LE
BEYAN PERSAN
Le livre sacré du babisme de Séyyèd Ali
Mohammed, dit le Bâb
Partie III
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Le Beyan persan - Tome 4 - Unité VII à IX
BAYAN PERSAN - UNITE VII
Bayan Persan - UNITE 7 - PORTE 1
Il est obligatoire de renouveler les livres au moment où ont passé sur ces livres
deux cent deux années. Il faut effacer les livres écrits auparavant ou les donner
à quelqu'un.
Le résumé de cette porte est que:
Dieu aime, dans chaque manifestation, que les choses soient toutes nouvelles.
C'est pourquoi il a ordonné que chaque deux cent deux années, une fois, tout
possesseur de livres les renouvelle. Les anciennes copies de ces livres, il
faut ou les jeter dans l'eau, ou en faire don à quelqu'un. Il se peut alors
que l'oeil de l'esclave ne se porte pas sur un mot dont la vue lui soit désagréable
(nota: soit parce qu'il est écrit en lettres anciennes, soit qu'il a été sali,
effacé, etc.).
Il se peut ainsi qu'au jour du jugement l'arbre de vérité ne voie pas un mot
sous une forme non aimée: il se peut ainsi que l'esprit de ce mot ne soit pas
à l'ombre de cette forme non aimée. En effet, chaque mot qui est écrit est gardé
par 70000 anges (nota: ces anges sont les croyants) et il en est de même au
moment où on l'efface; et ceux-là le gardent.
Aujourd'hui si tu regardes sur la terre, tu verras combien un mot du Qoran est
gardé et par combien de personnes, dont on ne peut même évaluer le nombre; chaque
mot qui est écrit sous une forme agréable, les anges aiment à le regarder: il
en est peut-être de même pour toutes choses, et de même encore pour le contraire
(nota: c'est-à-dire que ces anges se détournent de tout ce qui est laid).
Dans le Bayan, ne manifeste rien que dans le plus haut point de la perfection:
il se peut qu'au jour du jugement le regard du bien aimé se porte sur cette
chose et ne la regarde pas d'un regard autre qu'un regard d'amour. Le regard
de tous les anges est à l'ombre de son regard à lui.
Il y a peu de choses qui, au jour du jugement, soient dignes du regard de Celui
que Dieu doit manifester. Mais s'il existe sur la surface de la terre une chose
qui n'ait pas de semblables, alors cette chose est digne d'attirer son regard,
et mérite le verset qui parle de choses qui n'ont pas leurs pareilles.
Tous, donc, renouvelleront leurs Bayans. Mais qu'ils soient attentifs à la manifestation
de celui que Dieu doit manifester en quelque lieu qu'elle se produise. Au jour
de la manifestation, c'est de lui qu'on doit se nourrir, c'est de lui qu'on
doit jouir.
Tout ce qui est de la manifestation d'auparavant n'est qu'un intermédiaire pour
cette manifestation-là et n'est qu'un signe pour préparer à l'entrée dans cette
religion.
Personne n'existe qui, ayant la foi en lui, écrive un mot du Bayan de la plus
belle écriture sans que ne devienne obligatoire pour lui tout ce qu'il aime,
d'auprès de Dieu.
Les différentes sortes d'écritures sont au nombre de l'Unité (nota: qui signifie
19).
La première écriture est l' "Abha" et la dernière l' "Aala"; entre ces deux
genres sont les autres. Il semble qu'on verra, lors de la manifestation, les
maîtres d'intelligence se rencontrer, qui écriront élégamment en dix-neuf sortes
d'écritures : mais la perfection, dans un de ces genres, est meilleure que de
les écrire tous. Perfectionner ces dix-neuf sortes d'écritures est le plus haut
degré de la perfection, si elles marchent avec la foi en Dieu.
Aujourd'hui on peut voir des livres innombrables dans l'islam écrits avec la
plus jolie écriture, mais ces versets actuels qui confirment le vrai et nient
le faux, si auprès du premier d'entre eux tous les livres d'auparavant n'affirment
pas leur foi, leurs existences mêmes ne sont pas acceptées, qu'en peut-il être
de la beauté de leur écriture. Ces versets qui sont à un degré aussi élevé sont
comme un puits dont on ne tire plus d'eau, comme un château inhabité. Leur beauté,
pour les gens de coeur, est plus belle que la beauté connue sous le nom de beauté.
Je n'ai pas entendu dire que le livre "Qayyoum el Asma" (nota: un des premiers
livres du Bab), dont les sourates sont au nombre de Qayyoum = 156, ce qui est
le nom de Joseph, ait été écrit dans l'écriture qu'il mérite. Et cependant,
depuis le début de la manifestation jusqu'a aujourd'hui, combien de livres ont
été écrits; mais, comme ils l'ont été sans la foi en lui, ils ne sont d'aucune
utilité et ne serviront de rien au moment de la manifestation de Celui que Dieu
doit manifester. C'est ainsi que tous resteront dans l'obscurité, sauf ceux
que Dieu voudra.
Faites attention qu'après la manifestation, ne doivent être écrites que les
oeuvres de ce Soleil de Vérité: en écrire un seul mot est plus grand que d'écrire
le Bayan et tout ce qui aura été écrit à son ombre.
Regarde la source du Qoran : si quelqu'un, au jour du Prophète, en avait écrit
un seul mot, il eût été couvert de l'ordre de la foi, s'il eût été croyant en
lui. Mais s'il avait écrit l'Evangile tout entier et tout ce qui a été écrit
dans la religion de Jésus à l'ombre des Evangiles, cela ne lui eût donné aucun
fruit (nota: à ce moment-là).
Voilà la vérité de la science si tu le peux comprendre. Et tu le comprendras!
Sois donc clairvoyant afin de ne pas rester dans l'obscurité. Aucune chose n'est
plus aimée dans cette manifestation que celle-ci, que l'on écrive de la plus
belle écriture ses oeuvres et qu'on les lui envoie. Peut-être a-t-il été ordonné
que tous les croyants au Bayan possèdent ce qui se répand de cette source d'existence,
car c'est lui, ce jour-là, qui est le Bayan. Que quiconque le peut écrive de
la façon la plus parfaite qui se puisse concevoir dans le Bayan, les oeuvres
de ce Point et les lui fasse parvenir : car tous, seront interrogés sur ce Point.
Quelle belle industrie est l'imprimerie pour la propagation de sa parole et
la multiplication de ses oeuvres. Si on le peut, au jour de la manifestation,
qu'on vienne en aide à la religion de Dieu. S'ils sont comme aujourd'hui, où
chacun reste assis dans sa maison, dans l'ignorance, leurs oeuvres deviendront
vaines.
Dieu ne donne de devoir à quelqu'un qu'avec la force nécessaire pour l'accomplir.
Vous tous vous devez vous appuyer sur Dieu, puis, au jour du jugement, vous
convaincre de ses versets.
Bayan Persan - UNITE 7 - PORTE 2
Au sujet du but que l'on poursuit en accomplissant un acte. Il n'est digne de
personne d'accomplir un acte sans prononcer ce verset : "En vérité, je me tiens
et suis prêt pour Dieu, qui est le Seigneur de la terre et des cieux, le Maître
de toutes choses, de celles qui sont perceptibles et de celles qui ne le sont
pas, le Directeur des mondes." Il suffit d'ailleurs de dire ces paroles dans
son coeur.
Le résumé de cette porte est que :
Aucun acte n'est acte qu'autant qu'il est accompli pour Dieu. C'est pourquoi
il a été ordonné que chaque personne qui agit dise au moment où elle agit :
"En vérité, je me tiens et suis prêt au service de Dieu, qui est le Seigneur
de la terre et des cieux, le Maître de toutes choses, de celles qui sont perceptibles
et de celles qui ne le sont pas, le Directeur des mondes."
S'il prononce ces paroles dans son coeur, cela suffit.
Mais un acte ne peut devenir un acte accompli pour Dieu qu'à la condition qu'on
connaisse l'arbre de la Vérité : car ce verset est un verset de ses versets.
Donc avec ce verset de lui dans le coeur, ne restez pas ignorants de lui au
jour du jugement.
Ainsi dans le Qoran, quiconque agissait pour le Prophète de Dieu et ses lettres
du vivant agissait pour Dieu.
Il n'est pas aimé que quelqu'un agisse pour quelqu'un sans agir pour Dieu ;
or, un acte ne peut être pour Dieu que si on l'accomplit en vue de la manifestation
(nota: ou plutôt de Celui qui est manifeste dans la manifestation).
Aujourd'hui les esclaves qui agissent dans les Evangiles agissent pour Dieu
suivant l'ordre de Jésus. Ils étaient dans le vrai jusques avant le jour de
la manifestation du Prophète de Dieu : mais leurs actes sont devenus pour autre
que pour Dieu, au moment même de cette manifestation du Prophète. Donc, dans
cette manifestation, il faut agir pour le Prophète de Dieu et alors l'acte devient
un acte pour Dieu. De même, les esclaves qui agissent dans le Bayan pour Dieu
et récitent le verset ci-dessus, si dans le jour de la manifestation de Celui
que Dieu doit manifester, ils agissent pour ce personnage, ils agissent pour
Dieu ; sinon leurs oeuvres deviennent à ce point vaines qu'il semblerait qu'ils
n'en ont accompli aucune.
Ceci concerne les principes mêmes de la religion (nota: qui deviennent ainsi
vains), tire toi-même la conclusion en ce qui concerne les conséquences de ces
principes. Comprends toi-même ce qu'il en peut être des rangs du monde, qui
tous doivent avoir Dieu pour but.
Par exemple, tu manges et tu désires que ton acte soit un acte fait pour Dieu.
Et cependant tu restes dans l'ignorance de l'arbre qui démontre Dieu avec ceci
que ce signe qui est en toi a brillé de cet arbre lui-même, et doit retourner
à lui dans sa manifestation subséquente. De ce fait, tu t'interdis à toi-même
ce pour quoi tu agis dans ton âme. Vois, de ce regard, tous les rangs dans ce
monde. Tu dis bien "C'est pour lui", mais tu restes ignorant de lui. Vois de
même les questions religieuses, pénètre-les jusqu'à la fin de la vérité de la
parole de l'Unité. Dès lors, si au jour de la manifestation de Celui que Dieu
doit manifester, tu as agi pour ce personnage, tu as agi pour Dieu, ne serait-ce
que quand tu dis:
"Il n'y a pas d'autre dieu que Dieu", ne serait-ce que quand tu bois un verre
d'eau.
Mais si tu n'agis pas pour lui, même si tu dis "Il n'y a pas d'autre dieu que
Dieu", tu iras dans le feu de l'enfer, et si tu bois de l'eau, tu bois le vin
d'autre que son amour.
La vérité de cette science est cause qu'au moment de la manifestation du Prophète
de Dieu l'ordre a été donné sur toutes les nations qu'elles agiraient désormais
pour autre que pour Dieu, quoique chacune fût croyante au Livre de Dieu et au
Prophète manifesté en son temps. Elles le sont encore actuellement, d'ailleurs,
ainsi que la chose est évidente. Le secret de ce point (nota: qu'elles agissent
pour autre que pour Dieu) est évident.
En effet, ce Prophète, du jour d'Adam jusqu'à Mohammed, n'est qu'un seul personnage
et tous les livres qui sont descendus ne sont que le Qoran descendu sur lui.
Ils sont restés dans l'obscurité au sujet de la vérité d'auparavant (Jésus)
et de son livre, car ils ne surent pas reconnaître qu'il était cet être même
(en la personne de Mohammed) qui s'est manifesté dans la manifestation ultérieure.
Maintenant donc, si tu agis pour Dieu dans le Bayan, et que tu ne fasses pas
sortir tes oeuvres des lettres de l'Unité, si tu vois que tout ne subsiste que
sur les lettres primitives et si tu ne vois en elles que sa manifestation à
lui (1), alors, dans la nuit des nuits (2) tu as agi pour Dieu. Mais au moment
de la manifestation de Celui que Dieu doit manifester, si tu accomplis toutes
tes oeuvres pour le Point, alors tu agiras pour autre que pour Dieu, car le
Point de Bayan en ce jour-là est Celui que Dieu doit manifester et personne
autre.
(1) Si tu vois que tous les êtres dérivent unité par unité, de l'Unité primitive
et que dans cotte Unité primitive tu ne vois que le Point.
(2) Pendant l'absence du Soleil de la Vérité.
De même les lettres du vivant sont ses lettres à lui. Toi tu agissais pour elles,
qu'en sera-t-il lorsqu'ils seront manifestes et comment se peut-il qu'alors
tu n'agisses plus pour elles?
C'est ainsi qu'à chaque manifestation, des foules innombrables croyant agir
pour Dieu se noient dans le feu. Elles agissent pour autre que pour Dieu et
elles ne le comprennent pas, si ce n'est celui que Dieu veut aider de son aide.
Si quelqu'un aide quelqu'un, cela vaut mieux pour lui que d'être possesseur
de l'Orient et de l'Occident : de même pour celui qui est guidé, cela vaut mieux
que tout ce qu'il y a sur la terre. En effet, à cause de son acte d'être guidé,
il entrera après sa mort dans le Paradis, tandis que s'il possède tout ce qu'il
y a sur la surface, de la terre, après sa mort, ne descendra sur lui que ce
dont il est digne. C'est pourquoi Dieu aime à guider tout le monde par les paroles
de Celui que Dieu doit manifester. Mais les orgueilleux ne seront pas aidés
que les uns s'enorgueillissent de leur science, d'autres de leur grandeur apparente:
chacun devient ignorant par l'intermédiaire d'une chose qui ne lui servira de
rien dans la mort.
Prêtez la plus extrême attention afin d'être aidé par Celui qui aide l'humanité,
sur le Syrat qui est plus tranchant qu'un sabre, plus mince qu'un cheveu. Peut-être
alors tous les actes que vous avez accomplis en vue de Dieu depuis le début
jusqu'à là fin de votre vie ne deviendront pas soudainement pour autre que Dieu
sans que vous vous en doutiez.
Dieu aide qui il veut sur le Syrat droit et certain.
Bayan Persan - UNITE 7 - PORTE 3
Dans ceci que, rembourser les dettes est d'obligation immédiate.
Le résumé de cette porte est que :
Prêter de l'argent à un croyant était et est oeuvre qui plaît à Dieu : de même
le remboursement des dettes qui est plus aimé de Dieu que tout autre chose,
si on peut rembourser. Il n'est pas permis de laisser écouler trop de temps
jusqu'au remboursement.
Le fruit de cet ordre est ceci que de même que les versets du "tesbih", du "tahamid",
du "taqdis", du "tauhid", du "tékbir", de tous les rangs de la religion sont
des spectacles que la Vérité a octroyés à sa créature, de même faut-il les lui
rendre au moment où se manifeste ce soleil, et les lui rendre, depuis la parole
d'unité jusqu'au plus extrême rang de ce monde. Que si quelqu'un, immédiatement
au moment de la manifestation, rembourse ainsi sa dette, rien ne diminuera de
lui sans qu'il ne reçoive mieux dans ce monde et dans celui des âmes. Combien
est loin de Dieu celui qui ne rend pas son droit à quelqu'un, qu'en peut-il
être pour celui qui ne rend pas son droit à Dieu? Car c'est par ce droit que
l'esclave devient croyant et c'est au moment où il le rembourse qu'il fait preuve
de sa foi. C'est par là qu'il resterait dans l'ignorance de celui qui est Celui
qui fixe la religion à laquelle il obéit, lui, l'esclave! Voilà les limites
de la créature, si tu la regardes avec l'oeil de la certitude.
Et Dieu ordonne en vérité, et il est le meilleur des différenciateurs.
Bayan Persan - UNITE 7 - PORTE 4
Nota:
- Bayan Arabe: Vous devez vous purifier par le Nom de Dieu.
- Porte 4 dans le takhliss (nota: action de réunir toutes ses forces et toute
son attention sur l'un des noms de Dieu, de façon à ce que l'esprit ne s'égare
pas sur d'autres sujets)
Le résumé de cette porte est que :
Chaque année il est permis que l'esclave "purifie" (nota: Takhliss) son âme
pendant un mois. Le commencement de cet acte doit débuter au commencement de
la nuit qui commence une unité (nota: commencement du mois) et se terminer à
la fin du mois. On ne peut ni augmenter ni diminuer ce nombre de jours.
Le but de cet acte est que l'esclave se délecte de l'un des noms de Dieu, et
tant que son esprit est tourné vers ce nom, il ne doit pas se tourner vers d'autres.
Cependant, si l'on oublie le nom vers lequel était tournée l'attention, il n'y
a pas de mal (nota: on en peut choisir un autre). Il se peut ainsi qu'au jour
du jugement, par la bénédiction de cet acte, on puisse affirmer le nom Unique
et, grâce à l'aide qu'on en reçoit, ne pas rester dans son obscurité. Il semble
que l'arbre de vérité étant manifeste - qui est la source de tous les noms et
de tous les exemples - on pourra voir que ceux qui s'occupent de purification
resteront dans l'obscurité à cause de cette purification même. Cet acte n'a
pour but que l'arrivée à lui et cependant c'est par cet acte même qu'on reste
dans l'ignorance.
Par exemple la descente du Qoran dans la religion islamique : le principe en
est la connaissance de Dieu, et cela jusque dans les plus extrêmes conséquences
: tout cela n'est que pour la connaissance du Soleil de la Vérité au moment
de son lever. Mais vois qu'un chacun, par une de ces conséquences, est resté
dans l'obscurité. Aujourd'hui tu peux les voir ignorants du but qui est le fruit
de l'existence de tous, et ils ne le savent pas. Et cependant, au moment même
où ils ne comprennent pas, le témoignage de Dieu est parfait pour tous: car,
s'ils réfléchissaient un peu, par cette même preuve par laquelle ils ont cru
à l'islam, ils pourraient entrer dans la religion de Dieu. Tu les vois, du début
à la fin de leur vie, agir dans leur religion, sans laisser une seconde pénétrer
en eux l'idée qu'ils puissent agir pour autre que pour Dieu: c'est parce qu'ils
ne sont pas éprouvés et que le témoignage n'est pas présent.
Sinon (nota: si le Point est manifesté), alors ils disent à son sujet les paroles
que l'on disait au début de l'islam pour le Soleil de Vérité. C'est ainsi que
ces mêmes personnes, au moment où l'islam est arrivé à sa maturité et à sa perfection,
et au moment où le but s'est manifesté, ont répété ces mêmes paroles qu'elles
s'étonnaient qu'on ait pu prononcer en disant "Comment se peut-il que quelqu'un
entende les versets de Dieu et dise à leur sujet ce qui a été dit ?" C'est ainsi
que l'acte accompli avec perspicacité est rare. La plupart des hommes, comme
ils ont été élevés dans cette religion, c'est dans cette religion qu'ils manifestent
leur foi. Et Dieu seul sait quels sont ceux qui sont aveugles et quels sont
ceux qui sont perspicaces.
Et Dieu rend ceux qui ont cru en lui et en ses signes sans besoin de toute autre
chose que sa mention. En vérité, Dieu est tout-puissant et très haut.
Bayan Persan - UNITE 7 - PORTE 5
Au jour de la manifestation de l'arbre de la vérité il n'est licite pour personne
de croire à la religion à laquelle il était attaché avant la manifestation.
Dès qu'il entend annoncer la manifestation, il doit se tenir prêt à ce qu'ordonne
l'arbre de vérité. Avant la manifestation il faut agir suivant la loi suivant
laquelle on agissait auparavant, mais, au moment où elle a lieu, toute religion
est coupée de l'esclave, sauf celle que lui ordonne l'arbre de vérité.
Le résumé de cette porte est que :
Ce qui est cause du salut est la connaissance de la manifestation et ce qui
est cause de perte en est la méconnaissance. La religion de Dieu à chaque manifestation
se compose des ordres qui se manifestent de Celui qui est l'être de la manifestation.
Regarde depuis Adam jusqu'au sceau des Prophètes. Si les croyants à la manifestation
antérieure avaient cru à la manifestation postérieure, ils eussent reçu la sentence
de foi: sinon tout ce qui était pour eux auparavant a été anéanti.
Il en est de même pour la manifestation de Celui que Dieu doit manifester. Toute
la religion consiste à lui obéir, car le contentement de Dieu très haut ne se
manifeste que par son contentement à lui.
Après la manifestation, avoir la science des ordres précédents ne sert de rien.
Sois subtil dans ta religion ; il se peut alors qu'au jour du jugement tu te
sauves des fatigues et des peines qui l'accompagnent (nota: ce jour), car ce
jour est celui où le témoignage de Dieu est apparent sur ses créatures.
Donc, certes, hâtez-vous vers lui au moment de la manifestation et non pas avant,
non plus qu'après, si vous avez envie d'être sauvés.
Bayan Persan - UNITE 7 - PORTE 6
Nota: Bayan Arabe... de la bienveillance de Dieu demandez qu'il vous accorde
la faveur de s'asseoir sur vos sièges (nota: de venir chez vous) et c'est là
une grandeur très enviée et très haute.
Il n'est pas permis de porter des instruments de guerre si ce n'est quand c'est
nécessaire ou bien quand il faut faire le Djéhad dans la route de Dieu. Le port
d'armes n'est permis qu'aux fabricants d'armes de guerre.
Le résumé de cette porte est que:
Ce qui est cause que quelqu'un a peur de quelqu'un n'est pas aimé de Dieu, si
ce n'est le jour où cela est permis, ou bien s'il s'agit d'un esclave qui s'occupe
de leur fabrication. C'est ainsi que les instruments qui peuvent être cause
de la terreur de quelqu'un n'entrent pas dans le Paradis.
Il est convenable que l'esclave soit attentif à ce qu'un ordre qui soit cause
de la terreur de quelqu'un n'émane pas de lui.
Il se peut ainsi qu'au jour du jugement tous soient, sous la forme de l'humanité,
ornés des qualités adéquates, et dès lors l'oeil du Soleil de la Vérité ne contemplera
pas une chose où ne soit pas son contentement. Car, en vérité, toi tu ne sais
pas et tu restes dans l'ignorance de la vérité de ton existence. Et combien
il peut arriver que tu sois content que ton degré (nota: celui par lequel tu
es créé, c'est à dire le Paradis) soit chez un autre : et aucun feu n'est plus
violent que de rester dans l'ignorance de ce Soleil de Vérité.
Regarde celui dont personne autre que ceux qui ont pénétré profondément dans
la science ne peut comprendre la parole, et ceux qui ont pénétré profondément
dans la science sont les imams directeurs, regarde-le. Il habite une montagne
dont les habitants ne peuvent même pas prononcer le mot "Djénnèt" (Paradis)
qui est un mot arabe : comment dès lors en pourraient-ils comprendre le sens.
Vois dès lors ce qui se passe pour la vérité des existences.
J'en jure par l'essence éternelle de Dieu: si quelqu'un comprenait cela, il
tomberait instantanément en poussière. La science de tous sur ce point (nota:
c'est-à-dire qu'on a emprisonné sur le sommet d'une montagne le spectacle de
la vérité) est le plus terrible châtiment de Dieu sur eux. Celui en qui, en
tout état de cause, on croit; celui vers lequel l'esprit se tourne, celui qui
est le commencement de tout d'après son propre ordre, celui vers qui tous retournent
sur son ordre, on lui fait parvenir de tels tourments! Mais ceux qui croient
comptent les châtiments que Dieu envoie à ceux qui agissent ainsi vis-à-vis
de Celui en vue de la contemplation duquel tous ont été créés et l'emprisonnent
dans un endroit où il n'y a pas un seul homme d'intelligence qui le puisse regarder
par sa vue à lui, si ce n'est ceux que Dieu veut. C'est la raison pour laquelle
il est interdit dans le Bayan de fréquenter les personnes d'un rang différent.
Tous devront prêter attention au rang qu'ils occupent: les oulémas doivent fréquenter
les oulémas, les fonctionnaires, les fonctionnaires, les marchands, les marchands,
les négociants, leurs semblables, de sorte que personne ne voie personne d'autre
que de son genre. Il n'est pas bon, en effet, que le Soleil de Vérité soit compris
par une personne qui voit autre chose que Dieu.
Comment, dès lors, toutes les créatures le pourraient elles comprendre? Prêtez
la plus extrême attention, car, certes, vous verrez le jour du jugement, prêtez
attention à ce que ne se passe pas pour la Vérité de l'existence ce qui n'est
pas digne d'elle.
Celui qui entend sortir de la bouche du Soleil de la Vérité de toutes choses
les paroles du Soubhan Allah - et c'est à cause de lui qu'a lieu le tesbih et
le taqdis de Dieu, et à ses yeux autre que lui est le néant absolu - comment
donc celui-là serait-il digne d'entendre autre chose que des paroles d'amour
pour lui, de voir autre chose que sa grandeur!
Ce n'est pas qu'en ce jour tu n'entendes ni ne saches. Le jour de ce jugement
est comme ce jugement-ci. Tu n'as pas su ce qui s'est passé en réalité, mais
tu as entendu raconter ce qui s'est passé en apparence. L'esclave qui a subi
des mortifications, qui a foulé aux pieds tous les biens de ce monde, par sa
bienveillance est arrivé à sa connaissance : Celui en qui les hommes ont cru
est-il digne qu'on l'emprisonne sur une pareille montagne?
Ceci est d’apparence (nota: quand je dis que les hommes ont cru en lui), car
si tu regardes la vérité, tu verras que nuit et jour autre que Lui n'est pas
mentionné dans les plus hauts degrés de ton coeur. Ce que tu fais, tu le fais
à cause de Lui, et c'est pour Lui que tu le fais, alors que cependant tu restes
dans une pareille obscurité.
Craignez Dieu, notre Seigneur, Celui qui nous prend dans sa miséricorde. Craignez
les choses par lesquelles les âmes des hommes sont tourmentées. Craignez, ô
esclaves de Dieu, craignez tous.
Bayan Persan - UNITE 7 - PORTE 7
Celui qui voit Celui que Dieu doit manifester doit Lui demander sa bienveillance
et s'Il le veut il étendra sa miséricorde sur le demandeur et Il l'honorera
de la poussière de ses souliers.
Le résumé de cette porte est que:
De même que les vérités de toutes les existences, relativement au soleil de
l'existence, sont comme des reflets dans des miroirs, de même vois les limites
de toutes choses; et sache qu'aux yeux de Dieu et des gens de science personne
n'était ni n'est plus précieux que l'arbre de la Vérité. Et, de là qu'il se
manifeste dans la Divinité absolue tous ne peuvent s'incliner devant lui parce
qu'ils ne voient pas la vérité. Au jour du jugement qui est le jour de sa manifestation,
tous doivent réclamer de sa bienveillance ce qui peut être cause de leur grandeur,
Il se peut ainsi que tous ne restent pas privés du fruit de leur existence qui
est de le contempler. Car, pour tous, il n'y a pas d'autre route que cette demande.
Ce n'est pas que tu doives te croire du même rang que Lui, car si tout ce qui
a été créé auparavant, tout ce qui le sera par la suite dans les contingences,
arrivait à la perfection de leurs existences, tout cela ne parviendrait pas
à égaler la cent millième partie de son être : car la qualité de chose de tous
vient de lui, comment donc pourrait-on le mentionner sur le pied d'égalité avec
autre que lui.
Fais ainsi couler ce secret de vérité dans tous les rangs, afin de ne pas rester
dans l'ignorance de la source de tout le bien, quoique cette source soit plus
haute que toutes choses.
S'il se manifestait avec la puissance divine, qui le pourrait comprendre? Il
en serait de même que pour les esclaves qui ont revêtu la chemise de la grandeur
et de la puissance : vous ne pouvez comprendre leur rang, d'où donc pourriez-vous
le comprendre, Lui ?
Ceci est dans ce but que s'il se manifeste par une autre sorte de manifestation,
il se peut qu'aucun esclave ne reste privé du fruit de son existence.
Dieu accorde sa faveur à qui il veut de ses esclaves : en vérité il est le maître
du grand bienfait.
Bayan Persan - UNITE 7 - PORTE 8
Il est obligatoire pour tous d'écrire depuis le début jusqu'à la fin du mois
une table contenant dix-neuf cases sur dix-neuf, et que dans chacune de ces
cases on écrive des noms aimés de Dieu, tels que "Allahou Ekber" ou "Allahou
A'azam" ou "Allahou Az'her", etc.
En vérité, Dieu a permis que chacun compte depuis le début de sa vie jusqu'à
la fin (nota: le nombre de mois qu'il aura vécu) et qu'il écrive une quantité
égale de ces tables.
S'il meurt sans en avoir écrit quelques-unes, il est obligatoire pour ses héritiers
d'écrire de sa part la quantité qui manque.
Le résumé de cette porte est que :
Il est ordonné à un chacun de remplir chaque mois une unité dans une unité.
Le compte en doit commencer au moment de la naissance jusqu'au moment de la
mort. S'il manque à en écrire quelques-unes, c'est à ses héritiers à le faire
en son nom.
Le fruit en est ceci qu'il se peut qu'au jour de la manifestation de l'arbre
de vérité les croyants en lui se multiplient, car les vérités du coeur reçoivent
leur aide de Dieu par l'intermédiaire de ces noms. Et de la même façon qu'est
mentionnée l'aide des choses, cela devient cause que cela arrive peu à peu jusqu'au
degré du corps, et est cause de l'entrée dans l'Unité du jour du jugement.
Dans ce siècle-ci, le fruit en est qu'il se peut que la première unité se multiplie
jusqu'à remplir les cieux, la terre et ce qui est entre, de façon à ce qu'au
jour de la manifestation tous ne voient plus dans cette unité (nota: croyante
à Celui que Dieu doit manifester) que cette Unité (nota: croyante au Point)
dans un rang plus noble, de façon à ce que le pied d'aucun d'entre eux ne glisse
sur le Syrat. Que si, au moment de la manifestation ils avaient vu que cette
Unité était l'Unité du Qoran, aucun des musulmans n'eût glissé sur le Syrat.
Et toutes ces unités, degrés par degrés, aboutissent à l'Unité primitive. Divise
donc le monde entier en unités et sache que l'aide de chaque degré inférieur
vient du degré supérieur. Agis ainsi jusqu'à ce que tu aboutisses à une unité
qui soit cette même Unité primitive que tous ont le devoir de connaître. Et
dans cette Unité là ne vois que l'Unité sans nombre (le Point) qui est la première
lettre.
De cette façon tu ne verras plus dans les miroirs que la face du soleil Unique.
C'est là la vérité de l'Unité, le secret de la nudité (nota: la nudité veut
dire l'acte par Dieu d'être dépouillé de tout ce qui rappelle la créature).
On pourra, semble-t-il, voir que le secret de l'Unité coulera jusqu'à arriver
à couler en toutes choses; ainsi pour le nombre des porte-plumes dans le plumier.
Ils seront au nombre de 19, et celui qui sera le spectacle du Point aura le
prix de tous les autres. Si quelqu'un obéit à ceci (nota: en mettant 19 porte-plumes
dans son plumier) et ne donne pas à la Première Unité (nota: la plume qui représente
cette première lettre de la première Unité) le prix de toutes les autres, il
n'a pas connu l'Unité Primitive et ne lui a pas donné son droit. Par exemple,
si le prix d'une plume est de dix-neuf miscals d'argent, il faut que le prix
des dix huit autres soit de dix-huit miscals en tout (nota: c'est-à-dire un
miscal par plume). C'est ainsi qu'il faut donner à l'une le prix de toute l'Unité:
alors toutes les autres reçoivent leur aide de celle-là. C'est alors que quand
on parle de l'élection de cette plume, on parle de l'élection de toutes, quand
on parle de sa résurrection, on parle de la résurrection de toutes.
Par exemple, aujourd'hui tu vois dans l'islam : tout ce qui est, l'aide même
de la religion vient du nom de Mohammed, de ses spectacles, de ses portes directrices.
De même dans le monde: l'aide de tous vient d'eux. C'est pourquoi tous les nombres
multipliés ne subsistent que par cette Unité et cette unité par l'Unité Primitive
qui n'a pas de nombre et celle-ci subsiste par elle-même, par l'intermédiaire
du Dieu très haut.
Après le rang d'Unité Primitive il y a des degrés sans nombre pour les degrés
de l'Unité et Dieu seul peut les compter.
Et Dieu crée ce qu'il veut et multiplie la première Unité de la façon qu'il
veut, sur son ordre. En vérité ce Dieu est puissant en toutes choses.
Bayan Persan - UNITE 7 - PORTE 9
Nota: Bayan arabe... Une maison de Dieu qui ait 95 portes et, sur le devant,
en face de ces 95 portes une autre maison dans laquelle il y ait 90 autres portes
pour Celui que Dieu doit manifester. Le fruit de cet ordre est qu'il soit si
humble qu'il témoigne par ses oeuvres dans la mesure que la boue témoigne elle
même.
Il est obligatoire pour chaque roi qui se lèvera dans cette religion de faire
une maison pour lui-même dont les portes seront au nombre de quatre vingt quinze
; puis, une autre maison, qui aura quatre vingt dix portes.
Le résumé de cette porte est que:
Chaque roi qui s'élèvera dans le Bayan, il est digne de lui qu'il construise
deux maisons au nom de Celui que Dieu doit manifester et qu'il y habite. Les
portes de la première maison ne doivent pas dépasser quatre- vingt quinze, et
celles de la seconde quatre-vingt-dix. De cette façon le secret de la vérité,
régnera aussi dans le règne minéral et la langue de sa vérité, qui est son apparence,
dira ce qui convient: "C'est pour Dieu le royaume des cieux et de la terre et
de ce qui est entre." Il se peut qu'au jour de la manifestation ce roi ne donne
pas un témoignage inférieur à celui de la poussière et n'interdise pas au Soleil
de la Vérité ce qui Lui revient.
Il n'y a aucun doute que la mort atteigne tous les hommes : si donc ce roi s'en
va avec la foi en lui et après être venu à son aide, son nom restera bon jusqu'au
jour du jugement.
Jusqu'à présent on n'a pas entendu raconter qu'à la manifestation de la vérité,
un roi se soit trouvé qui ait agi suivant la religion de cette vérité, sinon
nous l'eussions donné comme exemple. Depuis le jour d'Adam jusqu'à la manifestation
du Bayan, chaque possesseur de royaume, dans chaque confession, a agi suivant
le prophète manifeste dans cette confession, mais ne crut pas à la manifestation
ultérieure, Peut-être se fera-t-il qu'au jour de Celui que Dieu doit manifester
les gens de son siècle se saisissent de ce capital d'honneur et que leurs noms
soient ainsi mentionnés en bien auprès de Dieu jusqu'au jour du jugement suivant.
Sinon, ils (les rois) mourront comme sont morts tous leurs prédécesseurs depuis
Adam jusqu'à ce jour, et actuellement il ne s'en est pas rencontré au jour du
jugement qui pût servir d'exemple. Tous agissent pour Dieu dans la confession
dans laquelle ils sont suivant les ordres reçus dans cette confession. Mais
à quoi cela leur peut-il servir puisqu'ils restent dans l'obscurité, au jour
de la manifestation de l'arbre de la vérité, de ses versets qui sont les feuilles
de l'arbre de l'amour. C'est ainsi qu'au moment de la manifestation du Bayan
la croyance du Roi de l’Epoque (nota: Mohammed Chah) était arrivée à ce point
qu'il s'imaginait que la Vérité était auprès d'une tierce personne (nota: Hadji
Mirza Aghaci). Il lui confia donc toutes les affaires, alors que Celui pour
qui tout ce qui est sur la terre et Mohammed Chah lui-même agissaient, était
manifeste: alors ils l'envoyèrent sur la montagne de Makou!
Le fruit de ceci est qu'il se peut qu'au jour de la manifestation de l'arbre
de la vérité, des maisons de ce genre se soient multipliées, et que l'une d'elles
devienne la demeure de cet arbre. Ce n'est pas qu'après sa manifestation sa
preuve ne soit pas parfaite.
Peut être, au contraire, la preuve que Dieu a octroyée au Point du Bayan, il
ne l'avait donnée jusqu'ici à aucun de ses prédécesseurs. (Cette preuve consiste
en ceci) que quelqu'un (c'est-à-dire le Bab) écrive sur une feuille de papier
les versets de Dieu et les envoie (à ceux qui l'ont interrogé) de telle façon
que un seul verset devienne une preuve complète pour celui sur qui il est descendu;
de répondre ainsi, à quiconque a fait une demande, avec des versets venant de
Dieu. En effet, dans la manifestation du Qoran, qui est la vérité des manifestations
antérieures, personne n'était interpellé (par les versets de Dieu) que le Prophète
de Dieu. Cette Altesse n'en fit descendre sur personne par correspondance. Et
même peut-on dire que si Mohammed en a fait descendre, il en a fait descendre
dans la langue arabe, usitée à cette époque. Eh bien, malgré la manifestation
d'une telle preuve, malgré cette perfection dans la miséricorde, vois ce qui
s'est passé. Et cependant ces versets sont cette parole même sur un verset de
laquelle tous les croyants agissent. Si tous ceux qui sont sur la terre agissaient
suivant cette parole, celle-ci en est digne. Si le jugement n'avait pas lieu
(dans un intervalle de temps relativement rapproché) et que tous agissent encore
suivant ces versets (durant de longues années), ceux-ci offrent la surface nécessaire.
Mais ils (ces versets) descendent sur des coeurs qui ne regardent pas le secret
de l'existence non plus que la vérité de la prouve au moment même où ils voient.
Et ils ne comprennent pas (qu'ils viennent de Dieu) et ils ne s'inclinent pas
à l'instant devant Dieu. Et cependant ce verset est celui qui est descendu dans
le Qoran à ce sujet: "Si nous avions fait descendre le Qoran sur une montagne,
certes tu l'eusses vue se prosterner, et tu l'eusses vue tomber en poussière
dans la crainte de Dieu".
Puis, au sujet de ceux qui entendent les versets de Dieu et ne se prosternent
pas il est descendu ce qui est dit dans cet illustre verset: "Quand ils entendent
les versets de Dieu, ils ne se prosternent pas".
Malgré tous ces avertissements, ils ne laissent pas pénétrer dans leurs coeurs
l'idée qu'ils ne sont pas dans la foi alors qu'on ne peut même leur appliquer
l'exemple de la montagne dans leurs prosternations devant Dieu (ils sont plus
durs que la montagne, qui elle au moins, tombe en poussière).
Il n'y a cependant pas de doute que les versets postérieurs ne soient, à un
degré infini, supérieurs aux versets d'auparavant.
Si tous les croyants au Bayan, au moment où ils entendent un verset, se prosternaient
et disaient"Oui" sans laisser pénétrer en leurs coeurs l'idée qu'ils pourraient
répondre "Non", il est digne qu'ils se disent croyants à Celui que Dieu doit
manifester. Car c'est ce verset même qui est ce qui dit: "Ne suis-je pas votre
Seigneur ?" Et tous les actes sont en vue de son consentement. Et c'est alors
le moment de la moisson et de l'épreuve de ceux qui sont sincères.
J'en jure par le Dieu essentiellement Unique et qui n'a jamais eu de compagnon:
que si quelqu'un se rencontre dans l'Orient qui ait appris par coeur le Bayan
tout entier, et qui ne regarde que lui, et soit arrivé au plus haut degré de
miséricorde et de grandeur qui se puisse concevoir dans les contingences, si,
dis-je, à un tel personnage parvient un livre du Soleil de la Vérité, écrit
en versets, et qu'il comprenne instantanément son impuissance à en produire
de pareils, s'il hésite en lui-même une seconde à croire et ne dise pas tant
de son coeur que de sa langue:
"Ceci vient de Dieu et il ne peut y avoir aucun doute à ce sujet, et nous sommes
nous tous en vérité convaincus par les versets de Dieu", si, dis-je, il ne parle
pas ainsi, il n'aura pas aux yeux de Dieu un atome de foi, et son acte d'apprendre
par coeur le Bayan et d'agir suivant les préceptes y contenus ne lui sera pas
de plus d'utilité qu'un grain d'orge. Il n'avait certes pas en lui la nature
de l'Unité, car il n'a pas reconnu la parole de son bien-aimé, et si, son coeur
eût été une montagne il eût fallu qu'il tombât en poussière dans la crainte
de Dieu.
Et cependant cet ordre (nota: qu'une montagne tomberait en poussière si le Qoran
lui était révélé) est de deux degrés antérieur à Celui que Dieu doit manifester,
car il est dans le Qoran. Qu'en sera-t-il donc pour celui qui ne donnera pas
sa foi à ses versets à Lui. Une telle personne auprès de Celui qui fera descendre
de tels versets est infiniment plus loin qu'une montagne.
Et cependant, elle-même, suivant elle, ne voit personne qui l'égale, car elle
a appris le Bayan par coeur.
On ne peut cependant concevoir qu'une pareille personne qui apprend le Bayan
par coeur puisse exister et qu'elle puisse agir suivant tous les préceptes du
Livre. Ceci a été dit, quoiqu'impossible, afin que toutes les créatures connaissent
leurs limites en présence de cette manifestation, et ne se fassent pas plus
dures que cette montagne et que, suivant leur propre opinion, elles ne laissent
pas couler des océans de larmes de leurs yeux chaque fois qu'elles entendent
le nom de leur bien-aimé. Quand il le faut, qu'elles se prosternent, car c'est
par la réponse à l'arbre de la vérité que la vérité d'une chose est créée: qu'elles
ne soient pas sourdes dans un pareil moment.
O gens du Bayan, gardez-vous vous-mêmes, car il n'y a d'échappatoire pour personne
au jour du jugement. Le Soleil de la Vérité se lèvera d'un seul coup et il ordonnera
ainsi qu'il le voudra.
Il fera de la plus humble créature, s'il le veut, la plus haute, et il fera
de la plus haute la plus humble, ainsi qu'il l'a fait dans le Bayan, si tu le
peux comprendre. Et personne autre que lui n'a la puissance d'en agir ainsi.
Tout ce qu'il fera, sera; ne va pas croire que cela ne sera pas. Ainsi par le
fait même que Mohammed a voulu faire de l'Emir des croyants son vali, celui-ci
le fût malgré tout ce qu'on put faire contre. Ce qu'il veut existe immédiatement,
car son ordre est l'ordre sur lequel s'appuie la religion d'auparavant, sur
lequel s'appuiera la religion suivante. Autre que Dieu n'a jamais été et n'est
pas le maître d'un ordre effectif, et tous agissent sur son ordre, s'ils agissent
conformément à son ordre, sinon ils ne sont pas dignes d'être mentionnés dans
un jugement.
Dieu élève qui il veut d'entre ses esclaves ; en vérité, Dieu est paissant sur
toutes choses.
Bayan Persan - UNITE 7 - PORTE 10
Il faut continuellement porter sur soi, dès sa naissance, une table contenant
2001 cases et il n'est convenable pour personne d'abandonner ce talisman.
Le résumé de cette porte est que:
Parmi les noms de Dieu aucun nom n'égale en nombre le nom de "Moustaqass" (=2001).
Il est donc le plus haut des fruits des noms arrivés au plus extrême degré de
la manifestation.
Il ne s'y manifeste que l'Unité Primitive et dans l'Unité Primitive il n'y a
que l'Unité Primitive (le Point) qui, dans le Qoran est le Prophète de Dieu,
dans le Bayan, le maître des sept lettres : avant le Qoran, Jésus et après le
Bayan, Celui que Dieu doit manifester. Les formes, dans les différentes manifestations,
sont diverses, mais celui qui revêt ces formes est pur des éléments humains,
et c'est la Volonté Primitive que les formes ne peuvent influencer.
Aucun nom de Dieu n'est plus élevé en nombre que le nom de "Moustaqass" dans
le rang des noms. Si tu multiplies chaque unité du nom de Allalloummé par une
unité de dix-neuf (106 x 19), le chiffre du mot Ahad sera à diminuer du chiffre
obtenu par le nom de "Moustaqass" (106 x 19 = 2014), or Moustaqass =2001 et
Ahad = 131. Si au lieu du nom Moustaqass tu comptes le nombre Elmoustaqass,
le nombre du nom, du vivant se trouve ajouté à Moustaqass (Elmoustaqass =2032).
Au jour du jugement le spectacle de ce nom s'est manifesté et il démontrait
Dieu.
C'est pourquoi il est ordonné à tous, du moment où la semence pénètre dans la
matrice, de porter cette table sur soi, et que sur elle soit inscrit le nom
de Moustaqass.
Du moment de la manifestation à la manifestation suivante, Dieu sait combien
il s'écoulera de temps (que Pense Baha’u’llah de cette affirmation?) ; mais
cela ne durera pas plus longtemps que le nom de Moustaqass si Dieu le veut.
L'époque du Qoran, depuis son commencement jusqu'à son retour, a vu s'écouler
le nom "Egfer" (1281) en diminuant le nom de "Hou" (II). Dans le Bayan Dieu
sait jusqu'à quelle époque cela arrivera car il n'y a là aucune supputation
possible (nota: comment dès lors dire qu'il a prédit aussi exactement la date
de la venue clé son successeur?) en effet: la distance de temps qui sépare l'Evangile
du Qoran n'est même pas de mille années.
L'arbre de vérité, à tout instant, contemple sa créature. Quand il voit dans
le miroir des coeurs de ceux qui font le tesbih la préparation à la manifestation
(nota: ainsi donc en neuf ans l'enseignement du Bayan aurait été digéré? C'est
inadmissible), il se fait connaître à tous, avec la permission de Dieu; car
pour lui il n'y a de mouvement et de repos que par l'intermédiaire de Dieu.
Le fruit de ceci est que, comme tous les noms tournent autour du nom Allah,
et que la perfection de tous consiste à arriver à la valeur (du nom de Moustaqass),
il se peut (qu'en suivant l'ordre que nous donnons de garder sur soi une table)
que tous les êtres dans le Bayan arrivent au degré de la perfection possible
de façon à ce qu'au moment de la manifestation de la vérité ils puissent reconnaître
le Soleil de la Vérité et tourner autour de lui. Il faut être circonspect et
ne pas dépasser ce chiffre : que si quelqu'un, dans le Bayan, arrive à l'année
2001 et entende dire que l'arbre de la Vérité, s'est manifesté, c'est à lui
à aller vers Lui, même s'il n'est pas convaincu : il se peut ainsi qu'il trouve
le salut contre le feu, par cette bienveillance. Et aucune miséricorde n'était
ni n'est plus grande dans le Bayan, si l'on en comprend le prix, que de se sauver
soi-même du feu de celui que Dieu doit manifester et de se reposer à l'ombre
de sa lumière. Car sa manifestation est la source de la création des vérités
et de celle du monde des coeurs après la création du monde des corps avant sa
manifestation.
Dans le talisman que 2001 noms soient inscrits, et cela suffit.
Il se peut qu'à cause de cela on ne reste pas dans l'ignorance de Celui qui
est apparent dans les noms et qu'on ne voie autre que Dieu, et qu'on ne dirige
ses regards que vers le contentement de son bien-aimé.
Donc, gardez-vous certes vous-même par l'intermédiaire de Dieu, notre Seigneur,
puis par l'intermédiaire des bons noms de Dieu.
En vérité! C’est pour Lui la création et l'ordre, dans les invisibilités des
cieux, de la terre et de ce qui est entre. Il n'y a pas de Dieu, si ce n'est
Dieu, l'aimé, le puissant.
Bayan Persan - UNITE 7 - PORTE 11
Il n'est pas permis de monter sur les mimbers (autel où les mullah célèbrent
leurs causeries), et il est ordonné de s'asseoir sur des chaises.
Le résumé de cette porte est que :
Il est interdit de monter sur les "mimbers" et il est ordonné de s'asseoir sur
des chaises, des fauteuils, des canapés; et ce, afin que personne ne sorte de
son rang. Si l'on se trouve dans une grande réunion, qu'on mette une chaise
sur un canapé, de façon que tous puissent entendre la parole de Dieu.
Le fruit en est qu'il se peut qu'au jour de la manifestation, quelqu'un aille
s'instruire avec honneur auprès de cette source de science. Et combien est grand
cet ordre, car sa science n'est autre que son être même.
Ceux qui ont pénétré profondément dans la science, et qui sont les imams directeurs,
sont les seuls qui puissent comprendre sa parole : comment se pourrait-il que
tous la comprissent.
Chaque science, sur chaque chose, est créée pour connaître sa parole et n'est,
par rapport à lui, que la vérité de l'existence.
Et cette parole, tu en vois la création par l'être même de ce Soleil de Vérité,
car, en vérité, son essence est trop haute pour que l'on puisse dire qu'elle
parle. Et aucune allégresse plus haute n'a été créée dans les contingences que
d'entendre ses versets et en comprendre le but, sans songer à demander ni pourquoi
ni comment à leur endroit, ni à rapprocher (pour comparer) sa parole d'aucune
autre parole. De même que la vérité de son être est le spectacle de la Divinité
et de la Providence, de même, sur toutes choses, sa parole est le spectacle
de la Divinité et de la Providence.
Et elle l'est sur toutes les paroles, car si elle eût été un homme parlant elle
eût dit: "En vérité! C’est moi Dieu! Il n'y a pas d'autre dieu que Moi! Ce qui
est autre que Moi est ma créature : En vérité, ô lettres, craignez-moi toutes!"
Et cependant il dit tout ce qu'il dit par la langue de sa vérité, et toutes
choses l'entendent. S'il n'en était pas ainsi, comment, à chaque manifestation,
se ferait-il que tous les livres révélés d'auparavant croient en lui, de même
qu'il faut que tous ceux qui croyaient à ces livres deviennent, croyants à ce
spectacle. C'est pourquoi, par un seul de ses versets, son témoignage est complet
sur tout ce qu'il y a sur la terre, à chacun suivant sa langue (nota: ce témoignage
est complet, à chacun suivant ses forces).
Si aujourd'hui quelqu'un subsistait de la confession d'Adam et qu'en sa présence
on manifeste un verset unique, c'est comme si on le présentait au premier croyant
au Bayan.
Si l'on dit à ce croyant en Adam que tout ce qui est sur la terre est dans l'impuissance
de produire un verset pareil, s'il croit à l'instant même, il a cru à Dieu,
car il n'y a personne de plus sincère que Dieu dans ses paroles. Si au contraire,
Dieu garde! il hésite, et ne soit pas convaincu de la parole de Dieu, c'est
à lui qu'incombe le soin de présenter ce verset à tout ce qu'il y a sur la terre;
puis, dès le moment où il a vu l'impuissance de tous à en faire descendre de
semblables - et certes il la verra - il doit retourner à Dieu et croire à lui
sur sa parole. Du moment où il a entendu ce verset jusqu'au moment où il s'est
convaincu, il est resté dans le feu de l'ignorance.
Quant à ce qui concerne la parole que tous répètent "que Dieu est le plus sincère
des sincères", s'ils ont cru à l'arbre de la Vérité au moment de sa manifestation,
et s'ils n'ont pas hésité à le reconnaître comme tel au moment où il prononçait
ses versets, ils ont en réalité dit "Dieu est le plus loyal des loyaux"; sinon,
leurs actes démontent leurs paroles. Ce nom (le plus sincère des sincères) est,
en effet, un de ses noms, une lumière de ses lumières, qui le démontre dans
la loyauté. D'où donc pourrait-on qualifier son essence du nom de cette qualité?
Car tout ce qu'on peut concevoir de 1oyal dans les contingences ne vient que
de sa loyauté. Et, cependant il crie de sa voix la plus haute à toutes les créatures
qui toutes le nomment le loyal des loyaux: "Pourquoi hésitez-vous à le reconnaître
dans ce qu'il fait descendre."
C'est ainsi que tout d'un coup la plume efface le monde entier, sauf ceux qu'elle
veut : et personne ne le comprend.
S'ils disent: "Nous n'avons pas entendu les versets" ils les ont entendus. S'ils
disent: "Nous sommes loyaux par autre chose que le Qoran" il n'en est pas ainsi.
S'ils disent que "ce verset n'est pas un verset de Dieu et il n'est pas vrai
que tous soient impuissants à en produire de pareils", où est celui qui est
capable d'en produire de tels de sa propre nature.
Et cependant ces versets descendent comme une pluie de cette mer de bienveillance.
C'est pourquoi tous deviennent loyaux par la foi en lui et l'affirmation de
sa parole. Mais ce nom même (celui de Sadeq-loyal) qu'il a lui-même donné à
l'un des spectacles de son ordre, et qui établit la sincérité de cet esclave,
ce nom, on le lui refuse à lui. Que si on ne le lui eût pas refusé, en aucune
façon cette manifestation n'eût été traitée de mensongère dès le début. C'est
ainsi que tous deviennent sincères sous son nom, mais refusent même ce nom à
Celui qui en est le maître. Et ils ne comprennent pas!
C'est comme si quelqu'un venait à dire que le reflet du soleil dans le miroir
est sincère (vrai) par son propre rayonnement et ne parle pas du soleil des
cieux. Combien cet homme serait dans l'ignorance. Il en était de même pour le
prêtre (chrétien) à l'époque du Prophète. On les appelait sincères à cause de
leur sincérité à obéir à la religion du Christ, mais on n'appelait pas de ce
nom le Soleil de la Vérité, autour de l'anneau duquel tournaient toutes les
religions. En vérité! ils voulaient par la vérité du reflet du soleil dans les
miroirs, qui était vrai (avant Mohammed) prouver la vérité du soleil des cieux!
et cependant, au moment même de la manifestation de Mohammed, les reflets du
soleil se retirèrent d'eux. Vois qu'il en est de même de la manifestation du
Bayan et sois subtil dans celle de Celui que Dieu doit manifester. Ne lui donne
pas ta foi parce que tous les Bayanis lui auront donné la leur, car alors il
en serait pour toi comme nous venons de le dire. Crois en lui par lui-même.
Et c'est là le sens de cette parole "Connaissez Dieu par lui-même". Sur ce principe,
développe toutes les conséquences telles que "Reconnaissez Dieu par Dieu lui
même" ou "Obéissez à Dieu par Dieu".
Vois qu'il en est ainsi pour tous les noms et tous les exemples en ce jour,
et vois combien l'ordre est subtil. Si, au début de la manifestation du Bayan,
tout ce qui est sur la terre avait cru au Qoran et que personne n'eût cru à
l'audition du premier verset, tous eussent été des menteurs aux yeux de Dieu,
et lui seul (l'arbre de Vérité) fût demeuré sincère.
Tu vois donc combien l'ordre est subtil. Aujourd'hui tu veux, par l'intermédiaire
de gens dont l'essence de la science est la compréhension des paroles des esclaves
qui ont cru à lui, lui apporter ta foi. C'est par ce fait même que tu n'as pas
connu ton bien-aimé et que tu as voyagé dans l'obscurité de la nuit. Sinon,
si tu connais un savant et que celui-ci dise "non", tu dis "non" ; si ce savant
dit "oui" tu dis "oui", car tout ce que tu as compris de la sincérité; tu l'as
compris par ton obéissance à sa parole. Et c'est ainsi qu'à chaque manifestation
les gens de cette manifestation sont maintenus dans l'ignorance par les oulémas
vivant au temps de cette manifestation. Et cependant ils sont dans l'ignorance
de la question: car si l'arbre de Vérité les renie, tous deviennent autre chose
que des gens sincères. Soyez attentifs à la manifestation de Dieu, afin qu'au
jour de la manifestation vous n'alliez pas lui donner votre foi uniquement parce
que les gens du Bayan auront donné la leur. Car la foi des Bayanis ne deviendra
la foi absolue que si Dieu l'agrée, tandis que si Dieu les renie, leur foi devient
le mensonge absolu.
Vois le Qoran: si le Prophète de Dieu avait prononcé une parole pour agréer
une tribu quelconque, tous aujourd'hui l'agréeraient sur l'agrément du Prophète
de Dieu. S'il eût au contraire prononcé une parole de reniement tous la renieraient,
que cette tribu eût été ou n'eût pas été sincère, car les regards des hommes
sont tournés vers le témoignage de Dieu et non vers le leur propre; c'est son
agrément qui compte, non celui de la créature.
Ainsi ceux à qui Ahmed avait été promis ne reconnurent pas le Prophète de Dieu
: ils sont, sur un mot de lui, devenus des menteurs. Et cependant, il n'est
pas douteux qu'à leur époque ils n'aient compté des gens sincères parmi eux
qui n'avaient pas dévié de la religion du Christ. Mais aux yeux de Dieu ils
n'eussent été sincères que s'ils eussent donné leur foi au Prophète de Dieu!
Vois qu'il en est de même à la manifestation de Celui que Dieu doit manifester.
Tous sont des menteurs, sauf les esclaves qui croiront à lui, que ce soient
des gens élevés dans le monde, que ce soient les plus humbles des créatures.
Car la confirmation de Dieu tient à la parole de Celui que Dieu doit manifester,
et tous ne deviendront sincères que par leur obéissance à sa parole.
Il n'y a pas de doute qu'à chaque manifestation Dieu éprouve ses créatures par
ce sur quoi subsiste leur religion, et par ce par quoi ils cherchaient à se
rapprocher de Dieu. Et Dieu aide qui il veut sur la voie droite et certaine.
Bayan Persan - UNITE 7 - PORTE 12
Il n'est pas permis à celui qui agit pour Dieu, de donner un compagnon à Dieu,
Le résumé de cette porte est que:
Dans chaque manifestation de la vérité, quiconque agit pour cette vérité agit
pour Dieu, et quiconque agit pour Dieu agit pour cette vérité.
Au jour du jugement qui est le jour de sa manifestation, il n'est permis ni
aux lettres du vivant, ni aux croyants (en cette vérité), si quelqu'un agit
pour elle, d'agir suivant ce qu'il a acquis d'habitudes anciennes : soit dans
les ordres généraux, soit dans les ordres particuliers. Car l'existence de celui
qui agit n'a été créée que pour (cette vérité). Dès lors comment en pourrait-il
être autrement de ce qui est la conséquence de cette existence (c'est à dire
ses oeuvres).
Cette vérité est au-dessus de cela: (qu'elle eût besoin que, quelqu'un agisse
pour elle) et il n'en était pas autrement dans les manifestations de la vérité,
lors du Qoran ou du Bayan.
Mais ceci est le degré de là créature, et le fruit de leur existence au jour
du retour. Car enfin il ne peut y avoir de doute que l'arbre de la Vérité, au
jour du jugement, avant sa manifestation, ne peut être connu de personne (on
ne peut donc agir pour lui) pour qu'on agisse vis-à-vis de lui comme il est
ordonné ici. Après qu'il s'est manifesté, les dissentiments s'élèvent de telle
sorte qu'il est encore difficile d'obéir à cet ordre, si ce n'est pour ceux
qui ont compris. A moins toutefois qu'au jour de sa manifestation tous aient
progressé au point qu'il ne se présente plus de dissentiments entre la foi et
la non foi. Alors le fruit du Bayan deviendrait acquis à tous. Mais alors il
ne s'agit que de certains degrés (d'obéissance), car, hélas! il est bien facile
de compter les actes d'une seule personne (nota: il ne s'agit pas ici de l'obéissance
à tous les ordres; ce qui est impossible, mais de l'obéissance qu'un homme est
capable de témoigner, suivant ses forces).
Cela n'est dit que pour que chacun connaisse ses forces, car sans cela cette
vérité a dans son royaume et par elle des milliers et des milliers de spectacles
de richesse (nota: qui sont les spectacles de sa richesse à lui et par suite
de son peu de besoin des hommes).
Mais comme dans un tel acte le souffle de l'Unité ne se fait pas sentir, c'est
la raison pour laquelle il est interdit. Et Dieu accorde son bienfait à ses
esclaves: en vérité, c'est lui le bienfaiteur et le savant,
Bayan Persan - UNITE 7 - PORTE 13
Nota: Bayan Arabe Dieu n'a rien créé de plus précieux que d'avoir ces 19
versets, si vous regardez le secret de cet ordre.
Dans ces choses que Dieu a rendues obligatoires à ses esclaves : et c'est ceci
qu'auprès de chacun de ses esclaves il est d'obligation que soient quelques
versets des versets de Celui que Dieu doit manifester et qui seront révélés
au jour de sa manifestation. Et ces versets doivent être de son écriture.
Le résumé de cette porte est que
Rien n'était ni n'est plus grand aux yeux de Dieu que les versets de Celui que
Dieu doit manifester. Et s'ils sont écrits de l'écriture de l'arbre de la Vérité
qu'on doit appeler l'écriture de Dieu, comme l'on dit les versets de Dieu, alors
ils deviennent plus précieux que toutes choses précieuses aux yeux de Dieu et
des gens de science. Il est ordonné à tous les gens du Bayan de se rendre possesseurs
d'une feuille de ses versets, qui comprenne dix-neuf versets de son écriture:
aucune récompense au jour du jugement ne peut égaler la valeur de cette possession.
Cela est au point que si quelqu'un possédait tout ce qu'il y a sur la surface
de la terre et le donne pour acquérir une pareille feuille, le prix de cette
feuille est encore plus grand aux yeux de Dieu et des gens de science que ce
qu'il aura ainsi donné ; car cette feuille est une traite de salut signée de
Dieu pour son possesseur.
Mais si ce possesseur était - Dieu garde - autre qu'un croyant, cela deviendrait
entre ses mains une traite d'enfer jusqu'au jour du jugement.
C'est ainsi que dans cette manifestation-ci tout ce qui est survenu aux croyants
devient le plus haut fruit de leur existence et ils s'en enorgueillissent dans
le Paradis, tandis que tout ce qui est descendu sur les autres que les croyants
devient un témoignage de Dieu lui-même que ces non croyants sont dans le feu
; si ce n'est ceux que Dieu veut.
Il faut donc que ces versets soient de l'écriture de Celui que Dieu doit manifester,
ou qu'ils émanent simplement (oralement) de lui (et qu'ils aient été recueillis
par un tiers). S'il était possible qu'à la manifestation de Celui que Dieu doit
manifester ce non croyant devienne croyant, il deviendrait un fidèle gardien
de ses oeuvres, avec la plus belle des écritures qui se puisse concevoir, Mais,
comme cela est impossible, ce seront d'autres qui recueilleront ce bienfait.
Si quelqu'un écrit un seul de ses versets, cela vaut mieux pour lui que d'écrire
tout le Bayan et tous les livres écrits dans le Bayan, car le Bayan tout entier
sera annulé et ce verset subsistera jusqu'à la manifestation suivante.
À cette manifestation suivante, si quelqu'un écrit un mot du maître de la manifestation,
en ayant la foi en lui, le bien attaché à cet acte est plus grand que d'écrire,
toutes les oeuvres antérieures de la vérité et celles qui ont été écrites à
son ombre. Et de même vois qu'il en est ainsi pour toutes les manifestations
subséquentes jusque sans fin: il en a été ainsi pour toutes les manifestations
antérieures pour lesquelles il n'y a pas de commencement.
On verra peut-être que les livres de ce Soleil de Vérité seront par lui envoyés
à ses croyants et ceux-ci viendront au devant du porteur d'une façon plus haute
encore qu'un ami allant au devant d'un ami. Et ils se lèveront tous pour le
recevoir en signe de respect, ceux qui agiront ainsi seront les colonnes de
la religion et ses témoins.
Il n'en sera pas comme aujourd'hui où tu vois les croyants au Qoran dans cette
manifestation, qui se lèvent tous quand on apporte le Qoran au milieu d'eux,
et qui restent dans l'ignorance de l'arbre de la Vérité qui est celui qui a
fait descendre le Qoran. Ceci est l'habitude de ceux qui ne sont pas Esna achéri.
Oui certes, se lever ainsi est un signe de respect pour Celui qui a fait descendre
le Qoran et la vérité de la science est évidente auprès d'eux: si quelqu'un
voit la manifestation, il comprendra que se lever (devant le livre de Dieu)
et tous les actes semblables ne sont que des conséquences. Celui qui comprendra
ceci et croira à celui que Dieu doit manifester recevra tout le bien.
Par exemple, si quelqu'un, dès le début de l'Islam, avait écrit du Livre de
Dieu la sourate de l'Unité, cela eût mieux valu pour lui que d'écrire l'Evangile
et tous les livres écrits à son ombre.
De même, examine la manifestation du Prophète, jusqu'à celle du Point de Vérité,
et alors il se peut que tu ne restes pas dans l'ignorance du but.
Il faut donc que vous possédiez les meilleures des choses que Dieu a créées
au moment où Dieu vous en accorde la permission: dès lors, remerciez Dieu.
Sache que cet ordre est dû à sa miséricorde, car personne n'est digne d'avoir
droit à son bienfait. C'est à tous qu'il appartient de réclamer sa miséricorde.
Celui que Dieu doit manifester n'a besoin de rien si ce n'est de ce à quoi s'est
attachée la Volonté de Dieu.
Dieu donne à qui il veut et refuse à qui il veut.
Mais c'est lui qui donne à tous quand ils sont convaincus de Dieu et de ses
versets.
Bayan Persan - UNITE 7 - PORTE 14
Il n'est pas permis de faire montre de son repentir, si ce n'est à Dieu, c'est-à-dire
auprès du spectacle de l'être de Dieu quand il est manifeste. Et, s'il n'est
pas manifeste, réclamez en vous-mêmes la miséricorde de Dieu! (nota: il est
à peine besoin de dire qu'il s'agit ici de la confession sous toutes ses formes).
Le résumé de cette porte est que:
Il n'est permis à personne de faire à quelqu'un montre de son repentir pendant
la nuit (occasionnée par l'absence du Soleil de la Vérité). Au jour du jugement
il est permis de le faire auprès de Celui que Dieu doit manifester ou auprès
de Celui à qui Il aura expressément déféré ce soin.
Hors ce cas spécial, c'est entre soi et Dieu qu'il faut réclamer le pardon divin.
Que si un esclave réclame la miséricorde de Dieu de la façon la plus haute qu'il
soit possible dans les contingences, il doit renouveler cette demande (il n'est
pas purifié du premier coup) suivant sa nature (car la nature humaine est sujette
aux faiblesses). Ce n'est pas que tu doives réclamer la miséricorde divine et
rester dans l'ignorance de celui à qui tu réclames cette miséricorde, car la
demande de miséricorde de Dieu n'est authentique que si elle est faite à ce
spectacle de son ordre qui est l'arbre de Vérité, et aussi à ses lettres du
vivant, au jour de leur manifestation.
Sinon, si tu réclames la miséricorde de Dieu autant de fois qu'il y a de choses
en ce monde (sans passer par l'intermédiaire des lettres du vivant) cela ne
te servirait de rien.
C'est ainsi que tu la réclames cette miséricorde nuit et jour et tu exerces
ta violence contre celui-là même dont la miséricorde est celle de Dieu! Car,
dans ce monde de contingences il n'y a aucune route de la créature à Dieu, si
ce n'est par l'intermédiaire des portes de l'Unité qui aboutissent à l'Unité
sans nombre qui est cet arbre de Vérité et le créateur de tous les nombres,
sans fin, avant et après.
Il en est de même dans les lettres (du Bism illah el Amna el Aqdès) de l'Unité.
Pour la lettre "SINE" il n'est pas convenable de réclamer la miséricorde de
Dieu par l'entreprise d'un autre que la lettre "B". De même pour la lettre "MIME"
qui doit réclamer cette miséricorde par l'intermédiaire de la lettre "SINE",
et ainsi de suite, lettre par lettre, jusqu'à la fin de l'Unité. Dès lors on
n'en peut plus compter les multiplications et c'est pourquoi l'ordre de réclamer
la miséricorde de Dieu (par l'intermédiaire de quelqu'un) est coupé, jusqu'à
la manifestation du jugement ultérieur.
Quiconque réclame cette miséricorde entre lui-même et Dieu (dans le secret de
son être) et ne dépasse pas les limites du Bayan est agréé par Dieu, jusqu'à
la manifestation suivante. Dès ce moment sa demande de miséricorde ne sera plus
agréée que par l'intermédiaire de Celui qui est manifeste dans la manifestation.
Pense qu'il en est de même pour tous les actes et toutes les façons d'agir et
connais 1a valeur du jour de la manifestation, car tous tournent autour de lui
(dans le but d'être agréés).
Réclamez la miséricorde de Dieu à tout instant, avant l'instant et après l'instant.
Bayan Persan - UNITE 7 - PORTE 15
Dans ceci qu'il est d'obligation de se prosterner au seuil de la porte de la
ville où s'est levé le point divin à cause que Dieu le considère comme très
grand. En vérité, ce Dieu est précieux et aimé.
Le résumé de cette porte est que :
Par le fait même que tous les êtres ont été créés à l'ombre des versets de la
Divinité et de la Puissance, ils voyagent dans les hautes sphères. Or, comme
leurs yeux ne peuvent voir la vérité de façon à ce qu'ils connaissent leur bien-aimé,
ils restent dans l'ignorance de la prosternation à son endroit. Et cependant,
du début à la fin de leur vie, ils se prosternent devant Dieu dans leur religion,
suivant ses propres ordres donnés auparavant. Ils sont ses adorateurs, s'inclinent
devant sa vérité et se prosternent devant son être: mais au moment même de la
manifestation tous se regardent eux-mêmes et restent dans son ignorance. Car,
en effet, ils voient en lui une forme semblable à la leur et cependant il n'y
a aucune ressemblance entre cette forme et eux.
Cette forme peut être comparée au soleil des cieux et ses versets sont ses rayons.
Tous les croyants, s'ils le sont, sont comparables à des miroirs dans lesquels
se reflète ce soleil, et le resplendissement de ce miroir est en raison directe
de la valeur du reflet. C'est pourquoi il a été ordonné que la ville de laquelle
s'est levé le point divin, voit tous ceux qui arriveront à sa porte se prosterner.
Il en est de même pour la terre qui est le lieu de sa manifestation.
C'est ainsi que le lieu qui a été le lever de ce soleil est la ville de Fa (Fars
= Chiraz) et le lieu de la manifestation, le lieu célèbre (? La Meqqe ou ? Makou
?)
Il est donc obligatoire pour les êtres qu'au moment de leur entrée dans cette
ville ou sur cette terre, ils se prosternent. Au moment de la manifestation,
l'ordre donné auparavant se sépare (de l'humanité) et c'est sur la permission
de Celui qui est manifeste que coule le nouvel ordre. Quoiqu'en vérité rien
ne soit sans que son bien et son désavantage ne provienne de l'arbre de Vérité
; mais, dans chaque manifestation, son obéissance à cette manifestation se manifeste
dans la manifestation d'auparavant et non dans la manifestation actuelle. Par
exemple: le jour de la manifestation de Celui que Dieu doit manifester, l'humanité
de sa créature se manifeste dans le Point du Bayan, car le début de chaque manifestation
est, pour ainsi dire, la semence de cette manifestation (par rapport à son avenir),
quoique, en réalité, la semence de la manifestation postérieure soit plus haute
que la perfection de la manifestation d'auparavant; mais, comme tous ne le peuvent
pas comprendre, c'est pour cette raison que nous donnons ici ce genre d'explication.
Sinon, si tu regardes, tu verras qu'il n'est personne qui, par une route quelconque,
n'obéisse à Dieu ; et cette obéissance est exactement sa soumission à l'arbre
de la vérité, dont il reste cependant dans l'ignorance. Cette obéissance devient
pour lui son péché même dès que la manifestation ultérieure se précise. Par
exemple ceux qui agissaient dans l'Evangile étaient soumis, sur la parole de
Jésus, à Mohammed, durant la manifestation qui précéda celle du Prophète de
Dieu ; mais cette manifestation antérieure n'est plus acceptée de Dieu lors
de la manifestation ultérieure. De même, ceux qui agissent aujourd'hui dans
le Qoran.
C'est pour Dieu qu'ils s'inclinent et se prosternent, mais tout ce qu'ils font
n'est que pour le Point du Bayan; mais, comme ils ne connaissent pas le Soleil
de la Vérité, c'est là la raison pour laquelle ils restent dans l'ignorance
de la foi en Lui. Ce n'est pas que Lui veuille que tous deviennent des croyants
en Lui, mais le salut de tous réside dans la foi en Lui. Lui, en lui même, n'a
pas besoin que d'autres que Lui croient en Lui. Par exemple, tous croyaient
au Prophète de Dieu, ce serait par et pour eux-mêmes qu'ils trouveraient le
salut: quant à l'arbre lui-même, il était et il est éternellement dans le Paradis.
O gens du Bayan ! si vous donnez votre foi à Celui que Dieu doit manifester,
c'est de vous même que vous deviendrez croyants, car en vérité il était lui
et il est sans besoin de nous tous. Par exemple, si sans fin des miroirs sont
placés en face du soleil, chacun recevra un reflet de ce soleil et racontera
ce soleil : et cependant, ce soleil n'a pas besoin de l'existence de ces miroirs,
et des reflets qu'il projette en eux. C'est là la mesure des contingences au
près de la manifestation de 1'Eternel. Soyez attentif! agissez de sorte que
vos existences, vos essences, vos âmes soient des miroirs posés en face de l'amour
du Soleil de la Vérité. Il se peut ainsi qu'au jour de la manifestation de la
vérité vous soyez éclairés du reflet de l'unité primitive, et que l'unité seconde
(si elle ne croit pas) ne vous soit pas un obstacle, ou bien une unité quelconque,
dans la série sans fin des unités. C'est, là le bienfait sublime, si vous en
connaissez la valeur. Sinon (si vous ne devenez pas ce reflet) les fruits de
votre existence deviennent vains par votre propre fait.
Aujourd'hui, chaque année 70000 Personnes vont en pèlerinage à la maison de
Dieu : et cela simplement sur l'ordre du Prophète de Dieu. Mais Celui qui a
donné cet ordre, qui était le Prophète lui-même, se réfugia durant sept années
dans les montagnes de La Mecque, et cependant, la valeur d'un ordre ne dépend
que de la valeur de celui qui l'a donné!
Il est donc désormais évident que ces foules qui vont actuellement (en pèlerinage)
y vont sans perspicacité: si, en effet, elles étaient douées de cette perspicacité,
elles se fussent unies pour obéir à ses ordres dans sa manifestation de retour
qui est plus haute que sa manifestation précédente. Et tu vois maintenant ce
qui lui est arrivé à Lui. Et c'est suivant son ordre intérieur qu'ils sont ornés
de la religion qu'ils possèdent, et qu'ils se prosternent nuit et jour devant
Dieu par son intermédiaire à lui, alors que lui-même ils l'ont enfermé sur une
montagne ! Cependant l'honneur de tous ne réside que dans la foi en lui. Ainsi
que tu le vois aujourd'hui, tous s'enorgueillissent d'avoir la foi dans sa manifestation
antérieure. Et voilà que dans sa manifestation ultérieure, dans laquelle la
foi à sa manifestation intérieure se tourne en acte accompli pour autre que
pour Dieu, ils restent dans l'ignorance. Car il en est, en effet, pour eux,
comme pour ceux qui croient à l'Evangile au moment même de la manifestation
du Prophète: leur foi devient autre chose que la foi en Dieu. Examine qu'il
en est de même dans chaque manifestation en ce qui concerne la manifestation
antérieure. A chaque manifestation, les années (c'est à dire tout ce qui s'est
passé) des manifestations antérieures, sans fin, se manifestent jusqu'au moment
même où si par exemple, il y existait la qualité de tailleur, la vérité de cette
qualité se manifestera à un plus haut degré.
Vois qu'il en est de même pour toutes les qualités et ne reste pas dans l'obscurité
afin de bénéficier du fruit de ton existence. Et toujours, reste dans le Paradis
de sa miséricorde.
C'est là le bienfait de Dieu sur nous : il se peut que vous vous prosterniez
devant lui.
Non pas que comme vous le faites aujourd'hui vous vous prosterniez à deux farsakhes
de Nedjèf, ou bien qu'en mer vous vous prosterniez à une distance plus grande
encore à cause du respect dû à ce pur tombeau - et cependant, dans la religion
islamique un pareil ordre n'a pas été donné - et, au moment de la manifestation,
il ne se trouve plus personne pour se prosterner devant lui.
Si même, passé cela, il ne lui fait pas de violences, il sera content et c'est
pourquoi au jour de la manifestation tous sont éprouvés. S'ils réfléchissent
et croient, par la connaissance de la personnalité de la manifestation de Dieu,
ils trouveront le salut. Mais ils ne le font pas, et le témoignage est complet
pour eux, et ils restent dans l'ignorance.
Dieu guide qui il veut sur la route droite et certaine.
Bayan Persan - UNITE 7 - PORTE 16
Nota: Bayan Arabe... L'inexpérience de ces oulémas et qu'il ne fixe dans
sa terre personne d'incroyant au Point. Il en est de même avant qu'il soit manifesté,
si ce n'est ceux qui font le commerce dans son royaume. Il est ordonné au Sultan
du jour de la manifestation d'écrire ce qui est descendu du Point ; et qu'il
le montre aux oulémas afin que ressorte leur impuissance aux yeux de tout ce
qui est sur la terre.
Dieu a rendu obligatoire à chaque roi qui se lèvera dans le Bayan, de ne laisser
subsister personne sur la terre qui ne soit croyant dans cette religion. Cet
ordre est également obligatoire pour tous les hommes. On ne doit laisser que
ceux qui font le commerce en général et ceux dont les hommes tirent un profit:
telles, les lettres de l'Evangile.
Le résumé de cette porte est que : il était, il est obligatoire pour chaque
maître de puissance, de la part de Dieu, de ne laisser subsister sur sa terre
d'autres que des croyants au Bayan et, au moment de la manifestation de Celui
que Dieu doit manifester, d'autres que des croyants à lui.
Le fruit de cela est que, au jour du jugement, l'arbre de Vérité ne puisse contempler
sur sa terre d'autres que des croyants en lui, et que, sur la terre du Paradis,
ne se rencontrent pas de personnages de l'enfer.
L'expulsion des Bayanis hors des frontières du Paradis (nota: les cinq provinces
mentionnées plus haut) n'est pas agréée de Dieu. Soyez attentifs qu'à la manifestation
de Celui que Dieu doit manifester il n'arrive pas de choses de cette sorte à
ceux qui croiront à lui, ainsi que cela est arrivé dans cette manifestation
au sujet des lettres du vivant.
Tous, cependant, manifestaient leur science par l'entremise des oeuvres des
lettres du vivant d'auparavant, et le principe même de leur religion leur était
prouvé par elles. Et s'ils n'étaient pas contents pour ces lettres de ce dont
ils étaient contents pour les autres hommes (nota: ils ne les considéraient
pas comme des fidèles, les chassaient et les martyrisaient).
Vois comme tous reviennent aveuglés (nota: allusion au verset du Qoran cité
plus haut), et comme les lettres du vivant sont perspicaces. Sois attentif que
des choses de ce genre ne surviennent à personne, car rien n'a été défendu de
façon plus précise.
II se peut qu'au jour du jugement tu trouves le salut par ton obéissance à cet
ordre, et ne fasses arriver aucun tourment parce que tu ne les connais pas encore,
aux lettres de l'Unité par lesquelles se confirme le principe même de la religion.
Au moment même où tu ne les connais pas, les signes de Dieu sont en eux de façon
à ce que tu puisses te convaincre qu'ils sont de Dieu. Si tu es de ceux qui
ont le souffle de la foi, tu sauras, en entendant leurs versets, que c'est le
début du retour du jugement et qu'ils sont les lettres du nom Unique. Tu distingueras
ceux qui ne le sont pas de ceux qui font parvenir à tous, l'ordre de Dieu.
Il est permis aux lettres du Livre de l'Evangile, et à toute existence qui est,
comme celle des chrétiens, une source de profits pour les croyants, d'effectuer
leur commerce (dans le pays des Bayanis). La permission n'est donnée que pour
cela, sinon leur séjour est interdit, de la façon la plus précise. Il se peut
ainsi qu'au jour du jugement l'arbre dé la Vérité ne voie plus sur la terre
de la foi d'autres que des croyants à lui. Si dans le royaume se trouve un incroyant,
par le fait même l'enfer se trouve en Paradis, à moins qu'il ne s'agisse de
ceux à qui le séjour est permis et qui s'occupent du commerce général. Sinon,
le séjour est interdit, particulièrement s'il s'agit d'un individu d'un rang
vil: pour ceux-là, la permission n'est donnée en aucune façon.
Donc, certes, craignez Dieu et obéissez à cet ordre! donc craignez Dieu!
Si un croyant se trouve avec un non croyant, cela n'est pas licite, car alors
l'ordre de non foi est en lui: la condition de l'amitié est la pureté de la
religion et rien autre chose. Donc, craignez Dieu comme il doit dire craint,
vous tous, ô hommes.
Bayan Persan - UNITE 7 - PORTE 17
Nota: Bayan Arabe ... et dites: "La splendeur de la part de Dieu est sur
toi ...."
Il faut, chaque vendredi, lire ce verset en face du soleil: "Le resplendissement
de Dieu soit sur toi, ô soleil qui t'es levé ! Donc, ô soleil, témoigne de ce
dont Dieu a témoigné par lui-même, et ce témoignage est qu'il n'y a pas de dieu
si ce n'est Dieu, le précieux, l'aimé."
Le résumé de cette porte est que:
Dieu a créé le vendredi pour la pureté, la propreté et le repos de ses esclaves
pour les six autres jours de la semaine. Chaque acte que l'on accomplit le vendredi,
le jour ou la nuit, la récompense qui y est attachée est comme celle attachée
aux actes accomplis pendant tous les jours de la semaine. De là que l'esprit
de chaque chose est en relations avec l'homme, et que le témoignage de chaque
chose est celui de l'homme, c'est pourquoi il a été ordonné qu'au jour du vendredi,
en face du soleil, on prenne celui-ci à témoin de ce que ce verset démontre
: Dieu dans son unité, et la foi au Point du Bayan et en tout ce qui est descendu
en lui. Il se peut qu'au jour du jugement ils parlent ainsi en présence du soleil
de la Vérité et témoignent de l'Unité de Dieu en sa présence et de la vérité
de quiconque lui obéit. Et c'est là le fruit de cet ordre si quelqu'un le peut
comprendre.
Il n'y a aucun doute que, après la manifestation, chacun au jour du vendredi
dira ce verset, mais au jour de la manifestation celui-là est anéanti qui ne
le dit pas en présence de Dieu.
Il est donc d'obligation pour tous les hommes de redire ce verset au jour de
la manifestation, en présence de Celui que Dieu doit manifester, le vendredi,
à la condition de se trouver en sa présence, afin qu'il ordonne ce cil quoi
réside soit contentement.
Il fait ce qu'il veut, il ordonne ce qu'il veut. Il ne sera pas interrogé sur
ce qu'il aura fait alors que tous les hommes seront interrogés sur leurs actes.
Bayan Persan - UNITE 7 - PORTE 18
Nota: Bayan Arabe... par mois et si sa semence produit un enfant, alors
il n'est pas dans le Bayan. Est obligatoire pour les témoins de renier celui
qui a fait cela et on ne peut accepter sa foi.
Dans ceci que si quelqu'un tourmente volontairement quelqu'un, il est d'obligation
pour lui de donner dans la route de Dieu, et s'il le peut, dix-neuf miscals
d'or. S'il ne le peut pas, qu'il donne dix-neuf miscals d'argent; et, s'il ne
peut encore le faire, qu'il réclame dix neuf fois la miséricorde de Dieu. A
moins qu'il ne demande le pardon de la personne qu'il a tourmentée et que celle-ci
reçoive satisfaction. Dès lors, il ne reste plus rien à sa charge.
Si quelqu'un emprisonne quelqu'un, lui devient illicite tout ce qui lui était
licite jusque-là, tant que cet individu restera en prison. Toutes ses adorations
deviennent vaines dès le moment de cet emprisonnement et il n'est plus compté
au nombre des croyants.
S'il fait ce qui lui est illicite de faire, il doit chaque mois payer dix-neuf
miscals d'or.
Si quelqu'un enchaîne quelqu'un, celui-là n'est plus au nombre des croyants.
Le résumé de cette porte est que :
Dieu à cause de sa miséricorde et de sa bienveillance sur ses esclaves a ordonné
que personne ne devait tourmenter personne. Et cet ordre a en but l'arbre de
la Vérité. Il se peut, en effet, ainsi qu'un tourment ne lui parvienne pas au
moment où il est encore caché et où personne ne le connaît.
Si quelqu'un outrepasse les bornes fixées par Dieu, une punition est fixée pour
lui. Et si de nouveau il outrepasse cette nouvelle limite, alors l'atteint l'ordre
de non croyant.
Il est permis de ne pas se soumettre à cet ordre si l'on satisfait celui que
l'on a tourmenté : quand ce dernier est satisfait, personne n'a plus à subir
de punition.
S'il reste dans l'obscurité (celui qui a été cause de cette violence) de la
limite divine, il doit payer de l'or ou de l'argent suivant les limites de l'Unité.
S'il n'a pas le pouvoir de payer cette amende, il doit réclamer dix-neuf fois
la miséricorde de Dieu et prier celui qu'il a tourmenté de lui pardonner. Car
le coeur du croyant est le lieu de la manifestation de Dieu et si un tourment
l'atteint, c'est comme s'il atteignait les lettres du vivant; et s'il atteint
les lettres du vivant, c'est comme s'il atteignait l'arbre de Vérité, c'est
comme s'il atteignait Dieu très haut. C'est pourquoi aucune obéissance, dans
le Bayan, n'est plus proche de Dieu que de faire entrer l'allégresse dans les
coeurs des croyants, et de même rien n'est plus éloigné de Dieu que d'y faire
pénétrer la tristesse.
En ce qui concerne les femmes, l'ordre est doublé, (le châtiment ou la récompense
est doublé) soit pour l'allégresse qu'on leur fait éprouver, soit pour la tristesse
qu'on leur fait ressentir.
L'homme doit donc, en tout état de cause, être attentif afin que s'il n'occasionne
pas de joie et ne procure pas d'utilité, du moins ne soit-il pas une cause de
tourment pour quelqu'un.
Si quelqu’un emprisonne quelqu'un, ne fût-ce qu'un instant, le châtiment de
Dieu descend sur lui, car aucune oeuvre n'atteint à cet acte d'emprisonner dans
la violence, auprès de Dieu!
Sur celui qui agira ainsi n'aura pas été et ne sera pas l'ordre de foi ; et
(si quelqu'un emprisonne quelqu'un), ce qui lui était licite jusque-là lui devient
illicite et si quelqu'un s'approche de lui, l'acte d'approche est illicite;
et, tant que l'autre est emprisonné, sa femme lui est illicite et toutes ses
oeuvres deviennent péchés, même s'il est très croyant et très pur. S'il retourne
à ces choses qui lui sont devenues illicites, il lui incombe de payer chaque
mois une unité (19 miscals) d'or.
S'il enchaîne un être vivant, l'ordre de non foi est sur lui.
En tout état, soyez attentifs à ne pas vous prosterner nuit et jour devant Dieu
et, malgré cela, à emprisonner, quelqu'un, car alors toutes vos oeuvres deviendraient
vaines et vous ne le comprendrez pas! Certes! certes, craignez Dieu de la façon
qu'il le faut craindre. Alors il se peut que vous trouviez le salut.
Le fruit de cet ordre est ceci que les gens du Bayan soient élevés de telle
sorte qu'au jour de la manifestation de la vérité on ne lui fasse pas parvenir
de tourment et qu'on n'agisse pas vis-à-vis de lui suivant ce qui était leurs
habitudes. Que l'esclave soit religieux du début à la fin de sa vie, dans la
religion de Celui que Dieu doit manifester, et qu'il agisse en vue de sa contemplation.
Comment dès lors se peut-il que ce soleil se manifeste et qu'une personne de
ce genre l'attriste ou bien ordonne qu'on l'emprisonne.
Et que cette personne soit, en apparence, plus élevée que qui que ce soit, et
que les moyens de conduite, soient plus assemblés dans sa main que dans la main
d'aucun autre, et que cette personne meure sans avoir compris! Et cependant
nuit et jour une telle personne était attristée à cause de sa violente envie
de voir cette manifestation, et elle pleurait.
Si ceux qui avaient le pouvoir eussent changé leurs habitudes après avoir entendu
ce qui s'est passé, pour (l'imam); Mouça ibn Djaaber, sur lui soit le salut,
peut-être qu'au jour de la manifestation de l'arbre de la Vérité, comme cela
n'eût plus été de leur habitude, ils n'eussent pas agi comme ils l'ont fait
envers lui. Et cependant combien ces rois ont élevé de monuments pendant leur
royauté, et cela ne leur a servi de rien au jour du jugement! Et si cette nouveauté
(1) (emprisonner quelqu'un) eût été enlevée par chacun d'eux, il eût pu se faire
qu'ils ne devinssent la cause de la tristesse de personne.
(1) Nota: en effet, la prison n'est pas comprise dans le Qoran parmi les châtiments
à infliger aux hommes. A Nedjéfl, moujtéhèd d'Ispahan, a récemment déclaré à
Téhéran, impurs tous les sunnis parce qu'ils punissaient leurs coupables par
la prison.
Toutes ces choses qui, au premier abord, semblent de peu d'importance, deviennent,
chacune à sa place, plus importantes que tout ce qu'il y a sur la terre, et
que de donner dans la route de Dieu, tout ce qu'il y a sur la terre. Il n'y
a cependant aucun doute que les sultans du Bayan enlèveront les lieux qui ont
été, cause du tourment de l'arbre du Bayan : il se peut ainsi qu'au jour de
la manifestation de Dieu il ne se passe plus les choses qui se sont passées.
Et cependant vous craignez la manifestation elle-même, car vous vous enorgueillissez
des reflets de la vérité tombés en vous ; mais si vous fixez que désormais vous
ne tourmenterez plus personne, il se peut que vous apportiez encore sur vous
un autre obstacle et que cet obstacle vous fasse rester dans l'ignorance de
Dieu. Mais si, Dieu garde, un tourment atteint l'arbre de Vérité, cela devient
plus grand que le tourment de toutes choses, qu'il soit possible de concevoir
dans les contingences. Il en est de même pour tous les autres actes que vous
accomplirez à son égard, depuis vos actes généraux jusqu'aux plus infimes détails.
En effet, chaque chose ne devient chose que par son entremise, et il est lui-même
d'un rang trop haut pour être rapproché d'une chose.
Après son rang vient celui des lettres du Vivant: quiconque est plus proche
de lui a un rang plus élevé.
Puis, après le rang de la première Unité, vient celui de la seconde et ainsi
de suite, sans fin.
Il peut arriver qu'une des lettres des unités postérieures vienne se placer
même avant l'une des lettres de l'Unité seconde! Par exemple, si la plus humble
des créatures, au jour de la manifestation donne sa foi à Dieu, son rang deviendra
plus élevé que celui de ce haut personnage qui ne croit pas! C'est ainsi que
dans chaque manifestation les plus élevés tombent, et s'élèvent les plus petits.
De même un homme élevé montera encore s'il croit à Dieu, un humble descendra
encore s'il n'y croit pas.
Dieu donne la force par soit ordre à qui il veut d'entre ses esclaves. En vérité
Dieu est savant sur toutes choses.
Bayan Persan - UNITE 7 - PORTE 19
Dans les prières.
Le résumé de cette porte est que:
La première prière qui ait été fixée est la prière de midi. Toutes les prières
ont été fixées à dix-neuf rikaats, de façon à ce que chacune d'entre elles soit
une porte du Paradis dans l'obéissance à Dieu, et que le prieur ne voit dans
chacune d'elles que celui qui est manifeste dans ce mot. Dès lors il ne doit
plus voir dans l'ensemble (des dix-neuf rikaats) que l'Unité sans chiffres.
Donc cette prière devient, sur le cou de tous, un signe de prosternation et
d'inclination pour Celui que Dieu doit manifester. De sorte que si quelqu'un,
dans l'apparence, lui désobéit, il soit au contraire dans la vérité de son être
un esclave de Dieu par son intermédiaire.
Après la connaissance de Dieu, aucune oeuvre n'est plus haute que la prière,
et les prières d'un chacun procèdent de son rang. Par exemple, les prières du
Point, relativement aux prières des lettres du Vivant, sont exactement dans
la relation du Point et des lettres du Vivant. Il en est de même pour les prières
du Vivant relativement aux troisièmes lettres, et ainsi de suite jusqu'à arriver
au dernier degré de l'existence.
C'est ainsi qu'avant de se manifester, l'arbre de Vérité se livrait à la prière,
et la dernière des créatures priait elle aussi suivant les limites fixées par
Mohammed. Mais les prières de l'Universalité des gens auprès d'une riqaat des
prières des lettres du Vivant sont néant : qu'en peut-il être par rapport à
ses prières à lui.
Vois qu'il en est de même pour tous les actes. Une seule parole de Celui que
Dieu doit manifester, quand il dit: "Il n'y a pas d'autre dieu que Dieu", cette
même parole, dans la bouche de tous, ne peut être comparée à la sienne, que
ce soit la parole d'avant où d'après, qu'elle soit prononcée ouvertement ou
en secret. Car c'est là la parole dont Dieu a témoigné pour lui-même, tandis
que cette même parole prononcée par les autres, qu'ils soient des lettres du
Vivant, ou des lettres multipliées de l'Unité primitive, n'arrivent à l'Unité,
que par son entremise.
Si tu ne peux concevoir ici ce fait, examine le Point du Qoran. Toutes les prières,
depuis celle de la plus sublime des créatures, qui est le Prophète de Dieu,
jusqu'à celle de la plus humble, ont été créées sur son ordre: comment pourrait-on
dès lors les comparer à sa prière à lui? C'est pourquoi chaque chose tourne
bien autour d'elle-même, mais elle ne peut dépasser sa source. Toutes les prières
créées sur son ordre ne peuvent être comparées aux prières de toutes choses,
et celles-ci ne peuvent être comparées à une seule riqaat de prières de l'Emir
des Croyants. Et il en est de même pour tout le reste, la prière de celui qui
est le plus proche de l'arbre de la Vérité étant plus élevée que celle du moins
proche, jusqu'à l'aboutissement à l'Unité primitive (qui est le Point).
Le prix de toutes ces prières est dans sa prière à lui. C'est ainsi que si tu
résumais le prix des choses multipliées jusqu'à pouvoir en faire un joyau unique,
celui-ci aurait la valeur de tous, en tant que valeur extrinsèque, et non pas
en essence. De même, la prière de l'Emir des, Croyants a en elle toutes les
prières, en ce qui concerne leur valeur, mais non leur existence propre.
Vois qu'il en est de même pour toutes choses.
Et cette prière dont au moment même de sa descente les Arabes se moquaient,
vois combien aujourd'hui il y a de lutte parmi les oulémas au sujet de la place
où l'on doit se mettre pour la diriger. Et ceci est arrivé au point que, pour
une question de conséquences de ce principe de prières, les oulémas les plus
parfaits ont écrit des milliers de lignes. A cause de ces choses, ne reste pas
dans l'ignorance de la source. C'est ainsi qu'aujourd'hui les croyants au Qoran,
vois-les, qui nuit et jour considèrent comme d'obligation de dire dix-sept riqaats
de prières et dans chacune de ces riqaats croient nécessaire de s'incliner deux
fois devant Dieu ; mais ils restent dans l'ignorance du maître de cet ordre
et lui ont fait parvenir ce qu'ils lui ont fait parvenir. Et cependant le jour
où le Prophète de Dieu fixa cette prière, il n'en fit pas autre chose qu'une
corde de prosternation sur le cou des hommes pour le jour de son retour. De
ce fait que l'adoration n'est agréée que par le fait de l'Unité dans la connaissance
de Celui qui est visible dans la manifestation, qu'on entende ce qui lui est
arrivé! Tous, dans son adoration, se tournent vers Dieu et cependant ils lui
interdisent même, le droit de prononcer leurs prières. Donc, ceux-là qui nuit
et jour sont en prières, comme ils n'ont pas cru en Dieu, l'ordre de non vérité
est descendu en eux. Pour les prières elles mêmes qui ne sont qu'un des actes
obligatoires de la religion, qu'en peut-il dès lors être?
Sache donc qu'à chaque manifestation les paroles des deux confessions, qui sont
les sources de la foi, changent. Par exemple, à l'époque du Prophète de Dieu,
si quelqu'un a dit: "Il n'y a pas d'autre dieu que Dieu et Jésus est l'esprit
de Dieu", celui-là n'a pas vu l'ordre de l'Islam l'atteindre, à moins qu'il
ne dise "Il n'y a pas d'autre dieu que Dieu" et qu'il rapproche cette confession
du nom de Mohammed, Prophète de Dieu. Il en est de même à la manifestation de
Celui que Dieu doit manifester.
La confession "Il n'y a pas de dieu si ce n'est Dieu" ne sera acceptée qu'autant
qu'on la rapprochera de la confession en lui. Et cette double confession sera,
en réalité, la confession même au Point du Bayan. Mais, ce jour-là, rien ne
sera accepté qu'avec la confession en la manifestation de Celui que Dieu doit
manifester.
C'est ainsi qu'à l'époque de la manifestation du Qoran, cette confession ne
fut plus acceptée que prononcée en langue arabe et jointe à l'affirmation de
la mission de Mohammed. Du moment que la vérité même de la religion est soumise
à des lois de ce genre, comment eu peut-il être de ce qui dérive de cette vérité.
Aujourd'hui tu vois un chacun, par un quelconque de ses actes, rester dans l'obscurité
du maître de cette religion. Si tous regardaient la vérité de la preuve à la
source de l'existence, ils eussent traversé le syrat en moins de temps qu'il
n'en faut pour faire un clin d'oeil.
De ces choses, au moment du coucher du soleil, ne reste pas non plus dans l'obscurité;
car si tu t'écartes ne fût-ce que d'un grain d'orge, les chouhédas du Bayan
donneront sur toi l'ordre contraire à la hauteur de la foi.
Jette donc continuellement les regards sur la source, car toutes ces choses
sont comme une bague qui se trouve entre tes mains et que tu peux remuer dans
tel sens que bon te semble. Oui, on appelle "homme qui prie" celui qui est convaincu
des lettres de l'Unité et qui voit la grandeur de Dieu dans l'ordre qu'il a
donné et non dans la chose (prière par exemple) au sujet de laquelle l'ordre
a été donné. Ne reste pas dans l'ignorance en regardant cette chose, car si
elle n'eût pas été digne, elle n'eût pas reçu cet ordre.
Au moment de la prière, il ne faut avoir en vue que Dieu l'Unique! et cela pour
cette raison que si l'on prie au jour du jugement, on se prosterne pour une
lettre des lettres de la première Unité.
C'est alors qu'on peut appeler celui qui agit ainsi "un homme qui prie" si,
au moment où on l'éprouvait, il s'est montré sincère au jour du jugement. Sinon,
durant la nuit il sera agréé si réellement quand il prie il n'a que Dieu en
vue. Il faut que l'esclave, au moment de la prière, ne voie que l'objet de son
amour, et ne porte son regard (interne) que vers Dieu, l'Unique, celui qui n'a
pas d'associé. Si durant l'adoration un nom ou un qualificatif vient à son esprit,
il reste dans l'obscurité, il n'est plus accepté dans son adoration. Il faut
donc se tourner vers l'essence bénie de Dieu, qui n'a jamais été engendrée et
n'a jamais engendré. Toutes choses auprès de lui sont ses créatures. Il ne peut
être connu dans la vérité de son essence et ne peut être qualifié dans la sublimité
de son être.
Et n'est digne de son adoration et de son obéissance que son essence même. Mais,
dans toutes ces choses ne sors jamais des portes directrices, car chaque riqaat
est pour toi l'ouverture d'une porte des portes du Paradis qui n'est autre que
la connaissance des lettres de l'Unité lorsqu'elles se manifestent.
Et ce Paradis est trop haut pour que s'y trouvent les formes limitées. Ce paradis
dans lequel sont les formes limitées, tels que les vêtements de soie, instruments
d'or, viande délicieuse, vin pur, houris, rubis et tout ce qui a été décrit,
tout cela est autre chose que cette Unité ; ils tirent leur aide de cette Unité
primitive et en sont créés. Ce n'est pas que par ces choses tu doives rester
dans l'ignorance de l'Unité primitive; car ces formes limitées sont dans le
monde des corps et ne sont pas encore arrivées (à la perfection) au rang de
formes limitées essentielles: quand elles y parviennent, c'est grâce à l'aide
de cette Unité et non par autre chose.
Par exemple, si aujourd'hui on allume quelque part 40.000 candélabres de cristal,
ce qui est une des délectations du Paradis, regarde que la cause de l'allumage
de ces candélabres est ce hadis dans lequel il est dit : "Il n'y a jamais d'excès
dans les lumières". C'est pourquoi ceux qui sont ornés de ces choses limitées
sont tous aidés et créés par cette Unité primitive, quoique au début de l'Islam
il n'y eut entre les mains du Prophète rien qu'une seule lampe. Vois qu'il en
est de même dans toutes les manifestations. Il se peut, dès lors, qu'au jour
du jugement tu ne restes pas dans l'obscurité même si cette Unité primitive
se trouve ornée de ces choses. En vérité, il est digne que tous les flambeaux
que contient ce monde de contingences soient allumés en sa présence. Ceux qui
possèdent ces formes limitées, sont des créatures multipliées de l'Unité primitive,
et non l'Unité primitive elle-même. Regarde les apparences de ce monde, et argumente
(de là dans les plus hautes questions). Représente-toi les créatures une à une
jusqu'à ce que tu aboutisses à l'Unité primitive qui est le Prophète de Dieu
et ses lettres de la Vie. Dans chaque degré où elles se trouvent, les créatures
ne sont que des multiplications de cette Unité et ne subsistent que par elle.
De même les prières de toutes les créatures ne peuvent dépasser les limites
de ceux qui les disent et toutes, par elles mêmes, se prosternent devant les
prières des lettres du Vivant. Toutes les prières des lettres du Vivant se prosternent
d'elles-mêmes devant les prières du Point et, lui se prosterne devant Dieu unique.
J'ai donné la prière en exemple, afin que tu comprennes qu'il en est de même
pour les êtres mêmes, et les actes sont exactement ce que sont les êtres. En
vérité, la prière de la dernière des créatures est exactement semblable à la
prière du premier croyant, mais de même que l'être de la dernière créature ne
peut être cité auprès de la première créature si ce n'est dans son rang de dernière
créature, de même en est-il pour sa prière.
Vois qu'il en est de même pour tous les actes.
Dans les trois premières riqaats de la prière, affirme l'Unité d'essence, dans
les quatre autres l'Unité d'attributs, dans les six suivantes l'Unité d'actes,
et dans les six dernières l'Unité d'adoration. En toutes ne vois uniquement
que Dieu unique sans associé.
De même, vois toutes les unités multipliées comme l'Unité primitive. Que si
quelqu'un au dernier degré de l'existence affirme l'Unité d'adoration, ou bien
si, dans un degré plus haut que le dernier degré de l'existence, affirme l'Unité
d'actes, ou bien, dans un degré plus haut encore, affirme l'Unité d'essence,
cela ne provient que de ce qui a rayonné dans l'Unité primitive. Ne vois de
créateur autre que Dieu, de nourricier autre que Dieu, de faisant mourir autre
que Dieu, car dans tous les miroirs ne rayonne qu'un soleil unique: et ce soleil
est la Vérité de la Volonté primitive qui elle, par elle-même, démontre Dieu!
et les miroirs ne font ce qu'ils font que par son entremise, et lui n'agit que
par Dieu très haut.
Si tu vois avec ce regard-là, tu verras avec l'oeil de la certitude que la qualité
de choses de toutes choses dépend de la Volonté manifestée en ce monde. Ce n'est
pas que l'être même de la Volonté se manifeste en entier : dans chaque manifestation
il ne s'en manifeste que ce qui est possible. Et c'est là le sens de ce verset
du Qoran : "Est ce que c'est vous qui semez ou moi ?"
J’ai donné cet exemple de la plus humble des unités afin que toi-même tu en
tires la conclusion en ce qui concerne les plus élevées et que tu puisses voir
tous ces degrés exactement comme tu peux voir la paume de ta main. A cause de
la science en ces questions, ne perds pas ton temps. Il se peut alors que tu
cueilles au jour du jugement le fruit de ton existence.
Car enfin des milliers et des milliers d'oulémas ont écrit des milliers et des
milliers de livres sur la connaissance de Dieu, mais s'ils eussent regardé l'é1oge
de qui ils écrivaient, qui atteignaient les mots qu'ils traçaient, d'où il venait,
à l'ombre de quelle manifestation il se trouvait, s'ils l'eussent vu, cela eût
eu pour eux de l'utilité au jour du jugement. C'est ainsi qu'au jour du jugement
toutes les sciences donnent un fruit, si elles arrivent à la contemplation de
leur objet, sinon elles restent (sans but) dans le coeur de ceux qui les possèdent.
Dans l'adoration ne te tourne que vers l'essence invisible éternelle qui, elle,
est digne de ton adoration. Mais de là que se tourner vers cette essence est
lié à l'affirmation de tout ce sur quoi se basent les lettres de l'Unité, de
la connaissance de Dieu, de son contentement, entre dans la Ville de l'Unité
sans rien voir autre que Dieu; car si quelqu'un au moment même de l'adoration
s'arrête à l'un des noms (de Dieu), il n'a pas accompli son adoration envers
Dieu et il est resté dans l'ignorance du but divin de Dieu très haut. Tous les
noms démontrent cependant qu'il n'y a pas de dieu sinon lui, qu'il n'y a pas
d'adoré autre que lui. Chaque chose à laquelle peut s'appliquer le mot chose
est sa créature et c'est lui qui est digne d'adoration et d'obéissance et non
sa créature. Adore Dieu dans un degré tel que si la récompense de ton adoration
est l'enfer, tu ne changes quoi que ce soit à ton adoration à lui ; que tu n'y
changes encore rien si ta récompense est le Paradis : car c'est là l'adoration
dont est seul digne Dieu très haut.
Si c'est par peur que tu adores Dieu, cela n'est pas digne de lui, et tu ne
recevras certes pas sur toi l'ordre d'Unité. De même si tes yeux s'attachent
au Paradis et que ce soit ta soif avide de ce Paradis qui te pousse à l'adoration:
alors tu as associé en toi quelque chose à Dieu, quelque chose qui est sa créature,
quoique créature agréable à ses yeux.
Le Paradis et l'enfer sont en effet des adorateurs de Dieu et se prosternent
devant lui. Ce qui est digne de l'essence de Dieu, c'est d'être adoré sans peur
de l'enfer, et sans espoir du Paradis. En vérité! après avoir reconnu que l'essence
de Dieu est digne d'adoration, l'adorateur se trouve à l'abri du feu dans le
Paradis du contentement de 1'Etre Eternel. Mais la cause de cette entrée dans
le Paradis n'est pas son adoration, elle est due à la bienveillance et à la
miséricorde, de Dieu. Et cette miséricorde se répand sur ce que la sagesse de
Dieu a fixé.
La prière la plus agréable à Dieu est celle qui est faite dans le contentement
et l'allégresse : elle n'est pas aimée si elle est longue. Plus elle est une
et vraie, plus elle plaît à Dieu.
Toutes les prières, sauf celles de l'Unité (de dix-neuf riqaats), sont abrogées.
Ce qui a été ordonné dans cette manifestation, c'est de mentionner Dieu dans
la joie et l'allégresse, ce qui est le plus haut degré de l'adoration.
Si quelqu'un ne dit pas une riqaat de cette prière, à cause des biens de ce
monde, celui-là a été trompé aux jeux de Dieu ; car cette riqaat est un bienfait
plus grand que tous les biens de ce monde, et tout ce qui y est contenu est
supérieur aux biens de ce monde. Tous les riqaats du vivant (c'est-à-dire les
dix-huit autres) tournent autour du point de l'Unité, qui est la source même
qui coule à midi (qui doit être dite à midi).
Saches que quand tu te tiens debout pour la prière, tu te tiens en face de celui
qui a en sa main la source de ton existence et son retour. Rien n'est caché
à sa science, rien ne peut le rendre impuissant.
Il est tout puissant sur toutes choses et connaît toutes choses avant leur existence,
comme il les connaît après.
L'explication de l'obligation des prières a été donnée en son temps (ou le sera).
Que tous adorent Dieu comme ils l'adoraient, et ils verront ces prières leur
arriver: ils jouiront des jouissances y contenues.
Certes priez Dieu avec la permission de votre Seigneur, craignez Dieu et n'adorez
rien autre que Dieu unique, car vous êtes ceux qui sont convaincus des versets
de Dieu.
Bayan Persan - UNITE 8 - PORTE 1
Celui que Dieu doit manifester est dans ses oeuvres comme le soleil, tandis
que les oeuvres de tous les hommes, si elles sont en conformité avec le contentement
de Dieu, sont comme les étoiles. Le premier qui se met, en croyant en lui, en
face du soleil de la Vérité est comme la lune.
Le résumé, de cette porte est que :
Il faut que tu saches que les oeuvres de Celui que Dieu doit manifester sont
comme le soleil, et les oeuvres de toutes les créatures, si elles sont en conformité
avec le contentement de Dieu sont comme les étoiles ; comme la lune est le Premier
qui accepte les rayons du soleil de la Vérité, en le reconnaissant comme tel.
Le fruit de ceci est que: si au jour de la manifestation du soleil de la vérité
toutes les existences témoignent d'une chose, en conformité avec son contentement,
son témoignage à lui, parmi tous les autres, est comme le soleil: étant donnée
l'existence de ce témoignage (soleil), les témoignages des hommes ne peuvent
même être citée. Les paroles (de ce soleil) sont peu de chose, mais agir suivant
ces paroles est, au début de toute manifestation, extrêmement difficile.
Si, au début de la descente du Qoran, quelqu'un eût regardé de ce regard, il
eût vu que si les lettres de l'Evangile eussent été vérité, elles n'eussent
pas mis leurs paroles en face des paroles du Prophète, car la parole du Prophète
est comme le soleil, et les leurs ne sont dignes d'être mentionnées que dans
la nuit, non dans le jour (1).
(1) Nota: leurs paroles, en tant qu'adorateurs de Jésus, brillent puisqu'elles
sont des étoiles - dans la nuit de l'absence du Christ, mais au grand jour de
la manifestation mohammédique, elles pâlissent et s'effacent devant ce soleil
qui se lève.
Il en est de même, si quelqu'un eût regardé de ce regard le Point du Bayan.
Au moment même de la manifestation, il eût vu sa parole resplendir comme le
soleil et les paroles d'autres que lui-même, même si elles sont la vérité, sont
comme la lumière (réfléchie) des étoiles dans la nuit. Il en est de même dans
la manifestation de Celui que Dieu doit manifester. Si tous les gens du Bayan,
au moment même de sa manifestation, eussent agi suivant sa parole, ils eussent
cueilli le fruit de leur existence s'ils eussent vu leurs actes comme des étoiles
par rapport au soleil. Sinon, l'ordre d'être comme des étoiles ne sera même
pas sur eux, si ce n'est qu'ils soient croyants à lui; encore pendant le jour
sont-ils néant absolu et ils ne brillent d'un éclat (emprunté) que durant la
nuit. C'est là le fruit de cet ordre si quelqu'un le peut saisir au jour du
jugement. Toute la science, toutes les oeuvres se réduisent à cela, si quelqu'un
s'y conforme. Si tous voyaient de ce regard, dans aucun début de manifestation
le soleil de la Vérité n'eût donné sur eux l'ordre du néant. C'est ainsi que
tous se voient dans la nuit possesseurs d'une lumière (empruntée), mais sont
dans l'ignorance de ceci que, au début du jour, la lumière disparaîtra d'eux.
Toute leur luminosité (d'emprunt) deviendra néant devant l'éclat (original)
de ce soleil et pense que leur science est comme leur lumière (c'est-à-dire
d'emprunt) et qu'il en est de même pour leurs paroles.
Les actes de Celui que Dieu doit manifester sont comme l'éclat original de la
lumière, et pense qu'il en est de même pour ses paroles qui bouleversent toutes
les existences et les met debout à l'ombre d'une parole alors qu'il dit de la
langue même de Celui qui l'a illuminé et qui est Dieu très haut : "En vérité!
certes je suis Dieu, il n'y a pas d'autre dieu que moi: tout ce qui n'est pas
moi est ma créature. O mes créatures, adorez-moi ! craignez-moi!!"
Et ses oeuvres parlent de même, si tu les entends. Et la vérité de la science
est la connaissance de la source de l'ordre (soleil de Vérité) jusqu'au moment
de son retour.
Regarde les astres de l'Evangile: après l'ascension du soleil de Vérité (Jésus),
ils étaient lumineux dans leur propre manifestation, puis, après le nouveau
lever de ce même soleil (Mohammed), leur lumière (d'emprunt) leur fut enlevée.
Considère qu'il en est de même à chaque manifestation, même si les lettres de
la manifestation précédente (par exemple les chrétiens) s'imaginent encore jouir
de leur clarté (d'emprunt) et agir pour Dieu. Pour toi qui es musulman, il est
bien évident qu'aucune luminosité ne demeure plus en eux, et qu'ils sont restés
dans l'ignorance du resplendissement (original) du soleil de la Vérité, qui
est le Prophète de Dieu (Mohammed). Imagine-toi qu'il en est ainsi à la source
de chaque manifestation, afin de ne pas rester privé du fruit de ton existence
au moment où tu peux voir ton bien-aimé. Certes, certes, réfléchissez dans ces
choses qui, se manifestent de la part de Dieu, et argumentez de la façon dont
Dieu vous instruit dans son livre.
Bayan Persan - UNITE 8 - PORTE 2
Nota: Bayan Arabe: Dis, si vous le pouvez, préparez 19 feuilles de papier
de qualité supérieure et 19 cornalines dans la bague, pour vous-même.
Il est d'obligation pour chacun de laisser en héritage à ses héritiers dix-neuf
feuilles de papier d'excellente qualité et dix-neuf bagues gravées de l'un des
noms de Dieu. N'héritent d'un mort que sept catégories de personnes: le père
ou la mère, la femme ou le mari, les enfants, le frère et la soeur, le professeur.
Et ce après qu'une partie des biens de ce mort a été dépensée pour lui de sorte
qu'il soit objet de respect.
Le résumé de cette porte est que :
Du fait que les degrés de l'Unité se réduisent à sept, qui sont les sept lettres
de l’assentiment (nota: c'est-à-dire la deuxième partie de la formule La elahé
Ellallah qui contient 7 lettres), il est ordonné que ne peuvent hériter d'un
mort, dans le secret de la vérité, que sept catégories de personnes. C'est ainsi
que, dans chaque attribut, on peut appeler Dieu de sept noms différents : par
exemple, dans l'Unité : Ouahed (l'Unique), Ahad (I'Unicissime), Ohad (le plus
unique), Ouahhad (l'excessivement unique), Ouahid(le très unique), Moutaouahhed
(celui qui a accepté d'être Unique), Mouonahed (celui que tous considèrent comme
Unique).
C'est à cause de ce secret que la source des ordres a donné ce précepte. Personne
n'existe qui ne désire que1que chose sans appeler Dieu par ses sept noms possibles.
Et chacun de ces noms il doit les répéter Qaf (100 fois). Celui qui agit ainsi,
forcément les moyens lui seront donnés d'arriver à son but si celui-ci est pour
Dieu et en Dieu!
Le fruit de cela est ceci que : dans le jour du jugement où tous les ordres
sont fixés par Dieu, si l'arbre de Vérité ordonne à l'encontre de ce qui est
dans la main des hommes en fait d'ordres antérieurs, personne ne vienne faire
des observations.
Par exemple, 1es règles successorales qui sont actuellement fixées dans le Qoran,
si la source de la manifestation ordonne à quelqu'un à l'encontre de ces règles,
cet ordre n'en est pas moins l'ordre du Prophète de Dieu. La différence est
ceci. Au jour où il a donné cet ordre (il était seul) et aujourd'hui des milliers
de gens, dont le nombre est sans fin, agissent à l'ombre de cet ordre; mais
ce jour-là comme il était seul (et que personne ne croyait à lui), l'exécution
de cet ordre était difficile pour quiconque, à moins que ce dernier n'eût en
vue que la source de l'ordre. Le jour où des ordres de cette nature descendirent
dans le Qoran est, en vérité, identique à ce jour d'aujourd'hui. Et cependant,
au jour du jugement, tant que Dieu n'a pas éprouvé tous les hommes, l'arbre
de Vérité ne se fait pas connaître sous le nom de sa manifestation antérieure.
Tous doivent être dans un tel degré de conviction et de perspicacité que si
cent mille personnes étaient réunies dans un endroit en vue d'accomplir le tawaf
et que tous soient venus là de leur pays pour être prêts au jour où le tawaf
est permis (nota: c'est-à-dire le dix Zil Hedjé - le pèlerinage autour de la
Mecque), et que ce jour même l'arbre de Vérité se manifeste et dise "Ne faites
pas le tawaf" et que tous, instantanément obéissent, alors ils ont compris ce
qu'est le tawaf - sinon tous leurs actes deviennent vains.
En effet, ce tawaf pour lequel ils se sont tous rassemblés et qu'ils accomplissent
était de son ordre à lui d'auparavant, et la preuve en est dans son livre antérieur
et dans son livre postérieur, et autre que Dieu ne peut faire descendre de livres
semblables.
Si, au moment où se manifeste sa défense d'accomplir le tawaf, un homme perspicace
se rends compte qui regarde la source de l'ordre et se convainc, c'est celui-là
qui fait le tawaf pour Dieu, et pour Dieu seul, tous les autres sont des moucherons
sans intelligence. Et c'est là précisément ce Syrat qui pour un homme devient
plus large que les cieux et la terre et qui, pour celui qui ne se laisse pas
convaincre, devient plus fin qu'un cheveu, plus tranchant qu'un sabre. C'est
ainsi qu'au début de chaque manifestation les gens perspicaces sont plus rares
que le soufre rouge. En effet, la plupart des hommes n'agissent qu'à cause de
leur obéissance mutuelle les uns aux autres, et à cause de la manifestation
de la grandeur dans l'accomplissement des ordres divins (d'auparavant).
Ces ordres étaient certainement les ordres de Dieu, et avaient Dieu pour but,
mais, comme ils ne sont plus exécutés avec perspicacité, ils restent dans l'obscurité,
à la manifestation du maître de l'ordre, de l'ordre nouveau.
Et cependant, ses ordres antérieurs étaient pour cela que les esclaves devinssent
obéissants à Dieu de façon à ce que si la manifestation se manifestait, ils
lui obéissent. Mais quand la manifestation se réalise, ils croient obéir, mais
leur obéissance devient à ce moment même leur péché.
Il en est comme pour les croyants aux Evangiles: jusqu'au moment qui précéda
la manifestation du Prophète de Dieu, tous étaient obéissants à Dieu dans leur
religion et leurs actes étaient agréés par le Très Haut, s'ils étaient accomplis
conformément à la loi de Jésus; mais, à l'instant même de la manifestation du
Prophète de Dieu, le principe même de leur religion, qui était les paroles des
deux confessions, se manifesta en une nouvelle manifestation qui mit à la place
de leurs paroles d'Unité les mots "La élahé ellallah" et, au lieu et place de
"Yça Rouh Oullah" les mots "Mohammedan reçoul Allah". De même, à la place de
ses apôtres furent mentionnés Ali et les imams, et, au lieu des colonnes de
sa maison, les portes directrices.
Du moment que le principe même de cette religion était changé, qu'en peut-il
être pour la manifestation de ses ordres religieux. C'est là le secret de la
parole du feu chéikh (Ahmed Ahçahi) en réponse à celui qui l'interrogeait sur
cette parole que l'altesse (l'imam Mehdi) doit dire et que 313 gens de pureté
de cette manifestation ne pourront admettre, ce qui, suivant les expressions
mêmes de S. A. Sadèq (qui rapporte ce hadis), les fera mentionner dans le KAF
(Kofr = infidélité).
Le chéikh refusait de répondre, et son interlocuteur insistant, il finit par
lui dire : "Si cette altesse (l'imam Mehdi) était manifestée et te disait: Abandonne
l'amour de l'Emir des Croyants, obéirais-tu ?" et l'autre affirma que jamais
il n'y consentirait!
Il est évident aux yeux des gens de vérité que cette parole (que l'altesse doit
dire) le chéikh la fit connaître à son interlocuteur, mais celui-ci, comme il
ne put la supporter, devint infidèle, mais il ne le comprit pas. Ceci provient
de ce qu'il ne regarda pas la source de l'ordre, et considéra la manifestation
de l'altesse (promise) comme autre chose que la manifestation du Prophète de
Dieu. S'il avait vu la manifestation de cette altesse comme celle du Prophète
de Dieu relativement à la manifestation de Jésus, il eût accepté cette parole
qui est plus ouverte que les cieux des choses inspirées et les terres de l'acceptation.
Comme il ne le vit pas ainsi, cela devint pour lui plus fin qu'un cheveu.
Ce n'est pas que le but du chéikh en parlant ainsi soit, de faire abandonner
l'amour d'Ali, car cela serait un ordre impossible parce que, de toute éternité
dans le passé, de toute éternité dans l'avenir la lumière de cette altesse (Ali)
a été et sera dans ses spectacles. Le but était ceci que dans cette manifestation
(Qoranique), Ali était connu sous le nom de Emir des Croyants. Mais, du fait
de ce nom, ne reste pas dans l'obscurité, car ainsi qu'Il était exactement cet
Emir des Croyants à l'époque du Prophète de Dieu, il était aussi l'apôtre de
Jésus après l'ascension de celui-ci aux cieux. Dans chaque manifestation, si
tu regardes la source de l'ordre, le Syrat te deviendra plus large que chaque
chose qui soit large dans les contingences. Si, au contraire, tu restes dans
l'obscurité, il devient plus fin qu'un cheveu, le plus fin qu'il se puisse concevoir.
Si tous les croyants au Bayan deviennent perspicaces à ce degré qu'ils soient
tous réunis dans un endroit pour s'y livrer par exemple au tawaf et que cet
arbre de Vérité, seul, au milieu de cette foule, ordonne à quelqu'un de prononcer
ses versets sur eux, s'ils croient immédiatement, l'ordre de foi descendra sur
eux; sinon (si s ne croient pas instantanément) l'ordre de foi sera retiré d'eux.
Qu'en adviendra-t-il de leur tawaf qui n'est qu'une question des questions de
leur religion? Sache que ce que tous possèdent ne provient que de la bienveillance
de l'arbre de la Vérité et non d'autre chose.
Par exemple, si cette altesse avait ordonné que ces (7 catégories de) personnes
ne devaient pas hériter, quelqu'un se serait-il rencontré qui osât faire des
observations? C'est ainsi que tout vient de lui et tous sont a l'ignorance de
lui! Il explique tout, depuis la source jusqu'au plus haut degré de la vie.
Il se peut qu'au jour de la manifestation ils bénéficient tous du fruit de 1eur
existence qui est la foi en lui.
Mais vraiment, ils n'ont pas honte, et, à chaque manifestation, restent dans
l'obscurité. Et cependant le fruit de la création de toutes choses est indiqué
dans ce verset:
C’est Dieu qui a élevé les cieux sans colonnes visibles et s'est établi sur
le trône. Il a soumis le soleil et la lune, et chacun de ces astres poursuit
sa course jusqu'à un point déterminé. Il manie les affaires de l'Univers et
fait voir distinctement ses merveilles. Peut-être finirez vous par croire avec
certitude qu'un jour vous serez en présence de votre Seigneur.
Que si, dans cette manifestation, quelqu'un s'est convaincu que ce spectacle
(le maître de cette manifestation) est exactement le spectacle (Mohammed) du
Point du Qoran, il bénéficie de la contemplation du Prophète de Dieu, ce qui
est voir Dieu lui même. Et vraiment la cause de la certitude dans les deux cas
est unique, peut être même est-elle plus nette dans cette manifestation-ci.
Le Qoran est, en effet, descendu dans la manifestation (précédente) en vingt
trois années, tandis qu'il est manifeste que dans cette manifestation-ci, la
descente d'un livre comme le Qoran ne demande pas plus d'une semaine.
Et cependant tu vois le fruit de la création de toutes choses: tous agissent
conformément aux ordres du Qoran.
Mais ils sont dans l'ignorance du fruit de leur existence.
Si au jour de la manifestation, par un verset des versets du Bayan tous les
croyants étaient convaincus que cette vérité-ci est exactement cette vérité-là
qui, au début de l'Islam, fit descendre le Qoran, peut-être eussent-ils bénéficié
du but de Dieu dans ce verset. Et cependant, il est bien évident que tous agissent
sans comprendre et sans comprendre lisent le Qoran : et cependant ils ne savent
pas le but de Dieu. Le spectacle de la vérité n'a pourtant pas besoin de voir
quelqu'un qui ne le connaisse pas et ne considère pas sa vue comme celle de
Dieu!
Si tous les croyants au Bayan, à la manifestation de Celui que Dieu doit manifester,
se convainquaient que c'est celui-là même qui (autrefois) était le Point du
Bayan, ils bénéficieraient du but (poursuivi par) Dieu dans le Bayan. Et comme
ce jour-là tous sont d'accord au sujet du Point du Bayan, c'est pourquoi nous
donnons comme exemple (de Celui que Dieu doit manifester, l'exemple) du Point
du Bayan. Car, en vérité, il n'est pas digne pour la forme de la manifestation
d'après de se faire connaître. par la forme de la manifestation d'auparavant.
Quoique en vérité ce qui est apparent en ces deux manifestations soit unique
(nota: c'est le zat qéïb oul quouyoub), mais comme les rangs de la manifestation
d'après sont plus hauts et plus élevés, c'est pourquoi nous disons que le spectacle
de cette manifestation est plus élevé. Mais comme tous sont d'accord sur la
manifestation d'auparavant et que leurs yeux ne sont pas assez clairvoyants
pour comprendre la manifestation d'après avec certitude, c'est pourquoi il est
mentionné lui-même sous le nom de la manifestation antérieure. Il se peut ainsi
que si quelqu'un soit dans la plus extrême obscurité, il le puisse connaître.
C'est ainsi que, au jour de la manifestation du Prophète de Dieu, si tous les
croyants en Jésus avaient pu se convaincre que c'était lui (Jésus l'Ahmed promis),
ils fussent dès lors arrivés au but de Dieu dans l'Evangile. Il est certes plus
haut que Jésus, mais c'est pour convaincre les gens du Christ que la manifestation
suivante prend le nom de la manifestation précédente. Il se peut qu'à cause
de cela le peuple de la manifestation antérieure traverse le Syrat et bénéficie
du fruit de son existence.
Donc certes, réfléchissez, vous autres hommes, pourquoi Dieu vous a-t-il créés.
Certes accomplissez tous vos actes pour Dieu, car Dieu est votre Seigneur dans
le jour de sa manifestation et cependant que vous êtes croyants à ces versets.
Ce jour là est le jour de Celui que Dieu doit manifester: si ce jour là vous
croyez à Celui que Dieu doit manifester, vous aurez cru à Dieu et à ses versets
descendus dans le Bayan. Si vous ne croyez pas à Celui que Dieu doit manifester,
vous êtes dans l'ignorance de la vue de Dieu et de ces choses que Dieu a fait
descendre dans le Bayan d'auparavant. Certes n'hésitez pas à accorder votre
foi à Celai que Dieu doit manifester, car en vérité votre hésitation se passera
dans le feu, et cependant ce jour-là vous l'ignorez. Si vous saviez que vous
êtes dans le feu, vous n'hésiteriez pas à croire en lui.
Mais vous en serez rapidement instruits. Comme vous ne purifiez pas vos âmes
pour Dieu, vous ne serez pas convaincus de la vérité de Celui que Dieu doit
manifester. Donc, certes, purifiez vos âmes pour Dieu qui est votre Seigneur,
il se peut alors que vous trouviez la force de les purifier pour Celui que Dieu
doit manifester, car c'est lui qui est dans la vérité et qui dirige les mondes.
Certes, attendez le début de chaque manifestation et dans chaque manifestation
n'attendez pas l'ordre de Dieu. Que si vous attendez, vous ne serez plus par
la suite que de nouveaux convertis.
En vérité, ceci vous abaisserait si vous êtes convaincus de Dieu et des versets
de Dieu d'auparavant.
Vous n'avez été éprouvés que dans le but de donner votre foi au spectacle de
la manifestation, et vous n'avez reçu d'ordres qu'en vue de cette foi. . Certes
ne restez pas dans l'ignorance de la vue de Dieu ni d'avant ni d'après, et soyez
convaincus des versets de Dieu.
Bayan Persan - UNITE 8 - PORTE 3
Dans ceci, qu'après la manifestation de l'arbre de la Vérité, toutes choses
meurent excepté lui, au jour du jugement. Ce jour-là, il est obligatoire pour
un chacun de réclamer le pardon de l'arbre divin; lui-même doit aller réclamer
cette miséricorde et non agir par intermédiaire. A moins qu'il n'ait une excuse
valable qui l'empêche de se présenter lui-même et de demander lui-même la miséricorde
de cet arbre divin.
Et cet arbre divin lui répondra lui-même, oralement ou par écrit.
S'il n'est pas possible à l'homme de venir lui-même, il faut qu'il réclame la
miséricorde de Dieu par un intermédiaire, soit lettre, soit autre moyen.
Le résumé de cette porte est que:
Certes le jour du jugement arrivera et l'arbre de Vérité se manifestera, quoiqu'en
vérité le coeur ne puisse être satisfait qu'au sujet des croyants au Bayan soit
appliqué le mot qui a été mentionné (le mot "mort", il s'agit bien entendu ici
de la mort spirituelle) : "Toute chose mourra excepté sa face."
Il se peut que tous soient attentifs et qu'en ce jour-1à, à cause de l'ignorance
de leur bien-aimé, leur assentiment ne soit pas changé en négation. Si même
il y a une négation, il se peut qu'elle se change en assentiment.
Cependant, de ce fait que la créature ivre agit toujours sans intelligence et
non avec perspicacité, il est d'obligation que si le maître se manifeste, s'il
établit le jugement dernier et prononce cette parole (Toute chose mourra), qui
est plus dévorante que n'importe quel feu, sur les gens du Bayan alors que tous
agissaient pour leur salut après que Dieu a fait descendre sur eux l'ordre de
mort, quel salut peut-il y avoir? Il est de l'obligation la plus nette et la
plus précise qu'ils se présentent après avoir connu la descente de ce verset
et l'ordre qui y est contenu et réclament la miséricorde de Dieu auprès de lui
et retournent vers lui jusqu'à ce qu'enfin il change l'ordre de mort en ordre
de salut. C'est là le fruit de leurs adorations. En effet, si après l'audition
de cet ordre tous accomplissent de bonnes actions, ils sont toujours de ceux
qui sont morts à moins qu'ils retournent vers l'arbre de Vérité et trouvent
le salut par la parole de Celui qui est cause de la mort.
Si tu regardes dans l'ombre de cette parole de mort, tu verras que les existences
ont toutes disparu à la suite de cet ordre, que si, ce jour-là, quelqu'un voulait
agir conformément au sens (apparent) de ce verset, il ne resterait plus un être
doué de vie sur la surface de la terre, car une existence qui est morte (spirituellement)
quelle utilité peut-il y avoir aux yeux de Dieu à ce qu'elle subsiste, Et cependant,
la violence de cette parole (prise dans son sens interne) pour Dieu et pour
les gens de Dieu est plus haute que son accomplissement (dans son sens apparent)
que tu puisses voir avec tes yeux (1).
(1) Nota: La parole: "Tout mourra sauf la face de Dieu." a un sens intime qui
est le sens spirituel : mais la mort de tous à la foi n'est pas un fait perceptible
aux sens; tandis que si tu veux comprendre cette parole dans son sens externe,
il faudrait que quelqu'un se présentât qui tuât tout le monde et que tu puisses
voir de tes yeux la disparition de la vie sur la surface de la terre.
Comme tu es dans le monde des limites, tu ne peux comprendre que du début jusqu'à
la fin de ta vie tu n'agisses que pour ton salut et que soudain tu te trouves
à l'ombre de la mort (spirituelle), et le remède à cela ne peut venir que de
la source de l'ordre. Que si, après la descente de ce verset, tu vivais aussi
longtemps que ce monde et que tu réclames à chaque instant la miséricorde de
Dieu, cela ne servira de rien tant que tu ne retourneras pas (vers le maître)
et que tu ne prendras pas de lui une parole, ne fût-ce que la parole: "Nous
t'avons accordé le salut." Cette parole te donnera le salut, tandis que toutes
tes demandes de miséricorde ne te le donneront pas.
Il est obligatoire pour toi qu'après avoir entendu (la descente de ce verset),
tu te sépares de tous tes actes, car tu les accomplissais tous pour ton salut,
et, alors que l'ordre de Dieu descend, dans le sens contraire, à quoi te peuvent-ils
servir?
Tu dois donc retourner vers lui et prendre de lui la parole du salut, ne fût-ce
que par un signe. Si tu donnais tout ce qu'il y a sur la surface de la terre,
pour prendre une pareille parole, cela te sera plus utile que de dépenser tout
ton bien dans la route de Dieu ; car, si tu le dépensais ainsi, cela ne t'assurerait
pas le salut, tandis que si tu peux obtenir une pareille parole, elle te sauve,
jusqu'au jour du jugement suivant. Et si tu le peux, fais-le avec la plus grande
rapidité qu'il te soit possible: demande et prends. Car si, après avoir entendu
(l'annonce de la manifestation), tu patientes ne fût-ce que l'espace d'un clin
d'oeil, et que tu meures après cet espace de temps, tu seras parmi ceux qui
sont morts (spirituellement). Tandis que si tu t'es hâté, que tu as accompli
tout ce qu'il faut pour recevoir cette parole, si tu meurs, peut-être sortira
de la source la parole par laquelle, après la mort, tu seras dans le Paradis
et de cette façon ton feu se changera en lumière.
Et ceci est plus proche de Dieu que toute adoration vers laquelle quand l'homme
se tourne tous les actes sont agréés et les fautes se changent en actes bons,
quoique de tout cela souffle la brise de "nouveau converti".
Mais en fin de compte, être un nouveau converti vaut encore mieux que de se
trouver parmi les morts (spirituels).
Aucun ordre n'est plus obligatoire pour les gens du Bayan que celui-ci (de se
mettre en présence du maître), car leur salut consiste en ceci et non dans leurs
oeuvres.
Que les limites et les contingences ne te soient pas un obstacle à la source.
Il peut arriver que dans le Bayan tu sois plus savant que les autres, et que
tu te trouves dans ta maison alors que soudain se manifeste le maître de l'ordre.
Alors tu te complais dans ton orgueil, et tu ne comprends rien jusqu'au moment
où son lieu de résidence est changé, comme par exemple il soit transféré à Makou
qui, en apparence, est un lieu vil. Mais ces choses ne peuvent influencer en
rien l'ordre de Dieu. Pense que son séjour sur cette terre (de Makou) est comme
le séjour du Prophète de Dieu dans les montagnes de la Meqqe (La Mecque). Dans
le Qoran, c'est durant qu'il était dans ces montagnes qu'il fit descendre ce
verset, et dès lors tous les gens de celle époque furent comptés au nombre des
morts (spirituellement). Ils y furent comptés par Dieu, par son Prophète, par
les gens de science, par quiconque récitait le Qoran, et l'ordre de non foi
descendit sur eux. Et cependant le comble est que, aujourd'hui encore, ils s'imaginent
agir conformément à leur religion. Les gens du Bayan, après la manifestation
de Celui que Dieu doit manifester, agissent avec le maximum de grandeur, mais
après la descente de ce verset, à quoi leur servent leurs oeuvres.
L'esclave agit dans la route de Dieu, il est heureux d'y donner sa vie, car
il se peut qu'ainsi il trouve le salut : mais après que de la source de l'ordre,
l'ordre de mort est descendu, quelle utilité ont les oeuvres qu'ils accomplissent
aux yeux de Celui que Dieu doit manifester et des gens de science? Ils sont
comme les esclaves qui, après la descente du Bayan, agissaient suivant le Qoran,
et même comme auparavant, comme les esclaves qui, aujourd'hui encore, agissent
conformément à l'Evangile alors que le Qoran s'est manifesté et que l'ordre
d'abrogation de l'Evangile est descendu.
Agissez donc un peu avec perspicacité: il se peut ainsi qu'au jour du jugement
vous ne soyez pas parmi les morts, et si vous vous y trouvez, vous puissiez
trouver le salut, car tant que l'arbre de Vérité brille, tout est possible ;
mais, dès qu'il est couché, aucun changement, aucune modification ne sont plus
possibles, si ce n'est au lever de l'autre.
Par exemple, si dans la manifestation du Qoran, après la descente de ce verset,
quelqu'un avait demandé le salut au Prophète de Dieu après qu'il fut mort (spirituellement),
il n'y a pas de doute que ce salut ne fût descendu de la source de la miséricorde
avec la permission de Dieu: "Nous t'avons accordé le salut après que nous t'avions
fait mourir, et ce par suite de notre miséricorde. En vérité! nous sommes le
miséricordieux."
Et, par cette parole même, il eût été dans le salut jusqu'a aujourd'hui. Et
jusqu'à aujourd'hui qui est le commencement de la manifestation du Bayan, il
eût été dans le salut, tant auprès de Dieu qu'auprès de son Prophète, de ses
imams directeurs, de ses portes, de tous les croyants, auprès des anges des
cieux, de la terre et de ce qui est entre, peut-être même aux yeux de chaque
chose.
Mais actuellement que ceci ne s'est pas présenté, rien n'a été diminué du bienfait
de la source: simplement, cette personne s'en est détournée.
Pense qu'il en est de même dans la manifestation de Celui que Dieu doit manifester.
Sois attentif aux minutes et aux heures du jour de la manifestation et compte
en toi-même depuis le moment de la manifestation jusqu'à son coucher de la façon
la plus haute que tu comptes ton bien auprès d'un autre. Et le fruit de ce bien
est que tu le dépenses dans la route de Dieu et que tu trouves le salut. Mais
si tu restes dans l'ignorance de ce compte, tout deviendra vain et dès lors
à quoi te serviront tes comptes religieux avec toi-même et tes comptes de ce
monde avec les créatures de Dieu.
J'en jure par l'essence éternelle, que l'esprit humain ne souffle pas sur les
créatures, sinon (s'il soufflait) à l'audition d'une pareille parole ils se
transmueraient en eau et n'eussent pas laissé pénétrer en leur coeur le désir
de vivre. Car il se peut que dès le début de sa vie quelqu'un agisse en vue
du salut et qu'en fin de compte, de la source du salut un pareil ordre (de mort)
descende, descendant évidemment de Dieu, car il fait ressortir l'impuissance
de tous (à rendre un pareil ordre).
Sache que le nombre de "Vadjh hou" est le nombre du nom "Ouahed" (= 19). Quiconque
dans le Qoran a cru à Mohammed Prophète de Dieu et à ses lettres du Vivant ne
s'est pas trouvé au nombre des "morts" dans le Qqran jusqu'à la manifestation
du Bayan. Quiconque est venu se mettre à l'ombre des lettres de l'Unité du Bayan
se trouve parmi ceux qui ne sont pas morts jusqu'au jour de la manifestation
de Celui que Dieu doit manifester. Et crois qu'il en est de même dans chaque
manifestation ultérieure jusque sans fin.
Les lettres qui se trouvaient à l'ombre des lettres du "Vadjh hou" du Qoran,
il n'y a aucun doute qu'au jour du jugement elles n'aient trouvé le salut par
la bénédiction de leur amour: et cet amour est identique à l'amour des lettres
de l'Unité dans le Bayan.
Il en va de même pour le Bayan si quelqu'un se trouve à l'ombre des lettres
de son "Vadjh hou". Au jour du jugement il trouvera le salut, car, dans cette
manifestation il ne s'écarte pas de l'être même de la manifestation, et de ses
lettres du vivant. Et s'il s'écarte, cela démontre son peu de fermeté dans les
lettres du "Vadjh hou" du Bayan. Et c'est ce point qui coule depuis le début
de la nature jusqu'à aujourd'hui et coulera depuis aujourd'hui Jusque dans l'éternité
des éternités.
Soyez attentifs à chaque manifestation, car la manifestation de Dieu n'est pas
comme la manifestation de la créature et le témoignage de Dieu est un témoignage
tel que tout ce qu'il y a sur la terre n'en peut apporter de semblable. Cela
sera jusqu'au jour où le siècle progressera et où les hommes pourront contempler
la manifestation par l'essence de la vérité. Dès lors, lé rayonnement de ce
soleil de Vérité par lui-même démontre sa manifestation. C'est alors que se
manifestera la connaissance de Dieu par Dieu. En effet, jusqu'à aujourd'hui
tout ce qui s'est manifesté était la connaissance de Dieu par son témoignage.
Ce n'est pas que au moment où s'accomplira la parole: "Connaissez Dieu par Dieu",
il ne se produise pas de témoignage (de livre). Ne reste pas dans l'ignorance
de la source. Le siècle progressera peut-être de telle sorte que ceux qui adorent
Dieu dans le plus haut degré de la créature connaîtront leur bien-aimé par son
être même dans chacune de ses manifestations: peut être même est-ce par lui
qu'ils reconnaîtront le témoignage, au lieu de le reconnaître, lui, à l'aide
de son témoignage.
Sache que connaître Dieu, en ce qui concerne connaître Dieu par Dieu, ne se
confirme que par la connaissance des lettres de l'Unité dans les degrés où elles
sont citées par l'Unité Primitive (le Point), car toutes ces lettres de l'Unité
ne sont que des multiplications de cette Unité Primitive (le Point).
Est-ce que vous ne craignez pas Dieu?
Multiplication veut dire, ici son rayonnement (sur les lettres suivantes) par
elle-même, en elle-même, d'elle-même.
Ce n'est pas que la première lettre (le Point) soit comprise au nombre des lettres
du Vivant, ou que les lettres du vivant soient une multiplication du nombre
un dans le monde de la multiplicité. Toutes sont contenues par l'aide de l'Unité
Primitive (le Point) et si tu regardes la dernière des créatures, tu n'y verras
rien autre chose que le rayonnement de la Première Créature suivant cette dernière
créature est capable de la réfléchir.
Ainsi il est clair aujourd'hui que la plus humble des créatures croit à la religion
du Prophète de Dieu qui est la plus haute des créatures : c'est là ce que veut
dire "multiplication" de toutes les lettres de l'Unité Primitive.
Et certes! certes! appuyez-vous sur Dieu au jour du jugement, il se peut que
vous trouviez le salut.
S'appuyer sur Dieu ne veut pas dire ici lire ce verset ou pleurer sur un tapis
de prières en disant: "Oh! mon Dieu, je m'appuie sur toi: donne-moi le salut
au jour du "jugement." Ce jour-là ton appui en Dieu, c'est de croire dans l'arbre
de Vérité quand il se manifeste, et que tu sois convaincu de ses versets : alors
tu t'es appuyé sur Dieu! et tes pleurs et tes lamentations t'ont, dès lors servi
à quelque chose.
Aucun prophète n'a été suscité, sans qu'il ait donné l'ordre à sa nation de
s'appuyer sur Dieu.
Il n'y a pas de doute que Dieu ne soit sincère dans sa promesse. Si quelqu'un
s'appuie sur lui, il lui donnera le salut contre toute chose qui le pourrait
tourmenter.
Qu'est il donc arrivé que toutes ces nations diverses qui sont à la surface
de la terre soient ainsi restées dans le contraire de la vérité, alors que toutes
s'imaginent encore aujourd'hui s'appuyer sur Dieu. Et cela au point qu'elles
ont ceci - et chacun en comprend ce qu'il peut suivant son intelligence - que
l'ordre de s'appuyer sur Dieu est dans le livre de Dieu, ou dans le dire du
Prophète, ou dans l'ordre des lettres du vivant ou dans l'ordre de ceux qui
obéissent à l'ordre des lettres de l'Unité: et cependant vois que toutes ces
choses retournent à Celui qui est manifeste dans la manifestation. C'est ainsi
qu'aujourd'hui tout ce qui, dans l'Islam, est vrai, la source en est dans le
Prophète de Dieu et cependant pour chaque acte (de prières) il y a des rangs
jusque sans fin et pour l'explication de l'appui en Dieu on pourrait donner
des milliers et des milliers d'explications.
Certes appuyez-vous sur Dieu, puis convainquez-vous de Dieu et de ses versets.
Bayan Persan - UNITE 8 - PORTE 4
De chaque chose, ce qui est le suprême est pour le Point, ce qui est intermédiaire
est pour les lettres du Vivant, et le plus ordinaire pour les créatures.
Le résumé de cette porte est que:
Si les hommes sont élevés dans la nature des versets de Dieu et reconnaissent
la suprématie de la qualité de preuve de ces versets pour Dieu et pour les gens
d’intelligence, il se peut, dès lors, qu'au jour de la manifestation de Celui
que Dieu doit manifester, il ne s'écoule aucun intervalle entre le moment où
ils entendront la nouvelle de cette manifestation et le moment où ils donneront
leur foi.
C'est là la vérité de toute la science, car autre que celui qui croit à Dieu(nota:
au moment même de la manifestation), même S'il possède toute la science, devient
néant et l'ordre de non foi sera donné contre lui. Si quelqu'un, au contraire,
n'a aucune science, mais possède cette vérité de la science, il sera sauvé.
Bien des exemples de ce genre se manifestent dans chaque manifestation et la
plus haute des créatures devient ainsi la plus basse, la plus basse devient
la plus haute, ou bien la plus haute s'élève encore, alors que la plus basse
descend.
Si, au jour du jugement, quelqu'un pouvait compter les degrés des croyants suivant
la hâte qu'ils ont mise à donner leur foi, tant que la manifestation subsiste,
il pourra comprendre dans quel anneau de la chaîne de l'Unité se trouve tel
croyant.
Par exemple si un homme, après trois cent soixante autres, donne sa foi à Celui
que Dieu doit manifester, c'est lui qui est la dernière unité du chiffre de
l'Unité (19 x 19 = 361). C'est là l'arrangement de l'ordre de la foi. Comprends
donc les limites de tous les nombres.
Chaque chose qui n'a pas de semblable est pour l'Unité primitive (le Point)
et ainsi de suite, de degré (de descente) en degré (de descente) jusqu'à arriver
à tous les nombres. C'est là le droit de chaque existence dans la source de
la magnificence de Dieu. Et si au jour de la manifestation de Celui que Dieu
doit manifester, celui-ci
a en sa possession trois cent soixante et un diamants et que la différence de
prix entre chacun de ces diamants soit de 95 miscals d'or (dans une échelle
ascendante)(nota: c'est-à-dire le premier diamant valant 95 miscals d'or, le
second doit valoir 190 miscals et ainsi de suite) puis qu'en un seul jour trois
cent soixante et une personnes croient en lui, et que la distance qui sépare
ces personnes (dans l'acte de donner leur foi) ne soit pas plus que le temps
qu'il faut pour dire un "oui", s'il veut leur donner ses diamants, il les leur
donnera suivant l'empressement qu'ils auront mis à croire en lui(nota: c'est-à-dire
que le premier recevra le diamant le plus cher et le dernier celui de 95 miscals
d'or).
Vois le secret de Dieu courir ainsi dans chaque rang, vois que l'ordre de Dieu
est manifeste. Alors il se peut, qu'au jour du jugement tu te hâtes à affirmer
que tu reconnais Dieu et que au moment même où il dira : "Ne suis-je pas Votre
Seigneur?" tu répondes "oui". Et tu dois répondre sur chaque chose au sujet
de laquelle il ordonne (1).
(1) Nota: ce monde est, pour les philosophes de la Perse, un composé d'atomes.
Ces atomes sont si petits qu'aucune des dimensions de la matière ne leur peut
être appliquée. Ils n'ont, pour ainsi dire, pas d'existence et forment le néant.
Leur réunion produit la créature, mais cette réunion ne peut s'effectuer que
sur la parole de Dieu. Or quand Celui-ci, par sa parole, a fait se réunir les
atomes néant pour former l'homme, il leur a demandé, au moment même de leur
réunion "Ne suis-je pas Votre Seigneur?" Il en a agi de même pour tous les mondes
qu'il a créés. Mais ici il faut entendre par "monde" les divers degrés des créatures.
Comprends bien que pour chaque chose il y a un monde d’atomes (nota: c'est-à-dire
que les atomes de cette chose existent dans le monde du néant, mais cette chose
n'entre dans l'existence que sur la parole de Dieu). Si Celui que Dieu doit
manifester prend par exemple un atome de poussière et dit : "Cette poussière
est la première créature du monde" (elle l'est) on bien sous quelque formule
qu'il la désigne, même s'il dit simplement: "Ceci est de la poussière" sans
lui donner un rang supérieur, si tu ne lui réponds pas au sujet de cet atome
de boue qui est la plus basse des choses existantes, tu n'as alors pas répondu
à Dieu, même si dans le degré de ta propre existence tu lui as répondu "oui"
quand il t'a demandé:
"Ne suis-je pas ton Seigneur?" Ici il y a donc quelque chose en moins dans le
degré de ton être. Quelle différence peut-il y avoir dans l'ordre de se prosterner
devant Adam ou devant un atome de poussière? Le but est d'obéir à l'ordre, et
non Adam ou la poussière. En effet, si tu restes dans l'ignorance de son ordre
à cause de cet atome de poussière, tu es resté dans l'ignorance du secret de
l'existence. Et dès ce moment même, si tu accomplis tout le bien, tu es entré
à l'ombre de Celui qui, le premier, n'a pas voulu s'incliner devant Adam (nota:
c'est-à-dire le démon). Si tu dis "j'obéis à tout" et que tu obéisses réellement,
que tu sois en train d'obéir ou que tu obéisses par la suite, l'ordre de Dieu
descendra sur toi tel qu'il est descendu autrefois quand Dieu a dit : "Il faut
m'adorer suivant la route que je veux, moi, et non suivant la route que tu veux,
toi!"
Il est toutefois impossible que l'arbre de la Vérité donne un ordre tel que
les intelligences ne le puissent comprendre, ou de la bonté duquel les hommes
ne se puissent convaincre.
Mais toutes ces explications ne sont que pour que l'esclave comprenne les lieux
de l'ordre: qu'il sache que cet ordre même : "Donnez votre foi à Dieu et à ses
versets" est exactement cet ordre: "Ne tourmentez personne", cette personne
fût-elle au dernier rang de l'existence. Si tu regardes l'ordre, pourquoi restes-tu
dans l'ignorance d'un ordre alors que tu es fermement convaincu d'un autre.
C'est ainsi qu'agir suivant les ordres divins était et est marque de grandeur,
mais à la condition de ne pas rester dans l'ignorance de la source dans chaque
manifestation.
Car enfin, il n'y a pas de doute que dans cette manifestation dans laquelle
tu es, tu agis suivant les ordres de cette manifestation si tu es orné de sa
religion. Sinon tu es toi même témoin de tes propres péchés et tu suffis comme
comptable de tes actions.
Le fruit de ceci est qu'il se peut ainsi qu'au jour du jugement personne ne
reste dans l'ignorance des ordres de Celui que Dieu doit manifester. Et si celui-ci
ordonne sur toutes les existences, son ordre est l'ordre de Dieu, et il n'appartient
à personne de lui faire des observations dans l'ordre de Dieu, qu'il ordonne
sur toutes choses ou sur la plus infime partie d'un dinar, étant donné que le
prix de mille dinars est un miscal d'argent.
Certes, connaissez les degrés de vos âmes, et, au jour du jugement, par cette
chose que Dieu a fixée pour vous, trouvez la puissance de lui obéir.
Bayan Persan - UNITE 8 - PORTE 5
Il est obligatoire pour quiconque en a le pouvoir de se rendre possesseur de
trois diamants, nombre du mot Ism, de quatre topazes, nombre du nom AL(L)AH,
de six émeraudes, nombre de EL AMNA, et de six rubis, nombre d`EL AQD(E)S. Il
doit s'en rendre possesseur pour, au jour de la manifestation que Celui de Dieu
doit manifester, les lui donner à Lui ou aux lettres du Vivant.
Le résumé de cette porte est que :
Il a été mentionné en son lieu que toutes les existences sont dans le Bayan,
que tout le Bayan est dans la première Unité, et la première Unité dans le premier
Point.
De là que au jour du jugement la résurrection de tous a lieu dans les divers
degrés de l'Unité et que toutes ces unités sont unités sous l'ordre de l'Unité
primitive, et qu'en toutes on ne pourra voir qu'une onde unique qui est l'ordre
de Dieu ; de là que toute chose, dans son rang, tant qu'elle n'est pas devenue
ressemblante à cette unité ne peut atteindre à la perfection dans sa limite
et ne peut démontrer Dieu, c'est pour cela qu'il a été ordonné qu'au jour de
la manifestation, jusqu'à la manifestation suivante, toute personne qui en a
le pouvoir cherche à ressembler à l'Unité primitive par l'acquisition de trois
diamants, quatre topazes, six émeraudes et six rubis. S'il le peut, qu'il apporte
ces joyaux dans la possession de l'Unité primitive (le Point); sinon, à la manifestation
de Celui que Dieu doit manifester, il les donne sur l'ordre de Celui que Dieu
doit manifester à ses lettres du Vivant: et c'est là une preuve de l'amitié
de Dieu pour l'Unité primitive dans cette manifestation-là. Que le prix de tous
ces (18) joyaux soit le prix de l'Unité primitive (c'est-à-dire qu'un seul ait
le prix de tous) afin que les argumentateurs ne restent pas dans l'ignorance
du secret de l'Unité. Si, dans cette manifestation, tous s'honorent d'obéir
à cet ordre, Celui que Dieu doit manifester les distribuera (ces joyaux) parmi
les unités multipliées.
Si quelqu'un possède ces joyaux et que l'arbre de Vérité S'étant manifesté il
hésite, ne fût-ce qu'une seconde, à les lui remettre, il est dans le feu durant
cette seconde. Il est convenable que ceux qui argumentent sur l'Unité d'essence,
d'attributs, d'actes et d'adoration, sur la création, la nourriture, la mort
et la vie, sur le tesbih, le téhamid, le tauhid et le tèkbir, sur le feu, l'air,
l'eau et la terre, sur les coeurs, les esprits, les âmes et les corps, sur la
lumière blanche, la jaune, la verte et la rouge(1), il est, dis-je convenable
pour eux de voir tout cela à l'ombre des lettres du Bism Illah el Amna'el Aqdès.
1) La lumière blanche est la splendeur absolue et sans mélange du Point de vérité
; la lumière jaune est moins brillante que la blanche parce qu'elle est mélangée
à quelque chose de plus humain : elle est affectée au premier croyant; la lumière
verte, plus polluée encore que la précédente, est émise par les autres lettres
de la vie, par les portes, par les savants, etc.; enfin la lumière rouge, où
le mélange est complet entre le spirituel et le terrestre, est celle qui appartient
au commun des créatures.
Quatre prières ont été indiquées pour ces quatre lumières qui sont plus hautes
que toutes les prières (nota: il s'agit évidemment ici d'un autre livre du Bab,
où ces prières ont été consignées). Quiconque aime à les dire a touché tout
le bien de ce monde et de l'autre.
Dieu donne sa bienveillance à qui il veut de ses esclaves, et certes donne à
qui il veut de ce qui lui appartient et qu'il a fixé. En vérité, Dieu est bienveillant,
il embrasse toutes choses.
Bayan Persan - UNITE 8 - PORTE 6
Dans ceci que la permission a été donnée de se laver complètement une fois tous
les quatre jours : il faut aller aux bains et s'épiler les poils du corps une
fois tous les huit jours ou tous les quatorze jours. Il faut se couper les ongles
et user du henné sur tout le corps. Les hommes doivent écrire sur leur poitrine
le mot ERRAHMAN et les femmes le mot Allahoummé. Il est bien qu'ils se considèrent
une fois par jour et par nuit dans un miroir.
Le résumé de cette porte est que :
Dans le Bayan la permission a été donnée de se laver et approprier de la façon
la plus haute qu'il soit possible dans les contingences. Si chaque quatre jours
une fois l'homme se coupe les ongles et s'épile, s'il se débarrasse des saletés
qu'il a sur le corps, cela était et est aimé de Dieu. Laver son linge, plus
on le fait souvent, plus cela est proche de la propreté.
Le henné est permis, soit sur tout le corps, soit sur certaines parties.
Si, sur la poitrine, qui est l'habitacle de l'amour de Dieu, les hommes écrivent
le nom de Rahman et les femmes celui de Allahoummé, et ce, de la plus belle
écriture, avec les instruments nécessaires pour le tatouer, cela est aimé de
Dieu et est permis. Il est aussi permis d'écrire plus que ces deux mots.
Le "nouré" si l'on en a l'habitude est permis tous les huit jours. S'en frotter
les pieds et les mains, si l'on n'en a pas l'habitude, n'est pas aimé de Dieu;
mais il est permis de s'en frotter tout le corps, car aucun poil ne sera enlevé
du corps sans que soixante et dix genres de maux n'en soient écartés avec la
permission de Dieu.
Il est convenable à l'esclave de se regarder dans un miroir et d'y contempler
sa créature (soi-même) et qu'il remercié Dieu de la beauté de son corps, si
non (s'il est laid) qu'il demande la miséricorde de Dieu, car tous les êtres,
dans la nature primitive, ont été créés avec la plus grande beauté. S'il ne
s'élève aucun obstacle à la manifestation de cette beauté, l'être naîtra orné
de la beauté de son existence (dans la nature primitive).
Quant à cette superstition si répandue qu'il ne faut pas se regarder de nuit
dans un miroir, l'origine ne s'en trouve pas dans le livre de Dieu (nota: elle
est donc fausse).
En tout état de cause, il faut que l'esclave soit dans un tel rang que si à
un instant quelconque l'arbre de Vérité se manifeste et qu'il faille que cet
esclave se trouve ainsi soudain en présence de Dieu, cet être de vérité ne s'en
dégoûte pas.
L'ordre de cette propreté n'a, en effet, été donné que pour le jour de la manifestation
de Dieu, que si quelqu'un se trouve soudain en présence de Dieu, il n'y ait
pas sur lui de choses contraires à la propreté de sorte que Dieu ne contemple
pas ce qu'il n'aime pas.
Dans le Bayan est interdit tout ce qui est un obstacle à la propreté: et ce,
jusqu'au point que si quelqu'un sait qu'il y a en lui un atome de saleté, on
dans ses vêtements, et que cela devienne pour lui un objet de dégoût, cela certes
n'est pas bien qu'il se présente en cet état devant Dieu. Peut-être tous les
êtres, dans le Bayan, seront-ils élevés dans ces ordres. Il se peut ainsi qu'au
jour de la manifestation de la vérité, celle-ci ne voit rien de répréhensible
en ceux qui croient en elle.
Le siècle certes progressera peu à peu au point que si quelqu'un revêt une chemise
et transpire, il en changera immédiatement, comment dès lors quelqu’un pourrait-il
supporter une chemise ainsi souillée. Il est bien certain qu'actuellement encore
les gens de cette partie de terre ne peuvent voyager à cette hauteur.
Si, parce qu'on s'est nettoyé le corps on change aussi de vêtements, on montrera
par là qu'on s'élève peu à peu dans la propreté, et plus cela aura lieu souvent,
plus cela sera aimé de Dieu.
Si quelqu'un ne peut faire tout cela, qu'il ne s'en tourmente cependant point:
du fait même qu'il aime la propreté, la récompense de la propreté lui sera donnée.
Cependant, il est obligatoire pour chacun de faire attention à ce qu'il fasse
ce qui est possible à ses forces car l'arbre de la Vérité, même quand il est
caché, contemple sa créature : il les connaît toutes et voit chacune d'entre
elles, mais personne ne le connaît et ne le peut voir avec son regard à lui.
Car ce regard n'est créé en toutes choses qu'après sa manifestation. Et combien
il arrive que là où il est (cet arbre de Vérité), ni son père ne le connaît,
ni sa mère, ni ses parents, ni aucune des créatures. C'est exactement comme
pour le Prophète de Dieu avant qu'il ait été suscité, c'est encore comme la
manifestation du Point du Bayan avant qu'il n’ait lancé son appel. Mais dès
cette époque sa science enveloppait et lui même et les créatures de Dieu qui
vivent à son ombre.
Dès le début de la manifestation, l'esprit entre dans cette science et y pénètre
jusqu'au plus haut point, jusqu'à ce que cet esprit sorte de ce monde. Il les
voit tous, et tous, sous son nom, font ce qu'ils font, depuis la première créature
jusqu'à la dernière; tous n'existent que par son existence, mais personne ne
le connaît, à moins qu'il ne se fasse connaître lui-même avec ses versets.
Et, s'il ne se fait connaître qu'au moment de sa manifestation, à ce moment
l'ordre est donné à tous de le connaître, et les versets de grandeur éclatent
du lever de sa sainteté.
Heureux qui comprend la vue de Dieu, le jour où Dieu est manifeste ! Heureux
celui qui est dans un tel état que Dieu ne voit rien en lui, tant apparent que
caché, qui lui déplaise. En vérité! Dieu est Celui qui purifie toutes choses.
Dis: en vérité! Dieu est plus pur que la pureté, personne ne peut éloigner de
lui sa pureté! ni dans les cieux, ni sur la terre, ni dans ce qui est entre.
En vérité ! Dieu est pur, il est purifiant.
Bayan Persan - UNITE 8 - PORTE 7
Dans l'imprimerie et dans l'ordre d'imprimer.
Le résumé de cette porte est que:
Il est permis d'imprimer le Bayan ainsi que tout ce qui a été écrit à son ombre,
de conforme à lui. Et ce, jusqu'au moment de l'apparition de Celui que Dieu
doit manifester. A cette époque, si tous sont capables d'écrire de la plus belle
écriture les paroles de Dieu, il en ordonnera ainsi, sinon il permettra tout
ce que pourront permettre sa bienveillance et sa miséricorde.
Après qu'une telle permission a été donnée, il n'existera plus pour personne
aux yeux de Dieu aucune excuse pour ne pas posséder de Bayan avec lequel on
puisse mentionner Celui que Dieu doit manifester. Il faut qu'il soit imprimé
de la plus belle écriture, et non suivant l'habitude des gens de cette époque
qui impriment avec n'importe quelle écriture ils rencontrent. Cela est arrivé
à un tel point que le prix d'un Qoran est descendu jusqu'à (28 nokhouds d'argent)
un Kran.
Si ce n'était pas en considération de l'impossibilité où se trouvent tous les
croyants (d'acheter à haut prix un ouvrage manuscrit), la permission d'imprimer
n'eût pas été donnée.
Donc, désormais, tous sont à l'ombre de la bienveillance et de la miséricorde
de Dieu, avec sa permission, mais cela n'empêche que quiconque peut écrire un
Bayan avec la plus belle des écritures, cela vaut mieux, pour lui que d'acheter
un bel exemplaire imprimé. Et ceci est un bienfait de Dieu; il élit qui il vent
de ses esclaves et il est le maître du bienfait sublime.
Sache que le respect dont on entoure le Qoran n'est dû qu'au respect qu'on doit
à la relation qui existe entre ce livre et Dieu et à cause des esprits qui sont
dans les mots qu'il contient (nota: probablement à cause du grand nombre de
croyants qui sont à l'ombre de chacun de ces mots).
Tous les esprits dans le Qoran retournent aux esprits des lettres du Vivant,
de même que leur origine vient d'elles. Ainsi, si aujourd'hui un croyant agit,
il agit conformément aux paroles des imams et des quatre portes (Nawabs) qui
étaient au Qêîbet Sogra (petite disparition). Après ce Qéîbet Sogra, rien de
ce qui était venu de ces personnages ne put être changé ou modifié en vérité.
Toutes les lettres du Vivant retournent au Point du Qoran qui est le Prophète
de Dieu. Et celui-ci retourne à Dieu, en lui-même. Son retour à Dieu veut dire
son retour à son être même, car les contingences ne peuvent dépasser leurs limites
de contingences.
De même dans le Bayan. Tous les esprits elliyines retournent à la première porte
qui est Celui que Dieu doit manifester ; tous les esprits non elliyines retournent
au premier qui n'est pas dans la vérité (Satan) et qui ne se prosterne pas devant
Lui (nota: Celui que Dieu doit manifester).
Vois qu'il en est de même pour tous les livres révélés. Le respect dont on les
entoure est dû à leur relation avec Dieu. Cette relation subsiste toujours,
car si elle est enlevée de la manifestation précédente, elle est reportée sur
la manifestation suivante.
Il n'y a pas de doute que les Evangiles n'aient été le livre de Dieu, mais,
dès la descente du Qoran, les esprits vrais de ces Evangiles retournèrent au
Qoran, et ceux qui n'y retournèrent pas étaient autres que les esprits "elliyines"
de l'Evangile.
Il en est de même en ce qui concerne le Qoran. Tous ceux qui sont entrés dans
le Bayan parmi les croyants au Qoran, leurs esprits étaient des elliyines, sinon
ils sont mentionnés dans les non elliyines.
De même pour le Bayan tous ceux qui croiront à Celui que Dieu doit manifester
seront des esprits elliyines, et s'il se rencontre quelqu'un qui ne se prosterne
pas, c'est lui qui est le Point en opposition avec les "elliyines" (le démon).
Et certes, imprimez suivant la route qui vous a été tracée, avec la meilleure
écriture que vous puissiez vous procurer.
Bayan Persan - UNITE 8 - PORTE 8
Dans ceci qu'il est permis de se raser tout ou partie de la tête, de se raser
la barbe, afin que le poil prenne de force. Il est permis de faire sa prière
avec son aba, mais cela n'est pas permis avec autre chose que l'aba, c'est-à-dire
avec le djoubbé. En vérité, Dieu n'aime pas qu'on fasse sa prière avec le djoubbé
(1).
(1) Il est de tradition, j'ignore si cela est exact, que le Grand Vizir de Mohammed
Chah, Hadji Mirza Aghaci, celui qui est considéré comme le premier non croyant
au Bayan, c'est à dire comme la première lettre de négation, avait l'habitude
de faire sa prière, revêtu de son djoubbé.
Le résumé de cette porte est que:
Il est permis de se raser tout ou partie de la tête et de se raser le visage
afin que les poils trouvent de la force et s'épanouissent dans la plénitude
de leur beauté:
Il est ordonné, en tout état de cause, de se couper les moustaches (1).
Ceux des esclaves qui sont dans l'ignorance sont ceux qui ignorent l'ordre divin.
(1) Nota: de se les couper au-dessus de la lèvre, non entièrement mais simplement
de façon à ce que les poils ne trempent pas dans la nourriture que l'on absorbe.
Il est permis de dire sa prière revêtu de son aba, de façon à ce que seule l'extrémité
des doigts apparaisse hors du vêtement. Cela est plus près de la grandeur.
Faire sa prière revêtu du "djoubbé" n'était pas et n'est pas aimé de Dieu, si
ce n'est quand on se trouve dans la nécessité de le faire : alors seulement
cela est permis.
Tout cela est pour que peut-être, au jour du jugement, ne se manifeste ni dans
l'apparence ni dans l'intime de qui que ce soit quelque chose de contraire à
l'amour de Dieu, de façon que les argumentateurs puissent argumenter sur ceci
que si Dieu n'est pas content de voir quelque chose de contraire à ce qu'il
aime, qu'en peut-il être en ce qui concerne le corps essentiel, les âmes, les
esprits et les coeurs qui sont les lieux où brille l'Unité Primitive.
Donc, certes, craignez Dieu, ô vous qui êtes des gens qui craignez au jour du
jugement. Craignez Dieu, il se peut que vous trouviez le salut.
Bayan Persan - UNITE 8 - PORTE 9
Il faut qu'un chacun écrive tout ce qu'il aura dit de bien ou de mal, depuis
le commencement de cette manifestation jusqu'à sa fin. Ses héritiers doivent
conserver ce livre jusqu'au jour où se manifestera l'arbre de Vérité.
Le résumé de cette porte est que :
Depuis le début de la manifestation jusqu'à l'autre manifestation, il a été
permis à un chacun d'écrire dans un livre à lui, avec sa propre écriture ou
celle d'un autre, tout ce qu'il a fait dans le Bayan. Il y doit aussi écrie
le contraire du bien qu'il a fait avant son entrée (dans le Bayan), afin que
dans le jour du jugement suivant ceux qui ont agi suivant la manifestation d'auparavant
reçoivent leur salaire, s'ils ne restent pas dans l'obscurité du soleil de la
Vérité. Car il se peut que ce soleil se manifeste et que cet individu agisse
encore à ce moment comme il agissait auparavant.
C'est ainsi qu'il y a mille deux cent soixante et dix ans que le Qoran est descendu,
et, actuellement encore, ceux là agissent conformément à l'Evangile. Contemple,
dans chaque manifestation, l'ordre de Dieu: ne reste pas dans l'ignorance; sache
que le jour du jugement est un jour comme l'est celui d'aujourd'hui; le soleil
du ciel s'y lève et s'y couche (rien n'est changé à l'ordre naturel des choses).
Combien il peut arriver que le jour du jugement se lève et, sur cette terre
même sur laquelle le jour du jugement se lève, les habitants n'en ont pas la
moindre nouvelle, et même s'ils l'entendent annoncer, ils n'y croient pas. C'est
pourquoi il ne leur en est même pas fait part.
Il en fut ainsi à la manifestation du Prophète de Dieu: comme ils ne purent
la supporter, on ne l'annonça qu'à ceux qui étaient croyants dans la manifestation
du jour du jugement.
Et c'est un jour considérable que ce jour-là: c'est alors que se manifeste l'arbre
qui éternellement a dit : "En vérité, c'est moi Dieu! Il n'y a pas d'autre dieu
que moi!"
Et tous les ignorants s'imaginent que celui qui parle ainsi n'est qu'un homme
comme eux. Dès lors le nom de "croyants" qui est cependant en son pouvoir à
lui, et que jusque sans fin ils donnent au plus vil des croyants en lui dans
sa manifestation antérieure, ils le lui refusent. C'est ainsi qu'à la manifestation
du Prophète de Dieu, s'ils avaient reconnu en lui un croyant comme les croyants
de ce temps, comment l'eussent-ils repoussé durant sept années dans les montagnes,
l'empêchant de rentrer dans sa maison. Il en est identiquement de même en ce
qui concerne la manifestation du Point du Bayan. S'ils ne lui avaient pas refusé
le nom de "croyant", comment eussent-ils pu le reléguer sur une montagne? Et
cependant, l'existence même de la foi n'est créée que sur sa parole, c'est pourquoi,
comme ils ne possèdent pas la vue du coeur, ils ne voient pas; et eux qui l'ont,
cette vue, comme des papillons de nuit ils tournent autour du flambeau de la
vérité jusqu'à ce qu'ils se brûlent. C'est pourquoi on a appelé le jour du jugement
le plus grand des jours, car sans cela, c'est un jour comme tous les autres
jours; la seule différence est que la manifestation de Dieu s'y manifeste.
Le fruit de l'ordre contenu dans cette porte est ceci qu'il se peut que ce jour-là
s'ouvrent les yeux de l'homme et qu'il puisse voir son bien-aimé.
Qu'il puisse en ce jour écrire tout ce qu'il fait, car jusqu'au jugement suivant
l'ordre sera donné suivant cet écrit (nota: il sera jugé selon cet écrit).
Ce qu'il faut que le Point du Bayan écrive est ceci: "Toul ce qui était auparavant
a été abrogé et est retourné "au Bayan. Et Dieu a fait descendre en moi ce Bayan."
C'est là tout ce que ce Point a accompli au jour du jugement.
Tous doivent écrire en vérité ce qu'ils ont fait, peut être ainsi seront-ils
mentionnés auprès de Dieu au jour du jugement, s'ils peuvent entrer ce jour-là
dans le feu de l'Unité. Car enfin, nuit et jour, ils pleurent (dans l'attente)
et leur bien-aimé se manifeste et ils ne le connaissent pas! Ainsi en est-il
pour ceux qui attendent l'Ahmed promis, et tous les chrétiens l'attendent et
se lamentent pour qu'il se manifeste. Et cependant voilà que mille deux cent
soixante et dix ans ont passé depuis sa manifestation. Vois, avec l'oeil de
ton coeur, afin de ne pas rester dans l'ignorance ce jour-là, et que le jugement
se dresse sans que tu le saches.
C'est à Dieu à te prévenir, mais si tu l'entends ; et cet avis de Dieu est celui
que te donne Celui que Dieu doit manifester si tu l'acceptes.
Et certes appuyez-vous sur Dieu, car il est votre Seigneur, celui qui vous reçoit
en sa miséricorde. Et écrivez chaque oeuvre que vous accomplissez, ou bonne
ou mauvaise, d'un jugement jusqu'au jugement suivant.
Bayan Persan - UNITE 8 - PORTE 10
Nota: ceci est la 9ème porte du Bayan arabe.
Dans ceci que quiconque a été élevé au milieu d'une famille (nota: le sens du
mot famille doit être extrêmement élargi), il lui est permis de regarder les
membres de cette famille (nota: si c'est un homme, il peut voir les femmes,
si c'est une femme, elle peut voir les hommes). Et il est permis de causer avec
eux (nota: que ce soit un homme ou une femme). Dieu a permis pour chaque homme
de causer avec les femmes ou pour chaque femme de causer avec les hommes pendant
le temps qu'ils ont affaire ensemble. Et si la conversation ne dépasse pas vingt-huit
paroles, cela vaut mieux pour cette femme et cet homme.
Le résumé de cette porte est que:
Il est permis à quiconque (1) a grandi dans une famille de regarder et de parler
aux femmes de cette famille, qu'il soit homme ou qu'il soit femme.
(1) Nota: il s'agit donc ici même d'un étranger. Le cas est d'ailleurs fréquent
en Perse. Un jeune homme est élevé dans une autre famille que celle dont il
est originaire. Les femmes de sa famille à lui, étant pour lui "Mahrem", il
les peut voir, tandis que celles de la nouvelle famille lui étant "haram", il
ne peut avoir avec elles aucune espèce de relations.
En cas de nécessité il est permis à un homme de causer avec une femme de façon
suffisante pour retirer un fruit de cette conversation. Si elle ne dépasse pas
vingt-huit paroles, cela est plus près de la grandeur. Et si ces vingt-huit
paroles ne suffisent pas, il est permis d'en augmenter le nombre.
Famille (Taifé), ici, veut dire Ourf (c'est-à-dire famille dans la plus large
acception du terme) et non dans le sens ordinaire du mot Ourf, où l'on appelle
famille, tribu, cent mille maisons.
Il se peut qu'au jour du jugement, à cause de l'élargissement de cet ordre,
personne ne reste dans l'ignorance de recueillir les fruits à la source; que
l'arbre dl amour élargisse cet ordre ou le réduise après sa manifestation, qu'on
n'aille pas lui faire d'observations.
Certes, craignez Dieu de la façon que vous le devez craindre. Il se peut que
vous trouviez ainsi le salut (1).
(1) Nota: Bayan arabe... Il lui est permis de regarder et de causer, l'homme
avec la femme, la femme avec l'homme. Soyez vertueux, oh mes esclaves. Parlez
autant qu'il vous est nécessaire et soyez vertueux, ne dépassez pas 28 mots,
à moins que votre but ne soit pas atteint.
Bayan Persan - UNITE 8 - PORTE 11
Dans la Purification des morts.
Il faut la faire trois fois, de la façon suivante : d'abord il faut commencer
par la tête et le cou en disant "Ya fèrd" (O l'Unique!); puis laver la poitrine
et le ventre en disant "Ya Héï" (O le vivant!) puis laver le côté droit en disant
"Ya Qayyoum" (O celui qui subsiste par lui-même!) puis le côté gauche en disant
"Ya Hakèm" (Oh! le sage!) puis le pied droit en disant "Ya Adl" (O justice!).
Puis le pied gauche en disant "Ya Quouddous" (O celui qui est pur de toutes
fautes!). (Tout ceci compose une purification).
Il faut la faire trois fois ; le nombre des lettres des mots employés dans cette
purification est de dix-neuf (nota: si l'on ne compte pas l'exclamation "Ya").
Il faut faire cette purification avec de l'eau pure ou avec de l'eau mélangée
à du camphre et à du rhamnus nabeca. Il faut l'ensevelir ensuite dans cinq pièces
d'étoffes et lui mettre à la main droite une bague sur laquelle soit gravé ce
verset : pour les hommes : "C'est pour Dieu tout ce qu'il y a dans les cieux
et sur la terre, et ce qui est entre les cieux et la terre. Dieu est savant
sur toutes a choses" Pour les femmes : "C'est pour Dieu le royaume des cieux
et de la terre et de ce qui est entre. Et Dieu est puissant sui, toutes choses."
Le résumé de cette porte est que
Tous les ordres contenus dans le Bayan coulent à cause des secrets de la connaissance
et de l'Unité de Dieu, Si quelqu'un regarde (l'ensemble de cette manifestation)
de la source jusqu'aux plus extrêmes limites, il verra l'eau de l'Unité couler
d'une même façon dans tous les préceptes. En ce qui concerne la purification
des morts, celle-ci est obligatoire une fois et facultative trois, ou cinq fois.
En effet, les degrés de l'Unité sont nommés en cinq degrés.
1) La élahé Ella hou.
2) La élahé ella ana.
3) La élahé ella allah.
4) La élahé ella anta.
5) La élahé ella allazi.
Et ce mort, s'il eût vécu au moment de la manifestation et que la première année
il se fût conformé à la manifestation dé l'Unité, il fût arrivé à la cinquième
au dernier degré de l'Unité. C'est pourquoi une purification est obligatoire
(de même qu'il est obligatoire qu'on croie à l'Unité) et certes lés quatre autres
fois tous le feront s'il ne se présente pas une impossibilité.
Il est permis de laver la tête, la poitrine, les deux mains, puis les deux pieds,
en même temps qu'il faut, durant cette oeuvre, louer et glorifier Dieu (ainsi
que nous l'avons dit plus haut). Il est convenable de prendre garde aux nécessités
de la saison, comme s'il était encore vivant, et il est convenable de se servir
soit d'eau froide, soit d'eau chaude, et que la purification ait lieu de cette
façon et par l'intermédiaire de gens qui craignent Dieu.
Après que la purification est terminée, s'il est possible, qu'on le parfume
avec de l'eau de rose ou un autre parfum. Il est permis que le linceul soit
de cinq morceaux de quelqu'étoffe que ce soit, depuis le tissu le plus fin de
soie jusqu'au tissu le plus grossier de laine. Il n'est pas permis d'y inscrire
plus de dix-neuf noms de Dieu, mais l'on peut y inscrire n'importe quels noms
suivant son idée.
Qu'on enterre avec lui un peu de la poussière du tombeau du premier croyant
et du dernier (1).
(1) Nota: peut-être s'agit-il ici de la poussière du tombeau du Bab lui-même
qui est le premier et le dernier croyant en ce sens qu'il est le résumé de la
croyance et de la foi générale. C'est la meilleure explication que j'aie pu
trouver de ce passage essentiellement incompréhensible. On ne peut évidemment
pas prendre les mots de premier et de dernier croyants dans leur sens absolu,
car s'il est facile de connaître qui est le premier croyant, il est impossible
de savoir qui est le dernier; et encore, connût-on celui-là, qu'il est essentiellement
variab1e puisqu'il meurt et disparaît et que ce titre doit revenir à un autre.
Une autre théorie peut, elle aussi, être vraisemblable, c'est qu'il s'agisse
ici du Premier croyant et de la dernière lettre de l'Unité primitive. Le premier
croyant est le Bouchrouhéyi; mais qui est le dernier. Seuls, probablement, les
les Ezélis pourraient répondre.
Cela deviendra cause qu'il ne ressentira aucun tourment après sa mort, et qu'il
jouira dans le Paradis de Dieu de tout ce qu'il aimait.
Il est permis qu'à sa main droite on passe une bague gravée ainsi pour les hommes
: "C'est pour Dieu tout ce qui est dans les cieux et sur la terre et entre les
cieux et la terre. Dieu est savant sur toutes choses" ; et ainsi gravée pour
les femmes: "A Dieu appartient le royaume des cieux et de la terre et de ce
qui est entre eux. Dieu est puissant sur toutes choses."
Quand il s'agit de tourner et de retourner le mort pour le laver qu'on fasse
de telle sorte que cela ne soit pas contraire à la grandeur et au respect, car
le respect dû au cadavre d'un croyant est le respect qui est dû à ce croyant
lui-même. Celui qui lave le mort doit prononcer dans son coeur ou de ses lèvres
les six noms de Dieu indiqués ci-dessus, ou n'importe quels autres, depuis le
moment où il commence à le laver jusqu'à la fin du lavement. Sache que la mort
est comme la vie. Si le mort meurt dans la foi à cette manifestation, il jouira
dans le Paradis divin, sinon, il est dans le feu (de l'enfer). Prends garde
que le jour du jugement n'arrive, que quelqu'un ne meure et n'aille dans le
feu, sans le comprendre. C'est ainsi que depuis le jour de la manifestation
du Prophète de Dieu jusqu'à aujourd'hui chaque personne qui est morte sans lui
avoir donné sa foi n'est pas entrée dans le Paradis. Il en est de même du début
de la manifestation du Bayan.
Tout individu qui y est mort (en y croyant) c'est Dieu qui a recueilli son esprit
par l'intermédiaire des anges qui sont chargés de ce soin, et qui l'a fait entrer
dans son Paradis, s'il a obéi à tout ce que Dieu a fait descendre dans le Bayan.
Toute personne, au contraire, qui meurt dans une autre chose que la foi au Bayan,
même si elle a accompli tous les actes bons, cela ne lui servira de rien. Et
si, après sa mort, on fait pour lui tous les actes bons, cela ne lui servira
encore de rien ; à moins qu'il ne donne sa foi à Dieu et à ses versets et n'obéisse
à son bien-aimé dans tout ce que celui-ci a fait descendre dans le Bayan. Il
se peut alors que la miséricorde divine l'atteigne et qu'il entre dans le Paradis
éternel.
Sois attentif à la manifestation de Celui que Dieu doit manifester, car si tu
en entends l'annonce et que tu hésites l'espace de temps nécessaire à ce que
tu prononces le mot "Oui", tu es dans le feu, que tu sois mort ou vivant. C'est
là le "but" de Dieu que chacun donne immédiatement sa foi à chaque manifestation.
Que les hommes soient attentifs afin que, dans les difficultés du jour du jugement,
ils ne sortent pas de la foi: car les difficultés de ce jour sont les manifestations
des tourments qui parviennent aux hommes et sont les signes inaccessibles qui
se manifestent au sujet de celui qui est manifeste dans la manifestation; ou
bien ce sont les zéphyrs du Paradis qui soufflent de l'aurore de l'éternité
sur les formes des coeurs de toutes les existences. C'est ainsi que si tu regardes
dans cette manifestation, tu y verras toutes (ces difficultés).
Va visiter les morts chaque unité (chaque 19 jours) une fois. Et d'autres questions
sont descendues à ce sujet que tu pourras voir dans l'écrit qui en traite.
Dis: "Dieu prend nos esprits sur son ordre et ordonne à ses anges de recueillir
l'esprit de ses esclaves croyants."
De même que les anges recueillent les esprits du croyant, de même, sur l'ordre
de Dieu, les esprits des non croyants, ce sont les démons qui les prennent.
C'est ainsi que quiconque sort de ce monde à l'ombre du Bayan, son esprit est
recueilli par les anges supérieurs et quiconque est saisi par la mort en dehors
du Bayan, ou bien même reste vivant, les anges ne s'approchent pas de lui, car
le croyant ne s'approche pas d'un non croyant, comment un ange le pourrait-il
faire?
Et si les rideaux étaient enlevés de devant les yeux des démons, ceux-là non
plus ne le feraient pas (ne s'approcheraient pas des non croyants) à cause de
la violence de la chaleur du feu qui réside en eux. Ce n'est que parce qu'ils
sont dans l'obscurité qu'ils recueillent l'esprit (du non croyant) et le confient
aux gardiens du feu.
L'esprit des croyants se présentera devant Dieu, et de même l'esprit des non
croyants dans la limite (de feu) qui lui a été assignée. Dieu ne le regardera
même pas et il dira au feu: "Prends-le."
Appuie-toi sur Dieu afin que la mort ne t'atteigne pas (nota: dans des conditions
pareilles) et que tu ne reçoives pas ta récompense du Dieu pour lequel tu faisais
tes actes d'adoration, parce que tu n'étais pas dans sa route(nota: c'est-à-dire
que tu ne reçoives pas le salaire qui est dû à celui qui adore Dieu suivant
les règles d'une manifestation précédente, alors qu'a eu lieu la manifestation
subséquente).
Dieu vous conseille au sujet de vos propres âmes, puis il conseille chacun de
ses esclaves: il se peut que vous craigniez Dieu et que vous soyez sauvés.
Bayan Persan - UNITE 8 - PORTE 12
Dans les ordres relatifs à l'endroit du martyre (1).
(1) Nota: Certes ici, il peut y avoir lieu à discussion. Prendre le mot Zarb
dans le sens où l'a pris M. de Gobineau peut sembler exagéré, surtout quand
on en tire la conclusion qu'en tire l'auteur des Philosophies et religions dans
l'Asie centrale. Mais si l'on en restreint le sens, en se rapprochant d'ailleurs
de la vérité du mot lui-même, nous n'aurions plus affaire qu'au lieu du martyre,
c'est-à-dire au lieu où le Bab reçut des coups de bâton, soit Chiraz, ce qui
semble improbable ici, soit Tchéhériq. Cependant ce serait la première allusion
que nous rencontrerions dans le Bayan à ce lieu d'emprisonnement. D'ailleurs
la tradition rapporte que ce châtiment fut infligé au Bab, non pas à Tchéhériq
même, mais à Tabriz. Il semble donc qu'il s'agisse ici de cette dernière ville.
D'autre part, nous avons déjà vu que la rédaction du Bayan - non terminée d'ailleurs
- prit un temps relativement considérable. Elle commence dès les débuts de la
manifestation et est interrompue seulement par la mort. Ne peut-on penser que
celte porte ait été écrite au moment où il n'y avait plus de doute sur l'issue
de la manifestation babie, et où Seyyèd Ali Mohammed ne se faisait plus d'illusions
si tant est qu'il en ait jamais eu - sur la fin qui l'attendait. Or, si une
telle pensée le pouvait animer, il n'y a pas de doute qu'il n'ait réfléchi que
l'exemple que voulaient donner les musulmans ne dût être donné dans une grande
ville à proximité de sa résidence - Makou ou bien Tchéhériq - et quelle autre
ville que Tauris pouvait-il envisager comme terme de sa carrière?
Une telle suggestion peut sembler d'autant plus logique que, conformément à
ce que l'on a lu dans les premières pages du premier volume de cet ouvrage,
la conviction de tout oriental est qu'un Prophète -ou même un imam, - doit mourir
de mort violente.
Mon opinion est d'ailleurs corroborée par la porte suivante où il est question
de la mort du Bab.
Le résumé de cette porte est que :
Quiconque se trouve sur cette terre (du martyre) ou dans les environs jusqu'à
une distance de soixante et six farsakhs, si vingt-neuf années ont passé de
sa vie, doit se présenter en ce lieu une fois par an. Il doit y séjourner dix-neuf
jours (un mois Bayanis) et ne s'occuper que de (takhliss) tourner son esprit,
sans s'en laisser distraire, vers un des noms de Dieu.
On y doit dire cinq riqaats de prières.
Quiconque ne s'y peut rendre doit faire pareille action (c'est-à-dire faire
le takhliss durant 19 jours) clans sa propre maison.
Cela est remis à ceux qui résident en dehors de ces limites (fixées plus haut
à soixante et six farsakhs). Et si cela n'eût pas été remis, qui donc eût pu
s'éloigner de l'ordre de Dieu ?
Vois la bonté de Dieu, vois la limite de la créature! Dieu sait combien clans
cette route de sommes seront dépensées, et cependant in jour du martyre personne
ne s'est rencontré qui fit un pas pour Dieu.
C'est ainsi que vous serez soumis aux épreuves de Dieu dans la manifestation.
Tous agissent (pour Dieu), mais restent dans l'ignorance de la source de l'ordre
(suivant lequel ils agissent). Vous vous prosternez tous devant elle, mais vous
l'ignorez elle-même. Si encore vous vous contentiez de rester dans l'ignorance!
c'est alors que toutes ces limites (tous ces ordres de prières et de pèlerinages)
n'eussent pas rejailli sur tous! C'est parce qu'un homme reste dans l'ignorance
que toutes les créatures sont prises dans les limites (nota: ces ordres sévères
et pénibles) de Dieu!
Si au jour de la manifestation de Celui que Dieu doit manifester, vous donnez
toute votre application à la foi en Dieu qui est la foi en Celui que Dieu doit
manifester, et votre obéissance à Dieu qui est votre obéissance à ce personnage,
en l'amour de Dieu qui est l'amour en cet être, en son contentement qui est
son contentement à lui, certes, ne descendra pas (des cieux) un ordre qui vous
tiendra tous jusqu'au jour du jugement suivant. C'est ici qu'éclate la puissance
de Dieu sur ce qu'il veut, et l'effet de sa Volonté victorieuse dans ce qu'il
désire.
Il se peut que désormais, au jour de la manifestation, vous soyez attentifs
sur vous-mêmes et qu'ainsi vous ne rejetiez pas ceux qui sont restés dans l'ignorance
de cette manifestation-ci tout en restant vous-mêmes encore plus ignorants qu'eux.
C'est ainsi qu'aujourd'hui vous repoussez ceux qui sont restés dans l'ignorance
du Prophète de Dieu (les chrétiens) et vous êtes cependant dans une ignorance
plus profonde que la leur.
Certes, craignez Dieu de la façon que vous le devez craindre. Ne soyez contents
pour personne de ce dont vous ne sentiez pas contents pour vous-mêmes. Il se
petit ainsi qu'au jour du jugement vous ne rendiez pas de sentences contre Dieu.
Bayan Persan - UNITE 8 - PORTE 13
Il vous est permis d'envoyer, vos bénédictions au Point quatre-vingt-quinze
fois, le jour où il a été élu (comme Prophète) et le jour de sa mort.
Le résumé de cette porte est que :
Comme l'arbre de la Vérité était et est le miroir de Dieu (1) et qu'en Lui on
ne peut voir que Dieu, c'est pourquoi il a été ordonné que, au moment où il
s'asseoit sur son "arche" et au moment où il se sépare de son "arche" Primitive
(2), il a été permis de prononcer quatre-vingt-quinze paroles qui démontrent
sa sublimité. Il n'est pas permis que, pour les autres que pour le Point (c'est-à-dire
pour les lettres du Vivant), on dise plus de cinq louanges.
En effet, les lettres du Vivant se manifestent de cette Unité sans nombre, et
tous les degrés des nombres multipliés, unités après unités, rayonnent de cette
Unité primitive.
(1) Nota: C'est en effet le seul être dont toutes les pensées internes ne soient
tournées que vers Dieu.
(2) Nota: Il y a en effet deux "archs" pour le point de Vérité: la première
est son entrée dans le monde, sa naissance, son acte de s'asseoir sur le siège
de l'existence, et la seconde, qui est son acte de s'asseoir sur le siège du
Prophétisme. Quand il meurt, il se sépare du premier de ces sièges, puisqu'il
meurt, mais non du second qui réside en lui jusqu'à la manifestation suivante.
Il se peut qu'au jour du jugement, au moment même de la manifestation de l'arbre
de la Vérité, si tu agissais pour Dieu, tu puisses voir dans ce miroir toutes
les lettres du Vivant, non de la façon que tu les vois toi-même (en les considérant
comme quelque chose de considérable), mais peut-être verras-tu en elles la Puissance
absolue, qui, en rayonnant sur elles, en a fait des spectacles qui démontrent
son essence : il en est de même pour tous les degrés des nombres.
Tu dis bien, de ta langue, "j'agis pour Dieu", mais c'est ce jour-là que se
manifeste la sincérité, si tu as été sincère.
Si au moment même de la manifestation de Celui que Dieu doit manifester tu as
agi pour lui, tu as agi pour Dieu, sinon tu n'as pas été sincère dans tes actes.
Tout croyant qui, ce jour-là, est dans la foi et agit (en vérité) pour Dieu,
doit agir pour Lui, sinon ses actes sont pour autre que pour Dieu, et n'ont
pas été faits en vue de la Divinité.
C'est ainsi que dans la manifestation du Prophète de Dieu, si quelqu'un agissait
pour Dieu, parmi les lettres de l'Evangile, il eût fait preuve de foi à l'égard
du Prophète de Dieu. Et, par le fait même qu'il ne lui donna pas sa foi, c'est
le signe qu'il n'était pas sincère. Il en est de même en ce qui concerne la
manifestation de l'arbre du Bayan. S'il s'y est rencontré quelqu'un qui agit
pour Dieu, c'est celui qui agissait pour Dieu dans son obéissance (dans l'obéissance
au Point du Bayan), sinon, il n'était pas sincère. S'il eût été sincère, en
effet, il né fût pas devenu celui qui agit pour un autre que pour Dieu.
Craignez donc Dieu au jour de sa manifestation, il se peut que vous soyez sauvés.
Bayan Persan - UNITE 8 - PORTE 14
Dans ceci que pour chacun il est obligatoire de lire des versets du Bayan chaque
jour et chaque nuit sept cents versets, et, s'il ne peut les lire, qu'il mentionne
Dieu sept cents fois.
Le résumé de cette porte est que :
De là que l'Unité s'épanouit dans la lettre Zal (= 700) qui est le point suprême
de son ascension (il est obligatoire de lire sept cents versets).
Le secret de ceci est que le nombre de sept Allahoummé, si on l'ajoute aux lettres
du troisième degré de l'Unité, le cinquième degré de cette Unité se manifeste
aussitôt (1). Il est permis, si quelqu'un le peut faire, de lire, nuit et jour,
700 versets du Bayan, et, s'il ne le peut pas, qu'il mentionne Dieu 700 fois.
(1) Nota:
Nous avons vu dans la porte II de cette même unité que les degrés de l'unité
de Dieu sont au nombre de cinq : 1° La élahé ella hou; 2° La élahé ella ana;
3° La élahé ella allah; 4° La élahé ella enta ; 5° La élahé ella allazi...
Le point le plus sublime auquel puisse ascensionner l'Unité divine est la formule
: La élahé ella allazi..., qui contient la lettre zal.
Or un Moujtéhèd de Téhéran, natif de Doulet Abad, n'ayant pu parvenir à percer
le sens de ce passage, en référa au solitaire de Chypre (septembre 1903). Mirza
Yahya Soubh Ezel répondit (je traduis) : "Le nombre de sept Allahoummé est 742.
Si on le fait couler sur le La élahé ella hou (a) qui est 110 etsi on les additionne,
la formule La élahé ella allazi se manifeste aussitôt, qui est 840 (b) et qui
est le spectacle de la manifestation."
"Le nom qui est équivalent à sept Allahoummé, qu'on l'augmente du nombre d'Ali,
c'est-à-dire de 110, afin que se manifeste le nom dont le nombre est 840, et
le secret de l'Unité se lèvera. Car le Qoran mentionne la parole d'Unité en
cinq degrés, dans les formules de La élahé données plus haut, et le cinquième
degré est le La élahé ella allazi. Dans le Bayan, deux degrés ont été ajoutés
à ces degrés et cela forme le nombre 7. Ce sont les formules La élahé ella yaké
et La élahé ella yaka, ce dernier étant le 7° degré de l'Unité."
"Autour de l'Unité apparente, il y a la colonne de l'Unité, la colonne du Prophétisme,
la colonne du Vélayèt : celle-ci est la troisième parole de l'Unité et représente
le degré de la créature.
"Tous les secrets sont dans ces paroles. C'est là le point de la question: mais
toutes ces difficultés se manifesteront (recevront leur solution?) au moment
de la manifestation. Cela sera expliqué, en son temps.
Si l'on regarde l'intime de cette question, des secrets sans nombre seront dévoilés,
et c'est à Dieu qu'appartient toute la science. Pour nous, nous n'en avons aucune,
si ce n'est lorsque Dieu nous instruit.
"Ici, les chiffres que nous avons donnés forment un total trop grand: il y a
à déduire. Si l'on veut entrer dans l'intime de cette question...." Suit une
explication extrêmement confuse.
Je propose, en ce qui me concerne, l'explication suivante:
Sept Allahoummé = 742
La élahé ella allah= 135
Total égal à 877
Or, La élahé ella allazi == 870. Si nous supprimions un élif de Allalloummé
(car on prononce aussi Lahoummé à chaque 7 fois), cela diminuera notre premier
total de 7 et le ramènera à 870 qui est le chiffre de La élahé allazi.
En tous cas ceci ne sert pas à autre chose qu'à démontrer pour quelle raison
la lecture de 700 versets est obligatoire.
a) Il s'agit, dans le texte, de la troisième parole d'unité. Pourquoi Soubh
Ezel parle-t-il de la première?
b) Erreur, si l'on additionne ces deux nombres, cela fait 852.
Le fruit de ceci est que, si le jour du jugement se présente, il soit croyant
à Celui que Dieu doit manifester de façon que son être même soit digne de démontrer
les lettres de la formule qui contient la lettre zal et qu'il devienne l'un
des chiffres composant le nombre. Et s'il sort de la limite des nombres (de
la multiplicité), il ne voit que l'Unité sans nombre. Ce n'est pas que (sortir
de la multiplicité) soit oeuvre facile, mais peut être cela devient-il plus
facile que n'importe quelle oeuvre si tu donnes ta foi. Mais, comme c'est là
un grand jour, il est extrêmement difficile de se trouver au milieu des croyants.
Car le croyant, ce jour-là, est des compagnons du Paradis, et le non croyant,
des compagnons du feu. Le Paradis, c'est la connaissance de Celui que Dieu doit
manifester, la conviction en lui et l'obéissance : le feu est l'existence de
celui qui ne se prosterne pas devant lui dans son contentement.
Ce jour là tu penses toi-même être des gens du Paradis et croyant en Lui ; mais
tu es cependant dans l'ignorance et tu résides dans le principe même du feu,
sans le savoir.
Pense qu'il en est de sa manifestation comme de celle du Point du Qoran. Combien
de lettres de l'Evangile étaient dans l'attente, puis, après qu'il se manifesta,
il n'y avait plus personne dans le Paradis, durant cinq années, si ce n'est
Ali et quiconque pendant ces jours croyait à cette Altesse. A part eux, tous
étaient des compagnons du feu alors qu'ils croyaient être des compagnons du
Paradis.
Vois qu'il en est de même dans cette manifestation-ci. Jusqu'à aujourd'hui Dieu,
dans sa sagesse, a agité les vérités des créatures jusqu'à ce qu'il élise 313
personnes pour en faire de vrais croyants. Vois la terre de Sâd (Isfahan) qui
est, dans ce monde apparent, la plus grande des terres. A chaque coin de ses
écoles se trouvent des esclaves nombreux revêtus du nom de savants et de lutteurs.
Au moment où a lieu l'élection des créatures, un tamiseur de blé se revêt de
cette chemise de primauté (sur les autres)(1). C'est ici qu'éclate le secret
de la parole des imams air sujet de la manifestation : "Les plus basses des
créatures deviendront les plus hautes, et les plus hautes deviendront les plus
viles."
(1) Nota: ce tamiseur de blé fut, en effet, un des croyants au Bab. Ses fils
sont actuellement connus sous le nom de fils du tamiseur de blé.
Vois qu'il en sera de même à la manifestation de Celui que Dieu doit manifester.
Ceux qui ne laissent pas pénétrer en leur coeur l'idée d'autre chose que le
contentement de Dieu et qui sont imités par la foule, combien de ceux là deviendront
des gens de feu s'ils ne lui donnent pas leur foi ! Tandis que des esclaves
au sujet desquels personne n'eût jamais pensé qu'ils pussent avoir un rang quelconque,
combien de ceux-là, par la gloire de leur foi, revêtent, de la source même de
la bienveillance, la chemise du Vélayèt (amitié de Dieu).
Car c'est par la parole de cette source qu'est créé tout ce qui est créé dans
la religion, depuis la plus haute chose que l'on puisse mentionner sous le nom
d'existence, jusqu'à la plus basse. C'est ainsi qu'à la manifestation du Prophète
de Dieu, ses exécuteurs testamentaires (dans le sens très large du mot) devinrent
ses exécuteurs testamentaires sur sa parole à lui.
Vois dès lors: Celui qui peut donner la chemise du Vélayèt, sa créature lui
refuse à lui le nom de croyant, dont est décorée la plus vile des créatures.
J'en jure par l'essence bénie éternelle! Si tous les gens du Bayan devenaient
croyants au soleil de la Vérité de la même façon que le sera le premier qui
lui donnera sa foi, il les revêtira de la chemise de son nom de façon à ce qu'en
son être même on ne puisse plus voir que lui (Dieu). Si son nom est grand (parmi
les hommes) il le rendra plus grand encore. Il en fera un être en relation avec
lui et, dans son livre, fera descendre ce verset :
"Il n'y a pas de dieu si ce n'est Dieu ! Il est plus haut que toutes choses,
plus sublime que toutes créatures."
Contemple celui de qui la mer de la bienveillance est telle qu'une chose qui
n'existe pas, il la tire du néant absolu et la fait parvenir au rayonnement
de l'éternité! de façon à ce que désormais, dans l'être même de son coeur, on
ne puisse plus voir que son nom. Et si, dans ce qui est manifeste de la volonté
et du désir de celui qui donne sa foi, ne peut être vue que la volonté de Celui
qui l'a manifesté, c'est là le bienfait du Bienfaiteur éternel, de Celui qui
accorde son bienfait à la créature. C'est ainsi que qui Il veut, il le revêt
de la chemise du néant parce qu'il voit qu'il est bien un de ses adorateurs,
mais qu'il est dans l'ignorance de Lui, car il est dans l'ignorance de Celui
qui est manifeste dans la manifestation.
C'est ainsi pour le Prophète de Dieu. Tous les croyants à l'Evangile adoraient
Dieu et étaient convaincus de la vérité de tout ce qu'il avait fait descendre
(dans l'Evangile), mais comme il vit (le Prophète) en même temps qu'ils étaient
tous dans l'ignorance de son être même, - et être dans son ignorance, c'est
être dans l'ignorance de Dieu - alors il donna l'ordre que tous étaient pour
autres que pour Dieu. Vois qu'il en est de même à la manifestation du Point
du Bayan, de même encore dans la manifestation de Celui que Dieu doit manifester.
Si tous, en ce jour, attachent leurs regards sur la source même de la preuve
et de la Vérité qui embrasse tout, il ne restera pas un seul des gens du Bayan
qui ne le reconnaisse pas. C'est ainsi que si, dans la manifestation du Point
du Qoran, tous eussent cru au Qoran d'auparavant, personne ne fût resté, au
moment de l'audition des versets, sans passer par le Sirat plus rapidement qu'en
un clin d'oeil. Ce n'est pas, ô gens du Bayan, que vous ayez des grâces à recevoir
à cause de la foi que vous donnez à Dieu. Si vous ne donnez pas votre foi, c'est
vous-même qui devenez des gens qui agissent pour autre que pour Dieu. Peut-être
est-ce une
grâce qui vous est faite quand vous donnez votre foi, car alors vous devenez
"pour Dieu" et vous transformez votre feu en lumière. Car, en vérité: Lui n'a
pas besoin de ce qui est autre que lui. C'est ainsi que si, aujourd'hui, l'universalité
des êtres qui sont sur la surface de la terre donnait sa foi au Bayan, c'est
cette universalité elle-même qui se sauverait du feu, entrerait dans le Paradis
et trouverait le salut contre la mention d'autre que pour Dieu, qui est plus
violente que n'importe quel feu. Et ce salut est plus immense que tous les Paradis.
C'est ainsi que cette universalité échapperait à la mention du Kâf (Kafer: infidèle)
et entrerait à l'ombre de la foi.
Car en vérité, le Point de Vérité, de toute éternité dans le passé, de toute
éternité dans l'avenir, était, est et sera sans besoin de toutes choses alors
que toutes choses s'enorgueillissent de Lui (c'est à dire, ont besoin de Lui)
par leur essence même.
Si tout ce qu'il y a sur la terre avait donné sa foi à la manifestation du prophète
de Dieu, cette universalité eût elle-même trouvé le salut contre le feu. Comme
ils n'ont pas donné leur foi, c'est eux-mêmes qui se sont enfermés clans le
feu éternel. Dans chaque manifestation, faites-vous à vous-mêmes la grâce et
sauvez-vous du feu de la manifestation précédente, car, en vérité, Celui qui
est manifeste dans la manifestation n'a pas besoin de vous. Rien n'existe dont
la vérité essentielle ne se prosterne devant Dieu très haut et très glorieux,
même si elle est dans l'ignorance (de Celui qui est manifeste dans la manifestation)
et qu'il n'y croie pas au jour de sa manifestation. Que si le rideau est enlevé
de devant ses yeux, il verra qu'il est croyant à Celui qui est manifeste dans
cette manifestation-ci comme il l'était en Celui qui s'est manifesté dans la
manifestation antérieure.
O gens du Bayan! ne faîtes pas ce qu'ont fait les gens du Qoran. Ils se sont
prosternés devant Dieu et ont fait contre son spectacle tout ce qu'ils ne devaient
pas faire.
C'est ainsi que toutes les oeuvres deviennent soudain pour autre que Dieu et
celui qui agit ne le comprend pas. C'est ainsi que toutes les nations sont restées
dans l'ignorance à cause de ce spectacle.
Au moment de chaque manifestation il est convenable que tous y croient, car
tous s'appuient sur elle.
Certes! certes ! lisez le Bayan avec une voix pleine de tristesse pendant les
nuits et les jours. Il se petit ainsi que vous soyez attirés par le nom de Dieu,
et que vous vous attristiez pour les noms de Dieu.
Bayan Persan - UNITE 8 - PORTE 15
Dans ceci qu'il est obligatoire pour un chacun de prendre une femme afin que
reste de lui quelqu'un qui unifie Dieu, son Seigneur. Certes il faut s'efforcer
d'avoir un enfant (ou de se marier).
Si se manifeste d'un homme ou d'une femme l'impuissance à avoir un enfant, il
est licite pour l'époux non impuissant (quel qu'il soit) de se remarier à nouveau
après en avoir obtenu l'autorisation de l'autre partie, mais non sans sa permission.
Et ce afin que se manifeste de cet époux ou de cette épouse un enfant.
Il n'est pas permis de se marier avec quelqu'un qui ne soit pas de la religion,
et si quelqu'un est marié il est obligatoire pour lui de se séparer de son conjoint
quand il s'aperçoit qu'il n'est pas dans la foi. Il n'est pas licite d'avoir
contact avec ce conjoint sans que celui-ci retourne à la religion du Bayan.
Avant que l'ordre de Dieu lie soit retiré dans la manifestation de Celui que
Dieu a manifesté, Dieu a permis à ses croyants ci à ses croyantes de se marier
: il se peut que les non croyants retournent à la religion du Bayan.
Le résumé de cette porte est que :
Dans ce monde, le plus haut des fruits que Dieu ait donnés à l'humanité, après
la foi en lui, aux lettres de l'Unité et en ce que Dieu a fait descendre dans
le Bayan, est de recueillir le fruit de son existence (corporelle) de façon
à ce qu'après sa mort l'homme laisse ce fruit qui le mentionnera en bien.
Il a été ordonné, dans le Bayan, de la façon la plus nette et la plus précise
(d'avoir des enfants). (Cela a été ordonné) jusqu'à ce point que si une impuissance
(à en produire) est constatée chez l'un des deux époux, l'autre époux doit convoler
en d'autres noces avec la permission de son conjoint, afin qu'un fruit se manifeste
de son existence. Il se peut que cet enfant soit une feuille des feuilles du
Paradis, s'il donne sa foi à Celui que Dieu doit manifester: sinon, il se transformera
en feuilles de feu.
S'il se rencontre quelqu'un qui ne donne pas sa foi, son néant est meilleur
que son être.
Le mariage n'est licite qu'avec ceux qui ont donné à chaque manifestation leur
foi à celui que Dieu manifeste dans la manifestation. Si quelqu'un ne consent
pas à donner sa foi, le mariage n'est pas permis avec lui. Et il est interdit
que, n'ayant pas donné sa foi, il puisse réclamer les droits (qui y sont attachés).
En effet, le possesseur de toutes choses est Dieu, et il n'a donné à aucun non
croyant la possession de quoi que ce soit.
Tout ce que tu vois entre les mains des non croyants est entre leurs mains sans
droit. En effet, si le spectacle de la manifestation avait la Puissance (de
le faire), il leur interdirait même leur propre respiration, à moins qu'ils
ne donnassent leur foi : comment pourrait-il dès lors les autoriser à posséder
quelque chose. Cet ordre est donné pour jusqu'avant le moment où la parole de
Dieu est élevée, ce qui est le commencement de la manifestation. Jusqu'à ce
moment l'acte de mariage est permis pour la garde (et la multiplication) des
croyants: mais au même moment où la parole de Dieu est élevée, cela n'est plus
permis (nota: il s'agit ici du mariage entre croyants et non croyants): car
alors on ne peut plus approcher une feuille du Paradis d'une feuille de l'enfer.
En effet, celle ci tire son aide de la négation, tandis que celle-là la reçoit
de l'assentiment.
Celle-ci est le néant absolu, et celle-là l'existence même.
Il est digne pour tous les êtres illuminés par le Bayan qu'ils retirent un fruit
de leur existence matérielle, afin que se multiplient les degrés des nombres
et que ceux-ci entrent dans la mer de l'infini.
Au commencement de chaque manifestation le nombre (des croyants) est restreint
et ce n'est que de degrés en degrés qu'ils arrivent à l'infini. Vois ce qui
se passait il y a 1270 ans. Mohammed et Ali étaient les seuls croyants au Qoran,
et vois aujourd'hui si tu peux les compter.
C'est ainsi que mille peut progresser jusqu'à l'infini ; et il n'y avait pas,
il n'y a pas de fin pour lui (nota: on peut aussi traduire: c'est ainsi que
l'Elif progresse, etc.).
Vois de la même façon le début de la manifestation du Bayan : durant quarante
jours personne autre que la lettre SIN ne crut au B. Ce ne fut que peu à peu
que les formes des lettres du Bèsm Illah el Amna el Aqdès revêtirent la chemise
de la foi, jusqu'à ce que l'Unité Primitive fût complète. Vois ensuite combien
elle s'est multipliée jusqu'à aujourd'hui.
J'en jure par l'essence bénie éternelle que si, au début de la manifestation,
tout ce qui est nécessaire à cette manifestation se trouvait assemblé, il n'y
aurait aujourd'hui, sur la surface de la terre, rien que des croyants. Car la
vérité est le feu de Dieu, et si tous entraient à son ombre ils feraient le
tesbih dans le feu de son amour. Et ils le glorifieraient, l'unifieraient, le
louangeraient sans que rien diminuât de son empire, sans que rien y soit augmenté.
Car c'est pour Dieu tout ce qui est dans les cieux, sur la terre et entre eux.
Soit qu'il apparaisse que le spectacle de la Vérité y prétende ouvertement,
soit que tous le reconnaissent sous son nom.
De degré en degré (le nombre des croyants progressera), tu verras la limite
arriver à l'infini, le fini à l'immensité sans bornes. Alors tu verras les croyants
du Paradis nouveau.
Certes, certes, appuyez-vous sur Dieu, et patientez dans les jours de Dieu.
Bayan Persan - UNITE 8 - PORTE 16
Dans ceci qu'il est obligatoire pour un chacun, S'il est possesseur d'une chose
qui, en prix, vaille cent miscals d'or, de donner dix-neuf miscals aux lettres
du Vivant. L'un de ces dix-neuf miscals appartient à Dieu, si le soleil de son
existence brille.
Il faut donc donner ces dix-neuf miscals au soleil de la Vérité, afin qu'il
les partage entre les lettres de l'Unité de façon à ce qu'à chacune parvienne
un miscal : et ce, si le soleil de la Vérité le veut. Car l'ordre est dans la
main de sa puissance. Il n'est pas comptable des actes qu'il accomplit, tandis
que les hommes sont responsables de tout ce qu'ils font.
Si le soleil est caché et que les lettres de l'Unité aient laissé des enfants,
il faut que les croyants donnent cet argent à ces enfants. S'ils n'ont pas laissé
d'enfants, il faut que cet argent soit dépensé dans un mariage, même si le possesseur
le dépense pour le mariage de sa fille ou de son fils.
Le miscal qui appartient à Dieu, il faut le garder pour Celui que Dieu doit
manifester ou bien le dépenser pour la religion du Bayan. Si on le garde, il
faut que ce soit le donateur lui-même qui le garde (nota: il ne faut pas le
donner, comme cela se passe de nos jours, au Moujtéhéd de son quartier).
Il faut garder ce qui appartient à Dieu comme on garde la prunelle de ses y
eux, jusqu'au moment de le rendre à son propriétaire.
Le résumé de cette porte est que:
Après qu'une chose est arrivée au prix de cent miscals d'or, c'est à son propriétaire
qu'il appartient de donner dix-neuf miscals aux lettres de l'Unité, et l'un
de ces miscals appartient à Dieu.
Si l'on est pendant la manifestation de l'arbre de la Vérité, il faut obéir
à l'ordre de Dieu: si au contraire la nuit s'est levée, qu'on fasse parvenir
ces sommes aux enfants de ces lettres. S'il n'y en a pas, qu'on fasse des mariages
avec cet argent : mais qu'on garde les miscals de feu (de Dieu) jusqu'au moment
de les rendre à Celui que Dieu doit manifester. Au moment de la manifestation
de Celui que Dieu doit manifester, l'ordre de dépenser cet argent dans un mariage
ou de le donner aux enfants des lettres est retiré, à moins que Celui que Dieu
doit manifester le permette.
Le fruit de cette porte est que, s'Il donne un ordre, vous devez y obéir tous
comme vous obéissez aujourd'hui.
De quelle façon l'on obéit aujourd'hui au Prophète de Dieu dans tous ses ordres.
C'est ainsi que doit être l'obéissance à l'arbre de la Vérité, dans chaque manifestation.
Et il est plus haut d'obéir au jour de la manifestation que dans les voiles
de la nuit pour ceux qui le connaissent. Car ce jour-là est le jour où l'on
voit Dieu ; personne ne peut revoir un jour parei1 jusqu'au jour du jugement
suivant.
Il est digne que l'esclave, après chaque prière, réclame la miséricorde et le
pardon de Dieu pour son père et sa mère. Et la réponse viendra de Dieu, disant:
"Pour toi, nous te donnerons deux mille et une fois ce que tu nous demandes
pour tes père, et mère."
Heureux celui qui mentionne en bien et son père et sa mère à cause de l'ordre
de Dieu.
En vérité, il n'y a pas de dieu, si ce n'est le Dieu Unique, le Précieux, l'Aimé.
Bayan Persan - UNITE 8 - PORTE 17
Dans ceci, que l'or et l'argent quand ils arrivent à 6005 miscals habituels,
95 de ces miscals deviennent le droit du Point de Vérité. Il faut que Dieu les
prenne de vous, et tous vous êtes responsables de ces 95 miscals, si le soleil
de la Vérité brille. Pendant la nuit vous devez garder ces 95 miscals pour les
donner à Celui que Dieu doit manifester, comme vous gardez les prunelles de
vos yeux.
Le résumé de cette porte est que :
De là qu'il n'y a aucune grandeur si ce n'est dans l'obéissance à Dieu, et que
l'honneur des croyants réside dans cette obéissance et non en d'autres choses,
car ces autres rangs se trouvent auprès des gens de chaque manifestation et
cependant l'ordre ne descend pas sur eux qu'ils sont dans la vérité.
Si tu veux comprendre cela, regarde la fin de chaque manifestation. Il arrive
souvent que personne, du début à la fin de sa vie, ne reste sans accomplir les
purifications non obligatoires afin de pouvoir s'enorgueillir en disant : "Je
n'ai jamais regardé le ciel qu'étant en état de pureté."
Oui certes, c'est une grandeur s'il s'approche en état de pureté de ce, qui
confirme sa religion, c'est-à-dire la connaissance de Dieu et de Celui qui s'est
manifesté sur son ordre et vient de lui.
Car, sans cela, les existences elles mêmes se fussent changées de lumière en
feu, qu'en serait-il des actes ?
Sache donc que, après que le nombre de l'or et de l'argent est arrivé au lombre
de toutes les lettres, avec adjonction de dix venant de l'invisibilité, cela
produit le chiffre de six mille cinq, que si tu fais descendre le nom sétté'(six),
tu arriveras au nombre chich (six) (1).
(1) Nota: Toutes les lettres sont ici les lettres de l'alphabet qui sont vingt-huit.
Si on les examine au point de vue du calcul de l'abdjed, on s'aperçoit que les
neuf premières sont des unités, neuf autres des dizaines, neuf autres des centaines
et enfin 1'une, le ghaïn, est le mille. Si nous les additionnons alors entre
elles, nous aurons, pour les unités 45, pour les dizaines 450, pour les centaines
4500, et pour le ghaïne 1000. Cela produit un total de 5995. Si nous ajoutons
les dix venant de l'invisibilité, cela produit le nombre 6005. Les dix de l'invisibilité
proviennent de cette idée que le zéro n'est pas compris dans l'existence réelle
des chiffres puisqu'il ne représente que le néant. Or, quand on arrive à dix,
nous représentons ce signe par un 1 suivi d'un zéro: en réalité nous représentons
l'Unité liée au néant.
Cette dizaine est due en principe à la force immanente dans les nombres, indépendamment
de leur représentation en chiffre. Cette force est la dizaine invisible, En
réalité, le chiffre un est plein, ou, si on le veut, en état de grossesse de
la dizaine.
Si tu fais descendre le nombre sétté, tu obtiendras le nombre chich, veut dire
deux choses : la langue arabe est supérieure à la langue persane et dire chich
au lieu de sétté est inférieur au point de vue de l'éloquence. De plus, cela
démontre qu'il faut faire ce calcul en Persan, car si de l'expression Chich
hézar (6000) vous faites descendre, vous retirez le terme Chich, il reste l'expression
mille (hézar). Or, la première lettre du mot "Hézar" est un hé - et ainsi la
première lettre devient une allusion à l'essence de la vérité (hou).
Cette phrase offre un second sens. C'est le suivant: Si nous changeons le terme
arabe sétté, plus éloquent, en un terme plus vulgaire, nous obtenons le mot
Chich c'est à dire 6. Pour exprimer six, nous écrivons,
en Abdjed, Hà (H = 5 et a=1).
Or le hé est la première lettre du signe Ha, qui exprime la prononciation même
de la lettre Ha. Or cet ha est cinq, etc., etc.
Alors la première lettre sera une allusion à Lui.
C'est pourquoi il a été ordonné que quand ces métaux arrivent à cette limite,
de chacune de ces limites (nota: c'est-à-dire autant de fois qu'il y aura 6005
miscals) quatre vingt quinze miscals, sont attribués à Dieu.
A chaque manifestation du Point, soit dans l'antérieure, soit dans l'ultérieure,
qu'on agisse suivant la permission qu'il donnera (au sujet de ces sommes). Dans
l'intervalle (de ces manifestations) il est permis de partager cet argent entre
dix-neuf personnes craignant Dieu, et chacune doit recevoir comme part le nombre
ha (5 miscals). L'explication de ceci sera donnée en son lieu et place.
Et cet ordre subsistera jusqu'au jour du jugement et les croyants agiront en
conformité avec cet ordre, et cet ordre est plus grand que n'importe quelle
espèce de commerce, car en lui il n'y aura ni changement ni modification jusqu'au
jour du jugement suivant.
Et maintenant examine la bienfaisance du Point du Bayan. Si, après l'arrivée
de ces métaux à ce degré (nombre de 6005 miscals), il avait ordonné qu'il fallait
donner le tout, qui donc eût pu lui faire une observation, même si c'était toi
qui possèdes cette somme et que tu fusses des gens du Paradis, c'est-à-dire,
si tu étais de ceux qui obéissent à Dieu. Vois donc combien dans un ordre Dieu
t'a témoigné de bienveillance à toi et à toutes les créatures. Car si tout ce
qu'il y a sur la terre croyait et devait entrer dans le Paradis, ce ne pourrait
être qu'avec l'obéissance aux ordres de Dieu! Et vois combien d'ordres arrivent
sur l'universalité des hommes, et vois combien de bienveillance !
C'est ainsi que tout ce qui est vient de la source et tous l'ignorent. Si par
exemple le Prophète de Dieu avait ordonné: "Chaque année tu dois faire le pèlerinage
si cela est en ton pouvoir", est-ce qu'un croyant obéissant eût pu se dérober
à cette obligation? Il eût au contraire cherché à se rapprocher de Dieu par
son obéissance, et il se fût enorgueilli auprès des créatures par l'ostentation
de son obéissance,
Vois-en ainsi pour tous les ordres, qui tous sont dans la main de sa puissance.
S'il veut rendre quelqu'un riche, il le rend riche jusqu'au jour du jugement,
et cela avec justice et non avec injustice (au détriment des autres). S'il veut
faire de quelqu'un un sultan, il eu fait un sultan jusqu'au jour du jugement.
C'est ainsi que s'il veut rendre quelqu'un illustre, il le rend illustre jusqu'au
jour du jugement.
La preuve de cela est que si le Prophète de Dieu avait dit: "Il appartient à
tous de rendre riches les enfants de tel croyant, et ceci est une des règles
de la religion", vois combien aujourd'hui ces enfants eussent reçu d'argent:
ils seraient la vérité de la richesse. S'il avait dit:
"Le sultan qui régnera de ma part doit être des enfants d'un tel", est-ce que
les croyants auraient pu refuser d'obéir ? Et cela fût resté pour lui (cet ordre)
jusqu'au jour du jugement. S'il avait dit: "Les enfants de tel croyant doivent
être illustres jusqu'au jour du jugement", vois aujourd'hui combien serait grande
leur illustration,
Tu vois cependant qu'il a dit: "Il est obligatoire pour les hommes d'aller en
pèlerinage à la maison de Dieu" et chaque année 70.000 personnes s'y rendent
et tournent autour d'un peu de boue. C'est là, la grandeur de l'ordre de Dieu
et son pouvoir absolu sur ce qui est autre que lui.
Il en est de même s'il voulait le contraire. S'il voulait rendre quelqu'un pauvre,
celui-ci resterait pauvre jusqu'au jour du jugement. Vois, il a simplement mentionné
Abi Loab, sans amour pour lui. Eh bien, aujourd'hui, voyage à l'Orient ou à
l'Occident. Vois que son nom n'existe plus pour qu'il soit encore mentionné
par le fait .même d'un nom, il n'existe plus même chez les nations contraires
au droit. Est-ce qu'une pauvreté plus grande que celle-là se peut concevoir,
qu'il ne reste même pas le souvenir d'un nom ?
Vois qu'il en est de même pour les autres rangs. L'ordre de la vérité est d'une
manifestation à une autre. Les spectacles du gouvernement, dans la pensée d'un
mois de pouvoir, sortent eux-mêmes de l'obéissance. Et cependant, si tu regardes
en ceux a qui les hommes obéissent, ceux-là subsistent par le nom de Dieu, parce
qu'on dit d'eux: ils sont musulmans. Et cependant la vérité aux yeux de Dieu
et de ceux qui savent est qu'ils sont pour autres que Dieu.
Vois l'éloignement de Dieu de la créature qui reste dans l'ignorance de la source
d'un ordre qui subsiste d'un jugement à l'autre, et qui dans la pensée d'un
jour de jouissance, que ce jour soit même pour autre que pour Dieu, donne sa
vie. Cela ne provient que du manque de perspicacité et du manque d'intelligence.
Sinon, quelqu'un de perspicace et de croyant, quelqu'un de minutieux, comment
irait-il, d'un jugement à l'autre, fermer les yeux au Paradis et cela pour un
jour de gloire qui se passe clans le feu et dans l'éloignement de Dieu. Et tant
que Dieu ne voudra pas le sauver du feu, il soit sous la sentence de feu et
d'homme qui agit pour autre que Dieu.
Sache que le salut que Dieu accorde du feu aux gens de feu est l'appel qu'il
leur fait à lui. S'ils obéissent, ils trouvent le salut, sinon ils restent dans
le feu.
Or, de là que l'appel de Dieu ne se manifeste que par l'appel de Celui qui se
manifeste dans la manifestation, de même la réponse à Dieu ne se manifeste que
par la réponse à ce manifeste, C'est pour cette raison que, dans chaque manifestation,
les gens de la manifestation précédente, comme ils ne répondent pas à Celui
qui est manifeste dans la manifestation d'après, ni aux spectacles qui invitent
tous les hommes à lui, ne trouvent pas le salut contre le feu. Par exemple,
si au moment même de la manifestation du Prophète de Dieu tout ce qu'il y a
sur la terre avait répondu tant à lui qu'à ses ordres, tous eussent été sauvés
du feu et fussent entrés dans le Paradis. En effet, tout ce qui sera ordonné
par l'autre monde en ce qui concerne le feu et le Paradis tourne autour de la
sentence qui est en ce monde sur chacun des hommes. C'est pourquoi il a été
ordonné dans la religion de l'islam de forcer les gens à entrer dans la religion.
C'est parce qu'il se peut que par violence on fasse entrer les gens de feu dans
le Paradis.
Il a été ordonné (aux hommes) de s'aimer avec force les uns les autres. Il se
peut ainsi qu'ils revêtent la chemise des gens du Paradis. Si dans le Bayan
quelqu'un se rencontrait qui fit par force entrer tout ce qu'il y a sur la surface
de la terre dans le Bayan, il les sauverait tous du feu et, les ferait entrer
dans le Paradis : c'est là la bienveillance à leur égard.
J'en jure par l'essence éternelle de Dieu : si tous obéissaient, personne ne
resterait dans le feu et tous entreraient dans le Paradis. Tout ce qu'il y a
sur la terre deviendrait une partie des parties du ciel. Malheur à ceux qui
croient en lui (comme les musulmans) et non à ceux qui n'y croient pas, et qui,
dans la nuit des nuits, pleurent et se lamentent sur lui et qui, sous son nom,
font montre en ce monde de religiosité, et qui nuit et jour pleurent et soupirent
après le moment où ils le pourront voir.
Mais au moment où il se fait connaître à sa créature, ce qui est le plus grand
Paradis, si grand qu'on n'en peut concevoir de plus grand, car le principe même
de la religion est de connaître Dieu, et cette connaissance ne se peut concevoir
que par sa connaissance à lui (soleil de Vérité), alors les esclaves se lèvent
et font, à son sujet, ce qui est indigne de lui, alors qu'ils pensent agir pour
Dieu en vertu de cette lumière de foi qui était en eux par le fait de la manifestation
antérieure. Et ce parce que pénètre en leur coeur l'idée que ce point peut n'être
pas la vérité. Et c'est là le grand péché aux yeux de Dieu et qui, d'un seul
coup, efface tous les actes, de sorte qu'il semble qu'ils n'en ont plus accompli
aucun.
Tu as entendu que dans la manifestation du Point du Qoran tous les croyants
à l'Evangile attendaient l'Ahmed promis : Tu sais ce qui s'est passé pour ce
soleil de Vérite durant les vingt-trois ans de sa manifestation. Ce fut au point
que lui-même s'écria : "Aucun Prophète n'a été tourmenté comme je le suis!"
Et cependant tous attendaient sa manifestation dans les larmes et les gémissements,
prêts à agir à son égard, conformément à la parole de Jésus.
Gloires soient rendues à Dieu que tu ne te sois pas trouvé présent ce jour-là!
Mais voilà que tu te trouves au jour de la manifestation du Bayan. Tous les
croyants au Prophète de Dieu attendent la manifestation du Mehdi promis, car
ce hadis (promettant l'imam Mehdi) est un hadis qui vient du Prophète, et les
elnites et les sunnites demeurent d'accord sur ce point,
Il n'y a pas de doute sur ceci que la vérité de la foi est directement entre
les mains des Esna Achéris, et les pays du véritable islam sont ces cinq pays
que nous avons indiqués et dont les habitants se nomment eux-mêmes Esna Achéris.
Ils appellent la terre de Fars (Chiraz) la capitale de la science, cependant
que l'arbre de Vérité s'y leva et qu'aucun des habitants ne le connut. Puis,
après qu'on l'eut connu, la limite de leur éloignement de Dieu devint manifeste.
Ce fut au point que ceci suffit pour leur abaissement.
Et cependant, nuit et jour ils criaient. "O Dieu! hâte la manifestation du Mehdi."
Vois qu'il en est exactement de même dans le Bayan et ne va pas t'enorgueillir
(de ce que tu as cru au Bab). Tous disent: nous croyons à lui (au Bab). Et cependant
ce sont ceux là mêmes qui sont au début du Bayan et qui étaient au début du
Qoran. Et cependant le Point du Bayan s'est manifesté dans un tel rang qu'aucun
enfant ne le pourrait renier. Et cependant tous disaient, tous étaient convaincus
que le Qoran est le livre de Dieu. Ils croyaient à la vérité du Prophétisme
du Prophète, du velayèt du Vé1i, de la preuve des portes. Et tous les préceptes
de la foi islamique se basaient sur cette conviction et cette croyance. Tous
citaient le Qoran comme le plus grand des miracles de Mohammed, et ils étaient
intimement convaincus qu'autre que Dieu n'en pouvait produire de pareil, et,
en effet, durant 1270 ans, personne ne put apporter un verset semblable,
Or, par le fait, même qu'un témoignage semblable s'est de nouveau manifesté,
par le fait même qu'il fait descendre des versets comme une pluie de la mer
de sa bienveillance, tous, au lieu de se convaincre qu'ils viennent de Dieu
et qu'il est impossible qu'ils n'en viennent pas suivant l'ordre précis et net
du Qoran et suivant leur propre croyance à eux, les voilà qui s'en vont dire
: "Ces versets viennent d'un autre que Dieu" et ils ont fait ce qu'ils ont fait!
O gens du Bayan, ne faites pas ce qu'ont fait les gens du Qoran. Tous, ne faites
qu'en son nom ce que vous faites et ne restez pas ignorants de lui. Si vous
restez dans son ignorance, vous avez accompli un acte de violence sur vous-mêmes,
si vous ne lui faites pas parvenir de tourment à lui-même. Et si, Dieu garde!
vous lui faites, sans aucun droit, arriver un tourment, c'est sur Dieu que vous
avez jeté ce tourment alors que nuit et jour vous vous prosternez devant lui
et que, du début à la fin de votre vie, vous n'aviez qu'un but : agir dans son
contentement. C'est à cause de la sublimité de l'ordre que vous ne pouvez l'accepter,
non à cause de sa petitesse. Tout d'un coup vous voyez quelqu'un que vous connaissiez,
dont vous étiez peut-être le père, ou la mère, ou le parent et qui se manifeste
en disant : "En vérité, c'est moi Dieu, il n'y a pas d'autre dieu que moi!"
Et soudain vous restez hagards et anéantis de la hauteur de l'inaccessibilité
de ce soleil de Vérité, de la sublimité de son élévation dans la Divinité.
Si vous ne détournez pas vos regards de la vérité de la preuve qui est les versets,
et que vous ne répétiez pas tout ce qui a été répété auparavant au sujet du
Qoran et si vous ne dites pas ce qui a été dit au sujet du Bayan, il se peut
que si vous ne donniez pas votre foi, tout au moins vous ne rendiez pas de sentences
contre Dieu. Sinon, si vous en rendez, c'est sur vous qu'elle retombera. Que
quelqu'un rende une sentence contre Dieu, quelle mesure a donc ce quelqu'un?
J'en jure par l'essence éternelle de Dieu! quiconque rend une sentence contre
lui (dans la manifestation de Celui que Dieu doit manifester) est plus dur que
celui qui a rendu une sentence contre lui dans cette manifestation-ci.
Actuellement, combien à tes regards sont loin de Dieu ceux qui, en opposition
avec le Prophète de Dieu, ont fait montre de leur propre existence.
Toi-même tu seras dans la même situation si tu ne crois pas à lui, vis-à-vis
des gens qui viendront après toi.
Et, il y à aujourd'hui des gens perspicaces. De même, à la manifestation de
Celui que Dieu doit manifester, il y aura des croyants qui, par leur perspicacité,
verront que ceux qui seront restés dans l'ignorance de cette manifestation sont
plus loin encore de Dieu que ceux qui sont restés dans l'ignorance de cette
manifestation-ci. Est-ce que vraiment aujourd'hui tu fais une mention quelconque
des gens célèbres de la Meqqe et de Médine? Connais-tu seulement leurs noms?
Eh bien, il en sera de même pour ceux qui viendront par la suite, relativement
à cette manifestation-ci. De même, encore, pour la manifestation de Celui que
Dieu doit manifester. Que s'il reste d'eux une mention mensongère, c'est à cause
de la mention, que Dieu en a fait à cause de leur mensonge et non parce que
leur être même est digne de mention. C'est comme le nom qui est mentionné dans
le Qoran (Abi Laab).
Réfléchis un peu et ne te détourne pas de la vérité de la preuve: il se peut
qu'en ce jour tu trouves le salut, car eu vérité ceux qui agissent emportent
à chaque manifestation le poids de leurs actes, mais sans intelligence, s'imaginant
agir pour Dieu!
Certes craignez Dieu de la façon qu'il le faut craindre! puis soyez convaincus
de l'ordre de Dieu!
Bayan Persan - UNITE 8 - PORTE 18
(1) Nota: Bayan arabe. Avant que la femme ou l'homme arrive à l'âge de onze
ans du moment du dépôt de sa semence dans la matrice de sa mère.
Au sujet du jeûne. Il faut mentionner Dieu durant un mois, à la fin de chaque
année, pendant que vous jeûnez.
Le résumé de cette porte est que:
Il faut que tu saches tout d'abord quel est le but de Dieu dans le jeûne et
quel en est le fruit. Si tu t'étais trouvé dans la manifestation du Qoran et
que tu eusses demandé au Prophète de Dieu pour quelle cause le jeûne est obligatoire,
il t'eût répondu ce qui va suivre.
Le jeûne n'est pas pour autre chose que pour que tu t'abstiennes de (fréquenter)
quiconque n'est pas pour Dieu. Par exemple si (tu t'étais trouvé) à l'époque
du Prophète (et que) tu n'aimasses pas quiconque ne l'aimait pas, et que tu
ne fusses pas prêt à rendre service à quiconque ne voulait pas lui en rendre
et que tu jeûnasses, la récompense de ton jeûne t'aurait été donnée.
Viens ainsi, mot par mot, jusqu'à la parole d'Unité du Qoran, et fais circuler
ce que tu viens d'apprendre jusqu'à ce que tu arrives ainsi à la dernière lettre
qui est le résumé des manifestations de l'Unité tout entière. Si tu t'abstiens
de tout ce qui est autre qu'elle, alors, en ce jour tu as jeûné pour Dieu.
Vois qu'il en est de même dans le Point du Bayan. Si tu as entendu la nouvelle
de sa manifestation et que dans ton coeur ait pénétré la pensée qu'il pouvait
ne pas être vrai, le principe même de ta religion t'est retiré, qu'en peut-il
être pour ton jeûne qui n'est qu'une simple conséquence du principe de ta religion?
Au moment où tu as entendu cette annonce, le témoignage était parfait pour toi,
car la personne qui t'en a parlé a argumenté avec toi sur des versets (que Celui
qui est manifeste dans la manifestation a fait descendre).
Du fait même que tu es resté dans l'obscurité, tu es resté dans l'ignorance
de la réponse à Dieu dans le quatrième atome (le Babisme), car il s'est manifesté
dans cette manifestation (du quatrième rang) et lui-même s'est mentionné sous
la mention de porte. C'est pourquoi dans le rang quatrième, le rang premier
était manifeste, car c'est dans ce rang même qu'il a dit : "En vérité! c'est
moi qui suis Dieu, il n'y a pas d'autre dieu que moi."
S'il se rencontre dans les contingences un maître d'intelligence, il pourrait
voyager en ces questions et se convaincre que la fin est exactement le commencement,
que l'apparent est exactement l'intime, dans le premier degré, non dans le second.
Les noms de chaque rang sont dans ce rang et n'en dépassent pas les limites.
Par exemple, regarde le premier roi : Depuis le début de l'existence il est
mentionné (sous le nom de roi) jusqu'à la fin de l'existence. Mais le premier
qui est mentionné de ce nom au début ne peut être comparé au premier qui est
mentionné à la fin. Et il en est de même pour tous les noms et analogies.
Si tu jeûnes dans cette manifestation, jeûne de l'amour de ce qui n'est pas
la première lettre, car, dans toutes les lettres, on ne peut rien voir que cette
lettre même.
Comme cet ordre ne concerne que la première unité et non les lettres qui en
sont multipliées, quiconque est dans son amour, sache qu'il jeûne, et quiconque
est dans l'amour d'autre qu'elle, ne jeûne pas. Dans leurs faces (à ceux qui
jeûnent) vois les portes du Paradis dans les nombres de l'Uinté (19) (qui sont
pour autres que pour cette Unité primitive) et vois les portes du fou: la vérité
du jeûne c'est de jeûner d'elles.
Par exemple, au jour de la manifestation de l'Emir des Croyants, tous jeûnaient,
mais ne jeûnaient en vérité que ceux qui étaient dans son amour et s'abstenaient
de tout ce qui n'était pas son amour.
Dans chaque manifestation, tous les gens qui s'y trouvent agissent suivant les
ordres de cette manifestation, mais au début de la manifestation suivante est
abrogé le principe même de la religion antérieure, qu'en peut-il être des conséquences
de ces principes ?
Quand nous disons que cette religion est abrogée nous disons qu'elle se manifeste
à nouveau (qu'elle se renouvelle) dans la manifestation suivante. Ce n'est donc
pas qu'elle soit abrogée.
Si quelqu'un, dans cette manifestation, était dans l'amour du Bab, il a jeûné
durant le mois de Dieu. Tous, dans les limites (religions) dans lesquelles ils
se trouvent, obéissent à Dieu, mais à quoi cela sert-il? Si tous les croyants
au Qoran n'avaient pas jeûné et s'il n'était pas arrivé ce qui s'est passé,
cela eût été plus aimé Dieu que le jeûne auquel ils se sont soumis tout en accomplissant
(contre le Bab) les actes qu'ils ont accomplis. Si ces événements n'avaient
pas eu lieu, en effet (le Bab) n'eût pas ordonné que le principe même de leur
religion était abrogé. Et voilà que, quoiqu'ils aient accompli les préceptes
religieux du Qoran, l'ordre vient qu'ils n'ont aucune religion!
Au moment même du jeûne, le jeûneur doit prêter son attention au contentement
de Dieu afin de n'en pas rester dans l'ignorance. Que si au moment même du jeûne
l'arbre de Vérité se lève et ordonne de ne plus jeûner, il faut lui obéir à
l'instant.
En effet, le jeûne qu'il accomplissait en ce moment même, il l'accomplissait
sur son ordre à lui qu'il avait donné dans sa manifestation antérieure. Vois
qu'il en est de même pour tous les actes religieux.
Abstiens-toi de boire et de manger, abstiens-toi de l'approche d'une femme (ou
d'un homme, si tu es femme), des discussions, même si elles sont scientifiques,
de la violence, même la plus extrêmement légère, et de rendre des sentences
contre Dieu. Garde ton être de ces choses. Sois surtout attentif aux trois derniers
de ces ordres, car du début d'une manifestation jusqu'au début de la suivante,
quiconque ordonne contre le Point ordonne contre Dieu, et cela détruit le bon
effet du jeûne.
De même, au moment de la manifestation de Celui que Dieu doit manifester. Il
n'y a pas de doute que tous les gens du Bayan accomplissent le jeûne, mais s'ils
lancent une sentence contre Lui, la source même de leur religion est immédiatement
détruite; qu'en peut-il être pour une des conséquences de cette source.
Du lever au coucher du soleil, sois attentif et regarde dans le nom de l'Unité
(peut-être faut-il comprendre ici: le mois). Avant l'adolescence, c'est-à-dire
avant qu'on soit arrivé au chiffre de Hou (11 ans), l'ordre n'est pas de jeûner
ni pour les croyants, ni pour les croyantes, si ce n'est jusqu'à midi. Si l'on
dépasse cette heure on n'est plus en état de jeûne (même si l'on jeûne).
Après 11 ans jusqu'à 42 ans il faut jeûner : jeûner quand On est plus âgé ne
vous mettra pas en état de jeûne. Regarde chacun des détails des ordres de Dieu:
si tout ce qu'il y a sur la terre se réunissait, ils ne pourraient pas, l'espace
d'un millième de seconde, ordonner en vérité contrairement à ce qui est ordonné.
Puis maintenant vois l'océan dé la bienveillance de Dieu, comme il s'est gonflé
au sujet de ses esclaves sans que ceux-ci pensent prétendre y avoir droit.
Que s'ils y avaient eu un droit, ils fussent restés dans l'obscurité dans laquelle
ils étaient. La raison pour laquelle il s'est fait connaître aux hommes est
sa bienveillance. S'il ne s'était pas fait connaître, tous, jusqu'au jour du
jugement suivant, eussent obéi à la religion précédente.
Certes ! jeûnez pour Dieu, votre Seigneur, il se peut qu'au jour du jugement
vous vous éloigniez de ceux qui ne croient pas à Celui que Dieu doit manifester.
Bayan Persan - UNITE 8 - PORTE 19
Quand est prononcé le nom de l'arbre de Vérité, envoyez des bénédictions ; quand
on prononce les noms des lettres du Vivant, mentionnez-les en bien.
Mentionnez Dieu et Mohammed et les spectacles de son ordre chaque nuit et chaque
jour de vendredi deux cent deux fois. Mentionnez Dieu ce jour et cette nuit
de vendredi en disant: "Ya Allah."
Le résumé de cette porte est que :
Chaque fois qu'est mentionné Celui que Dieu doit manifester, envoyez-lui des
bénédictions; chaque fois que sont mentionnées les lettres du Vivant, mentionnez
pour eux la lumière de Dieu. Et faites-en de même pour ce qui a été manifesté
et pour ce qui le sera.
Connaissez la grandeur du jour du vendredi et de sa nuit, car c'est la nuit
et le jour pendant lesquels les actes doublent de valeur. Mentionnez-y celui
que Dieu doit manifester et ses lettres du Vivant deux cent-deux fois. Appelez
Dieu dans la sincérité de votre coeur, au nombre de quatre Ghaïn (= 4000).
Ce n'est donc pas qu'il faille que vous vous prosterniez et que vous l'appeliez
alors que quelqu'un est dont la mention est celle de Dieu, et la mention de
Dieu est sa mention, dont la connaissance (l'acte de le connaître) est celle
de Dieu, dont connaître Dieu est le connaître lui, et que vous restiez dans
l'ignorance de cet être.
Vois la manifestation du Prophète de Dieu. Combien de jours et de nuits de vendredi
ont passé sur ce soleil de Vérité, tandis que les croyants aux Evangiles appelaient
Dieu dans leur langue. Est-ce que cela (cet appel) a eu la moindre unité?
Vois qu'il en est de même à la manifestation du Point du Bayan. Il y a des esclaves
qui, chaque nuit jusqu'au matin, s'occupent à appeler Dieu, et voilà que le
soleil de la Vérité est prêt de se coucher dans le ciel de la manifestation,
et ceux-là n'ont pas encore bougé de dessus leur tapis de prières. Si on leur
récite les nouveaux versets de Dieu ils disent: "Ne me distrais pas de la mention
de Dieu!" O ignorant ! voilà que tu mentionnes Dieu et Celui qui t'a appris
à mentionner Dieu, tu l'ignores!
Certes, si dans sa manifestation d'auparavant il n'avait pas fait descendre
cet ordre "Mentionne Dieu", d'où aurais-tu appris à le mentionner? d'où l'eusses-tu
-fait?
Sache que si tu mentionnes Celui que Dieu doit manifester, alors tu as mentionné
Dieu. Il en sera de même si tu entends les versets du Bayan et que tu y croies,
car alors les versets de Dieu te serviront, sinon quel fruit pourras-tu retirer
de ta vie ?
Du début de ta vie jusqu'à la fin, ne fais qu'une prosternation, passe-la tout
entière à mentionner Dieu, mais ne crois pas à son spectacle dans cette manifestation.
Vois bien, cela te servira-t-il à quelque chose? Mais si tu le connais, si tu
sais sa vérité et qu'il dise "Je l'ai accepté", alors tu as passé toute ta vie
à le mentionner.
Alors tu l'as mentionné de la plus haute mention. En effet, tu n'agis que pour
voir tes actes acceptés par Dieu: or l'acceptation de Dieu ne se manifeste que
par l'acceptation de Celui qui est manifeste dans la manifestation.
Par exemple, si le Prophète de Dieu a accepté un ordre (acte), Dieu l'a accepté,
sinon cet acte reste à la charge de celui qui l'a accompli et ne retourne pas
vers Dieu. De même si le Point du Bayan a accepté un acte, Dieu l'a accepté.
En effet, il n'y a pas de route pour les contingences vers l'essence éternelle,
si ce n'est celle-ci que tout ce qui est descendu de Dieu descende par celui
qui est manifeste dans la manifestation, et tout ce qui retourne à Dieu retourne
à cet être même.
Gloire à Dieu qu'un homme intelligent ne s'est pas qui ait accepté ceci! Et
cependant cet homme, du début de sa vie jusqu'à la fin, agit avec le plus extrême
effort. Que si tu lui demandes "Pourquoi en agis-tu "ainsi?" il te répondra
: "Pour que Dieu accepte mes "actes". Hé! animal! l'acceptation de Dieu ne se
peut manifester que par l'acceptation de son Témoignage! Est-ce que tu as un
mot quelconque de ce témoignage disant qu'il t'a accepté?
C'est ainsi qu'un chacun agit sans intelligence et reste dans l'ignorance du
fruit de son acte. Oui, celui-là agit dans le Bayan qui, au jour de la manifestation
de Celui que Dieu doit manifester, ait en mains une pièce de cet être établissant
qu'il a été accepté. C'est alors qu'il devient convenable de dire que cet homme
a agi pour Dieu et que Dieu l'a accepté ! Sinon quelle utilité y a-t-il à ce
que tout ce qu'il y a sur la terre travaille conformément aux règles de sa religion
personnelle ?
Regarde donc cette source par laquelle se manifeste l'acceptation de Dieu. Il
semblerait qu'à l'époque du Prophète clé Dieu il ne se soit pas trouvé un homme
intelligent, sauf ceux qui le connaissaient, pour lui demander d'accepter ses
actes.
Car s'il s'en était rencontré (la réponse) fût descendue dans le Qoran sous
forme de révélation. L'acceptation de Dieu ne se peut manifester avec la langue
de l'homme. Si, en effet, cette réponse était faite de la langue du Prophète,
il ne s'agirait dès lors que de son acceptation à lui, Prophète, et non de l'acceptation
de Dieu.
La source de laquelle les versets de Dieu découlent comme une mer, on l'a mise
sur une montagne! et voilà que nuit et jour ils agissent pour Dieu! Vois donc
si le moindre souffle d'intelligence a soufflé sur eux ! Et le fruit de tous
leurs actes est ceci: "Que Dieu les accepte." Or l'acceptation de Dieu ne se
manifeste que par les versets qui démontrent l'impuissance (à en produire de
pareils) de tous autres que lui. C'est ainsi qu'aujourd'hui le Qoran démontre
l'impuissance de tout ce qui existe (à produire un livre semblable).
Maintenant donc, accomplis tel acte qu'il te plaît: vois si la mention, fût-ce
même d'un brin de paille d'acceptation, est faite sur cette oeuvre. C'est ainsi
que tu agis dans les profondeurs de la nuit, et tu n'y trouves aucun fruit.
Du début à la fin de ta vie tu agis pour Dieu et soudain tu ne fais pas un acte
pour ce spectacle vers lequel retournent tous les actes! et si tu l'accomplissais
au jour du jugement, tu ne serais pas éprouvé. Vois comme l'ordre est grand
et comme tous sont dans l'obscurité.
J'en jure par l'essence éternelle de Dieu: toutes les mentions de Dieu, tous
les actes pour Dieu, sont les mentions de Celui que Dieu doit manifester et
des actes pour lui. Ne te trompe pas toi-même en disant: "J'agis pour Dieu",
alors que tu agis pour autre que Dieu ; car si tu agissais pour Dieu, tu agirais
pour Celui que Dieu doit manifester et tu le mentionnerais.
Car enfin même les habitants de cette montagne qui ne savent rien crient nuit
et jour "La élahé elAllah" ; eh bien, à quoi cela leur sert-il? Réfléchis donc
un peu, de façon à ne pas rester dans l'ignorance de la source de l'ordre. Tous
vos actes de ce monde, de vous retournent à votre religion, tous vos actes religieux
n'ont qu'un fruit : leur acceptation par Dieu. Or l'acceptation de Dieu ne se
manifeste que par l'acceptation de Celui que Dieu doit manifester, en versets
qui se doivent manifester de lui. Et si l'acceptation vient par d'autres voies,
il ne s'agit plus de l'acceptation de Dieu : car l'acceptation de Dieu est sa
parole, les autres paroles sont celles de la créature. Et sa parole (vérité)
ne peut être deux.
Quand tu dis "l'acceptation des portes est celle des imams, l'acceptation des
imams est celle du Prophète de Dieu", c'est parce que l'arbre de Vérité (Mohammed)
en a ainsi ordonné. C'est exactement comme quand tu dis: "Tourmenter un croyant,
c'est tourmenter le Prophète, et le satisfaire est satisfaire le Prophète";
cela est vrai parce que c'est le Prophète lui-même qui l'a dit. Que s'il ne
l'avait pas dit, cela n'eût donné aucun fruit.
Il faut toujours regarder la source de l'ordre, car toutes les choses se manifestent
à son ombre. Et celle-ci n'est pas la dualité, c'est l'Unité. Et ce n'est pas
l'Unité renformant les chiffres, c'est l'Unité sans nombre. L'Unité qui renferme
les chiffres n'est unité que par l'ordre de cette Unité. Et si cet ordre n'était
pas intervenu elle ne serait pas devenue unité.
Unifiez Dieu qui est votre Seigneur et celui qui vous prend en sa miséricorde.
Unifiez-le dans toute la sincérité de votre coeur, puis, en vérité! agissez
pour Dieu.
Bayan Persan - UNITE 9 - PORTE 1
Chaque terre qui est précieuse appartient à Dieu, ainsi que chaque ville unique.
Les maisons qui aujourd’hui appartiennent aux Rois, celles-là aussi retournent
à Dieu. Si quelqu'un des gens du Bayan prie dans une de ces maisons, il faut
qu'il donne une aumône de un miscal d'argent à moins que n'y habite 1'une des
lettres de l'Unité ou l'un des confesseurs du Bayan.
Dans toutes les grandes réunions solennelles, il faut laisser vides les places
de dix-neuf personnes quand la pièce est assez grande pour cela, sinon il suffit
de laisser vide la place d'une seule personne.
Forcément le lieu où doit être le lieu d'ensevelissement du Point doit être
entre les deux endroits consacrés (nota: probablement entre la maison natale
du Bab, dans le quartier nommé Bazar Mourgha, et la mosquée des Forgerons).
Là doit être élevée une maison dont les murs soient ornés de miroirs afin que
les hommes y prient et y mentionnent Dieu.
Le résumé de cette porte est que:
La grandeur de chaque terre est pour Dieu et retourne, au jour de la manifestation,
à Celui que Dieu doit manifester ou à celui à qui il le permet. Il en est de
même pour les villes ou les demeures élevées qui ont été construites par les
sultans d'auparavant.
Si quelqu'un des gens du Bayan y fait sa prière, c'est à lui qu'il appartient
de dépenser dans la route de Dieu un miscal d'argent afin que n'habitent plus
en elles que des témoins du Bayan et des spectacles de l'Unité.
Les grandes réunions qui ont lieu solennellement, il est convenable d'y laisser
vides les sièges de l'Unité (19) de façon que, si à ce moment même Celui que
Dieu doit manifester se manifeste avec ses lettres du Vivant, personne ne soit
intimement confondu avec la vérité qui soit prise du Bayan (nota: par marque
de respect. Ces vérités émanent, en effet, du Bayan, puisqu'elles en sont la
fleur, la moisson, le jugement).
Si le lieu de réunion n'est pas suffisamment vaste, il n'est pas permis de laisser
plus d'une place libre. C'est ainsi que dans chaque réunion il faut laisser
vide le siège d'une personne. Et il se peut voir que dans la maison même de
Celui que Dieu doit manifester on suive cette règle, et qu'on lui interdise
à lui de prendre place sur ce siège parce qu'on ne le connaît pas encore. Et
ce sera par marque de respect pour lui sous son nom. Mais lui connaît tous les
êtres et rira des esclaves qui par respect pour son nom tiendront si essentiellement
à ces marques de grandeur et de respect. Et cependant au jour où il se manifestera
on restera ignorant de lui, malgré ses versets.
Le lieu d'ensevelissement du Point, il a été ordonné qu'il soit à l'un des deux
endroits consacrés, et qu'on y construise une construction tout ornée de glaces
dans laquelle ceux qui prient puissent aller prier. De cette façon il y aura
une construction pour les créatures démontrant que le Point était un esclave
créé, nourri, né et héritier, et que tout ce qu'il a dit de la part de Dieu
vient réellement de Dieu et non de lui-même. De cette façon, personne ne prendra
le Point pour Dieu lui-même et ne dépassera les limites de l'adoration.
Les progrès de ceux qui regardent dans le Bayan ne peuvent certes être comparés
à ceux qui avaient progressé dans le Qoran, comment pourraient-ils l'être à
ceux de tout ce qui est sur la terre. Mais tous ces voyageurs (qui progressent
ainsi) tournent autour (reconnaissent la supériorité de) des voyageurs dans
la manifestation de Celui que Dieu doit manifester, car c'est par eux qu'en
ce jour la vérité sera confirmée, et non par d'autres qu'eux.
Certes craignez Dieu dans chacun des ordres qui descend de Dieu : en vérité,
l'ordre de Dieu relativement au plus haut des hommes est comme son ordre relativement
au plus bas. Sachez, ô esclaves de Dieu, sachez et craignez.
Bayan Persan - UNITE 9 - PORTE 2
Dans ceci que quiconque a une écriture extrêmement belle, telle qu'elle soit
sans pareille, il faut qu'il écrive durant sa vie mille versets pour Dieu: il
doit mettre dans son testament qu'il faut faire parvenir ces mille versets au
soleil de la Vérité afin que le Point lui donne, dans sa miséricorde, sa récompense
au jour du jugement. En Vérité, Dieu est savant sur toutes choses.
Le résumé de cette porte est que :
Si dans la manifestation du Bayan il se rencontre un scribe dont l'écriture
soit non pareille dans son temps, de quelque écriture que ce soit, depuis l'écriture
Abha jusqu'à la plus belle, les genres d'écritures devant être au nombre de
19, il est aimé de Dieu que ce scribe écrive mille béits sur un papier de la
meilleure qualité, et que les ornements qui accompagneront cette écriture soient
eux aussi non pareils.
Il faudra qu'il dise par testament qu'au jour de la manifestation de Celui que
Dieu doit manifester, il le faut donner à cet arbre de Vérité, afin que celui-ci
lui donne la récompense qui consistera en versets. Ainsi il deviendra mentionné
auprès des amis de cet arbre.
Si ce scribe n'a pas le pouvoir d'écrire ainsi mille lignes (sans se faire payer),
alors c'est aux témoins du Bayan qu'il appartient de lui donner le prix de ces
mille lignes. S'il a le pouvoir de le faire (sans se faire payer), il est plus
convenable de ne pas payer à quelqu'un le prix d'une oeuvre qu'il accomplit
pour Dieu.
Le scribe peut choisir parmi les cinq rangs (des oeuvres) du Point, que ce soit
des versets, des oraisons, des commentaires, des questions scientifiques, ou
des paroles en Persan. Tout ce qu'il écrira (de ces choses) sera agréé.
Le fruit de ceci est que, si au jour de la manifestation, une pareille personne
se rencontre, et d'autres comme elle, ils ne fassent mouvoir leur plume que
dans les oeuvres de Celui que Dieu doit manifester, car il leur est interdit
de se servir de leurs plumes pour retracer d'autres paroles que les siennes.
Il se peut ainsi qu'en ce jour quelqu'un agisse pour Dieu. Et cela vaudra mieux
que tout ce qui sera écrit pendant les ténèbres de la nuit.
Aucune écriture, dans cette manifestation, n'est préférée, par celui qui est
manifeste dans la manifestation, à l'écriture chikesté d'un homme vivant (croyant),
non d'un mort (impie). En effet, la plupart des hommes écrivent bien, mais ce
sont des morts, non des vivants. La beauté de l'écriture réside dans la vie
(foi) de celui qui la trace. L'exemple de l'écriture chikesté relativement à
l'écriture naskh, quand les deux écrivains sont vivants, est celui de la jeunesse
(naskh) à la perfection (chikesté).
Chaque chose dans sa limite était et est aimé de Dieu.
Et certes, certes, apprenez à vos enfants la meilleure écriture, la plus haute
à vos yeux: il se peut qu'à cause de cela vous vous enorgueillissiez en présence
de Dieu.
Bayan Persan - UNITE 9 - PORTE 3
C'est pour Dieu qu'il faut que chaque roi ou sultan qui surgira dans le Bayan
élève une maison ornée de miroirs : il faut que partout soient inscrits des
versets de Dieu et plus particulièrement devant le trône celui qui est cité
ci-dessous.
Le résumé de cette porte est que:
Toutes les existences ont été créées pour le jour de la manifestation de Dieu
qui, dans les termes techniques du Bayan, se nomme "le jugement". Et ce jour
commence au début de la manifestation de l'arbre de la Vérité, et finit au coucher
de ce soleil. Il dura, par exemple, dans le Point du Qoran vingt-trois années
et tous avaient été créés pour ce jour-là. Ce jour, par rapport aux autres jours
est comme le soleil par rapport aux étoiles; il en est exactement de même pour
la manifestation par rapport à ceux qui s'y trouvent. C'est pourquoi dans cette
manifestation-là ceux qui la connaissent ne doivent pas faire mouvoir leurs
plumes et doivent avoir honte d'écrire des chants et des traités, des volumes,
de faire montre de ce qu'ils ont et et de leurs talents. Car si en plein midi
une étoile se lève, pourra-t-on dire qu'elle émet de la lumière. Il en en est
de même si le plus savant des savants du temps de Celui que Dieu doit manifester,
après sa manifestation s'avisait d'écrire des paroles : il en sera certainement
de lui comme de cette étoile (qui se lève en plein midi).
De même que le Point est le soleil de la Vérité, ses oeuvres, elles aussi, par
rapport à celles des autres hommes, sont le soleil des oeuvres. C'est ainsi
que si tous, jusqu'à la dernière créature, étaient des miroirs, les reflets
du soleil des oeuvres se manifesteraient en eux, et peut être personne n'aurait
besoin d'autre chose que de ces reflets.
Mais après le coucher de ce soleil, il est permis à tous de progresser à son
ombre autant qu'ils le peuvent ; et si le monde entier se réunissait et progressait
tout d'une fois, il ne pourrait arriver à la connaissance (complète) d'une seule
de ses paroles.
Il a été dit dans le Bayan au sujet de ceux qui sont doués de pouvoir parmi
les possesseurs de mime (moulk=royauté) et de sine (saltanèt = empire) d'élever
une construction ornée de miroirs pour eux-mêmes. Il y faut inscrire devant
leurs yeux une mention qui démontré que si Celui que Dieu doit manifester se
manifestait, si ce Roi lui donnait sa foi et lui venait en aide, il deviendrait
la plus haute des créatures, sinon il resterait la plus vile. Ce jour là, qu'il
soit attentif à lui-même et ne soit, pour aucune raison, dans l'ignorance de
la vue de son bien-aimé. Car pour Lui (Dieu), du début à la fin de sa vie, il
a agi et cela ne sort de rien, à moins qu'il n'agisse pour lui (pour Celui qui
est manifeste dans la manifestation), qu'il ne vienne en aide à sa religion
et ne fasse tout ce qui est dans son contentement. Sinon il s'en ira comme sont
partis ses prédécesseurs et il ne restera pas trace de lui, si ce n'est la mention
qu'il n'était pas dans la vérité et qu'il a ignoré son bien aimé en vue duquel
il faisait tout ce qu'il faisait. Il se glorifiait de son nom dans le Bayan.
Si un tourment arrive à Celui que Dieu doit manifester, le châtiment qui doit
être pris sur toutes les contingences sera pris sur lui ; si, au contraire,
il lui vient en aide, le bienfait qui doit couler sur toutes choses descendra
sur lui. En effet, si lui ne prend pas les devants pour le tourmenter, qui donc
oserait le faire? Car il en était ainsi de mon temps et les oulémas ne pouvaient
agir qu'avec l'appui du Sultan. Et Dieu sait de quelle façon était l'éducation
des créatures et ses limites à cette époque. Si un savant dans cette manifestation
se hâte dans autre chose que son contentement, c'est comme s'il prenait sur
ses épaules le poids de l'éloignement de toutes les créatures. Tout le feu qui
a été créé pour autre que Dieu retombera sur lui, car les regards de tous, depuis
le plus haut jusqu'au plus bas, se tournent vers les oulémas de chaque manifestation,
et si ceux-ci sont sincères dans leur foi, ils ne se sépareraient pas de Dieu.
Et si un tourment survient à la vérité, c'est parce que ce sont eux qui se sont
détournés de Dieu alors que tous les hommes les considèrent comme marchant dans
ses voies. Et cependant, aux yeux de Dieu ils sont et étaient pour autre que
Dieu. C'est pourquoi tout ce feu qui est préparé pour tous leur arrive d'abord
à eux, puis après eux aux autres. De même aussi, s'ils ont donné leur foi, le
bienfait de Dieu leur arrive d'abord à eux, puis aux autres.
C'est un bon degré le degré de la science, si c'est la science en Celui que
Dieu doit manifester et en son contentement. Sinon c'est le pire des degrés
aux yeux de Dieu et de toutes choses. L'homme qui ne saurait rien de rien, cela
vaudrait mieux pour lui que d'avoir la science de toutes choses et de ne pas
posséder celle de Celui que Dieu doit manifester : car toutes choses revêtent
sur son ordre à Lui le vêtement de choses. Et cet homme qui ne sait rien, s'il
donne sa foi, qu'il est heureux! S'il se détourne, du moins ne précipite t il
que lui-même dans le feu.
Et ce savant, à la science duquel tous obéissent, c'est par lui qu'ils entrent
dans le feu, tandis que s'il donne sa foi, c'est par sa foi que tous entrent
dans le Paradis. Mais, en général, l'imitation de quelqu'un par quelqu'un est
cause d'obscurité pour l'imitateur. C'est pourquoi ne pas être savant est meilleur
pour l'homme que de l'être, à moins qu'il soit sincère [mon texte est ici incomplet,
je poursuis avec le texte du manuscrit de Soubli-Ezel]. Il se peut dès lors
qu'avec sa science il vienne à l'aide de Dieu au jour de sa manifestation et
que quelqu'un à cause de lui donne sa foi à Dieu. Ce savant, au moment où il
regarde (les oeuvres de Celui que Dieu doit manifester), voit son impuissance
relativement aux versets de Dieu : aussitôt il se prosterne et affirme que ces
versets sont ceux de Celui que Dieu doit manifester et dont tous avaient reçu
la promesse. Gloire à Dieu! De ce que dans le jour de la manifestation il s'est
fait connaître à nous et dès lors nous bénéficions du fruit de notre existence
et nous ne restions plus dans l'ignorance de la vue de Dieu. Car nous avons
été créés pour cette vue et n'avons accompli aucun acte que dans ce but (nota:
je reviens ici à mon manuscrit habituel), Et certes, c'est de la bienveillance
de Dieu sur nous, en vérité Dieu est le maître du bienfait sublime. Sache que
si tu te convaincs de Celui que Dieu doit manifester, tu affirmeras ses versets,
mais comme tu ne peux te convaincre à cause du rideau de tes passions, c'est
pourquoi tu restes dans le feu et tu ne le comprends pas.
Si au jour de sa manifestation, sans lui donner ta foi, tu accomplis tout le
bien, cela ne te sauvera pas du feu, si tu donnes ta foi, tout le bien devient
confirme en toi dans le livre de Dieu, et avec cela jusqu'au jour du jugement
suivant tu jouiras dans le Paradis.
Mais comprends bien que l'ordre de Dieu est extrêmement subtil au moment même
où il est plus large que les cieux et la terre et ce qui est entre eux.
Par exemple, si tous ceux qui attendaient la réalisation de la promesse de Jésus
s'étaient convaincus que la manifestation de I'Ahmed promis était celle du Prophète
de Dieu, pas un seul ne se fût écarté de la parole de Jésus.
Il en est de même en ce qui concerne la manifestation du Point du Bayan. Si
tous s'étaient convaincus que c'était celui-là même le Mehdi promis par le Prophète
de Dieu, un seul des croyants au Qoran ne se fût pas détourné de la parole du
Prophète de Dieu. Il en est de même pour la manifestation de Celui que Dieu
doit manifester. Si tous se pouvaient convaincre que c'est lui Celui-là que
Dieu doit manifester et dont le Point du Bayan a annoncé la nouvelle, pas un
seul ne s'écarterait de sa parole.
Ce n'est pas qu'on ait une preuve pour ne pas se convaincre de sa vérité. S'il
y a une preuve (pour ne pas croire) pour les prêtres de l'Evangile, pour les
oulémas du Qoran, après la manifestation du Bayan, il y en aura une aussi pour
les Bayanis.
Prête ta plus scrupuleuse attention, afin de ne pas rester dans l'ignorance
par tes scrupules. Vois-le avec son propre regard, afin que tu bénéficies de
sa connaissance. Ces paroles sont dites afin qu'en ce jour chacun donne son
attention à soi-même, depuis le plus élevé jusqu'au plus humble : il se peut
ainsi qu'ils n'entrent pas dans la mention du néant, et ne restent pas dans
l'ignorance de la subsistance éternelle.
Certes, soyez attentifs à Dieu et craignez-le.
Bayan Persan - UNITE 9 - PORTE 4
Dieu a rendu obligatoire pour les hommes de faire le zikr de Dieu dans leur
coeur. Dis, tous les hommes seront interrogés là-dessus (1).
(1) Nota: le Bab veut empêcher les abus dont chacun est témoin dans les rues
de Téhéran : l'ostentation de la piété. C'est ainsi qu'un mollah qu'on rencontre
agite continuellement les lèvres pour faire croire qu'il s'occupe à glorifier
Dieu. Zikr veut précisément dire cette glorification de Dieu.
Le résumé de cette porte est que :
Toute la science est la science des qualités morales et l'homme doit agir conformément
à cette science. Il ne doit pas pousser les choses jusqu'à s'occasionner à lui
même du tourment ou en occasionner à d'autres. Les ordres qui ont été donnés
à tous sur la pureté des croyances, l'adoration ou autre chose de ce genre retournent
à cet ordre-ci. Par exemple, si quelqu'un se trouve atteint par la pauvreté,
mais se contente de ce qu'il a et patiente, alors sa grandeur reste auprès de
lui et il n'est pas attristé (de sa pauvreté) et, les jours de sa pauvreté terminés,
il ne verra plus aucun tourment. Mais s'il se plaint de cette pauvreté, il peut
rencontrer quelqu'un qui lui vienne on aide et fasse disparaître cette pauvreté.
Mais alors quand il s'examinera attentivement, il verra que la disparition de
sa pauvreté ne peut égaler l'humiliation qu'il a subie auprès de celui qui lui
est venu en aide.
Vois qu'il en est ainsi dans tous les rangs et toutes les qualités.
Quand on t'ordonne de mentionner Dieu en ton coeur, c'est pour que tu le mentionnes
sans cesse afin que ton coeur soit toujours vivant et que tu ne restes pas ainsi
dans l'ignorance de ton bien-aimé. Il ne faut donc pas que la langue prononce
cette mention pendant que ton coeur ne se tourne pas vers l'Eternel. Il se peut
ainsi que si tu te trouves au jour du jugement, le miroir de ton coeur se mette
en face du soleil de la Vérité, que s'il resplendit instantanément, son reflet
tombe en toi. Car c'est lui la source de tout bien et c'est vers lui que retourne
l'ordre.
Si ce soleil se manifeste et que tu restes toi avec la mention dans ton coeur,
cela ne te servira de rien, à moins que tu ne mentionnes Dieu avec sa mention
à lui. Car c'est lui la mention de Dieu dans cette manifestation.
En effet, cette mention que tu en fais est à cause de l'ordre qui t'en est donné
par le Point du Bayan, tandis que cela (ce qui se manifeste au jour du jugement)
est la manifestation de la vérité même du Point de Bayan dans son autre vie.
Et cette nouvelle manifestation est, d'une façon infinie plus puissante que
sa manifestation antérieure. De telle façon que si tu mentionnes Dieu en ton
coeur et que tu lui donnes ta foi, ta récompense est doublée quatre-vingt-quinze
fois. Mais, au jour même de la manifestation, mentionne Dieu à haute voix, car
une seule mention faite de Dieu à haute voix vaut mieux que quatre-vingt- quinze
montions à voix basse. C'est là la vérité de la "mention" auprès de Celui qui
mentionne et de Celui qui est mentionné, si tu le peux comprendre. Donc, certes,
faites le zikr de Dieu dans votre coeur de la façon que vous le pouvez faire.
Fais attention aux passions de ton coeur dont les degrés étaient et sont sans
nombre. Si tu es de ceux qui font attention, tu sais que cette mention (cachée
de Dieu en ton coeur) dans la violence du secret devient exactement comme la
mention à haute voix. C'est au point qu'à l'état de veille ou de sommeil, la
mention du coeur devient égale.
Quoique ton coeur soit arrivé à ce degré, si tu ne comprends pas le soleil de
la Vérité, cela ne te servira de rien. Si tu le comprends et que ton coeur ne
soit pas occupé de la mention de Dieu, cela te servira à quelque chose.
Dieu n'aime pas les mentions multipliées, qu'elles soient faites dans le coeur,
qu'elles soient faites à haute voix. Peut-être que si tu ne fais qu'une seule
mention dans la joie et l'allégresse, cela vaut mieux que mille mentions faites
sans joie et sans allégresse. Et chacun sait en lui-même combien il en doit
faire.
Le but de la mention est Celui que Dieu doit manifester.
Il s'est rencontré dans cette manifestation des gens qui prétendaient (faussement)
être de ceux qui observaient les ordres de faire attention, mais ceux-là n'étaient
pas considérés comme tels aux yeux de Dieu (ils sont pour autres que pour Dieu).
Les limites divines sont celles qui sont manifestes dans le Bayan. Ne t'arrête
pas à regarder ces spectacles de noms sans vérité (tels que dervichs, mourchids,
etc., etc., qui prétendent se livrer dans le secret de leurs coeurs aux méditations
sur la vérité), car ce sont ces mêmes esclaves qui, dans cette manifestation,
ont prétendu obéir à ces ordres et sont restés dans l'obscurité. Ceux qui n'élevaient
pas de telles prétentions, qui n'avaient même pas entendu le nom de Celui qui
est attendu, ont trouvé le salut dans leur acceptation (du Bab).
Certes, certes, gardez-vous en Dieu! mentionnez Dieu et en cachette et ouvertement.
Par cette mention, apaisez vos coeurs. Ne dites pas, ne poursuivez pas ce qui
ne peut vous servir de rien au jour du jugement, auprès de Votre Seigneur. Prosternez-vous
en face de Dieu, et se prosterner en face de Dieu c'est se prosterner en face
de Celui que Dieu doit manifester. O vous qui le mentionnez, craignez Dieu.
Bayan Persan - UNITE 9 - PORTE 5
Pour Dieu, il est obligatoire pour chaque personne de faire durant dix-neuf
jours le service du point de Vérité à son retour en ce monde. Il faut agir durant
ces dix-neuf jours selon la permission du Point de Vérité et quand celui-ci
le permet. Sinon il est licite de ne pas le servir (matériellement). Dieu est
le maître du bienfait sublime.
Le résumé de cette porte est que :
Tout ce à quoi s'applique le mot chose vient de Dieu, par sa volonté. Ce que
le spectacle de la volonté a fixé dans chaque forme en fait de versets de lui
sont dix-neuf versets. Le reste n'est que multiplication de cette Unité (de
19) et l'on ne peut en compter le nombre.
C'est pourquoi il a été ordonné dans sa manifestation que chaque jour l'homme
soit, de par un de ses versets qui sont en lui-même, entre les mains de Dieu,
sur son ordre, afin que le fruit du Principe de sa religion se manifeste aux
yeux de Dieu ainsi que les conséquences de ce principe.
Le premier jour est le jour du Point, les dix-huit autres sont ceux des lettres
du Vivant.
Depuis le premier jour du jugement jusqu'à son dernier moment, cet ordre plane
sur l'universalité des croyants au Bayan, depuis les plus élevés jusques aux
plus humbles, et il ne sera retiré que lorsqu'il aura permis qu'il soit retiré:
alors, mais alors seulement il est abrogé.
Cependant, prêtez la plus extrême attention qu'il soit possible dans les contingences,
au jour du jugement. Aujourd'hui, par exemple, relativement à une lettre des
lettres du Vivant du Qoran, dans quel état es-tu quand tu vas visiter son tombeau!
Eh bien, sois de même vis-à-vis du Point du Bayan.
Aujourd'hui vois combien on fait de pèlerinages au sanctuaire de l'Emir des
Croyants. Or, l'Emir des Croyants lui-même dans la manifestation du Prophète
de Dieu, comment était-il relativement à cette Altesse: tout ce dont il était
orné venait d'elle tant en grandeur qu'en sublimité. Eh bien alors, vois, comment
peux-tu toi même venir en présence d'un pareil spectacle de sainteté?
Les lettres de l'Unité que tu vois (celles du Qoran), les plus élevées comme
les plus humbles des créatures tournent autour de leur tombeau, les hommes dépensent
leurs biens (pour faire transporter leurs cadavres dans ces lieux saints), afin
que la relation qui existe pour ces tombeaux (leur relation vis-à-vis du Prophète
et de Dieu) leur soit appliquée à eux aussi. Et cependant, toute cette grandeur
en eux (ces tombeaux des imams) n'est qu'à cause de l'ordre qui fut donné au
début et qui est la parole du Prophète de Dieu. Vois donc qui se peut présenter
devant lui ?
Et cependant, si toutes les créatures n'étaient qu'un seul personnage et que
ce personnage, depuis le commencement qui n'a pas de commencement jusqu'au jour
de sa manifestation (du Bab), se fût prosterné pour lui, si au jour de la manifestation
on ne tenait compte que du mérite qu'il a, il ne lui serait même pas permis
de lever la tête de dessus son tapis de prière. Car ce soleil de Vérité est
un être tel que la grandeur de chaque chose, auprès de lui est plus infime qu'un
atome.
Malgré cela, regarde ses paroles: vois comme elles instruisent ses créatures.
C'est au point que toutes peut-être sont prêtes à se séparer de tout pour rejoindre
leur créateur, qui est le créateur de toutes choses, leur nourricier, qui est
le nourricier de toutes choses, celui qui les fait mourir et fait mourir toutes
choses, celui qui les fait vivre et fait vivre toutes choses.
Si tu atteins la science de l'intime de l'intime et que tu agisses en conformité
avec cette science, en toute vérité, alors tu peux être digne d'être mis en
présence du resplendissant créateur de la lumière, à cause de sa bienveillance
et non parce que tu le mérites toi-même. Sinon (si tu n'agis en toute vérité
suivant la science de l'intime de l'intime), si tu te trouves en sa présence
sans être arrivé au degré où l'on ne donne aucune chose comme compagne à Dieu
(c'est-à-dire si tu crois qu'en ce spectacle même de la Divinité il y ait une
parcelle quelconque de Divinité), alors tu ne peux être dans son contentement
et tous tes actes deviennent vains.
Si cependant toutes les créatures agissaient ce jour-là suivant leurs façons
d'agir entre elles, leur bien-aimé serait alors content d'elles.
Tu vois qu'on dépense des sommes considérables sur la route de la maison qu'il
(Dieu) a dit être sa maison, mais, au jour de sa manifestation, jour pendant
lequel sont, sur sa parole, créées des choses comme cette maison, si quelqu'un
se tourne vers lui (et lui donne sa foi) son état est évident.
Donc, certes, craignez Dieu, et dans vos actes, soyez purs pour Dieu.
Si vous vous trouvez soudain en sa présence, sans être convaincus de sa vérité,
certes vous resterez dans l'obscurité de son ordre. Si tu veux la grandeur de
sa connaissance, tu n'as jamais été digne d'entrer sur la place de l'immensité
de sa grandeur.
Regarde toi toi-même, et tu veux atteindre au faîte de l'arch.
Peut-être même sache-le plus haut que cela: c'est sur sa parole que l'arche
est arche (c'est sa parole qui crée l'arche). Il est trop haut, lui, pour être
qualifié par ce qualificatif, pour être saisi par cette mention: Au moment même
où tu regardes cette grandeur en ce que tu crois être hors de son rang et dans
la chose que tu considères comme vile(1).
(1) Nota: il est d'une hauteur inconcevable et incompréhensible non pas seulement
quand tu le contemples ou cherches à le contempler dans la splendeur de sa gloire.
Il t'est encore inaccessible dans ses manifestations les plus humbles et tu
ne pourras encore t'imaginer d'une façon à peu près exacte sa puissance quand
tu l'examineras à travers la chose la plus vile que tu puisses rencontrer.
Tu as entendu ce qui est descendu au sujet de la dernière lettre de la manifestation
précédente, de la part du Point du Bayan :
(Au sujet du croyant) Dieu est pur. Ce Dieu qui est le plus haut et qui n'a
rien au-dessus de lui.
(Au sujet du non croyant) Dieu est pur. Ce Dieu qui a créé la plus vile des
choses, telle qu'il n'y a pas d'autres choses semblables plus viles.
Comment est-il digne que, devant le spectacle de sa sainteté, des manifestations
de ce genre soient mentionnées. Elles ne le sont que dans la route de sa connaissance,
car elles sont la vérité de l'Unité. En ce qui concerne les limites apparentes,
tout ce qui est des moeurs de cette manifestation fais-le dans la plus sublime
hauteur qu'il soit possible d'atteindre dans les contingences, car lui t'acceptera
si tu n'outrepasses pas ces limites apparentes.
Mais si tu le regardes d'un autre regard que celui de l'Unité, alors il lancera
contre toi la sentence que tu n'es qu'un "animal".
Et si, Dieu garde! tu lui présentes des observations, c'est sous ta responsabilité
que tu le fais. Le Point de Vérité n'a aucune chose qui lui ressemblé pour qu'on
puisse tabler sur elle (pour approcher du Point par des comparaisons).
Si je dis : "le Point du Bayan, sa manifestation est plus manifeste" Si je dis
: "la manifestation ultérieure est dans sa manifestation à lui, de façon plus
cachée." quelle puissance puis-je donc avoir pour le mentionner ainsi?
La plus sublime des hauteurs, l'inaccessibilité de sa la puissance sont ses
mentions à lui qu'il a octroyées à la créature. Car sinon, il est pur de toute
mention, libre de toute louange et, avec la sublimité de sa grandeur, l'élévation
de sa magnificence et de son inaccessibilité, il n'était et n'est qu'un esclave
de Dieu.
Dieu est bien au-dessus de ces attributs que ses esclaves lui décernent, il
l'est, d'une grande élévation.
Bayan Persan - UNITE 9 - PORTE 6
Dans ceci qu'il est convenable pour les hommes qui croient au Point de Vérité,
de vénérer la famille dont il sort.
Le résumé de cette porte est que :
Sache qu'aucune terre n'est de climat plus tempéré que la terre où se lève le
soleil de Vérité. De même aucun nom n'est plus proche de Dieu après les lettres
de l'Unité, sans être le centre de l'amitié de l'arbre de la Vérité.
Cependant, si les plus éloignées des créatures lui donnent leur foi, elles deviennent
les plus proches. C'est ainsi que si tu le veux, regarde dans les lettres de
l'Unité: si tu veux savoir ce qu'il en était avant (le Bab), regarde les lettres
les plus proches dans le Qoran qui sont le lieu de suspension (d'attache) de
la foi. Si cette lettre (qui croit au spectacle de la manifestation) est proche,
elle devient plus proche encore ainsi qu'il en est arrivé pour l'Emir des Croyants
dans le Qoran. Peut-être ce lieu de rencontre est-il la proximité même de la
foi, ainsi que tu l'as pu voir pour les lettres de l'Unité.
Sache que Dieu a les yeux fixés sur son royaume. Le "père", tel qu'il ne peut
y en avoir de meilleur, il le choisit pour lui ; de même il prend la "mère"
qui n'ait pas de semblable. Vois qu'il en est de même pour toutes les autres
choses. Il n'est qu'un être (l'arbre de Vérité) et tous ne vivent que de l'océan
de sa bienveillance, et tous ne mourront que par elle. S'ils lui donnent leur
foi, ils sont vivants, sinon morts : qu'il s'agisse de la plus élevée des créatures
ou de la plus humble, car ses rapports sont égaux avec toutes choses.
Cependant Dieu a fait descendre toute sa lumière et tous ses rayons sur ses
parents avant leur création (1).
(1) Nota: Il me paraît qu'il faut comprendre ici le sens intime de ce mot, non
son sens apparent. J'ignore tout de la mère du Bab, et son père mourut avant
qu'il n'annonçât sa mission.
Cependant, ici, création veut dire résurrection dans la foi. En effet, Dieu
savait que les père et mère de celui qu'il avait à élire comme Prophète devaient
être convaincus de la vérité du Qoran et, par suite, dans la fidélité de leur
foi, devaient croire et obéir à la manifestation du Bab. C'est ainsi d'ailleurs
que l'excessive majorité des chiites expliquent les résurrections opérées par
le souffle de Jésus. Il ne s'agirait pas de morts au sens strict du mot, mais
des morts au point de vue de la Foi. Jésus, leur insufflant la foi, faisait
de morts des vivants.
Et il fit descendre ses bénédictions sur eux avant la création des cieux, de
la terre et de ce qui est entre (1). Et ces bénédictions sont celles-là même
qui descendent sur eux du fruit de leurs entrailles et non d'autres.
(1) Nota: il y a lieu de faire ici la même observation que précédemment. Avant
la création des cieux veut dire non pas avant la genèse du monde, mais du moins
avant celle du monde du Bayan; avant la création de la terre veut dire avant
la création de la terre du Bayan.
L'essence éternelle est en effet plus haute que chaque mention, que chaque approche.
Ce qui est possible dans les contingences est la manifestation de la Volonté
Primitive sous la manifestation de Ha et non en essence (dans les cinq degrés
de la Divinité, non dans son essence). Et c'est lui (ce fils) l'existence (visible)
de la Volonté, en lequel on ne peut voir que Dieu très haut et le bien-aimé
éternel. Quiconque est pour lui est pour Dieu, quiconque n'est pas pour lui,
sache-le pour autre que Dieu.
Toutes les existences, sache-le, sont des gouttes de la mer de sa bienveillance.
Atteins le donc, et pour l'atteindre donne ta vie, car tu l'atteindras alors
(après ta mort) si sa manifestation n'a pas eu lieu. Sinon, entendis-tu la plus
infime annonce de sa manifestation, si tu n'acceptes pas immédiatement, tu ne
pourras l'atteindre après ta mort.
Sache que lui obéir, c'est obéir à Dieu, l'aimer, c'est aimer Dieu. Ne reste
pas dans l'obscurité à cause des livres et des dires d'autrefois, au jour de
la manifestation, car le but de ces livres et de ces dires est d'arrive.
Si tu arrives à lui dépourvu de ces livres et de ces dires, ta foi existe et
tous ces livres et tous ces dires sont à son ombre; mais si tu n'arrives pas
à lui et que cependant tu possèdes tout cela, toutes ces choses n'étaient et
ne sont rien et tombent dans le néant absolu.
C'est là le sens de ce verset, si tu y regardes d'un regard lumineux.
Dis : Dieu suffit à toutes choses, de toutes choses. Et rien ne suffit à Dieu
ton Seigneur, rien parmi les choses des cieux, de la terre et de ce qui est
entre. Il est le savant, celui qui suffit, le puissant.
Au sujet d'aucune question tu ne diras ce verset au nombre du mot "Puissant"
(= 314 fois) sans voir aussitôt la réponse de la source même de l'ordre. Car
Dieu est plus proche de toi que ton être intime même et il est Puissant sur
toutes choses, et savant sur toutes choses auxquelles on peut appliquer le mot
de choses.
Quand tu as dit ce verset avec la langue même de ta vérité, les lettres de (les
croyants à) ce verset étaient et sont dans son royaume. Ils deviennent causes
que se manifestent les instruments de sa réponse.
Mais ne porte tes regards que sur Dieu lui-même, car sache bien que ce qui est
autre que lui est sa créature.
Dieu n'a besoin de personne, il est Très Haut.
Bayan Persan - UNITE 9 - PORTE 7
Dans les choses défendues telles que vendre l'asa foetida et le tombac.
Le résumé de cette porte est que:
Sache que l'origine des choses interdites remonte aux premières lettres de la
négation ; de même tout ce qui vient à l'ombre de ces lettres vient dans la
négation primitive.
Sache que quiconque n'est pas pour Celui que Dieu doit manifester n'est pas
pour Dieu et quiconque est pour Lui est pour Dieu.
Vois qu'il en est ainsi au sujet du Point du Bayan, qu'il en était ainsi auparavant
pour le Qoran et qu'il en était de même auparavant encore dans les Evangiles.
Considère qu'elles sont à chaque manifestation, si les manifestations d'auparavant
n'entrent pas dans celle ci, considèrent quelle sont dans la négation.
Le tombac est interdit et tout ce qui s'y rapporte. Sont interdites ces marchandises
qu'on apporte du Khoraçan (asa foetida). Elles ont une odeur contraire à la
pureté. Cela est interdit, et toutes choses identiques sous quelque forme qu'elles
soient présentées.
Si tu veux connaître la limite de la première parole de négation et celle de
la seconde, regarde les deux choses. Car tout ce qui est le contraire de la
pureté retourne à ces deux-là, tandis que ce qui est pur retourne à Mohammed
et à Ali, les bénédictions de Dieu soient sur eux.
Tous les instruments qui se rapportent à ces deux choses sont interdits,
En tout état de cause, réfugie-toi en Dieu unique, le très haut, le très exalté,
en ses noms et en ceux qui le rappellent. Car le non croyant est comme l'asa
foetida.
Sache bien que chaque bien qui était et est dans la science de Dieu se trouve
à l'ombre de l'arbre de l'assentiment, qui est Celui que Dieu doit manifester,
tandis que le contraire de cela se trouve à l'ombre de la négation.
Ce sens là, donne-lui une existence extérieure; et regarde avec tes yeux matériels
: il se peut ainsi qu'au jour de sa manifestation tu ne restes pas dans l'ignorance
de son lever, et que tu te prosternes devant Dieu pour lui, et que tu affirmes
la vérité de tout ce qu'il fait descendre d'auprès de Dieu ; que tu réunisses
ses oeuvres écrites de la plus belle écriture, ornées des plus beaux ornements.
Ce qui descend de lui, sont des paroles des manifestations du Paradis éternel
qui rayonnent sur les formes des coeurs des contingences.
A chaque manifestation, prends la virginité de cette manifestation et autant
qu'il puisse être possible dans les contingences, viens à son secours et obéis-lui.
Il se peut ainsi que tu deviennes étranger à la négation et que tu rentres dans
l'assentiment. C'est, là la miséricorde infinie de Dieu qui s'attache sur chaque
chose et son amour qui embrasse chaque chose.
Dis : Dieu vous a interdit la négation et tout ce qui en dépend. Il vous ordonne
à vous et à toutes les créatures l'assentiment et tout ce qui en dépend. Il
se peut que vous autres, au jour du jugement, vous obéissiez à Dieu, et que
sur son ordre vous soyez guidés sur la voie droite. Dis: vous tous, vous êtes
prosternés devant Dieu.
Sache que l'existence de la négation n'est pas mentionnée en elle-même (par
Dieu). Elle ne l'est que par la mention de l'assentiment. De façon que, si l'arbre
de Vérité au jour de sa manifestation ne voyait pas le contraire des croyants
(s'il voyait tous les hommes croyants en lui), il ne ferait pas descendre cette
mention (de négation). Tout ce qui a été et est mentionné est pour l'exaltation
de l'assentiment et l'anéantissement de la négation et non pour autre chose.
Par exemple, si ces deux choses (le tombac et l'asa foetida) ont été interdites,
c'est pour la sauvegarde de l'être des croyants, et non pour elles mêmes. Vois
qu'il en est de même pour tous les degrés de l'existence et contemple l'océan
de la bienveillance divine.
Appuie-toi donc sur Dieu, car il est le meilleur des gardiens.
Bayan Persan - UNITE 9 - PORTE 8
Sur l'interdiction absolue de l'opium, des boissons fermentées et des médicaments.
Le résumé de cette porte est que:
Tout ce qui est autre chose que l'amour vient d'autre chose que de la vérité,
et tout ce qui est amour vient d'elle.
Sont interdites les liqueurs fermentées et tout ce à quoi s'applique le mot
médicament : et cela, de façon absolue, afin que tu te tiennes pur de tout ce
à quoi s'applique l'appellation de "pour autre que pour Dieu" et que tu changes
ces médicaments, en cas de nécessité, contre les plus subtils mets que Dieu
t'a donnés et qui sont et étaient de l'arbre de l'amour. Et cet ordre est aussi
bien général, que particulier: il en est de même que pour ton acte de te détourner
d'un non croyant et qui s'applique évidemment à l'Universalité des impies.
Mais Dieu très haut, dans chacun de ses rangs, rayonne d'une telle façon que
toutes les existences se prosternent devant lui, toutes désirent son amour,
toutes progressent dans son obéissance. Il n'existe aucun atome qui dans la
vérité de son être ne l'adore et ne le cite avec sa propre langue; mais, dans
cette manifestation-ci, toute chose qui n'est pas de l'arbre de l'amour n'était
ni n'est aimé, et chaque chose qui est de cet arbre était et est aimé.
Dans certaines industries où ces choses défendues ici sont indispensables, elles
deviennent permises pour les personnes qui s'en occupent: et elles sont permises
de la façon qu'elles ont été permises à chaque manifestation (1).
(1) Nota: il faut rapprocher ce passage de celui qui ordonne de s'éloigner d'un
infidèle, comme de tous les infidèles, et comprendre que non seulement l'alcool
est permis (non pas à boire, bien entendu) à ceux qui s'occupent d'industries
qui se basent sur l'alcool, mais qu'il est encore permis d'avoir des relations
avec les non-croyants.
Il faut, en effet, montrer de l'affabilité à ceux qui ne sont pas des spectacles
de la Vérité, car il se peut ainsi qu'un fruit soit tiré de leur existence,
tel que, par exemple, leur conversion à Dieu: car la possibilité de la foi existe
dans chaque être, si celui-ci ne se laisse pas détourner par ses passions.
Certes ! certes ! contre ces choses qui ne sont pas aimées de Dieu, réfugiez-vous
en Dieu, votre Seigneur, Celui qui vous accorde sa miséricorde - si vous désirez
être sauvés,
Bayan Persan - UNITE 9 - PORTE 9
Dans ceci, que la prière Djéma'at est interdite. Il en est de même pour toute
prière, sauf pour la prière des morts. En vérité, vous devez vous réunir pour
la prière des morts, mais faites vos prières chacun séparément (1).
(1) Nota: la prière djéma'at, c'est-à-dire la prière en commun sous la direction
d'un pichva (ce que les Turcs ont appelé imam par dérision pour les chiites)
Celui-ci se met au premier rang, à une certaine distance de la foule, qui répète
exactement tout ce qu'il fait et tout ce qu'il dit. Le Bab ne veut pas de cela,
et s'il admet qu'on se réunisse pour la prière des morts, là non plus il n'admet
pas l'intervention du pichva.
Le résumé de cette porte est que:
De là qu'il est évident que dans la prière Djéma'at, celui qui remplit l'office
d'imam doit forcément être des lettres de l'assentiment; de là que, à la fin
de chaque manifestation, tous prétendent être des spectacles de l'assentiment
et non des spectacles de la négation, mais qu'au début de la manifestation suivante
il se manifeste qu'ils sont des spectacles de la négation, c'est pour cette
raison (1) qu'il a été interdit de faire la prière djéma'at de façon à ce que
ces hommes n'aient pas adoré Dieu dans la route d'autre que pour Dieu.
(1) Nota: Je pense que l'idée du Bab est assez nette pour que je n'aie pas besoin
d'insister.
Si aujourd'hui, quelqu'un qui était dans la négation donne sa foi à Dieu, à
ses versets, à l'arbre de Vérité, à ses manifestations, et s'il a prié avant
de donner sa foi derrière quelqu'un qui n'a pas encore donné la sienne, il est
obligatoire pour lui de recommencer sa prière: c'est là un ordre réel de Celui
qui commande. En effet, ce conducteur de prières (pich namaz) était ce jour
là pour autre que pour Dieu, car s'il ne l'avait pas été en ce moment-là, comment
le serait-il aujourd'hui; or celui qui priait derrière lui était pour Dieu :
s'il ne l'avait pas été à ce moment-là, il ne serait pas aujourd'hui un fidèle.
C'est, là un de ses ordres Davidiques(2) qui est donné dans le sens intime,
non dans le sens apparent.
(2) Nota: le Qoran dit:
II 252. David tua Djàlout; Dieu lui donna le Livre et la sagesse ; il lui apprit
ce qu'il voulut ......
XXXVIII-25. O David! nous t'avons établi notre lieutenant sur la terre, prononce
donc dans les différends des hommes avec équité.
XXI-78. Souviens--toi aussi de David et de Salomon quand ils prononçaient une
sentence concernant un champ où les troupeaux d'une famille avaient causé des
dégâts. Nous étions présent à leur jugement.
Il ressort nettement de ces citations que la sagesse de Dieu régnait dans les
sentences de David, qu'elles renfermaient la vérité, et qu'il faut, en conséquence,
en pénétrer le sens intime, car c'est le seul qu'elles visent. Or un hadis affirme
que l'imam Qaëm doit également prononcer des ordres Davidiques, c'est-à-dire
des ordres dont le sens intime est la vérité.
Si, en effet, c'eût été dans l'apparence que la permission eût été donnée (de
prier derrière le pich namaz) ; mais c'est précisément là que gît la discussion.
Pourquoi n'a t il pas été assez perspicace pour comprendre que celui derrière
qui il priait pour autre que Dieu.
Pour les prières des morts, il est permis de se réunir d'autant que cela prouve
le respect que l'on a pour le cadavre du croyant. Plus la foule est nombreuse
à cette occasion, plus cela plaît à Dieu. Mais que personne ne se tienne devant
(les autres). Que chacun dise sa prière dans le rang dans lequel il se trouve
et séparément.
Au sujet de cette prière djéma'at, vois combien il en a été fait depuis les
débats de l'islam jusqu'à la manifestation du Point du Bayan. Il y en a tant
que personne ne les peut compter. Gloire à Dieu qui n'a permis à personne de
faire sa prière avec le spectacle de son être (le Bab) dans sa manifestation.
Et tous leurs actes sont ainsi devenus vains!
Cependant, tous priaient sous son nom, tous priaient sous son ordre! Vois la
mesure de la créature! avec toute cette ostentation d'amour, avec toute cette
attente d'allégresse, le jour de la manifestation, personne n'est venu se joindre
à une de ses prières; alors qu'avec la plus vile des créatures ils prient cinq
fois par jour et par nuit tant qu'enfin l'ordre de Dieu se retire de cette personne
(derrière laquelle ils prient).
Fais attention au jour de la manifestation de Celui que Dieu doit manifester,
de façon à ne pas rester ainsi dans l'obscurité. Et nuit et jour tu passes ton
temps à les mentionner! Avec les ordres qui te sont promis pour le jour de sa
manifestation tu rassures et tranquillises ton coeur et tout d'un coup il se
lève (ce soleil de Vérité), et à ce moment même lui vient la permission d'abroger
la loi ancienne! Dès cet instant tu restes dans l'ignorance de son bienfait,
privé du fruit de ton existence. Et cependant, cette mer de bienfaits est patiente.
Si, en effet, il est dans sa science que quelqu'un soit qui doive tenir l'engagement
qu'il a donné à Dieu au jour du jugement, elle patientera jusqu'à ce qu'il ait
tenu cet engagement.
Mais il se peut que ce soleil se manifeste et que tu sois enveloppé dans les
voiles du sommeil. Alors il te réveillera, mais tu resteras dans l'ignorance.
C'est ainsi que le Prophète de Dieu se manifesta, et les esclaves de l'Evangile,
il chercha à les éveiller: mais ceux-ci restèrent plongés dans leur sommeil.
Jusques à aujourd'hui ils sont restés dans cette stupeur. C'était à lui (Mohammed)
qu'il appartenait de dire "l'Ahmed promis, c'est moi" et de dresser son Témoignage
avec les versets que Dieu faisait descendre sur lui et non suivant le désir
d'un chacun. (Car si chaque Prophète, à chaque manifestation, avait répondu
victorieusement suivant le désir d'un tel et d'un tel) aucun témoignage dans
aucune manifestation n'eût été traité, de mensonger. Regarde le Qoran, de la
vérité duquel tu es convaincu vois combien y sont blâmés les esclaves qui faisaient
des demandes au Prophète de Dieu et qui allèrent jusqu'à dire "XV11-94. Amène
Dieu et les anges comme garants de ta parole".
Ils ne pouvait certes commettre un péché plus grave que de parler ainsi, car
Dieu était trop haut pour être appelé en garantie, et certes ce qui est possible
pour les contingences ne peut être mentionné pour lui; comment dès lors pourrait-il
prendre une existence extérieur. Jusqu'à aujourd'hui ceux qui attendent (l'Ahmed
promis) sont restés dans l'attente.
Et il peut arriver que le jugement de Celui que Dieu doit manifester se lève,
et qu'ils soient encore dans leur attente, si Dieu ne suscite pas quelqu'un
de puissant (un souverain) sur ses créatures, parmi ses croyants au Bayan (qui
force tout le monde à entrer dans la religion). S'il en suscite un, alors le
bienfait de Dieu atteindra toutes les créatures.
Si les moyens de la manifestation étaient autres que ceux-là, Dieu les eût fait
descendre pour son Prophète: c'est aux créatures qu'il appartient de devenir
les spectacles de l'ordre de Dieu. Auprès de la source (celui qui est manifeste
dans la manifestation), il n'existe rien autre que l'ordre de Dieu (le Prophète
ne doit s'occuper que de remplir sa mission. peu lui importe que hommes croient
ou ne croient pas). Par exemple, ce qui vient de Dieu est (simplement cet ordre):
"En faire le pèlerinage (de la maison de Dieu) est un devoir envers Dieu, pour
quiconque est en état de le faire (Qoran, III, 91)".
C'est à la créature qu'il appartient de faire resplendir cet ordre par la façon
dont elle lui obéit. Cette sublimité (1) qui était et est dans l'ordre de Dieu
se trouve en lui pour ceux qui ont le regard perspicace, qu'on l'exécute ou
qu'on ne l'exécute pas.
(1) Nota: qu'elle obéisse ou n'obéisse pas, qu'elle le fasse resplendir ou qu'elle
ne le fasse pas.
Certes! Certes ! Priez Dieu qui est votre Seigneur, celui qui vous prend en
sa miséricorde. Il se peut que vous soyez convaincus des vérités de Dieu au
jour du jugement.
Bayan Persan - UNITE 9 - PORTE 10
Dans la pureté de la terre des âmes.
Le résumé de cette porte est que:
Pour chaque chose dans la science de Dieu, il existe une purification et toutes
choses deviennent pures par la mention de Dieu, si elles croient à Celui que
Dieu doit manifester. La purification du coeur ne peut se faire que par la foi
que l'on donne aux trois premières lettres ; celle des, esprits que par la foi
aux quatre lettres suivantes ; celle des âmes par la foi aux six autres, et
celle du corps essentiel que par la foi aux six dernières. Toute la purification
est contenue dans la parole de l’Unité (nota: Qui est La élahé ellallah, et
qui contient elle aussi dix neufs lettres). Il faut donc que tu purifies (sépares)
les signes de cette Unité des signes de celle qui est à l'ombre du feu.
Vois qu'il en est ainsi en chaque chose. Vois, en chaque chose, l'affirmation
et la négation jusqu'à ce que tu arrives a les séparer. Par exemple, si ton
mouchoir de poche a un atome de noir, tu ne le pourras purifier que suivant
la méthode générale (le blanchissage). Il en est de même pour le moindre atome
comme pour la plus haute des choses. Regarde afin de ne pas rester dans l'obscurité
du remède de chaque mal.
Sache que la purification dans le Bayan est la plus proches proximités, la plus
haute des obéissances. Par exemple, purifie tes oreilles de l'audition de la
mention d'autre que Dieu, ton oeil de sa vision, ton coeur de l'acte de la contempler,
ta langue de la prononcer, ta main de l'écrire, ta science de l'apprendre, ton
coeur de la laisser pénétrer en lui: de même pour toutes tes puissances, afin
de voler dans le Paradis de l'amour. Alors il se peut que tu atteignes Celui
que Dieu doit manifester, tout imprégné de cette pureté qu'il aime, c'est-à-dire
que tu sois pur de tout ce qui ne croit pas à lui et de tout ce qui n'est pas
pour lui: c'est alors que tu seras pur d'une pureté qui te donnera un fruit.
Sache que chaque oreille qui entend ses paroles en ayant foi en lui ne rentrera
jamais dans le feu; car du moment qu'elle saisit la hauteur de ses paroles,
elle choisit leur connaissance et n'entre pas en amitié avec une personne qui
ne croit pas en lui.
Tout ce qui est dans l'autre monde est le fruit de sa connaissance et de ne
pas faire amitié avec ses ennemis.
Chaque regard qui regarde ses paroles avec la foi en lui, le Paradis lui devient
obligatoire; tout coeur qui les contemple avec la foi en elles était et sera
dans le Paradis auprès de Dieu ; toute langue qui prononcera ses paroles avec
la foi en elles sera dans le Paradis et n'y prononcera que les louanges et les
exaltations de l'Eternel qui n'avait ni n'a, dans les manifestations de sa grandeur,
dans les effulgences de sa sainteté, ni descente ni bassesse. Chaque main qui
écrira ses paroles avec la foi en elles, Dieu la remplira de tout ce qu'elle
aime tant dans ce monde-ci que dans l'autre; chaque poitrine qui apprendra par
coeur ses paroles, Dieu la remplira de son amour si elle croit en lui. Chaque
coeur qui aura l'amour de ses paroles et dans lequel se manifesteront les signes
de la foi, quand on le mentionnera comme Dieu l'a dit: "les croyants sont ceux
qui, quand ils entendent prononcer le nom de Dieu, sentent la crainte envahir
leur coeur", ce coeur donc est le lieu où se pose le regard divin. Et Dieu les
mentionnera au jour du jugement dans la plus belle des mentions.
Sache que la pureté des âmes ne réside pas en ceci que tu ne prononces pas les
paroles que Dieu a fait descendre (La élahé Ellallah), car le principe même
de ta religion, repose sur la parole La élahé Ellallah et sur la mention des
spectacles de l'Unité primitive et du Bayan (du Point du B) et cependant les
paroles non élliyines sont dans les premiers mots que tu prononces. Au moment
de la manifestation chacune de ces paroles se croit la plus pure de la terre
des âmes!
Pureté des âmes veut dire: Te purifier de ce qui est autre que pour Dieu, et
bénéficier de ce qui est pour Dieu. Mais si la manifestation du Bayan arrive
à un degré tel qu'il n'y ait plus lieu de citer pour autre que pour Dieu, alors
il te devient permis de ne plus prononcer autre chose que les paroles "élliyines".
Si tu veux, durant toute ta vie, voyager dans la mer de l'amour absolu et des
élliyines, tu as le moyen de faire ce voyage (avec la mention de Dieu). En effet,
si toutes les existences avec cette seule parole Allahou A'azem effectuent le
voyage, toutes arriveront au but qui est Celui que
Dieu doit manifester, car c'est lui qui est le spectacle des mots "Allabou A'azam".
Sache que la négation de chaque manifestation se manifeste dans la manifestation
suivante et non dans la manifestation elle-même. Par exemple, la négation de
l'Evangile se manifesta dans le Qoran et la négation du Qoran dans le Bayan.
Il s'agit ici de l'universalité de la négation, non de son détail. De même la
négation du Bayan ne se manifestera qu'à la manifestation de Celui que Dieu
doit manifester. Tous, ce jour-là, prétendent à l'assentiment, avant sa manifestation
même et tous prétendent fuir la négation.
Mais il est bon qu'on les éprouve tous à la pierre de touche, et qu'alors tous
les hommes soient tellement purs que les cieux, les terres et ce qui est entre
se prosternent devant une telle grandeur. C'est en toi que tu l'as vu pour la
manifestation du Bayan et que tu le verras ce jour-là si tu t'y trouves. Tu
verras tous les poissons du Bayan vivant de cette eau de vie (Celui que Dieu
doit manifester), mais restant dans son ignorance.
Certes! Certes ! Purifiez vos âmes de la façon que vous le pouvez faire.