Médiathèque baha'ie: ETRE UN JEUNE BAHA'I DANS UN MONDE EN MUTATION (2/2)


Être un jeune baha'i dans un monde en mutation
Extraits des Écrits saints et de la Maison universelle de justice


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Chapitres 13 à 39

XIII - Les relations familiales

64. Honorez vos parents et rendez-leur hommage. Vous en recevrez les bénédictions des nuages de la bonté de votre Seigneur, le Glorifié, le Grand.

[...] Prenez garde de commettre ce qui pourrait attrister le coeur de vos pères et de vos mères. Suivez le chemin de la vérité qui, certes, est un chemin droit.
(Baha'u'llah, dans "Le mariage baha'i et la vie familiale", p. 83.)

65. Les fruits de l'arbre de vie sont la fidélité, la loyauté, la sincérité et la pureté. Après avoir reconnu l'unité du Seigneur - glorifié soit-Il - le plus important de tous les devoirs est de témoigner aux droits des parents les égards qui leur sont dus. Ce sujet a été mentionné dans tous les livres de Dieu.
(Baha'u'llah, dans "Le mariage baha'i et la vie familiale", p. 83-84.)

66. Il convient que le serviteur, après chaque prière, supplie Dieu d'accorder miséricorde et pardon à ses parents. Ainsi, la voix de Dieu résonnera: "Ce que tu as demandé pour tes parents, tu le recevras mille et une fois en récompense."
Béni est celui qui n'oublie pas ses parents lorsqu'il communie avec Dieu. En vérité, il n'y a pas d'autre Dieu que Lui, le Puissant, le Bien-Aimé.
(Le Bab, "Prières baha'ies", p. 158-159.)

67. Observez combien, lorsque règne l'unité dans une famille, les intérêts de celle-ci sont gérés sans difficulté ; quels progrès réalisent les membres de cette famille et combien ils prospèrent en ce monde. Leurs affaires sont en ordre, ils jouissent du bien-être et de la sérénité ; ils sont en sécurité, leur position est assurée et ils sont enviés de tous. Une telle famille ne fait que rehausser son statut et son honneur, jour après jour.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 277.)

68. Si l'amour et l'accord sont manifestes dans une [...] famille, cette famille avancera, deviendra éclairée et spirituelle ; mais si l'inimitié et la haine existent en son sein, sa destruction et sa dispersion sont inévitables.
('Abdu'l-Baha, dans "Le mariage baha'i et la vie familiale", p. 51.)

69. Si vous pouviez montrer de la considération et de la gentillesse envers vos parents de telle sorte qu'ils en ressentent d'une manière générale du contentement, cela me ferait plaisir, car les parents doivent être hautement respectés et il est essentiel qu'ils se sentent satisfaits, à condition qu'ils ne vous empêchent pas d'accéder au parvis du Tout-Puissant ni ne vous retiennent de marcher dans le chemin du Royaume. En vérité, il leur appartient de vous encourager et de vous motiver dans cette direction.
('Abdu'l-Baha, dans "Le mariage baha'i et la vie familiale", p. 85.)

70. Selon les enseignements de Baha'u'llah, la famille étant une unité humaine, elle doit être éduquée selon les règles de la sainteté. Toutes les vertus doivent être enseignées à la famille. L'intégrité du lien familial doit constamment être prise en considération et les droits des membres individuels ne doivent pas être violés. Les droits du fils, du père, de la mère doivent être respectés ; aucun d'eux ne doit être violé, aucun d'eux ne doit être arbitraire. Tout comme le fils a certaines obligations envers son père, le père a aussi certaines obligations envers son fils. La mère, la soeur et d'autres membres du foyer ont leurs prérogatives bien définies. Tous ces droits et prérogatives doivent être préservés, cependant que l'unité de la famille doit être soutenue. Le préjudice infligé à l'un sera considéré comme un préjudice infligé à tous ; l'honneur de l'un sera considéré comme l'honneur de tous.
('Abdu'l-Baha, dans "Le mariage baha'i et la vie familiale", p. 85-86.)

71. Le maintien de l'unité dans le foyer est un des principes essentiels de la Foi. Bien sûr, cela n'implique nullement qu'un ou l'autre membre de la famille ait le droit d'influencer la foi d'un autre membre. Si cela est compris par tous ses membres, il apparaît alors certain que cette unité doit être possible.
(Shoghi Effendi - dans une lettre du 6 juillet 1952 -, dans "Le mariage baha'i et la vie familiale", p. 88.)

72. Le Gardien, dans ses remarques [...] concernant les relations entre parents et enfants [...] aux États-Unis, voulait dire qu'il existe dans ce pays une tendance chez les enfants à devenir trop indépendants vis-à-vis des désirs de leurs parents et à manquer au respect qui leur est dû.
(Shoghi Effendi, dans "La vie familiale", p. 21.)

73. Les membres d'une famille ont tous des devoirs et des responsabilités les uns envers les autres et envers l'entité familiale, mais ces devoirs et responsabilités diffèrent d'un membre à l'autre en raison de leurs relations naturelles. Les parents ont l'inéluctable devoir d'éduquer leurs enfants, mais la réciproque n'est pas vraie. Les enfants ont le devoir d'obéir à leurs parents - mais les parents n'obéissent pas aux enfants. La mère - et non le père - met les enfants au monde, les nourrit pendant la première enfance et est donc leur premier éducateur ; de là le droit prioritaire à l'éducation des filles par rapport aux garçons et, comme le secrétaire de Shoghi Effendi l'a écrit de sa part, "la tâche d'élever un enfant baha'i, ainsi que souligné à maintes reprises dans les écrits baha'is, est la responsabilité principale de la mère, dont le privilège unique est certainement de créer dans son foyer les conditions favorables à son bien-être et à son développement ultérieur". Un corollaire de cette responsabilité de la mère est le droit d'être soutenue par son époux.
(La Maison universelle de justice, dans "Le mariage baha'i et la vie familiale", p. 91.)


XIV - Le mariage

74. Quant à la question du mariage contracté selon la loi de Dieu: tu dois, en premier lieu, choisir un conjoint qui te plaise, et la question est ensuite soumise au consentement des parents. Ceux-ci n'ont aucun droit d'intervenir avant que tu fasses ton choix.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 117.)

75. Le mariage baha'i est l'engagement de deux parties l'une envers l'autre et leur attachement mutuel sur le plan de l'esprit et du coeur. Chacun doit toutefois veiller avec le plus grand soin à se familiariser totalement avec le caractère de son futur conjoint, afin que le pacte qui les reliera soit un lien qui demeure à jamais. Ils doivent avoir pour but de devenir de tendres compagnons, en harmonie l'un avec l'autre jusqu'à la fin des temps [...]

Dans un vrai mariage baha'i, le mari et la femme doivent être unis à la fois physiquement et spirituellement, afin de pouvoir améliorer toujours davantage la vie spirituelle l'un de l'autre et de jouir de l'unité éternelle à travers tous les mondes de Dieu. Tel est le mariage baha'i.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 117.)

76. Un homme et une femme devraient étudier les caractères l'un de l'autre et consacrer du temps à se connaître avant de prendre la décision de se marier et, quand ils se marient, ce devrait être avec l'intention d'établir un lien éternel.
(La Maison universelle de justice, dans "Le mariage baha'i et la vie familiale", p. 35-36.)


XV - Le consentement des parents

77. Baha'u'llah a clairement formulé que le consentement de tous les parents vivants est requis pour le mariage baha'i. Cela s'applique aux parents baha'is aussi bien que non baha'is, divorcés depuis des années ou non. Il a prescrit cette loi pour consolider l'édifice social, pour tisser plus étroitement les liens familiaux, pour établir dans le coeur des enfants une certaine reconnaissance et du respect pour ceux qui leur ont donné la vie et ont permis à leur âme d'entreprendre le voyage éternel vers leur Créateur.
(Shoghi Effendi - dans une lettre du 25 octobre 1947 -, dans "Le mariage baha'i et la vie familiale", p. 39.)


XVI - La vie conjugale

78. Ô vous deux qui croyez en Dieu ! Le Seigneur, qui n'a pas d'égal, a créé l'homme et la femme pour qu'ils demeurent l'un avec l'autre dans la plus intime relation et qu'ils soient semblables à une seule et même âme. Ce sont deux époux, deux amis intimes qui devraient se préoccuper du bien-être l'un de l'autre.

S'ils vivent de la sorte, ils passeront dans ce monde dans un parfait contentement, dans le bonheur et la quiétude, et deviendront des objets de grâce et de faveurs divines dans le royaume céleste. Mais s'ils agissent autrement, ils passeront leur existence dans une grande amertume, aspirant, à chaque instant, à la mort, et connaîtront la honte dans l'empire des cieux.

Efforcez-vous de demeurer corps et âme l'un près de l'autre, telles deux colombes dans leur nid ; car ainsi, vous serez bénis dans les deux mondes.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 121.)

79. Un vrai foyer baha'i est une réelle forteresse sur laquelle peut s'appuyer la Cause lorsque ses campagnes sont planifiées. Si X et Y s'aiment et veulent se marier, Shoghi Effendi ne désire pas qu'ils croient, en agissant de la sorte, se priver eux-mêmes du privilège de servir ; en réalité, une telle union augmentera leur capacité de servir. Il n'y a rien de plus beau que des jeunes baha'is qui se marient et fondent de vrais foyers baha'is, conformément au désir de Baha'u'llah.
(Shoghi Effendi - dans une lettre du 6 novembre 1932 -, dans "Le mariage baha'i et la vie familiale", p. 114.)

80. Bien sûr, dans des circonstances normales, chaque personne devrait considérer le mariage comme un devoir moral. Et c'est pour cela que Baha'u'llah encouragea les croyants à se marier. Mais le mariage n'est en aucune façon obligatoire. En dernier ressort, c'est à l'individu de décider s'il désire mener une vie de famille ou vivre dans le célibat.
(Shoghi Effendi, dans "Le mariage baha'i et la vie familiale", p. 8.)

81. Baha'u'llah a fortement conseillé à tous les peuples cette forme de vie naturelle et légitime qu'est le mariage [...] Cependant, il a également souligné avec fermeté sa nature spirituelle qui, sans aucunement exclure une vie physique normale, est l'aspect essentiel du mariage. Que deux personnes vivent dans l'amour et l'harmonie est d'une bien plus grande importance que d'être dévorés de passion l'un pour l'autre. L'un est un immense roc solide sur lequel on s'appuie en cas de besoin ; l'autre n'est qu'une chose purement temporaire qui peut disparaître à tout moment.
(Shoghi Effendi - dans une lettre du 20 janvier 1943 -, dans "Le mariage baha'i et la vie familiale", p. 25.)


XVII - L'éducation

82. Ô peuple de Dieu ! Ce qui éduque le monde, c'est la justice, car elle est soutenue par deux piliers, la récompense et la punition. Ces deux piliers sont les sources de vie pour le monde.
(Baha'u'llah, "Les Tablettes de Baha'u'llah", p. 133.)

83. La première tâche des écoles est de former les enfants aux principes de la religion, afin que la promesse et la menace contenues dans les livres de Dieu puissent les détourner des choses interdites et les vêtir du manteau des commandements ; mais cela doit être fait dans une mesure telle qu'elle ne puisse pas nuire aux enfants en les menant à un fanatisme ignorant et au sectarisme.
(Baha'u'llah, "Les Tablettes de Baha'u'llah", p. 70.)

84. [...] en ce cycle nouveau, l'éducation et la formation sont prescrites dans le Livre de Dieu, non à titre volontaire mais obligatoire. Ainsi est-il enjoint au père et à la mère, en tant que devoir, de déployer tous leurs efforts pour former leur fille et leur fils, pour les nourrir au sein du savoir et les élever dans l'intimité des sciences et des arts. S'ils faisaient preuve de négligence en ce domaine, ils seraient tenus pour responsables et mériteraient des reproches en présence du Seigneur sévère.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 125.)

85. Alors que les enfants sont encore dans leur plus jeune âge, nourrissez-les au sein de la grâce céleste, élevez-les dans le berceau de l'excellence, dans le giron de toutes les générosités. Donnez-leur la chance d'acquérir tout savoir utile. Qu'ils prennent part à la création de chaque art nouveau, rare et prodigieux. Enseignez-leur le travail et l'effort, habituez-les aux épreuves. Apprenez-leur à consacrer leur vie aux affaires de grande importance, et encouragez-les à entreprendre des études qui profiteront à l'humanité.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 128.)

86. [...] vous devez faire un immense effort, lutter nuit et jour, sans trêve et sans repos, pour acquérir une part abondante de toutes les sciences et de tous les arts, afin que l'image divine, qui brille du Soleil de vérité, illumine le miroir des coeurs des hommes.

C'est le désir ardent de 'Abdu'l-Baha que chacun d'entre vous soit considéré comme le plus éminent des professeurs au sein des académies et que, à l'école des significations spirituelles, chacun devienne un guide en matière de sagesse.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 139-140.)

87. Il incombe aux enfants baha'is de surpasser les autres enfants dans l'acquisition des sciences et des arts, car ils ont été bercés dans la grâce de Dieu.

Ce que d'autres apprennent en une année, que les enfants baha'is l'apprennent en un mois. Le coeur de 'Abdu'l-Baha languit, en son amour, de constater que tous les jeunes baha'is, sans exception, sont connus dans le monde pour leurs réalisations sur le plan intellectuel. Il est hors de doute qu'ils déploieront tous leurs efforts, leur énergie et leur sens de l'honneur afin d'assimiler les sciences et les arts.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 140.)

88. [...] j'espère que tu seras protégé et assisté par la providence du vrai Dieu, que tu seras toujours occupé à faire mention de ton Seigneur et que tu t'efforceras de mener à bien la tâche qui est la tienne sur le plan professionnel. Tu dois déployer de grands efforts afin que tes réalisations professionnelles ne puissent être égalées et que tu acquières la renommée dans ces régions, car le fait d'atteindre la perfection dans son métier, en cet âge de miséricorde, est considéré comme un acte d'adoration envers Dieu et, tout en exerçant ta profession, tu peux te souvenir du vrai Dieu.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 144-145.)


XVIII - Le don suprême de Dieu à l'être humain

89. Le don suprême de Dieu à l'humanité, c'est l'intelligence, la faculté de comprendre. C'est par cette faculté que l'homme acquiert la connaissance des différents règnes créés et des divers degrés d'existence, ainsi que d'une grande partie de ce qui est invisible.
('Abdu'l-Baha, "Les causeries de 'Abdu'l-Baha à Paris", p. 36.)

90. Plus votre savoir sera grand, plus haut sera votre niveau dans le dessein divin. L'homme de science est doué de vision et de compréhension, tandis que celui qui ignore et néglige ce développement est aveugle ; l'esprit chercheur est attentif, vivant ; l'esprit insensible et indifférent est sourd et mort. Un homme de science est un véritable signe et un véritable représentant de l'humanité car, par le processus du raisonnement inductif et de la recherche, il est informé de tout ce qui appartient à l'humanité, de sa situation, des conditions dans lesquelles elle se trouve et des événements qu'elle vit. Il étudie le corps politique humain, comprend les problèmes sociaux et tisse la fibre et la structure de la civilisation. En fait, on peut comparer la science à un miroir dans lequel sont révélées et réfléchies les formes et les images infinies de tout ce qui existe. C'est la base même de tout progrès individuel et national. Sans cette base de recherche, le progrès est impossible. Efforcez-vous donc avec ardeur de chercher à connaître et à acquérir tout ce qui se trouve dans le pouvoir de ce don merveilleux.
('Abdu'l-Baha, "Les bases de l'unité du monde", p. 86.)

91. Dieu a donné à l'homme l'oeil de la recherche par lequel il peut voir et reconnaître la vérité. Il a donné à l'homme des oreilles afin qu'il puisse entendre le message de la réalité et lui a conféré le don de la raison par lequel il peut découvrir les choses pour lui-même. C'est ce dont il a été pourvu et équipé pour l'étude de la réalité. L'homme n'est pas censé voir par les yeux d'un autre, entendre par les oreilles d'un autre ou comprendre avec le cerveau d'un autre. Chaque créature humaine a un talent, un pouvoir et une responsabilité dans le plan créateur de Dieu. En conséquence, fiez-vous à votre propre raison et à votre propre jugement, et adhérez au résultat de votre propre recherche ; sinon, vous serez complètement submergés dans la mer de l'ignorance et privés de tous les bienfaits de Dieu. Tournez-vous vers Dieu, suppliez-le humblement à son seuil, demandant assistance et confirmation, afin que Dieu puisse écarter les voiles qui obscurcissent votre vision. Alors, vos yeux s'illumineront, vous verrez la réalité de Dieu face à face, et vos coeurs seront complètement purifiés des scories de l'ignorance, réfléchissant les gloires et les bienfaits du Royaume.
('Abdu'l-Baha, "Les bases de l'unité du monde", p. 105.)

92. Considérez ceci attentivement: tous ces phénomènes si variés, ces concepts, ce savoir, ces procédés techniques et ces systèmes philosophiques, ces sciences, ces arts, ces industries et ces inventions ; tous sont des émanations de l'esprit humain. Tout peuple qui s'est aventuré au plus profond de cette mer sans rivage a surpassé les autres. Le bonheur et l'orgueil d'une nation consistent en ce qu'elle brille comme le soleil dans le ciel du savoir.
('Abdu'l-Baha, "Le secret de la civilisation divine", p. 18.)

93. L'acquisition des sciences et des arts est la suprême gloire de l'humanité, mais c'est seulement à la condition que la rivière de l'homme se jette dans l'océan et qu'elle puise son inspiration dans l'antique source divine. Lorsque cela se produit, alors chaque éducateur est un océan sans rivage et chaque élève, une abondante fontaine de savoir. Si la recherche de la connaissance conduit vers la beauté de Celui qui est l'objet de tout savoir, combien excellent est ce but ! Sinon, une simple goutte privera peut-être un homme de répandre la grâce, car l'étude engendre l'arrogance et la fierté, d'où résultent l'erreur et l'indifférence envers Dieu.

Les sciences de ce monde sont des gouttelettes de réalité ; si elles ne conduisent pas vers la réalité, quels fruits peut-on tirer de l'illusion ? Par le seul vrai Dieu ! Si l'étude n'est pas un moyen de parvenir à Lui, le Très-Manifeste, elle n'est que perte évidente.

Il t'incombe d'acquérir les diverses branches du savoir et de tourner ton visage vers la beauté de la Beauté manifeste, afin que tu puisses être un signe de direction salvatrice parmi les peuples du monde et un foyer de compréhension dans ce domaine d'où sont exclus les sages et leur sagesse, à l'exception de ceux qui pénètrent dans le royaume des lumières et ont accès au mystère caché, au secret bien gardé.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 109-110.)


XIX - L'intelligence et le talent au service de l'humanité

94. Il est enjoint à chacun d'entre vous d'exercer une activité telle que l'artisanat, le commerce ou toute autre occupation similaire. Nous avons gracieusement élevé votre engagement dans un tel travail au rang de culte rendu à Dieu, le Vrai [...] Les plus méprisables des hommes, pour Dieu, sont ceux qui vivent dans l'oisiveté et qui mendient.
(Baha'u'llah, "Les Tablettes de Baha'u'llah", p. 26.)

95. La connaissance est comme des ailes pour la vie de l'homme et une échelle pour son ascension. Il incombe à chacun de l'acquérir. Néanmoins, il faudrait acquérir la connaissance des sciences qui sont profitables aux peuples de la terre, mais non de celles qui commencent par des mots et finissent par des mots. Grand en effet est le droit des hommes de science et des artisans sur les peuples du monde [...] En vérité, la connaissance est un véritable trésor pour l'homme et une source de gloire, de bonté, de joie, d'exaltation, de courage et de bonheur pour lui.
(Baha'u'llah, "Les Tablettes de Baha'u'llah", p. 53-54.)

96. J'espère que vous vous servirez de votre intelligence pour promouvoir l'unité et la tranquillité au sein de l'humanité, pour répandre la culture et la civilisation, susciter l'amour autour de vous et amener la paix universelle.

Étudiez les sciences pour acquérir de plus en plus de connaissances. Sans aucun doute, on peut apprendre jusqu'à la fin de sa vie. Que votre savoir soit toujours au service d'autrui, afin que la guerre disparaisse de la surface de cette terre si belle et que soient établies la paix et la concorde. Faites tous vos efforts pour que votre idéal élevé puisse se réaliser dans le royaume de Dieu sur la terre, comme il se réalisera au ciel.
('Abdu'l-Baha, "Les causeries de 'Abdu'l-Baha à Paris", p. 38.)

97. L'individu devrait, avant de s'aventurer dans l'étude d'un quelconque sujet, se demander quelle est son utilité et quels en seront les fruits et résultats. Si c'est une branche utile du savoir, c'est-à-dire si la société peut en tirer des avantages importants, alors il doit certainement s'y engager de tout son coeur. Sinon, s'il ne consiste qu'en de vides et inutiles débats et en un futile enchaînement de suppositions sans autre résultat que l'acrimonie, pourquoi vouer sa vie à des disputes et à des ergotages aussi stériles ?
('Abdu'l-Baha, "Le secret de la civilisation divine", p. 134.)

98. [...] selon les enseignements divins, l'acquisition des sciences et le perfectionnement des arts sont considérés comme des actes d'adoration. Lorsqu'un homme entreprend, de toute son énergie, d'acquérir une science ou
de perfectionner un art, c'est comme s'il adorait Dieu dans ses églises et ses temples. Ainsi, lorsque tu entres dans une école d'agronomie et que tu t'efforces d'acquérir la connaissance de cette branche de la science, tu accomplis, nuit et jour, des actes d'adoration - actes qui sont agréés au seuil du Tout-Puissant. Or, y a-t-il plus grand bienfait que de considérer la science comme un acte d'adoration et l'art comme un service au royaume de Dieu ?
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 143-144.)

99. Et l'honneur et la distinction de l'individu résident en ceci que, parmi les multitudes du globe, il devienne une source de bien social. Peut-on concevoir un plus grand bienfait que celui-ci: un individu, regardant en lui-même, découvre que, par la grâce fortifiante de Dieu, il est devenu une cause de paix et de bien-être, de bonheur et de bénéfice pour ses semblables ? Non, par le seul vrai Dieu, il n'y a pas de plus grande bénédiction ni de plus complet délice !
('Abdu'l-Baha, "Le secret de la civilisation divine", p. 18-19.)

100. [...] y a-t-il une seule action au monde qui serait plus noble que de servir le bien commun ? Peut-on concevoir une plus grande bénédiction pour l'homme que de devenir la cause de l'éducation, du développement, de la prospérité et de l'honneur de ses semblables ? Non, par le Seigneur Dieu ! La plus haute justice consiste en ce que les âmes bénies tendent la main à ceux qui sont sans défense et les délivrent de leur ignorance, de leur abaissement et de leur pauvreté et en ce que, avec des intentions pures et uniquement pour l'amour de Dieu, elles se lèvent et se dévouent énergiquement au service des masses, oubliant leurs propres avantages matériels et ne travaillant qu'au service du bien général.
('Abdu'l-Baha, "Le secret de la civilisation divine", p. 130-131.)


XX - Les arts

101. Nous avons rendu licite l'écoute de la musique et du chant. Prenez garde, cependant, que cette écoute ne vous fasse dépasser les limites de la convenance et de la dignité. Que votre joie soit cette joie née de mon plus grand Nom, un Nom qui ravit le coeur et remplit d'extase les esprits de tous ceux qui se sont approchés de Dieu. En vérité, nous avons fait de la musique une échelle pour vos âmes qui pourront ainsi s'élever jusqu'au royaume d'en haut ; n'en faites donc point des ailes pour l'égoïsme et la passion. Vraiment, nous répugnons à vous voir comptés au nombre des sots.
(Baha'u'llah, dans "L'importance des arts pour promouvoir la Foi", p. 7.)

102. L'âme qui est restée fidèle à la cause de Dieu, qui s'est tenue fermement dans son chemin sans en dévier jamais, possédera, après son ascension, un tel pouvoir que tous les mondes créés par le Tout-Puissant en bénéficieront. Une telle âme fournit, par ordre du Roi de perfection, le divin Éducateur, le pur levain qui fait lever le monde de l'être, et crée la puissance par laquelle se produisent tous les arts et toutes les merveilles du monde.
(Baha'u'llah, dans "L'importance des arts pour promouvoir la Foi", p. 8.)

103. L'art de la musique doit atteindre le stade de développement le plus élevé, car c'est l'un des arts les plus magnifiques et, en cet âge glorieux du Seigneur de l'unité, il est très important d'en acquérir la maîtrise. Toutefois, on doit s'efforcer d'atteindre la perfection artistique et ne pas être de ceux qui ne vont pas jusqu'au bout des choses.
('Abdu'l-Baha, dans "L'importance des arts pour promouvoir la Foi", p. 9-10.)

104. Je me réjouis d'apprendre que vous vous donnez beaucoup de mal dans votre art car, en ce nouvel âge merveilleux, l'art est adoration. Plus vous vous efforcerez de le perfectionner, plus vous vous approcherez de Dieu. Quelle faveur plus grande existe-t-il que celle de voir la pratique de son art égaler l'acte d'adoration du Seigneur ? Cela signifie que, lorsque vos doigts saisissent le pinceau, c'est comme si vous étiez en prière au temple.
('Abdu'l-Baha, dans "L'importance des arts pour promouvoir la Foi", p. 10.)

105. En ce qui concerne les sujets que vous soulevez dans votre lettre, il n'y a rien dans les enseignements qui s'oppose à la danse, mais les amis devraient se rappeler que la norme établie par Baha'u'llah est la modestie et la chasteté. L'ambiance des salles de danse modernes, où les gens fument et boivent tant et sont dans une telle promiscuité, est très mauvaise, mais les danses décentes ne comportent en elles-mêmes rien de mal. Il n'y a certainement aucun mal à pratiquer la danse classique ou à apprendre la danse à l'école. Il n'y a aucun mal non plus à jouer dans des pièces de théâtre, ou dans des films de cinéma. Ce qui est néfaste de nos jours, ce n'est pas l'art en lui-même mais la corruption qui malheureusement accompagne souvent ces arts. En tant que baha'is, nous n'avons à éviter aucun de ces arts, mais ce sont les actes et l'ambiance qui vont parfois de pair avec ces professions qu'il nous faut éviter.
(Shoghi Effendi - dans une lettre du 30 juin 1952 -, dans "L'importance des arts pour promouvoir la Foi", p. 23.)

106. Comme la société baha'ie évolue et se compose de gens de nombreuses origines culturelles et de goûts divers, chacun avec sa conception de ce qui est esthétiquement plaisant et acceptable, les baha'is doués pour la musique, le théâtre et les arts plastiques sont libres d'exercer leurs talents d'une façon qui servira la cause de Dieu. Ils ne devraient pas se laisser troubler par le manque d'appréciation de certains croyants. Au contraire, sachant combien les écrits de la Foi mettent l'accent sur la musique et l'expression artistique [...] ils devraient poursuivre leurs efforts artistiques en rendant grâce à Dieu d'avoir fait des arts de puissants instruments au service de la Cause, des arts qui, avec le temps, porteront leurs fruits.
(La Maison universelle de justice - dans une lettre du 9 août 1983 -, dans "L'importance des arts pour promouvoir la Foi", p. 28.)

107. Dans tous leurs efforts pour atteindre le but du plan de Quatre Ans, les amis sont appelés à faire une plus grande place à l'utilisation des arts, non seulement à des fins de proclamation mais aussi en matière d'expansion et de consolidation. Les arts graphiques, scéniques et la littérature ont joué, et peuvent jouer, un rôle important dans l'accroissement de l'influence de la Cause. L'art folklorique, quant à lui, peut être exploité partout dans le monde, que ce soit dans les villages, les petites et grandes villes. Shoghi Effendi fondait de grands espoirs sur l'expression artistique pour attirer l'attention sur les enseignements. Voici ce qu'il exprime à ce propos dans une lettre écrite de sa part à un individu:

"Le jour viendra où la Cause se répandra comme une traînée de poudre lorsque son esprit et ses enseignements seront présentés sur scène, ou dans l'art et la littérature dans son ensemble. L'art a une plus grande capacité d'éveiller les sentiments nobles que la froide intellectualisation, spécialement parmi les masses."
(La Maison universelle de justice, "Message aux baha'is du monde", Ridvan 1996.)


XXI - L'importance d'approfondir notre connaissance de la Foi

108. Étudiez tous les jours les versets que Dieu a révélés. Béni est l'homme qui récite ces paroles et médite sur elles. Il est en vérité l'un de ceux qui sont heureux.
(Baha'u'llah, dans "L'importance d'approfondir notre connaissance et notre compréhension de la Foi", p. 3.)

109. Étudiez tous attentivement mes versets. Lisez-les avec joie et rayonnement. En vérité, ils vous attireront à Dieu et vous permettront de vous détacher de tout sauf de Lui. Ainsi vous conseille Dieu dans ses écrits saints et dans cette épître resplendissante.
(Baha'u'llah, dans "L'importance d'approfondir notre connaissance et notre compréhension de la Foi", p. 4.)

110. Pour saisir les paroles divines et comprendre les explications des colombes spirituelles, point n'est besoin d'être un érudit. Il suffit d'avoir un coeur et une âme purs, un esprit libre de préjugés.
(Baha'u'llah, "Le Livre de la certitude" [Kitab-i-Iqan], p. 101.)

111. Il est impératif d'acquérir la connaissance des paroles et des preuves divines, et de prendre connaissance des témoignages convaincants qui expliquent la révélation de la lumière resplendissante de Dieu.
('Abdu'l-Baha, dans "L'importance d'approfondir notre connaissance et notre compréhension de la Foi", p. 9.)

112. S'approfondir dans la Cause signifie lire les écrits de Baha'u'llah et du Maître très minutieusement afin de pouvoir les présenter aux autres dans leur forme pure. Plusieurs ont une idée superficielle de ce que représente la Foi. Par conséquent, ils la présentent avec toutes sortes d'idées personnelles. Comme la Cause en est encore à son début, nous devons être très prudents de peur de nous tromper et de nuire au mouvement que nous adorons tant.

Il n'y a aucune limite à l'étude de la Cause. Plus nous lisons les écrits, plus de vérités nous pouvons y trouver, et plus nous verrons que nos notions de départ étaient erronées.
(Shoghi Effendi - dans une lettre du 25 avril 1926 -, dans "L'importance d'approfondir notre connaissance et notre compréhension de la Foi", p. 26.)

113. On devrait apprendre aux jeunes baha'is la manière d'enseigner la cause de Dieu. Il faudrait approfondir leur connaissance des principes essentiels de la Foi et élever le standard de leur formation en science et en littérature. Ils doivent se familiariser d'une manière parfaite avec le langage utilisé par 'Abdu'l-Baha et l'exemple qu'il donnait, dans ses conférences publiques à travers tout l'Occident.
(Shoghi Effendi - dans une lettre du 9 juin 1925 -, dans "L'importance d'approfondir notre connaissance et notre compréhension de la Foi", p. 20.)

114. Je vous conseille fortement, pendant que vous poursuivez vos études, de consacrer autant de temps que possible à une étude approfondie de l'histoire et des enseignements de notre cause bien-aimée. C'est la condition préalable pour la réussite d'une carrière au service de la foi baha'ie, carrière dans laquelle j'espère que vous vous distinguerez très bientôt. Je prie pour que cela se réalise.
(Shoghi Effendi - dans une lettre du 18 mai 1926-, dans "L'importance d'approfondir notre connaissance et notre compréhension de la Foi", p. 20.)

115. Je vous conseillerai fermement d'utiliser, autant que possible, la richesse du matériel authentique réuni dans l'émouvante Chronique de Nabil et d'encourager les jeunes à posséder à fond et à assimiler les faits qui y sont relatés, comme une base pour leur travail futur dans le champ de l'enseignement, et comme un soutien dans leur vie spirituelle et dans leurs activités pour servir la Cause.
(Shoghi Effendi - dans une lettre du 9 novembre 1932-, dans "L'importance d'approfondir notre connaissance et notre compréhension de la Foi", p. 21.)


XXII - L'enseignement de la Foi

116. Combien vaste est le tabernacle de la cause de Dieu ! Il couvre de son ombre les peuples et les tribus de la terre, et le temps est proche où il rassemblera sous sa protection l'humanité tout entière. L'heure est maintenant venue pour toi de servir. D'innommables épîtres attestent les bienfaits dont tu fus gratifié. Lève-toi donc pour le triomphe de ma cause et, par le pouvoir de ta parole, subjugue les coeurs des hommes. Proclame ce qui doit assurer la paix et le bien-être du pauvre et de l'opprimé, et ceins tes reins en vue de libérer le captif de ses chaînes et de le rendre capable d'atteindre à la vraie liberté.
(Baha'u'llah, "Extraits des Écrits de Baha'u'llah", p. 62.)

117. Ô peuples de Dieu ! Renoncez à vos propres soucis, et que toutes vos pensées se concentrent sur ce qui est propre à rétablir la prospérité de l'humanité et à sanctifier les âmes et les coeurs. Des actes purs et saints, une vie vertueuse et une excellente conduite vous permettront d'y réussir au mieux. La vaillance des actes assurera le triomphe de cette cause, et leur sainteté en renforcera le pouvoir. Attachez-vous à la justice, ô peuple de Baha ! Tel est le commandement que vous donne cet Opprimé, et la part qu'a d'abord choisie pour chacun de vous sa volonté sans contrainte.
(Baha'u'llah, "Extraits des Écrits de Baha'u'llah", p. 63.)

118. Levez-vous pour faire avancer ma cause parmi les hommes et pour exalter ma parole. Nous sommes en tout temps avec vous et nous vous fortifierons du pouvoir de la vérité. Nous sommes, en vérité, tout-puissant. Quiconque m'a reconnu se lèvera pour me servir avec une telle résolution que les puissances de la terre et du ciel ne pourront mettre en échec son dessein.
(Baha'u'llah, "Extraits des Écrits de Baha'u'llah", p. 91.)

119. Enseignez la cause de Dieu, ô peuple de Baha, car Il a fait à chacun un devoir de proclamer son message, et Il tient cette proclamation pour un acte méritoire entre tous. Un tel acte n'est acceptable que lorsque celui qui enseigne la Cause croit lui-même fermement en Dieu, le Protecteur suprême, l'Indulgent, le Tout-Puissant.
(Baha'u'llah, "Extraits des Écrits de Baha'u'llah", p. 183.)

120. Gardez-vous, ô peuple de Baha, de marcher dans les voies de ceux dont les actes démentent les paroles. Efforcez-vous d'acquérir la capacité de manifester les signes de Dieu devant les peuples de la terre et d'être les miroirs de ses commandements. Que vos actes soient un guide pour toute l'humanité, car la conduite de la plupart des hommes, qu'ils soient de haute ou de basse condition, diffère grandement de ce qu'ils professent. C'est par vos actes que vous vous distinguerez des autres et que l'éclat de votre lumière se répandra sur la terre. Heureux l'homme qui suit mes conseils et observe les préceptes donnés par Celui qui est l'Omniscient, le Très-Sage !
(Baha'u'llah, "Extraits des Écrits de Baha'u'llah", p. 200-201.)

121. Ô vous, bien-aimés de Dieu ! Ne demeurez pas allongés sur votre couche ; au contraire, dès que vous reconnaissez votre Seigneur, le Créateur, et que vous entendez parler de ce qui Lui est advenu, remuez-vous et empressez-vous de Lui venir en aide. Déliez vos langues pour proclamer sans cesse sa cause sacrée. Cela vaudra mieux pour vous que tous les trésors du passé comme du futur, si vous êtes de ceux qui comprennent cette vérité.
(Baha'u'llah, "Extraits des Écrits de Baha'u'llah", p. 217.)

122. Quiconque desserre en ce jour ses lèvres et fait mention du nom de son Seigneur, les armées de l'inspiration divine descendront sur lui du ciel de mon nom, l'Omniscient, le Très-Sage. Sur lui descendra aussi le Concours suprême, portant haut un calice de pure lumière. C'est ce qui a été ordonné de toute éternité dans le royaume de la révélation de Dieu, au commandement de Celui qui est le Très-Glorieux, le Tout-Puissant.
(Baha'u'llah, cité par Shoghi Effendi dans "L'avènement de la justice divine", p. 111.)

123. Les âmes sanctifiées devraient réfléchir et méditer en leur coeur sur les méthodes d'enseignement. Elles devraient mémoriser des phrases et des passages illustrant diverses situations, tirés de textes issus des Écritures merveilleuses et célestes, pour pouvoir ainsi réciter dans leurs discours des versets divins chaque fois que l'occasion l'exige, car ces versets sacrés sont l'élixir le plus efficace, le talisman le plus grand et le plus puissant. Leur influence est telle que l'auditeur n'aura aucune raison d'hésiter.
(Baha'u'llah, "Les Tablettes de Baha'u'llah", p. 210.)

124. Il est préférable de guider une seule âme plutôt que de posséder tout ce qui se trouve sur la terre [...]
Le Bab, Sélections des Écrits du Bab, p. 71.

125. Le monde est en guerre, et la race humaine, engagée dans des luttes sans merci, souffre des douleurs de l'enfantement [...] Les peuples et les tribus de la terre ont aiguisé leurs griffes et se jettent les uns sur les autres [...] Ce sont des milliers de familles qui errent, démunies de tout, et chaque année voit des milliers d'êtres humains baignant dans leur sang [...] La foi de la Beauté bénie exhorte l'humanité à la sécurité et à l'amour, à l'amitié et à la paix ; elle a dressé son tabernacle sur les sommets de la terre et lance son appel à toutes les nations. C'est pourquoi, ô vous, les amoureux de Dieu, sachez apprécier la valeur de cette foi précieuse, suivez ses enseignements, avancez sur ce droit chemin et montrez-le aux peuples. Élevez la voix et entonnez le chant du Royaume. Propagez partout les préceptes et les conseils du Seigneur affectueux afin que ce monde devienne un monde nouveau, que cette terre envahie par les ténèbres soit inondée de lumière, que le corps sans vie de l'humanité se lève et vive, que chaque âme aspire à l'immortalité, grâce aux souffles sacrés de Dieu.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 2-3.)

126. Les amis véritables sont semblables à des médecins accomplis, et les enseignements divins sont comme un baume salutaire, un remède pour la conscience humaine [...]

Si, en ce jour, une âme agit selon les préceptes et les conseils de Dieu, elle sera comme un médecin divin pour l'humanité [...]
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 22-23.)

127. [...] la foi de Dieu doit être propagée par les perfections humaines, par des qualités excellentes et agréables et un comportement spirituel. Si une âme s'avance vers Dieu de son propre gré, elle sera acceptée au seuil de l'unicité, car une telle âme est exempte de considérations personnelles, de cupidité et d'intérêt égoïste. Elle s'est réfugiée sous la vigilante protection de son Seigneur ; elle sera reconnue parmi les humains comme véridique et digne de confiance, modérée et scrupuleuse, loyale et d'esprit élevé, incorruptible, et comme craignant Dieu. Ainsi sera réalisé le but premier de la révélation de la loi divine, qui est de conduire au bonheur dans l'au-delà, ainsi qu'à la civilisation et au raffinement du caractère dans cette vie.
('Abdu'l-Baha, "Le secret de la civilisation divine", p. 69-70.)

128. Le coeur débordant de l'amour de Dieu, la langue célébrant le nom de Dieu, les yeux tournés vers le royaume de Dieu, ils doivent livrer à tous les peuples la bonne nouvelle de la manifestation du Seigneur des armées. Sachez en toute certitude que, quelle que soit la réunion où vous entrez, en son point culminant, l'Esprit saint se manifestera et les confirmations célestes de la Perfection bénie vous entoureront tous.
('Abdu'l-Baha, "Les tablettes du Plan divin", p. 40-41.)

129. Il ne faut jamais considérer sa propre faiblesse. C'est la force de l'esprit sacré de l'amour qui donne le pouvoir d'enseigner. La pensée de notre propre faiblesse ne pourrait que nous désespérer.
('Abdu'l-Baha, "Les causeries de 'Abdu'l-Baha à Paris", p. 34.)

130. Le fait d'enseigner la cause de Dieu, de proclamer ses vérités, de défendre ses intérêts, de démontrer, tant par la parole que par les actes, sa première nécessité, sa puissance et son universalité ne devrait en aucun moment être considéré comme le domaine exclusif ou l'unique privilège des institutions administratives baha'ies, que ce soit des assemblées ou des comités. Tous doivent participer, aussi humbles que soient leurs origines, aussi limitée leur expérience, aussi restreints leurs moyens, aussi déficiente leur éducation, aussi urgents leurs soucis et préoccupations, aussi défavorable l'environnement dans lequel ils vivent.
(Shoghi Effendi, "L'avènement de la justice divine", p. 61-62.)

131. Le travail dans lequel vous êtes engagés m'est cher, me tient à coeur et constitue un des aspects les plus vitaux des multiples activités de notre foi bien-aimée. Les plus hauts critères de pureté, d'intégrité, de détachement et de sacrifice doivent être soutenus par les membres de votre groupe, de façon à vous permettre de jouer un rôle décisif dans la diffusion et la consolidation de la Foi. Une formidable responsabilité vous a été confiée, et rien de moins qu'une vie réellement exemplaire, pure, vertueuse et active ne peut vous permettre d'accomplir votre haute destinée.
(Shoghi Effendi, dans "Excellence en toutes choses", p. 19-20.)

132. Le but suprême du travail d'enseignement, à l'heure actuelle, est de transmettre le message de Baha'u'llah à chaque couche de la société, à chaque milieu et à chaque secteur d'activité. Une réaction chaleureuse aux enseignements baha'is sera constatée bien souvent dans les milieux les plus inattendus, aussi chaque réaction de ce genre devrait être rapidement mise à profit, car le succès remporté dans une région très réceptive entraîne une réaction dans celles qui, au premier abord, n'ont manifesté aucun intérêt.

La même présentation des enseignements ne captivera pas tout le monde ; le mode d'expression et l'approche doivent être modifiés en fonction de l'attitude et des intérêts de l'interlocuteur. Une approche destinée à attirer tout le monde aura souvent pour résultat d'intéresser la couche intermédiaire, sans toucher les deux extrêmes. Aucun effort ne doit être épargné pour garantir que la parole salvatrice de Dieu atteigne tout à la fois le riche et le pauvre, le savant et l'illettré, le vieux et le jeune, le dévot et l'athée, l'habitant des collines et des îles lointaines, celui des cités grouillantes, l'homme d'affaires des banlieues, le travailleur des taudis, l'homme des tribus nomades, l'agriculteur, l'étudiant universitaire ; tous doivent être délibérément incorporés dans les plans de la communauté baha'ie.

Bien que les plans doivent être soigneusement élaborés et tous les moyens utiles adoptés afin de promouvoir ces activités, vos assemblées ne doivent jamais permettre à de tels plans d'éclipser l'éclatante vérité [...]: ce sont la pureté du coeur, le détachement, la droiture, le dévouement et l'amour de l'enseignant qui attirent les confirmations divines et qui le rendent capable, si ignorant soit-il du savoir de ce monde, de gagner à la cause de Dieu les coeurs de ses semblables.
(La Maison universelle de justice - dans une lettre adressée à toutes les Assemblées spirituelles nationales le 31 octobre 1967 -, dans "Susciter les adhésions par groupes", p. 34.)

133. L'enseignement de la Foi a toujours fait appel à la sagesse, au dévouement, à l'enthousiasme, à la pureté d'intention et à un discours éloquent. Comme n'importe qui, les baha'is ont tendance à se laisser aller aux extrêmes, et trop peu nombreux sont ceux qui apportent un juste équilibre à leur manière d'agir. Cela est particulièrement vrai dans l'enseignement de la Foi. À l'un des extrêmes, il y a ceux qui sont tellement embrasés par leur amour pour la Foi et tellement conscients que les peuples ont un besoin désespéré de son message salvateur, qu'ils outrepassent les limites de la sagesse et de la discrétion pour s'égarer dans le domaine du prosélytisme. À l'autre extrême, il y a ceux qui sont si prudents dans leur manière d'aborder le public et si désireux de ne jamais susciter une réaction hostile qu'ils échouent à faire percevoir l'immense portée de la Cause ou à convaincre leurs interlocuteurs ; car si le messager manque d'enthousiasme, comment peut-il le transmettre aux autres ? Le premier extrême conduit à une représentation erronée des enseignements et provoque des désillusions, le second extrême a pour résultat la stagnation de la communauté et son incapacité d'accomplir sa mission essentielle, qui consiste à transmettre au monde ce message dispensateur de vie.
(La Maison universelle de justice - dans une lettre adressée à toutes les Assemblées spirituelles nationales le 31 octobre 1967 -, dans "Susciter les adhésions par groupes", p. 53.)

134. L'enseignement est la nourriture de l'esprit ; il apporte la vie aux âmes endormies et fait apparaître le nouveau ciel et la nouvelle terre ; il élève la bannière d'un monde unifié ; il assure la victoire de l'Alliance et apporte à ceux qui lui donnent leur vie le bonheur céleste d'atteindre le bon plaisir de leur Seigneur.

Chaque croyant - homme, femme, jeune et enfant - est appelé à intervenir dans ce champ d'action ; car c'est de l'initiative, de la volonté résolue de l'individu d'enseigner et de servir que le succès de toute la communauté dépend. Solidement attaché à la puissante alliance de Baha'u'llah, soutenu par des prières journalières et la lecture des paroles sacrées, renforcé par une application constante à atteindre une plus profonde compréhension des enseignements divins, éclairé par un effort continuel pour relier ces enseignements aux questions actuelles, nourri par l'observance des lois et des principes du nouvel ordre mondial de Baha'u'llah, chaque individu peut atteindre le plus grand des succès dans l'enseignement. En fait, le triomphe final de la Cause est assuré par "une chose et une chose seulement", soulignée de façon si poignante par Shoghi Effendi, c'est-à-dire "la mesure dans laquelle notre vie intérieure et notre caractère personnel reflètent dans leurs nombreux aspects la splendeur de ces principes éternels proclamés par Baha'u'llah".
(La Maison universelle de justice, "Message aux baha'is du monde", Ridvan 1988.)

135. Notre première réponse doit être d'enseigner - à nous-mêmes et aux autres - à tous les échelons de la société, par tous les moyens possibles et sans aucun délai. Le Maître bien-aimé, dans une exhortation à l'enseignement, a dit que "la chandelle ne peut projeter l'éclat de sa flamme avant d'être allumée ; sa clarté ne peut dissiper les ténèbres environnantes avant que brille sa lumière". Allez donc de l'avant, puis soyez les "étincelles qui enflamment les chandelles encore non allumées".
(La Maison universelle de justice, "Message aux baha'is du monde", Ridvan 1989.)


XXIII - Les conditions nécessaires chez l'enseignant

136. Quiconque en ce jour se lève pour assister notre cause et appelle à son secours les cohortes d'un caractère digne de louanges et d'une conduite empreinte de droiture, l'influence provenant d'une telle action sera très certainement diffusée partout dans le monde.
(Baha'u'llah, cité par Shoghi Effendi dans "L'avènement de la justice divine", p. 36.)

137. L'intention de l'enseignant doit être pure, son coeur indépendant, son esprit épris de Dieu, sa pensée en paix, sa résolution ferme, sa grandeur d'âme exaltée, et il doit être un flambeau brillant dans l'amour de Dieu.
('Abdu'l-Baha, "Les tablettes du Plan divin", p. 53.)

138. Du degré d'accomplissement de ces conditions de base et de la manière dont les croyants [...] les réaliseront dans leur vie individuelle, dans leurs activités administratives, dans leurs rapports sociaux, dépendra la mesure des bénédictions multiples que le Possesseur munificent peut leur garantir à tous. Les conditions requises ne sont autres qu'un sens élevé de la droiture morale dans leurs activités sociales et administratives, la chasteté absolue dans leur vie individuelle et la liberté complète de préjugés dans leurs rapports avec les gens de différentes races, classes, dénominations ou couleurs.
(Shoghi Effendi, "L'avènement de la justice divine", p. 33.)

139. Ceux qui participent à une telle campagne, que ce soit en qualité d'organisateurs ou comme artisans auxquels l'exécution de la tâche elle-même a été confiée, doivent, comme préliminaire essentiel à l'accomplissement de leurs devoirs, connaître à fond les divers aspects de l'histoire et des enseignements de leur foi. Dans leurs efforts pour atteindre ce but, ils doivent étudier avec soin et consciencieusement la littérature de leur foi, approfondir individuellement ses enseignements, assimiler ses lois et ses principes, méditer sur ses avertissements, ses principes et ses buts, mémoriser quelques-unes des exhortations et des prières, maîtriser les grands traits de son administration, être au courant de ses affaires courantes et de ses développements les plus récents.
(Shoghi Effendi, "L'avènement de la justice divine", p. 66.)

140. Si les amis attendaient toujours d'être pleinement qualifiés pour accomplir une tâche particulière, le travail de la Cause serait presque immobilisé ! Mais le seul fait de s'efforcer de servir, aussi faible que l'on puisse se sentir, attire les bénédictions de Dieu et rend chacun plus compétent à la tâche.

Aujourd'hui, le besoin d'entendre le message divin est si grand au sein de l'humanité que les croyants doivent se lancer dans l'action, partout et comme ils le peuvent, sans tenir compte de leurs propres imperfections, mais toujours attentifs au besoin criant de leurs semblables de connaître les enseignements aux heures les plus sombres de cette dure transition.
(Shoghi Effendi - dans une lettre écrite de sa part à un croyant -, dans Manuel d'enseignement, p. 19.)


XXIV - Les enseignants itinérants et les pionniers

141. Ceux qui, pour enseigner notre cause, ont abandonné leur pays, l'esprit de fidélité les fortifiera de son pouvoir. Selon l'ordre qu'en a donné Celui qui est le Tout-Puissant, le Très-Sage, ils marcheront escortés d'une milice choisie de nos anges. Combien grande est la bénédiction réservée à celui qui a été admis à l'honneur de servir le Tout-Puissant ! Par ma vie ! Il n'est point d'oeuvre, si grande soit-elle, exception faite des actions ordonnées par Dieu, le Tout-Puissant, qui soit comparable à l'oeuvre de son service. Un tel service est le prince de tout acte vertueux et la parure de toute bonne action. Ainsi en a ordonné Celui qui est le Révélateur souverain, l'Ancien des jours.

Quiconque se lève pour enseigner notre cause doit, de toute nécessité, se détacher des choses terrestres et faire du triomphe de notre foi son objectif suprême. Ainsi en a-t-il été décrété dans l'Épître préservée. Et lorsqu'il se résout, pour l'amour de la cause de son Seigneur, à quitter sa maison, il lui faut choisir comme le meilleur viatique pour son voyage la confiance en Dieu, et revêtir la robe de la vertu. Ainsi en a décrété Dieu, le Tout-Puissant, le Loué.

S'il est vraiment embrasé de son amour et s'il a renoncé à toutes choses créées, les paroles qu'il prononcera enflammeront son auditoire. En vérité, ton Seigneur est l'Omniscient, l'Informé. Heureux l'homme qui entend notre voix et répond à notre appel. Il est, en vérité, de ceux qui nous approcheront.
(Baha'u'llah, "Extraits des Écrits de Baha'u'llah", p. 220.)

142. Il est aussi écrit dans les saints Évangiles: "Allez dans le monde entier et appelez les peuples au royaume de Dieu." Il est maintenant temps de vous lever pour accomplir cette très grande tâche et de devenir les guides d'innombrables âmes. Ainsi, par cette action surhumaine, les rayons de la paix et de la conciliation illumineront et éclaireront toutes les régions, et le monde de l'humanité trouvera la paix et la quiétude.
('Abdu'l-Baha, "Les tablettes du Plan divin", p. 22.)

143. Il est maintenant temps pour vous d'enlever le vêtement de l'attachement à ce monde qui périt, d'être complètement détachés du monde physique, de devenir des anges célestes et d'aller dans ces pays.
('Abdu'l-Baha, "Les tablettes du Plan divin", p. 34.)

144. Ô que je puisse voyager, même à pied et dans une extrême pauvreté, vers ces régions et, lançant l'appel Ya Baha'u'l-Abha ! dans les villes, les villages, les montagnes, les déserts et sur les océans, propager les enseignements divins ! Cela, hélas, je ne le puis. Combien intensément je le déplore ! Plaise à Dieu que vous puissiez l'accomplir !
('Abdu'l-Baha, "Les tablettes du Plan divin", p. 41.)


XXV - Les communautés baha'ies

145. Que ce serait merveilleux si les amis étaient comme des faisceaux de lumière, s'ils se tenaient fermement côte à côte en une ligne ininterrompue. Car maintenant, les rayons de réalité issus du soleil du monde de l'existence ont uni dans la prière tous les adorateurs de cette lumière, et ces rayons ont, par une grâce infinie, rassemblé tous les peuples au sein de cet immense refuge. Ainsi, toutes les âmes doivent devenir comme une seule âme, et tous les coeurs, comme un seul coeur. Que tous les hommes soient libérés des multiples identités qu'engendrent les passions et les désirs ; qu'ils puisent, dans l'unicité de leur amour pour Dieu, un nouvel art de vivre.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 75.)

146. [...] il faut en premier lieu établir la paix parmi les hommes, en attendant qu'elle conduise finalement à la paix entre les nations. Aussi, ô vous baha'is, évertuez-vous à créer, par la puissance de la parole de Dieu, l'amour véritable, la communion spirituelle et des liens durables entre les individus. Telle est votre mission.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 244.)

147. Dans leurs relations avec les autres croyants, ils ne doivent pas se contenter d'un simple échange de formalités froides et vides qui sont souvent l'apanage des banquets, réceptions, assemblées consultatives et salles de conférences. Ils doivent plutôt, en tant que participants aux bienfaits spirituels que leur consent Baha'u'llah, se lever, et avec l'aide et le conseil de leurs représentants locaux et nationaux, compléter ces fonctions officielles par des occasions que seules des relations sociales intimes et étroites peuvent adéquatement fournir. Chez eux, aux heures de repos et de loisirs, dans leurs relations d'affaires quotidiennes, dans les associations de leurs enfants, qu'ils soient en classe ou en recréation, ou dans leurs clubs, bref, en toutes circonstances, aussi insignifiantes qu'elles puissent paraître, les adeptes de Baha'u'llah devraient s'assurer d'être, aux yeux du monde et sous le regard de leur Maître vigilant, les vivants témoins des vérités qu'il chérissait si tendrement et qu'il soutint sans relâche jusqu'aux derniers instants de sa vie. Si notre détermination faiblit, si notre foi est hésitante, si nous négligeons les occasions variées qui nous sont accordées de temps à autre par un Maître très sage et très clément, non seulement nous manquons à notre obligation la plus vitale et la plus évidente, mais nous retardons aussi inconsciemment le flot des énergies vivifiantes qui peuvent seules assurer la vigueur et la rapidité du développement de la foi de Dieu dans son effort et dans sa lutte.
(Shoghi Effendi - dans une lettre adressée à l'Assemblée spirituelle nationale des États-Unis et du Canada le 12 avril 1927 -, dans "Les principes de l'administration baha'ie", p. 25.)

148. En réalité, les croyants n'ont pas encore complètement appris à s'offrir soutien et consolation les uns aux autres en temps de besoin. La cause de Dieu est douée de pouvoirs extraordinaires, et la raison pour laquelle les croyants ne profitent pas davantage de ces pouvoirs est qu'ils n'ont pas appris à tirer le maximum de ce puissant potentiel d'amour, de force et d'harmonie engendré par la Foi.
(Shoghi Effendi - dans une lettre du 8 mai 1942 -, dans "Les principes de l'administration baha'ie", p. 25-26.)


XXVI - La consultation

149. Le Grand Être dit: Le ciel de la sagesse divine est éclairé par deux flambeaux, celui de la consultation et celui de la compassion. Consultez-vous sur tous les sujets puisque la consultation est une lampe de direction qui montre le chemin et dispense la compréhension.
(Baha'u'llah, dans "La consultation baha'ie", p. 3.)

150. L'homme doit consulter sur tous les sujets, qu'ils soient primordiaux ou secondaires, afin de prendre connaissance de ce qui est bien. La consultation lui donne un aperçu des choses et lui permet d'étudier à fond les questions qui lui sont inconnues.
('Abdu'l-Baha, dans "La consultation baha'ie", p. 7.)

151. Souvenons-nous que la pierre angulaire de la cause de Dieu n'est pas l'autorité dictatoriale mais l'humble camaraderie, qu'elle n'est pas le pouvoir arbitraire mais l'esprit de franchise et de consultation affectueuse.
(Shoghi Effendi, "Les principes de l'administration baha'ie", p. 52.)


XXVII - La fête des Dix-Neuf Jours

152. Au fil des ans, la fête des Dix-Neuf Jours, sa structure, son intention et ses possibilités se sont transformées pour les amis en un sujet de croissantes recherches. Elle a fait l'objet d'une grande partie de la consultation lors de la Sixième Convention internationale baha'ie organisée l'an dernier, et nous sentons que le moment est venu de vous offrir des clarifications.

L'ordre mondial de Baha'u'llah couvre tous les secteurs de la société humaine ; il intègre les processus administratifs, sociaux et spirituels de la vie ; il canalise l'expression de la pensée humaine, dans ses multiples formes, vers l'édification d'une nouvelle civilisation. La fête des Dix-Neuf Jours embrasse tous les aspects qui sont à la base même de la société. Fonctionnant dans le village, la petite ou la grande ville, c'est une institution dont les membres sont tous du peuple de Baha. Elle est destinée à promouvoir l'unité, à assurer le progrès et à créer la joie.

'Abdu'l-Baha nous dit: "Si cette fête est célébrée convenablement, une fois tous les dix-neuf jours, les amis sentiront la spiritualité renaître en eux et seront doués d'un pouvoir qui n'est pas de ce monde." Pour garantir ce glorieux résultat, le concept de la fête doit être convenablement compris par tous les amis. Il est connu que la fête comprend trois parties distinctes mais liées: les parties spirituelle, administrative et sociale. La première comporte la récitation de prières et la lecture de textes sacrés. La deuxième est une réunion générale durant laquelle l'assemblée spirituelle locale fait à la communauté un rapport de ses activités, de ses projets et de ses problèmes, partage les nouvelles et les messages du Centre mondial et de l'Assemblée nationale, et reçoit les idées et les recommandations des amis par le processus de la consultation. La troisième consiste à prendre des rafraîchissements et à participer à d'autres activités destinées à développer l'amitié dans une diversité de formes culturellement déterminées qui ne contreviennent pas aux principes de la Foi ou au caractère essentiel de la fête.

Bien que la célébration de la fête exige de respecter l'ordre dans lequel ses trois parties ont été définies, il reste beaucoup de variations possibles dans l'expérience globale. Par exemple, il peut y avoir de la musique durant les diverses parties, y compris la partie spirituelle ; 'Abdu'l-Baha recommande de prononcer des discours éloquents et édifiants ; l'hospitalité peut s'exprimer de façon originale et variée ; la qualité et la portée de la consultation correspondront à l'esprit de l'occasion. À tous ces égards, l'influence des différentes cultures sera la bienvenue et ajoutera une diversité salutaire à la fête, diversité représentative des caractéristiques uniques des différentes sociétés dans lesquelles elle se déroule et, par conséquent, elle contribuera à l'inspiration morale et au plaisir des participants.
(La Maison universelle de justice, dans "La fête des Dix-Neuf Jours", p. 3-4.)


XXVIII - Les contributions aux fonds baha'is

153. Et comme le progrès et l'extension des activités spirituelles dépendent des possibilités matérielles, il est absolument nécessaire qu'immédiatement après l'établissement des assemblées spirituelles locales aussi bien que nationales, un fonds baha'i soit établi et placé sous le contrôle exclusif de l'assemblée spirituelle. Tous les dons et contributions doivent être offerts au trésorier de l'assemblée dans le but essentiel de promouvoir les intérêts de la Cause dans la localité ou le pays. Chaque serviteur de Baha'u'llah, consciencieux et sincère, et désireux de voir progresser sa cause, a l'obligation sacrée de contribuer spontanément et généreusement à l'accroissement de ce fonds.
(Shoghi Effendi - dans une lettre adressée à l'Assemblée spirituelle nationale des États-Unis et du Canada le 12 mars 1923 -, dans "Le fonds baha'i et les contributions au Fonds", p. 5.)

154. Nous devons ressembler à la fontaine ou à la source qui, se vidant sans cesse de son contenu, déborde sans arrêt sous l'action d'un invisible jaillissement. Donner continuellement pour le bien de nos semblables, ignorant la crainte de la pauvreté et confiants en l'infaillible générosité de la Source de toute richesse et de tout bien, tel est le secret d'une vie intègre.
(Shoghi Effendi - dans une lettre publiée en 1942 -, dans "Le fonds baha'i et les contributions au Fonds", p. 17.)

155. [...] les contributions à ce fonds constituent, pour tout croyant, le moyen pratique et effectif de tester la mesure et le caractère de sa foi, et de prouver par des actes l'intensité de sa dévotion et de son attachement à la Cause.
(Shoghi Effendi - dans une lettre adressée au président de l'Assemblée spirituelle nationale des États-Unis et du Canada le 25 septembre 1934 -, dans "Le fonds baha'i et les contributions au Fonds", p. 14.)

156. [...] les disciples dévoués de Baha'u'llah disposent [...] de toutes les occasions pour contribuer régulièrement dans un esprit d'abnégation au travail de la Cause. C'est pour mieux réaliser le privilège et la responsabilité de participer aux multiples activités de notre foi bien-aimée que nous faisons appel à vous en ce moment critique de l'histoire du monde et vous rappelons que le soutien des fonds baha'is fait partie intégrante de la vie baha'ie. Le besoin ne se fait pas uniquement sentir pour le présent, mais pour les années à venir, jusqu'à ce que nos efforts, renforcés par les confirmations d'en haut, surmontent les grands périls auxquels l'humanité est confrontée et transforment ce monde en un monde dont la splendeur et l'éclat dépasseront nos plus hautes espérances et nos plus grands rêves.
(La Maison universelle de justice, "Message aux disciples de Baha'u'llah dans tous les pays", le 3 janvier 1985.)


XXIX - Le Huququ'llah

157. Le Huququ'llah (le droit de Dieu) est une loi majeure et une institution sacrée. Établie dans le Livre le plus saint (Le Kitab-i-Aqdas), c'est un des instruments fondamentaux pour construire les fondations de l'ordre mondial de Baha'u'llah et pour en soutenir la structure. D'une grande portée, ses ramifications vont de la promotion du bien-être individuel à la consolidation et à l'extension de l'autorité et des activités de la tête de la Foi. En établissant une source de revenu régulière et systématique pour l'institution centrale de la Cause, Baha'u'llah a pourvu le Centre mondial de sa foi des moyens d'assumer son indépendance et son fonctionnement définitif.

En identifiant cette loi au "droit de Dieu", Baha'u'llah met à nouveau en relief la nature des relations entre les humains et leur Créateur, celle d'une alliance basée sur des promesses et des obligations réciproques. De plus, en désignant l'autorité centrale de la Cause, vers laquelle tous doivent se tourner, comme le bénéficiaire de ce droit, il a créé un lien vital direct entre chaque croyant et la tête de la Foi, lien unique dans la structure de son ordre mondial. Cette loi permet aux amis de reconnaître l'élévation de leur activité économique au rang de l'acceptabilité divine. C'est un moyen de purifier leurs richesses et un aimant qui attire les bénédictions divines. Le calcul et le paiement du Huququ'llah [...] sont exclusivement une question de conscience et restent entre l'individu et Dieu. Il est interdit de demander ou de solliciter le Huququ'llah. Seuls sont autorisés, sous les auspices des institutions de la Foi, des appels, des rappels et des exhortations d'ordre général [...] En fait, les implications de la loi du Huququ'llah pour la réalisation d'un certain nombre de principes de la Foi, tels que l'élimination des extrêmes de richesse et de pauvreté et une répartition plus équitable des ressources, deviendront de plus en plus évidentes au fur et à mesure que les amis assumeront dans une mesure toujours plus grande la responsabilité de l'observer.
(Huququ'llah, historique et codification, p. 10-11.)


XXX - Les rapports avec autrui: amitié, solidarité, hospitalité, équité

158. Ceux qui sont imprégnés de sincérité et de loyauté devraient s'associer à tous les peuples et à toutes les familles de la terre dans la joie et l'allégresse, puisque cette association contribue et continuera de contribuer à l'unité et à l'harmonie, ce qui, à son tour, mènera au maintien de l'ordre dans le monde et à la régénération des nations. Bénis soient ceux qui saisissent la corde de la gentillesse et de la compassion et sont exempts d'animosité et de haine.

Cet Opprimé exhorte les peuples de la terre à observer la tolérance et la justice, qui sont deux lumières dans l'obscurité du monde et deux éducateurs pour l'édification de l'humanité. Heureux soient ceux qui y sont parvenus et malheur à l'insouciant.
(Baha'u'llah, "Les Tablettes de Baha'u'llah", p. 36.)

159. Fréquentez tous les hommes, ô peuple de Baha, dans un esprit amical et fraternel. Si vous sentez que vous possédez quelque vérité et un joyau dont les autres soient privés, faites-leur en part avec bonté et bonne grâce. S'ils l'acceptent, votre but est atteint. En cas de refus, abandonnez-les à eux-mêmes, en priant toutefois Dieu de les guider. Gardez-vous de toute rudesse à leur égard. Un langage bienveillant est l'aimant qui attire les coeurs des hommes. C'est le pain de l'esprit, il revêt les mots de signification, il est la fontaine d'où coule la lumière de la sagesse et de l'intelligence.
(Baha'u'llah, "Extraits des Écrits de Baha'u'llah", p. 190.)

160. Ô vous, amoureux de cette âme meurtrie ! Purifiez vos regards afin de ne considérer aucun homme comme différent de vous. Ne considérez plus les hommes comme des étrangers mais comme des amis, car l'amour et l'unité s'avèrent difficiles quand vous fixez votre regard sur la différence. En cet âge nouveau et merveilleux, les saintes écritures nous disent que nous devons être en harmonie avec tous nos semblables, que nous devons ne voir ni rudesse, ni injustice, ni malveillance, ni hostilité, ni haine, mais tourner plutôt nos regards vers le ciel d'ancienne gloire. Car toutes les créatures sont un signe de Dieu, et ce fut par la grâce du Seigneur et par son pouvoir que chacune d'elles a vu le jour ; c'est pourquoi elles sont toutes membres d'une seule et même famille ; elles ne sont pas des étrangères mais des amies, et doivent être traitées comme telles.

Ainsi, les bien-aimés de Dieu doivent se comporter avec la même affection et la même fraternité envers l'inconnu qu'envers l'ami, manifestant à tous une extrême bienveillance, évitant de considérer leurs capacités et ne demandant jamais s'ils méritent d'être aimés. Que les amis fassent preuve, en toutes circonstances, de considération et d'une infinie courtoisie. Qu'ils ne se laissent jamais décourager par la malveillance, l'agression ou la haine - si intenses soient-elles. Si d'autres lancent vers vous leurs flèches, offrez-leur du lait et du miel en retour ; s'ils empoisonnent vos vies, adoucissez leur âme ; s'ils vous injurient, apprenez-leur comment on réconforte ; s'ils vous infligent une blessure, soyez un baume pour leurs souffrances ; s'ils vous accablent, tendez à leurs lèvres une coupe rafraîchissante.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 23-24.)

161. Ô vous, amoureux de Dieu ! Soyez bons envers tous les peuples, aimez chaque personne, faites tout ce qui est en votre pouvoir pour purifier les coeurs et les esprits des hommes, efforcez-vous de réjouir chaque âme. Soyez une ondée de grâce pour chaque prairie et, pour chaque arbre, l'eau de la vie. Soyez comme le musc pour les sens de l'humanité et, pour les malades, une brise fraîche et bienfaisante. Soyez des eaux réconfortantes pour tous ceux qui ont soif, un guide attentionné pour tous les égarés. Soyez un père et une mère pour l'orphelin, des enfants aimants pour le vieillard, un trésor abondant pour l'indigent. Considérez l'amour et la camaraderie comme les délices du ciel, l'hostilité et la haine comme les tourments de l'enfer.

N'accordez pas à votre corps trop de repos, mais travaillez de toute votre âme ; et de tout votre coeur, élevez la voix, implorant Dieu de vous accorder son secours et sa grâce. Ainsi pourrez-vous faire de ce monde le paradis d'Abha, et de ce globe, le terrain de manoeuvres du royaume d'en haut. Si seulement vous en faites l'effort, il est certain que ces splendeurs apparaîtront, que ces nuages de miséricorde déverseront leurs ondées, que ces brises vivifiantes se lèveront et souffleront, que ce musc odorant sera répandu jusqu'aux extrémités de la terre.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 242.)

162. Ô vous, peuples d'Occident, soyez bons envers ceux qui viennent des pays orientaux pour séjourner parmi vous. Oubliez votre formalisme quand vous conversez avec eux ; ils n'y sont pas accoutumés. Cette attitude paraît froide et inamicale aux peuples d'Orient. Ayez plutôt une attitude de sympathie [...]

À quoi sert-il de convenir que l'amitié universelle est un bien et de parler de la solidarité du genre humain comme d'un grand idéal ? À rien, si ces idées ne sont pas transformées en actes.

Le mal persiste dans le monde précisément parce que les gens ne parlent que de leurs idéaux sans s'efforcer de les mettre en pratique. Si les actes remplaçaient les paroles, la détresse du monde serait bientôt transformée en bien-être.
('Abdu'l-Baha, "Les causeries de 'Abdu'l-Baha à Paris", p. 15-16.)

163. On peut diviser les pensées en deux catégories: celles qui appartiennent à la pure spéculation et celles qui se traduisent par des actes [...]

C'est là la différence entre les philosophes qui sont des maîtres spirituels et ceux qui ne sont que des philosophes: le maître spirituel est le premier à suivre ce qu'il enseigne ; il transpose en actes son idéal et ses conceptions spirituelles. Ses pensées divines se traduisent visiblement dans le monde. Ses pensées font partie intégrante de lui-même. Il en est indissociable. Quand on se trouve en présence d'un philosophe qui met en relief l'importance et la grandeur de la justice et qui, par ailleurs, encourage un monarque avide à pratiquer la tyrannie et l'oppression, on peut en conclure sur-le-champ qu'il appartient à la première classe, car il ne met pas en pratique les vertus célestes correspondant à ses pensées sublimes.
('Abdu'l-Baha, "Les causeries de 'Abdu'l-Baha à Paris", p. 17-18.)

164. L'Est et l'Ouest doivent s'unir pour se donner mutuellement ce qui leur manque. De cette union naîtra une vraie civilisation dans laquelle le spirituel trouvera son expression et sa réalisation sur le plan matériel.

[...] Lorsque l'humanité tout entière sera rassemblée sous la tente de l'unité, dans le royaume de gloire, ce sera le paradis qui doit s'établir sur la terre.
('Abdu'l-Baha, "Les causeries de 'Abdu'l-Baha à Paris", p. 20-21.)

165. Répandez la lumière d'un amour sans limites sur tous ceux que vous rencontrez, qu'ils soient de votre pays, de votre race, de votre parti politique, ou qu'ils soient de toutes autres nations, races ou nuances d'opinions politiques. Le ciel vous assistera dans votre tâche, alors que vous rassemblez les peuples épars à l'ombre de la tente suprême de l'unité [...]

Ne dites pas: C'est un Italien, ou un Français, ou un Américain, ou un Anglais ; retenez seulement que c'est un fils de Dieu, un serviteur du Très-Haut, un homme. Ce sont tous des hommes. Oubliez les nationalités. Au regard de Dieu, tous les êtres sont égaux.
('Abdu'l-Baha, "Les causeries de 'Abdu'l-Baha à Paris", p. 34.)


XXXI - La responsabilité des jeunes baha'is

166. Dans chaque ville, les jeunes baha'is devraient se faire un devoir de garder le contact avec les associations et les activités locales et, par tous les moyens, s'efforcer de faire connaître leurs idées au plus grand nombre possible de jeunes. Avant tout, ils doivent leur offrir un exemple édifiant. Chasteté, politesse, bienveillance, hospitalité, optimisme radieux envers le bonheur futur et final de l'humanité et son bien-être, tout cela devrait les distinguer et leur faire gagner l'amour et l'admiration de leurs camarades. La chose dont l'absence est la plus frappante dans la vie moderne est un critère élevé de conduite et de bon caractère. Les jeunes baha'is doivent d'abord démontrer ces vertus s'ils espèrent sérieusement gagner à la Foi les membres de leur génération si cruellement déçue et si contaminée par le laxisme [...]
(Shoghi Effendi - dans une lettre du 20 octobre 1945 -, dans "Excellence en toutes choses", p. 22.)

167. Il estime que les jeunes en particulier doivent s'efforcer constamment et résolument de se montrer des modèles de vie baha'ie. Dans la société qui nous entoure, nous observons la décadence morale, la promiscuité, l'indécence, la vulgarité et le manque de savoir-vivre. Ce que les jeunes baha'is doivent vivre est juste à l'opposé, et c'est par leur chasteté, leur droiture, leur décence, leur déférence et leurs bonnes manières qu'ils doivent attirer les autres, jeunes et moins jeunes, à la Foi. Le monde est las de belles paroles ; il veut des actes, et c'est à la jeunesse baha'ie qu'il appartient de les lui fournir.
(Shoghi Effendi - dans une lettre du 19 septembre 1946-, dans "Excellence en toutes choses", p. 23.)

168. Les exigences présentes d'une foi dont les responsabilités s'accroissent rapidement, conjointement avec sa sortie de l'obscurité, imposent aux jeunes le devoir inévitable de s'assurer que leur vie reflète à un degré marqué le pouvoir transformateur de la nouvelle révélation qu'ils ont embrassée. Autrement, par quel exemple les revendications de Baha'u'llah peuvent-elles être jugées ? Comment son message curatif peut-il être reconnu par une humanité sceptique s'il ne produit pas d'effet notable sur les jeunes, considérés comme étant les éléments les plus énergiques, les plus flexibles et les plus prometteurs de toute société ?

L'horizon sombre auquel fait face un monde qui a manqué de reconnaître le Promis, la source de son salut, affecte vivement les perspectives des plus jeunes générations ; leur manque d'espoir affligeant et leur complaisance dans des solutions désespérées mais futiles et même dangereuses font directement appel à l'attention salutaire des jeunes baha'is qui, par leur connaissance de cette source et par la brillante vision dont ils ont ainsi été dotés, ne peuvent hésiter à faire participer leurs jeunes camarades désespérés à la joie fortifiante, à l'espoir constructif, aux promesses radieuses de la révélation prodigieuse de Baha'u'llah.

Les paroles, les actes, les attitudes, l'absence de préjugés, la noblesse de caractère, le sentiment élevé de dévouement pour les autres - en un mot, ces qualités et actions qui distinguent un baha'i - doivent immanquablement caractériser leur vie intérieure, leur comportement observable et leurs échanges avec tous.

Rejetant les basses vues de la médiocrité, qu'ils gravissent les cimes de l'excellence dans tout ce qu'ils aspirent à faire. Puissent-ils se résoudre à élever l'atmosphère même dans laquelle ils évoluent, que ce soit dans les salles de classe ou dans les salles de haut savoir, dans leur travail, leurs loisirs, leur activité baha'ie ou leur service à la société.

En vérité, qu'ils accueillent avec confiance les défis qui les attendent. Pénétrés de cette excellence et avec l'humilité qui y correspond, avec ténacité et dans un esprit de servitude aimante, les jeunes d'aujourd'hui doivent se mouvoir vers les premiers rangs des professions, commerces, arts et métiers nécessaires au progrès futur de l'humanité - cela pour assurer que l'esprit de la Cause répande son éclat sur toutes ces zones importantes de l'activité humaine. En outre, alors qu'ils se proposent de maîtriser les concepts unificateurs et les technologies utiles à l'avancement rapide de cette ère des communications, ils peuvent, en vérité ils doivent aussi garantir la transmission vers le futur de ces talents qui vont préserver les réalisations merveilleuses et indispensables du passé. La transformation qui doit se produire dans le fonctionnement de la société dépendra certainement dans une grande mesure de la façon dont les jeunes se prépareront pour le monde dont ils hériteront.
(La Maison universelle de justice, "Message à la jeunesse baha'ie du monde", le 8 mai 1985.)


XXXII - L'engagement social mais non politique

169. Qu'ils s'abstiennent de s'associer - en paroles ou en actions - aux activités politiques de leur nation respective, aux politiques de leur gouvernement, aux programmes et aux détours malhonnêtes des partis et des factions [...]

Qu'ils s'élèvent au-dessus de tout particularisme et de tout esprit de parti, au-dessus des vains conflits, des calculs mesquins, des passions éphémères qui agitent un monde en mutation et retiennent son attention [...]

Il devrait être parfaitement clair qu'une telle attitude ne suppose pas la moindre indifférence à l'égard de la cause et des intérêts de leur propre pays, ni quelque insubordination de leur part à l'autorité de gouvernements reconnus et établis [...] Elle dénote le désir que chérit chaque disciple véritable et loyal de Baha'u'llah de servir, de façon désintéressée, discrète et patriotique, les plus hauts intérêts du pays auquel il appartient, et d'une manière qui n'entraîne aucun manquement aux normes élevées d'intégrité et de véracité associées aux enseigne-ments de sa foi.
(Shoghi Effendi, "L'ordre mondial de Baha'u'llah", p. 59-60.)


XXXIII - La violence

170. Ornez-vous de la parure des bonnes actions. Celui dont les actions atteignent le bon plaisir de Dieu est assurément du peuple de Baha et il est mentionné devant son trône. Aidez le Seigneur de toute la création par des oeuvres de droiture, et aussi par la sagesse et la parole. C'est en effet ce que vous a ordonné, dans la plupart des épîtres, Celui qui est le Très-Miséricordieux. Il a vraiment connaissance de ce que je dis. Que nul ne se dispute avec un autre et qu'aucune âme n'en mette une autre à mort ; voilà en vérité ce qui vous fut interdit dans un Livre caché dans le tabernacle de gloire. Quoi ! Tueriez-vous celui que Dieu anima et que, d'un souffle, il dota de l'esprit ? Grave serait alors votre offense devant son trône ! Craignez Dieu et ne levez pas la main de l'injustice et de l'oppression pour détruire ce qu'Il a Lui-même créé ; non, marchez dans les voies de Dieu, le Vrai [...]
(Baha'u'llah, "Le Kitab-i-Aqdas", p. 47.)

171. Craignez Dieu, ô peuple, et abstenez-vous de répandre le sang de vos semblables. Ne vous disputez pas avec votre voisin, et soyez de ceux qui font le bien. Gardez-vous de troubler l'ordre établi sur la terre par votre Créateur, et ne suivez pas les traces de ceux qui errent loin de Lui.
(Baha'u'llah, "Extraits des Écrits de Baha'u'llah", p. 182.)


XXXIV - La guerre et le service militaire

172. Il a encore la ferme conviction que les croyants, tout en se disant prêts à obéir sans réserve à toutes les directives que les autorités peuvent décréter en temps de guerre, doivent aussi, tant que les hostilités ne sont pas encore déclarées, demander au gouvernement de les exempter du service militaire actif en qualité de combattants. Ils insisteront sur le fait qu'en faisant cette demande, ils ne sont poussés par aucune considération personnelle, mais par le seul et suprême motif de soutenir les enseignements de leur foi, qui les met dans l'obligation morale de renoncer à tout acte qui les mêlerait à une guerre directe avec leurs semblables d'autres races ou nations [...] Les croyants peuvent servir de bien d'autres façons en temps de guerre, en s'engageant dans des services d'une nature non combattante, des services qui n'exigent pas de répandre le sang, comme le travail d'ambulancier, le service de défense passive contre les bombardements, les fonctions administratives. C'est pour des services nationaux de cette sorte qu'ils devraient se porter volontaires.
Il importe peu que de telles activités risquent de les exposer aux dangers, à l'arrière ou au front, car leur désir n'est pas de protéger leur propre vie, mais de s'abstenir de tout acte volontaire visant à tuer [...]
(Shoghi Effendi - dans une lettre écrite de sa part à l'Assemblée spirituelle nationale des États-Unis et du Canada -, dans "Les principes de l'administration baha'ie", p. 103.)


XXXV - L'adhésion à des associations autres que baha'ies

173. Il est sûrement nécessaire que les amis demeurent en contact avec les mouvements sociaux modernes, mais leur but principal doit être d'attirer plus de gens à l'esprit et aux enseignements de la Cause. Ils doivent apprendre par les expériences d'autrui et ne pas se laisser distraire pour être finalement absorbés dans les autres mouvements, jusqu'à en oublier la cause de Dieu.
(Shoghi Effendi, "Les principes de l'administration baha'ie", p. 35.)

174. Pleinement conscients des déclarations réitérées de 'Abdu'l-Baha selon lesquelles l'universalité vient de Dieu, les baha'is de chaque pays sont prêts à s'associer - et même désireux de le faire - en actes et en paroles à toute organisation qu'ils considèrent, après une recherche minutieuse, comme libre de toutes nuances partisanes ou politiques et complètement vouée aux intérêts de l'humanité tout entière. Dans leur collaboration avec de telles associations, ils apporteraient toute l'assistance morale et matérielle dont ils sont capables, après avoir fourni leur part de soutien aux institutions qui affectent directement les intérêts de la Cause. Ils doivent toujours se souvenir, toutefois, du but prédominant d'une telle collaboration, c'est-à-dire la reconnaissance éventuelle, par ceux avec qui ils sont associés, de la suprême nécessité et de la réelle signification de la révélation baha'ie en ce jour.
(Shoghi Effendi - dans une lettre à l'Assemblée spirituelle nationale des États-Unis et du Canada -, dans "Les principes de l'administration baha'ie", p. 36.)


XXXVI - L'engagement dans le développement de la société

175. Je veux vous faire comprendre que le progrès matériel et le progrès spirituel sont deux choses très différentes. Aucun progrès réel ne sera accompli, et la paix suprême ne s'établira pas dans le monde, tant que l'avancement matériel et le développement spirituel ne marcheront pas de concert.
('Abdu'l-Baha, "Les causeries de 'Abdu'l-Baha à Paris", p. 91.)

176. Tous les êtres humains ont droit à la vie, au repos et à un certain degré de bien-être. De même qu'un homme riche peut vivre dans son palais, dans le luxe et le plus grand confort, un homme pauvre devrait avoir le nécessaire pour vivre. Personne ne devrait mourir de faim. Chacun devrait avoir des vêtements en quantité suffisante. L'un ne devrait pas vivre au milieu d'un luxe excessif tandis que l'autre n'a aucun moyen d'existence.

Essayons de toutes nos forces d'améliorer ces conditions, de telle sorte qu'aucune âme ne soit dans le dénuement.
('Abdu'l-Baha, "Les causeries de 'Abdu'l-Baha à Paris", p. 115-116.)

177. Le domaine de l'enseignement, sa direction, ses voies et moyens, son extension, sa consolidation, si essentiels qu'ils soient aux intérêts de la Cause, ne constituent nullement la seule question qui doive retenir l'attention pleine et entière de ces assemblées. Une étude attentive des épîtres de Baha'u'llah et de 'Abdu'l-Baha révélera que d'autres tâches, non moins vitales aux intérêts de la Cause, incombent aux représentants élus des amis dans chaque localité [...] Ils doivent faire de leur mieux pour tendre constamment une main secourable aux pauvres, aux malades, aux invalides, aux orphelins et aux veuves, sans distinction de couleur, de caste et de croyance.

Ils doivent, par tous les moyens en leur possession, éclairer matériellement et spirituellement la jeunesse, promouvoir les moyens d'éducation des enfants, fonder, chaque fois que c'est possible, des institutions pédagogiques baha'ies, organiser et superviser leurs travaux et leur procurer les meilleurs moyens pour leur progrès et leur développement.
(Shoghi Effendi, "Les principes de l'administration baha'ie", p. 47.)

178. Un très vaste horizon s'ouvre devant nous, illuminé par une manifestation croissante et universelle des potentialités inhérentes à la Cause pour mettre en ordre les affaires humaines. Grâce à cette lumière, on peut discerner non seulement nos tâches immédiates mais, plus faiblement, les nouvelles activités et entreprises dans lesquelles nous devrons sous peu nous engager [...]

Nous ne doutons pas que la communauté baha'ie accomplira toutes ces tâches et ira de l'avant vers de nouvelles réalisations. Les forces libérées par Baha'u'llah s'accordent avec les nécessités du temps. Nous devons, en conséquence, avoir l'absolue confiance que la nouvelle pulsation de l'énergie vibrant actuellement dans la Cause lui conférera le pouvoir de relever les défis à venir pour aider, selon la maturité et les ressources, au développement de la vie sociale et économique des peuples, pour collaborer aux forces conduisant à l'établissement de l'ordre dans le monde, pour influencer l'exploitation et l'usage constructif de la technologie moderne, pour rehausser par tous les moyens le prestige et le progrès de la Foi et pour améliorer les conditions de vie de la plupart des gens.
(La Maison universelle de justice, "Message aux baha'is du monde", Ridvan 1983.)

179. Le zèle déployé dans le monde baha'i tout entier pour explorer de nouvelles voies de développement social et économique réchauffe le coeur et permet tous les espoirs. Cette énergie engendrée au sein de la communauté, soigneusement et sagement dirigée, apportera sans aucun doute une nouvelle ère de consolidation et d'expansion, qui à son tour attirera davantage l'attention universelle pour que les deux aspects du changement dans la communauté mondiale aient une influence réciproque et contribuent au progrès l'un de l'autre.
(La Maison universelle de justice, "Message aux baha'is du monde", Ridvan 1984.)

180. Le temps est venu pour la communauté baha'ie de participer davantage à la vie de la société qui l'entoure, sans toutefois soutenir aucun des concepts d'un monde moribond et discordant ni ralentir ses efforts d'enseignement direct, dans le but d'étendre, par association, son influence unificatrice en démontrant sa capacité de régler les désaccords par la consultation plutôt que par la confrontation, la violence ou le schisme, et de déclarer sa foi dans le dessein divin de l'humanité.
(La Maison universelle de justice, "Message aux baha'is du monde", Ridvan 1985.)


XXXVII - Un monde en désarroi

181. Depuis le jour où la Suriy-i-Ra'is [l'Épître aux rois] a été révélée jusqu'à aujourd'hui, le monde n'a jamais connu la paix, et les coeurs de ses peuples n'ont jamais connu le repos [...] Sa maladie approche du stade du désespoir total, car il est interdit au vrai médecin d'administrer le remède, alors que des médecins inexpérimentés reçoivent un accueil favorable et se voient accorder toute liberté d'action. La poussière de la sédition a assombri le coeur des hommes et aveuglé leurs yeux.
(Baha'u'llah, cité par Shoghi Effendi dans "L'ordre mondial de Baha'u'llah", p. 186-187.)

182. Observez combien le monde est divisé, combien nombreuses sont les nations, rouges de sang [...]

Et l'origine de toutes ces tragédies, ce sont les préjugés: préjugés raciaux et ethniques, préjugés religieux et politiques ; et la cause première du préjugé, c'est l'imitation aveugle du passé - imitation en matière de religion, d'attitude raciale, de sentiment national et politique. Aussi longtemps que persistera cette imitation servile du passé, les fondements de l'ordre social continueront à être exposés aux quatre vents, et l'humanité sera menacée des pires dangers.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 244-245.)

183. La recrudescence de l'intolérance religieuse, de l'animosité raciale et de l'arrogance patriotique ; les manifestations croissantes de l'égoïsme, de la suspicion, de la peur et de la tromperie ; l'expansion du terrorisme, de l'illégalité, de l'ivrognerie et du crime ; la soif insatiable et la poursuite fiévreuse de la richesse, des plaisirs et des vanités terrestres ; l'affaiblissement de la solidarité familiale, le laxisme de la surveillance parentale ; la chute complaisante dans la luxure ; l'attitude irresponsable vis-à-vis du mariage et la vague montante des divorces qui en résulte ; la décadence de la musique et des arts, la contamination de la littérature et la corruption de la presse ; l'activité et l'influence croissantes de ces "prophètes de la décadence" qui plaident pour l'union libre, qui prêchent la philosophie du nudisme, qui taxent la modestie de fiction intellectuelle, qui se refusent à considérer la procréation comme l'objet principal et sacré du mariage, qui dénoncent la religion comme étant un opium pour le peuple et qui, si on les laissait faire, ramèneraient la race humaine à la barbarie, au chaos et à l'extinction finale ; tels apparaissent les traits caractéristiques d'une société en décadence, une société qui doit renaître, ou périr.
(Shoghi Effendi, "L'ordre mondial de Baha'u'llah", p. 179.)

184. Assaillis de tous côtés par l'accumulation des signes de désintégration, de troubles et de faillites, des hommes et des femmes à l'esprit réfléchi, issus de presque toutes les conditions sociales, commencent à douter que la société telle qu'elle est actuellement organisée puisse, livrée à ses seuls efforts, se dégager de la fondrière où elle s'enfonce toujours davantage. Tous les systèmes, à part l'unification de la race humaine, ont été essayés, et essayés à de nombreuses reprises, et se sont révélés insuffisants. Les guerres se sont succédé, et d'innombrables assemblées se sont réunies et ont délibéré. Des traités, des conventions et des pactes ont été péniblement négociés, conclus et révisés. Des systèmes de gouvernement ont été patiemment testés, et continuellement remaniés et remplacés. Des plans économiques de reconstruction ont été soigneusement conçus et méticuleusement exécutés. Et pourtant, les crises ont succédé aux crises, et la vitesse du déclin d'un monde dangereusement instable a également augmenté. Un gouffre béant menace d'engloutir, dans une même catastrophe, à la fois les nations satisfaites et les nations insatisfaites, les démocraties et les dictatures, les capitalistes et les salariés, les Européens et les Asiatiques, les Juifs et les Gentils, les hommes blancs et ceux de couleur.
(Shoghi Effendi, "L'ordre mondial de Baha'u'llah", p. 182.)

185. Et cependant, tandis que les ombres se font toujours plus obscures, ne pouvons-nous pas prétendre que des lueurs d'espoir, brillant par intermittence à l'horizon international, apparaissent parfois pour rendre moins lourdes les ténèbres qui encerclent l'humanité ?
(Shoghi Effendi, "L'ordre mondial de Baha'u'llah", p. 183.)

186. Le processus de désintégration doit se poursuivre inexorablement, et son influence corrosive doit pénétrer de plus en plus profondément dans le coeur même d'un âge qui s'écroule. Beaucoup de souffrances seront encore nécessaires avant que les nations, les croyances, les classes et les races de l'humanité en lutte se soient fondues dans le creuset de l'affliction universelle, et soient forgées par les feux d'une cruelle épreuve en une communauté organique, un vaste système unifié et fonctionnant harmonieusement.
(Shoghi Effendi, "L'ordre mondial de Baha'u'llah", p. 186.)

187. Même si les jeunes baha'is doivent compatir à la situation dans laquelle ils voient certains de leurs amis non baha'is, sans les condamner pour autant, ils ne doivent pas comme eux se laisser accabler par la gravité des événements mondiaux. Alors qu'ils ne voient qu'un monde qui s'effondre devant eux, nous voyons aussi un monde nouveau en construction. Alors qu'eux voient la destruction des institutions anciennes qui commandaient leur respect, nous apercevons l'aube d'une ère nouvelle, avec ses préceptes exigeants et ses nouveaux liens sociaux. Leur conception matérialiste leur montre la futilité de toute chose, alors que notre foi en un être humain régénéré et spiritualisé nous porte à regarder l'avenir et à le construire. Pour les amener à suivre notre voie, nous devons compatir à leur état, sans suivre leur voie. Nous devons nous placer sur un plan plus élevé de moralité et de vie spirituelle et, en leur montrant le véritable exemple, les encourager à nous rejoindre.
(Shoghi Effendi - dans une lettre du 26 octobre 1932 -, dans "Messages à la jeunesse baha'ie", p. 8.)

188. La visible accélération, durant la dernière décennie, des deux processus décrits par le Gardien bien-aimé, la désintégration de l'ancien ordre et le progrès et la consolidation du nouvel ordre mondial de Baha'u'llah, pourrait être considérée par les futurs historiens comme l'une des plus remarquables caractéristiques de cette période. L'augmentation récente de cette même accélération est encore plus frappante. De puissantes forces agissent, simultanément à l'intérieur et à l'extérieur de la cause de Dieu, pour mener à leur apogée les deux tendances de ce siècle augural. Parmi les nombreuses preuves révélant cette évolution, on peut mentionner, d'une part, la progression constante du désordre, du terrorisme, de la confusion économique, de l'immoralité et le danger croissant de prolifération des armes de destruction et, d'autre part, l'expansion, la consolidation, et la rapide émergence mondiale et divinement propulsée de la Cause elle-même vers une place très en vue dans les affaires du monde - un processus couronné par la merveilleuse floraison du mont Carmel, dont le printemps divin est à présent si magnifiquement en bourgeons.
(La Maison universelle de justice, "Message aux baha'is du monde", Ridvan 1983.)


XXXVIII - Les fondations d'un nouvel ordre mondial

189. La vraie civilisation déploiera son étendard au centre du monde lorsqu'un certain nombre de ses souverains, éminents et magnanimes - brillants exemples de dévotion et de détermination - se lèveront, animés d'une ferme résolution et d'une vision claire en vue du bien et du bonheur de toute l'humanité, pour établir la cause de la paix universelle. Ils doivent faire de la cause de la paix l'objet d'une consultation générale et chercher par tous les moyens en leur pouvoir à créer une union des nations du monde. Ils doivent conclure un traité ferme et instituer un pacte dont les stipulations seront équitables, inviolables et bien définies.

Ils doivent le proclamer dans le monde entier et lui obtenir la sanction de l'ensemble de la race humaine. Cette suprême et noble entreprise, source véritable de paix et de bien-être pour le monde entier, devra être tenue pour sacrée par tous les habitants de la terre. Toutes les forces de l'humanité devront être mobilisées pour assurer la stabilité et la permanence de ce pacte suprême. Dans ce pacte intégral, les limites et les frontières de chacun et de tous les pays devront être clairement fixées ; les principes régissant les relations réciproques entre gouvernements exactement transcrits ; tous les accords et engagements internationaux bien précisés.

De même, l'importance des armements de chaque État devra être strictement limitée ; car si l'on permettait à une nation d'augmenter son matériel de guerre et ses forces militaires, la suspicion des autres s'éveillerait aussitôt. Le principe fondamental servant de base à ce pacte solennel devra être établi de telle sorte que si, par la suite, un État violait l'une quelconque de ses stipulations, tous les autres devraient se lever pour le réduire à la plus complète soumission, mieux encore, l'ensemble de la race humaine devrait prendre la résolution d'user de tous les moyens en son pouvoir pour détruire ce gouvernement. Si ce plus grand de tous les remèdes était appliqué au corps malade du monde, il guérirait sûrement de ses maux et serait définitivement hors de danger et en sécurité.

Vous constaterez que si une aussi heureuse situation devait se produire, aucun gouvernement n'aurait plus besoin d'amasser continuellement du matériel de guerre ni de se sentir obligé de toujours produire des armes nouvelles pour conquérir la race humaine. Des effectifs réduits assurant la sécurité intérieure, le châtiment des fauteurs de crimes et de désordre, et la prévention des troubles locaux seraient suffisants. De cette façon, en premier lieu, la population tout entière serait débarrassée de la charge écrasante des dépenses qui lui sont couramment imposées pour des fins militaires ; en second lieu, un grand nombre de personnes cesseraient de consacrer leur temps à l'invention continuelle de nouvelles armes de destruction - ces marques d'une avidité et d'une soif de sang si incompatibles avec le don de la vie - afin de consacrer plutôt leurs efforts à la production de tout ce qui peut favoriser l'existence, la paix et le bien-être de la race humaine, et de devenir enfin la cause du développement et de la prospérité universels. Alors, chacune des nations du monde régnera dans l'honneur, et chaque peuple sera bercé par la quiétude et le contentement.

Certains, qui ignorent la puissance latente de l'activité humaine, considèrent cet objectif comme impossible à atteindre, et comme dépassant même la portée des plus grands efforts humains. Ce n'est pourtant pas le cas. Au contraire, par l'infaillible grâce de Dieu, par la sollicitude de ses élus, par les efforts incomparables d'âmes capables et sages, par les pensées et les idées des dirigeants sans pareil de l'époque actuelle, rien ne peut être considéré comme inaccessible. L'effort, l'effort incessant, est exigé. Seule une détermination indomptable permettra d'atteindre cet objectif. Plus d'une cause autrefois tenue pour visionnaire est devenue aujourd'hui des plus facile à réaliser. Pourquoi faudrait-il que cette sublime et grande cause - l'étoile matinale au firmament de la vraie civilisation, la source de la gloire et du progrès, du bien-être et du succès de toute l'humanité - soit regardée comme impossible à réaliser ? Le jour viendra sûrement où son éblouissante lumière répandra son éclat sur l'ensemble de l'humanité.

Le déploiement des préparatifs de conflits, au rythme où vont actuellement les choses, atteindra un point tel que la guerre deviendra insupportable à l'humanité.

Il ressort clairement de ce qui a été dit précédemment que la gloire et la grandeur de l'homme ne consistent pas à être avide de sang et armé de griffes redoutables, ni à détruire ou ravager les villes, ni à massacrer les armées et les civils. Ce qui lui assurerait un brillant avenir serait sa réputation de justice, sa bonté pour toute la population sans distinction de classes, le fait qu'il établisse des pays, des villes, des villages et des districts, qu'il rende la vie facile, pacifique et heureuse pour ses semblables, qu'il mette en place des principes fondamentaux de progrès, qu'il élève les standards et accroisse la richesse de la population entière [...]

Aucun pouvoir terrestre ne peut prévaloir contre les armées de la justice, et toutes les citadelles doivent s'effondrer devant elles ; car les hommes tombent volontairement sous les coups triomphants de cette lame ferme, et les lieux désolés fleurissent et prospèrent sous les pas de ces légions. Il existe deux puissantes bannières qui, lorsqu'elles projetteront leur ombre sur la couronne de tout souverain, feront que son gouvernement s'étendra rapidement et facilement sur toute la terre, comme si c'était la lumière du soleil: la première de ces deux bannières est la sagesse, la seconde, la justice. Contre ces deux forces très puissantes, les montagnes de fer ne peuvent l'emporter, et le mur d'Alexandre s'écroulera devant elles. Il est clair que la vie dans ce monde fugace est aussi brève et changeante que la brise matinale, et puisqu'il en est ainsi, combien fortunés sont les grands qui laissent derrière eux une bonne réputation et la mémoire d'une vie entière passée dans le sentier du bon plaisir de Dieu [...]

Une conquête peut être une noble chose, et il arrive que la guerre devienne la base solide de la paix, et la ruine, le moyen même de la reconstruction. Si, par exemple, un souverain à l'âme noble rassemble ses troupes pour arrêter l'avance des insurgés et des agresseurs, ou bien s'il intervient et se distingue dans un combat pour unifier un État et un peuple divisés, bref, s'il fait la guerre dans un but juste, alors cet apparent courroux est la miséricorde même et cette tyrannie apparente, la substance même de la justice, et cette guerre, la pierre angulaire de la paix. Aujourd'hui, la tâche qui convient aux grands dirigeants est d'établir la paix universelle, car c'est en elle que réside la liberté de tous les peuples.
('Abdu'l-Baha, "Le secret de la civilisation divine", p. 88-95.)

190. Dans les cycles passés [...] le manque de moyens appropriés rendait cependant impossible l'organisation de l'unité de toute l'humanité. Les continents demeuraient largement séparés, et même entre les peuples d'un seul et même continent, les relations et les échanges d'idées étaient pour ainsi dire impossibles. Par conséquent, les échanges, la compréhension et l'unité parmi les peuples et les races de la terre étaient inaccessibles. De nos jours, par contre, les moyens de communication se sont multipliés de telle sorte que les cinq continents du monde se sont virtuellement fondus en un seul [...] De même, tous les membres de la famille humaine, peuples et gouvernements, villes et villages, sont devenus de plus en plus interdépendants, car aucun ne peut plus se suffire à lui-même, étant donné que des liens politiques unissent tous les peuples et les nations, et que les liens du commerce et de l'industrie, de l'agriculture et de l'éducation sont chaque jour renforcés. C'est pourquoi, en cette époque, l'unité de l'humanité peut être réalisée. En vérité, cela est bien une des merveilles de cet âge étonnant, de ce siècle radieux. De cela, les siècles passés ont été privés, car ce siècle - le siècle de la lumière - a été doté d'une gloire, d'une puissance, d'un éclat uniques et jamais égalés. De là, l'éclosion miraculeuse d'une nouvelle merveille chaque jour. Éventuellement, chacun verra de quel éclat brilleront ses flambeaux sur l'humanité rassemblée.
Voyez comment sa lumière se lève aujourd'hui à l'horizon assombri du monde. Le premier flambeau est l'unité dans le domaine politique, dont les faibles lueurs sont déjà discernables. Le deuxième flambeau est l'unité de pensée dans les entreprises mondiales, qui s'accomplira avant peu. Le troisième flambeau est l'unité dans la liberté, qui sûrement arrivera. Le quatrième flambeau est l'unité dans la religion, qui est la pierre angulaire de la fondation elle-même et que le pouvoir de Dieu révélera dans toute sa splendeur. Le cinquième flambeau est l'unité des nations - une unité qui sera fermement établie dans le courant de ce siècle et qui entraînera tous les peuples du monde à se considérer comme les citoyens d'une même patrie. Le sixième flambeau est l'unité des races, qui fera de tous les habitants de la terre les membres et les familles d'une seule race. Le septième flambeau est l'unité de la langue ; elle consistera dans le choix d'une langue universelle dans laquelle tous les peuples s'instruiront et converseront. Tous et chacun de ces progrès s'accompliront inévitablement, car la puissance du royaume de Dieu les aidera et les assistera.
('Abdu'l-Baha, cité par Shoghi Effendi dans "Voici le jour promis", p. 96-97.)

191. Les longues périodes de la première et de la seconde enfance par lesquelles a dû passer la race humaine s'estompent dans le passé. L'humanité fait maintenant l'expérience des troubles invariablement associés au stade le plus tumultueux de son évolution, le stade de l'adolescence, quand l'impétuosité de la jeunesse et sa fougue atteignent leur point culminant, avant de faire progressivement place au calme, à la sagesse et à la maturité qui caractérisent le stade de l'âge adulte.
(Shoghi Effendi, "L'ordre mondial de Baha'u'llah", p. 196.)

192. Conscients de leur haute vocation, confiants dans le pouvoir de reconstruction de la société que possède leur foi, ils vont résolument de l'avant, imperturbables et sans se laisser décourager, et s'efforcent de façonner et de perfectionner les instruments grâce auxquels l'ordre mondial encore embryonnaire de Baha'u'llah pourra mûrir et se développer. C'est ce processus constructeur, lent et discret, auquel la vie de la communauté universelle baha'ie est entièrement consacrée, qui constitue l'unique espoir d'une société éprouvée. Car ce processus est animé par l'influence génératrice de l'immuable dessein de Dieu, et il se déroule dans le cadre de l'ordre administratif de sa foi.

Dans un monde dont la structure des institutions politiques et sociales est ébranlée, dont la vision est embrouillée, dont la conscience est désorientée, dont les systèmes religieux sont devenus anémiques et ont perdu leur vertu, cet agent curateur, cette puissance transformatrice, cette force cohésive, intensément vivante et pénétrant tout, a pris forme, se concrétise en des institutions, mobilise ses forces et se prépare à la conquête spirituelle et à la rédemption totale de l'humanité. Bien que la société en laquelle s'incarnent ses idéaux soit réduite et que ses gains tangibles et directs soient encore peu considérables, les virtualités dont elle a été dotée, et par lesquelles elle est destinée à régénérer l'individu et à reconstruire un monde brisé, sont incalculables.
(Shoghi Effendi, "L'ordre mondial de Baha'u'llah", p. 187-188.)


XXXIX - Une vie nouvelle pour l'humanité

193. Le bien-être de l'humanité, sa paix et sa sécurité ne pourront être [...] obtenus si son unité n'est pas fermement établie.
(Baha'u'llah, "Extraits des Écrits de Baha'u'llah", p. 189.)

194. Une vie nouvelle s'éveille en cet âge chez tous les peuples de la terre [...] Ô vous, enfants des hommes ! Le but fondamental qui anime la foi de Dieu et sa religion est de sauvegarder les intérêts de la race humaine et d'en promouvoir l'unité [...]

Si puissante est la lumière de l'unité qu'elle peut illuminer la terre entière [...]

Ce but surpasse tous les autres buts, et cette aspiration est la reine de toutes les aspirations [...]

Celui qui est votre Seigneur, le Très-Miséricordieux, chérit en son coeur le désir de voir la race humaine tout entière ne former qu'une seule âme et un seul corps. Hâtez-vous de gagner votre part de la grâce et de la miséricorde divines en ce jour qui éclipse tous les autres jours créés.
(Baha'u'llah, cité par Shoghi Effendi dans "L'ordre mondial de Baha'u'llah", p. 196-197.)

195. En résumé, l'ancienne Beauté fut toujours, durant son passage en ce monde éphémère, un captif enchaîné, vivant sous la menace d'une épée, soumis à des souffrances et à des tourments extrêmes, ou incarcéré dans la plus grande Prison. À cause de sa faiblesse physique, provoquée par les afflictions, son corps béni était usé, réduit à un souffle, devenu fragile à cause de si longues souffrances. Et s'il endura ce lourd fardeau, toute cette angoisse semblable à un océan lançant ses vagues haut dans le ciel, s'il porta les lourdes chaînes de fer et s'il devint l'incarnation même de la résignation et de la douceur extrêmes, ce fut afin de conduire chaque âme sur cette terre à la concorde, à la fraternité et à l'unité ; de faire connaître, parmi tous les peuples, le signe de l'unicité de Dieu, pour qu'enfin l'unité première déposée au coeur de toutes choses créées portât ses fruits promis [...]
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 260-261.)

196. Portez vos regards au-delà de l'époque actuelle et considérez l'avenir avec les yeux de la foi. Aujourd'hui, c'est le temps des semailles, le grain tombe sur le sol ; mais le jour viendra où s'élèvera un arbre splendide aux branches surchargées de fruits. Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, car ce jour commence à poindre. Tâchez d'en apprécier la puissance car, véritablement, c'est un jour merveilleux. Dieu vous a comblés d'honneur, et en votre coeur, Il a déposé une radieuse étoile dont, en vérité, la clarté illuminera le monde.
('Abdu'l-Baha, "Les causeries de 'Abdu'l-Baha à Paris", p. 59.)

197. Aussi, vous qui êtes en Europe, ne soyez pas découragés parce que vous êtes peu nombreux ou parce que l'on pense que votre cause est sans importance. S'il ne vient que peu de personnes à vos réunions, ne perdez pas courage. Et si vous êtes ridiculisés et contredits, n'en soyez pas affligés, car les apôtres du Christ subirent le même sort. Ils furent abaissés et persécutés, maudits et maltraités, mais à la fin, ils remportèrent la victoire, et leurs ennemis furent confondus.
('Abdu'l-Baha, "Les causeries de 'Abdu'l-Baha à Paris", p. 100.)

198. Ô croyants en Dieu ! Ne considérez pas votre petit nombre ; ne soyez pas non plus oppressés par la multitude d'un monde incroyant. Cinq grains de blé seront dotés de la bénédiction céleste alors que mille tonnes d'ivraie ne produiront ni résultat ni effet. Un seul arbre productif contribuera à la vie de la société tandis que mille forêts d'arbres incultes n'offriront aucun fruit. La plaine est couverte de cailloux, mais les pierres précieuses sont rares. Une seule perle vaut mieux que mille déserts sablonneux, et en particulier cette perle de grand prix qui est dotée de la bénédiction divine. Bientôt, des milliers de perles naîtront d'elle. Quand cette perle s'associe aux cailloux et devient leur intime, ils sont eux aussi transformés en perles.
('Abdu'l-Baha, "Les tablettes du Plan divin", p. 92-93.)

199. En ce monde de l'existence, toute grande cause se manifeste visiblement de trois manières: tout d'abord apparaît l'intention ; en second lieu, la confirmation ; enfin, l'action. De nombreuses âmes aujourd'hui sur cette terre sont les promotrices de la paix et de la réconciliation, et elles désirent ardemment voir se réaliser l'unicité et l'unité dans le monde de l'humanité. Mais ce dessein, pour s'actualiser dans le monde humain, a besoin de recevoir un élan et un pouvoir dynamiques.
En ce jour, les instructions divines et les exhortations du Seigneur promulguent l'ordonnance de cet objectif très élevé. Les confirmations du royaume lui apportent également aide et soutien en vue de son accomplissement. C'est pourquoi, bien que les forces et les pensées conjuguées des nations du monde ne puissent, par elles-mêmes, atteindre ce but exaltant, le pouvoir de la parole de Dieu pénètre toutes choses et l'assistance du royaume divin est continue. Bientôt, il deviendra évident et clair que l'emblème de la paix suprême est l'enseignement de Baha'u'llah, et que la tente de l'union et de l'harmonie entre les nations est le tabernacle du royaume divin qui réunit l'intention, la force et l'action. Toute réalisation en ce monde de l'existence dépend de ces trois éléments.
('Abdu'l-Baha, dans "La Paix", p. 12.)

200. L'unification de l'humanité tout entière est le signe du stade qu'approche à présent la société humaine. L'unité de la famille, celles de la tribu, de la cité, de la nation ont été successivement tentées, et pleinement établies. L'unité du monde est maintenant le but que s'efforce d'atteindre une humanité harassée. L'édification des nations a pris fin. L'anarchie inhérente à la souveraineté d'État va vers son point culminant. Un monde qui progresse vers sa maturité doit abandonner ce fétiche, il doit reconnaître l'unité et la totalité organique des relations humaines, et établir une fois pour toutes le mécanisme qui incarne le mieux ce principe fondamental de son existence.

L'unité de la race humaine, telle que la conçoit Baha'u'llah, suppose l'établissement d'une communauté universelle où toutes les nations, les races, les croyances et les classes sont étroitement et définitivement unies, où l'autonomie des États membres ainsi que la liberté et les initiatives personnelles des individus qui les composent sont complètement et catégoriquement sauvegardées.
Cette communauté, autant que nous puissions l'imaginer, doit comporter une législature universelle dont les membres, en tant que mandataires de l'humanité tout entière, auront en fin de compte le contrôle de l'ensemble des ressources de toutes les nations qui la composeront et édicteront les lois nécessaires pour régler la vie, pourvoir aux besoins et harmoniser les relations de tous les peuples et de toutes les races.
Un pouvoir exécutif mondial, s'appuyant sur une force internationale, veillera à l'exécution des décisions arrêtées par cette assemblée mondiale, à l'application des lois qu'elle aura votées, et à la sauvegarde de l'unité organique de la communauté tout entière.
Un tribunal mondial se prononcera et délivrera son verdict final et contraignant dans tous les conflits qui pourront s'élever entre les divers éléments qui constituent ce système universel.
Un mécanisme d'intercommunication mondiale sera imaginé qui embrassera toute la planète, qui sera affranchi des entraves et des restrictions nationales et fonctionnera avec une rapidité merveilleuse et une régularité parfaite.
Une métropole mondiale agira comme le centre nerveux d'une civilisation mondiale, le foyer vers lequel convergeront toutes les forces unificatrices de la vie, et d'où rayonneront ses influences vivifiantes.
Une langue universelle sera inventée, ou choisie parmi celles qui existent déjà, et enseignée dans les écoles de toutes les nations fédérées comme langue auxiliaire de la langue maternelle.
Une écriture universelle, une littérature universelle, un système uniforme et universel de monnaie, de poids et de mesures viendront simplifier et faciliter les relations et la compréhension entre les nations et les races de l'humanité.

Dans une telle société mondiale, les deux forces les plus puissantes de la vie humaine, la religion et la science, seront réconciliées, elles coopéreront et se développeront dans l'harmonie. La presse, tout en donnant libre cours à l'expression des vues et des convictions diverses du genre humain, cessera d'être manipulée pernicieusement par des intérêts privés ou publics, et sera libérée de l'influence des gouvernements et des peuples en conflit. Les ressources économiques du monde seront organisées, les sources de matières premières seront détectées et pleinement utilisées, les marchés seront coordonnés et développés, et la distribution des produits sera réglée équitablement.

Rivalités, haines et intrigues entre nations cesseront, et les animosités et les préjugés raciaux feront place à l'amitié raciale, à la compréhension et à la coopération. Les causes de luttes religieuses seront à jamais écartées, les barrières et les restrictions économiques totalement abolies, et la distinction excessive entre les classes sera supprimée [...]

Un système de fédération universelle qui régisse la terre entière et exerce sur ses ressources, d'une inimaginable ampleur, une autorité à l'abri de toute discussion, qui incarne et fusionne l'idéal de l'Est et celui de l'Ouest, qui soit affranchi de la malédiction de la guerre et de ses misères, qui tende à l'exploitation de toutes les sources d'énergie possibles à la surface de la planète, un système dans lequel la force est mise au service de la justice, et dont la vie est soutenue par la reconnaissance universelle d'un seul Dieu et l'obéissance à une seule révélation commune, tel est le but vers lequel les forces unificatrices de la vie poussent l'humanité [...]
(Shoghi Effendi, "L'ordre mondial de Baha'u'llah", p. 196-199.)

201. À ce jour, cependant, vous constaterez que la plupart des gens adoptent le point de vue opposé: ils considèrent l'unité comme un but ultime, presque irréalisable, et s'appliquent d'abord à soigner tous les autres maux dont souffre l'humanité. Si seulement ils savaient que ces autres maux ne sont que les symptômes et les effets secondaires de la maladie fondamentale: la désunion.

Baha'u'llah a en outre affirmé que le genre humain ne sera revivifié et ses maux guéris que par l'intermédiaire de sa foi.

Shoghi Effendi a écrit que deux grands processus sont en cours dans le monde. Le premier processus est le grand Plan de Dieu, tumultueux dans ses progrès, agissant au sein de toute l'humanité, arrachant les barrières qui font obstacle à l'unité mondiale et forgeant un corps unifié, dans le feu de la souffrance et de l'expérience. Quand Dieu le voudra, un tel processus engendrera la moindre paix, l'unification politique du monde. Le genre humain sera alors comparable à un corps unifié mais sans vie.

Le second processus est la tâche d'insuffler la vie à ce corps, de créer la véritable unité et la spiritualité qui culmineront dans la paix suprême. Cette tâche est celle des baha'is qui s'appliquent, grâce à des directives précises et à l'assistance divine permanente, à ériger l'édifice du royaume de Dieu sur terre, vers lequel ils appellent leurs semblables, leur conférant ainsi la vie éternelle.
(La Maison universelle de justice - dans une lettre du 8 décembre 1967 -, dans La Paix, p. 38.)


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* Shoghi Effendi,


Appel aux nations, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1979.

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L'ordre mondial de Baha'u'llah, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1993.

Les principes de l'administration baha'ie, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1983.

Voici le jour promis, Paris, Comité national baha'i de publication, 1960.


* Compilations: (voir la liste des compilations)

La consultation baha'ie, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1983.

Excellence en toutes choses, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1987.

Le fonds baha'i et les contributions au Fonds, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1987.

Huququ'llah, historique et codification, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1987.

L'importance d'approfondir notre connaissance et notre compréhension de la Foi, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1983.

L'importance de la prière, de la méditation et de l'attitude pieuse, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1989.

Manuel d'enseignement, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1978.

Le mariage baha'i et la vie familiale, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1985.

Messages à la jeunesse baha'ie, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1985.

La paix, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1986.

Susciter les adhésions par groupes, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1994.

Une vie chaste et sainte, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1984.

La vie familiale, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1989.

Prières baha'ies, Thornhill, Publications Baha'i Canada, 2000.



Cette compilation préparée par Elahe Joubine

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