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![]() Dossier de presse Inauguration des jardins monumentaux du tombeau du Bab source: divers journaux Evènement historique de la fin des travaux ayant duré un siècle sur la montagne du Carmel - Haifa, Israël le 22 mai 2001 |
Sommaire des articles
Communiqué de presse en France sur l'inauguration des jardins pour la
paix
Photothèque des jardins baha'is suspendus (Israël)
LA PRESSE EN FRANCE:
ACTUALITE DES RELIGIONS DU MONDE (n°27, mai 2001) - "Jardins
suspendus baha'is"
L'EXPRESS (24 mai 2001) - "Israël: les baha'is
en leur jardin"
LA VIE (n°2907, 17 mai 2001) - "Un jardin pour tous
les peuples du monde"
NOTRE HISTOIRE (n°188, 22 mai 2001) - "Consert
au Mont Carmel"
DERNIERES NOUVELLES D'ALSACE (n°120, 23 mai 2001) - "Les
baha'is tournés vers Haifa"
LA PROVENCE (n°1443, 20 mai 2001) - "Un Aixois
à Haifa pour l'ouverture des 19 jardins suspendus"
LA PRESSE EN ISRAEL:
Haaretz (25 mars 2001) - Les jardins baha'is
Yedïot
Haïfa (25 mars 2001) - "Le plus beau paysage du monde"
Maarive
(22 mars 2001) - "Un anneau d'or"
Hed Hakrayote (25 mars 2001) - "Pourquoi ne deviendrais-je
pas un Baha'i ?"
Yedïote Aharonote (23 mars 2001) - "La huitième merveille"
The Jerusalem Post (31 mai 2001) - "Paysage divin"
Une coïncidence symbolique…
LA PRESSE EN FRANCE
ACTUALITE
DES RELIGIONS DU MONDE (n°27, mai 2001)
"Jardins suspendus baha'is"
L'actualité interreligieuse
Israël - Jardins suspendus baha'is
Le 22 mai, sur le mont Carmel, des responsables de toutes les traditions religieuses
assisteront à l'inauguration des jardins suspendus du Centre Mondial
Baha'i. Le chantier aura duré plus d'un siècle au cours duquel
le mont Carmel, aride et rocailleux, aura été transformé
en une cascade de jardins abritants les édifices administratifs et religieux
baha'is.
Des milliers de fidèles, venu de 170 pays, vêtus de leurs
costumes nationaux, participeront à une gigantesque procession destiné
à réaffirmer leur engagement en faveur de la paix.
Une symphone sera composée pour l'occasion par le norvégien Lasse
Thoresen.
L'EXPRESS
(24 mai 2001)
"Israël: les baha'is en leur jardin"
Le luxuriant centre mondial du bahaïsme, religion qui compte plus
de 5 millions de fidèles, vient d'être inauguré sur le mont
Carmel.
Les baha'is en rêvaient depuis plus d'un siècle: ressuciter la
luriante végétation qui couvrait autrefois les flancs arides du
mont Carmel, rendre à ce "vihnoble de Dieu" qu'évoque
la Bible la fécondité d'un jardin extraordinaire pour en faire
le centre mondial de leur foi.
Aujourd'hui 200 000 mètres carrés de terrasses, de cascades et
de fontaines, nichées au coeur de Haifa habritent les bâtiments
administratifs du bahaïsme. Ce chantier fou, achevé le 22 mai par
une fastueuse cérémonie d'inauguration, débuta en 1892,
quand le prince persan Baha'Allah demanda à ses disciples que l'on fasse
refleurir la montagne pour y édifier la scépulture du Bab, le
saint Jean-Baptisme du bahaïsme, fusillé en 1850. Exilé,
Baha'Allah le prophète annoncé par le Bab, est alors emprisonné
depuis vingt-quatres ans par le gouvernement ottoman dans la citadelle palestinienne
de Saint-Jean-d'Acre.
Son crime ? Avoir fondé le dernier des monothéisme nés
d'Abraham, une foi qui prône la paix et le rapprochement des religions
- "Dieu est un, les religions sont une, l'humanité est une, et toutes
les religions sont les chapitres de sa révélation aux hommes"
- et qui compte plus de 5 millions de fidèles dans le monde entier.
Le 22 mai, 3500 pélerins et 500 dignitaires ont fêtés l'accomplissement
du voeux du prophète persan exilé, réalisé au fil
du siècle et des soubresauts du destin troublé de la Palestine,
jusqu'à devenir l'un des lieux touristiques les plus visités d'Israël.
Née des hasards de l'Histoire, la situation géographique des jardins
et du mausolée du Bab fait des baha¨s l'objet d'incessantes persécutions
de la part de certains Etats musulmans.
Reconnue par l'ONU en tant qu'ONG depuis 1948, la communauté bahaïe
est constamment harcelée en Iran, où elle ne bénéficie
pas du statut de minorité religieuse, et ses membres sont régulièrement
accusés d'espionnage au profit d'Israël et exécutés.
En Egypte, 15 adeptes ont été arrêtés en janvier
pour "comportement contraire à la tradition et aux valeurs islamiques".
Marion Festraëts
LA VIE
(n°2907, 17 mai 2001)
"Un jardin pour tous les peuples du monde"
NOTRE
HISTOIRE (n°188, 22 mai 2001)
"Concert au Mont Carmel"
Le 22 mai, plusieurs milliers de personnes se rassembleront au mont Carmel,
pour assister à l'ouverture des jardins du Bab, centre de la religion
baha'ie, née en 1844. A cette occasion, un oratorio et une symphonie
ont été créés par le norvégien Lasse Thoresen
et la tadjik Tolib Sahidi. L'orchestre symphonique d'Israël du Nord à
Haifa accompagnera de nombreux solistes.
Ouverture des terrasses, mont Carmel, Haifa (Israël), le 22 mai.
DERNIERES
NOUVELLES D'ALSACE (n°120, 23 mai 2001)
"Les baha'is tournés vers Haifa"
Le petit noyau de Baha'is strasbourgeois a les yeux tourné vers Haifa
(Israël) où cette récente religion monothéiste inaugure
ses fabuleux jardins.
"Cela fait vingt ans que je suis baha'i, et j'attends cela depuis vingt
ans", Lucien Crevel, président de l'assemblée spirituelle
des baha'is de France, ne dissimule pas son émotion dans le petit centre
baha'i, rue de Veaux à Strasbourg.
Ce mercredi près de 4000 personnes participent en effet à Haifa,
ville sainte de cette religion fondée en 1844, a l'inauguration du "jardin
pour la paix" sur le mont Carmel, où dix-neuf terrasses, entourées
de jardins somptueux (200 000 mètres carré au total) grimpent
vers le mausolée qui abritent la dépouille du précurseur
de cette religion, le Bab, fusillé par les autorités iranienne
en 1850.
C'est par satellite et sur internet (www.bahaiworldnews.org/terraces)
que le petit noyau de Baha'is strasbourgeois - une trentaine de personnes -
ont suivi hier soir et suivront ce matin les cérémonies: l'oratorio
mardi soir du compositeur norvégien Lasse Thoresen et ce mercredi la
procession des 3500 délégués venus du monde entier. La
délégation française comprend 17 personnes, dont un Alsacien,
Cyril CUvilier, gendarme à Ferrette.
Un siècle de travaux:
"C'est un événement très important pour nous et un
symbole fort", explique Lucien Crevel. Cette inauguration, après
un siècle de chantier, entièrement financé par les adhérents
(les baha'is refusent les financements extérieurs), apparait aussi, pour
ces croyants, comme "un témoignage de foi en l'homme et de leur
engagement envers la paix", alors même que le conflit au Proche-Orient
reprend une tournure très inquiètante.
La religion baha'ie, qui n'a rien de sectaire, a été
fondée par l'iranien Baha'u'llah (1817-1892), disciple du Bab. Universaliste
et humaniste, elle croit en un Dieu unique, reconnaît tous les prophètes
du judaisme, du christianisme et de l'islam, et recherche "la concorde
et l'harmonie" sur terre. Elle n'a pas de clergé et milite pour
l'égalité des sexes, la scolarité de masse, l'égalité
des chances, et la paix dans le monde. On estime à environ 6
millions ses fidèles dans plus de 230 payx.
Jacques Fortier
* Centre baha'i, 9 rue des Veaux, 67000 Strasbourg
Permanences le mardi et le samedi (14h-17h). Tel: 03 88 36 75 46
LA PROVENCE
(n°1443, 20 mai 2001)
"Un Aixois à Haifa pour l'ouverture des 19 jardins suspendus"
Pour les baha'is, l'inauguration de ce site est historique. Atef, membre
de la communauté Aixois est convié à cet évènement
placé sous le signe de la paix.
Ni fous de Dieu, ni illuminés béats. Les baha'is prônent
simplement une foi différente qui a pour originalité de reconnaître
toutes les autres religions existantes. "La terre n'est qu'un seul
pays et tous les hommes en sont les citoyens" selon Baha'u'llah, "le
dernier messager" révélé, il y a 150 ans, à
l'origine de ce mouvement religieux qui compte aujourd'hui près de 5
millions de fidèles à travers le monde, dont une vingtaine dans
le pays d'Aix.
"Venir en aide aux pays pauvres"
Ces "tolérants non tolérés", comme les
désigne Amnesty International, ont pour principale vocation de venir
en aide aux pays pauvres.
Ils participent à l'échelle locale à des travaux d'utilité
publique, comme des programmes d'alphabétisation, mais conduisent également
des missions humanitaires avec le concours de la Fédération internationale
des Droits de l'Homme et Amnesty International, entre autres.
Depuis quelques jours, ils célèbrent un grand moment de leur histoire:
la fin du chantier des jardins suspendus du Mont Carmel à Haifa, en Israël,
entamé il y a plus d'un siècle.
Pour l'occasion, dix-neuf Baha'is de chaque pays sont conviés à
découvrir les dix-neufs terrasses du site qui montent jusqu'au tombeau
du "Bab", le prophète.
Atef, compositeur-interprète, représente Aix et chantera une prière
lors de l'inauguration qui doit avoir lieu mardi prochain...
C.C.
LA PRESSE EN ISRAEL
Haaretz
(25 mars 2001)
"Les jardins baha'is"
Page 10: Prophétie à propos de Haïfa
En l'an 1914 Abdu'l-Baha a eu une vision, surprenante par sa précision, de Haïfa
qui en ce temps n'était qu'un village de pêcheurs :
" Le golf deviendra un port merveilleux, dans lequel mouilleront des navires
de tous pays…ils porteront des dizaines de milliers d'hommes et de femmes des
4 coins du monde…l'intervalle entre Haïfa et Akka sera entièrement construit…la
montagne et la plaine seront tapissées d'immeubles modernes et de palais, d'industries
et d'institutions publiques …des jardins et des parques serons battis un peu
partout…la nuit la grande ville sera toute éclairée de lumières électriques…le
mont Carmel, de haut en bas, sera inondé d'une mer de lumières. L'homme qui
se tiendra au sommet du mont Carmel, et regardera vers le bas, verra le paysage
le plus merveilleux du monde ".
Page 5: Les jardins Baha'is
Contrairement à de nombreux beaux jardins qui restent fermés au public, ou qui
l'y accueillent contre paiement, les jardins Baha'is restent ouverts à tous,
gratuitement et sans demande de contributions ni de dons.
Ils ont été entièrement financés par les dons des membres des communautés baha'is
de part le monde, quelque soient leurs conditions sociales. Ces jardins
représentent le cadeau des baha'is au monde, qui a été construit avec amour
et avec l'intention d'offrir une sensation particulière à ceux qui passerons
leurs portail. Le but est de parler au coeurs, et de créer l'unité parmi les
religion, les peuples et les nations et cela en chantant les louanges de nos
différences et de nos nuances à tous.
Yedïot
Haïfa (25 mars 2001)
"Le plus beau paysage du monde"
(extrait) "Une mer de lumières à la clôture de la cérémonie d'inauguration
des plus beaux jardins du monde".
Mardi à Huit heure moins cinq, le mont Carmel a été inondé d'une mer de lumières.
Le projet des jardins en terrasses est arrivé a son apogée.
Des milliers de gens sont arrivés a contempler le "plus beau paysage du monde".
Les croyants sont restés debout de longs moments à chanter des prières à la
grandeur de Dieu.
Maarive
(22 mars 2001)
"Un anneau d'or"
(extrait) Faribourz Sahba, planificateur des jardins à Haïfa et du temple
lotus en Inde dit : Les jardins créent un environnement adéquat au Mausolée,
comme un anneau d'or qui met en valeur un diamant.
Hed Hakrayote
(25 mars 2001)
"Pourquoi ne deviendrais-je pas un Baha'i ?"
(extrait) La cérémonie d'inauguration des jardins suspendus s'est passée
sans grands discours. Ni sur le conflit judéo-arabe, ni sur les relations entre
Ashkénazes et Orientaux. Juste quelques mots de bienvenu du représentant de
la Foi Baha'ie. Pour un moment nous n'étions plus dans notre pays.
Yedïote
Aharonote (23 mars 2001)
"La huitième merveille"
(extrait) Il semble qu'il ne pourrait pas y avoir une meilleure occasion
pour l'inauguration des jardins Baha'is à Haifa, le centre mondial de cette
religion pacifique, que ces jours si orageux et sanglants.
En tant que religion qui travaille pour l'unité et la paix, pourquoi ne
pourraient ils pas servir de médiateurs entre Israéliens et Arabes ?
Moshé Charone, Professeur des études Baha'is à l'université de Jérusalem,
répond :
" Le fait qu'ils n'interviennent pas vient des principes de leur religion. Ils
croient en l' Egalité, non seulement entre hommes et femmes mais aussi entre
les races et les différentes nations. Ils disent : "nous sommes tous les branches
d'un même arbre, les feuilles d'une même branche ", leurs but est une paix mondiale
dans un monde sans frontières. Sans doute c'est très difficile de prêcher ces
principes dans une région si sensible comme la notre."
A l'occasion de l'inauguration des jardins, Monsieur Albert Lincoln, le secrétaire
général de la communauté mondiale Baha'ie, a demandé au public Israélien, qui
va bientôt affluer en masse pour contempler la nouvelle merveille, ajoutée dans
la carte du tourisme:
"Nous rappelons aux visiteurs qu'au coeur du jardins sont enterrés les restes
du précurseur de la Foi Baha'ie, qui a été persécuté parce qu'il a osé déclarer
la naissance d'un nouveau message spirituel .Au delà de leurs beauté, les
jardins sont une preuve tangible du pouvoir de l'esprit humain de dépasser la
haine et la cruauté, qui cause encore tant de souffrances dans notre monde.
Notre aspiration est que les visiteurs pourrons bénéficier de la beauté des
jardins et de la sérénité qu'ils inspirent, mais encore plus, qu'ils seront
encouragés du message qu'ils recèlent, un message de paix et d'espoir
pour l'avenir de l'humanité toute entière."
The Jerusalem
Post (31 mai 2001)
"Paysage divin"
Premier article du Jérusalem
Post:
Alors que les bahà'ìs inaugurent, à Haïfa, leurs jardins magnifiques, un projet
s'élevant à 250 millions de dollars, Leora Eren Frucht s'interroge sur qui sont
les bahà'ìs, sur leur rapport avec cette terre (Haïfa), et la raison pour laquelle
beaucoup de juifs en dehors d'Israël ont été attirés vers cette foi fortement
universelle.
Avec les bombes suicides et les représailles de l'armée de l'air qui dominent
les informations quotidiennes, il est très étonnant de voir des milliers de
personnes venues du monde, se réunir en Israël, afin d'affirmer leur foi en
la fraternité qui unit tous les hommes.
Ainsi, la semaine dernière, alors qu'israéliens et palestiniens s'affrontaient
dans un long et sanglant conflit, quelques 3500 membres de la Foi bahà'ìe affluèrent
à Haïfa, centre mondial de ce mouvement, afin de célébrer l'achèvement de ce
qu'ils espèrent être une petite parcelle de Paradis sur terre.
Un représentant bahà'ì décrit ainsi le projet de construction des jardins de
ce mouvement, ayant nécessité plusieurs millions de dollars, et inauguré ce
mardi à Haïfa : " Une preuve concrète de la capacité qu'à l'esprit humain à
dépasser la haine et la cruauté".
En regardant les 19 terrasses qui s'étendent sur un kilomètre, du haut du Mont
Carmel jusqu'à sa base, dans le centre ville de Haïfa, en contemplant le dôme
étincelant du Tombeau bahà'ì au centre et en écoutant le flot apaisant de l'eau
s'écoulant de part et d'autre des marches, ce lieu semble effectivement nous
offrir un goût du Paradis. C'est en tous les cas certainement à mille lieues
de la violence et des carnages qui se déroulent tout près de là.
Ce projet qui a coûté 250 millions de dollars et qui a nécessité 10 ans de travail
a été entièrement financé par les contributions des bahà'ìs. Tous ont participé,
du "plus pauvre fermier de la forêt congolaise jusqu'à un richissime banquier
de l'Ottawa", déclare William Ogeuna, le gérant d'une pizzeria en Ouganda
et un des 3500 bahà'ì à assisté à l'inauguration de mardi. L'architecte, Fariboz
Sahba, canadien d'origine iranienne, est également l'architecte du célèbre "
Temple du Lotus " de New Delhi, qui attire aujourd'hui plus de visiteurs
que le Taj Mahal.
A partir de son ouverture le 4 juin, les israéliens pourront profiter -gratuitement-
de ce qui est déjà appelé "la huitième merveille du monde".
"Nous voulons que ceci soit un cadeau", déclare Glenn Fullmer du Bureau
d'Information Publique du mouvement bahà'ì à Haïfa
Qui sont donc ces gens ? Pourquoi voudraient-ils faire un tel cadeau à Haïfa
?
Et comment peuvent-ils encore croire en la possibilité d'une fraternité universelle
alors que des tirs et des bombardements ont lieu presque tous les jours ?
Deuxième
article du Jérusalem Post:
La plus jeune religion monothéiste, la Foi bahà'ìe, a pris naissance en Iran,
en 1844, et déclare aujourd'hui avoir quelques 5 millions d'adeptes répartis
dans 200 pays. Elle est née de l'islam shi'ite, " mais est aussi loin de l'islam
que vous pouvez l'imaginer ", déclare le professeur Moshe Sharon, responsable
du département d'études bahà'ìes de l'Université hébraïque de Jérusalem.
C'est une foi universalisante qui considère la terre comme un seul pays dont
tous les hommes sont les citoyens. Parmi ses principes l'égalité entre hommes
et femmes, l'éducation obligatoire et universelle, l'abolition des extrêmes
de pauvreté et de richesse, l'importance de la raison et de la connaissance
scientifique et l'abolition du racisme et de toute autre forme de préjugés.
Ces principes sont très élevés, mais qu'en est-il de la pratique ?
Sharon, qui a étudié cette religion pendant plusieurs années, n'a que des mots
d'éloge pour la façon dont les baha'is conduisent leurs affaires. Il fait remarquer,
par exemple, que le budget pour le projet des jardins -250 millions de dollars-
a été arrêté il y a 15 ans et n'a pas été modifié depuis. " L'argent est
manipulé avec une telle attention et une telle responsabilité qu'aucun centime
n'est dépensé sans justification ".
De plus, ajoute-t-il, tout le mouvement est dirigé de façon démocratique. Il
n'y a pas de dirigeants religieux, mais juste des conseils administratifs élus,
qui opèrent au niveau local, national et international. (Le corps international
- la Maison de Justice, composée de neuf membres- est basé au centre mondial
bahà'ì, à Haïfa, et ses membres sont élus pour une durée de cinq ans). Les principes
bahà'ìs interdisent toute participation à des activités politiques ; les campagnes
électorales en vue des élections sont découragées au sein même du mouvement.
Sharon fait remarquer que " la conséquence de ceci est que certaines personnes
seront informées qu'elles ont été élues membre du corps suprême du mouvement
sans qu'elles n'aient même soupçonné avoir été en lice ".
Il leur est également interdit d'utiliser des armes à feu, de boire de l'alcool
ou de prendre des drogues ; fumer est découragé. Les enfants, même s'ils sont
élevés en tant que bahà'ìs ne sont pas considérés comme tels, sauf s'ils le
choisissent explicitement lorsqu'ils sont plus âgés.
"Il est vraiment difficile de trouver quoique ce soit à critiquer dans cette
croyance" affirme le professeur de l'Université hébraïque, qui a commencé
à étudier les bahà'ìs parce que cela lui donnait l'opportunité de suivre l'évolution
et le développement d'une religion universelle relativement jeune.
Le fondateur de cette foi, un marchant persan appelé Siyyid Ali-Muhummad est
connu chez les bahà'ìs sous le nom de " Bàb " (signifiant 'porte' en arabe).
L'annonce qu'il fit en 1844 selon laquelle il était un messager de Dieu, déclencha
une nouvelle révolution en Perse, plongée à l'époque dans une ferveur messianique.
En quelques années, près de 20000 de ses adeptes furent massacrés par l'armée
du Shah, qui considérait ce mouvement comme un affront ouvert contre l'Islam.
Le Bàb, un descendant de Muhammad, fut lui-même exécuté en 1850 dans des circonstances
qui ne firent qu'accentuer son influence mystique. Sorti de sa cellule avant
qu'il n'ait fini de dicter ses dernières instructions à son secrétaire, il prévint
ses bourreaux qu'aucune " puissance terrestre " ne pourrait le faire
taire avant qu'il n'ait fini de dire ce qu'il devait dire. Il fut placé devant
une brigade de tir de 750 soldats arméniens qui firent feu. Lorsque la fumée
se dispersa, le Bàb avait disparu. Il fut retrouvé dans sa cellule, finissant
de donner ses instructions à son secrétaire. Lorsqu'il eut fini, il informa
ses gardes qu'il était enfin prêt à être exécuté. Les membres du premier escadron
de tir, convaincus qu'ils avaient assisté à une intervention divine, avaient
trop peur pour tirer une nouvelle fois sur le Bàb et une nouvelle brigade fut
appelée. Cette fois-ci, les balles atteignirent leur cible.
Alors que cette histoire ressemble à une légende haute en couleurs, Sharon affirme
qu'elle a été documentée par les nombreux ambassadeurs européens qui ont assisté
à la scène. Il explique que " le Bàb était suspendu par une corde et que
les premières balles touchèrent apparemment la corde et le portèrent [plus vers
le bas] hors d'atteinte des balles subséquentes. C'est le genre de chose qui
a une chance sur un milliard d'arriver lors d'une exécution. Le Bàb marcha vers
sa cellule -il aurait pu se sauver ".
Son corps fut caché par ses adeptes pendant plusieurs années pour être finalement
enterré dans un simple mausolée de pierre, sur le Mont Carmel. En 1953, cette
tombe fut incorporée dans le Tombeau au dôme d'or du Bàb, qui est devenu depuis
une marque de Haïfa, et qui peut être vu de plusieurs kilomètres en mer.
Selon les bahà'ìs, le but premier du Bàb, était d'annoncer l'avènement d'un
messager de Dieu encore plus important que lui-même : un noble persan, appelé
Mirza Husayn-Ali, Bahà'u'llàh -qui signifie " la Gloire de Dieu " en
persan. Bahà'u'llàh réunit les fidèles dispersés du Bàb et fonda une nouvelle
communauté à Baghdàd. A la demande insistante du Shàh, il fut exilé par les
Turcs ottomans, qui gouvernaient la région, d'abord vers la Turquie, puis vers
Saint-Jean d'Acre, considérée à l'époque comme la pire colonie pénitentiaire
de l'époque.
Apparemment, Bahà'u'llàh eu le dessus sur ses ennemis et finit par être autorisé
à vivre dans une maison, près de Saint-Jean d'Acre, considérée aujourd'hui comme
le Tombeau bahà'ì le plus saint. (Lorsqu'ils prient, les bahà'ìs se tournent
vers Saint-Jean d'Acre).
Durant son séjour en Terre sainte, Bahà'u'llàh visita Haïfa plusieurs fois,
et lors d'une de ces visites, il déclara que le corps du Bàb devrait être enterre
sur le Mont Carmel. Lors d'une autre visite, il eut une expérience qui rappelle
à l'esprit celle de Moïse sur le Mont Sinaï.
" Il en sortit avec la Tablette du Carmel, un écrit poétique, dialogue entre
Dieu et le Mont Carmel, et qui représente la base de l'établissement du centre
mondial bahà'ì sur ces lieux ", explique Fullmer. (Ce dialogue a également
inspiré les compositions musicales du compositeur norvégien Lasse Thoreson et
du compositeur Tajik Tolib Shabidi, écrites spécialement pour le concert inaugural
des jardins de mardi).
Alors que l'incarcération de Bahà'u'llàh à Saint-Jean d'Acre fut " un accident
de l'Histoire ", affirme Fullmer, " ce fut comme si ses ennemis avaient
conspiré sans le savoir afin de réaliser les prophéties en l'amenant vers la
Terre Sainte et le Mont Carmel ". Le projet des jardins du Mont Carmel est considéré
par les bahà'ìs comme la réalisation de la vision de Bahà'u'llàh : les pentes
jadis dénudées et négligées -et sur lesquelles se tint Elie - ont été ressuscitées
en une montagne fertile et arborée, dont les terrasses entourent le Tombeau
du Bàb comme le socle d'un joyau.
Troisième article
du Jérusalem Post:
D'après les bahà'ìs, les fondateurs des religions majeurs de l'humanité -Krishna,
Bouddha, Zoroastre, Abraham, Moïse, Jésus et Muhammad- sont tous des enseignants
divins, envoyés par un seul Dieu afin d'éduquer l'humanité par des enseignements
et des lois adaptées à son stade de développement. La Foi bahà'ìe ajoute deux
nouveaux enseignants à cette liste : le Bàb et Bahà'u'llàh - ce dernier étant
considéré comme l'enseignant ultime dont la révélation devrait permettre à l'humanité
d'exprimer la totalité de son potentiel.
Aujourd'hui, la religion bahà'ìe s'est développée d'une secte obscure en Perse
en la deuxième religion la plus étendue du monde, après le christianisme.
La plus grande concentration de bahà'ìs se rencontre en Inde -qui en compte
quelque trois millions. Le taux d'expansion de cette religion est maximum en
Afrique. On compte environ cent mille bahà'ìs aux Etats-Unis.
Selon Sharon, " D'un côté, son emphase sur l'égalité de tous les peuples
et l'élimination des préjudices raciaux en fait une religion très attirante
pour les membres des castes inférieures en Inde et pour les noirs d'Afrique.
Cependant, c'est également une religion dotée d'une philosophie hautement élaborée
qui attire les intellectuels à tendance pacifiste ".
Kari Skatun, une consultante norvégienne, la quarantaine, a été attirée par
cette foi il y a de cela 20 ans alors qu'elle était à la recherche de plus de
spiritualité et qu'elle apprenait la méditation en Inde. " J'ai aimé cette
religion parce qu'elle contenait une réponse à mes propres besoins spirituels,
en même temps qu'elle proposait des solutions aux problèmes du monde " témoigne
Skatun, se référant par là à l'emphase mise par cette religion sur l'action
sociale internationale. L'agitation du Moyen-Orient n'a pas entamé la croyance
de Skatun en une paix et une fraternité mondiale.
" L'humanité passe par différentes étapes tout comme les individus ",
explique Skatun qui vit à Haïfa depuis au moins deux ans. " En ce moment,
nous en sommes à l'adolescence de l'humanité : compétitifs, centrés sur nous-mêmes
et égoïstes. Mais à mesure que nous approchons inéluctablement de l'âge adulte,
nous commençons à nous soucier du bien-être de toute la famille humaine ".
Paul Ancheta, un architecte d'intérieur de 35 ans, philippin, s'est converti
à quinze ans, après que son père l'a mis en contact avec cette religion. Ses
10 frères et soeurs sont également devenus bahà'ìs les uns après les autres.
Il déclare avoir été frappé par les Ecrits de Bahà'u'llàh qui sont " si intelligents
" et n'avoir pas pu résister à les comparer à la banalité du discours évangéliste
à la télévision qui à l'époque gagnait en notoriété au sein de sa famille. "
Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi ma tante s'évanouissait devant la télévision
et pourquoi on s'attendait à ce que je réagisse moi-même de la même façon ",
se rappelle Ancheta, tout en précisant que la prière bahà'ìe doit être individuelle.
Leissan Khakimova, une étudiante de 20 du Khazan, de l'ex-Union soviétique,
a quitté l'Islam pour devenir bahà'ìe à 15 ans. Elle fait remarquer que sa grand-mère,
une musulmane pratiquante, parle en terme élogieux du mouvement bahà'ì à ses
amis. " Elle en voit les fruits ", explique Khakimova. " En Russie,
beaucoup de jeunes gens traînent dans les rues à boire de l'alcool au lieu d'aller
à l'école. Les jeunes bahà'ì quant à eux, font des choses qui peuvent servir
à l'humanité ", dit-elle. Elle est une des 200 bahà'ìs de sa ville et une
des 3500 bahà'ì de l'Union Fédérale Soviétique.
Alors que les bahà'ìs ne participent pas à la politique, ils sont de grands
défenseurs de l'action sociale et sont impliqués dans plusieurs programmes des
Nations Unies concernant le développement social et l'éducation à travers le
monde. Cet engagement par l'action leur octroie une influence qui dépasse de
très loin leur nombre.
Aux Philippines par exemple, le mouvement compte cent vingt mille adhérents
-sur une population totale de 72 millions. Le gouvernement a demandé au mouvement
d'introduire les écrits bahà'ìs dans les écoles, à l'aide d'un programme d'éducation
sur les valeurs morales. En Bosnie, les bahà'ìs conduisent un programme sur
l'éducation à la paix.
En Iran, les 350000 bahà'ìs du pays forment la plus grande minorité religieuse
du pays. Depuis la Révolution islamique, ils sont sujets à de grandes persécutions.
" Au tout début de la révolution, les neuf membres de l'Assemblée spirituelle
nationale ont été kidnappés et ont disparus. On pense qu'ils sont morts. Neuf
autres membres ont alors été élus. Ils ont été exécutés ", déclare Fullmer.
" Quand ces neufs ont été élus, une loi a été votée pour les interdire ".
Puisqu'un des principes bahà'ìs est l'obéissance au gouvernement, le mouvement
se plia à la loi et dissout l'Assemblée. Cependant, les bahà'ìs continuèrent
à enseigner leur religion et leur culture à leurs enfants. Ceci aboutit en 1985
à l'exécution par pendaison de 15 adolescentes accusées d'organiser des écoles
du dimanche.
Devant les condamnations internationales de ces exécutions, les autorités iraniennes
ont adopté des formes plus subtiles de répression, en interdisant aux bahà'ìs
d'étudier ou d'enseigner dans les universités. En réponse à cela, les bahà'ìs
ont créé des universités chez eux, en s'équipant d'ordinateurs et de laboratoires
et en attribuant des diplômes allant de la pharmacologie aux sciences de l'ingénieur.
En 1998, les autorités iraniennes ont débarqué dans ces universités à domicile
et confisquèrent tous les équipements.
Tous comme les juifs en Iran, les bahà'ìs sont souvent accusés d'être des espions
ou des agents au compte d'Israël. Au cours des deux dernières décennies, près
de dix mille bahà'ìs iraniens -certains d'entre eux bahà'ìs depuis cinq générations-
ont quitté le pays pour s'installer dans d'autres pays.
Les communautés bahà'ìs dans les autres pays musulmans -à l'exception de la
Turquie- font face à différents degrés de persécution. Dans la plupart des pays
arabes, ils sont obligés d'informer les autorités s'ils veulent se réunir, ne
serait-ce que pour un pique-nique. Fullmer ne veut pas donner plus de détail
concernant ces communautés. " L'expérience nous enseigne qu'à chaque fois que
nous faisons cela, les communautés en question subissent une vague de persécutions
accrues ", déclare-t-il.
Quatrième article
du Jérusalem Post:
En Israël, il n'y a pas de communauté bahà'ìe locale. Les bahà'ìs qui travaillent
au centre international à Haïfa sont envoyé par d'autres pays pour une durée
déterminée. L'absence de communauté bahà'ìe locale est la conséquence de l'instruction
écrite de Bahà'u'llàh, qu'il n'y ait pas d'enseignement de cette nouvelle foi
en Terre sainte. Les bahà'ìs ont adhéré à cet ordre de façon très stricte. "
Lorsque des israéliens nous posent des questions, nous leur indiquons notre
site Web, à partir duquel ils peuvent satisfaire leur curiosité ", explique
Fullmer. " S'ils sont demandeur de plus que cela, nous leur expliquons qu'il
n'y a pas de communauté formelle ici ".
Albert (Avraham) Ben-Joya, un employé de banque à la retraite, de Haïfa, s'était
une fois proposé comme volontaire au Centre bahà'ì. " Je fais du bénévolat
pour différentes organisations et je voulais offrir mes services ici aussi,
parce que les gens semblent si bien. Mais ils ont refusé ma demande ", se
rappelle-t-il. " Ils m'expliquèrent que seuls des bahà'ìs venant de l'étranger
peuvent servir comme volontaires au centre ".
Bahà'u'llàh n'a jamais expliqué cette interdiction de l'enseignement de sa Foi
en Terre sainte - ce genre d'enseignement est légal en Israël, tant que cela
n'implique pas des dons en nature ou en argent afin de forcer les conversions.
Mais des experts bahà'ìs et non-bahà'ìs soupçonnent que cette interdiction permet
au mouvement de s'établir à Haïfa sans créer de frictions ou d'oppositions.
Alors qu'il n'y a pas de communauté bahà'ìe israélienne, beaucoup de juifs ont
rejoint cette religion -en particulier sur son lieu de naissance, en Iran. En
fait, d'après Annon Netzer, directeur du département d'études indiennes, iraniennes
et arméniennes de l'Université hébraïque, 1 sur 10 juifs iraniens s'est converti
à la Foi bahà'ìe. " Même aujourd'hui, presque chaque famille juive iranienne
à travers le monde, y compris la mienne, compte un parent bahà'ì ", affirme
cet universitaire d'origine bahà'ìe.
Netzer attribut la popularité du mouvement à deux facteurs : tout d'abord, un
nombre important de juifs du 19ième siècle, en Perse, allèrent vers d'autres
religions, y compris l'islam et le christianisme. Il explique que " les juifs
étaient persécutés de façon persistante ", faisant remarquer que les musulmans
iraniens shi'ites utilisent un terme spécial pour se référer aux juifs : 'najes'
- qui signifie "rituellement impur". Le mouvement bahà'ì apparaissait
particulièrement séduisant, parce que, à l'inverse de l'islam et du christianisme,
les juifs qui le rejoignaient n'étaient pas forcés de renoncer à leur foi judaïque.
" Cette foi était considérée comme un mouvement social et culturel, plus
que comme une religion ", affirme Netzer. " Et au début, ceux qui l'avaient
rejoint continuaient à célébrer Pessah, Shabbat, Yom Kippur et tous les autres
Jours saints juifs. Les générations suivantes se trouvèrent de plus en plus
coupées du judaïsme. Mais les juifs ne regardaient pas les juifs convertis à
la Foi bahà'ìe avec le même dédain que ceux qui s'étaient convertis à l'islam
ou au christianisme, auquel cas la rupture des liens était totale. Encore aujourd'hui,
la plupart des juifs iraniens, y compris moi-même, traitent leurs parents bahà'ì
en tant que juifs ".
Mais qu'en est-il s'ils n'observent aucun des rituels et des Jours saints juifs
?
" Vous pourriez en dire autant de tous les juifs séculiers ", répond
Netzer. " Etre bahà'ì ne signifie pas se détourner complètement de sa religion
précédente. De plus, ces gens ne sont pas des fanatiques ; ils ne cherchent
jamais à forcer les autres à se convertir ". Netzer fait remarquer que la
nature universelle de cette religion était particulièrement attirante pour les
intellectuels juifs iraniens, qui y voyaient quelques chose d'assez proche des
Ecrits des prophètes.
Cinquième article
du Jérusalem Post:
Les intellectuels juifs de partout dans le monde sont attirés par le message
universel de la Foi Bahà'ìe. Kate Shanks, professeur universitaire aux Etats-Unis
a grandi en tant que juifs et est devenue bahà'ìe vers la trentaine. Femme dynamique
qui fait beaucoup plus jeune que ses 60-et quelques années, Shanks a clairement
été déçue par son éducation juive, mais en accord avec les principes bahà'ìs,
ne s'autorise pas à la critiquer -du moins en public. " Je ne veux blesser
personne ", dit-elle. Mais lorsqu'elle y est poussée, elle finit par raconter
son histoire.
Elle a grandit dans une famille juive non-pratiquante du Midwest. " Je savais
que j'étais juive, que tous mes amis l'étaient et que ma famille avait toujours
été juive, mais pour être franche avec vous, je ne savais rien sur l'aspect
spirituel de cette foi ". Elle se maria à un chrétien. " Lorsque mon
premier enfant est née, je voulais qu'elle ait autant de respect pour les religions
de ses deux grands-parents, sans les juger ", dit-elle. La Foi bahà'ìe,
découverte en premier par son mari, répond à ce besoin puisqu'elle estime à
la fois le judaïsme et le christianisme. " Il n'y avait rien dans les enseignements
bahà'ìs que j'aurais pu un jour regretter d'avoir communiqué à mes enfants ",
dit-elle. " Il y avait la tolérance, l'égalité entre les hommes et les femmes,
la justice ".
Elle se rappelle qu'il lui a été difficile de laisser la religion juive : "
il y avait une séparation psychologique qui était difficile à vivre ". Pour
se convertir, Shanks dû dire quelque chose comme : " Je reconnais que Bahà'u'llàh
est bien qui il dit être, une manifestation de Dieu, et je suis prête à obéir
à toutes ses lois ". Elle signa également une carte à cet effet.
Elle sourit et dit que sa famille considère sans doute encore sa conversion
-il y a près de trente ans- comme " une crise retardée d'adolescence soixante-huitarde
qu'elle finira par dépasser ". Sa mère ne l'a jamais accepté, bien qu'elles
continuent d'être en bons termes.
Shanks affirme que, de façon ironique, son respect pour le judaïsme est plus
grand maintenant qu'il n'était avant. Elle a envoyé ses enfants, élevés en tant
que bahà'ìs, à un camp d'été communautaire juif à San Diego, où elle-même vit,
et elle ajoute qu'elle est fière qu'eux aussi respectent le judaïsme. " Lorsqu'ils
participent à la bar mitzva d'amis, ils prennent ça très au sérieux et lisent
tout ce qu'ils trouvent à ce sujet ".
En tant que juif, Shanks n'avait jamais visité Israël. Mais en tant que bahà'ìe,
elle postula pour travailler au département de recherche du centre mondial du
mouvement, à Haïfa, et fut acceptée. L'inauguration des jardins -à laquelle
elle a participé, tout comme tous les autres bahà'ìs- est particulièrement chargée
de sens. " Dans un certain sens, j'ai l'impression de contribuer à mon héritage
juif. Les gens de ce pays vont énormément bénéficier d'avoir un si bel endroit
à admirer et un endroit si calme dans lequel méditer ".
Comme la plupart des bahà'ìs qui travaillent à Haïfa, Shanks garde une certaine
distance par rapport aux israéliens. Elle dit qu'elle est simplement trop occupée
pour avoir le temps d'entretenir des relations sociales -ce que disent également
d'autres bahà'ìs.
" Je suis un serviteur bahà'ì de Dieu ". Mais Fullmer admet qu'il existe
également des directives visant à éviter trop de socialisation avec les israéliens
" C'est une communauté fermée ", dit-il, " et cela est en partie pour
éviter de donner l'impression d'avoir des activités de missionnaire ".
Une des conséquences de cet effacement est que beaucoup d'israéliens ne savent
rien sur les bahà'ìs. " Les bahà'ìs ? Ils croient en de belles choses telles
que les beaux jardins. C'est très beau mais ce n'est pas une religion ",
dit George Attiya, un chrétien arabe dont la maison se situe en bas des jardins.
" Beaucoup de gens se demandent si nous sommes une religion ou bien une société
de jardinage ", reconnaît Fullmer.
Alors que les israéliens semblent en savoir si peu sur les bahà'ìs, les bahà'ìs,
en retour savent bien une chose ou deux sur les israéliens, et quoique utopique
puissent sembler leurs principes, ils n'en gardent pas moins une bonne prise
sur la réalité. " Nous avons entendu dire que dès que des israéliens voient
une bande de gazon le long de l'autoroute, ils s'y arrêtent pour faire un barbecue
", dit Fullmer.
Afin d'éviter que les jardins bahà'ìs ne se transforment en site pour barbecue
familial, la plupart des terrasses ne seront accessibles qu'à travers des tours
guidés (gratuits) -réservés auprès de l'Office du tourisme de Haïfa et limités
à 50 personnes à la fois.
" Nous voulons que les gens qui viennent dans les jardins aient une expérience
à la fois contemplative et méditative - et nous voulons leur expliquer aussi
un peu pourquoi ces jardins ont été construits. Nous voulons que ce soit une
expérience guidée ", explique Fullmer, en faisant remarquer qu'avec l'achèvement
des jardins, il est prévu que le nombres de touristes a Haïfa triple en un an
pour atteindre 1.2 millions.
Les israéliens ont depuis longtemps apprécié la présence des bahà'ìs en Israël
sans vraiment la comprendre. " Les jeunes mariés viennent prendre des photos
de mariage ici. Les écoliers y viennent avec leurs professeurs. Tout le monde
sait que nous sommes ici ", dit Fullmer, " mais personne ne sait qui
nous sommes vraiment ".
Avec l'inauguration du projet des jardins des terrasses, cet anonymat est près
de sa fin.
Par Leora Eren Frucht
Une coïncidence symbolique…
A noter pour comprendre l'article qui suit que durant son emprisonnement dans
des conditions indescriptibles, la seule requête qu'exprima le Bab fut celle
d'avoir une bougie afin de pouvoir y voir la nuit venue. Cette requête lui fut
refusée par ses bourreaux et il passa de longues et pénibles nuits dans l'obscurité
de cette prison insalubre.
C'est pour cette raison que l'éclairage inaugural des Terrasses du Tombeau du
Bàb est aussi symbolique : les 2000 lumières des terrasses, dressées à la vue
de tous, contrastent en effet avec les conditions d'éclairage pendant la détention
du Bàb.
Or l'article de presse suivant a été émis par Associated Press le jour
précédent l'illumination des Terrasses: "Des pannes de courant touchent des
villes iraniennes".
TEHERAN, Iran (AP) - "De mystérieuses pannes de courant ont touché au même
moment, ce dimanche après-midi, Téhéran et six autres grandes villes iraniennes.
Chacune des villes touchées est une capitale provinciale - Téhéran, Isfahan,
Shiraz, Kermanshah, Qazvin et Hamedan. Téhéran est également la capitale nationale.
A Téhéran, les bus électriques se sont immobilisés, et les passagers ont été
particulièrement éprouvés lorsque l'unique ligne de métro souterraine est également
tombée en panne. La radio de Téhéran a affirmé que les experts travaillaient
à la réparation de la panne de courant. Tous les appels de Associated Press
à la compagnie responsable de l'électricité et aux autres agences gouvernementales
sont restés sans réponse."
Jeudi, 31 mai 2001, 14h30, Sivan 5761
Une coïncidence bien symbolique n'est-ce pas ?