davantage moi-même. Le sentiment d'être profondément authentique me gagne. Comme en parle très bien Paolo Cuehlo dans ses romans, j'ai l'impression de chasser "l'Autre moi-même" de ma vie, celui que je m'efforce trop souvent d'être, pour le regard des autres. J'ai le sentiment d'être en route vers ma "légende personnelle". La destinée toute particulière à laquelle je suis appelé.

Mai 2000, je suis baha'i depuis un an. Depuis, ma femme aussi est devenue baha'ie. Nous avons organisé pour la 1ère fois chez nous la fête des 19 jours. Nos enfants y ont participé ainsi que mes parents. Je sens la foi m'habiter. Je m'y abandonne sans retenue. Elle me relie à mes proches et m'ouvre vers les autres.

Je suis convaincu aujourd'hui que la religion est fondatrice de la civilisation. Je pressens que la foi baha'ie porte le message du prochain millénaire et que depuis 1844 nous sommes entrés dans une nouvelle ère.

Je me penche sur mon parcours : A 18 ans, je découvre le message de Ramakrishna porté par son disciple Vivekananda de l'Inde à l'occident. A 37 ans, je découvre le message de Baha'u'llah porté de la Perse à l'occident par son fils Abdu'l-Baha. Pourquoi ces deux messages qui résonnent si profondément en moi sont-ils entrés dans ma vie à dix-neuf ans d'intervalles ? Dix-neuf : chiffre baha'i symbolique. Dix-neuf années séparent en effet la naissance de la foi babie et baha'ie, annoncée par le Bab, son précurseur, à Chiraz le 23 mai 1844, et la déclaration de Baha'u'llah, en 1863 à Bagdad, de Sa propre mission. Qu'y a t il de commun entre les destinées de ces 4 personnages qui se sont entrecroisées tout au long du 19è siècle. Le 23 mai 1999, poussé par la curiosité, je me penche à nouveau sur les dates de naissance de Baha'u'llah, d'Abdu'l-Baha, de Ramakrishna et de Vivekananda que j'avais déjà relevées sur une feuille de papier plusieurs mois auparavant sans y voir de lien bien clair. Et là, d'un seul coup, je découvre quelque chose d'incroyable qui me bouleverse et me fait pleurer de joie. Comme un énigme qui se dénoue en un éclair : Ramakrishna est né exactement 19 ans après Baha'u'llah !

Alors, fébrilement je retiens mon souffle et compare les deux autres dates : Vivekanada est né exactement 19 ans après Abdu'l-Baha ! Je compte et recompte de peur de me tromper. Non c'est bien cela : 1836 - 1817 = 19 et 1863 - 1844 = 19. Incroyable magie des chiffres ! J'imagine un peu l'enthousiasme formidable de William Sears lorsqu'il découvrit au cours de son enquête journalistique que la venue de Baha'u'llah et la naissance de la foi en 1844 coïncidaient à l'année près avec l'attente messianique des grandes religions du Livre. Dans une perspective différente, je viens de réaliser que la venue sur terre de Baha'u'llah précède de 19 ans exactement la venue de Ramakrishna et que la venue d'Abdu'l-Baha précède de 19 ans exactement la venue de Vivekananda. Pour moi c'est un véritable choc. Je perçois dans ce qui peut apparaître comme une simple coïncidence historique, une valeur symbolique profonde. Cette coïncidence n'est pas pour moi un simple hasard. Elle s'articule avec les événements de ma propre vie, de mon propre parcours. Elle me touche de l'intérieur et me parle avec la force d'une évidence qui s'impose. Sans cette coïncidence, je ne rédigerais probablement pas ces lignes. A partir de cet instant, je relis les textes, j'étudie le contexte géographique et historique de ces grands événements. Je traque les analogies dans les biographies, je cherche les similitudes dans les messages. J'approfondis mes connaissances et cette recherche est passionnante.

Progressivement, je conçois que la venue de Baha'u'llah a insufflé une nouvelle vitalité à l'hindouisme. Dix-neuf ans après Sa naissance, l'Inde produit l'immense saint qu'est Ramakrisna, le "fou de Dieu" qui voyait dans chaque religion un chemin différent pour atteindre un même but. Dix-neuf ans après la naissance d'Abdu'l-Baha, naît Vivekananda qui vient amener en Occident l'espérance d'une religion universelle. C'est ensuite Abdu'l-Baha qui vient à son tour en occident apporter la réponse à cette espérance. Je suis fasciné de voir comment ces événements se succèdent, s'appellent et se répondent à travers l'histoire, laissant deviner à l'humanité, par vagues successives, le dessein de Dieu.

Je tiens à rappeler ici que jamais, à ma connaissance, et bien que contemporains, Baha'u'llah, fondateur de la foi baha'ie et son fils Abdu'l-Baha, centre de Son Alliance, d'une part, et d'autre part Ramakrishna et son disciple Vivekananda ne se sont ni rencontrés, ni n'ont eu connaissance de l'existence des uns des autres. De plus si l'Inde a produit alors d'autres grands saints dans la lignée de Ramakrishna, comme swami Ramdas, Ramana Maharshi, Ma ananda Moyi ou Sri Aurobindo, aucun d'entre eux n'a été à l'origine d'une nouvelle religion. Ramakrishna au contraire priait Kali, sa divinité d'élection, de le lui éviter : "Epargne-moi l'honneur de faire des adeptes, ne fonde aucune religion par mon entremise." L'Ordre de Ramakrishna et la Mission Ramakrishna ont certes prolongé cet éveil spirituel de l'Inde vers l'occident, sans toutefois susciter l'adhésion de millions de personnes qui accompagnent la naissance d'une nouvelle religion.

Par contre, Baha'u'llah a clairement annoncé sa mission d'exception. Il décrit lui-même comment, enchaîné dans la prison de Siyah-Chal à Téhéran Il reçu une nuit en rêve, la révélation divine : "En vérité, Nous te rendrons victorieux par toi-même et par ta plume. Ne t'afflige pas de ce qui t'est arrivé et ne sois pas effrayé, car tu es en sécurité. Bientôt Dieu fera paraître les trésors de la terre : des hommes qui t'aideront par toi-même et par ton nom, avec lesquels Dieu a ranimé les coeurs de ceux qui l'ont reconnu"... Puis en 1863, à Bagdad, dans les jardins de Ridvan, sur les rives du Tigre, Baha'u'llah dévoile explicitement à une poignée de disciples qu'Il est Celui que Dieu rendra manifeste, le messager universel de Dieu promis par le Bab et par les Ecrits des précédentes religions. Depuis ces jours glorieux, la Foi baha'ie est devenue l'une des religions les plus répandues de notre temps. Elle compte bientôt six millions de fidèles à travers le monde. Et c'est l'Inde, patrie de Ramakrishna et Vivekananda - encore une coïncidence ? - qui en compte le plus grand nombre.

Philippe REHEL

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