Le courage d'aimer
Shoghi Ghadimi

1. La Foi et l'Amour
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1.1. Qu'allons-nous faire de cette Science?

Quand nous étudions l'histoire de la civilisation humaine, nous constatons que, depuis la deuxième moitié du XIXe siècle, la Science a commencé à faire des progrès sans précédent. Les découvertes se succèdent à une cadence vertigineuse dans tous les domaines, rendant la vie matérielle facile et agréable.

L'homme s'incline devant cette Science toute puissante, abandonnant de plus en plus la Religion qui dans le passé, a rendu tant de services à l'humanité mais dont il ne reste, à présent, qu'un ensemble de rites et de cérémonies sans le moindre effet sur le bien-être moral de l'homme. L'homme ne peut plus croire à l'impureté de l'enfant tant qu'il n'est pas circoncis, pas plus qu'à son "péché originel" tant qu'il n'est pas baptisé.

La Religion commence à perdre son prestige, au point que ses adversaires la baptisent "l'opium du peuple". Ceci pour dire que la Religion, comme l'opium, est la plus grande menace pour l'humanité.

On met donc tout son espoir en la Science et l'on croit en une loi sociologique du progrès par la Science, comme à la loi de la gravitation. Mais l'histoire ne justifie pas cet espoir. Bien au contraire elle apporte la déception et le désespoir, car c'est précisément à l'ère où la Science a fait le plus de progrès que l'on a vu le plus de divisions, de discorde de haine et de guerres.

C'est parce que - se sont dit les supporters de la Science - c'était une Science sans conscience. Il nous faut une Science avec conscience.

Et tous les efforts furent dirigés vers l'avancement de cette Science avec conscience.

Théoriquement, c'était bien beau, mais pratiquement voilà ce qui s'est passé. Chacun a commencé à interpréter le mot conscience à sa façon.

Sous le régime national-socialiste, les Allemands, sûrs de leur génie scientifique et par conséquent de leur prétendue supériorité raciale par rapport aux autres, se sentirent poussés par leur conscience nationale à aller conquérir le monde.

Conséquence: cinq années de souffrances sans précédent et le sang de millions de victimes innocentes répandu. Ceci n'est qu'un exemple parmi tant d'autres illustrant comment l'interprétation arbitraire du mot "conscience" est dangereuse et lourde de conséquences.

Aujourd'hui encore, on est devant la Science de l'Ouest avec sa conscience et la Science de l'Est avec sa conscience à elle. Et chacun, sûr de sa Science avec conscience, veut imposer au monde sa façon de penser et sa ligne de conduite. La conséquence de ce conflit des "Sciences avec conscience" est l'effusion du sang des innocents. En effet, ce ne sont pas seulement les partisans de ces "Sciences avec conscience" qui en souffrent, mais surtout les peuples des pays auxquels on applique le terme "en voie de développement". Hier, le sang coulait au Biafra, aujourd'hui il continue de couler au Vietnam. Et l'on ne sait de qui ce sera le tour demain.

Voilà le fruit de cette "Science avec conscience". Et c'est précisément cette expérience amère et le danger d'une catastrophe mondiale qui ont amené les savants matérialistes, pour qui seule la Science comptait, à tenir des propos tels que:

"La Science représente pour l'humanité à la fois le plus grand espoir et la plus grande menace. Le plus grand espoir parce qu'elle nous fait connaître les microbes et que, grâce à cette connaissance, nous pouvons lutter victorieusement contre les maladies. La plus grande menace parce que ces mêmes microbes peuvent servir à répandre de meurtrières épidémies" ("Institut de la Vie" préfacé par J. Rostand.).

Il en est de même en ce qui concerne l'Atome qui peut rendre tant de services à l'humanité et qui peut empoisonner l'atmosphère terrestre tel un poison mortel: autrement dit, devenir un opium pour le genre humain.

Ainsi, la même critique qui était adressée à la Religion, est cette fois adressé à la Science, dont la puissance inquiète de plus en plus les savants qui se demandent:

"Qu'allons-nous faire de cette Science?".

Cette noble inquiétude des savants nous permet elle de dire que notre civilisation est condamnée à l'effondrement par suite d'une guerre atomique ou microbienne?

Les Baha'is préfèrent être de bons historiens que de mauvais prophètes. Ils ne veulent pas affirmer qu'une guerre atomique est inévitable. Mais ce qu'ils peuvent affirmer, c'est que, selon l'expérience fournie par l'histoire, notre civilisation est menacée d'effondrement, non par suite d'une guerre atomique entre les nations, mais par suite d'une guerre apparemment non déclarée, une guerre sournoise entre les individus !

Permettez-moi donc de dire un mot sur cette guerre !

Les produits de la Science mettent à la disposition de l'homme tous les moyens favorisant la jouissance de la chair. Et comme la chair est faible, elle cherche à en profiter par tous les moyens et au maximum. On se demande, pour un instinct si naturel et si puissant, j'entends la volupté, pourquoi il y a tant d'excitants, tant de films dont les annonces soulignent "l'animalité" des grandes vedettes, pourquoi tant de panneaux publicitaires servant de coups de fouet pour la même volupté? Comment voulez-vous que les jeunes ferment les yeux à tout cela, comment voulez-vous qu'ils résistent à tant d'excitants? On doute même que les personnes plus âgées y soient insensibles !

Le pape Jean XXIII lorsqu'il était cardinal à Paris, racontait cette anecdote: "Chaque fois, disait-il, que je mange dans un restaurant, il suffit qu'une femme un peu trop décolletée entre pour que tous les regards se tournent vers moi".

Dans les conditions actuelles, à peine grandi, l'enfant commence à chercher une petite amie à lui, puis une voiture; et pour montrer qu'il est assez grand, il veut fumer comme les grands, sans oublier les surprise party et les nuits blanches à passer avec les copains. Tout cela demande de l'argent, qu'il ne peut se procurer auprès de ses parents qu'en disant un petit mensonge. Or, il est facile de dire un mensonge, mais très difficile de n'en dire qu'un. Il prend donc l'habitude de mentir, de tromper ses parents, sans négliger de temps en temps le chantage, ce qui est une sorte de guerre froide à l'échelon familial. Ainsi la guerre sournoise entre les individus commence au sein de la famille. Mais ce n'est qu'une petite guerre, en comparaison de ce qui se passe en dehors de l'ambiance familiale. En effet, la véritable guerre a lieu entre les adultes, puisque la triste formule: la fin justifie les moyens, étant admise par la majorité, tous les moyens (mensonge, hypocrisie, intrigues, chantage...) sont bons pour atteindre le seul "but" qui est la pleine jouissance de la "chair". C'est cette guerre dissimulée, sournoise entre les individus, estiment les penseurs, qui sera la cause de l'effondrement de notre civilisation. Car celle-ci n'est pas menacée par l'extérieur, à ses frontières géographiques, la puissance atomique ayant effacé ces frontières. Elle est menacée aux frontières même du coeur humain, comme ce fut le cas de presque toutes les civilisations du passé.

Permettez-moi de m'expliquer par un exemple.

Dans le passé, on faisait couramment des maisons en bois. Or, après un certain temps, elles s'effondraient brusquement sans la moindre cause apparente. Pendant longtemps, on n'en a pas connu la raison. Puis ayant étudié le phénomène de près, on a découvert qu'il y a un ver qui ronge le coeur du bois, et que c'est ce ver rongeur qui en causait le pourrissement lent.

Il en est de même en ce qui concerne l'édifice de notre civilisation. Elle est menacée d'effondrement par suite du pourrissement lent du coeur humain dû à la mort des forces spirituelles. L'éminent penseur Dr Gould écrit:

"Je ne crois pas que les pires dangers qui menacent notre civilisation soient les bombes et les engins téléguidés. Je ne crois pas que notre civilisation puisse périr de cette façon. Elle périra selon moi quand les forces spirituelles mourront dans le coeur des hommes."

Et il continue:

"Arnold Toynbee a fait observer que sur vingt et une civilisations d'importance, dix-neuf ont succombé à un mal intérieur et non à des invasions.

Elles tombèrent en décadence sans tambour ni trompette. La catastrophe se produisit lentement, dans le silence et l'ombre, sans que personne s'en rendit compte."

Une mise au point est nécessaire. Quand on dit que la civilisation actuelle disparaîtra, il ne faut pas croire que tous les progrès scientifiques réalisés jusqu'ici disparaîtront, que tout ce qui a été fait pour l'avancement de la Science et le bien-être matériel de l'homme sera anéanti sans laisser de trace et qu'il faudra tout recommencer. Ce serait contraire à la loi d'évolution qui est l'expression même de la volonté de Dieu. Ce qui disparaîtra, c'est le DÉSÉQUILIBRE entre les forces matérielles libérées par la Science et les forces spirituelles ranimées par la Religion pour céder la place à un état d'ÉQUILIBRE entre ces deux forces par suite de la collaboration entre la Science et la Religion.

C'est comme un bateau en mer. Il est soumis à deux forces: sa charge qui le tire vers le bas et la poussée de l'eau qui le pousse vers le haut. Si la charge l'emporte sur la poussée de l'eau, le bateau coule. Mais s'il y a équilibre entre la charge du bateau et la poussée de l'eau, le bateau tient bien à la surface de l'eau et avance vers lie but qui lui est assigné.

On peut citer un autre exemple. C'est l'image de l'homme se trouvant en mer. S'il coordonne ses mouvements afin de créer l'équilibre entre son poids qui l'entraîne vers le bas et la poussée de l'eau qui le pousse vers le haut, alors il tient bien à la surface de l'eau, il nage et il avance. S'il ne coordonne pas ses mouvements, son poids l'emporte sur la poussée de l'eau et il se noie. Le poids représente les forces matérielles, la poussée de l'eau, ce sont les forces spirituelles. Ce qu'il faut, c'est créer l'équilibre entre ces deux forces.

La question qui se pose est celle-ci:

"Qui apprendra à l'homme à "coordonner ses mouvements" pour tenir en équilibre sur cette mer tumultueuse. Qui est capable de produire en lui une mutation grâce à laquelle il sera en mesure d'établir l'équilibre entre ses forces matérielles et ses forces spirituelles?

Une telle mutation, selon l'expérience du passé enregistrée depuis plus de six mille ans, a été réalisée par des "Mutants" tels que Moïse, Bouddha, Jésus, Muhammad pour ne citer que quelques-uns parmi les plus connus. Ces "Mutants" sont donc des Messagers de Dieu, et le phénomène qu'ils inaugurent n'est autre que ce qui est connu sous le nom de Révélation.

Bien que le mécanisme précis par lequel opère ce phénomène reste inaccessible à la compréhension humaine, on peut le reconnaître à certains signes parmi lesquels nous citerons en premier lieu, la puissance unificatrice. Cette puissance se manifeste grâce à une force mystérieuse dont sont dotés lies enseignements du Fondateur de la Révélation. Ce qui veut dire que les mêmes enseignements annoncés par une autre personne n'auront pas le même effet unificateur. Ainsi, par exemple, les philosophes grecs prêchaient aussi la, loi du pardon au lieu de la loi du Talion mais sans arriver à unir les gens; tandis que Jésus: en faisant appliquer la même loi du pardon, a réussi à unir les différents peuples.

Eh bien, chers Amis, c'est la naissance d'un phénomène identique que proclament les Baha'is, ce que confirment les penseurs de notre époque qui, en étudiant les caractéristiques de ces deux phénomènes (chrétien et baha'i), les rapprochent l'un de l'autre. Et ceci surtout du point de vue de la puissance unificatrice.

En effet, l'une des preuves de la puissance unificatrice de la Révélation Baha'ie est que, malgré l'exécution de Son Précurseur le Bab, malgré l'emprisonnement à vie de Son Fondateur Baha'u'llah, malgré la terrible persécution de ses adeptes, malgré l'opposition des autorités civiles et ecclésiastiques et malgré bien d'autres facteurs absolument défavorables à sa diffusion, actuellement la Foi Baha'ie se trouve solidement établie et organisée dans plus de trois cents pays, territoires et îles indépendantes. Elle est enseignée en plus de quatre cents langues dans lesquelles sa littérature est traduite jusqu'ici, unissant ainsi des gens appartenant à des centaines de peuples différents. Ce qui a contribué puissamment à cette union, c'est l'application du premier principe de la Foi Baha'ie, principe de la recherche indépendante et personnelle de la vérité.

En effet, l'unité du monde ne peut être réalisée que par la VÉRITÉ et non par les préjugés et les imaginations personnelles lesquels étant incalculables, créent autant de divisions parmi les hommes. S'il y a trois préjugés différents, il y a trois divisions, s'il y a quatre imaginations différentes, il y a quatre divisions et ainsi de suite, autant il y a d'imaginations et de préjugés, autant il y aura de divisions. Tandis que la VÉRITÉ étant une, il ne peut pas y avoir de division.

La vérité, c'est comme le sommet d'une montagne où tous peuvent se rassembler. Mais pour cela, il faut que chacun continue à monter, les yeux fixés sur le sommet. Il en est de même en ce qui concerne la vérité sur laquelle tous les regards doivent se fixer et que chacun doit continuer à chercher. Comme en Science: pourquoi, du point de vue scientifique, les hommes de science ne sont-ils pas divisés? Parce qu'il n'y a qu'une vérité scientifique et que chacun la cherche personnellement et indépendamment.

Il faut, selon la Foi Baha'ie, qu'il en soit de même dans le domaine spirituel. Si l'on veut arriver à l'unité, il faut que la recherche personnelle' de la vérité prenne un caractère sacré. Il faut, que dans cette recherche, l'homme voit le sens de la vie, comme un savant voit le sens de sa vie dans ses recherches. Un savant cherche et il trouve dans une parcelle de suie, cette particule noire si peu agréable à la vue, les plus belles formes géométriques, les proportions les plus idéales devant lesquelles s'effacent le Taj Mahal des Indes et Saint-Pierre de Rome.

Le savant réussit dans ses recherches parce qu'il cherche partout.

On raconte qu'un jour, on a surpris un amant en train de tamiser de la terre.

- Qu'est-ce que tu fais? lui a-t-on demandé.

- Je cherche ma bien-aimée.

- Ta bien-aimée est une âme pure et tu la cherches dans une chose aussi basse que la terre?

- Je la cherche partout, peut-être la trouverai-je quelque part !

C'est une image pour dire que lorsqu'on cherche, il ne faut pas rester attaché à l'opinion généralement admise, au "qu'en dira-t-on", aux idées préconçues, à tout ce qu'on avait appris précédemment et, en bref, à tout ce qui entraverait les pas sur le chemin de la vérité. Si cela est nécessaire, disent les Écrits baha'is, on ne doit pas hésiter à recommencer toute son éducation.

Ainsi, par exemple, si un Zoroastrien cherche la vérité, il doit recommencer son éducation qui lui a appris que le soleil est Dieu; un Juif doit oublier que tout enfant incirconcis est impur et mérite la mort; un Chrétien doit écarter l'idée qu'on lui a inculquée et qui dit que tout enfant non baptisé est un pécheur, et que c'est Adam qui en est responsable parce qu'il a "fait la poire en mangeant une pomme...".

Derrière certains de ces rites (le baptême par exemple) se cachent de profondes idées; mais, dans tous les cas, ce ne sont que des formes extérieures auxquelles il ne faut pas s'attacher quand on cherche la vérité. Il faut abandonner les rites, disent les enseignements baha'is, car les rites divisent les peuples et tout ce qui divise doit être évité dans la recherche de la vérité où l'on vise précisément à l'unité.

Mais, abandonner les rites, ce n'est pas difficile, puisque pratiquement on les abandonne de plus en plus. Ce qui est difficile, c'est d'abandonner les préjugés qui constituent le plus grand obstacle dans la recherche de la vérité. C'est "la ruine du genre humain" a dit Baha'u'llah.

L'application du principe de la recherche personnelle de la vérité implique donc l'application d'un autre principe qui est celui de l'abolition des préjugés.

Quels sont ces préjugés? Ils sont nombreux.

Il y a d'abord le préjugé national selon lequel une nation, un pays, est considéré supérieur aux autres. Le préjugé "l'Allemagne au-dessus de tout" n'a-t-il pas coûté 45 millions de vies?

Il y a ensuite le préjugé religieux selon lequel une religion se considère comme la seule à détenir la vérité, les autres étant dans l'erreur. Qui peut calculer le nombre des victimes des guerres religieuses, conséquence du préjugé -religieux?

Il faut aussi mentionner le préjugé de couleur selon lequel la race blanche par exemple est supérieure à la race noire, ce qui crée des situations pires que les guerres, situations dont souffrent les pays les plus civilisés.

L'éminent savant Einstein n'avait-il pas raison en disant qu'il est plus facile de casser l'atome que le préjugé? La preuve, c'est que dans les pays civilisés on a cassé l'atome, mais le préjugé persiste; ce qui est bien illustré par cette anecdote attribuée au même savant:

- Un jour, l'épouse d'Einstein lui demande si sa théorie sera sanctionnée par l'expérience.

"De deux choses l'une, répond Einstein, si ma théorie est sanctionnée par l'expérience, alors les Allemands diront:

"C'était à prévoir parce qu'Einstein est Allemand."

Et les Français de leur côté feront remarquer:

"Mais naturellement, c'est un Juif."

Et si ma théorie est rejetée par la science, les Allemands diront:

"C'est un Juif !"

Et les Français de leur côté

"C'est un Allemand !"

Par cette anecdote, Einstein voulait dire que la Science a beau progresser à pas de géant, le public gardera tout de même ses préjugés de race ou de nationalité, et ce n'est pas à la science de "casser le préjugé".

Mais il n'y a pas que le préjugé de race ou de classe, il y en a bien d'autres parmi lesquels il faut citer en premier lieu le préjugé selon lequel "j'ai raison et les autres ont tort".

Tous nous avons plus ou moins ce préjugé. Et c'est le plus grand obstacle dans la voie de l'unité.

Un Baha'i lutte constamment, quotidiennement contre ce préjugé. Dans ses relations avec les autres, il s'efforce d'éviter ce préjugé. Pour lui, se laisser dominer par ce sentiment, c'est se salir les mains.

Quand on a les mains sales, on ne les tend pas à son prochain. Autrement dit, quand on sent qu'on est dominé par le préjugé du "moi", on s'abstient de parler, on garde le silence.

"Fais le bien par le silence opportun", dit Bouddha.

On nous fera remarquer: "Peut-on dans la vie quotidienne éviter de se salir les mains?". Sûrement pas ! et c'est pour cela qu'on les lave tous les jours. De même, un Baha'i s'engage à faire son examen de conscience tous les jours par des instants de méditation et de prière, comme on se lave les mains tous les jours.

Se laver les mains, il le faut, sans quoi on ne vous serrera pas la main. Méditer pour faire son examen de conscience, la vie moderne nous en laisse t-elle le temps? Il semble que non. Et pourtant, il le faut, le destin de notre civilisation en dépend.

Heureusement qu'il y a une minorité qui y pense. Cette minorité, l'éminent historien Arnold Toynbee l'appelle "minorité créatrice" et selon lui, c'est

cette minorité créatrice qui a toujours été à l'origine de la renaissance des civilisations.

Cette minorité créatrice a le temps pour méditer. Et toutes les activités baha'ies visent à la découverte de cette minorité. Ce qui est le cas ce soir, à cette réunion où nous sommes en présence d'un petit nombre de représentants de cette minorité créatrice. Vous me permettrez donc de finir cet exposé par une invitation, invitation à la méditation sur la question.

Qu'allons-nous faire de cette Science?

Cette Science en laquelle on a mis tant d'espoir, mais qui selon ses éminents représentants tels qu'Einstein, seule ne pourra pas nous sauver, étant donné que, toujours d'après le même savant, sans la religion elle reste estropiée.


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