La communauté mondiale baha'ie et son action
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3. Administration

3.1. Introduction

De plus en plus de personnes se demandent quelle forme de gouvernement est encore viable aujourd'hui. En marge du débat, la communauté mondiale baha'ie propose une solution originale. Conformément au cadre administratif fixé par Baha'u'llah, elle gère ses affaires en s'appuyant sur un système d'assemblées librement élues qui bousculent les idées reçues en matière de démocratie et de possibilité d'atteindre une vraie justice.

Le système combine les meilleurs éléments d'une démocratie de base à une coordination rendue opérationnelle à l'échelle planétaire. Il encourage la sélection de dirigeants intègres et prévoit un système de contrôle qui évite la corruption. Ses principes de base établissent un équilibre original entre la liberté individuelle et le bien-être collectif.

Bien que sous de nombreux aspects ce système soit semblable à d'autres systèmes d'élection, d'administration et d'organisation démocratiques, il apparaît globalement très différent. Le processus d'élection, par exemple, exclut toute sorte de campagnes ou de candidatures. Pourtant, il offre à chaque électeur la possibilité la plus large possible de choisir son candidat.

La prise de décision au sein des Assemblées baha'ies est également particulière; il n'y a pas d'attaque de l'"adversaire" mais une recherche du consensus qui met d'accord les divers protagonistes au lieu de les diviser..

En fait, l'identité de la croyance et de la pratique baha'ies tient autant dans la certitude de l'existence d'un plan divin pour l'administration de cette Foi que dans ses doctrines spirituelles et sociales. Ce système d'organisation est appelé "l'Ordre administratif". Il est considéré à la fois comme un système d'administration des affaires de la Foi elle-même et comme un système d'avenir pouvant être facilement adopté par d'autres formes d'administration et d'organisation.

Fondé sur un ensemble de principes communs en matière électorale et de prise de décisions, le système est organisé autour d'Assemblées librement élues aux niveaux local, national et international. Cette hiérarchie confie le pouvoir de décision au niveau le plus bas possible - et constitue ainsi un véhicule unique pour la démocratie tout en assurant un degré de coordination et d'autorité débouchant sur la coopération à l'échelle mondiale.

(Les Baha'is, p. 41)



3.2. Assemblée Spirituelle Locale

FONCTIONNEMENT - L'Ordre administratif baha'i repose sur l'Assemblée spirituelle locale, élue chaque année dans toute communauté comptant au moins neuf baha'is adultes. Il est intéressant de décrire d'une façon quelque peu détaillée le fonctionnement de l'Assemblée spirituelle locale car elle présente des caractéristiques qui se retrouvent aux niveaux national et international.

Le champ d'action de l'Assemblée spirituelle locale est défini par les frontières municipales établies par le gouvernement. En d'autres termes, tous les baha'is qui vivent dans la circonscription d'un village, d'une ville, d'une métropole, d'une paroisse ou d'un district particuliers sont considérés comme relevant de la juridiction de l'Assemblée spirituelle locale de cette circonscription.

L'Assemblée spirituelle locale est élue chaque année à scrutin secret. En avril, tous les baha'is adultes de la communauté se rassemblent pour procéder à l'élection. En cas d'empêchement, ils sont invités à donner leur vote par correspondance.

A l'heure actuelle, les Assemblées spirituelles locales gèrent toute une série d'activités qui constituent l'essence de la vie communautaire baha'ie: éducation des enfants, services d'entraide, classes, discussions, manifestations sociales, célébration des jours saints, mariages, divorces et services funéraires. Nombre d'Assemblées spirituelles locales s'occupent également de petits projets de développement dans les domaines de l'éducation, de l'économie, ou de l'environnement.

ÉLECTION - Après un moment de prière et de recueillement, les participants écrivent les noms des neuf personnes qui leur semblent les plus qualifiées pour administrer les affaires de la communauté.

Les qualités que doivent posséder ces individus sont clairement énoncées dans les Écrits de Baha'u'llah. Les électeurs ne doivent inscrire que "les noms de ceux qui au mieux peuvent cumuler les qualités indispensables de loyauté à toute épreuve, de dévouement désintéressé, d'esprit large, de raisonnement clair, de savoir-faire reconnu et de mûre expérience".

L'aspect le plus surprenant de ce processus est l'absence de liste électorale - ou d'un système quelconque de candidature. En effet, chaque adulte de la communauté baha'ie peut être élu à l'Assemblée spirituelle locale.

Pour être élu, il n'est pas nécessaire de recueillir la majorité; ce sont les neuf individus qui ont enregistré le plus grand nombre de voix qui sont sélectionnés. Comme tout le monde est éligible, l'élection peut se faire en conscience dans une totale liberté de choix.

Ceux dont la maturité, l'expérience et l'humilité sont reconnues sont donc plus susceptibles d'être élus que ceux qui pourraient tirer vanité de cette élection ou administrer les affaires pour leur propre profit.

Bien que ce système soit tout à fait original, il est, en pratique, étonnamment efficace. Le principe du système électoral baha'i est de mettre sur le devant de la scène des responsables désintéressés, possédant des capacités intellectuelles et une certaine sagesse.

(Les Baha'is, p. 42)


3.3. Assemblée Spirituelle Nationale

FONCTIONNEMENT - Les conseils administratifs nationaux, connus sous le nom d'Assemblées spirituelles nationales, se forment dès qu'il existe une base suffisante de communautés baha'ies locales dans un pays ou un territoire donné.

En conséquence, le nombre des Assemblées spirituelles nationales a augmenté en même temps que la Foi s'est développée. En 1954, par exemple, il n'y avait que 12 Assemblées spirituelles nationales. En 1992, on en comptait 165 dans le monde, c'est-à-dire dans presque chaque pays.

De même que les hommes et les femmes qui travaillent pour les Assemblées spirituelles locales s'occupent des affaires de la communauté d'une localité municipale, de même les Assemblées spirituelles nationales sont chargées de l'orientation et la coordination des activités baha'ies dans un pays donné. Leurs tâches vont de la mise en oeuvre et de l'administration de projets de développement économique et social de grande envergure à l'édition de livres, l'entretien des relations avec leurs gouvernements nationaux respectifs et la coordination de la collaboration avec d'autres groupes religieux et organisations non gouvernementales.

ÉLECTION - Les élections des Assemblées spirituelles nationales se déroulent selon le même principe que les Assemblées spirituelles locales. Les candidatures sont interdites, ainsi que les campagnes électorales; on tient compte des qualités morales et ce sont les hommes et les femmes qui ont recueilli le plus de voix qui sont élus.

Ici, cependant, les électeurs sont délégués à une Convention nationale et ils peuvent voter pour tout adulte baha'i résidant dans le pays. Ces délégués sont choisis chaque année à scrutin secret par les adultes baha'is qui résident dans une unité électorale bien définie, mais représentant tout le pays.

(Les Baha'is, p. 44)


3.4. Maison Universelle de Justice

FONCTIONNEMENT - A la tête de la structure administrative baha'ie se trouve la Maison Universelle de Justice.

Baha'u'llah lui-même a institué la Maison Universelle de Justice laquelle occupe un rang unique dans l'ordre administratif baha'i. Les baha'is pensent que ses décisions en matière spirituelles sont infailliblement guidées par Dieu.

La Maison Universelle de Justice est habilitée à légiférer sur toutes les questions que Baha'u'llah lui-même n'a pas traitées. Si par exemple le développement d'une nouvelle technologie pose un problème moral inconnu du temps de Baha'u'llah, il incombe à la Maison Universelle de voir comment résoudre la question. Les baha'is croient donc que la Foi baha'ie continuera à être guidée par Dieu jusqu'à la prochaine Manifestation qui, selon Baha'u'llah, ne devrait pas se produire avant au moins mille ans.

Il est intéressant de noter que, comme les membres des Assemblées nationales et locales, les membres de la Maison Universelle de Justice n'ont aucun pouvoir ni autorité propres - aussi respectés et honorés soient-ils en tant qu'individus. Ce n'est que lorsqu'ils sont ensemble, officiellement réunis en tant que Maison Universelle de Justice, qu'ils sont considérés comme recevant l'inspiration divine. Le culte de la personnalité est ainsi évité.

ÉLECTION - Composée de neuf membres, la Maison Universelle de Justice est élue tous les cinq ans par l'ensemble des conseils administratifs nationaux appelés les membres des Assemblées spirituelles nationales qui gouvernent le monde baha'i.

Le processus d'élection est le même que pour les Assemblées locales et nationales; il n'y a pas de candidature et les campagnes électorales sont interdites; les neuf personnes qui obtiennent le plus grand nombre de voix sont élues. Comme pour les élections locales et nationales, les électeurs ne doivent prendre en compte que les individus dont les qualités intellectuelles et spirituelles sont reconnues.

Le processus d'élection est l'expression vivante des idéaux démocratiques. Tout en étant une institution internationale, la Maison Universelle de Justice est étonnamment proche de la base de la communauté. L'élection finale n'est qu'au troisième degré par rapport à l'électeur de base: tout adulte baha'i peut participer à l'élection d'un ou plusieurs délégués de "son unité électorale"; à leur tour, ces délégués élisent les membres de leurs Assemblées spirituelles nationales qui élisent enfin la Maison Universelle de Justice.

(Les Baha'is, pp. 45-46)


3.5. Conseillers

Dans tout le système administratif baha'i, l'accent est mis sur le groupe par opposition au pouvoir individuel. Les individus ne cherchent pas à imposer une politique ou des règles aux institutions baha'ies. Les conseils administratifs, appelés Assemblées spirituelles peuvent, le cas échéant, déléguer des responsabilités spécifiques.

Toutefois, une élite d'individus est choisie pour ses capacités et son expérience. Ces personnes jouent un rôle spécial dans les idées et les conseils qu'elles apportent à la communauté.

Bien qu'elles n'aient pas de pouvoir de décision, leurs idées et leurs points de vue sont souvent recherchés par les organes de décision élus.

Au premier plan figurent les "Mains de la Cause". Cette appellation a été donnée à quelque 47 personnalités dans l'histoire de la Foi baha'ie; elles ont toutes été désignées par Baha'u'llah ou par Shoghi Effendi. Trois d'entre elles vivent encore en 1993 mais on ne peut plus en désigner.

En 1968, la Maison Universelle de Justice, l'institution suprême de la Foi baha'ie a désigné un certain nombre de personnes expérimentées et mûres sur le plan spirituel comme "Conseillers continentaux" de manière à assurer la continuité des fonctions des Mains de la Cause. Nommées pour cinq ans, elles coordonnent leurs activités par la biais de Bureaux continentaux. Le travail de ces derniers - qui comprennent les Conseillers résidant dans une région continentale spécifique - est coordonné à son tour par un organisme connu sous le nom de Centre international d'enseignement. Situé à Haïfa, en Israël, les membres du Centre comprennent toutes les Mains de la Cause et un certain nombre de Conseillers. Les Conseillers continentaux désignent des auxiliaires et assistants chargés de stimuler et conseiller les communautés baha'ies aux niveaux régional et local. Il existe dans le monde 81 Conseillers.

(Les Baha'is, p. 45)


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