L'esprit
qui deviendra la vie du monde
- Être pionnier dans une communauté mondiale -
Une
compilation de textes de références
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2.
DEUXIEME PARTIE: Extraits de causeries et de lettres
2.1. Des Mains de la cause de Dieu
Le Gardien, Shoghi Effendi, a décrit ainsi les responsabilités des Mains de
la cause de Dieu :
" Un des devoirs suprêmes des Mains de la Cause et des membres du Corps auxiliaire
est de bien faire comprendre aux pionniers le caractère sacré de leur engagement,
et de les exhorter à rester à leur poste malgré toutes les difficultés et privations,
et de protéger à tout prix les victoires si laborieusement gagnées. La même
chose s'applique à ceux qui sont partis pour renforcer les centres faibles ou
pour en établir de nouveaux [...] les premiers baha'is ont donné leur vie et
souvent même celle de leurs enfants pour établir notre foi. "
Les Mains de la Cause, fidèles au mandat divin qui leur a été confié, se sont
toutes acquittées de ce devoir par leurs paroles et par leurs actes. Voici quelques
extraitss tirés de leurs paroles d'inspiration et d'encouragement :
220. À part cela, il faudra toujours se rappeler deux choses : premièrement,
tout baha'i qui sert comme pionnier ou qui s'engage à enseigner la cause de
Dieu où que ce soit, doit le faire pour l'amour de Dieu, offrant ce service
à Dieu seul et ne s'attendant à recevoir de récompense de nul autre que Lui
; s'il a d'autres attentes, il sera immanquablement blessé et déçu. Deuxièmement,
il doit enseigner aux gens qu'ayant maintenant accepté le message de Baha'u'llah,
ils ont une relation directe avec lui ; il est devenu leur Baha'u'llah, leur
propre messager de Dieu, et leur relation avec lui ne se fait plus par l'intermédiaire
du pionnier ou d'un comité d'enseignement étranger ; tout est entre leurs mains
; bien que le pionnier sera toujours là pour les aimer, les aider et les conseiller
au besoin, la relation qu'ils ont maintenant établie avec la cause de Dieu est
directe. C'est vraiment tout à fait comme dans une famille : l'enfant grandit,
commence à affirmer sa liberté, et ses parents affectueux le voient se blesser
et commettre des erreurs, ce qui n'arriverait pas si seulement il voulait écouter
! Mais l'enfant ne veut pas toujours écouter et ses parents ne peuvent pas vivre
sa vie à sa place. Le pionnier baha'i, qui est un parent spirituel, doit simplement
se résigner à la même chose.
(Ruhiyyih Khanum, Main de la cause de Dieu, A Manual for Pioneers, p. 21.)
221. Ce à quoi je veux en venir, c'est que si le pionnier est patient, aimant,
compréhensif et persévérant, à mon avis, au moins quatre-vingts pour cent de
tout ce qui va mal au début s'arrangera dès la première année. Combien de fois
chacun de nous n'a-t-il pas regretté, à la lumière de faits nouveaux, une action
précipitée ou irréfléchie, ou n'a-t-il pas sympathisé avec une personne, au
lieu de la condamner, après avoir appris à mieux la connaître et avoir été mis
au courant de ses problèmes ? Les peuples du monde, aujourd'hui, qu'ils soient
ou non baha'is - bien qu'ils aient désespérément besoin de tout ce que peut
leur apporter l'administration baha'ie - ne gagneront pas à être assommés de
lois et de règlements ; ils ont besoin d'amour et d'encouragement. Ils ont besoin
de l'esprit qu'a répandu 'Abdu'l-Baha sur tous les hommes ; c'est la raison
pour laquelle il est notre exemple. Une bonne question que chacun de nous doit
se poser est : " Le Maître agirait-il ainsi ? "
(Ruhiyyih Khanum, Main de la cause de Dieu, A Manual for Pioneers, p. 19.)
222. À mon avis, deux autres critères concernant le choix d'un poste de pionnier
ne doivent jamais être négligés : premièrement, il faut savoir si la personne
possède un atout particulier, ou encore si elle a une prédilection marquée qui
augmenterait grandement ou, au contraire, diminuerait ses chances de succès
en tant que pionnier dans un endroit donné. Par exemple, il y a un très grand
besoin de pionniers et d'enseignants itinérants francophones ; mais il y a beaucoup
moins d'enseignants francophones qu'anglophones ; il semble donc logique, à
moins de considérations prépondérantes, d'envoyer les francophones là où l'on
parle le français plutôt que dans une région anglophone ; ce critère mérite
encore plus d'attention lorsqu'une personne connaît une langue relativement
peu répandue mais importante, telle que le quechua, largement utilisé en Bolivie,
au Pérou, en Équateur et dans les pays avoisinants ; ou encore le chinois, très
répandu dans le monde, mais presque inconnu de ceux qui veulent partir comme
pionniers. Voilà ce qui constitue un atout.
Je crois que les prédilections, tout comme les atouts, ne devraient pas être
ignorées. Certains désirent ardemment servir la cause de Dieu et sont prêts
à aller là où l'on a besoin d'eux ; d'autres éprouvent une vive attirance ou
bien une profonde aversion pour une race, un continent ou un pays. Le pionnier
lui-même et les personnes chargées de son affectation doivent tenir compte de
ces sentiments, car l'amour qu'une personne ressent, par exemple, pour les habitants
d'Océanie plutôt que pour les Africains, ou vice versa, peut déterminer si le
pionnier va rester à son poste et réussir, ou faire qu'il ne se sentira jamais
à sa place. Je parle de sentiments profonds d'attraction ou d'antipathie et
non pas de caprices qui peuvent envahir un pionnier et lui laisser croire que
l'autre bout du monde aurait été un meilleur choix, et allons-y au plus vite
!
(Ruhiyyih Khanum, Main de la cause de Dieu, A Manual for Pioneers, p. 8-9.)
223. Finalement, alors que je voyage sur la longue route poussiéreuse, je constate
encore une fois que, dans les mêmes circonstances (que les indigènes), je vivrais
comme eux. Ensuite, convaincue que plusieurs progrès économiques et changements
sociaux sont la volonté de Dieu pour notre époque, je me rends compte encore
une fois que c'est grâce à cette conviction que les enseignements de Baha'u'llah
constituent le seul remède aux problèmes auxquels le monde est confronté. Je
voyage sur cette route poussiéreuse, dans la chaleur étouffante, pour aider
à établir le royaume de Dieu sur terre de la seule façon possible : grâce à
l'acceptation par l'humanité de tous les enseignements de Dieu pour notre époque.
Il ne s'agit pas de solutions fragmentaires que représentent les plans et programmes
de tel ou tel pays et qui sont si souvent en conflit avec ceux d'autres pays,
mais d'un remède universel.
(Ruhiyyih Khanum, Main de la cause de Dieu, A Manual for Pioneers, p. 96.)
224. Si, à l'âge de 64 ans, je peux entreprendre un tel voyage, il est certain
que la jeune génération des croyants peut en faire autant.
(Ruhiyyih Khanum, Main de la cause de Dieu, du film Expédition Feu vert.)
225. Puis vint le jour où [...], à cause de la situation prévalant en Europe
et en Allemagne, nous avons décidé qu'Adelbert, en tant que Main de la Cause,
pouvait accomplir plus de choses en Europe qu'en Terre sainte [...] Je me souviens
l'avoir rencontré en Allemagne, et qu'il m'ait dit qu'il avait un anévrisme
au coeur qui risquait d'éclater à tout moment. Tel était son état de santé à
partir de ce moment (1937) jusqu'à son décès l'autre jour.
Quels merveilleux services cet homme a rendus ! Je suis allée à Athènes l'an
dernier, particulièrement pour le voir. Je pense qu'il approchait les 90 ans
[...] frêle, la voix très claire [...] j'ai été frappée par sa clarté d'esprit,
ce qui m'a vraiment touchée parce que tout ce qu'il a dit, c'est : " J'ai échoué.
Je suis venu ici, en Grèce, pour enseigner aux baha'is et pour les aider à approfondir
leur foi [...] et je sens que j'ai failli à mon devoir envers eux. Je ne suis
pas capable de faire ce que je veux. Je ne suis pas capable de consolider la
communauté de Grèce dans la Foi. " Je lui ai signalé ce que n'importe qui, sauf
Adelbert, aurait vu très clairement, c'est-à-dire que malgré son âge et sa mauvaise
santé, il était allé à Athènes. Que malgré son âge il était allé comme pionnier
pour servir la Cause dans un autre pays. J'ai dit : " Adelbert, votre présence
ici, le fait que vous soyez ici, que vous soyez en vie, ici, dans cette situation,
rempli d'amour pour la Cause, pour le Gardien, pour les baha'is grecs, et que
vous ayez donné cet exemple remarquable, c'est plus que toutes paroles que vous
pourriez dire [...] " Et bien sûr, tout cela a été couronné par le fait qu'il
est mort là-bas. Je pense que nous ne comprenons pas qu'il est important non
seulement de partir comme pionnier mais de persévérer. Un des derniers messages
que Shoghi Effendi a adressés au monde baha'i était qu'il espérait que les pionniers
resteraient à leur poste. Et quand nous, les Mains de la Cause, nous nous rendons
dans différents pays, nous rencontrons des pionniers qui sont toujours à leur
poste, eh bien, pour moi, ils sont comme des géants [...]
Ce qui importe, c'est que Musa Banani est mort en Afrique. Il est retourné à
son poste de pionnier pour y être enterré. C'est cela qui est si extraordinaire.
À Téhéran, alors qu'il était si malade, son épouse et ses enfants s'en souviennent,
il pleurait et il disait : " Ramenez-moi en Afrique, tout de suite. Je ne veux
pas mourir à Téhéran. Je veux retourner là-bas, à mon poste de pionnier, et
y mourir. Je veux retourner là où le Gardien m'a envoyé, je veux retourner en
Afrique. " Et bien sûr, c'est là qu'il est mort. Le lieu où il est enterré est
extrêmement important pour les croyants africains, et maintenant, à côté de
sa tombe, se trouve celle du seul Africain qui ait été Main de la Cause, Enoch
Olinga. Ce sont des services de ce genre et de cette qualité qui sont si merveilleux
[...]
Je n'avais jamais eu l'occasion de parler à Rahmat. Je l'ai appelé et je lui
ai dit : " Venez ici, s'il vous plaît, et asseyez-vous à côté de moi. Parlez-moi
de [...] " Alors il m'a parlé des gens. Il était le médecin d'État là-bas, et
il traversait souvent la jungle, la jungle très épaisse, pour visiter ses malades
dans des villages éparpillés sur cette île rocheuse. Il a dit que les gens étaient
nus et qu'ils étaient couverts de tatouages. Dans cette région du monde, c'était
un art. Je lui ai dit : " Eh bien, qu'avez-vous fait ? Leur avez-vous dit de
s'habiller ? " Il a répondu : " Mais non, pourquoi l'aurais-je fait ? Je ne
suis pas allé là-bas pour leur dire de s'habiller. J'y suis allé pour leur parler
de Baha'u'llah. " Bien sûr, cela m'a tout à fait convaincue. Depuis ce jour-là,
mon affection pour Muhajir a été totale [...] Muhajir a continué et continué
de servir jusqu'à ce qu'il tombe mort, littéralement [...]
(Ruhiyyih Khanum, Main de la cause de Dieu, extrait d'une causerie faite
à The Gathering, Batterwood (Ontario, Canada), le 2 août 1980.)
226. Être pionnier, c'est la plus grande bénédiction qu'on puisse recevoir -
on entre dans une nouvelle arène de service [...] on se tient au seuil de cette
arène, sachant qu'une seule arme permettra la victoire. Nous n'avons qu'une
seule arme qui garantisse la victoire complète, et cette arme, c'est la confiance
totale en Baha'u'llah. On prie à chaque pas. On sent au plus profond de soi
un nouveau lien avec Dieu, un sentiment de proximité se développe du fait qu'on
devient bientôt conscient d'être guidé - que le chemin est tracé ; les besoins
égoïstes qui semblaient si importants chez soi, qui exigeaient tellement de
temps et d'énergie, s'évanouissent ou se placent à un autre niveau. On finit
par comprendre qu'on n'est jamais seul, on découvre une nouvelle dimension,
on avance sur le chemin mystique tout en faisant preuve de sens pratique.
Il y a des épreuves - on ne peut pas entrer dans l'arène sous la lumière du
projecteur spirituel du service sans dévoiler ses faiblesses. Cela aussi fait
partie de la bénédiction. On commence à se connaître. C'est pourquoi je dirais
donc à quiconque : " Saisissez l'occasion avant qu'il ne soit trop tard. Accueillez
cette bénédiction. Ne craignez rien. Entrez dans l'arène. Surtout, priez afin
de réussir, afin de ne pas vaciller au milieu de l'arène. " Quelle grande bénédiction
de vivre à cette époque, alors qu'il EST possible d'être pionnier ! [...] quand
vous offrez de servir comme pionnier, vous n'avez pas besoin de savoir où vous
irez, vous n'avez pas besoin de vous en préoccuper. Puisque vous partez, vous
serez guidés par Baha'u'llah. Nous sommes chanceux, Dieu aidera tous ceux qui
se lèveront pour le servir. Nous savons que nous sommes accompagnés par une
troupe d'anges choisis qui nous ouvriront les portes et nous prépareront le
chemin [...]
(John Robarts, Main de la cause de Dieu, extrait d'une causerie faite à The
Gathering, Batterwood (Ontario, Canada), le 3 août 1980.)
227. Le seul espoir, la seule lumière dans le monde est la lumière de Baha'u'llah
[...] les pionniers nous répètent depuis des années que des masses de gens attendent
de recevoir la nouvelle de l'amour de Dieu et de la venue de Baha'u'llah. Nous,
nous le savons, et la seule façon qu'ils apprennent cette nouvelle est que nous
partions pour aller la leur porter [...]
(John Robarts, Main de la cause de Dieu, extrait d'une causerie au Congrès
national baha'i, Vancouver (Canada), le 3 mai 1980.)
228. Chaque victoire d'enseignement dans la Foi peut être attribuée, au départ,
à un pionnier [...] Et rappelez-vous que c'est Baha'u'llah qui a lancé l'appel
à partir comme pionnier, non pas l'Assemblée spirituelle nationale, ni les Mains
de la Cause, ni notre Maison Universelle de Justice suprême, ni le Gardien bien-aimé,
ni même le Maître, mais Baha'u'llah. Voilà à qui nous répondons quand nous partons
comme pionniers [...] Rien ne peut enrichir davantage une vie humaine et lui
donner plus de sens et de satisfaction que l'acte de partir comme pionnier [...]
C'est une bénédiction, un privilège qui nous est accordé aujourd'hui, grâce
à la miséricorde et à la bienveillance de Baha'u'llah.
(William Sears, Main de la cause de Dieu, A Call to Pioneering.)
229. ADIEU, les pusillanimes !
Je ne peux plus attendre
Le temps fuit
Le monde poursuit sa route
Le soleil se couche
Il se fait tard
J'entends au loin
Ses armées qui approchent
Et moi, indifférent
Je suis toujours ici
La trompette retentit
Le doux martèlement
Des lointains tambours
Résonne avec clarté
Je les vois maintenant
Bannières au vent
Mais mon coeur craint
De rester derrière
Ma lampe n'était pas allumée
Cet hiver, ce printemps
Cet automne, cette année
Que Dieu m'en préserve !
Que ce moment critique
Ne me trouve
Attendant encore ici
Il y a des occasions, dit-on
Qui se présentent
Une seule fois dans la vie
Certaines, tous les cent ans
Et d'autres, comme la nôtre
Une seule fois
Et jamais plus
De quelle chance s'agit-il ?
Aujourd'hui, pour nous
Chers amis ?
Nous devons choisir notre destin
Faut-il nous lever
Et monter sur nos coursiers ?
Ou demeurer là
Sur le pas de la porte ?
Il peut être bâti
Ce monde meilleur
Tout est divinement planifié
Peut-être, avant de mourir
Si nous en avons le courage
Alors donnez-moi la main
Dans un autre pays, ensemble
Venez ! Essayons
Dites que vous y croyez
Saisissons cette chance
Pendant qu'il en est encore temps
Pensez-y bien
À moins que le monde autour de vous
Ne vous semble trop doux à quitter
Et qu'ainsi attachés à la matière
Vous vous accrochiez
À ce qui est mort et passé
Alors, chère famille que j'aime
Finalement, je te laisse ici
N'entends-tu pas des bruits de sabots ?
Des guerriers joyeux
Chevauchant vers leur poste ?
Des tambours ?
Des cris de joie ?
Des appels de trompette ?
Que c'est triste
Ceux qu'on aime le plus
Sont ceux qui, durant toutes ces années
N'ont jamais rien entendu
Adieu, alors
Au revoir, père, mère
Fille, fils
Les liens les plus doux
Doivent être rompus
Trop d'âmes assoiffées attendent
Pour que ses élus prétendent
Qu'ils n'ont rien entendu
Levez-vous
Il nous faut partir
Il le faut !
Et choisissons d'être ses guerriers
Ou d'être oubliés
Comme le sera la poussière
Au revoir, alors !
Soeur, frère, pays
Famille et ami
Au revoir à tous ceux
Qui ne peuvent
Apercevoir l'horizon lointain
Ou entendre l'appel de sa trompette.
Adieu !
(William Sears, Main de la cause de Dieu, The Gathering, Batterwood (Ontario,
Canada), le 4 août 1980.)
230. [...] en étant pionniers, nous pouvons accomplir quelque chose qui durera
toute l'éternité.
(Ugo Giachery, Main de la cause de Dieu, extrait d'une causerie à la conférence
de Stockholm, septembre 1953, publié dans Baha'i World, vol. XII, p. 173.)
231. Être pionnier équivaut au martyre et à la souffrance. Ils [les pionniers]
récolteront les mêmes fruits que les premiers croyants pour leurs sacrifices.
(Tarazu'llah Samandari, Main de la cause de Dieu, extrait d'une causerie
à la Conférence internationale européenne, juillet 1953, publié dans Baha'i
World, vol. XII, p. 175.)
232. Le Gardien était déprimé et chagriné quand il a été mis au courant de certaines
difficultés rencontrées par un pionnier. Je vous raconte cela pour que vous
sachiez que le Gardien est de tout coeur avec vous à chaque moment, à chaque
seconde, et qu'il vous aide et vous assiste.
(Leroy Ioas, Main de la cause de Dieu, lors de la Conférence de Chicago,
juillet 1958, publié dans U.S. Baha'i News, p. ii.)
233. Mais toute l'amertume de la vie rencontrée dans son chemin sera transformée
en doux souvenirs que nous serons fiers de raconter aux générations futures.
(Abu'l-Qasim Faizi, Main de la cause de Dieu, extrait d'une lettre à un pionnier,
le 25 février 1973.)
234. Exprimons nos remerciements et notre gratitude aux pionniers, aux assemblées
nationales et aux amis qui ont rendu possibles toutes ces victoires. Je suis
certain que les pionniers qui se trouvent à leur poste connaissent la grandeur
de ce jour [...] Ne négligeons pas toutes ces occasions que Baha'u'llah nous
a données. Sachons apprécier et reconnaître la grandeur de notre enseignement
[...]
Il y a environ un an, j'ai commencé à faire le tour du monde. Avant mon départ,
j'avais très peur de cette responsabilité, mais un des amis a dit : " Allez
en Amérique latine, et contentez-vous de les aimer. " [...] Il y a une question
qu'on m'a posée à maintes reprises. Je tiens à la répéter ici ainsi que la réponse
que j'y ai donnée. À plusieurs endroits, les amis - ayant entendu les nouvelles
qui arrivaient de l'Inde, d'Afrique, d'Indonésie, de toutes les parties du monde
- commençaient vraiment à se décourager et disaient : " Qu'est-ce qui ne va
pas ici ? Nous vivons ici depuis cinq ans et il n'y a que dix baha'is. Employons-nous
une mauvaise méthode ? Ne sommes-nous pas aussi spirituels que ces gens qui
vivent en Inde ? Est-ce qu'il y a quelque chose qui ne va pas chez nous ? "
Je tiens à dire à tout le monde que tout va bien en ce qui concerne les pionniers,
que leur méthode d'enseignement est tout à fait correcte, mais qu'il y a un
petit malentendu. Ils croient que tous ces résultats en Inde, en Afrique ou
en Indonésie ont été obtenus en une seule année. Non, chers amis, c'est là le
fruit d'au moins quatre-vingt-dix ans d'efforts. Baha'u'llah a lui-même envoyé
Jamal Effendi, qui s'est rendu dans toutes les provinces de l'Inde et y a parlé
de la Cause. Puis il est revenu voir Baha'u'llah les mains apparemment vides.
Baha'u'llah lui a dit de retourner là-bas, d'y semer des graines - " Voilà votre
tâche. " Quand Jamal Effendi est retourné en Inde, il en a visité toutes les
provinces. Il est allé en Birmanie, à Singapour, à Java, aux Philippines et
dans quelques îles du Pacifique ; et cet enseignant de la Cause, le plus capable,
est mort sans avoir vu son travail donner le moindre résultat.
Or, après la mort de Jamal Effendi, le Maître bien-aimé a envoyé plusieurs enseignants
en Inde et le Gardien bien-aimé y a envoyé aussi plusieurs enseignants. Les
résultats des souffrances de tous ces gens ne sont pas apparus tout d'un coup.
Cela s'est fait graduellement au plus profond du coeur des gens. Mais écoutez
bien, je vous prie, les paroles du Maître, alors qu'il n'y avait encore qu'une
quinzaine ou une vingtaine de croyants dans toute l'Inde, des croyants qui n'étaient
pas fermes dans la Foi. Il leur a écrit : " La conversion des masses aura certainement
lieu en Inde ; d'un bout à l'autre du pays, elle deviendra le lieu de rencontre
de cette perle divine. Les amis indiens se lèveront avec une telle ardeur pour
servir qu'ils seront un exemple pour tous les pays avoisinants. L'Inde se lèvera
d'une telle façon que les amis indiens feront de la Thaïlande un paradis et
qu'ils ranimeront le Japon. "
C'est ce qui a encouragé les croyants à continuer leur travail. Et puis, au
bout de quatre-vingts ou quatre-vingt-dix ans, les graines ont soudainement
commencé à germer. La même chose s'est produite en Afrique. Ce qui se passe
en Afrique n'est pas non plus le fruit du travail de cette année ou de l'année
dernière. Encore une fois, c'est Baha'u'llah lui-même qui a envoyé son premier
enseignant, Haju, en Afrique [...]
Les résultats des sacrifices de tous ces gens sont maintenant évidents. Par
conséquent, ceux qui sont quelque part depuis seulement cinq ou dix ans ne devraient
jamais se plaindre. Ce sont les résultats de quatre-vingts, voire quatre-vingt-dix
ans de travail et de souffrance. Travaillez jour et nuit pendant autant d'années,
et la moisson sera prête. Baha'u'llah l'a dit aux amis en termes clairs : "
Votre tâche est de semer les graines. Dieu les laissera germer ou pourrir. "
Vous devez rester à votre poste et semer les graines. Ce dont vous avez surtout
besoin dans ce cas, c'est de la patience. Dans le Qu'ran, il est écrit que la
patience mérite des récompenses sans bornes [...] De grâce, ayez de la patience
! Dieu travaillera par votre intermédiaire, même si ce n'est pas durant votre
vie ou celle des générations qui vous suivront. Tous les services seront récompensés.
Soyez-en certains ! Restez confiants et demeurez à votre poste de pionniers.
Servez et soyez constants dans le chemin de Dieu, à ce poste qui vous a été
donné à l'époque du Gardien bien-aimé [...] Si c'était facile, n'importe qui
pourrait le faire. Par conséquent, vous qui êtes courageux, acceptez ce poste
; démontrez votre courage jusqu'à la fin de votre vie. Ne pensons pas au fait
que nous sommes indignes de servir, chers amis.
(Abu'l-Qasim Faizi, Main de la cause de Dieu, à la séance de clôture du Congrès
mondial, le 2 mai 1963.)
235. Tous les baha'is désirent voir la cause de Baha'u'llah se répandre sur
toute la planète, mais l'expansion ne se fait pas toute seule. Nous devons agir
; nous devons nous mobiliser ; nous devons partir. Depuis le début des plans,
le Gardien nous a toujours demandé de nous lever et de partir [...] je crois
[...] que les pionniers occupent une place très spéciale, un rang très très
élevé, parce qu'ils sont ceux qui portent le flambeau divin pour la réalisation
des plans. L'expansion ne se fait pas si les gens sont tous installés au même
endroit. C'est pour cette raison qu'on demande aux baha'is d'aller partout dans
le monde. Le monde entier a besoin de la foi baha'ie. Avez-vous compté combien
il y a d'habitants actuellement sur la terre ? - 4 milliards. En avez-vous soustrait
le nombre de baha'is ? Alors, combien de gens n'ont pas encore entendu parler
du message de Baha'u'llah ? [...] Pour être pionniers, nous avons besoin de
deux choses. Premièrement, notre détermination à nous lever et à partir comme
pionniers, et cela provient de notre amour pour la Cause [...] et l'autre élément
est invisible : ce sont les confirmations de Baha'u'llah.
(Dr 'Ali-Muhammad Varqa, Main de la cause de Dieu, extrait d'une causerie
faite à The Gathering, Batterwood (Ontario, Canada), le 3 août 1980.)
236. Tout ce qui a été réalisé grâce au travail des pionniers - ouvrir les localités,
établir les assemblées locales, convoquer les congrès, établir les assemblées
spirituelles nationales, poser les fondations - tout cela ne visait qu'à atteindre
un seul grand objectif, à savoir la conquête spirituelle du coeur de l'homme.
Et cela reste encore à faire. Nous ne sommes pas encore arrivés à la fin du
voyage. Nous devons continuer [...]
On a demandé au Gardien : " Qu'est-ce qui est (le plus) important ? " Et le
Gardien bien-aimé a dit : " Premièrement, être pionnier dans les territoires
vierges. Deuxièmement, être pionnier dans les régions à consolider. Troisièmement,
être pionnier dans son propre pays, et quatrièmement, enseigner là où vous demeurez.
" L'objet de notre vie est donc d'être pionniers et d'enseigner, mais si vous
voulez savoir ce qui est le plus important, et ce que vous devez laisser tomber,
et laisser ce qui est important pour faire ce qui est le plus important, alors
c'est d'être pionnier aussi loin que possible. Le plus loin sera le mieux. Le
plus tôt sera le mieux [...] C'est vraiment le temps de faire la récolte des
âmes des hommes. Parce que, grâce à tous les efforts - on peut parler de cent
ans d'efforts grâce aux premiers disciples du Bab (the dawn-breakers), grâce
aux martyrs, grâce aux pionniers et aux administrateurs, - le monde est maintenant
prêt à accepter la Foi. Les gens sont prêts et réceptifs, et tout dépend désormais
des baha'is et des pionniers qui doivent aller faire les moissons pour la Foi.
Il faut se souvenir d'une chose tout à fait essentielle : le Gardien bien-aimé
dit que tout baha'i qui quitte sa communauté pour être pionnier sera un soutien
et une source d'inspiration, non seulement dans son futur poste, mais aussi
dans sa propre communauté. Les bénédictions de Dieu descendront sur toute communauté
qui envoie un pionnier.
Je pense que le fait d'être pionnier est en soi un moyen d'approfondir sa foi
[...] Il ne va rien se passer si vous ne bougez pas et sivous restez au même
endroit ; alors faites les deux [approfondir sa foi et partir comme pionnier]
en même temps. On raconte cette histoire de deux fillettes qui vont à l'école,
et l'une dit à l'autre : " Nous sommes en retard ! Asseyons-nous et prions pour
ne pas être en retard. " L'autre répond : " Courons et prions en courant ! "
[...]
À propos de l'éducation, nous pensons toujours : " l'accès à l'éducation n'est
possible que dans tel ou tel pays. " Il y a des milliers de " meilleures " universités
dans le monde [...] au Japon [...] en Amérique latine [...] en Argentine [...]
au Mexique [...] en Italie [...] Les jeunes doivent aller faire leurs études
dans d'autres régions [...] et ces étudiants [...] doivent acquérir des connaissances
- quelles possibilités les autres pays offrent-ils pour étudier ? [...] Ce mouvement
des étudiants doit être encouragé [...] Nous voulons que les jeunes se décident
et partent. Décidez-vous et partez courageusement. Allez dans les universités,
allez dans les villages, allez dans les grandes régions d'enseignement et faites
quelque chose de grand, d'extraordinaire. Chaque action qu'entreprendra tout
jeune pionnier engendrera un océan d'événements.
Si vous planifiez tout dans votre vie, pourquoi ne planifiez-vous pas de partir
comme pionnier ? [...] Nous devons faire des projets, le plus tôt possible,
tout le monde, le plus tôt possible. Nous devons même préparer les enfants [...]
Les parents doivent mettre de l'argent de côté pour permettre à leurs enfants
de partir comme pionniers, [...] Assurez-vous qu'ils partent comme pionniers,
ils doivent aller étudier ailleurs. Vous savez, personne ne peut mourir là où
il est né. C'est fini ! Cette idée a disparu une fois pour toutes. Vous devez
bouger, mais selon la volonté de Dieu, dans le sens positif, dans la bonne direction
[...] Être pionnier doit être à la portée de tous, et cela est possible. La
tâche est si grande, le besoin si pressant que chacun, quelle que soit sa situation,
peut partir comme pionnier et doit partir comme pionnier [...]
Le " mouvement " a fait partie de toutes les religions. Par exemple, les musulmans
sont censés aller à La Mecque [...] Dans le bouddhisme, dans l'hindouisme, dans
le judaïsme, on doit aussi se déplacer. Maintenant, dans la foi baha'ie, l'enseignement
vient s'ajouter [au mouvement]. Baha'u'llah nous en a lui-même donné l'exemple.
Quand il fut sur le point de quitter l'Irak, il déclara sa mission. Le plus
grand moment de sa vie arriva lors d'un déplacement - il proclama sa foi au
monde. C'est merveilleux ! Et 'Abdu'l-Baha a donné l'exemple. Il avait tellement
à faire en Terre sainte [...] Il laissa tout derrière lui et partit. Ce mouvement
d'enseignement [...] est éternel. Vous devez partir, partir et partir [...]
Soyez certains que Baha'u'llah est avec vous et qu'il vous tiendra la main et
que vous parviendrez au but, et que vous rendrez un plus grand service à la
Foi. Le monde nous attend maintenant [...] Allah-u-Abha !
(Dr Rahmatu'llah Muhajir, Main de la cause de Dieu, transcription d'une bande
magnétoscopique.)
2.2. Du Corps continental des conseillers
237. On ne saurait trop souligner l'importance d'apprendre la langue du pays
le plus rapidement possible, tant pour votre propre satisfaction que pour servir
la Foi le mieux possible. Car, si vous ne parlez pas la langue, vous ne pourrez
tout simplement pas communiquer avec la majorité des gens et leur enseigner
la Foi, servir au sein des assemblées et des comités, ou même profiter de bien
des plaisirs de la vie quotidienne.
(Le Corps continental des conseillers d'Amérique centrale, Supplementary
Manual for Pioneers (É.-U.), p. 2.)
238. Soyez assurés que nous sommes très conscients de vos lourdes obligations
financières et des immenses sacrifices que la communauté canadienne fait en
ce sens, mais nous voulons aussi que vous sachiez à quel point les pionniers
canadiens sont précieux en Afrique, car ils ont fait preuve d'une résistance
spirituelle et physique et d'une persévérance qui les rendent indispensables
comme pionniers sur ce continent.
(Le Corps continental des conseillers d'Afrique centrale et orientale, d'une
lettre adressée à l'Assemblée spirituelle nationale du Canada, le 23 novembre
1979.)
2.3. De l'Assemblée spirituelle nationale
des baha'is du Canada
239. Au cours de ses dernières réunions, l'Assemblée spirituelle nationale a
de plus en plus ressenti le besoin d'adresser encore une fois une lettre personnelle
à chacun des pionniers canadiens, et de vous faire part de ses pensées sur quelques-unes
des questions qui se posent, alors que nous travaillons à l'exécution du plan
de Cinq Ans. Il est évident que chaque plan ne représente pas simplement un
éventail de nouvelles tâches, mais il représente également pour la communauté
le défi de comprendre ce qu'implique cette nouvelle étape, en particulier pour
ce qui est des institutions de la Cause et pour de ceux qui constituent l'avant-garde
de la communauté aux postes si importants de pionniers. C'est pourquoi nous
voulons vous faire part de certaines réflexions qui nous sont venues de plus
en plus souvent à l'esprit cette année.
À chaque nouveau plan, le rôle de chaque croyant est de plus en plus lié au
fonctionnement des assemblées et à l'évolution de la vie de la communauté baha'ie.
Dans le présent plan de Cinq Ans, le rôle de l'individu est aussi essentiel
qu'il l'a toujours été, mais il présente en ce moment des aspects qui n'étaient
jamais apparus de façon aussi claire, des aspects dont les implications constituent
un très grand défi.
Cela est particulièrement vrai dans le cas des pionniers. Chaque fois que nos
efforts, en tant que pionniers, ou que les efforts de ceux qui nous ont précédés,
résultent en une nouvelle déclaration, c'est toujours pour nous une source de
grande joie. Cela fait partie du processus décrit par la Maison Universelle
de Justice dans son message de Ridvan 1965 :
" Le processus majestueux déclenché par notre bien-aimé Gardien en 1953 [...]
prend de l'élan, et la postérité contemplera probablement avec admiration le
développement, par une partie si infime de la race humaine et dans un monde
empêtré dans l'opposition, l'hostilité et la destruction, du modèle et de la
force mêmes de l'ordre mondial. Ce développement, divinement propulsé et promis
depuis longtemps, doit suivre son cours historique jusqu'à son couronnement
dans les gloires et les splendeurs de l'ordre mondial de Baha'u'llah, le royaume
de Dieu sur la terre. "
(Maison Universelle de Justice dans son message de Ridvan 1965)
On peut saisir de façon implicite dans les paroles du Maître et du Gardien qu'il
existe dans ce processus vital de la Cause un rythme de vie, que le Gardien
résume de la façon la plus claire dans son introduction à Dieu passe près de
nous :
" Certes, l'histoire des cent premières années de son évolution se ramène à
une série de crises internes et externes d'une gravité variable, dévastatrices
dans leurs effets immédiats mais libérant chacune, mystérieusement, son équivalent
en force divine et amenant alors une impulsion nouvelle à son déploiement ;
ce nouveau déploiement, engendrant à son tour une plus grande calamité, suivie
d'une effusion plus généreuse de grâce céleste, permet à ses défenseurs d'accélérer
davantage sa marche et de gagner à son service des victoires plus irrésistibles
encore. "
(Dieu passe près de nous, p. xv.)
Notre bonheur en tant que croyants dépend, dans une grande mesure, de la profondeur
de notre compréhension de ce processus de croissance et de notre capacité d'ajuster
notre vie à son rythme :
" Nous [...] devons, par une étude continue de la parole vivifiante et par des
services dévoués, approfondir notre compréhension spirituelle et démontrer au
monde une manière de vivre caractérisée par la maturité et la responsabilité,
et qui soit essentiellement confiante et heureuse, très loin des passions, des
préjugés et des distractions de la société actuelle. "
(Wellspring of Guidance, p. 18.)
L'importance de la compréhension est mentionnée plusieurs fois par la Maison
Universelle de Justice. Le fait que la Maison Universelle de Justice la relie
(comme dans la citation ci-dessus) à notre capacité de démontrer une " manière
de vivre essentiellement confiante et heureuse " explique pourquoi elle y accorde
autant d'importance. Maintenant, et plus que jamais auparavant, la vraie compréhension
est d'importance extrême car, dans le plan de Cinq Ans, le " développement du
caractère distinct de la vie baha'ie " émerge de l'arrière-plan des préoccupations
baha'ies pour apparaître au premier plan de notre conscience comme le troisième
des trois objectifs principaux du plan.
Qu'on nous demande d'être heureux et confiants, tout en étant activement occupés
à servir la Cause, peut provoquer chez nous beaucoup d'anxiété. La Foi apporte
à chacun de nous des moments de crise aussi bien que des victoires. Notre vie,
comme l'a été celle des personnages principaux de la Foi, est pleine d'angoisses
autant que de bénédictions, d'échecs, de frustration et de chagrin autant que
de progrès. C'est cela l'essence de la vie.
Dans l'épilogue de La chronique de Nabil, le Gardien fait le récit bref mais
déchirant de la succession des défaites qu'ont subies les projets et les espérances
du Bab bien-aimé. De la même façon, dans Dieu passe près de nous, il nous parle
de l'anxiété d''Abdu'l-Baha, appelé à entreprendre une série de tâches colossales
pendant toute la durée de son ministère. Très récemment, La perle inestimable
nous a permis d'entrevoir la vie du Gardien et nous a révélé l'anxiété et l'angoisse
de ce personnage solitaire et héroïque qui a tracé pour nous le chemin à suivre
au service de la Cause pour des siècles à venir.
Mais qui peut douter que tous les personnages principaux de la Foi ont démontré
à l'humanité une manière de vivre confiante et heureuse ? C'est ici que leur
exemple semble particulièrement précieux. S'élever au-dessus des déceptions,
des obstacles et de la douleur que nous rencontrons en servant la Cause est
déjà assez difficile, mais qu'on nous demande, en plus, d'être heureux et d'avoir
confiance est peut-être l'épreuve spirituelle la plus intense qu'aucun de nous
puisse subir. La vie des fondateurs de notre foi démontre clairement que le
fait d'être essentiellement confiant ne veut pas dire que nous vivons sans inquiétude
; de même, être heureux ne veut pas dire qu'on ne connaît jamais de périodes
de chagrin profond pendant lesquelles, comme le Gardien, nous nous enroulons
dans une couverture, nous prions et supplions, et nous prenons le temps de guérir
en vue du prochain grand effort.
Quelques-uns de nos peines et de nos chagrins les plus vifs proviennent de nos
relations avec la communauté baha'ie elle-même. Cela est particulièrement vrai
pour les pionniers. Dans une large mesure, la communauté dans laquelle vit le
pionnier représente le fruit de ses propres efforts et de ceux de ses collègues-pionniers.
Dans tous les cas, elle représente un degré très grand d'investissement personnel.
Et pourtant, combien de fois un pionnier ne trouve-t-il pas ce cher objet de
son service, de son amour et de ses sacrifices dans un état tout à fait différent
de sa propre conception d'une communauté baha'ie ! La Maison Universelle de
Justice écrit à propos de cette épreuve particulière :
" Les pionniers et enseignants itinérants peuvent trouver, dans certains endroits,
des croyants nouvellement inscrits qui ne sont pas aussi enthousiastes pour
la Foi qu'on l'aurait espéré, ou qui ne s'ajustent pas aux normes de la vie
baha'ie. Ou bien ils peuvent se rendre compte que ces gens espèrent tirer des
bénéfices matériels de leur nouvelle appartenance. Nous devons toujours nous
rappeler que l'attention qu'on doit consacrer à un croyant jusqu'à sa pleine
maturité spirituelle fait partie d'un processus lent qui requiert une éducation
patiente et affectueuse. "
(Wellspring of Guidance, p. 35.)
Comme tout autre croyant, le pionnier fait face à de telles situations, pleinement
conscient des déclarations de Baha'u'llah quant au dessein même de sa révélation
:
" L'objet de chaque révélation n'est-il pas d'effectuer une transformation complète
de la nature de l'humanité, une transformation qui se manifestera tant extérieurement
qu'intérieurement, qui affectera à la fois sa vie intime et son comportement
? Car si la nature de l'humanité n'était pas transformée, la futilité de la
manifestation universelle de Dieu serait évidente. "
(L'ordre mondial de Baha'u'llah, p. 21.)
L'Ordre mondial de Baha'u'llah
Que faisons-nous lorsque nous ne voyons, nulle part, les signes de cette transformation
? Il nous serait peut-être utile d'étudier et de méditer sur cette période de
la vie de Baha'u'llah alors que la communauté babie entière semblait être dans
un état de désintégration totale, et que Baha'u'llah lui-même se retira dans
les montagnes, " n'envisageant nullement de revenir ". Il serait peut-être utile
de se souvenir que, en exil dans les montagnes, il continua d'enseigner la Cause,
tout en écrivant des prières et des tablettes qui décrivaient l'angoisse qu'il
ressentait. Dans le Kitab-i-Iqan, il explique la raison pour laquelle son exil
fut néanmoins une période intensément heureuse de sa vie :
" Malgré toutes ces calamités et ces afflictions continuelles, je jure par Celui
qui tient mon âme entre ses mains que je n'ai jamais été plus heureux. J'ai
connu le vrai bonheur et la joie parfaite, car je n'avais pas le spectacle des
malheurs, des soucis, des maladies de chacun. Réfugié en moi-même, je ne m'occupais
que de Dieu. "
(Le Livre de la certitude, p. 137-138.)
Livre de la certitude
C'est cet exil et cette période de méditation profonde que Baha'u'llah quitta
pour retourner à Baghdad et que, par la puissance de Dieu, il put transformer,
en sept ans, cette communauté dégénérée en un groupe d'âmes qui gagnèrent l'amour
et le respect de la ville entière. Mais c'était là l'oeuvre de Dieu. Tout ce
que nous croyons et faisons repose sur cette vérité profonde qu'en fin de compte
la cause de Dieu se trouve entre les mains de Dieu seul. Finalement, elle n'est
même pas entre les mains de Baha'u'llah. Comme il nous le dit lui-même :
" Iriez-vous croire que je revendique le pouvoir de contrôler la volonté et
le dessein de Dieu ? Loin, bien loin de moi pareille prétention ! Je l'atteste
devant Dieu, le Tout-Puissant, le Sublime, l'Omniscient, le Très-Sage : Le sort
définitif de la foi divine eut-il dépendu de moi seul, que je n'aurais jamais,
de ma propre initiative, consenti à me manifester devant vous ni permis qu'un
seul mot tombât de mes lèvres. De cela, Dieu Lui-même m'est témoin. "
(Extraits des Écrits de Baha'u'llah, p. 61.)
Extraits des Ecrits de Baha'u'llah
Dans la même perspective mais sur un thème différent, la Maison Universelle
de Justice a souligné qu'il est important que nous évitions toute tendance à
croire que la responsabilité de la Cause est entre nos mains :
" Servir la cause de Dieu exige une fidélité et une intégrité absolues et une
foi inébranlable en Lui. Il n'y a rien de bon à prétendre vouloir prendre en
main l'avenir de la cause de Dieu et à essayer de l'orienter dans la direction
que nous voulons qu'elle prenne sans égard aux textes explicites et à nos propres
limitations. C'est sa cause. Il a promis que sa lumière ne s'éteindra pas. Notre
rôle est de nous accrocher avec ténacité à la parole révélée et aux institutions
qu'Il a créées pour préserver son Alliance. "
(Wellspring of Guidance, p. 87.)
Lorsque les autres ne respectent pas les normes de la vie baha'ie, nous pouvons
agir selon le modèle de vie baha'ie, et les aimer et les encourager à agir de
même, tout en nous réconfortant à l'idée qu'un tel processus requiert du temps.
Bien qu'elles puissent ralentir les progrès de la Foi, ces imperfections ne
pourront pas, en fin de compte, l'emporter sur elle. Mais lorsque c'est nous
qui commettons une faute, nous devons ajouter à cette réponse la ferme résolution
de " triompher de nous-mêmes " le plus rapidement possible, comme un acte de
bonté envers nous-mêmes et envers nos semblables, afin que d'autres soient attirés
par la Foi, sans entrave.
" C'est dans leurs vies que l'on voit ce qui différencie les philosophes spirituels
des autres. L'éducateur spirituel démontre sa croyance en son propre enseignement
en étant ce qu'il propose aux autres de devenir [...] La vie et la moralité
d'un homme spirituel sont, en elles-mêmes, une éducation pour ceux qui le connaissent.
"
(L'art divin de vivre, p. 79.)
L'art divin de vivre
On nous demande de démontrer une manière de vivre et non pas d'imposer cette
manière de vivre dans notre communauté. Enseigner, démontrer, conseiller, aimer,
encourager - mais non forcer l'état actuel de notre communauté ou nous en attribuer
la responsabilité ou encore nous laisser vaincre par cette condition. C'est
difficile - c'est très difficile. Mais c'est de cela qu'est faite la confiance
en Dieu.
" Ne t'afflige point si tu te trouves seul à le faire. "
(Extraits des Écrits de Baha'u'llah, p. 184.)
Extraits des Ecrits de Baha'u'llah
Nous ne sommes donc pas appelés à réussir et à être heureux au point de ne jamais
souffrir. Nous montrons aussi notre amour pour l'humanité en étant prêts à souffrir.
Cependant, nous devons aussi être capables de développer la force spirituelle
qui nous empêchera de nous appesantir sur nos souffrances, et qui nous permettra
de concentrer notre attention sur les grandes sources de joie. Car c'est en
Dieu que nous plaçons notre confiance, c'est aux processus d'évolution que la
Foi a mis en mouvement que nous nous fions, sachant que cela prendra du temps
et que nous connaîtrons plus d'un revers.
" Dépendant uniquement de Dieu, nous pouvons promouvoir sa cause et établir
son royaume sur la terre. C'est de cette façon seulement que nous pouvons prouver
notre amour pour ceux qui ont fait naître ce nouveau jour. C'est seulement ainsi
que nous pouvons prouver la vérité de leur mission divine et démontrer la valeur
de leur sacrifice. "
(Wellspring of Guidance, p. 18.)
Votre travail est la source de notre plus grande fierté. Bien que la plupart
d'entre vous soient loin du point de vue géographique, il n'y a aucun autre
groupe de croyants canadiens duquel l'Assemblée spirituelle nationale se sente
plus proche. C'est dans cet esprit que nous avons voulu vous écrire et vous
communiquer nos réflexions sur un aspect du développement de la Cause qui est
très important pour tous les baha'is, mais qui est d'une importance cruciale
dans la vie et le service des pionniers.
(L'Assemblée spirituelle nationale des baha'is du Canada, à tous les pionniers
canadiens, le 27 juin 1975.)
3. TROISIÈME PARTIE : exemple d'une
pionnière Marion Jack
3.1. Un coup d'oeil sur la vie d'une pionnière
canadienne
Marion Jack
240. Pleure décès héroïne immortelle Marion Jack chèrement aimée et profondément
admirée par 'Abdu'l-Baha exemple brillant pionniers générations présentes et
futures Orient et Occident surpassée constance dévouement abnégation intrépidité
par aucun excepté incomparable Martha Root. Ses activités inlassables hautement
méritoires pendant presque un demi-siècle tant Amérique du Nord que Sud-Est
Europe atteignant apogée phase la plus sombre la plus dangereuse Deuxième Guerre
mondiale ont versé éclat impérissable histoire baha'ie contemporaine. Âme triomphante
rejoint maintenant bande distinguée cotravailleurs royaume Abha Martha Root,
Lua Getsinger, May Maxwell, Hyde Dunn, Susan Moody, Keith Ransom Kehler, Ella
Bailey, Dorothy Baker dont restes mortels ensevelis régions globe aussi dispersées
que Honolulu, Le Caire, Buenos Aires, Sydney, Téhéran, Isfahan, Tripoli, profondeurs
Méditerranée témoignent services magnifiques rendus par pionniers communauté
baha'ie nord-américaine époque apostolique formation dispensation baha'ie.
(Télégramme du Gardien, le 19 mars 1954, Marion Jack, héroïne immortelle,
p. 12-13.)
241. C'est une Canadienne, une des plus nobles dans les rangs des pionniers
baha'is, qui, seule et sans aide, abandonna son foyer, s'installa parmi un peuple
étranger, affronta avec le courage du lion les risques et les dangers du conflit
mondial qui sévissait autour d'elle et qui maintenant, à un âge avancé, et malade,
tient toujours le fort et donne un exemple digne d'émulation par tous ses collègues-pionniers
en Orient et en Occident.
(Extrait d'une lettre de Shoghi Effendi aux croyants du Canada, publiée dans
Messages to Canada, p. 22.)
3.2. Extraits de lettres du Gardien adressées
à Marion Jack
242. Votre séjour à Sofia semble avoir bien réussi dans l'ensemble et Shoghi
Effendi a confiance que, si vous persévérez dans votre travail, beaucoup d'autres
âmes s'éveilleront. Cependant, vous ne devez pas mesurer la valeur de vos services
dans l'enseignement selon le nombre de personnes qui, de fait, embrassent la
Cause. Car la conversion n'est pas un processus facile. Il faut parfois une
longue, très longue période de temps. L'essentiel pour vous est de présenter
le message d'une manière compréhensible et adéquate et de laisser le temps faire
le reste.
(Extrait d'une lettre écrite de la part du Gardien à Marion Jack, le 30 juillet
1932, Marion Jack, héroïne immortelle, p. 7.)
243. Votre lettre charmante et très encourageante a été comme un rayon de lumière
au milieu des inquiétudes et des soucis de mon travail ardu. Cela m'a réjoui,
fortifié et soulagé. L'idée de traduire les Causeries d''Abdu'l-Baha à Paris
me semble excellente. Notre bien-aimé, qui surveille vos efforts dévoués du
royaume céleste, est fort content de votre persévérance, de votre efficacité,
de vos nobles efforts. Persévérez et ne vous découragez jamais, jamais. Le Tout-Puissant
vous guide dans votre immense travail pour une cause si grande et si sacrée.
(Extrait d'une lettre du Gardien à Marion Jack, le 30 juillet 1932.)
244. Les services magnifiques que vous avez rendus avec une telle foi, une telle
humilité, une telle persévérance et un tel dévouement ont enfin été couronnés
de succès. Vous avez accompli une tâche qui marquera, que dis-je, qui embellira
et enrichira à jamais les annales de la foi immortelle de Dieu. Ce qu'il faut
maintenant accomplir est la consolidation du travail accompli. Je vous ai déjà
envoyé un télégramme vous priant instamment de prolonger votre séjour. C'est
à mon avis vital et essentiel.
(Extrait d'une lettre du Gardien à Marion Jack, le 19 novembre 1933.)
245. Je tiens à vous remercier du fond du coeur pour les efforts que vous avez
déployés au cours de votre visite magnifique et historique à Andrinople, la
" Terre de mystère ". Malgré les difficultés croissantes qui vous entourent
et en dépit de la mauvaise santé, des soucis et de l'inquiétude occasionnés
par votre travail de pionnier dans un milieu étranger, vous avez noblement persévéré,
travaillé loyalement et accompli à merveille une oeuvre dont les futures générations
auront raison d'être fières.
(Extrait d'une lettre du Gardien à Marion Jack, le 17 novembre 1933.)
246. Vos travaux patients et acharnés au service d'une si grande cause et dans
des circonstances qui sont vraiment très difficiles et pénibles vous ont rendue
chère à nous tous et méritent d'occuper un rang aussi élevé que les grands accomplissements
qui ont marqué l'établissement de l'ordre administratif de la foi de Baha'u'llah.
Vous devriez être extrêmement heureuse et profondément reconnaissante d'avoir
rendu de si distingués et inoubliables services au Seuil sacré.
(Extrait d'une lettre du Gardien à Marion Jack, le 6 juin 1934, Marion Jack,
héroïne immortelle, p. 7-8.)
247. Shoghi Effendi a confiance que, grâce à vos efforts, les réunions se tiennent
régulièrement et qu'un nombre croissant de personnes y assistent. Lui aussi
espère que vous avez été capable, cette année encore, de procéder à l'élection
de l'assemblée. Il est en effet tellement essentiel que les amis appliquent,
autant que leurs ressources et les conditions de leur milieu le permettent,
les méthodes et les principes fondamentaux de l'ordre administratif, afin qu'ils
puissent acquérir l'expérience nécessaire à la gestion des affaires baha'ies
dans leur communauté, et qu'ils cessent ainsi d'avoir besoin d'une aide extérieure.
(Extrait d'une lettre de la part du Gardien à Marion Jack, le 29 mai 1937.)
3.3. Extraits de lettres de Marion Jack adressées
à des amis
248. Il est merveilleux de voir comment une étrangère, qui ne se considère pas
elle-même comme une enseignante ou une conférencière, peut rencontrer beaucoup
plus que cent personnes et leur donner le Message.
(Extrait d'une lettre écrite par Marion Jack, le 20 août 1920, Marion Jack,
héroïne immortelle, p. 4.)
249. Est-ce que je t'ai dit que toutes les affaires que j'avais à P. ont été
volées dans le train ? C'est merveilleux tout ce dont on peut se passer [...]
(Extrait d'une lettre de Marion Jack à sa soeur, le 16 mai 1945.)
250. [...] je devrais pourtant m'inquiéter, car bien que j'aie dû me contenter
d'épinards et de pommes de terre la moitié de la semaine, il y a du poulet les
autres jours, quoiqu'il coûte très cher. Il y a une très très grande pénurie
de lait, le beurre coûte horriblement cher, et on ne trouve ni vrai thé ni vrai
café [...]
(Extrait d'une lettre de Marion Jack à sa soeur, le 16 mai 1945.)
251. Le manteau que ta chère maman a envoyé au mois d'octobre n'est pas arrivé
et je n'en ai aucune nouvelle. Ma vieille peau de lapin a tristement perdu ses
poils et est usée à plus d'un endroit. Néanmoins, elle me tient au chaud et
c'est le principal. Je n'ai pas pu la faire réparer en été, faute d'argent,
et mon manteau de drap est celui d'un vrai clochard - réparé jusqu'à ce qu'il
gémisse pour se défendre. Les deux poches poussent leurs derniers soupirs. Comme
je porte presque toujours deux sacs, je m'empresse de couvrir la fourrure aux
endroits les plus usés, si quelqu'un d'important s'approche [...]
(Extrait d'une lettre de Marion Jack à sa nièce, le 5 mars 1947, Marion Jack,
héroïne immortelle, p. 11.)
252. Que la maison me manque ! L'enfance de tes chers petits, le plaisir de
connaître les chers [...] Dieu merci ! Je peux aider certaines personnes spirituellement
- et dernièrement, quelques chers jeunes. C'est ma consolation, et si seulement
je peux aider les gens à renouveler leur foi en Dieu, je serai plus que reconnaissante.
L'indifférence envers notre Créateur est le plus grand crime du monde, et il
n'y a rien de pire, car cette vie n'est qu'une école préparatoire tandis que
le grand au-delà est éternel - j'ai donc une grande responsabilité en tant que
pionnière.
(Extrait d'une lettre de Marion Jack à sa nièce, le 5 mars 1947, en partie
dans Marion Jack, héroïne immortelle, p. 11.)
253. [...] j'ai reçu une lettre de Haïfa cette semaine, et puisqu'on m'a dit
de persévérer et de continuer à travailler, je peux faire la sourde oreille
aux commentaires de certains amis qui pensent que je devrais retourner là d'où
je suis venue, pour la simple raison que je viens d'avoir 80 ans. Je leur dis
que je ne m'inquiète jamais de ce qui pourrait arriver. C'est le plus futile
de tous les soucis - je ne suis pas du tout certaine non plus de ne pas atteindre
mes 85 ans, ou même plus. Puisque je suis sûre que le Gardien a une forte intuition
de l'avenir parce qu'il a le coeur pur, je sais qu'il ne continuerait pas à me
recommander de me rendre utile ici si les choses devaient tourner mal pour moi
[...]
(Extrait d'une lettre de Marion Jack à sa nièce, le 24 avril 1947, en partie
dans Marion Jack, héroïne immortelle, p. 11.)
254. J'ai aussi rencontré un homme amusant et plein d'esprit, mais trop tard.
Il était hélas plus jeune que moi. Cependant, je me suis très bien débrouillée
toute seule, car j'avais mes peintures, et j'ai adopté l'humanité au lieu d'une
famille, alors tout est pour le mieux.
(Extrait d'une carte postale de Marion Jack à sa nièce, le 20 mars 1949.)
255. [...] la femme du pasteur ne comprenait ni mon désir de rester à mon poste
et mon amour pour ces gens, ni mon ardent désir de les aider. Elle ne comprenait
pas non plus mon rêve de paix sur la terre et de paix dans le coeur, ni la joie
de l'harmonie. Elle [...] m'a même invitée à partir avec eux. Bien entendu,
ils ne pouvaient pas se rendre compte de notre état de dispersion, ou du fait
que tant de baha'is étaient partis [...] et, d'une manière ou d'une autre, on
ne doit pas bouger et pratiquement commencer à reconstruire dès que nous aurons
de nouveau la permission de nous réunir.
(Extrait d'une lettre de Marion Jack à sa nièce, le 7 mai 1951.)
256. Si seulement je connaissais mieux la langue bulgare, ou si eux connaissaient
le français, je pourrais me faire des tas d'amis dans les jardins et les parcs.
Hélas, à mon âge avancé, je n'ai aucune chance d'augmenter mes connaissances
linguistiques [...] et pourtant, nous nous débrouillons très bien avec quelques
mots d'une langue et quelques mots d'une autre.
(Extrait d'une lettre de Marion Jack à sa nièce, le 17 juillet 1951.)
257. [...] plus de vingt ans - et je suis arrivée seulement avec des valises
comme bagages, n'envisageant de rester que quelques mois [...]
(Extrait d'une lettre de Marion Jack à sa nièce, le 25 septembre 1951.)
Marion Jack quitta ce monde en mars 1954. Plus tard, le secrétaire du Gardien
écrivit de sa part à l'Assemblée spirituelle nationale des baha'is du Canada
:
" Il espère qu'il a été possible de prendre les dispositions concernant la construction
du tombeau de Mademoiselle Jack. Cette tâche est en fait une précieuse responsabilité
pour votre assemblée. Lorsque les amis réaliseront que son tombeau deviendra
dans le futur un lieu de visite, ils apprécieront le privilège accordé à la
communauté canadienne d'avoir compté parmi ses membres une des âmes les plus
distinguées parmi tous les pionniers. "
(Secrétaire du Gardien écrivit de sa part)
3.4. Epitaphe de la tombe de cette heroïne
L'EPITAPHE QUI SE TROUVE SUR LA TOMBE DE CETTE HEROÏNE SE LIT COMME SUIT :
MARION JACK
1866-1954
Héroïne immortelle [...] profondément aimée et admirée par 'Abdu'l-Baha. Un
exemple brillant pour les pionniers [...] Ses activités incessantes hautement
méritoires embellissent d'éclat impérissable l'histoire baha'ie contemporaine.
Shoghi