Le Covenant


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1.3. La petite Alliance

Comment vivre un amour infini, si l'objet de l'amour reste éloigné ? Tant que la Manifestation de Dieu est parmi les hommes, vivre l'alliance est une chose simple, prenante, totale, la vie c'est lui :

Les compagnons de l'époux peuvent-ils mener le deuil tant que l'époux est avec eux. Viendront des jours où l'époux leur sera enlevé; et alors ils jeûneront(67)

Mais lorsque la Manifestation quitte ce monde terrestre, obéir à ses lois et à ses ordonnances manque de moteur. La petite alliance, consiste donc pour chaque prophète à désigner ce centre vers lequel tous doivent se tourner, ce centre sans lequel l'observance des lois devient, au cours des âges et pour la majorité des hommes, au mieux de l'intégrisme, au pire de la superstition et de l'obscurantisme. Dans le passé, ce centre a également existé. Moïse désigna son successeur en la personne de Josué :

Josué, fils de Nûn, était rempli de l'esprit de sagesse, car Moïse lui avait imposé les mains.(68)

Jésus choisit Simon le pêcheur pour être le centre de son alliance :

Eh bien ! moi je te dis: Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les Portes de l'Hadès ne tiendront pas contre elle.

Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux: Quoi que tu lies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour délié. (69)

La désignation d''Ali (70) comme successeur du prophète Muhammad a été verbale selon les chi'ites (71). Aucune de ces désignations n'a été de nature à empêcher la divergence doctrinale, la diversité des pratiques et la division des croyants. De fait, chacune des religions du passé, sans exception, est divisée en un certain nombre de branches ou sectes. Comment expliquer cela ? Lorsque Moïse monta au Sinaï pour recevoir les tables de la Loi, il établit une alliance avec son peuple :

Il prit le livre de l'Alliance et il en fit la lecture au peuple qui déclara: "Tout ce qu'a dit Yahvé, nous le mettrons en pratique et nous y obéirons (72)

Mais le peuple, las d'attendre le retour de Moïse, fit construire un veau d'or :

Le peuple, voyant que Moïse tardait à redescendre de la montagne, s'attroupa autour d'Aaron et lui dit: "Allons! Fais-nous un dieu qui marche à notre tête... " (73)

Le Qur'an rappelant ces événements dit:

(Souvenez-vous) quand nous donnâmes rendez-vous à Moïse durant quarante nuits et que vous prîtes, en son absence, le Veau (d'or comme idole), montrant ainsi votre ingratitude.
(Souvenez-vous) que nous vous pardonnâmes...(73)

Sur le plan symbolique, ce passage mérite réflexion : ceux qui accompagnaient Moïse étaient ceux qui l'avaient reconnu et qui avaient accepté son autorité : c'étaient les "croyants", "le peuple de Dieu". Et pourtant c'est ce même peuple qui, oubliant son enseignement, demanda, réclama et finalement obtint le dieu de "ses vaines imaginations", le veau d'or. Dans la Tablette de Salman (74) se référant à la profession de foi islamique : "il n 'y a pas de Dieu autre que Dieu", Baha'u'llah affirme que dans le passé la négation avait la priorité sur l'affirmation et par suite du pouvoir créateur de la Parole révélée, ce sont les détenteurs de la négation qui eurent la suprématie temporelle (75). Il ajoute qu'en ce jour, c'est l'affirmation qui seule existe (allusion à la formule Il est Dieu qui remplace la formule islamique précitée. (76) L'instrument divinement conçu pour la réalisation de cette affirmation, l'alliance de Baha'u'llah, vient sceller la promesse : aujourd'hui est le jour qui ne sera pas suivi de nuit(77). L'obscurantisme et l'aveuglement ne détourneront plus le "peuple de Dieu" vers le fruit de ses vaines imaginations, les faux dieux nés de sa peur ou des ses fantasmes...et le peuple de Dieu sera guidé par un Centre de l'Alliance désigné de façon irréfutable. Dans les pages qui suivent nous donnons les textes qui désignent, explicitent et établissent le Centre de l'Alliance de Baha'u'llah.


L'alliance de Baha'u'llah

La désignation d"Abdu'l-Baha comme Centre de l'Alliance s'est d'abord faite par allusion dans le Kitab-i-Aqdas et dans d'autres Tablettes, puis de façon explicite et claire dans le Kitab-i-'Ahd (Le livre de l'Alliance). Dans le Kitab-i-Aqdas, Baha'u'llah évoque de façon directe le temps où il ne sera pas de ce monde :

Quand l'océan de ma présence aura reflué et que le livre de ma révélation sera achevé, tournez votre visage vers celui que Dieu a proposé et qui est issu de cette Antique Racine(78)

Un second passage précise :

Quand la Colombe Mystique s'envolera de son sanctuaire de louange pour aller vers son but lointain, sa demeure cachée, adressez-vous pour tout ce que vous ne comprendrez pas dans le livre, à celui qui est issu de cette puissante souche.(79)

Le premier texte définit sans ambiguïté le Centre de l'Alliance (Celui vers qui l'on se tourne pour être guide et éclaire en l'absence de la Manifestation de Dieu). Le second passage définit clairement le rôle d'interprète (adressez-vous à lui pour tout ce que vous ne comprendrez pas). Cependant aucun de ces versets ne nomme expressément 'Abdu'l-Baha. Dans ce même Kitab-i-Aqdas, Baha'u'llah prévient :

Quiconque interprète ce qui fut envoyé du ciel de la révélation et altère son évidente signification fait véritablement partie de ceux qui ont perverti la sublime parole de Dieu et qui, selon le livre lucide, sont des égarés.(80)

Ces extraits nous enseignent que seul l'interprète autorisé, désigné par un texte explicite peut nous faire découvrir la vraie signification de la parole révélée. Le Kitab-i-Aqdas a été révélé en 1873, c'est-à-dire dix-neuf ans avant la disparition de Baha'u'llah. Pour ceux des croyants qui possédaient cette sensibilité de coeur qui permet de sentir parfois les vérités spirituelles, et qui connaissaient par ailleurs l'amour, la déférence de Baha'u'llah envers La Plus Grande Branche (81), il n'y avait aucun doute : ces versets concernaient celui que Baha'u'llah appelait le Maître. (82) Mais cela n'était pas explicite. Il fallait donc un autre document qui désignât clairement celui qui serait l'interprète et le Centre de l'Alliance de la cause de Dieu, celui vers qui l'on se tournerait et a qui l'on demanderait ce qu'on ne comprendrait pas. Ce document n'est autre que le Kitab-i-'Ahd. (83) Shoghi Effendi parlant du Kitab-i'Ahd, dont le texte intégral se trouve dans les pages qui suivent, précise :

Ecrit entièrement de sa main, il fut décacheté le neuvième jour après son ascension, en présence de neuf témoins choisis parmi ses compagnons et parmi les membres de sa famille(84) ; puis l'après-midi de ce même-jour on en fit la lecture devant un grand nombre de personnes rassemblées dans son très saint tombeau(85), et qui comprenaient ses fils (86), quelques-uns des parents du Bab, des pèlerins et des croyants de la localité. Ce document unique et qui fait époque, que Baha'u'llah désigne comme sa "plus grande Tablette", et qu'il appelle "le livre pourpre"(87) dans "l'Epître au Fils du Loup"(88), ne peut trouver d'équivalent dans les Ecritures d'aucune Dispensation antérieure, pas même celle du Bab. Car nulle part, dans les livres qui se rapportent à n'importe quel système religieux du monde, pas même dans les écrits de l'auteur de la Révélation babie, nous ne trouvons un seul document établissant une alliance dotée d'une autorité comparable à l'alliance que Baha'u'llah institua lui-même. (89)

Nous ne connaissons pas la date exacte de la révélation du Kitab-i-'Ahd. Mais le texte ci-dessus nous suggère une date antérieure à la révélation de l'Epître au Fils du Loup. Baha'u'llah a dû lui-même garder ce document pendant un temps. Toutefois, dans son livre "Dieu passe près de nous", Shoghi Effendi donne deux précisions : 1° neuf mois avant son ascension, Baha'u'llah faisait part à 'Abdu'l-Baha de son désir de quitter ce monde. 2° lors de la dernière audience qu'il accorda aux amis, six jours avant son ascension, Baha'u'llah rassura les femmes de sa famille, réunies a son chevet, affirmant que dans un document confié à La Plus Grande Branche, il les recommandait a ses soins. (90)  Il semble cependant que les membres de la famille ne savaient pas que le testament avait été confié au Maître. En effet, dans une Tablette (Lawh-i-Hizk-Bayt (91), la Tablette des mille strophes), 'Abdu'l-Baha décrit des faits qui montrent que Mirza Muhammad-'Ali et ses frères s'emparèrent de certains documents rangés auprès de Baha'u'llah espérant y trouver le testament (92) :
 
Durant les derniers jours de sa vie, Baha'u'llah était soigné et assisté jour et nuit par 'Abdu'l-Baha. Baha'u'llah avait l'habitude, quand il quittait Bahji (pour 'Akka, le jardin de Ridvan, etc...), de faire ranger ses documents, ses sceaux, ses plumes, etc..., dans deux caisses qui se trouvaient dans sa chambre. Un jour, alors qu'il était étendu sur son lit, Baha'u'llah ordonna à 'Abdu'l-Baha de ranger dans les caisses tous les objets et documents qui se trouvaient dans la chambre. Comprenant la signification de ce geste, 'Abdu'l-Baha pleura et hésita un moment, mais sur l'insistance de son père, il commença à ranger les documents. Sur ces entrefaites, Mirza Majdu'd-Din (le fils de Aqay-i-Kalim et plus tard l'éminence grise de Mirza Muhammad-'Ali) entra dans la pièce et 'Abdu'l-Baha lui demanda de l'aider pour terminer ce travail. Le 29 mai, 'Abdu'l-Baha, le coeur brisé, dut laver le corps de son père avec l'aide de Mirza Muhammad-'Ali. Ce dernier, faisant remarquer que le contenu de ces caisses pourrait être altéré par l'eau durant la préparation, proposa de les transporter dans la chambre de Mirza Badi'u'llah (son plus jeune frère). 'Abdu'l-Baha, anéanti par la douleur, acquiesça et n'y prêta pas attention. Trois jours plus tard, la nuit, alors que l'insomnie due à ce chagrin immense l'avait poussé à se lever et à regarder par la fenêtre, 'Abdu'l-Baha vit ses frères dehors, dans le jardin, fouiller le contenu des caisses. Il s'abstint cependant d'intervenir, espérant que son silence les aiderait à accepter les clauses du Kitab-i-'Ahd qui n'avait pas encore été lu. Peu de temps après, un croyant qui avait reçu une Tablette de Baha'u'llah ne portant pas son sceau, demanda au Maître si on pouvait le lui apposer sur son parchemin. 'Abdu'l-Baha fit demander à Mirza Muhammad-'Ali de prendre les sceaux de Baha'u'llah dans les caisses et de les apporter. Quelle tristesse quand son demi-frère répondit qu'il ignorait tout de ces caisses...



NOTES

67. La Bible L'évangile selon saint Matthieu IX, 15.   ñ  Ouvrir le livre L'Evangile
68. La Bible, Le Deutéronome XXXIV,9.  ñ
 Ouvrir le livre La Bible
69. La Bible, L'évangile selon saint Matthieu XVI, 18-19.  ñ
 Ouvrir le livre L'Evangile
70. Cousin et gendre du Prophète Muhammad. Vénéré par sunnites et chi'ites pour sa grande spiritualité, son courage et la profondeur de sa pensée religieuse, morale et mystique. Selon les chi'ites, il est le successeur de droit du Prophète et après lui ses fils. Voici le nom des douze Imams successeurs du prophète pour les chi'ites duodécimains: l -'Ali- 2 - Hasan fils d''Ali mort empoisonné 3 - Husayn fils d''Ali martyrisé dans la plaine de Karbila et surnommé le "seigneur des martyrs" 4 - Zaynu'l-'Abidin fils de Husayn 5 - Muhammad-Baqir 6 - Ja'far-i- Sadiq 7- Kazim 8 - Rida 9 - Taqi 10 - Naqi 11 - 'Ali 'Askari- 12- Muhammad. Le onzième Imam est mort en 260 de l'hégire. Le douzième imam est en occultation, il doit venir à la fin des temps: c'est le Qa'im.
Pour les sunnites, les 4 premiers califes dits orthodoxes (Khulafa-al-Rashidun) sont: Abu Bakr, 'Umar, 'Uthman et 'Ali. Ils ont un statut particulier. Aujourd'hui, il n'y a plus de guide spirituel vivant et les hommes doivent être dirigés selon le Qur'an et la Sunnah (traditions établies).  ñ

71. Pour une étude sérieuse de la succession du prophète Muhammad voir An Introduction to Shi'i Islam de Moojan Momen et Muhammad and the course of Islam de H. M. Balyuzi.  ñ

72. La Bible, L'Exode XXIV,7.   ñ
 Ouvrir le livre La Bible
73. Le Coran, II (Al-Baqarah : La vache), 51-52.  ñ
 Ouvrir le livre Le Coran
74. Une partie de cette tablette a été traduite en français, ce sont les extraits nos XXI, CXLVIII et CLIV des Extraits des Ecrits de Baha'u'llah.  ñ
 Ouvrir le livre Extraits des Ecrits de Baha'u'llah
75. Les Umayyades, l'hydre à dix têtes, et après eux les Abassides, ont persécuté les imams et exercé le pouvoir dans la Dispensation islamique.  ñ

76. The Révélation of Baha'u'llah, vol. II, pp. 286- 290 .  ñ

77. Dieu passe près de nous, p. 234.  ñ
 Ouvrir le livre Dieu passe près de nous
78. Synopsis et codification des lois et ordonnances du Kitab-i-Aqdas, p. 26.  ñ
 Ouvrir le livre Le Kitab-i-Aqdas
79. Synopsis et codification des lois et ordonnances du Kitab-i-Aqdas, p. 29.  ñ
 Ouvrir le livre Le Kitab-i-Aqdas
80. Ibidem p. 25.  ñ

81. Voir plus loin, dans cette même partie, des textes de Baha'u'llah montrant cet amour et cette déférence.  ñ

82. Aqa ou Sarkar Aqa en persan.  ñ

83. Il est intéressant de noter que deux autres passages de Kitab-i-Aqdas évoquent de façon explicite le décès de Baha'u'llah : Que vos coeurs ne soient point troublés, ô peuple, lorsque la gloire de ma présence se sera retirée et que l'océan de ma parole se sera apaisé. Ma présence parmi vous est une sagesse et mon absence en est une autre, impénétrable pour tout autre que Dieu, l'Incomparable, l'Omniscient. En vérité de notre royaume de gloire, nous vous voyons et par les armées du Concours céleste accompagnées de nos anges favoris, nous aiderons quiconque se lèvera pour faire triompher notre Cause. Synopsis et codification des lois et ordonnances du Kitab-i- Aqdasi, p. 17.
Et le second passage:
Ne soyez pas désemparés, ô peuples du monde, quand se couchera l'étoile du matin de ma beauté et que le ciel de mon tabernacle se dérobera a vos yeux. Levez-vous pour faire avancer ma Cause et pour exalter ma parole parmi les hommes. ibidem p. 14.
Ce thème de l'enseignement sera repris avec insistance par 'Abdu'l-Baha, Shoghi Effendi et la Maison Universelle de Justice : c'est une constante et la clé de voûte du comportement baha'i. Un troisième passage évoque indirectement la disparition de Baha'u'llah : il s'agit des dotations. Voir plus loin dans le chapitre "Les élucidations de la Maison Universelle de Justice".  ñ

84. Le Kitab-i-'Ahd fut lu, pour la première fois, par Aqa Riday-i-Qannad de Shiraz qui était un des compagnons d'exil de Baha'u'llah depuis Bagdad.  ñ

85. Lu par Mirza Majdu'd-Din, fils de Aqay-i-Kalim. Rongé par une ambition dévorante, il encouragea et soutint Mirza Muhammad-'Ali dans ses entreprises insensées dirigées contre le Maître. Il vécut jusqu'en 1955 et mourut presque centenaire. Il put voir de ses propres yeux le triomphe de la cause de Dieu lorsque Shoghi Effendi termina la "Reine du Carmel", le mausolée du Bab. Lorsqu''Abdu'l-Baha commença la construction de ce mausolée au début du XX° siècle, Mirza Majdu'd-Din et ses complices firent tout leur possible pour stopper cette construction. Cet épisode est évoqué plus loin. Voir plus loin le testament d''Abdu'l-Baha.  ñ

86. Les fils de Baha'u'llah présents à cette cérémonie sont : - 'Abbas surnommé par Baha'u'llah "le Maître", "La Plus Grande Branche" (Ghusn-i-'A'zam) et qui a dit préférer à tout autre qualificatif le nom d''Abdu'l-Baha (le serviteur de Baha).
- Mirza Muhammad-'Ali surnommé par Baha'u'llah "La Grande Branche" (Ghusn-i-Akbar),
- Mirza Diya'u'llah,
- Mirza Badi'u'llah.  ñ

87. The Crimson Book : le livre "cramoisi" (parfois traduit par "pourpre"). Employée parfois dans les Ecrits, cette expression fait allusion à la couleur du Buisson ardent ; Buisson ardent qui parla à Moïse dans le désert.  ñ

88. Révélé par Baha'u'llah durant la dernière année de sa vie, probablement durant le second semestre de l'année 1891. La traduction de ce livre par Hippolyte Dreyfus est épuisée, et nous n'avons pas encore à cette date, 1995, une nouvelle traduction française de cet important ouvrage.  ñ

89. Dieu Passe près de nous, p. 228.  ñ
 Ouvrir le livre Dieu passe près de nous
90. ibidem, pp. 211-2.  ñ

91. Le récipiendaire de cette Tablette était Jalil Khu'i, qui était également le récipiendaire de la Tablette d'Ishraqat de Baha'u'llah. Jamal Burujirdi, un briseur de l'Alliance notoire, avait nommé Jalil son agent en Adharbayijan. 'Abdu'l-Baha confia cette Tablette à Mirza Mahmud Zarqani qui alla à Tabriz la lire à haute voix à Jalil. Ce dernier resta, malgré cela, briseur de l'Alliance. The Covenant of Baha'u'llah, pp. 215-6.  ñ

92. Ce fait a été rapporté dans les confessions écrites de Mirza Badi'u'llah, le plus jeune des frères de Mirza Muhammad'-Ali. The Covenant of Baha'u'llah pp. 148-9.  ñ



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