Voleur dans la nuit Ou l'étrange cas du Millenium manquant
(accomplissement des prophéties sur le retour du Christ)
Par WILLIAM SEARS
"Le
jour du Seigneur viendra comme un voleur; en ce jour les cieux passeront avec
fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les oeuvres qu'elle
renferme sera consumée."
(II Pierre III.10)
Table des matières
Maison d'éditions Baha'ies, D 1973-1547-9
Traduction de l'anglais par Paulette BODANSEN
Préface
PASSAGERS À BORD D'UN VAISSEAU SPATIAL EN PROVENANCE DE VÉNUS ARRIVENT À L'AÉROPORT
DE LONDRES CE SOIR
je reconnais que ce titre m'intriguait. Rapidement, je jetai un coup d'oeil à
la première de deux autres journaux.
LA SCIENCE PROUVE QUE L'ÂME EST IMMORTELLE LE CONTINENT DE L'ATLANTIDE ÉMERGE
AU LARGE DU PORTUGAL
Je regardai par-dessus le bureau des nouvelles télévisées vers l'éditeur:
"Rien d'autre?"
Il montra du doigt:
UNE DÉCOUVERTE MÉDICALE APPORTE LA FIN DE TOUTE MALADIE
HITLER RETROUVÉ VIVANT À VIENNE
J'acquiesçais: "C'est vraiment la fin du monde." Il me tendit le magazine dans
lequel ces titres étaient imprimés, "Prenez-le donc et lisez-le".
Je retournai vers mon bureau de la Section des Sports, ouvris le magazine et commençai
à lire avec attention. Ce fut un choc... Pas plus tard que ce matin, j'avais l'impression
d'être comme un détective essayant de résoudre l'énigme d'un crime cent ans après
que l'action eût été commise. jusqu'à présent, la piste manquait. Du moins cet
article m'encourageait-il à poursuivre ma recherche. Apparemment des milliers
de personnes étaient toujours aussi vivement intéressées à la solution du mystère
que moi-même je l'étais, même après plus d'un siècle. je pris une feuille dans
un classeur, et avec un crayon noir à pointe douce, j'écrivis dessus: L'étrange
cas du millenium manquant.
L'article du magazine consistait en un échantillonnage de titres de journaux de
tout le pays. On avait demandé aux éditeurs de soumettre au magazine des titres
imaginaires, qui d'après eux, pourraient soulever l'émotion la plus totale.
Ils en avaient choisi d'exceptionnels:
DES ÉRUDITS PROUVENT QUE SHAKESPEARE ÉTAIT RÉELLEMENT MARLOWE
PLUS JAMAIS D'HIVER...
LE SAINT GRAAL RETROUVÉ AU PAYS DE GALLES
CONAN DOYLE CONTACTE LA TERRE
SANTA CLAUS N'EST PAS UN MYTHE
Je ricanai. Le matin où ces titres seraient imprimés serait certainement le jour
du sauve qui peut vers les montagnes.
Il y avait un effet particulier qui instantanément attira mon attention. D'après
ces journalistes avertis, ce titre, s'il était authentique, serait le plus électrisant
de tous. Celui-ci disaient-ils, retournerait véritablement le monde. Il consistait
simplement en deux mots:
CHRIST REVIENT
Depuis plus de deux ans je travaillais sur une histoire de ce genre. Accidentellement
j'avais trouvé ce que je considérais être un mystère amusant et intriguant, et
j'avais déjà passé deux années à essayer de l'élucider. Tout a commencé très simplement
lorsque quelqu'un me tendit un livre écrit par un homonyme, Clara Endicott Sears.
Nullement apparentée avec moi. Du moins c'est ce que l'on me dit autour de Seasport
et Vanceborro dans le Maine. Si j'avais su ce qui m'attendait, peut être aurais-je
brûlé le livre immédiatement.
A l'époque je travaillais aux télégrammes de nuit pour l'United Press. J'avais
donc quelques heures pour m'asseoir et réfléchir. Dans le livre de Clara je trouvai
une divertissante et fascinante histoire sur les gens qui avaient ardemment attendu
le retour du Christ au cours du dix-neuvième siècle.
Ma grande surprise vint lorsque j'appris que les magazines et les journaux de
cette époque avaient réellement imprimé des histoires sur cet événement spectaculaire.
Quelques-unes étaient racontées en plaisantant, d'autres en ridiculisant et d'autres
enfin avec le plus grand sérieux. Dans la presse et dans les rues, on pouvait
savourer l'émotion:
LE CHRIST - VIENDRA OU NE VIENDRA PAS?
LA FIN DU MONDE DEMAIN
JÉSUS EST À LA PORTE
UNE COMÈTE TERRIFIANTE ALARME LA TERRE
L'AVÈNEMENT: VÉRITÉ OU MYSTIFICATION?
Tout le monde apprécie une bonne histoire à "suspense", et particulièrement quand
elle vous donne le genre de frisson impliqué dans ces mots effrayants: "la fin
du monde!" Les prophètes du jugement en avaient parcouru la gamme, depuis le littéraire
qui disait: "La fin du monde commencera le jeudi 23 novembre à 19 heures, dans
la vallée de l'Ohio et s'étendra vers le Nord en passant par le Michigan...",
jusqu'à l'étudiant sincère des Écritures qui avertissait qu' "en ce jour les étoiles
tomberont du ciel et la terre sera changée de place".
Il n'y a pas de plus grande histoire à suspense que celle-ci. Elle est remplie
de terreur et de magie et on la racontait avec une ferveur exceptionnelle aux
alentours de 1840.
Des rapports passionnants se répandirent à travers les Etats-Unis, la Grande-Bretagne,
le Canada, l'Europe, l'Asie, même en Afrique et en Australie.
Les peuples de ces régions avaient été prévenus de se préparer à l'apparition
soudaine du Christ, les résultats de cette "venue" devant être merveilleux ou
catastrophiques selon le narrateur.
La vaste majorité des gens allaient leur chemin avec des sourires tolérants et
amusés. Ils prenaient les victimes d'un tel fanatisme en pitié. Beaucoup, cependant,
trouvèrent que c'était une époque fertile en crainte et en panique.
Dans des pamphlets, sur des estrades, du haut des chaires et dans la presse, les
érudits de la Bible appelèrent au repentir un monde qui n'écoutait pas, et qui
n'était nullement intéressé.
"Voici l'heure!" menaçaient-ils.
Beaucoup les crûrent. Des familles entières vendirent leurs maisons et leurs biens.
D'autres réalisèrent leurs comptes bancaires et donnèrent leurs biens terrestres
aux incroyants. D'autres préparèrent des robes spéciales d'ascension. La tradition
veut que certains d'entre eux montèrent sur les collines un jour fatal et choisi,
pour attendre la descente du Christ sur un nuage, et ne furent accueillis que
par une pluie torrentielle.
J'examinai des rapports légaux, où il était écrit que quelques-uns des zélateurs
donnèrent leur propriété au Christ qui allait venir. Un village entier fut préparé
pour Sa venue. Il fut appelé Ciel (Paradis) et établi comme Sa résidence américaine.
A cette époque, une folie passionnée s'empara des gens de sectes profondément
opposées du monde chrétien. Pourquoi attendaient-ils tous le Christ? Pourquoi
à ce moment précis?
C'était une énigme de première grandeur. C'était comme si un virus "millenium"
avait soudainement contaminé les habitants des cinq continents. Au fur et à mesure
que je lisais les détails pleins de couleurs, amusants et parfois choquants, des
faits qui se produisirent dans ces parties du monde éloignées les unes des autres,
ma curiosité augmentait et cette curiosité devint le commencement de ce volume.
Je ne peux honnêtement dire si ce fut dans la Bibliothèque, le Musée, ou auprès
de la Caverne d'Élie, sur le Mont Carmel, que je me retrouvai soudainement absorbé
par une fascinante étude à plein temps. L'accroissement de l'intérêt avait été
graduel, mais j'étais déterminé à trouver éventuellement si le retour du Christ
était un mythe, une erreur, ou le plus grand mystère non résolu de notre ère.
Un jour dans la salle de lecture d'une des immenses bibliothèques que je hantais
à cette époque, je ressentis un frisson soudain et unique, celui que doit éprouver
un archéologue lorsque sa pioche frappant un mur, il le voit s'écrouler devant
lui, révélant un monde ancien et fascinant, au moment précis où il allait abandonner
sa recherche.
Je découvris que je n'étais pas parti à la chasse aux chimères! Parmi ces rayons
poussiéreux des bibliothèques, je trouvai un compagnon détective et, en sa compagnie,
l'émotion de la chasse me reprit de plus belle. Le Professeur E. G. Browne du
Pembroke Collège de Cambridge, avait défriché le chemin. Lui aussi, apparemment,
avait été fasciné par la même histoire et en avait déjà dévoilé une partie. Il
écrivit, la comparant à l'histoire du Christ:
"Je pense que c'est mon devoir, ainsi que mon plaisir... de porter le sujet à
la connaissance des hommes de la terre". (The Chosen Highway, Lady Blomfield, Extrait de la préface d'E.G. Browne, éd.
1940, PP- V-VI.)
Par la suite, je suivis la trace des recherches de Browne en Terre Sainte, je
lus la lettre écrite de sa propre main, et dans laquelle il formait des plans
pour aller en Israël rencontrer ce Grand Personnage. Il admettait qu'il ne prendrait
pas de repos tant qu'il n'aurait pas résolu le problème dans son propre esprit
." (Lettre écrite le 9 avril 1889 par E.G. Browne à Mirza 'Ali 'Aka Shirazi)
Je trouvai qu'un contemporain de Browne, le célèbre Jowet du Balliol Collège d'Oxford
avait fait écho à son sentiment. Lui aussi avait trouvé par hasard le récit qui
maintenant était ouvert devant moi. Il écrivait:
"C'est trop sublime et trop proche pour que cette génération puisse comprendre.
Seul l'avenir pourra révéler son immense portée." (The Baha'i World, Vol. XII, p. 625)
Les Professeurs Browne et Jowet, associèrent leur découverte au retour du Christ.
Tous deux éprouvèrent un intérêt aigu devant la pertinence et l'importance de
l'histoire. Maintenant, après plusieurs années de recherches et d'études approfondies,
j'étais, également, arrivé à la même conclusion. Je décidai de reprendre l'histoire
où ils l'avaient laissée et de la suivre jusqu'à la fin.
Les chapitres suivants sont le récit de mes sept années de recherches - ils offrent
ma solution à cet intriguant mystère vieux d'un siècle. Ils suggèrent que nos
reporters modernes sont en retard d'un siècle dans leur désir de pouvoir imprimer
le titre dramatique:
"CHRIST REVIENT"
En fait, notre presse avait eu sa nouvelle à sensation cent années auparavant.
Vous trouverez ici des preuves considérables pour démontrer que, lorsque les journaux
et magazines des environs de 1840 imprimèrent leurs histoires titrées, "Le retour
du Christ attendu", ils imprimèrent, non pas des pensées imaginaires, mais des
faits réels, même si à l'époque ils n'étaient pas conscients de la nature de l'histoire
et étaient totalement incapables d'établir sa vérité en cette heure.
Si ce que j'ai dévoilé est la vérité, alors (d'après le témoignage de rédacteurs
avertis de l'Occident), c'est l'histoire la plus surprenante et la plus dramatique
que quiconque ait jamais pu écrire.
Mais quelqu'un me croira-t-il?
Vous débutez maintenant au point où j'ai débuté il y a sept ans, sur: "Le cas
étrange du millenium manquant."