Voleur dans la nuit
(accomplissement des prophéties sur le retour du Christ)
Par WILLIAM SEARS


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Chapitre 2. LA SOLUTION

L'histoire racontée dans le chapitre suivant, provient de plusieurs sources, et a été vérifiée sur un certain nombre d'années. Elle est présentée ici sous sa forme la plus brève.
J'espère qu'elle vous procurera la même sensation de coup de poignard, qu'elle m'a procurée lorsque je trouvai le premier "indice" à cette histoire étonnante.
Pour pouvoir être à même de déterminer la véracité de ce compte-rendu, j'ai fait de nombreux voyages au Moyen-Orient. En fait, les deux dernières parties de ce livre ont été complétées face à la fameuse caverne d'Élie sur le Mont Carmel.
Ma recherche débuta dans un studio de radio du Wisconsin. Elle se termina en Terre Sainte, Israël, la terre promise.
Haïfa, Israël, octobre 1959
W. Sears

2.1. Le mystère commence à se dévoiler

Un jeune homme était mené captif à travers les rues pleines de monde. Son cou était pris dans un énorme collier de fer. A ce collier étaient attachées de longues cordes par lesquelles il était tiré à travers les rangs de gens qui faisaient la haie sur son passage.

Lorsqu'il trébuchait, les gardes le poussaient sauvagement pour le remettre sur son chemin, ou lui envoyaient un coup de pied brutal et bien appliqué. De temps en temps, quelqu'un sortait de la foule, se frayait un passage à travers les gardes et frappait le jeune homme d'un coup de poing ou avec un bâton.

Les cris de joie de la foule accompagnaient chaque attaque successive. Lorsqu'un caillou ou une ordure, lancés de la foule, frappaient le jeune captif au visage, les gardes et la foule éclataient de rire.
"Sauve-toi, 0 grand héros!" cria un des poursuivants en se moquant. "Brise tes chaînes! Fais un miracle!" Puis, par dérision il cracha vers le personnage silencieux.

Le jeune homme arriva finalement sur le lieu de son exécution. Midi allait sonner. Dans la cour de la prison d'une cité brûlée par le soleil, le peloton d'exécution se tenait prêt. L'éclatant soleil de juillet se reflétait d'une façon éblouissante sur les canons des mousquets levés, pointés sur la poitrine du jeune homme.

Les soldats attendaient le commandement de faire feu pour lui ôter la vie. La foule se penchait en avant, attendant, espérant être le témoin, fusse au dernier instant, d'un miracle.

Sur la place publique, des retardataires affluaient toujours. Des milliers de personnes se pressaient tout au long des toits avoisinants, contemplant la scène de mort, tous avides de jeter un dernier regard à cet étrange jeune homme qui, en six courtes années, avait tellement troublé leur pays.

Le peuple ne pouvait dire avec certitude si ce jeune homme était un héros ou un coupable. Il semblait si jeune pour mourir, à peine atteignait-il la trentenaire. Maintenant que la fin était proche, -cette victime de toute leur haine et de leur persécution ne semblait pas du tout dangereuse. La foule était déçue. Elle état venue affamée de drame, et leur attente était trahie.

Le jeune homme formait un étrange paradoxe: impuissant et pourtant confiant. Un air de contentement, d'impatience même illuminait son beau visage, tandis qu'il regardait les canons menaçants des sept cent cinquante fusils dressés vers lui.

Les fusils furent élevés. Le commandement donné: "Feu" !

Chacune à tour, les trois colonnes de deux cent cinquante hommes ouvrirent le feu sur le jeune homme, jusqu'à ce que le régiment entier ait déchargé sa salve meurtrière.

Plus de dix mille témoins assistèrent au spectacle qui suivit. Plusieurs récits historiques ont été conservés. L'un d'eux décrit la scène comme suit: "La fumée du tir des sept cent cinquante fusils était telle qu'elle transforma la lumière intense du milieu du jour en obscurité. ... Dès que le nuage de fumée fut dissipé la foule contempla une scène que la raison pouvait difficilement accepter... Les cordes auxquelles le jeune homme avait été suspendu, avaient été mises en pièces par les balles, pourtant son corps avait miraculeusement échappé à la fusillade."
(Chroniques de Nabil, éd. Amérique, P. 512-513)

M. C. Huart, un auteur français, et chrétien, écrivit aussi un compte-rendu de cet épisode: "Les soldats, de manière à calmer l'excitation de la foule... montrèrent les cordes déchiquetées par les balles, donnant à entendre que réellement aucun miracle n'avait eu lieu".(Religion du Bab , Clément Huart, éd. 1889, PP. 3-4)

Les soldats ramassèrent les fragments de cordes, et les élevèrent vers la foule penchée. La populace devenait dangereuse, et les soldats désiraient l'apaiser.

Leurs gestes signifiaient: "Les balles des mousquets ont mis les cordes en pièces", "Voilà ce qui l'a libéré, ce n'est rien d'autre que cela. Il ne s'agit pas d'un miracle".

M. C. Huart, décrivant une autre fois cet évènement remarquable, raconte: "Fait étonnant à croire, les balles n'avaient pas frappé le condamné, mais au contraire, elles avaient déchiqueté ses liens et il fut délivré.

Ce fut véritablement un miracle". (Religion du Bab , Clément Huart, éd. 1889, PP. 3-4)

A.-L. M. Nicolas, le célèbre érudit européen, rapporta également cet épisode.
"Il est arrivé une chose extraordinaire" dit-il, "unique dans les annales de l'histoire de l'humanité... les balles coupèrent les cordes qui le retenaient et il retomba sur ses pieds sans une égratignure".(Seyyed Ali Mohammed dit le Bab, A. L. M. Nicolas, éd.1905,P-375)

La première fois que j'ai lu cette histoire, ce fut dans un récit écrit par le célèbre orientaliste britannique, le Professeur E.G. Browne de l'Université de Cambridge. Il compare cette histoire avec celle de la venue du Christ, disant:
"Je désire vivement trouver un récit aussi précis que possible de tous ces détails... car à mes yeux toute l'histoire semble relater l'un des évènements les plus intéressants et les plus importants qui soit arrivé depuis la naissance du christianisme. je pense que c'est mon devoir ainsi que mon plaisir, d'essayer, autant qu'il est en mon pouvoir, de porter ces faits à la connaissance de mes compatriotes afin qu'ils puissent le prendre en considération... supposons par exemple, que quelqu'un pourrait nous en dire plus sur l'enfance et l'adolescence du Christ, combien heureux serions-nous d'en savoir davantage. Actuellement, il est impossible d'en découvrir beaucoup plus... mais dans le cas de ce jeune homme cela est possible... Alors essayons de mériter les remerciements de la postérité, et de nous pourvoir dès à présent pour les jours à venir." (Chosen Highway , Blomfield, Préface par E.G. Browne, pp. V-VI)

Si ce grand érudit, et d'autres comme lui, après des études et des recherches étendues, sentit que cet évènement était en rapport avec "l'apparition" du Christ et qu'en écrire l'histoire, mériterait "les remerciements de la postérité", pouvez-vous me blâmer d'en ressentir une émotion grandissante?
Je devais en savoir plus.



2.2. Le parallèle remarquable

Je commençai à rechercher, dans les bibliothèques, toute la documentation disponible. Imaginez mes sentiments de crainte et d'étonnement lorsque je découvris les faits suivants:
La mort de ce jeune homme avait eu lieu en juillet 1850. Il fut tué publiquement à cause de sa parole et de son enseignement. Tout ce que j'appris sur sa vie me rappela le Christ. En fait, après de minutieuses recherches dans son passé, je ne pouvais trouver qu'un parallèle à toute l'histoire rapportée de sa brève et turbulente carrière, et c'était l'histoire émouvants de Jésus Christ lui-même.

J'ai établi, ci-dessous, le parallèle remarquable entre leurs deux vies, cette liste faisant partie de l'ensemble de ma "découverte":
1. Tous deux étaient jeunes.
2. Tous deux étaient connus pour leur humilité et leur miséricorde.
3. Tous deux accomplirent des miracles de guérison.
4. Dans chaque cas la période de leur ministère fut très brève et atteignit, avec une rapidité dramatique, son point culminant.
5. Tous deux défièrent hardiment les conventions, mois et rites, honorés depuis des siècles, des religions établies à leur époque.
6. Tous deux condamnèrent courageusement la corruption pratiquée tant du côté religieux que du côté séculier.
7. La pureté de leur propre vie fit honte au peuple auquel ils enseignèrent.
8. Leurs principaux ennemis se trouvaient parmi les chefs religieux du pays. Ces dignitaires étaient les instigateurs des tourments qu'ils endurèrent.
9. Tous deux eurent à subir d'innombrables affronts.
10. Tous deux furent amenés, de force, devant les autorités gouvernementales et soumis à un interrogatoire public.
11. Tous deux furent flagellés après cet interrogatoire.
12. Tous deux allèrent, d'abord triomphant, puis souffrant, à travers les rues de la ville dans laquelle ils devaient être mis à mort.
13. Tous deux furent menés en parade publiquement et accablés d'humiliations sur le chemin du lieu de leur martyre.
14. Tous deux dirent des paroles d'espoir et de promesses à celui qui devait mourir en même temps que chacun d'eux; en fait, presque les mêmes paroles: "Tu seras avec moi au Paradis".
15. Tous deux furent martyrisés publiquement devant les regards hostiles des spectateurs qui emplissaient la scène.
16. L'obscurité recouvrit la terre après leur martyre, commençant dans chaque cas à midi.
17. Leurs corps furent lacérés par les soldats au cours de leur martyre.
18. Tous deux restèrent ignominieusement suspendus devant les yeux d'une foule peu amicale.
19. Leurs deux corps furent finalement repris par leurs disciples aimants.
20. Dans chaque cas, lorsque leur corps disparut du lieu où il avait été placé, les chefs religieux expliquèrent les faits à leur façon.
21. Seule, une poignée de disciples se trouva avec eux au moment de leur mort.
22. Dans chaque cas, un de leurs principaux disciples les renièrent. Ce même disciple, dans les deux cas, devint par la suite un héros.
23. Chacun d'entre eux eut une extraordinaire disciple -femme qui joua un rôle dramatique, aidant les disciples à se détourner du passé et à regarder vers l'avenir.
24. Dans les deux cas, la confusion, l'égarement et le désespoir s'emparèrent de leurs disciples après leur martyre.
25. Par leurs disciples (les Pierre et Paul de chaque époque), leur Foi fut portée dans toutes les parties du monde.
26. Tous deux donnèrent la même réponse à la question: "Êtes-vous le Promis?"
27. Chacun d'eux s'adressa à ses disciples, les chargeant de porter son message à la terre entière. (Dieu passe près de nous, Shoghi Effendi, éd. française 1970, P. 74)

je connaissais déjà les paroles du Christ. Avec un grand intérêt je lisais les paroles de ce jeune homme:

"En vérité, je vous le dis, voici le Jour dont Dieu a parlé dans Son Livre... Méditez les paroles de Jésus adressées à Ses disciples, quand Il les envoie de par le monde... "Vous êtes comme le feu qui, dans les ténèbres de la nuit, a été allumé au sommet de la montagne. Que votre lumière resplendisse aux yeux des hommes. La pureté de votre vie, et le de gré de votre renoncement, doivent être tels que les peuples de la terre puissent, en vous voyant, reconnaître le Père Céleste et se rapprocher de Lui qui est la source de pureté de grâce".(Chroniques de Nabil, éd. Amérique, p. 92)

"En vérité, je vous le dis, que soit immensément exalté ce Jour au-dessus des jours des apôtres des temps passés. La différence en est incommensurable!... Vous êtes les témoins de l'aurore du jour promis par Dieu... Dispersez-vous en tous sens à travers ce pays et, d'un pied ferme, d'un coeur sanctifié, préparez la voie pour Sa venue... Bien que jésus fût humble et pauvre aux yeux des hommes, Dieu n'a-t-Il pas voulu qu'Il triomphât... Levez-vous en Son nom, mettez toutes votre confiance en Lui et soyez assurés de l'ultime victoire".(Chroniques de Nabil, éd. Amérique, PP. 93-94)

Il n'est pas surprenant que le grand Jowett de l'Université d'Oxford dit de cette nouvelle Foi:

"Elle est trop grande et trop proche pour que cette génération puisse la comprendre. Seul le futur pourra révéler son immense portée".(Baha'i World , vol. XII, p. 625)

Ce furent ces commentaires de Jowett et de Browne qui, tout au début, avaient dirigé mes recherches dans cette voie.

Maintenant je comprenais leur intérêt si vif. je ressentais l'excitation de la chasse. Étais-je enfin sur la bonne piste? Avais-je trouvé la solution possible à ce mystère vieux d'un siècle du cas du Millenium manquant?

Je décidai de passer l'année suivante à assembler toutes les informations que je pouvais réunir sur ce jeune homme et sa Foi. je pourrais alors comparer mes découvertes avec les preuves demandées par mon questionnaire. S'il était le Messie, j'étais maintenant en situation de le vérifier entièrement. je pouvais établir la chose une fois pour toute dans mon esprit.

Cependant la lame de mon enthousiasme avait été aiguisée, aussi coupante qu'un rasoir, par la réponse à deux questions:

Quand débuta Sa Foi? En 1844 !
Où? En Perse!



2.3. Les deux feux du ciel

Il me fallut trois ans, au lieu de l'année prévue, pour pouvoir refermer mon classeur de "découverte". A la fin, cependant, je savais que j'avais mis à jour une histoire réellement extraordinaire. Les journalistes avertis avaient eu raison. Si un homme prenait son journal du dimanche et lisait cette histoire en première page, il serait véritablement stupéfait. Rien ne serait jamais plus pareil.

Pouvez-vous me blâmer de me sentir ému? La recherche avait été longue, mais la récompense promettait d'être immense. je pouvais du moins résoudre mon mystère.
Voici une des choses que j'appris:

Le 24 mai 1844, en Occident, Samuel Morse envoya son célèbre message télégraphique, citant les Écritures: "Voilà ce que Dieu a forgé."

Le 23 mai 1844, le jour précédent, en Orient, ce jeune homme se leva pour faire une déclaration foudroyante.

Il déclara que c'était le jour prédit dans toutes les Écritures du passé. Ce jour disait-il, était le jour où apparaîtrait le Promis de toutes les religions. Ce devait être le jour du "seul troupeau et du seul berger".

Cela survint en Perse et en 1844. Il est évident que mon attention fut immédiatement retenue par le lieu et la date.

J'appris qu'on l'appelait le Bab. De même que le nom Christ veut dire "l'oint", le nom Bab signifie "la porte". Ce jeune homme proclamait qu'il était "1a porte" par laquelle viendrait Celui qui était promis dans les Livres Saints, Celui qui établirait le seul troupeau de Dieu.

je me remémorai la promesse donnée par le Christ:

"Mais celui qui entre par la porte est le berger des brebis... J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là, il faut que je les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger".(Jean X: 2-16)

Le Bab disait qu'il était le Héraut et le Précurseur de quelqu'un de plus grand que lui. Sa mission était d'appeler les hommes à Dieu et de préparer le chemin pour le grand Sauveur du monde prédit par le Christ et tous les prophètes du passé. De même que Jean-Baptiste avait été le précurseur du Christ, le Bab prétendait être le précurseur de ce Rédempteur promis de tous les temps.
Dans les Écrits sacrés de Perse, la terre promise par Daniel comme un "lieu de vision" aux derniers jours, figurent différentes prophéties à propos de deux Messagers célestes qui apparaîtront. L'une d'elles prédit:

"Un jour, le premier son de trompette jettera l'épouvante; elle retentira une seconde fois, et tous les coeurs seront saisis d'effroi".

Et à nouveau dans un autre passage:

"... le jour de la résurrection, la terre entière ne remplira qu'une poignée... et la trompette retentira... puis elle retentira une seconde fois, et voyez! ... la terre brillera de la lumière de son Seigneur".

Dans un autre exemple, il est fait mention de deux personnages qui viendront ensemble au temps de la fin:

"En vérité, je vous le dis, après le Qà'im (Celui qui se lèvera) le Qayyùm sera rendu manifeste".(Chroniques de Nabil, éd. Amérique, P. 41)

Pavri, dans "The Coming World Teacher", écrit: "avant l'apparition de Sri Krishna, le Sage Narasa et d'autres annoncèrent Sa venue plusieurs années à l'avance... une telle préparation est nécessaire..."

Je trouvai cette association de deux personnages avec une Révélation Divine, commune à diverses religions du monde.

Zoroastrienne: Ushidar-Màh et le Shàh Bahram.
Islam Shi'ite: Le Qà'im et l'Imam Husàyn Islam Sunnite: Le Mihdi et Jésus-Christ
Christianisme: Jean-Baptiste et le Christ; Élie et le Christ
Judaisme : Messie Ben joseph et Messie Ben David; Élie et le Messie

Dans le pays où le Bab apparut, il existait encore une autre prophétie sur la venue de deux saints personnages. La tradition, relatée par Bokhari, dit:

"Au temps de la fin, Dieu Se manifestera à toute l'humanité avec tous les attributs de divinité et de majesté, mais très peu s'avanceront vers Lui... Ensuite, Il apparaîtra, une seconde fois, manifestant toutes les qualités de servitude et le peuple se rassemblera autour de Lui et croira en Lui et louera et célèbrera Ses vertus incréées."

Zacharie, parlant des derniers jours, prophétisa sur les deux saintes âmes qui apparaîtront, disant:

"Ce sont les deux oints qui se tiennent devant le Seigneur de toute la terre". (Zacharie IV: 14)

En plus des deux "malheurs", l'Apocalypse parle de "deux oliviers" et de "deux chandeliers".
Malachie, parlant du temps de la fin, prophétise:

"Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, avant que n'arrive le jour de l'Éternel, ce jour grand et redoutable".(Malachie IV: 5)

C'était la Perse, le pays même ou Daniel avait vu:

"... sur les nuées des cieux arriva quelqu'un de semblable à un Fils de l'homme". (Daniel VII: 13)

Le Bab prédit que ce grand Rédempteur apparaîtrait exactement neuf ans après Sa propre venue. Donc, comme il est prédit dans l'Ancien Testament, il viendra "soudainement dans son temple".

Ainsi, comme le Christ l'avait souvent fait remarquer dans son livre de l'Apocalypse: "Voici je viens bientôt".

Malachie, qui l'appelle le "grand et redoutable" jour de l'Éternel, prédit l'apparition de deux personnages aux temps de la fin, disant:

"Voici, j'enverrai mon messager; il préparera le chemin devant moi. Et soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez".(Malachie III : I)

Le Bab répétait constamment qu'Il était l'Aurore, mais que le Promis de tous les temps, qui viendrait rapidement après lui, serait le soleil. Il prédit que ce grand Sauveur du monde inaugurerait un âge de progrès et de paix sans précédent.

Naturellement, je voulais maintenant apprendre tout ce que je pouvais sur le Bab ainsi que sur Celui qui devait le suivre. Après tout, trois de mes preuves essentielles avaient été réalisées:

1. Cette Foi avait commencé à une époque où "l'Évangile du Christ avait été prêché afin que toutes les nations en soient témoins". (1844).
2. Cette Foi apporta son message au monde l'année exacte "où les temps des Gentils" avaient été accomplis (1844).
3. Cette foi était apparue dans l'année prédite par Daniel, et à une époque où, d'après le Christ, l'humanité se tiendrait "en lieu saint (1844)".

Ces trois indices principaux, et des plus importants, avaient été réalisés par la venue en 1844 de cette Foi; il me fallait donc continuer.



2.4. Les témoins

Margaret Fuller, amie d'Emerson, dit de l'effervescence mondiale des années 1844: "Un trait très marquant de la période fut que l'agitation atteignit tous les niveaux".(Days of Delusion, Sears, Introduction, p. XXIV)

J'étais anxieux d'apprendre ce qui était exactement arrivé au Bab à cette époque. Quels avaient été les débuts de cette Foi? Le zèle millenial était à son point culminant lorsque Morse envoya son célèbre message le 24 mai 1844. Le soir du 22 mai 1844, deux heures et onze minutes après le coucher du soleil, en Perse, dans la lointaine Shiraz, le Bab parla à un humble étudiant persan, tout comme le Christ avait d'abord parlé à un simple pêcheur. Il dit:

"Cette nuit, cette heure même, seront célébrées dans l'avenir comme une des fêtes les plus grandes et les plus significatives".(Chroniques de Nabil, éd. Amérique, pp. 61-62)

Le jeune étudiant qui fut le premier à recevoir le message du Bab nous a laissé une vivante impression de ce moment inoubliable et de ces premières paroles du Bab:

"En vérité, l'aube d'un Jour nouveau s'est levée. Le Promis est intronisé dans les coeurs des hommes". (Chroniques de Nabil, éd. Amérique, p. 69)

"J'étais fasciné par Ses paroles," raconte cet étudiant, "je perdis toute notion du temps. Cette révélation qui me fut si soudainement, si magistralement imposée, me frappa comme un coup de foudre. Pendant un certain temps, elle sembla avoir paralysé toutes mes facultés. Surexcitation, joie, crainte et surprise remuèrent les profondeurs de mon être. Mais pardessus toutes ces émotions, une sensation de bonheur et de force inexprimables semblait m'avoir transfiguré". (Chroniques de Nabil, éd. Amérique, pp. 62-65)

J'étudiai un document de 700 pages sur l'histoire du Bab et de ses disciples. je lus leurs souffrances et leur martyre, une histoire identique à celle du Christ et de Ses apôtres. je pris connaissance du récit de l'historien français Ernest Renan, auteur de la vie du Christ, qui appelle ce martyre des disciples du Bab, "Un jour sans parallèle, peut-être, dans l'histoire du monde".(Dieu passe près de nous, Shoghi Effendi, Préface p. XVI)

Je relus de nombreuses fois les souvenirs du jeune homme à qui le Bab parla en premier lieu. Il a laissé à la postérité le récit suivant de cette première révélation:

"Le sommeil m'avait quitté cette nuit-là. J'étais assis, captivé par la musique de cette douce voix. Prédominante sur tous mes sentiments, une sensation de joie et de force semblait m'avoir transfiguré. Je m'étais senti si faible et impotent auparavant. Maintenant, je sentais en moi un courage et une puissance tels que si le monde, tous ses peuples et tous ses dirigeants, devaient se liguer contre moi, je résisterais seul et intrépidement à leur assaut... Il semblait être la voix de Gabriel personnifiée, criant à toute l'humanité: "Réveille-toi, car: regarde!... Sa Cause s'est manifestée. La porte de Sa grâce est grande ouverte. Entrez-y, ô peuples de la terre! car Celui Qui est votre Promis est venu".(Dawn-Breakers, Nabil, éd. Amérique p. 65)

L'histoire de la vie du Bab me toucha profondément. J'étais certain qu'un drame aussi épique que celui-ci ne pouvait s'être produit sans laisser de traces dans l'histoire contemporaine. Il pouvait être mal interprété, mais on pouvait difficilement l'ignorer. J'avais raison. je réalisai que je n'étais pas le seul à avoir eu cette impression. J'eus la possibilité de trouver dans l'histoire européenne de nombreux compte -rendus de cet événement. L'historien français A-L. M. Nicolas écrivant sur le Bab, disait: "Sa vie est un des plus magnifiques exemples de courage que l'humanité ait eu le privilège de voir..." (Seyyed Ali Mohammed dit le Bâb, Nicolas, P. 203)

Nicolas compare, lui aussi, cette époque avec celle du Christ. Il dit: "Il se sacrifia pour l'humanité"... "Comme Jésus, Il (le Bab) paya de sa vie la proclamation d'un règne de concorde, d'équité et d'amour fraternel".(Seyyed Ali Mohammed dit le Bâb, Nicolas, P. 376)

Edward Granville Browne qui, le premier, me mit sur le chemin de cette histoire, écrivit du Bab: "Qui pourrait manquer d'être attiré par le doux esprit du Bab? Sa vie triste et emplie de persécutions, sa pureté de conduite et sa jeunesse, son courage et sa patience résignée devant l'adversité... mais, plus que tout sa mort tragique, tout concourt à susciter nos sympathies en faveur du jeune prophète de Shiraz".(Journal of the Royal Asiatic Society, éd. 1889, P. 933)

Le cas du Millenium manquant avait soudainement pris une envergure très grande. J'étais très impressionné par ces nouveaux développements. je réalisais que j'avais mis à jour quelque chose d'immense. Ce n'était pas l'affaire de quelque petit groupe obscur ou caché. Cela avait été négligé, oui; mais seulement par le vingtième siècle, certainement pas par le dix-neuvième.

Un célèbre publiciste français rapporte: "Toute l'Europe fut émue et indignée Parmi les "littéraires" de ma génération, dans le Paris de i8go, le martyre du Bab était toujours un sujet aussi neuf qu'avaient été les premières nouvelles de Sa mort. Nous écrivions des poèmes sur Lui. Sarah Bernhardt supplia Catulle Mendés d'écrire une pièce sur le thème de cette tragédie historique".
(Dieu passe près de nous, Shoghi Effendi, le éd. franc. 1970, Préface p. XVI)

Le grand érudit Arminius Vambéry parla du Bab à l'Académie Française, disant: "... Il a exprimé des doctrines dignes des plus grands penseurs".

Une pièce dramatique fut montée en 1903, intitulée "Ie Bab." Elle fut jouée dans l'un des plus grands théâtres de St Pétersbourg. Ce drame fut publié à Londres et fut traduit en français et en allemand (par le poète Fiedler).
Sir Francis Younghusband, dans son histoire des temps, écrit: "L'histoire du Bab... est l'histoire d'un héroïsme spirituel inégalé... sa vie doit être un des événements de ces cent dernières années qui vaut vraiment la peine d'être étudié." (Gleam , Sir Francis Younghusband, éd. 1923, PP. 183-184)

Pourtant quel est celui qui ait fait, depuis cette époque, l'effort d'étudier cette histoire?
Le célèbre érudit d'Oxford, le Révérend Dr. T. K. Cheyne, appelle le Bab: "... le Jésus de l'époque"... "un prophète et plus qu'un prophète". "Son association de douceur et de pouvoir est si rare que nous devons le placer dans la lignée des "supra-normaux". (Réconciliation of Racis and Religion , T. K. Cheyne, éd. 1914, PP. 70-8)

Plus que jamais j'étais impatient de découvrir ce grand personnage prédit par le Bab; car, si le Bab avait tellement touché le peuple, qu'en serait-il alors du Rédempteur à venir? D'après le Bab, son pouvoir serait bien plus transcendant que le sien. Il n'était que la chandelle devant le soleil.
jean Baptiste, le précurseur du Christ, disait:

"... mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses souliers". (Matthieu III : II)

Le Bab dit de Celui qui devait encore venir:

"De tous les tributs que j'ai rendus à Celui qui doit venir après Moi, le plus grand est celui-ci, Ma confession écrite, qu'aucune de Mes paroles ne peut correctement Le décrire ni qu'aucune référence portée sur Lui dans Mon Livre... ne peut rendre justice à Sa Cause".(Covenant of Baha'u'llah , Manchester, éd. 1950, p. 20)

Le Bab se considère seulement comme "un anneau sur la main" de Celui qui doit encore venir. Il proclame vouloir être le premier à se prosterner devant Lui. Il déclara à ses propres disciples:

"En vérité, je crois en Lui, et en Sa Foi et en Son Livre et en Ses témoignages... et je suis fier de Ma croyance en Lui". (Epistle to the Son of the Wolf, Baha'u'llah, éd. 1941, P. 154)

Des chrétiens qui croiraient au Messie qui allait venir le Bab dit:

"... je les considèrerai comme la prunelle de Mes yeux". (Covenant of Baha'u'llah , P. 23)

Le Bab écrivit quelques jours avant sa mort:

"J'ai éduqué les hommes afin qu'ils puissent reconnaître cette Révélation (du Messie à venir)... qui n'appartient ni à l'Orient ni à l'Occident... Comment, alors peut-on rester le regard voilé devant Lui?" (Epistle to, the son of the Wolf, Baha'u'llah pp. 156-157)

Jamais je n'avais ressenti un tel espoir de découvrir la solution de mon mystère vieux d'un siècle. La tâche que j'avais entrepris au début quelque peu en plaisantant, je le poursuivais maintenant en toute sincérité.
Mon étape suivante était évidente, je devais chercher qui était Celui prédit par le Bab? Quel était son nom? D'où venait-il? Accomplissait-il les preuves que j'avais assemblées?

Jusqu'à ce que je connaisse la réponse à ces questions, je ne pouvais pas clore le cas du Millenium manquant.



2.5. Ce qui est caché est révélé

J'étudiai minutieusement les écrits du Bab qui avaient été traduits en anglais. je recherchais tous les indices possibles qui me mèneraient vers le lieu où devait bientôt apparaître, d'après la promesse du Bab, ce grand Rédempteur mondial. Le Bab annonça clairement l'année exacte où le Promis se lèverait:

"Jusqu'à ce que neuf (années) se soient écoulées depuis le commencement de cette Cause,
les réalités des choses créées ne seront pas rendues manifestes... Soyez patient, jusqu'à ce que vous aperceviez une création nouvelle".(Covenant of Baha'u'llah , p. 2)

Ceci était assez clair. L'année neuf (1269) de la Perse correspondait à l'année 1853 de l'Occident. Il n'apparaîtrait pas avant 1853. Dans un autre passage, le Bab écrit:

"Dans l'année neuf vous atteindrez à tous les bienfaits".(Epistle to the Son of the Wolf, Baha'u'llah, p. 141)

et encore:

"Dans l'année neuf vous atteindrez à la présence de Dieu".(Epistle to the Son of the Wolf, Baha'u'llah, p. 141)

Neuf années depuis son annonce nous transportent de 1844 à 1853. je trouvai également, dans ses écrits, d'autres références qui donnaient le lieu de l'apparition du Messie; en fait, dans la capitale même.
Lorsqu'il fit ses adieux au jeune étudiant qui le premier avait cru en lui, le Bab dit:

"Poursuivez votre voyage vers le nord et visitez... Tihran. Implorez la Providence toute puissante de vous aider, par Sa grâce, à atteindre cette capitale, siège de la véritable souveraineté, et à entrer dans la maison du Bien-Aimé. Un secret gît caché dans cette ville. Lorsqu'il se manifestera, il transformera la terre en paradis".(Chroniques de Nabil, p. 86)

En une autre occasion, le Bab dit:

"Dirigez vos pas vers Tihran", qui enchâsse un mystère d'une telle transcendante sainteté que... Shiraz (Sa propre ville natale) ne peut pas espérer rivaliser avec elle".(Chroniques de Nabil, p. 96)

Était-ce là le mystère que, depuis tant d'années, j'essayais d'élucider? Était-ce la clef qui ouvrirait la porte au millenium manquant que les chrétiens, les Juifs et les musulmans, les bouddhistes, les Hindous et les zoroastriens attendaient en vain? je trouvai un récit détaillé de la visite que le Bab effectua dans un lieu sacré près de Tihran. Au saint qui y est enterré, Il adressa les paroles suivantes:

"Soyez heureux, pour avoir trouvé votre lieu de repos... sous l'ombre de Mon Bien-Aimé".(Chroniques de Nabil, P. 521)

Il ne semblait pas y avoir de doute sur le lieu et la date: Tihran, 1853. Ma curiosité fut doublement accrue lorsque, dans les écrits sacrés persans, je découvris une autre prophétie qui parlait de la venue de deux Messagers de Dieu aux derniers jours. Elle promettait:

"Dans l'année Chars (1844) la terre sera illuminée par Sa lumière... Si tu vis jusque dans l'année Charasi (1853) tu seras témoin de la façon dont les nations, les dirigeants, les peuples et la Foi de Dieu seront tous renouvelés".(Chroniques de Nabil, p. 50)

Ma recherche dans l'histoire de la Perse, et une étude plus approfondie des écrits du Bab, me firent bientôt découvrir des indications concernant la naissance d'un personnage remarquable, né à Tihran, la capitale; qui était, comme l'avait prophétisé Daniel, de noble lignée et descendant des anciens rois de Perse.

je trouvai le récit suivant de ses premières années:
"Enfant, Il était déjà extrêmement bon et généreux. Il aimait la vie en plein air et passait la plus grande partie de son temps dans les jardins et les champs. Il avait un extraordinaire pouvoir d'attraction que tous ressentaient. Une assistance nombreuse se pressait toujours autour de lui. Les ministres et les personnalités de la cour l'entouraient et même les enfants lui étaient attachés."
(Baha'u'llah et l'ère nouvelle, Esslemont, Maison d'Éditions Baha'ies, éd. française 1972, P. 15-16-17)

je découvris aussi un récit de Ses activités de jeunesse. Cela ressemblait beaucoup à l'histoire de jésus enfant:

"Dès qu'il eut atteint l'âge de treize ou quatorze ans, on vanta partout sa renommée et son savoir. Il savait converser sur n'importe quel sujet et résoudre tous les problèmes qui lui étaient soumis. Dans les grandes assemblées, Il discutait avec les 'ulamà. Il possédait l'art d'éclaircir des points religieux inextricables. Tous l'écoutaient avec le plus grand intérêt". (Baha'u'llah et l'ère nouvelle, Esslemont, I, II.)

Il était évident qu'il produisait sur les gens un effet remarquable. Même le Premier Ministre de Perse reconnut sa grandeur et en fut troublé. Quand on suggéra son nom pour un poste dans le gouvernement, le Premier Ministre dit:

"Qu'il garde sa liberté. Cette position est indigne de lui. je ne puis le comprendre, mais je suis convaincu qu'il est destiné à quelque haute mission. Ses pensées sont différentes des nôtres. Laissons-le".

Dans un récit historique de Sa vie, je trouvai encore une autre similitude avec le Christ:

"De même que jésus lavait les pieds de ses disciples, de même Il préparait les repas de ses adeptes et leur rendait d'humbles services. Il se faisait une gloire de servir. Il était plus humble que ses serviteurs, satisfait de dormir, au besoin, sur le sol, de se nourrir de pain et d'eau, ou même parfois de ce qu'Il appelait "1a divine nourriture... la faim!" On reconnaissait sa parfaite humilité dans son profond respect de la nature, de l'être humain, et surtout des saints, des prophètes et des martyrs. Pour lui, toutes choses, les plus humbles comme les plus élevées, parlaient de Dieu."

Sa mission débuta en Orient, comme prédit par Ézéchiel et par le Christ. Elle débuta en Perse, comme promis par Daniel. Elle débuta à Tihran, comme prophétisé par le Bab, et elle débuta exactement neuf années après sa propre proclamation.
Le Bab écrit:

"Regardez vers le Soleil de vérité... Ceci, en vérité, est la chose que Nous vous avons promise... Attendez que neuf (années) se soient écoulées... je suis le premier serviteur à croire en Lui et en Ses signes".
(Epistle to the Son of the Wolf, Baha'u'llah, p. 142 13. ibid. p. 160 14. ibid. p. 152)

Au cas où quelqu'un aurait pu mal comprendre, le Bab écrivit également:

"Glorifié sois-Tu 0 mon Dieu! Sois témoin que, par ce Livre, J'ai fait alliance avec toutes choses créées concernant la mission de Celui que Tu manifesteras (le Messie)..."

et enfin:

"Après (1853) une Cause vous sera donnée, que vous viendrez à connaître".

je trouvai que le Bab se référait plusieurs fois au Messie qui apparaîtrait neuf ans plus tard, en 1853. Il disait que la Perse serait bénie par ce qu'il appelait "l'empreinte du pied de Son (celui de Dieu) plus grand nom et de Sa puissante annonce".

Il ne s'agissait pas d'une preuve accessoire. Elle était concrète. Elle pouvait être vérifiée.



2.6. La gloire de Dieu

J'étudiai l'histoire du jeune étudiant persan à qui, le premier, le Bab avait fait Sa déclaration. Lui aussi avait recherché Celui que le Bab avait promis. Il alla à Tihran et s'enquit parmi le peuple.

- "Y-a-t-il une personne qui se distingue au-dessus de toutes les autres dans cette ville?
Quelqu'un qui soit renommé pour son caractère ?
On lui répondit qu'il existait une telle personne.
- Quelles sont ses occupations?
- Il console les affligés et nourrit les affamés.
- Et que savez-vous de Son rang et de Sa position?
- Il n'en a pas, si ce n'est celui de secourir les pauvres et les étrangers.
- Comment s'appelle-t-il?
- Husayn'Ali, Baha'u'llah.
- Quel âge a-t-il?
- Vingt huit ans. (Chroniques de Nabil, p. I04-106)

De cette façon, j'appris aussi que son nom était Husayn 'Ali, de même que le nom du Christ avait été jésus. jésus était connu par le titre de Christ (en français "l'Oint"). Husayn 'Ali était connu par le titre de Baha'u'llah (en français 'la Gloire de l'Éternel').

Baha'u'llah était né en Perse, la terre où Daniel eut sa vision du prince Michaël dont le nom signifie "Celui qui a l'aspect de Dieu".

Lorsque Dieu dit à Daniel de "sceller les livres" jusqu'au temps de la fin, Il lui promit aussi:

"En ce temps-là se lèvera Micaël, le grand chef, le défenseur des enfants de ton peuple..." (Daniel XII : I)

Baha'u'llah était né dans la province de Màzindaràn en Perse. Cette partie de la Perse avait pendant longtemps été appelée une terre de promesse future. Il a été écrit au sujet du Màzindaràn: "II existe de nombreuses légendes concernant la province. L'une dit que dans cette région poussera un arbre céleste et dont les branches atteindront le ciel. Le fruit de cet arbre donnera la vie aux nations. Plusieurs voyageurs se rendirent dans cette région, espérant trouver cet arbre merveilleux. Une autre légende disait que le roi de la guerre et de la haine avait été emprisonné dans une de ses hautes montagnes" (Star of the West Magazine, Vol. XIV, P. 291)

L'auteur de ce récit continue en disant qu'il s'agissait de paraboles sur la venue d'un grand personnage né en cette province, un personnage qui apporterait la paix à l'humanité.

Des légendes similaires ont été citées dans l'Apocalypse et dans Daniel. Daniel, dans le chapitre même où il prophétise que Micaël, qui a l'aspect de Dieu, délivrera le peuple aux derniers jours, annonce aussi que ce sera également le grand jour de la résurrection. Une résurrection identique est promise par le Christ pour le jour de son retour.

F. Hudgings, très versé dans les prophéties juives, décrit l'époque actuelle dans son "Zionism in Prophecy": "Oui, il semble que nous sommes actuellement au temps de la fin, exactement comme le prophète Daniel en eut la vision."

Ousayn'Ali, Baha'u'llah. C'était un nom étrange à mon oreille. Il me fallut quelque temps pour m'y habituer. Petit à petit, l'histoire de Sa vie fit fondre ma froideur initiale. Le nom était oriental, du Moyen-Orient. Naturellement je réalisai que j'avais réagi de la même façon que cet historien romain qui avait loué l'empereur pour "avoir écrasé le culte du Nazaréen". Lui aussi, en tant qu'occidental, avait fait objection à l'étrange nom oriental. Pourtant, en réalité, tous les Messagers de Dieu étaient venus de l'Orient, avec des noms au premier abord étranges.

Vers cette époque, je mis la main sur un document remarquable.

Ou du moins qui me semblait l'être. Il avait été écrit, non par un disciple du Bab ou de Baha'u'llah, mais par un érudit de la Bible de l'Université d'Oxford et de la Bible de l'Université d'Oxford et prêtre chrétien bien connu. Il écrivit: "S'il existe un prophète dans ces temps récents, c'est vers Baha'u'llah que nous devons aller. C'était un homme de la plus haute classe - celle des prophètes".(Appreciation of the Baha'i Faith, Cheyne, éd. 1947, P. 18)

je lus le récit du Dr. J. Estlin Carpenter, lequel, dans son livre "Comparative Religious", pose la question franchement: "Est-ce que la Perse, au milieu de ses misères, a donné naissance à une religion qui fera le tour du monde?"

Rien n'aurait pu m'inciter à abandonner ma recherche au point où elle en était arrivée. J'avais maintenant atteint le seuil d'une solution possible du cas du Millenium manquant. Serais je déçu, comme l'avaient été de nombreuses personnes à travers les siècles?

Du moins me trouvai-je dans une position bien plus favorable. Je désirais une longue liste de preuves réelles, que n'importe quel prétendant au trône du Messie devrait accomplir avant qu'Il puisse espérer être accepté.

Il eut été difficile de restreindre mon enthousiasme grandissant. L'émotion, jusqu'à présent, avait été bien plus palpitante que celle de découvrir une mine de pierres précieuses. Pouvait-elle, réellement, rester soutenue?

J'en étais arrivé maintenant au point crucial. je pris ma liste de preuves et, calmement, l'une après l'autre, je les comparai avec la vie de Baha'u'llah. J'avais l'intention de l'éprouver à chaque signe séparément.
J'appris beaucoup sur Baha'u'llah, sur la façon dont, comme le Christ, Il avait souffert outrages et humiliations entre les mains des dirigeants de son temps.

Il fut sauvagement flagellé dans la maison d'Amul. Deux années après le martyre du Bab, Il fut arrêté par les soldats et obligé de faire plusieurs kilomètres à pieds, vers une prison souterraine de Tihran. En cours de route, on Le dépouilla de ses vêtements, et Il fut accablé d'insultes et d'injures.

Un rapport datant de cette époque déclare:
"A pied et exposé aux rayons brûlants d'un soleil d'été, Il fut obligé de couvrir pieds nus, tête nue, toute la distance séparant Shimiran de la prison... Tout au long de la route, Il fut lapidé et injurié par la foule... Au moment où Il approchait de la prison, une vieille femme essaya de le lapider. Elle plaida auprès des soldats: "Donnez-moi une chance de lui jeter ma pierre au visage!" Baha'u'llah la vit se précipitant derrière Lui. Il dit à ses gardes: "Ne décevez pas cette femme. Ne lui refusez pas ce qu'elle considère comme un acte méritoire aux yeux de Dieu". (Chroniques de Nabil, p. 607-608)

Pour réduire au silence le pouvoir magique de sa langue, Baha'u'llah fut séparé de Ses disciples. Il fut frappé d'exil.

Il fut amené sous escorte armée, au-delà des frontières de Perse, vers l'Iraq. Peut-être ressentirez-vous aussi le même frisson que je ressentis, lorsque j'appris sa destination.
La vallée du Tigre et de l'Euphrate!
L'endroit même où Ézéchiel avait eu sa vision de la "gloire de l'Éternel".
Babylone! Baha'u'llah signifie "La gloire de l'Éternel" -

je mis de côté ma pile de feuilles marquées solution. Sur la page de couverture du classeur je fis un grand - "?" - Puis je portai toute mon attention à ma liste de preuves. La solution du cas du Millenium manquant dépendait de ce qui allait arriver à partir de maintenant.


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