BAHA'U'LLAH ET L'ÈRE NOUVELLE
Une introduction à la foi baha'ie


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7. SANTE ET GUERISON

"Tourner son visage vers Dieu apporte la guérison au corps, à l'esprit et à l'âme." ('ABDU'L-BAHA)

7.1. Le corps et l'âme

Selon les enseignements baha'is, le corps humain assume un rôle temporaire pour le développement de l'âme et, lorsque sa fonction est terminée, il est abandonné, de même que la coquille de l'oeuf--utile pendant le développement du poussin--est brisée et rejetée dès que sa fonction est accomplie. 'Abdu'l-Baha dit que le corps physique ne peut devenir immortel, car c'est un corps composé, formé d'atomes et de molécules et, comme tous les composés, il doit un jour se décomposer.

Le corps doit être le serviteur de l'âme, jamais son maître; mais il faut que ce serviteur soit de bonne volonté, soumis et capable, et il doit être traité avec les égards dus à un aide dévoué. S'il n'est pas convenablement traité, il en résulte des maladies et des troubles, et le maître en subit les conséquences désastreuses autant que le serviteur.


7.2. Unité de toute vie

L'unité essentielle des myriades de formes et de degrés de vie est un des enseignements fondamentaux de Baha'u'llah. Notre santé physique est tellement liée à notre santé mentale, morale et spirituelle ainsi qu'au bien-être individuel et social de nos semblables, et même à la vie des animaux et des plantes, que chacun de ces éléments est affecté par les autres dans une mesure bien plus grande qu'on ne se l'imagine généralement.

Ainsi, il n'est aucun commandement du Prophète--à quelque aspect de la vie qu'il se rapporte--qui ne concerne également la santé corporelle. Certains des enseignements, toutefois, portent plus directement que d'autres sur la santé physique et ce sont ceux-là que nous allons examiner ci-après.


7.3. Vie simple

'Abdu'l-Baha dit:

"C'est sur l'économie que repose la prospérité humaine. Maintes difficultés assaillent le dépensier, et la prodigalité est une faute impardonnable. Chacun doit exercer une profession littéraire ou manuelle, car nous ne devons pas vivre aux dépens des autres comme une plante parasite; notre vie doit être pure, virile et honnête, digne d'être donnée en exemple. Il est plus noble de se contenter d'un croûton de pain sec que de profiter d'un somptueux repas aux plats multiples si les frais en sont supportés par d'autres. Celui qui se satisfait de peu de chose garde toujours l'esprit en paix et le coeur en repos."
(Baha'i Scriptures, p. 453.)


La nourriture animale n'est pas défendue, mais 'Abdu'l-Baha dit:

"La nourriture de l'avenir sera composée de fruits et de graines. Le temps viendra où l'on ne mangera plus de viande. La science médicale n'est encore qu'à ses débuts, mais elle a cependant déjà démontré que l'alimentation naturelle est celle que produit la terre."
(JULIA M. GRUNDY, Ten days in the Light of 'Akka.)



7.4. Alcool et drogues

L'usage de l'alcool et des stupéfiants, sauf comme remède en cas de maladie, est strictement défendu par Baha'u'llah.

NDLR: voir l'article de presse du journal national "Le Figaro" en France du 01/04/2006 rendant compte d'études scientifiques affirmant que même une consommation modéré d'alcool n'est pas bonne pour la santé contrairement à la croyance populaire.


7.5. Plaisirs

L'enseignement baha'i est basé sur la modération, non sur l'ascétisme. Prendre sa part de joie dans ce que la vie offre de bon et de beau, tant sur le plan matériel que spirituel, est non seulement permis, mais recommandé.

Baha'u'llah dit:
"Ne vous privez pas de ce qui fut créé pour vous. Il dit aussi: L'allégresse et la bonne nouvelle doivent se lire sur vos visages."

'Abdu'l-Baha dit:

"Tout ce qui a été créé l'a été pour l'homme, le sommet de la création, et il doit être reconnaissant des dons divins. Toutes les choses matérielles sont faites pour nous afin que notre reconnaissance et notre gratitude nous amènent à apprécier la vie comme un divin bienfait. Si nous sommes las de la vie, nous sommes des ingrats, car notre existence matérielle et spirituelle est la preuve évidente de la bonté divine. Aussi devons-nous être heureux et faire de notre vie une action de grâce, en appréciant toutes choses."
(Divine Philosophy.)
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Comme on lui demandait si l'interdiction des loteries et jeux de hasard s'appliquait à tous les jeux, 'Abdu'l-Baha répondit:

"Non, certains jeux sont innocents et en faire des passe-temps ne cause aucun mal; le seul danger, c'est qu'un passe-temps ne dégénère en perte de temps. Le gaspillage d'un temps précieux n'est pas admis dans la cause de Dieu; mais la récréation, comme par exemple l'exercice pour maintenir le corps en bonne forme, est recommandable."
(A. Heavenly Visit, p. 9.)



7.6. Hygiène

Dans le Kitab-i-Aqdas, Baha'u'llah dit:

"Soyez l'exemple de la propreté parmi les hommes... en toutes circonstances, ayez des manières raffinées... qu'aucune trace de négligence n'apparaisse sur vos vêtements... baignez-vous dans une eau pure et non dans celle qui a déjà servi... En vérité, nous voulons voir en vous les manifestations du paradis sur terre afin que, de vous, s'exhale le parfum dont se délecte le coeur des élus."

Mirza Abu'l-Fadl, dans son livre "Baha'i Proofs" [Mirza Abu'l-Fadl, "The Baha'i Proofs" (Hujaja'l- Bahiyyih), traduit par 'Ali-Kuli Khan, facs. de 1929 ed. (Wilmette, Ill: Baha'i Publishing Trust, 1983), pp.85-89], attire l'attention sur l'extrême importance que revêtent ces commandements, plus spécialement en certaines contrées de l'Orient, où l'eau souillée est souvent employée aux usages domestiques, pour la toilette et même comme boisson, et où quantité de maladies et de souffrances évitables règnent en raison des conditions d'hygiène, les pires qui soient. Ces conditions qui, souvent, semblent tacitement acceptées par la religion traditionnelle, ne peuvent être modifiées chez les Orientaux que par le commandement d'une personnalité reconnue comme étant investie de l'autorité divine. En maints endroits du monde occidental, une merveilleuse transformation s'effectuerait également si la propreté physique y était considérée non seulement comme le facteur de progrès le plus important après la piété, mais plutôt comme faisant partie intégrante de cette dernière.


7.7. Effets de l'obéissance aux commandements du Prophète

Ces commandements relatifs à la vie simple, à l'hygiène, à l'abstinence d'alcool, d'opium, etc., sont tellement clairs qu'ils ne nécessitent pas de longs commentaires; toutefois, il ne faudrait pas sous-estimer leur importance vitale. Si ces conseils étaient observés partout, la plupart des maladies contagieuses et nombre d'autres afflictions auraient tôt fait de disparaître de la terre. Le nombre de maladies, fréquemment dues à l'inobservance d'élémentaires précautions d'hygiène ou à l'abus d'alcool ou d'opium, est considérable. En outre, l'observance de ces commandements n'exercerait pas seulement une influence salutaire sur la santé, mais produirait de plus un effet énorme sur l'amélioration du caractère et de la conduite. L'alcool et l'opium affectent la conscience d'un homme longtemps avant d'affecter sa démarche et de lui causer des maladies physiques visibles, de sorte que l'avantage de l'abstinence est encore plus profitable du point de vue moral et spirituel que du point de vue physique.

Au sujet de la propreté, 'Abdu'l-Baha dit:

"La propreté extérieure, quoique de nature strictement matérielle, a une grande influence sur la spiritualité... Le fait d'avoir le corps pur et sans tache exerce une influence sur l'esprit de l'homme."
(Tablets of 'Abdu'l-Baha, vol. III, p. 585.)
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Si les commandements des prophètes concernant la chasteté dans les relations sexuelles étaient rigoureusement observés, une autre cause importante de maladies serait éliminée. Les horribles maladies vénériennes qui ruinent aujourd'hui la santé de tant de milliers d'êtres, innocents ou coupables, enfants ou adultes, seraient bientôt du domaine du passé.

Si les commandements des prophètes concernant la justice, l'aide mutuelle, l'amour du prochain étaient partout mis en action, comment la surpopulation, l'exploitation des travailleurs, la pauvreté sordide d'une part et, de l'autre, la complaisance pour soi-même, la paresse et le luxe immoral pourraient-ils continuer à accumuler des ruines mentales, morales ou physiques?

La simple obéissance aux commandements d'hygiène et de morale de Moïse, de Bouddha, du Christ, de Muhammad ou de Baha'u'llah serait plus efficace pour prévenir les maladies que tous les remèdes, médecins et règlements d'hygiène du monde. En fait, il semble bien que, si cette obéissance se généralisait, la bonne santé serait acquise pour tous. Au lieu de vies gâchées par la maladie ou fauchées dès l'enfance, l'adolescence ou la jeunesse--comme il arrive si fréquemment aujourd'hui--on verrait les hommes atteindre un âge avancé, pareils à des fruits sains qui se développent et mûrissent jusqu'au moment où ils tombent naturellement de la branche.


7.8. Le prophète médecin

Nous vivons cependant en un monde où, de temps immémorial, l'obéissance aux commandements des prophètes a été l'exception plutôt que la règle, où l'amour de soi-même a paru un mobile plus important que l'amour de Dieu, où les intérêts particuliers ont pris l'ascendant sur les intérêts généraux, où les possessions matérielles et les plaisirs sensuels ont été préférés au bien-être social et spirituel de l'humanité. Par conséquent, les compétitions et les conflits féroces ont surgi: l'oppression et la tyrannie, l'extrême richesse et l'extrême pauvreté, toutes conditions qui entretiennent la maladie mentale et physique. Aussi, l'arbre tout entier de l'humanité est-il malade et chacune de ses feuilles souffre du mal général. Même les êtres les plus purs et les plus saints ont à pâtir des péchés des autres. Il faut guérir les humains, individuellement et collectivement.

Aussi, Baha'u'llah, tout comme ses prédécesseurs inspirés, ne se contente-t-il pas de montrer comment on peut préserver la santé, mais il indique aussi comment la recouvrer quand elle est perdue. Il vient en grand médecin, en guérisseur suprême de toutes les maladies du monde, celles du corps comme celles de l'esprit.


7.9. Guérison par des moyens matériels

Dans le monde occidental actuel, on peut constater une renaissance marquée de la croyance en l'efficacité des moyens spirituels et mentaux de guérison. À vrai dire, beaucoup de gens, révoltés contre les théories matérialistes de la maladie et les traitements qui prévalurent au dix-neuvième siècle, sont allés à l'extrême opposé, jusqu'à nier complètement l'utilité des remèdes matériels et de l'hygiène.

Baha'u'llah reconnaît la valeur des remèdes matériels comme celle des remèdes spirituels. Il enseigne que la science et l'art de guérir doivent être parallèlement développés, encouragés, perfectionnés, afin que tous les moyens de lutte contre la maladie, chacun dans leur sphère propre, puissent être utilisés au mieux.

Lorsqu'un membre de la famille de Baha'u'llah tombait malade, on avait recours à un praticien professionnel, et il est recommandé aux disciples d'agir de même.

Baha'u'llah dit:
"Si vous vous sentez malade ou souffrant, adressez-vous à des praticiens habiles."
(Kitab-i-Aqdas.)


Ceci est tout à fait en harmonie avec l'enseignement baha'i relatif aux sciences et aux arts en général. Toutes les sciences et tous les arts qui servent l'humanité, même du point de vue matériel, doivent être appréciés et encouragés. C'est par la science que l'homme devient le maître des choses matérielles; par l'ignorance, il en reste l'esclave.

Baha'u'llah écrit:

"Ne négligez pas le traitement médical lorsqu'il s'avère nécessaire, mais abandonnez-le dès que la santé est rétablie... Traitez de préférence le mal par la diète; réduisez l'usage des médicaments, et si vous trouvez qu'une herbe simple suffit, n'ayez pas recours à des drogues compliquées. Abstenez-vous de médicaments quand votre santé est bonne, mais utilisez-les dès que cela devient nécessaire."
(Tablette à un médecin.)


Dans une de ses tablettes, 'Abdu'l-Baha dit:

"Ô chercheur de vérité! Il y a deux façons de guérir la maladie: les moyens matériels et les moyens spirituels. La première manière consiste à absorber des médicaments, et la seconde à prier Dieu et à se tourner vers Lui. Ces deux moyens doivent être employés... De plus, ils ne sont point incompatibles, et vous devez accepter les remèdes physiques comme venant de la grâce et de la faveur de Dieu qui a révélé et rendu manifeste le savoir médical, afin que ses serviteurs profitent aussi de cette sorte de traitement"
(Tablets of 'Abdu'l-Baha, vol. III, p. 587.)
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Il affirme que, si nos instincts et notre goût n'étaient pas altérés par des pratiques absurdes et artificielles, ils deviendraient des guides sûrs pour choisir le régime approprié, composé d'herbes et de fruits médicinaux et autres remèdes, comme le font les animaux non domestiques. Dans une intéressante causerie sur la guérison, notée dans "Les Leçons de Saint-Jean-d'Acre", pp. 263 et 264, il conclut:

"Il est donc établi que l'on peut guérir les maladies par des aliments et des fruits appropriés; mais comme aujourd'hui la science médicale est encore imparfaite, elle n'a pas encore saisi pleinement ces possibilités. Quand elle atteindra la perfection, elle guérira les maladies par une nourriture judicieuse, composée de fruits et de légumes de saveur agréable, et par des traitements variés d'eau froide ou chaude."

Si l'on emploie les moyens matériels de guérison, le pouvoir qui guérit est essentiellement divin, car les vertus curatives de l'herbe ou du minéral procèdent du don divin. "Tout dépend de Dieu. La médecine est uniquement une pratique externe, un moyen par lequel nous recevons la guérison céleste."


7.10. Guérison par des moyens non matériels

Baha'u'llah enseigne qu'il y a aussi beaucoup de manières de guérir sans remèdes matériels. La "contagion de la santé" existe aussi bien que la contagion de la maladie; si la première est très lente et d'un effet réduit, la seconde est souvent violente et rapide.

De l'état mental du patient résultent de puissants effets, et "la suggestion" joue un rôle important dans la détermination de cet état. La peur, la colère, le souci, etc. sont très préjudiciables à la santé, tandis que l'espoir, l'amour, la joie, etc. sont au contraire salutaires.

Ainsi Baha'u'llah dit:

"En vérité, la chose la plus nécessaire est le contentement en toutes circonstances; il préserve des conditions morbides et de la lassitude. Ne cédez pas à la tristesse ni au chagrin: ils causent les plus grandes misères. La jalousie consume le corps et la colère brûle le foie; évitez-les comme vous éviteriez un lion."
(Tablette à un médecin.)


Et 'Abdu'l-Baha dit:

"La joie nous donne des ailes. Quand nous sommes gais, notre force est plus vive, notre intelligence plus éveillée... Mais quand la tristesse nous étreint, la force nous abandonne."
(Causeries de 'Abdu'l-Baha à Paris, éd. 1987, p. 96.)
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À propos d'une autre forme de guérison mentale, 'Abdu'l-Baha écrit qu'elle se produit par:

"... une profonde concentration d'esprit d'un être fort sur le malade, alors que ce dernier attend de toute l'ardeur de sa foi que la guérison s'opère grâce au pouvoir spirituel de l'être fort, de telle sorte qu'une connexion sympathique s'établit entre celui-ci et le malade. L'être fort fait tout ce qu'il peut pour guérir le patient qui, d'autre part, a confiance dans le succès de l'intervention. Ces impressions mentales agissent sur les nerfs et produisent une excitation nerveuse: impression et excitation sont la cause de la guérison du malade."
(Les Leçons de Saint-Jean-d'Acre, p. 260.)
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Toutefois, ces méthodes de guérison restent limitées en leurs effets et peuvent échouer dans les maladies graves.


7.11. Le pouvoir du Saint-Esprit

Le plus puissant des moyens de guérison est le pouvoir du Saint-Esprit.

"Ceci ne dépend ni du contact, ni de la vue, ni de la présence... Que la maladie soit bénigne ou qu'elle soit grave, que les personnes se trouvent ou non en contact, que le malade et son médecin soient ou ne soient pas étroitement liés, la guérison a lieu par la force du Saint-Esprit."
(Les Leçons de Saint-Jean-d'Acre, p. 261) Ouvrir le livre Les leçons de Saint-Jean d'Acre


Dans un entretien avec Miss Ethel Rosenberg, en octobre 1904, 'Abdu'l-Baha dit:

"La guérison qui se produit par l'intervention du Saint-Esprit ne nécessite aucune concentration ni contact spécial. Elle se réalise par le voeu, le désir ou la prière du saint. Le malade peut être en Orient et le guérisseur en Occident, tous deux peuvent ne s'être jamais rencontrés, mais aussitôt que le saint tourne son coeur vers Dieu et commence à prier, le malade est guéri. Un tel don appartient aux saintes manifestations et à ceux qui sont au stade le plus élevé.

Sans doute les guérisons effectuées par le Christ et ses apôtres furent-elles de cette catégorie; des guérisons similaires ont été attribuées aux saints de tous les temps.

Baha'u'llah et 'Abdu'l-Baha possédaient tous deux ce don, et semblable pouvoir fut promis à leurs fidèles disciples.


7.12. Attitude du malade

Afin que le pouvoir de guérison spirituelle soit pleinement efficace, il est indispensable que le patient et ses amis, ainsi que le guérisseur et la communauté tout entière, observent certaines conditions. La première règle pour le malade consiste à se tourner de tout son coeur vers Dieu, absolument convaincu que son pouvoir et sa volonté agiront pour le mieux. En août 1912, 'Abdu'l-Baha disait à une dame américaine:

"Toutes ces épreuves passeront et vous recouvrerez la parfaite santé physique et spirituelle... Que votre coeur garde confiance et soit assuré que, par la bonté de Baha'u'llah et par sa faveur, tout deviendra agréable pour vous... Mais vous devez vous tourner entièrement vers le royaume d'Abha (le Tout-Glorieux) avec une profonde attention, cette même concentration que Marie Madeleine prêtait à Sa Sainteté le Christ, et je vous assure que vous obtiendrez alors la santé physique et la santé spirituelle. Vous en êtes digne. Je vous apporte cette bonne nouvelle parce que votre coeur est pur... Ayez confiance! Soyez heureuse! Réjouissez-vous! Espérez!..."

Bien qu'en ce cas particulier, 'Abdu'l-Baha ait garanti l'obtention de la santé physique, il ne le fit pas dans tous les cas, même si la foi du malade était profonde. À une femme en pèlerinage à 'Akka, il dit:

"Les prières qui furent révélées en faveur de la guérison se rapportent aussi bien à la guérison matérielle qu'à la guérison spirituelle. Aussi, récitez-les pour guérir l'âme et le corps. Si guérir est pour le malade le plus grand bienfait, cela lui sera sûrement accordé. Pour certains malades, la guérison serait seulement l'occasion d'autres maux. C'est pour cela que la sagesse décide de ne pas exaucer certaines prières.
Ô servante de Dieu! La puissance du Saint-Esprit guérit à la fois les maux physiques et les maux spirituels."
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, p. 161.)
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Il écrit aussi à quelqu'un qui est malade:

"En vérité, la volonté de Dieu agit quelquefois d'une manière telle que l'humanité n'en peut comprendre le motif. Les causes et les raisons apparaissent ensuite.
Crois en Dieu, confie-toi à Lui et soumets-toi à sa volonté. En vérité, ton Dieu est tout amour, compassion et indulgence... Et il fera descendre sa grâce sur toi."
(Star of the West, vol. VIII, p. 232.)


'Abdu'l-Baha enseigne que la santé spirituelle est favorable à la santé physique, mais que celle-ci dépend de maints facteurs dont certains sont en dehors du contrôle de l'individu. Aussi, même l'attitude spirituelle la plus exemplaire de sa part ne saurait toujours assurer sa santé physique. Hommes et femmes même les plus saints sont parfois malades.

Néanmoins, l'influence bienfaisante qu'exerce sur la santé physique une saine attitude morale et spirituelle est beaucoup plus puissante qu'on ne le croit généralement; elle suffit souvent à chasser la maladie. 'Abdu'l-Baha écrivit à une dame anglaise:

"Vous m'écrivez au sujet de la faiblesse de votre corps. Je demande à la générosité de Baha'u'llah de fortifier votre esprit afin que, la force de votre esprit rejaillissant sur votre corps, celui-ci recouvre la santé."

Il dit encore:

"Dieu a accordé à l'homme de si merveilleux pouvoirs qu'il peut toujours se tourner vers le ciel et recevoir la guérison parmi d'autres dons de la divine munificence. Mais hélas! L'homme n'est pas reconnaissant pour ce bien suprême; il dort du sommeil de la négligence; détournant son visage de la lumière, continuant sa route dans les ténèbres, il reste insouciant de la grande grâce que Dieu lui a accordée."
(Causeries de 'Abdu'l-Baha à Paris, p. 19.)
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7.13. Le guérisseur

Le pouvoir de guérison spirituelle est indubitablement commun à tous les hommes, à un degré plus ou moins élevé mais, de même que certains sont doués d'un talent exceptionnel pour les mathématiques ou la musique, d'autres sont doués d'une aptitude exceptionnelle pour guérir. Ceux-ci devraient faire de l'art de guérir l'oeuvre de leur vie. Malheureusement, dans les derniers siècles, le monde est devenu si matérialiste que la possibilité même de guérir spirituellement a été en grande partie perdue de vue.

Tout comme les autres talents, le don de guérison doit être perçu, cultivé, développé, afin d'atteindre son plus grand épanouissement et sa plus haute puissance. Il est probable qu'il existe actuellement dans le monde des milliers de personnes richement pourvues d'une aptitude naturelle à guérir et en qui ce précieux talent reste à l'état latent et inactif.

"Quand les potentialités réservées au traitement mental et spirituel seront mieux comprises, l'art de guérir se trouvera transformé et ennobli, et l'efficacité en sera considérablement accrue. Lorsque ce savoir et ce pouvoir nouveaux du guérisseur se combineront avec l'espoir et la foi intense du patient, des résultats merveilleux seront acquis.

En Dieu doit être notre foi. Il n'est pas d'autre dieu que Lui, le Guérisseur, le Savant, le Protecteur... Rien sur la terre ni dans le ciel n'échappe à son étreinte.

Ô docteur! En traitant les malades, mentionne d'abord le nom de ton Dieu, le Possesseur du jour du Jugement, et utilise ensuite ce que Dieu a destiné à la guérison de ses créatures. Par ma vie! Le médecin qui a bu du vin de mon amour guérit par sa visite et il insuffle la grâce et l'espoir. Attache-toi à lui dans l'intérêt de ta santé. Il est soutenu par Dieu dans son traitement.

Cette connaissance est la plus importante de toutes les sciences, car elle est le meilleur moyen accordé par Dieu, celui qui donne vie à la poussière, pour préserver les corps des êtres humains et Il a placé cet art en tête de toutes les sciences et de toutes les sagesses. Car voici venu le jour où vous devez vous lever pour ma victoire.

Dis: Ton nom est ma guérison, ô mon Dieu, et le souvenir de ta présence est mon remède. M'approcher de toi est mon espoir, et l'amour que j'ai pour toi est mon compagnon. Ta miséricorde est mon soutien dans ce monde et dans l'autre. Tu es, en vérité, le Très-Bon, l'Omniscient, l'infiniment Sage..."
(BAHA'U'LLAH, Tablette à un médecin.)


'Abdu'l-Baha écrit:

"Pour celui qui est rempli de l'amour de Baha et qui est détaché de toutes choses, l'Esprit saint s'exprimera par ses lèvres et l'esprit de vie inondera son coeur...
Les mots sortiront de sa bouche comme des perles précieuses et toutes les maladies et tous les malaises seront guéris par l'imposition de ses mains."
(Star of the West, vol. VIII, p. 233.)


"Ô toi, spirituel médecin! Tourne-toi vers Dieu d'un coeur plein de son amour, consacré à sa louange, les yeux fixés vers son royaume et cherchant l'aide de son Esprit saint dans un état d'extase, de ravissement, d'amour, de désir, de joie, d'effluves embaumés. Dieu t'assistera du souffle de sa présence et t'accordera le pouvoir de guérir la souffrance et les maladies.
Continue à soulager les coeurs et les corps et cherche à sauver les malades en te tournant vers le royaume suprême et en mettant toute ton âme dans l'obtention de la guérison, par la puissance du plus Grand Nom et par l'esprit de l'amour de Dieu."
(Tablets of 'Abdu'l-Baha, vol. III, pp. 628 et 629.)
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7.14. Comment chacun de nous peut aider

Toutefois, l'oeuvre de guérison est une action qui intéresse, non seulement le patient et le praticien, mais chacun de nous. Tous doivent aider, par la sympathie et le dévouement, par une vie exemplaire et une pensée saine et surtout par la prière car, de tous les remèdes, la prière est le plus puissant.

"La supplication et la prière en faveur des autres, dit 'Abdu'l-Baha, produiront sûrement leur effet". Les amis du patient ont une responsabilité toute spéciale car leur influence, soit en bien, soit en mal, est des plus directes et des plus importantes. Dans combien de maladies l'issue ne dépend-elle pas d'abord des soins des parents, des amis et des voisins!

Et même, tous les membres de la communauté exercent une influence positive dans tous les cas de maladie. Individuellement, cette influence peut ne pas apparaître très nettement mais, prise dans l'ensemble, l'effet en est puissant. Chacun est affecté par l'atmosphère du milieu social dans lequel il évolue, selon la tendance générale qui règne: la foi ou le matérialisme, la vertu ou le vice, la dépression ou la bonne humeur; et chaque individu exerce une influence déterminante sur cette atmosphère sociale.

Dans l'état actuel du monde, il n'est peut-être pas possible que tous acquièrent une santé parfaite, mais il est possible à chacun d'offrir "un canal de bonne volonté" au pouvoir purificateur du Saint-Esprit et d'exercer ainsi une influence curative favorable, à la fois sur son propre organisme et sur celui de tous ceux qui l'entourent.

Peu de devoirs sont aussi recommandés aux baha'is que celui de guérir les malades, et maintes belles prières pour la guérison ont été révélées par Baha'u'llah et 'Abdu'l-Baha.


7.15. L'âge d'or

Baha'u'llah assure que, par la coopération harmonieuse des malades, des guérisseurs et de la communauté en général, en plus de l'utilisation appropriée des divers moyens matériels, mentaux et spirituels favorables à la santé, l'âge d'or se réalisera lorsque, par le pouvoir de Dieu, "toute souffrance sera changée en joie et toute maladie en santé". 'Abdu'l-Baha dit que, "quand le divin message sera compris, tous les maux s'évanouiront".

Il dit encore:
"Quand le monde matériel et le monde divin seront étroitement reliés, quand les coeurs deviendront purs et les aspirations élevées, une parfaite connexion s'établira. Alors cette puissance se manifestera d'une manière parfaite. Les maladies corporelles et spirituelles recevront une complète guérison."
(Tablets of 'Abdu'l-Baha, vol. II, p. 309.)
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7.16. Le bon usage de la santé

En terminant ce chapitre, il est utile de rappeler l'enseignement de 'Abdu'l-Baha sur le bon usage de la santé physique. Dans une de ses tablettes aux baha'is de Washington, il dit:

"Si la santé et le bien-être du corps sont utilisés dans le chemin du royaume, cela est acceptable et digne de louanges; s'ils sont dépensés au bénéfice de l'humanité en général--même si c'est à son bénéfice matériel--et s'ils deviennent des moyens de faire le bien, cela aussi est louable. Mais si cette santé et ce bien-être de l'homme sont gaspillés en convoitises sensuelles, en aspirations bestiales et en plaisirs diaboliques, alors mieux vaudrait la maladie; que dis-je, la mort elle-même serait préférable à une telle existence. Si tu désires la santé, que ce soit pour servir le royaume. Mon espoir est que tu puisses acquérir une perspicacité parfaite, une détermination inflexible, une santé excellente, la force physique et spirituelle, afin qu'il te soit permis de boire à la fontaine de la vie éternelle et d'être assisté par l'esprit de la divine confirmation."


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