Offrir une
éducation baha'ie aux enfants
Introduction au matériel de classes pour
enfants - M. Furutan
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Livret 6 du cours
Table
des matières
Introduction du livret
1- La Création : un signe de la puissance de Dieu
2- Les messagers de Dieu : la lumière des conseils divins
3- Les effets de la religion
4- Baha'u'llah, l'éducateur de l'humanité
5- Le Bab, le précurseur de Baha'u'llah
6- L'histoire du Bab
7- L'histoire du Bab : la déclaration de sa mission
8- L'histoire du Bab : son martyre
9- L'histoire des babis après le martyre du Bab
10- Les messagers de Dieu ont tous dû faire face à de l'opposition
11- Retour sur les leçons 1, 2 et 3
12- Retour sur les leçons 4 et 5
13- Retour sur les leçons 6, 7, 8 et 10
14- La notoriété de Baha'u'llah grandit (1)
15- La notoriété de Baha'u'llah grandit (2)
16- Retour sur certaines lois baha'ies
17- D'autres lois
18- Il est interdit de mentir
19- Ne pas être orgueilleux
20- Dieu connaît les secrets de notre coeur
21- Apprendre une prière
22- L'ascension de Baha'u'llah
23- 'Abdu'l-Baha
24- Apprendre une prière
25- Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha
26- Shoghi Effendi, le Gardien de la foi baha'ie
27- Sélections des écrits de Shoghi Effendi
28- La Maison universelle de justice
29- Retour sur les leçons 14, 15 et 21
30- Retour sur les leçons 7, 8 et 20
31- Retour sur les leçons 22, 25 et 27
32- La préparation de la célébration de fin d'année
33- La célébration de fin d'année
Introduction
Voici le sixième livret d'une série destinée à servir de guide aux enseignants
des classes pour enfants. Au moment où ils s'apprêtent à utiliser ce livret,
les enfants ont déjà complété cinq années de classes. De la même manière, les
enseignants auront eu l'occasion d'examiner les cinq livrets précédents et de
prendre en considération les suggestions offertes dans les introductions de
ces livrets. Nous espérons que ces suggestions les auront aidés à communiquer
aux enfants les messages spécifiques et généraux de ces livrets. Bien que nous
nous abstenions de répéter ici le contenu des introductions aux livrets précédents,
nous conseillons néanmoins aux enseignants de revoir ces introductions et d'appliquer
les principes qui y sont suggérés, de façon à enrichir leurs méthodes d'enseignement.
Ce livret est destiné à développer plus en détail certains aspects de l'histoire
de la Foi, en plus de présenter certaines des lois de Baha'u'llah qui serviront
d'assise pour le développement du caractère de l'enfant pendant sa croissance.
Ce livret contient aussi plusieurs prières et passages des Écrits saints. L'histoire
de la Foi servira d'inspiration aux élèves, alors que les lois et les Écrits
saints leur fourniront quelques-uns des outils dont ils auront besoin pour faire
face aux épreuves et difficultés spirituelles de la vie d'adulte.
Les thèmes historiques résument, de façon brève et concise, la vie du Bab et
de Baha'u'llah. Des résumés de la vie de 'Abdu'l-Baha et de Shoghi Effendi sont
aussi présentés. Dans la mesure du possible, les événements historiques relatés
sont accompagnés de références aux écrits de Baha'u'llah et de 'Abdu'l-Baha.
Si ce survol rapide de l'histoire, du Bab à Shoghi Effendi, peut sembler ne
pas rendre justice à la richesse de l'histoire de la Foi, rappelons que notre
intention est de fournir ici aux élèves un aperçu général de cette période historique.
Nous espérons qu'ayant ainsi été exposés à divers événements constituant l'histoire
de notre foi, les élèves développeront le goût d'entreprendre une recherche
plus approfondie. Il est donc recommandé d'avoir à portée de la main de brefs
récits historiques de divers événements, que l'on pourra offrir aux élèves qui
souhaiteraient explorer plus en détail l'histoire de la Foi.
Les Écrits saints présentés dans ce livret abordent des lois spécifiques de
la Foi qui ont été soigneusement sélectionnées pour conjuguer la formation du
caractère à une mise en contact des élèves avec certains des aspects pratiques
des lois de la Foi. Par exemple, des thèmes comme l'honnêteté et l'humilité
et l'utilisation du parfum sont combinés pour faire naître, chez les élèves,
non seulement le besoin d'agir différemment par rapport à la société qui les
entoure, mais aussi d'être perçus comme différents !
Comme dans les autres leçons, il est recommandé d'illustrer dans une présentation
dramatique ce qui a été appris. Les événements historiques relatés dans ce livret
fourniront toute l'inspiration nécessaire à la préparation de saynètes et à
la composition de chansons décrivant aussi bien les sacrifices des personnages
centraux de la Foi que l'héroïsme de ses premiers croyants. On devrait préparer
ces saynètes assez tôt au début de l'année pour ainsi disposer de tout le temps
nécessaire pour les répétitions et pour une présentation devant les parents
ou l'ensemble de la communauté.
'Ali-Akbar Furutan
AU NOM DE DIEU, LE PUR, CELUI QUI SUFFIT À TOUT !
1. La Création : un signe de la puissance
de Dieu
Dans le livre Les leçons de Saint-Jean-d'Acre, 'Abdu'l-Baha - que nos âmes soient
offertes en sacrifice pour lui - dit ceci :
[...] c'est-à-dire que les signes de la grandeur divine sont apparents dans
la réalité des choses et dans toutes les créatures.
De même que le globe terrestre est le lieu où resplendit l'éclat du soleil (puisque
sa lumière, sa chaleur, ses effets sont apparents et visibles dans les moindres
atomes de la terre), de même les atomes des êtres, dans cet espace infini, proclament
et prouvent l'une des perfections divines. Rien n'en est exclu.
C'est soit un signe de la miséricorde de Dieu, soit un signe de son pouvoir,
de sa grandeur, de sa justice, de sa providence qui dispense l'éducation ; soit
un signe de la bonté de Dieu, de sa vision, de son audience, de sa connaissance,
de sa grâce, et ainsi de suite.
Nous en revenons à ceci que, nécessairement, chacune des créatures est le lieu
où resplendit l'éclat divin, c'est-à-dire que les perfections de Dieu sont apparentes
et resplendissent en elles.
('Abdu'l-Baha, Les leçons de Saint-Jean-d'Acre, Paris, Presses universitaires
de France, 1980, p. 201-202)
Le soleil et sa lumière puissante, la lune et sa face brillante, les étoiles
scintillantes, les lacs et les océans, les montagnes et les collines, les douces
brises soufflant dans toutes les directions, les paysages magnifiques, tous
les animaux, les arbres, la création qui nous entoure, tout est un signe de
la grandeur de Dieu. Chaque vague qui agite la mer et qui, avec puissance, atteint
la rive, chaque éclair qui illumine les cieux, chaque orage qui gronde, chaque
étoile qui, par une nuit sombre, éclaire le ciel, chaque rivière qui s'écoule,
chaque papillon qui vole si délicatement d'une fleur à l'autre, tout cela est
un signe évident de la puissance de Dieu et de la grandeur du Créateur. (L'enseignant
peut inviter les élèves à réfléchir à d'autres signes de la grandeur de Dieu
et à en faire part au groupe).
L'humanité est la plus grande création de Dieu et, comme le dit 'Abdu'l-Baha
:
[...] la réalité humaine est la réalité collective, la réalité générale, le
lieu où resplendit l'éclat de toutes les perfections divines ; c'est-à-dire
que, pour chaque nom, chaque attribut, chaque perfection que nous reconnaissons
en Dieu, il existe un signe chez l'homme.
('Abdu'l-Baha, Les leçons de Saint-Jean-d'Acre, Paris, Presses universitaires
de France, 1980, p. 202)
L'être humain est donc le plus grand signe de la puissance de Dieu et il est
capable de chanter les louanges de Dieu en priant avec ferveur :
Mon Dieu, objet de mon adoration, but de mon désir, toi le Très-Généreux, le
Très-Compatissant ! Toute vie vient de toi et tout pouvoir repose au creux de
la main de ton omnipotence. Celui que tu exaltes est élevé plus haut que les
anges, et atteint le rang de : "En vérité, nous lui avons accordé un rang élevé
!" ; et celui que tu abaisses est plus bas que la poussière, que dis-je, il
est moins que rien.
(Baha'u'llah, Prayers and Meditations, Wilmette, Baha'i Publishing Trust, 1979,
p. 252 [traduction provisoire])
Dans sa bonté, en signe de sa miséricorde et de sa grâce, Dieu nous a donné
tout ce dont nous avons besoin pour assurer notre bien-être et notre croissance,
et Il nous a généreusement offert toutes sortes de bienfaits en ce monde. Il
nous a donné l'air, la lumière du soleil, la pluie, une terre riche, un cerveau
et une intelligence qui nous permettent de comprendre les choses. (L'enseignant
peut demander aux élèves d'énumérer d'autres bienfaits divins).
Nous, les êtres humains, puisque nous sommes la plus parfaite création de Dieu
et les bénéficiaires de sa miséricorde, de ses bénédictions et de sa bonté,
nous devrions, nuit et jour, le remercier de sa grande générosité. Dans les
Paroles cachées, Baha'u'llah dit :
Ainsi, avant que tu ne sortes du sein de ta mère, je t'ai réservé deux sources
de lait miroitantes, des yeux pour veiller sur toi et des coeurs pour t'aimer.
Par ma tendre bonté, à l'ombre de ma miséricorde, je t'ai élevé, et par l'essence
de ma grâce et de ma bonté, je t'ai protégé.
(Baha'u'llah. Les Paroles cachées, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1990,
p. 69)
Nous ne devrions jamais oublier, ne serait-ce qu'un instant, notre devoir de
suivre les commandements, les lois et les enseignements de Dieu. Nous devrions
toujours être reconnaissants envers Dieu pour les dons qu'Il nous a accordés
et nous devrions le prier sans cesse :
Il est Dieu ! Comment pouvons-nous te remercier, ô Seigneur ? Tes générosités
sont sans limite et notre gratitude ne peut les égaler. Comment ce qui est limité
peut-il louer l'Infini ? Nous sommes incapables d'exprimer notre gratitude devant
ta bonté et, dans une impuissance absolue, nous nous tournons entièrement vers
ton royaume, implorant l'accroissement de tes dons et de tes générosités. Tu
es le Donateur, le Dispensateur, le Tout-Puissant.
('Abdu'l-Baha, Mahmud's Diary, George Ronald, p. 329 [traduction provisoire])
- La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, en marchant, en parlant, en mangeant ou en vous rendant à l'école,
réfléchissez aux signes de Dieu et à sa grandeur en ce monde. Vous en trouverez
plusieurs exemples."
2- Les messagers de Dieu : la lumière
des conseils divins
On installe habituellement de puissantes lumières le long du rivage des océans
et au sommet des tours et des hauts édifices. Ces lumières brillantes servent
de point de repère aux navires et aux bateaux qui parcourent mers et océans
dans la noirceur de la nuit. Elles protègent les navires et leurs passagers,
et les empêchent de se perdre. De la même façon, un projecteur puissant ou une
lumière installés sur le toit d'un édifice très élevé ou au sommet d'une colline
au milieu d'un village servent de guides à ceux qui, dans la nuit noire, se
dirigent vers le village.
Imaginez que vous êtes passagers d'un navire (ou d'un bateau sur un lac) au
milieu de la nuit et que, tout à coup, une violente tempête se met à secouer
le navire. La tempête s'intensifie, et le capitaine (ou celui qui mène le bateau)
fait tout son possible pour empêcher le vaisseau de sombrer et il s'efforce
de diriger le navire vers la lumière qu'il aperçoit sur la rive. Soudainement,
le hasard fait que la lumière, sur la côte, son seul point de repère, s'éteint.
Qu'arrive-t-il aux passagers du navire ? À quoi songent-ils ? Quels dangers,
quelles calamités se mettent-ils à imaginer ?
De la même façon, imaginez que vous vous dirigez avec d'autres personnes vers
un village, par une nuit sombre et pluvieuse. Le village est loin, il pleut
abondamment et, à cause des épais buissons devant vous, il est difficile de
suivre le chemin. Mais une lumière brillante montre où se trouve le village
et indique à votre groupe le chemin à suivre. Tout à coup, la lumière s'éteint
et vous ne savez plus quelle est la bonne direction. À quoi pensent les gens
qui vous accompagnent ? À quels dangers sont-ils exposés ? Quelles sont les
chances qu'ils partent dans la mauvaise direction et s'égarent ?
Dans sa générosité, sa compassion et sa miséricorde, Dieu, depuis le début de
la création jusqu'à aujourd'hui, nous a donné ses lumières de direction pour
illuminer la terre entière, de façon à indiquer à l'humanité le droit chemin.
Ces lumières de direction sont les messagers (les prophètes), que Dieu nous
envoie. Dieu a fait de ces âmes divines la lumière et la source de direction
pour le monde et, grâce à elles, nous pouvons trouver le droit chemin et les
conseils qui nous permettent d'atteindre notre divine destinée.
Ces lumières de direction nous indiquent le droit chemin grâce à leurs lois,
à leurs ordonnances et à leurs enseignements. Si nous négligeons ces lumières
divines, ces sources de direction (c'est-à-dire si nous ne suivons pas les enseignements
et les lois de Dieu qui nous sont communiqués par ses messagers), les ténèbres
de l'insouciance, de l'égarement, de la déchéance et de l'irréligion envelopperont
le monde entier, et l'humanité, comme le navire perdu dans la nuit au milieu
de la mer ou les gens égarés dans le sentier noir, sera en proie à d'interminables
souffrances.
Au sujet de ces messagers, 'Abdu'l-Baha dit :
Il est apparu dans le monde des âmes pures et sans tache, qui se sont tournées
vers Dieu, cherchant la récompense venue de Dieu, s'approchant du seuil de Dieu,
acceptables selon le bon plaisir de Dieu. Elles ont été les guides lumineux
et les étoiles de l'Assemblée suprême. Observez ces âmes, brillant à jamais
comme des étoiles à l'horizon de la sainteté.
('Abdu'l-Baha, The Promulgation of Universal Peace, Wilmette, Baha'i Publishing
Trust, 1982, p. 186 [traduction provisoire])
Les messagers de Dieu illuminent notre esprit et nos pensées en révélant leurs
enseignements divins, leurs lois et leurs ordonnances. Ils nous guident vers
le droit chemin et le salut divin, et nous aident à échapper à l'insouciance,
de même qu'à la douleur et à la misère qui l'accompagnent. Quiconque reconnaît
ces messagers et suit leurs enseignements s'assure le bien de ce monde et du
monde à venir, et les portes de la véritable liberté, du bien-être et du salut
s'ouvrent devant lui.
Chers enfants, plusieurs messagers de Dieu nous ont été envoyés. Ceux que l'histoire
a conservés sont Abraham, Moïse, Jésus, Bouddha, Krishna, Zoroastre, Muhammad,
le Bab et Baha'u'llah. Il y a aussi eu des prophètes comme Daniel, Isaïe, Élie,
etc., qui sont apparus à l'ombre des messagers de Dieu. D'autres messagers et
prophètes de Dieu ont fort probablement été envoyés aux peuples vivant dans
diverses régions du monde, en Afrique par exemple, mais nous ne les connaissons
pas, parce que leur histoire n'a jamais été écrite. C'est sûrement ce qui est
arrivé, car nous ne pouvons imaginer que Dieu ait créé son peuple et l'ait ensuite
laissé sans tutelle. Avec la venue de Baha'u'llah, nous avons la bénédiction
de vivre à une époque où toutes les religions de Dieu sont vraiment une et identiques.
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, s'il vous plaît, rappelez-vous les noms des divers messagers
de Dieu ainsi que les religions qu'ils ont fondées. Songez à la chance que nous
avons d'avoir la foi en Dieu et d'avoir reconnu son messager pour notre époque,
Baha'u'llah. Pour remercier Dieu adéquatement, nous devrions essayer de suivre
ses lois au fur et à mesure que nous en prenons connaissance."
3- Les effets de la religion
Dans une de ses causeries, 'Abdu'l-Baha raconte l'histoire suivante :
Nous relaterons ici une histoire qui servira d'exemple à tous. Les chroniques
arabes disent comment, à une époque antérieure à la venue de Muhammad, Nu'man,
fils de Mundhir le Lakhmite - roi arabe des jours d'ignorance dont le siège
du gouvernement était situé à Hirih - avait un jour vidé si souvent sa coupe
de vin que son esprit s'assombrit et sa raison le quitta. Dans son état d'ivresse
et d'insensibilité, il ordonna que ses deux gais compagnons, ses amis intimes
et bien-aimés, Khalid, fils de Mudallil, et 'Amr, fils de Mas'ud-Kaldih, soient
mis à mort. Quand il sortit de la torpeur de sa beuverie, il s'enquit de ses
amis et on lui annonça la pénible nouvelle. Il en eut le coeur brisé et, à cause
de son intense affection pour eux et de sa nostalgie, il édifia deux splendides
monuments sur leur tombe et les nomma "Souillés-de-Sang".
Puis, il choisit deux jours de l'année pour commémorer ses deux compagnons :
l'un fut nommé Jour du Mal et l'autre, Jour de Grâce. Chaque année, lors de
ces deux jours, il sortait en grande pompe et s'asseyait entre les deux monuments.
Si, au Jour du Mal, son regard tombait sur une âme quelconque, cette personne
était mise à mort ; mais, au Jour de Grâce, quiconque passait par là était comblé
de cadeaux et de faveurs. C'était sa loi, scellée par un serment rigide et toujours
scrupuleusement observée.
Un jour, le roi sella son cheval Mahnud et s'en fut chasser dans la plaine.
Soudain, il vit au loin un onagre. Nu'man éperonna son cheval pour le surprendre
et galopa à une telle vitesse qu'il fut séparé de sa suite. À l'approche de
la nuit, le roi était désespérément perdu. Il aperçut alors une tente, très
loin dans le désert ; il tourna bride et se dirigea vers elle. Arrivant devant
la tente, il demanda : "Voulez-vous recevoir un hôte ?" Le propriétaire, Hanzala,
fils d'Abi-Ghafray-i-Ta'i, répondit : "Oui", puis s'avança et aida Nu'man à
descendre de cheval. Il s'approcha ensuite de son épouse et lui dit : "Il y
a des signes évidents de grandeur chez cette personne. Fais de ton mieux pour
lui témoigner notre hospitalité et prépare un festin." Elle lui répondit : "Nous
avons une brebis. Sacrifie-la. J'ai économisé un peu de farine pour un jour
comme celui-ci."
Hanzala commença par traire la brebis et porta un bol de lait à Nu'man. Puis
il tua la brebis et prépara le repas. Par son amitié et son aimable bonté, il
procura à Nu'man une nuit paisible et confortable. Quand vint l'aurore, Nu'man,
se préparant à partir, dit à Hanzala : "Vous m'avez montré la plus grande générosité
en me recevant et en me fêtant ; je suis Nu'man, fils de Mundhir, et j'attendrai
impatiemment votre arrivée à ma cour."
Le temps passa et la famine s'abattit sur la terre de Tayy. Hanzala était dans
la misère noire et se mit à la recherche du roi. Par une étrange coïncidence,
il arriva le Jour de Mal. Nu'man fut profondément troublé et fit ce reproche
à son ami : "Pourquoi êtes-vous venu vers votre ami ce jour entre tous les jours
? Car c'est le Jour du Mal, c'est-à-dire le Jour de colère et le Jour de détresse.
Aujourd'hui, si mon regard se pose sur Aabus, mon fils unique, il n'en réchappera
pas vivant. Maintenant, demandez-moi quelque faveur que vous désirez."
Hanzala répondit : "Je ne savais rien de votre Jour du Mal. Quant aux bienfaits
de cette vie, ils s'adressent aux vivants et, comme à cette heure je dois boire
la mort, à quoi tous les greniers du monde pourraient-ils me servir ?" Nu'man
dit : "Il n'y a aucun recours." Hanzala dit alors : "Accordez-moi un répit afin
que je puisse rejoindre ma femme et faire mon testament, je reviendrai l'an
prochain au Jour du Mal". Nu'man demanda alors un répondant afin que, si Hanzala
ne tenait pas sa parole, il soit mis à mort à sa place. Hanzala, impuissant
et ahuri, regarda autour de lui. Son regard s'arrêta sur un des courtisans,
Sharik, fils de Qays de Shayban, et il lui récita ces lignes : "Ô mon associé,
ô fils d'Amr ! Peut-on échapper à la mort ? Ô frère de tous les affligés ! Ô
frère de celui qui n'a pas de frère ! Ô frère de Nu'man, en toi, ce jour, est
la garantie du Shaykh. Où est Shayban le noble - que le Très-Miséricordieux
le favorise !"
Mais Sharik ne répondit que ceci : "Ô mon frère, un homme ne peut jouer sa vie."
Entendant cela, la victime ne sut plus vers qui se tourner. Alors, un homme
du nom de Qarad, fils d'Adja le Kalbite, se leva et s'offrit en garantie, convenant
que, au prochain Jour du Mal, si la victime ne se livrait pas, le roi pourrait
faire de lui, Qarad, ce qu'il voudrait. Alors Nu'man donna cinq cents chameaux
à Hanzala et le renvoya chez lui.
L'année suivante, au Jour du Mal, dès que l'aube pointa à l'horizon, Nu'man,
comme à son habitude, sortit en grande pompe et se dirigea vers les deux monuments
appelés "Souillés-de-Sang". Il y amena Qarad pour lui faire subir son royal
courroux. Alors, les langues des grands de l'État se délièrent et ils implorèrent
la miséricorde du roi, lui demandant d'accorder à Qarad un répit jusqu'au coucher
du soleil, car ils espéraient que Hanzala reviendrait.
Mais le dessein du roi était d'épargner la vie d'Hanzala et de récompenser son
hospitalité en tuant Qarad à sa place ! Quand le soleil commença à descendre,
on dépouilla Qarad de ses vêtements et l'on s'apprêta à lui trancher la tête.
À cet instant, un cavalier apparut au loin, galopant à toute vitesse. Nu'man
dit aux bourreaux : "Pourquoi flânez-vous ?" Les ministres répondirent : "Au
cas où ce serait Hanzala qui arrive." Et quand le cavalier fut plus près, ils
virent que ce n'était nul autre que lui.
Nu'man était fort mécontent et dit : "Fou que vous êtes ! Vous avez échappé
une fois déjà aux griffes de la mort : deviez-vous la provoquer une seconde
fois ?" Et Hanzala dit : "Le poison de la mort est doux à ma bouche et agréable
à ma langue à l'idée de tenir ma parole." Nu'man demanda : "Quelle peut être
la raison de cette loyauté, de ce respect de vos obligations et de ce souci
de tenir votre serment ?" Hanzala répondit : "C'est ma foi dans le Dieu unique
et les Livres descendus du ciel." Nu'man demanda : "Quelle foi professes-tu
?" et Hanzala dit : "Les Saints Souffles de Jésus me firent naître. Je suis
le droit sentier du Christ, l'Esprit de Dieu". Nu'man dit : "Laisse-moi respirer
ces doux parfums de l'Esprit."
Ce fut ainsi que Hanzala tira la blanche main de direction du sein de l'amour
de Dieu, et illumina de la lumière de l'Évangile la vue et l'esprit des témoins.
Après qu'ils eurent, avec des accents joyeux, récité quelques divins versets
de l'Évangile, Nu'man et tous ses ministres se détournèrent de leurs idoles
et de leurs cultes et furent confirmés dans la foi de Dieu. Et ils dirent :
"Hélas, mille fois hélas, que jusqu'à maintenant nous ayons été oublieux de
cette infinie miséricorde cachée à nos yeux et que nous nous soyons privés de
cette pluie des nuages de la grâce de Dieu." Puis, le roi détruisit sur-le-champ
les deux monuments, se repentit de sa tyrannie et instaura la justice dans le
pays.
('Abdu'l-Baha, Le secret de la civilisation divine, Bruxelles, Maison d'éditions
baha'ies, 1973, p. 70-75)
L'enseignant peut discuter avec les enfants du fait que la religion a pour effet
de transformer les gens de telle façon qu'ils deviennent honnêtes, justes et
équitables, et qu'ils acquièrent des vertus qui sont nécessaires à l'établissement
d'une société pacifique.
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, nous devrions tous essayer d'être aussi forts dans notre foi
que Hanzala, pour que nos gestes parlent d'eux-mêmes. C'est la seule façon d'influencer
le coeur des gens et de s'attirer les bénédictions divines."
4- Baha'u'llah, l'éducateur de l'humanité
À une époque où la Perse (l'Iran) traversait un sombre épisode spirituel, où
les préjugés et la désunion affectaient la vie et l'âme de nombreux habitants
de ce pays, à une époque où le feu de l'animosité envahissait le monde entier
et où les sombres nuages de la contestation, de l'hostilité et de la dissension
enveloppaient l'humanité entière, Baha'u'llah, la Beauté bénie, est apparu et,
par la main de la puissance de Dieu, a soulevé la bannière de l'unité pour amener
paix et tranquillité aux peuples de toutes les nations. Jour et nuit, Baha'u'llah
prodigua ses conseils à l'humanité et révéla la sagesse des directives divines
visant à faire de l'humanité une famille unie. S'adressant aux peuples de la
terre, il a dit :
Ô vous, hommes de sagesse parmi les nations ! Fermez les yeux à l'aliénation,
puis fixez votre regard sur l'unité.
(Baha'u'llah, Les Tablettes de Baha'u'llah, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1994, p. 70)
Et :
Le tabernacle de l'unité est dressé ; ne vous considérez pas comme des étrangers.
Vous êtes les fruits d'un seul arbre, les feuilles d'une seule branche.
(Baha'u'llah, Les Tablettes de Baha'u'llah, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1994, p. 172)
Et encore :
La lutte et le conflit sont et ont toujours été des caractéristiques des bêtes
sauvages des champs, alors que les actes méritoires sont dignes de l'homme.
(Baha'u'llah, traduction autorisée en anglais [traduction provisoire en français])
Ceux qui ont reconnu Baha'u'llah et ont accepté sa cause ont été appelés "baha'is".
Ils ont mis en branle le processus de la transformation spirituelle en aimant
tous les peuples du monde et en oubliant entièrement la désunion. Ils ont essayé
d'acquérir une meilleure compréhension du fait que tous les êtres humains sont
frères et soeurs, afin que, le plus rapidement possible, les anciennes causes
de conflits et de désunion puissent être effacées de la surface de la terre,
et que nous puissions nous aimer les uns les autres et agir, les uns envers
les autres, avec la plus grande amitié. Avant de devenir baha'is, dans certaines
régions du monde, les gens considéraient ceux qui n'étaient pas de la même religion
qu'eux comme des ennemis. Ils les considéraient comme des "impurs", et s'empressaient
de se laver s'ils avaient touché à une personne d'une autre religion. Ils brûlaient
les livres des autres religions et traitaient les adeptes des autres religions
avec animosité et cruauté.
Cependant, lorsque ces gens acceptèrent Baha'u'llah et devinrent baha'is, ils
se mirent à aimer tout le monde et à se préoccuper du bien-être de l'humanité.
Ils commencèrent à voir des amis en ceux qu'ils avaient crus des ennemis. Certains
réussirent même à pardonner à ceux qui cherchaient à les tuer. On peut lire,
dans des récits faits par des gens qui ne sont pas baha'is, que dans certains
cas - à une époque où les ennemis de la Foi tuaient les baha'is - un baha'i,
juste avant qu'on ne le tue, levait la tête vers le ciel et disait : "Ô Dieu
! Ô Baha'u'llah ! Daigne pardonner à ces gens leurs gestes, car ils sont ignorants
et ne savent pas ce qu'ils font."
Imaginez comment, lorsque l'humanité entière deviendra baha'ie et sera inspirée
par la même source divine d'amour et d'unité, tous essaieront de se débarrasser
de leurs préjugés et s'efforceront de vivre dans l'harmonie et la concorde,
et de n'être jamais une source de conflit ou de lutte. C'est ainsi que la paix
mondiale arrivera, pavant le chemin vers le royaume de Dieu qui s'établira sur
la terre.
Naim, un des poètes baha'is célèbres de l'époque de Baha'u'llah, a écrit ceci
:
Ô membres de la race humaine, nous ne faisons qu'un,
Les enfants du même Dieu juste.
Nous sommes frères et soeurs,
Puisque nous sommes du même père et de la même mère.
Nous avons tous été créés selon la même image,
Du même matériau et de la même eau.
Aucun animal féroce ne tue ses semblables,
Pourquoi nous, les humains, le ferions-nous ?
Puisque nous avons longtemps souffert de l'animosité,
Le temps est venu de profiter de l'amour et de l'amitié.
Nous savons tous que nous sommes les fruits d'un même arbre,
Si nous ne laissons personne nous guider vers l'erreur.
Que nous soyons d'Europe, d'Afrique, d'Amérique,
D'Asie, d'ici ou d'ailleurs,
Nous venons de la même poussière et du même pays.
Nous sommes les citoyens d'une patrie et les habitants d'une ville.
Portant des noms distincts et divers,
Réjouissons-nous d'être tous semblables.
Certains ont la peau jaune, blanche, noire ou rouge,
Nous sommes semblables et appartenons à la création unique.
Pourquoi tant de différences, de barrières érigées par l'être humain ?
Quand nous savons que nous sommes les citoyens du désert.
L'unité de toutes les religions est la religion du monde,
Et nous sommes les hérauts de l'unité du monde.
Le monde est affligé par la douleur et les calamités,
Et le remède véritable, c'est la cause de Baha.
L'enseignant devrait aussi discuter de l'unité entre les membres de diverses
tribus ou peuples que connaissent les enfants, en insistant sur les aspects
suivants : l'unité de l'humanité n'admet aucune frontière, et les baha'is ne
devraient jamais se laisser influencer par les mauvais gestes dont ils sont
témoins ni par les commentaires négatifs qu'ils entendent. Leur vie devrait
être inspirée par une croyance inébranlable en l'unité de l'humanité.
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, en tant que baha'is, rappelez-vous que nous croyons en l'unité
et en l'égalité des peuples du monde, sans faire de distinction entre les tribus,
les nations, les sexes, les couleurs de la peau, etc. Nous aimons tout le monde.
Nous ne considérons personne comme un étranger."
5- Le Bab, le précurseur de Baha'u'llah
Dans le monde de la nature, le matin, avant que le soleil se lève à l'est, l'aube
vient éclairer l'horizon et annoncer aux lève-tôt la bonne nouvelle de l'arrivée
du jour et de la fin de la nuit. Elle les prépare à une journée complète de
travail et d'activité, car elle sait que bientôt le grand soleil illuminera
toute la terre.
De la même façon, le Bab, avant le lever du soleil de Baha'u'llah, a éclairé
le monde de la lumière de ses enseignements divins. Il a illuminé d'une façon
spéciale les coeurs d'un groupe de personnes pieuses et spirituelles qui priaient
sans cesse Dieu de les guider vers le Promis de tous les âges. D'abord indirectement,
puis ouvertement, il leur a annoncé la bonne nouvelle de l'apparition prochaine
du Promis de tous les âges qui inaugurerait l'ère de l'unification du monde.
"Bab" est un titre que le Bab a choisi pour lui-même. Le mot "Bab" signifie
"Porte" et, en choisissant ce titre pour lui-même, son intention était de démontrer
qu'il était un intermédiaire entre les êtres humains et un grand Être possédant
des attributs et un pouvoir divins. Ce grand Être, qui n'était pas encore apparu,
était son Bien-Aimé, celui par la volonté de qui il se mouvait et agissait,
comme nous le dit 'Abdu'l-Baha :
Ce qu'il voulait dire par le terme "Bab" (Porte) était ceci : qu'il était le
canal de la grâce d'une personne éminente encore cachée derrière le voile de
la gloire et qui possédait des perfections innombrables et illimitées, par la
volonté de qui il agissait et à l'amour de qui il s'accrochait.
('Abdu'l-Baha, A Traveller's Narrative, Wilmette, Baha'i Publishing Trust, 1980,
p. 4 [traduction provisoire])
Dans tous ses Écrits, le Bab a clairement expliqué le rang de Baha'u'llah. Voici
quelques-uns de ses Écrits au sujet de Baha'u'llah :
Heureux celui qui fixe son regard sur l'ordre de Baha'u'llah et qui rend grâce
à son Seigneur.
(Le Bab, cité dans le Kitab-i-Aqdas, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1996, p. 273)
Et :
Ô toi, Pérennité de Dieu ! Je me suis entièrement sacrifié pour toi ; par amour
pour toi, j'ai accepté les calamités et je n'ai désiré rien d'autre que le martyre
dans le chemin de ton amour.
(Le Bab, Sélections des Écrits du Bab, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1984, p. 53)
Puis :
Dans l'année neuf, vous atteindrez au bien suprême.
(Le Bab, cité dans Shoghi Effendi, Dieu passe près de nous, Bruxelles, Maison
d'éditions baha'ies, 1976, p. 28)
Comme nous le verrons plus tard, Baha'u'llah a reçu la révélation divine durant
la neuvième année de l'ère baha'ie (en 1853, neuf ans après 1844, année au cours
de laquelle le Bab a déclaré sa mission).
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, vous apprendrez plus tard comment le Bab a sacrifié sa vie afin
de préparer les peuples du monde à la venue de Baha'u'llah."
6- L'histoire du Bab
Le nom béni du Bab était Siyyid 'Ali-Muhammad. Le nom de son père était Siyyid
Muhammad Rida, et sa mère s'appelait Fatimih Bagum. Le Bab est né le 20 octobre
1819 dans la ville de Shiraz , au sud de la Perse (Iran), dans une région appelée
Elam. Quelques années après sa naissance, son père décéda, et son oncle maternel,
Haji Mirza Siyyid 'Ali, un marchand, le prit sous sa tutelle. Dès les premières
années de son enfance, le Bab acquit une excellente réputation en raison de
ses vertus et qualités divines. Ceux qui l'ont connu quand il était enfant pouvaient
voir en lui des signes de grandeur et de sagesse. Il existe plusieurs histoires
portant sur l'enfance du Bab et sur la noblesse de son caractère. En voici trois
:
Haji Siyyid Javad-i-Karbila'i avait connu le Bab alors que ce dernier était
enfant. Il vivait habituellement à Karbila [...] Mais c'était aussi un voyageur
qui, à l'occasion, entreprenait de longs voyages [...] Au cours d'un de ses
voyages, il se rendit à Shiraz, à l'époque où le Bab avait environ neuf ans
[...] Des dizaines d'années plus tard, il raconta qu'au cours d'une de ses visites,
il avait entendu une voix mélodieuse, enchanteresse, qui venait de l'alcôve
réservée aux prières.
Peu après, un garçon était sorti de cet alcôve, et Haji Mirza Siyyid Muhammad
l'avait présenté comme son neveu devenu orphelin. Une autre visite coïncida
avec le retour du Bab de l'école. Haji Siyyid Javad remarqua que le Bab tenait
une pile de feuilles et demanda de quoi il s'agissait. Avec la plus grande courtoisie,
le garçon répondit que c'était ses exercices de calligraphie. Lorsque Haji Siyyid
Javad les examina, il s'émerveilla devant leur niveau d'excellence.
(Traduit de Balyuzi, H.M., The Bab, Oxford, George Ronald, 1973, p. 36-37)
Non seulement les facultés mentales du Bab étonnaient-elles son maître (Enseignant,
tuteur), mais la noblesse de son caractère l'impressionnait plus encore. En
fait, tous ceux qui côtoyaient le Bab ne pouvaient résister au charme de sa
personnalité. Des années plus tard, alors que le Bab avait lancé l'appel d'une
nouvelle religion, le maître, se remémorant le passé, dit à Haji Siyyid Javad-i-Karbila'i
[...] que Siyyid 'Ali-Muhammad avait toujours été digne et serein, qu'il était
très beau et s'intéressait peu aux passe-temps habituels des garçons. Certains
matins, se rappelait le maître, il arrivait à l'école en retard et, lorsqu'on
lui demandait la raison de son retard, il gardait le silence.
À quelques occasions, Shaykh 'Abid envoya d'autres élèves chez le Bab pour lui
demander de venir à l'école. Ces élèves revenaient et disaient au maître qu'ils
avaient trouvé le Bab en train de prier. Un jour que le Bab était à nouveau
en retard et que Shaykh 'Abid lui demanda pourquoi, le Bab lui murmura qu'il
était dans la demeure de son "Aïeul". C'est ainsi que les siyyids appellent
leur ancêtre, le prophète Muhammad. Lorsque son maître lui rappela qu'il n'était
qu'un enfant de dix ans et qu'il n'avait pas à accorder autant d'attention à
ses dévotions, le Bab répondit, toujours à voix basse : "Je désire être comme
mon Aïeul".
(Traduit de Balyuzi, H.M., The Bab, Oxford, George Ronald, 1973, p. 35-36)
[...] Shaykh 'Abid raconte que les vendredis (Jours de congé), durant la belle
saison, c'était la coutume pour les garçons d'inviter leur enseignant et leurs
camarades à se rendre dans un des nombreux jardins qui entouraient la ville
de Shiraz. Parfois, ils se rendaient compte que le Bab s'était isolé dans un
coin ombragé et tranquille du verger afin de prier et de méditer.
(Traduit de Balyuzi, H.M., The Bab, Oxford, George Ronald, 1973, p. 36)
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, réfléchissez à ces histoires et pensez à l'enfant exceptionnel
qu'était le Bab."
7- L'histoire du Bab : la déclaration
de sa mission
Lorsque le Bab atteignit l'âge adulte, il commença à travailler comme marchand,
d'abord comme partenaire de son oncle, et plus tard seul, de façon autonome
; il travaillait dans un port appelé Bushihr, dans le sud de la Perse (Iran),
sur le golfe Persique. Il acquit une réputation d'homme pieux, juste et exceptionnellement
honnête. Même s'il travaillait comme marchand, il passait la plus grande partie
de son temps à prier et à méditer. Jusqu'à l'âge de vingt-cinq ans, le Bab travailla
comme marchand, manifestant ses qualités spirituelles et la noblesse de son
caractère.
À l'âge de vingt-cinq ans, le soir du 23 mai 1844, le Bab déclara sa mission
au monde et lança son appel divin à toute l'humanité. Certains l'acceptèrent
en tant que prophète de Dieu, mais la majorité ne le reconnut pas comme prophète.
Plusieurs membres du clergé, ces dirigeants de la société qui détenaient tous
les pouvoirs et les privilèges, se dressèrent unanimement pour anéantir sa cause,
alors que d'autres, surtout des membres du clergé de la secte shaykhie, se joignirent
au Bab et commencèrent à obéir à ses instructions pour répandre son message.
Suivant les instructions du Bab, les nouveaux croyants, dès qu'ils l'eurent
reconnu, se mirent à voyager pour enseigner la nouvelle foi. Le Bab lui-même
se rendit à La Mecque pour y annoncer sa mission. À son retour en Perse, le
clergé fit tant de pression sur le gouvernement provincial que ce dernier se
sentit forcé de persécuter certains des disciples du Bab et d'envoyer douze
soldats arrêter le Bab lui-même.
Les soldats ramenèrent le Bab au bureau du gouverneur, où un grand rassemblement
avait été organisé pour la population en général et les membres du clergé. De
nombreuses questions furent posées au Bab par plusieurs des personnes présentes.
Toutes ses réponses étaient convaincantes. Lorsque les membres du clergé se
rendirent compte de la puissance de l'éloquence du Bab et de leur incapacité
à le prendre en défaut, ils recommencèrent à s'agiter et lui adressèrent des
propos insultants.
Un des membres du clergé demanda au gouverneur la permission de tuer le Bab
sur-le-champ. Le gouverneur demanda plutôt à un de ses employés de gifler le
Bab. Il s'exécuta avec tant de force que le turban du Bab tomba de sa tête et
que les marques laissées par le coup étaient visibles sur son visage. Ces événements
éveillèrent la curiosité de plusieurs au sujet des revendications du Bab, et
ils se mirent à étudier son message et à l'accepter. Ce qui eut pour effet de
faire enrager le clergé qui réclama que le Bab soit davantage persécuté, à un
point tel que le Bab dut faire face à un grand nombre d'épreuves et qu'il fut
envoyé de Shiraz à Isfahan, une ville importante située entre Shiraz et la capitale.
'Abdu'l-Baha écrit :
Au retour du Bab, lorsque la nouvelle de son arrivée à Bushihr atteignit Shiraz,
de nombreuses discussions, et une excitation et une agitation évidentes s'emparèrent
de la ville. La grande majorité des docteurs de la religion entreprirent de
le répudier, ordonnant massacre et destruction, et ils incitèrent Husayn Khan
Ajudan-Bashi, le gouverneur de Fars, à faire battre les missionnaires du Bab,
notamment Mulla Sadiq Muqaddas ; ensuite, après avoir brûlé les moustaches et
la barbe de ce dernier ainsi que celles de Mirza Muhammad-'Ali de Barfurush
et de Mulla 'Ali-Akbar de Ardistan, ils placèrent des licous sur chacun d'eux
et les menèrent dans les rues de la ville et les bazars. [...]
Le gouverneur de Fars, agissant selon ce que les docteurs estimaient opportun,
chargea plusieurs cavaliers de lui ramener le Bab, le critiqua et le blâma devant
les docteurs de la religion et les érudits, et alla jusqu'à exiger réparation.
Lorsque le Bab répondit à ses critiques et le contredit, au signal du président,
ils lui assénèrent un coup violent, en l'insultant et en le méprisant, d'une
façon telle que son turban tomba de sa tête et que les marques laissées par
le coup étaient visibles sur son visage. À la fin de la rencontre, ils décidèrent
de tenir un conseil et, après avoir reçu une caution et des garanties de son
oncle maternel, Haji Siyyid 'Ali, ils l'envoyèrent chez lui en lui interdisant
toute interaction avec sa parenté ou des étrangers.
(Traduit de 'Abdu'l-Baha, A Traveller's Narrative, Wilmette, Baha'i Publishing
Trust, 1980, p. 5-6 [traduction provisoire])
Avant d'arriver à Isfahan, le Bab envoya une lettre au gouverneur de la ville,
dans laquelle il demandait à être logé convenablement. Le gouverneur demanda
au membre le plus important du clergé de la ville d'accueillir le Bab. Ce dernier
demeura chez cet homme pendant quarante jours, après quoi on l'installa chez
le gouverneur. Le gouverneur témoignait beaucoup de respect au Bab et, peu après,
il reconnut son rang et devint un babi.
Quatre mois plus tard, le gouverneur mourut. Son neveu demanda aux fonctionnaires
de la capitale ce qu'il devait faire du Bab. Le gouverneur de la capitale ordonna
que le Bab soit conduit à Tihran (la capitale) sous bonne garde. Avant que la
Bab n'atteigne Tihran, un autre ordre arriva, stipulant que le Bab devait être
conduit à Tabriz et à Mah-Ku. Après un séjour de quarante jours à Tabriz, le
Bab fut conduit à la prison de Mah-Ku.
Mah-Ku est une ville située à la frontière entre l'Iran, la Russie et la Turquie.
Au milieu d'une chaîne de montagnes très élevées se trouve une solide forteresse.
Au sud du château, il y a la Turquie et à l'est, la rivière Araxe.
Plusieurs années avant la naissance du Bab, le célèbre poète persan Hafiz, reconnu
pour son intuition prophétique, écrivit ce poème qui fait allusion au caractère
sacré de cette région. Il dit :
Ô zéphyr, si tu viens à passer par les rives de l'Araxe, dépose un baiser sur
la terre de cette vallée et parfume ton souffle ! Salut à toi, mille saluts
à toi, ô demeure de Salma !
(Nabil, La chronique de Nabil, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1986,
p. 238)
S'adressant à Muhammad Shah, le roi de Perse, le Bab lui-même dit ce qui suit
de la forteresse de Mah-Ku :
Je jure par le Seigneur le plus grand ! Si l'on te disait en quel endroit j'habite,
tu serais le premier à avoir pitié de moi. Il y a au coeur de la montagne une
forteresse (Maku) [...] En cette montagne, je suis resté seul et je suis parvenu
à un point tel qu'aucun de ceux qui m'ont précédé n'a souffert ce que j'ai souffert,
ni aucun transgresseur enduré ce que j'ai enduré !
(Le Bab, Sélections des Écrits du Bab, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1984, p. 13-14)
Les habitants de Mah-Ku étaient de la tribu kurde. Ils étaient des fidèles de
la secte sunnite de l'islam. Les sunnites et les Kurdes avaient la réputation
de s'opposer depuis toujours à la secte chiite, aux chefs spirituels et aux
descendants du prophète Muhammad.
Mah-Ku était aussi un endroit très reculé et isolé, et avait peu de liens de
communication avec les autres villes de la Perse. Puisque le Bab était un siyyid,
c'est-à-dire un descendant du prophète Muhammad, et puisque sa mission avait
débuté parmi les chiites, dont plusieurs étaient devenus ses adeptes, le gouvernement
de la Perse exila le Bab à Mah-Ku, croyant que, grâce à l'animosité entre les
habitants de Mah-Ku et les chiites et à l'isolement de l'endroit, les gens oublieraient
le Bab, condamnant ainsi sa cause à l'oubli. Mais ce geste eut l'effet contraire.
Un nombre sans cesse croissant de gens de cette région acceptèrent le Bab. Le
clergé de la région, inquiet des progrès rapides du message du Bab parmi la
population de Mah-Ku, demanda au gouvernement de transférer le Bab de Mah-Ku
à Chihriq.
Le gouvernement exila le Bab vers Chihriq et le plaça sous la responsabilité
d'une personne du nom de Yahya Khan. Yahya Khan avait la réputation d'être un
homme très cruel et dur. Après avoir passé trois mois à Chihriq, le Bab fut
amené à Tabriz, la capitale de cette province. On organisa une rencontre rassemblant
les fonctionnaires et le clergé, rencontre au cours de laquelle le Bab fut soumis
à un interrogatoire. On posa au Bab plusieurs questions auxquelles il fournit
des réponses éloquentes et convaincantes.
Après un long interrogatoire, l'assemblée ne put identifier aucune question
à laquelle le Bab n'avait pu donner de réponse puissante. Cette situation mit
les membres du clergé en colère, et le Bab fut battu. Ensuite, on le renvoya
en exil à Chihriq, et ses conditions de détention devinrent plus sévères. De
plus, ses ennemis mirent au point un plan grâce auquel on incita les habitants
de toutes les villes et de tous les villages de la Perse à faire disparaître
tous les adeptes du Bab (les babis). On les encouragea à tuer les babis, à piller
leurs biens et à incendier leurs demeures. À cause de ce plan, plusieurs babis
furent tués.
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, réfléchissez à combien le clergé, à l'époque du Bab, s'est montré
injuste et plein de préjugés. Racontez l'histoire du Bab à votre famille."
8- L'histoire du Bab : son martyre
Environ deux ans et trois mois après le début de l'emprisonnement du Bab à Chihriq,
un ordre arriva du premier ministre de Nasiri'd-Din Shah. Cet ordre demandait
que le Bab soit conduit de Chihriq à Tabriz et que le clergé de Tabriz émette
un édit religieux déterminant ce qu'il adviendrait de lui. On conduisit le Bab
à Tabriz, où il comparut devant quelques-uns des plus éminents chefs spirituels.
Les chefs religieux décidèrent que le Bab devait être mis à mort.
Le gouvernement demanda à Sam Khan, un chef de régiment de croyance chrétienne
qui était originaire de la ville de Urumiyyih, d'exécuter cet ordre dans un
lieu public. Les fonctionnaires retirèrent au Bab son turban et sa cape, et
l'amenèrent à la caserne, au centre de la ville, où ils l'enfermèrent dans une
pièce. Le jour suivant, le Bab, accompagné d'un jeune homme du nom de Mirza
Muhammad-'Ali-i-Zunuzi qui était un adepte bien connu du Bab et qui avait lui
aussi été condamné à mort, fut confié à Sam Khan, le chef du régiment de l'armée.
Shoghi Effendi fait le récit de cet événement (Ce texte remplace un extrait
de A Traveller's Narrative, qui n'est pas disponible en français ):
Une pointe fut enfoncée dans l'une des poutres qui, sur la cour, séparait deux
salles de la caserne. On y fixa deux cordes auxquelles on suspendit, séparément,
le Bab et l'un de ses disciples, le jeune et fervent Mirza Muhammad-'Ali-i-Zunuzi
[...] Le peloton d'exécution s'aligna sur trois rangs comprenant chacun deux
cent cinquante hommes. Chaque rang, tour à tour, ouvrit le feu jusqu'à ce que
tout le détachement ait déchargé ses balles. La fumée qui s'échappa des sept
cent cinquante fusils était si épaisse que le ciel en fut obscurci. Dès qu'elle
se fut dissipée, la multitude d'environ dix mille âmes, massées sur le toit
de la caserne ainsi que sur les toits des maisons voisines, furent les témoins
abasourdis d'une scène à laquelle leurs yeux pouvaient à peine croire.
Le Bab avait disparu de leur vue. Seul demeurait son compagnon, vivant et indemne,
se tenant près du mur contre lequel tous deux avaient été suspendus. Les cordes
qui les avaient attachés étaient seules coupées. "Le Siyyid-i-Bab a disparu",
s'écrièrent les spectateurs effarés. Des recherches affolées s'ensuivirent immédiatement.
On le retrouva sain et sauf, très calme, dans la pièce même qu'il occupait la
nuit précédente, en train de terminer avec son secrétaire sa conversation interrompue
[...]
Sam Khan, se remémorant également, avec un sentiment de crainte et d'émerveillement,
les paroles rassurantes que le Bab lui avait adressées, ordonna à ses hommes
de quitter instantanément la caserne et jura, en sortant de la cour, de ne jamais
recommencer cet acte, fût-ce au péril de sa vie. Aqà Jan-i-Khamsih, colonel
du corps de garde, s'offrit pour le remplacer. Contre le même mur et de la même
façon, on suspendit de nouveau le Bab et son compagnon, tandis qu'un autre régiment
se mettait en ligne, puis ouvrait le feu sur eux.
Alors, cette fois, leurs poitrines furent criblées de balles et leurs corps,
entièrement déchiquetés ; seuls leurs visages ne furent que légèrement abîmés.
"Ô génération entêtée !" disait le Bab, adressant ses dernières paroles à la
foule qui le regardait pendant que le régiment se préparait à tirer, "si vous
aviez cru en moi, chacun de vous aurait suivi l'exemple de ce jeune homme dont
le rang est supérieur à celui de la plupart d'entre vous, et se serait sacrifié
volontairement sur ma route. Le jour viendra où vous me reconnaîtrez ; ce jour-là,
j'aurai cessé d'être avec vous."
(Shoghi Effendi, Dieu passe près de nous, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1976, p. 50-51)
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, voilà une triste histoire qui montre comment les gens peuvent
avoir tellement peu de coeur qu'ils en arrivent à tuer le messager de Dieu.
Cela s'était déjà produit dans l'histoire. La crucifixion de Jésus en est un
autre exemple. S'il vous plaît, songez à la raison pour laquelle le Bab a sacrifié
sa vie ainsi."
9- L'histoire des babis après le martyre
du Bab
Voici un bref exemple du traitement terriblement cruel auquel furent soumis
certains des adeptes du Bab, après son martyre, et du courage et de la loyauté
avec lesquels ils firent face à la persécution.
LE MARTYRE DE QUDDUS
Quddus était un des adeptes les plus connus du Bab. Encouragée par le clergé,
la population de Barfurush (la ville natale de Quddus dans le nord de la Perse,
près de la mer Caspienne), s'attaqua à lui. Bien que ces gens firent tout leur
possible pour humilier Quddus et pour lui faire du mal, ce dernier demanda à
Dieu de leur pardonner et de les guider dans le droit chemin.
Il dit :
Pardonne, ô mon Dieu, les offenses de ce peuple. Sois miséricordieux envers
lui, car il ne sait pas ce que nous avons déjà découvert et chéri. Je me suis
efforcé de lui montrer le sentier qui conduit à son salut ; vois comme il s'est
levé pour m'accabler et me tuer ! Montre-lui, ô Dieu, la voie de la Vérité,
et transforme son ignorance en foi.
(Nabil, La chronique de Nabil, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1984,
p. 382)
Quddus fut giflé par un individu qui se moqua très méchamment de lui. Quddus
lui dit :
Que Dieu te récompense pour ton acte dans la mesure où tu as contribué à augmenter
mes afflictions.
(Nabil, La chronique de Nabil, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1984,
p. 382)
Quand Quddus arriva à l'endroit où il devait être martyrisé, il déclara à voix
haute :
Si ma mère était là avec moi et pouvait voir de ses propres yeux la splendeur
de mes noces !
(Nabil, La chronique de Nabil, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1984,
p. 382)
Quddus n'avait pas encore terminé sa phrase lorsque la foule se jeta sur lui
et, avec une sauvagerie scandaleuse, le découpa en morceaux qui furent jetés
au feu. Le soir même, un membre du clergé qui, dans son coeur, aimait la Foi,
fit en sorte que les restes de Quddus soient recueillis pour être enterrés.
LE MARTYRE DE SULAYMAN KHAN
Sulayman Khan était le fils d'un des premiers adeptes du Bab. Au cours des événements
de 1853, que nous étudierons plus tard, Nasiri'd-Din Shah, le roi de la Perse,
demanda à un de ses ministres, Hajibu'd-Dawlih, d'interroger Sulayman Khan au
sujet de ces événements.
Nabil relate ainsi cette histoire :
Hajibu'd-Dawlih avait été chargé par Nasiri'd-Din Shah de se renseigner sur
la complicité de l'accusé et de décider celui-ci, au cas où il serait assuré
de son innocence, à abjurer sa foi. S'il acceptait, on devait le laisser vivre
et le détenir dans l'attente du règlement définitif de son cas. S'il refusait,
on devait lui enlever la vie de la façon que lui-même choisirait.
Les investigations de Hajibu'd-Dawlih persuadèrent celui-ci de l'innocence de
Haji Sulayman Khan. L'accusé, dès qu'il fut informé des instructions de son
souverain, s'exclama avec joie : "Jamais, aussi longtemps que coulera du sang
dans mes veines, je n'accepterai d'abjurer ma foi en mon Bien-Aimé ! [...]"
On lui demanda de déterminer la manière dont il désirait mourir. "Percez des
trous dans ma chair, répondit-il aussitôt, et placez dans chaque blessure une
chandelle. Allumez neuf chandelles sur tout mon corps et conduisez-moi dans
cet état à travers les rues de Tihran.
Appelez la foule à témoigner de la gloire de mon martyre, afin que le souvenir
de ma mort laisse son empreinte dans leurs coeurs et les aide, au moment où
ils se rappelleront l'intensité de mes tribulations, à reconnaître la lumière
que j'ai embrassée. Après mon arrivée au pied de la potence, et la dernière
prière que je prononcerai au cours de ma vie terrestre, coupez mon corps en
deux et suspendez mes membres de chaque côté de la porte de Tihran pour que
la foule qui passe sous elle puisse témoigner de l'amour que la foi du Bab a
suscité dans le coeur de ses disciples, et puisse regarder les preuves de leur
dévotion."
Hajibu'd-Dawlih ordonna à ses hommes de se conformer aux voeux exprimés par
Haji Sulayman Khan, et me chargea de le conduire à travers le marché jusqu'au
lieu de son exécution. Au moment où ils tendaient à la victime les chandelles
qu'ils avaient achetées, et se préparaient à lui enfoncer leurs couteaux dans
la poitrine, il fit une brusque tentative pour retirer l'arme des mains tremblantes
du bourreau afin de la plonger lui-même dans sa chair. "Pourquoi craindre et
pourquoi hésiter ?" s'écria-t-il en avançant le bras pour s'emparer du couteau.
"Laissez-moi accomplir cet acte et allumer moi-même les chandelles."
De crainte qu'il ne nous attaquât, je donnai l'ordre à mes hommes de ne pas
céder à sa tentative et de lui attacher les mains derrière le dos. "Laissez-moi,
plaida-t-il, montrer du doigt les endroits auxquels je désire qu'ils enfoncent
leur poignard, car je n'ai pas d'autre requête à présenter, si ce n'est celle-ci."
Il leur demanda de lui percer deux trous dans la poitrine, deux dans les épaules,
un dans la nuque et les quatre autres dans le dos. Avec un calme stoïque, il
endura ces tortures. La fermeté se lisait dans ses yeux au moment où il gardait
un silence mystérieux et ininterrompu. Ni le hurlement de la foule ni la vue
du sang qui coulait sur tout son corps ne parvinrent à le décider à rompre ce
silence. Il demeura ainsi, impassible et serein, jusqu'à ce que les neuf chandelles
fussent mises en place et allumées.
Lorsque tout fut achevé en vue de sa marche vers la scène de sa mort, il se
tint debout, droit comme une flèche et, avec la même force d'âme inflexible
rayonnant sur son visage, s'avança pour mener la foule qui se pressait autour
de lui vers l'endroit qui devait voir la consommation de son martyre [...] Il
était encore en vie lorsque son corps fut coupé en deux à l'aide d'une hache.
La louange de son Bien-Aimé, malgré ses incroyables souffrances, se lisait encore
sur ses lèvres jusqu'au dernier instant de sa vie.
(Nabil, La chronique de Nabil, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1984,
p. 572-575)
Ce ne sont là que deux des histoires qui montrent comment les premiers croyants
démontrèrent leur foi, leur courage et leur loyauté dans le chemin de Dieu,
et affrontèrent les attaques cruelles des ennemis de la Foi. Des milliers de
croyants sacrifièrent leur vie pour témoigner de leur foi en cette nouvelle
religion instaurée par le Bab.
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, s'il vous plaît, essayer de vous souvenir de ces histoires et
partagez-les avec votre famille."
10- Les messagers de Dieu ont tous dû
faire face à de l'opposition
Après le martyre du Bab, ses adeptes (les babis) furent la cible de nouvelles
attaques, persécutions et démonstrations d'hostilité. Ils étaient attaqués et
persécutés de toutes parts. Il peut être difficile, pour un esprit sain, de
saisir comment des êtres humains, à cause de leur ignorance, ont pu en venir
à maltraiter un groupe de personnes qui croyaient en l'unité de Dieu et de son
peuple, ne souhaitaient rien d'autre que le bien-être de tous les peuples de
la terre, et étaient prêtes à sacrifier leur vie pour leurs croyances.
Lorsqu'on étudie l'histoire des religions du passé, on constate que cette situation
n'est pas inhabituelle et que, à leur époque, tous les prophètes qui sont venus
avant le Bab ont dû, eux aussi, faire face à l'opposition du peuple.
Chaque prophète de Dieu a dû endurer l'opposition du peuple à qui il devait
s'adresser. En fait, cette opposition est un signe du rang qu'occupe le prophète.
Parce que les gens ne veulent pas changer leurs habitudes, parce que le clergé
craint toujours de devoir abandonner ses richesses et de perdre son pouvoir
sur le peuple.
Les histoires suivantes illustrent comment Moïse, Jésus et Muhammad ont dû affronter
l'opposition des gens.
MOÏSE :
Moïse était un Israélite. Peu après sa naissance, il a été adopté et amené dans
le palais de Pharaon, en Égypte. Quand Moïse a grandi, il a ressenti de la colère
envers les Égyptiens parce qu'ils traitaient d'une façon très cruelle les Israélites,
leurs esclaves. Un jour, Moïse vit un Égyptien battre un Israélite. Dans un
élan de rage, il frappa l'Égyptien et, en proie à la colère, il le tua. Il se
rendit alors compte qu'il avait fait une chose terrible et, craignant pour sa
vie, il s'enfuit dans le pays de Madian. Il vécut là-bas plusieurs années difficiles,
gagnant sa vie en gardant les moutons.
Un jour, alors qu'il surveillait ses moutons, il aperçut un buisson en flammes,
mais qui ne brûlait pas. Il s'approcha pour mieux voir. Tout à coup, il entendit
une voix qui disait : "Moïse, retire tes chaussures, car ce sol est sacré".
Moïse comprit que Dieu lui parlait. Dieu lui dit qu'il était le messager de
Dieu et qu'il devait retourner en Égypte et mener les juifs (les Israélites)
hors de l'Égypte.
Moïse ne se sentait pas digne d'être une manifestation de Dieu et il essaya
à plusieurs reprises de se dégager de cette responsabilité, mais il comprit
finalement qu'il devait obéir à Dieu.
À son retour en Égypte, les juifs ne l'ont pas reconnu pour ce qu'il était et
se sont opposés à lui. Bien que Moïse ait pu leur prouver que Dieu lui avait
donné des pouvoirs spéciaux et qu'Il voulait que lui, Moïse, aide les Israélites
à quitter l'Égypte et à gagner la Terre promise, les juifs n'étaient pas satisfaits.
Bien sûr, ils étaient des esclaves, mais ils sentaient qu'il valait mieux demeurer
esclaves que de suivre Moïse dans l'inconnu du désert.
Moïse alla voir Pharaon et lui dit que Dieu lui avait ordonné de faire sortir
les Israélites d'Égypte et de les mener vers le désert. Évidemment, Pharaon
ne voulait pas voir ses esclaves partir, alors il refusa d'obéir. Dieu fit alors
s'abattre plusieurs fléaux sur l'Égypte.
Finalement, Pharaon accepta de laisser partir les Israélites. Ces derniers firent
leurs bagages et suivirent Moïse dans le désert. Mais les ennuis de Moïse n'étaient
pas terminés : Pharaon changea d'idée et envoya son armée à la poursuite des
Israélites pour les ramener. Alors, Moïse leva le bâton qu'il tenait à la main
et les eaux de la mer Rouge se séparèrent, permettant aux Israélites de traverser.
Dès qu'ils arrivèrent sur l'autre rive, les eaux se refermèrent devant les Égyptiens
toujours à leur poursuite, et tous les soldats de Pharaon furent noyés. Bien
que ce soit difficile à croire, ce ne fut pas là non plus la fin de l'opposition
que rencontra Moïse. Les Israélites s'opposèrent à lui encore et encore, mais
Moïse savait que Dieu voulait qu'il persévère, alors il poursuivit sa tâche.
JÉSUS :
N.B. : À cause d'une erreur d'édition, la plus grande partie de l'histoire de
Jésus est absente du livret en anglais. Dès que le texte anglais sera rendu
disponible, sa traduction sera réalisée et diffusée.
Entre-temps, l'enseignant peut bien sûr préparer lui-même un exposé sur les
persécutions auxquelles fut soumis Jésus.
[...]
...un charpentier de Nazareth ? Nous ne l'écouterons pas !" Par la suite, petit
à petit, les gens commencèrent à écouter son message, et plusieurs crurent en
lui. Les prêtres ont alors commencé à craindre que Jésus devienne trop populaire.
Ils n'aimaient pas les choses que Jésus enseignait, même si ce qu'il enseignait
était la vérité. Finalement, ils firent preuve d'une telle opposition qu'ils
demandèrent au gouverneur romain de faire arrêter Jésus et de lui faire subir
un procès. Jésus fut éventuellement condamné à mort, et on le crucifia.
MUHAMMAD :
C'est à l'âge de quarante ans que Muhammad reçut l'appel de Dieu lui demandant
d'enseigner au peuple. Quand Muhammad parla à sa femme de son expérience sur
le mont Hira, elle crut que c'était un appel de Dieu. Au cours des quatre années
qui suivirent, son cousin 'Ali et d'autres parents et amis ont aussi cru qu'il
était un messager de Dieu.
Lors d'un important rassemblement de sa tribu, Muhammad annonça sa mission.
Il annonça aussi sa mission au cours d'une réunion des habitants de La Mecque,
sa ville natale. Il demanda alors aux gens d'abandonner l'adoration des idoles,
et d'adorer le seul vrai Dieu. Cette annonce suscita une opposition féroce de
la part de personnages importants de La Mecque, car la Kaaba, à La Mecque, était
le principal lieu réservé à l'adoration des idoles. Si les gens cessaient de
venir y adorer les idoles, La Mecque perdrait son importance et sa richesse.
Le peuple entreprit d'éliminer Muhammad et ses adeptes. Seule la protection
de son oncle réussit à sauver Muhammad. Plusieurs de ses adeptes endurèrent
des tortures cruelles et furent l'objet d'innombrables insultes.
Le message de Muhammad était simple : il n'y a qu'un seul Dieu. Muhammad était
le messager de Dieu pour l'humanité. L'adoration des idoles était interdite.
Certains gestes barbares, comme celui d'enterrer vivantes les filles nouveau-nées,
étaient désormais interdits. Les musulmans devaient purifier leurs pensées et
leurs actions, et se préparer pour le Jour du jugement.
La vie de Muhammad et de ses adeptes était sans cesse menacée par la colère
des habitants de La Mecque. On demanda à la tribu et à la famille de Muhammad
d'obliger ce dernier à ne plus enseigner la nouvelle religion. Peu après, la
femme de Muhammad mourut, puis l'oncle qui le protégeait. La coutume permettait
à n'importe qui de tuer toute personne qui ne jouissait pas de la protection
d'un clan ; Muhammad s'attendait donc à être tué n'importe quand et par n'importe
qui croiserait son chemin. Il demanda à un clan voisin de le protéger, mais
cela lui fut refusé. Finalement, en dépit de l'humiliation qu'il ressentait,
il accepta la protection du clan de Banu Nawfal, un adorateur d'idoles.
Pendant un an ou deux, Muhammad continua à vivre à La Mecque et à enseigner
discrètement la nouvelle foi. À l'époque du pèlerinage annuel pour l'adoration
des idoles, Muhammad rencontra les membres des tribus de Yathrib. Plusieurs
d'entre eux crurent en son message. À partir de ce moment, Muhammad envoya plusieurs
de ses adeptes vivre en sécurité à Yathrib. Éventuellement, les habitants de
La Mecque élaborèrent un plan pour, une nuit, tuer Muhammad. Connaissant le
complot, Muhammad s'enfuit vers Yathrib. À compter de ce jour, Yathrib fut appelé
Médine. C'est en 622 ap. J.-C. que Muhammad s'enfuit vers Médine, et c'est cette
date que l'on considère comme le début de l'islam.
Les ennuis de Muhammad n'étaient pourtant pas terminés, car plusieurs des tribus
de Médine s'opposèrent aussi à lui. Il y eut des guerres entre les adeptes de
Muhammad et les tribus de La Mecque, mais cette histoire est trop longue pour
que nous la racontions ici.
Ces histoires démontrent à quel point l'opposition que connurent les prophètes
de Dieu a été terrible.
L'enseignant peut choisir d'ajouter l'histoire des souffrances endurées par
d'autres manifestations, ou de remplacer les manifestations dont il est ici
question par d'autres avec lesquelles les enfants sont davantage familiers.
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, s'il vous plaît, réfléchissez aux épreuves qu'ont dû subir toutes
les manifestations de Dieu, et à la raison pour laquelle les Manifestations
ont accepté ces tribulations."
11- Retour sur les leçons 1, 2 et 3
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, voyez comme Dieu est bon de nous envoyer ses messagers. Il le
fait parce qu'Il nous aime. Pour lui montrer notre amour, nous devrions essayer
de Lui obéir et de suivre ses commandements."
12- Retour sur les leçons 4 et 5
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, vous voyez comment Dieu a préparé l'humanité avant de nous envoyer
Baha'u'llah. Baha'u'llah est venu nous montrer le droit chemin : le chemin vers
la paix. En tant que baha'is, nous devrions lui obéir et promouvoir sa foi par
nos actions."
13- Retour sur les leçons 6, 7, 8 et
10
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, l'histoire du Bab, son amour pour Baha'u'llah, le sacrifice
de sa vie, tout cela constitue une excellente leçon pour l'humanité entière.
Réfléchissez, je vous en prie, à l'histoire de notre foi."
14- La notoriété de Baha'u'llah grandit
(1)
Après le martyre du Bab, un grand nombre de ses adeptes ont été tués, bien d'autres
ont été arrêtés et plusieurs, dispersés, alors que certains, intimidés par leurs
ennemis, ont été réduits au silence. Cette situation a découragé de nombreux
croyants, et quelques-uns, ayant perdu espoir, ont commis des gestes qui allaient
à l'encontre de l'esprit de la foi du Bab.
Au milieu du tumulte et de la vague d'attaques contre les babis, une seule personne
était capable de faire face aux ennemis de la Foi avec calme et résolution :
Baha'u'llah. Il était le seul à pouvoir encourager les babis à demeurer fidèles
à leur alliance avec le Bab et, certains de la victoire finale, à affronter
avec courage l'opposition du clergé et du gouvernement. On raconte que 'Abdu'l-Baha
aurait dit que si Baha'u'llah ne s'était pas levé pour ranimer les babis, la
foi du Bab aurait été anéantie. Baha'u'llah était désormais connu comme la source
d'espoir des babis. Le roi Nasiri'd-Din Shah ordonna finalement l'arrestation
et l'emprisonnement de Baha'u'llah. Pendant quatre mois, Baha'u'llah fut incarcéré
dans une terrible prison souterraine appelée la "fosse noire". On plaça une
chaîne très lourde autour de son cou et on lui mit des entraves aux pieds. Voici
comment Baha'u'llah a décrit la prison :
Pendant quatre mois, nous fûmes enfermé dans un lieu infect entre tous. Une
fosse étroite et sombre eût été préférable au cul de basse-fosse où furent confinés
cet opprimé et d'autres comme lui. À notre arrivée, nous fûmes conduit le long
d'un corridor noir comme de l'encre, d'où nous descendîmes trois volées de marches
raides pour arriver au lieu de confinement qui nous était assigné. L'endroit
était plongé dans une profonde obscurité et le nombre de nos compagnons de prison
avoisinait les cent cinquante : voleurs, assassins et brigands. Bien qu'il fût
bondé, il ne comportait pas d'autre issue que le passage par lequel nous étions
entré. Aucune plume ne peut dépeindre ce lieu, aucune langue en décrire l'infâme
puanteur. La plupart de ces prisonniers n'avaient ni vêtements ni couche sur
laquelle reposer.
(Baha'u'llah, Épître au fils du Loup, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
2001, p. 23-24)
'Abdu'l-Baha a rendu visite à son père alors qu'il était enfermé dans cette
prison, et voici ce qu'il a écrit :
On m'envoya, accompagné d'un serviteur noir, en sa sainte présence à la prison.
Le garde nous a indiqué où était la cellule, et le serviteur m'a porté sur ses
épaules. J'ai vu un endroit abrupte et sombre. Nous sommes entrés par une porte
basse et étroite, et nous avons descendu deux marches au-delà desquelles on
ne pouvait rien voir. Au milieu des marches, soudain, nous avons entendu sa
voix bénie : "Ne l'amenez pas ici !", alors on m'a reconduit dehors. Nous nous
sommes assis à l'extérieur, attendant que l'on sorte les prisonniers. Tout à
coup, on a amené la Perfection bénie hors du cachot. Il était enchaîné à plusieurs
autres prisonniers. Quelle chaîne ! Elle était très lourde. Les prisonniers
ne parvenaient à la traîner qu'avec grande difficulté. C'était triste, c'était
à fendre le coeur.
(Balyuzi, H.M., 'Abdu'l-Baha, The Centre of the Covenant of Baha'u'llah, Oxford,
George Ronald, 1987, p. 11-12 [traduction provisoire])
Après quatre mois d'emprisonnement, on a libéré Baha'u'llah, mais on l'a forcé
à quitter sa patrie, la Perse, et à s'exiler en Irak, avec sa famille et certains
de ses disciples. Baha'u'llah et ceux qui l'accompagnaient vécurent à Baghdad,
en Irak, pendant dix ans. Pendant cette période, bien qu'il ait été la cible
des critiques et des attaques des ennemis de la Foi, Baha'u'llah est devenu
très populaire et fort apprécié par la majorité des gens.
'Abdu'l-Baha dit :
Le comportement de Baha'u'llah eut pour effet d'attirer vers lui les coeurs
de cette secte, alors que la plupart des habitants de l'Irak étaient réduits
au silence, muets, certains parce qu'ils étaient stupéfaits, d'autres parce
qu'ils étaient fâchés.
('Abdu'l-Baha, A Traveller's Narrative, Wilmette, Baha'i Publishing Trust, 1980,
p. 38 [traduction provisoire])
À Baghdad, Baha'u'llah consacra son temps à former et à éduquer les babis, et
à les aider à reconquérir leur réputation d'êtres vertueux et spirituels. En
peu de temps, sous la tutelle de Baha'u'llah, les babis furent à nouveau reconnus
comme des gens qui dédiaient leurs efforts à acquérir des vertus et à semer
la paix dans le monde, et qui ne voulaient être associés à aucun mauvais comportement.
Devant les changements positifs apportés par l'influence de Baha'u'llah, les
mêmes personnes qui avaient été déçues par les babis, à cause de l'inconduite
d'un petit groupe d'entre eux, recommencèrent à les aimer et à en parler comme
de gens spirituels, croyant en Dieu. De plus en plus, on parla du nouvel esprit
qui était apparu chez les babis. Leur réputation se répandit en Perse et en
Irak. On commença à sentir qu'un nouveau mouvement, une puissance revitalisante
s'installaient chez les babis, ce qui provoqua l'inquiétude des membres du clergé
en Perse et à Baghdad.
Ils entreprirent de démontrer au shah que, si Baha'u'llah demeurait à Baghdad,
son influence grandirait, ainsi que le nombre de ses adeptes. Pour convaincre
le shah d'agir selon leur désir, ils insistèrent sur le fait que Baha'u'llah
constituait une menace pour le gouvernement de la Perse.
Éventuellement, le gouvernement de la Perse, sous l'influence du clergé, demanda
au gouvernement de l'Empire ottoman de transférer Baha'u'llah de Baghdad vers
Istanbul, la capitale de l'Empire ottoman. Le 21 avril 1863, Baha'u'llah quitta
Baghdad pour se rendre dans un beau jardin situé aux limites de la ville, où
il demeura pendant douze jours. Le neuvième jour (le 29 avril 1863), sa famille
le rejoignit. Le douzième jour (le 2 mai 1863), Baha'u'llah et sa famille, accompagnés
d'un petit groupe d'adeptes, quittèrent Baghdad pour Istanbul.
L'après-midi de son arrivée dans ce jardin, le mardi 21 avril 1863, Baha'u'llah
déclara ouvertement sa mission à plusieurs personnes présentes dans le jardin.
Il se proclama le Promis de tous les âges, celui dont le Bab avait préparé et
annoncé la venue. En raison de l'événement important que constitue la déclaration
de Baha'u'llah, on appelle cette période de douze jours le Festival de Ridvan
; pour les baha'is, il s'agit de la plus grande célébration de l'année. "Ridvan"
signifie "paradis". Le premier, le neuvième et le douzième jours de Ridvan (les
21 et 29 avril, et le 2 mai) sont des jours saints baha'is, au cours desquels
les baha'is devraient s'abstenir de travailler.
Des membres du gouvernement et des soldats escortèrent Baha'u'llah et sa famille
pendant tout le voyage de Baghdad à Istanbul. Au cours de ce périple, les membres
du gouvernement témoignèrent le plus grand respect envers Baha'u'llah et sa
famille. À leur arrivée à Istanbul, on conduisit Baha'u'llah et sa famille à
une petite auberge, où le gouvernement avait décidé de les loger. Après trois
jours passés dans cette petite auberge pleine de gens, ils furent conduits dans
une maison. La majorité des gens traitaient Baha'u'llah avec respect et courtoisie
; seul un petit groupe était contre lui et se montrait hostile. Certains des
habitants éminents d'Istanbul vinrent lui rendre visite.
Baha'u'llah demeura à Istanbul pendant quatre mois, et ce fut une période relativement
tranquille. Il ne se plaignit jamais à personne et ne se présenta devant aucun
membre du gouvernement pour formuler une plainte au sujet de sa situation ou
de son exil. Il conseilla à ceux qui étaient maltraités de se tourner vers le
gouvernement pour obtenir justice ; quant à lui, il dit qu'il était prêt à recevoir
ce que lui réservait sa destinée, et il ne demanda jamais l'aide de personne.
Après quelques mois, un nouvel ordre arriva de la cour de l'Empire ottoman,
décrétant que Baha'u'llah devait être exilé vers Andrinople. Il s'agissait là
du troisième exil de Baha'u'llah.
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, n'oubliez pas les jours de Ridvan. Ce sont les célébrations
baha'ies les plus joyeuses et les plus importantes. Nous devrions les célébrer
chaque année, les 21 et 29 avril, ainsi que le 2 mai. Ces jours-là, nous ne
devrions pas travailler, car ce sont nos jours saints."
15- La notoriété de Baha'u'llah grandit
(2)
Baha'u'llah, sa famille et les croyants quittèrent Istanbul et arrivèrent à
Andrinople huit jours plus tard. À Andrinople, le comportement spirituel et
vertueux des croyants leur gagna rapidement l'amour et le respect des habitants
de la ville, ainsi que des membres du gouvernement. Baha'u'llah lui-même commença
à rendre visite aux érudits, aux membres du clergé et aux personnages éminents
de cette ville. Sa renommée se répandit partout, et les gens commencèrent à
lui témoigner du respect.
Il menait une vie confortable et les choses allaient relativement bien. Puis,
soudainement, le gouvernement central de l'Empire ottoman émit l'ordre d'exiler
Baha'u'llah à nouveau. Aucune explication n'était fournie, et la destination
n'était pas précisée. Les compagnons de Baha'u'llah voulaient tous obtenir la
permission de l'accompagner dans son voyage, mais le gouvernement rejeta leur
demande. Un des disciples de Baha'u'llah, qui ne pouvait accepter d'être séparé
de lui, se trancha la gorge. Devant ce témoignage d'amour, les autorités acceptèrent
de permettre à la majorité des adeptes de Baha'u'llah de l'accompagner.
On les envoya en bateau d'Andrinople vers 'Akka. Baha'u'llah avait prédit qu'il
serait bientôt exilé d'Andrinople vers 'Akka pour y être emprisonné, et il en
avait averti les croyants. Les adeptes de Baha'u'llah étaient heureux de voir
ses prédictions se réaliser, et enchantés de l'accompagner dans son voyage.
Tout de suite après leur arrivée dans cette ville reculée, Baha'u'llah et ses
compagnons - environ quatre-vingts ou quatre-vingt-cinq personnes au total -
, furent conduits directement à la prison de 'Akka.
On ne trouvait, dans cette prison, absolument aucun aménagement pouvant assurer
un certain confort. La nourriture qu'on donnait aux prisonniers était si mauvaise
qu'après un certain temps, ils demandèrent aux responsables de la prison la
permission d'acheter leur propre nourriture. On la leur accorda. Au début de
leur séjour dans la prison, les enfants pleuraient sans arrêt à cause des mauvaises
conditions de détention.
Personne n'arrivait à dormir convenablement. Les amis commencèrent à souffrir
de la fièvre et de diverses maladies. Peu après leur arrivée à la prison, quatre
d'entre eux moururent, et leurs âmes s'envolèrent vers le royaume d'Abha. Les
autres perdirent tellement de poids et devinrent si faibles qu'ils en étaient
méconnaissables. Cet emprisonnement dura deux ans, pendant lesquels aucun baha'i
ne fut autorisé à quitter la prison, à l'exception de quatre croyants qui, une
fois par jour, escortés par des soldats, sortaient acheter la nourriture.
Des baha'is de la Perse et de l'Irak, informés de l'exil de Baha'u'llah, entreprirent
de faire à pied, en pèlerinage, le long voyage qui les mènerait à 'Akka. Après
être venus de lointains pays, après avoir marché pendant quatre ou cinq mois,
ces baha'is se virent refuser l'accès à 'Akka. Incapables de rendre visite à
Baha'u'llah, ces chers amis s'installaient, aux limites de la ville, à un endroit
d'où ils pouvaient le voir de loin quand il apparaissait à la fenêtre de sa
prison. Ils l'aimaient tant qu'ils étaient satisfaits de l'apercevoir ainsi,
et pouvaient alors rentrer chez eux. De la fenêtre, Baha'u'llah leur faisait
un signe de la main.
Dans une de ses épîtres, Baha'u'llah a décrit les calamités auxquelles ses disciples
et lui ont dû faire face dans cette prison. Voici une description de la situation
basée sur une de ses épîtres :
Après notre arrivée à 'Akka, des soldats nous entourèrent, et tous, hommes,
femmes, enfants, adultes, furent logés dans la prison. Le premier soir, on ne
permit à personne de boire ni de manger. Ne se préoccupant que d'eux-mêmes,
les soldats nous oublièrent complètement. Ils ne répondirent même pas lorsqu'on
leur demanda de l'eau. Nous avons vécu à Andrinople pendant cinq ans, et tous
les habitants de cette ville, érudits ou ignorants, pauvres ou riches, ont témoigné
de la pureté de l'intention de notre mission et de la droiture des gestes de
notre peuple. Malgré cela, cela fait déjà quelque temps que nous sommes tous
incarcérés dans cette prison.
Un de nos disciples s'est tranché la gorge, car il ne pouvait supporter de nous
voir aux mains de nos oppresseurs. Au cours de notre voyage d'Andrinople vers
'Akka, nous avons dû changer de bateau trois fois, et vous pouvez imaginer combien
cela a été difficile pour les enfants. Quand nous avons quitté le bateau, les
soldats n'ont pas autorisé nos amis à nous accompagner. Ils ont maintenu leur
position malgré le fait qu'un des quatre s'est jeté à la mer, car le fait d'être
séparé de nous l'avait troublé. Voilà certaines des difficultés qu'on nous a
infligées, et les autorités de la prison persistent toujours dans leur injustice.
Chaque nouveau jour apporte une nouvelle affliction. Tous les jours, on ne donne
à tout le groupe que trois miches de pain, un pain que personne ne peut manger.
Jamais, depuis l'aube des temps, une telle injustice n'avait été décrite ni
connue.
(Baha'u'llah [traduction provisoire])
'Abdu'l-Baha décrit ainsi la situation à la prison :
À cette époque, l'air de 'Akka était toxique, et tout étranger tombait malade
dès son arrivée. Muhammad-Baqir et Muhammad Isma'il contractèrent une violente
maladie, et il était impossible de trouver un médecin ni des médicaments ; ces
deux incarnations de la lumière moururent le même soir, dans les bras l'un de
l'autre. Ils s'élevèrent vers le royaume éternel, laissant derrière eux des
amis en deuil pour toujours. Ce soir-là, personne ne put retenir ses larmes.
Au matin, nous souhaitions transporter leurs corps sanctifiés hors de la prison.
Les oppresseurs nous dirent : "Il vous est interdit de sortir de la forteresse.
Vous devez nous confier ces deux corps. Nous les laverons, les envelopperons
dans un linceul et les enterrerons. Mais vous devrez d'abord payer." Il se trouva
que nous n'avions pas d'argent. Un tapis pour les prières avait été placé sous
les pieds de Baha'u'llah.
Il prit ce tapis et dit : "Vendez-le. Donnez l'argent aux gardes." Le tapis
fut vendu [...] et on remit l'argent aux gardes. Mais les deux [amis] ne furent
jamais lavés avant leur inhumation, ni enveloppés dans un linceul ; les gardes
se contentèrent de creuser un trou dans le sol et de les y jeter, tels qu'ils
étaient, dans les vêtements qu'ils portaient. Ainsi, encore aujourd'hui, leurs
deux tombeaux ne font qu'un et, comme leurs âmes sont unies dans le royaume
d'Abha, leurs corps sont ensemble, ici, sous la terre [...]
('Abdu'l-Baha, Memorials of the Faithful, Wilmette, Baha'i Publishing Trust,
1975, p. 169-170 [traduction provisoire])
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, réfléchissez à la souffrance de Baha'u'llah. Pourquoi a-t-il
tant souffert pendant quarante ans ? Oui, pour sauver l'humanité de la souffrance.
Pour nous montrer le chemin vers la paix et l'unité. Nous devrions suivre ses
enseignements et ses lois si nous voulons être heureux dans ce monde et dans
l'autre."
16- Retour sur certaines lois baha'ies
Malgré d'inimaginables souffrances, dont certaines ont été mentionnées dans
les leçons précédentes, Baha'u'llah a consacré sa vie à guider les peuples du
monde et à éduquer l'humanité en vue d'un monde pacifié et meilleur. Il a guidé
le monde vers le royaume de Dieu grâce à ses lois et à ses enseignements. Nous
avons étudié, au cours des années précédentes, certaines de ces lois, et nous
en étudierons d'autres cette année. Mais avant d'apprendre de nouvelles lois,
revoyons celles que nous avons apprises jusqu'à maintenant. En voici la liste.
Au cas où certains élèves auraient été absents de la classe de l'année précédente
ou au cas où ils en auraient oublié le contenu, l'enseignant devrait discuter
brièvement de chacune des lois.
1. Acquérir des vertus
Être un baha'i signifie incarner toutes les vertus humaines.
('Abdu'l-Baha, tiré de la correspondance du Centre mondial baha'i [traduction
provisoire])
2. L'amour et l'unité
Voici, ô mes bien-aimés, que vient d'être établi le tabernacle de l'union ;
ne vous regardez donc plus comme des étrangers. Vous êtes les fruits d'un même
arbre, les feuilles d'une même branche.
(Baha'u'llah, Extraits des Écrits de Baha'u'llah, Bruxelles, Maison d'éditions
baha'ies, 1979, p. 143-144)
3. La propreté
[...] et la propreté corporelle, bien qu'elle soit une chose d'ordre physique,
exerce néanmoins une puissante influence sur la vie de l'esprit.
('Abdu'l-Baha, Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, Bruxelles, Maison d'éditions
baha'ies, 1983, p. 146)
Soyez l'essence même de la propreté parmi les hommes.
(Baha'u'llah, Le Kitab-i-Aqdas, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1996,
p. 48)
4. L'honnêteté
La véracité est le fondement de toutes les vertus humaines.
('Abdu'l-Baha, dans L'honnêteté, une vertu baha'ie cardinale, Bruxelles, Maison
d'éditions baha'ies, 1987, p. 18)
5. Se lever tôt tous les matins
Béni est celui qui, à l'aube, dirigeant ses pensées vers Dieu, occupé par son
souvenir, suppliant son indulgence [...]
(Baha'u'llah, Le Kitab-i-Aqdas, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1996,
p. 62)
6. La bonté envers les animaux
Si ce n'est pas nécessaire,
Ne blesse pas le serpent dans la poussière
Et mieux encore un homme.
Si tu le peux,
N'effraie pas la fourmi ;
Surtout, ne frappe pas ton frère.
('Abdu'l-Baha, Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, Bruxelles, Maison d'éditions
baha'ies, 1983, p. 254)
Obéir à ses parents
Il y a également certains devoirs sacrés des enfants envers les parents ; ces
devoirs sont inscrits dans le Livre de Dieu comme appartenant à Dieu. La prospérité
(des enfants) dans ce monde et dans le royaume dépend du bon plaisir des parents
et, sans cela, ils seraient vraiment perdus.
(Baha'u'llah, Les Tablettes de Baha'u'llah, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1994, p. 89)
7. Éviter la discorde, les disputes, les querelles
[...] prenez garde que vos mains ou votre langue ne blessent quiconque parmi
le genre humain.
La lutte et le conflit sont et ont toujours été des caractéristiques des bêtes
sauvages des champs, alors que les actes méritoires sont dignes de l'homme.
(Baha'u'llah, traduction autorisée en anglais [traduction provisoire en français])
8. Soigner son langage
En vérité je le dis, la langue est faite pour mentionner ce qui est bien, ne
la souille pas par des paroles inconvenantes.
(Baha'u'llah, Le Kitab-i-Aqdas, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1996,
p. 194)
9. Ne pas entrer chez quelqu'un sans en avoir la permission
Cela veut dire que nul ne devrait pénétrer dans la maison de son ami sans son
agrément, ni mettre la main sur ses biens [...]
(Baha'u'llah, Les Paroles cachées en persan, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1990, p. 79)
10. Avoir de bonnes manières
Ô peuple de Dieu ! Je vous exhorte à la courtoisie, car elle est par-dessus
tout la reine des vertus.
(Baha'u'llah, Les Tablettes de Baha'u'llah, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1994, p. 92)
11. S'asseoir sur des chaises ou des bancs
Il plaît à Dieu que vous soyez assis sur des chaises et des bancs [...]
(Baha'u'llah, Le Kitab-i-Aqdas, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1996,
p. 76)
12. Consulter un médecin compétent quand on est malade
En cas de maladie, consultez des médecins compétents [...]
(Baha'u'llah, Le Kitab-i-Aqdas, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1996,
p. 61)
13. Éviter de s'associer avec les impies
Ô fils de poussière ! Prends garde ! Ne chemine pas avec l'impie et ne recherche
pas son amitié, car une telle fréquentation change le rayonnement du coeur en
feu de l'enfer.
(Baha'u'llah, Les Paroles cachées, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1990,
p. 89)
Ô mon fils ! La compagnie des impies accroît la tristesse tandis que l'amitié
des justes purifie le coeur de la rouille.
(Baha'u'llah, Les Paroles cachées, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1990,
p. 89)
14. Lire les Écrits saints tous les matins et tous les soirs
Récitez les versets de Dieu chaque matin et chaque soir.
(Baha'u'llah, Le Kitab-i-Aqdas, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1996,
p. 74)
15. Être bon envers tous
Les disciples du seul vrai Dieu chérissent non seulement les êtres humains,
mais les animaux aussi. L'homme devrait donc être bon envers les êtres humains
et les animaux, et essayer, dans la mesure du possible, de protéger les animaux
et de voir à leur bien-être.
('Abdu'l-Baha, traduction autorisée en anglais [traduction provisoire en français])
16. Ne pas se raser la tête
Ne vous rasez pas la tête ; Dieu l'a ornée de cheveux [...]
(Baha'u'llah, Le Kitab-i-Aqdas, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1996,
p. 37)
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, essayez de réfléchir à toutes ces lois et rappelez-vous de les
mettre en pratique dans votre vie."
17- D'autres lois
UTILISER DU PARFUM ET DE L'EAU DE ROSE :
Une autre loi de Baha'u'llah est d'utiliser de l'eau de rose et des parfums
purs. Dans le Kitab-i-Aqdas, il dit :
Utilisez eau de rose et purs parfums ; en vérité, voici ce que Dieu a aimé,
depuis le commencement qui n'a pas de commencement [...]
(Baha'u'llah, Le Kitab-i-Aqdas, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1996,
p. 49)
L'utilisation d'eau de rose et de parfum est un gage de raffinement et de propreté
immaculée, et tout baha'i devrait tenter de s'y conformer dans la mesure du
possible. Au cours des années précédentes, vous avez appris à quel point l'accent
était mis sur l'importance de la propreté dans la foi baha'ie. En tant que baha'is,
nous devrions essayer d'être propres en tout temps. Baha'u'llah dit :
Soyez l'essence même de la propreté parmi les hommes.
(Baha'u'llah, Le Kitab-i-Aqdas, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1996,
p. 48)
Aucune autre religion n'a jamais autant insisté sur la propreté. Si nous essayons
d'être propres en tout temps, en nous assurant aussi que nos vêtements sont
propres, et utilisons du parfum aussi souvent que possible, tous ceux qui s'approcheront
de nous respireront la délicieuse senteur du parfum.
LE BAISEMAIN EST INTERDIT :
Dans le Kitab-i-Aqdas, Baha'u'llah dit :
Le baisemain a été interdit dans le Livre. C'est une pratique défendue par Dieu,
le Seigneur de gloire et de commandement.
(Baha'u'llah, Le Kitab-i-Aqdas, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1996,
p. 32)
Selon le Kitab-i-Aqdas, il est interdit aux baha'is de baiser la main d'une
autre personne. Dans le passé, lorsque les membres du clergé circulaient parmi
la foule, ils tendaient la main de façon à ce que les gens puissent s'approcher
et baiser leur main en signe de respect. Les gens s'adonnaient à cette pratique
et croyaient que ce geste leur apporterait des récompenses spirituelles. De
plus, les jeunes baisaient la main des plus âgés en signe de respect. Pour démontrer
leur infériorité, les sujets d'un roi lui baisaient la main. Le baisemain est
un geste qui place quelqu'un en situation d'infériorité devant un autre et,
conséquemment, enorgueillit celui dont on baise la main. Baha'u'llah désapprouvait
cela et a interdit aux baha'is de baiser la main de quiconque.
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, rappelez-vous les lois que nous avons apprises aujourd'hui.
Discutez-en avec votre famille et vos amis."
18- Il est interdit de mentir
Une des lois de Baha'u'llah stipule qu'il est interdit de mentir et que les
baha'is doivent être francs en tout temps. Dans le Kitab-i-Aqdas, il dit :
Ornez [...] vos langues de la sincérité absolue [...]
(Baha'u'llah, Le Kitab-i-Aqdas, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1996,
p. 63)
Il dit aussi :
La langue a été créée pour témoigner de ma vérité ; ne la souille pas du mensonge.
(Baha'u'llah, traduction autorisée en anglais [traduction provisoire en français])
'Abdu'l-Baha dit :
Chaque individu doit recevoir une éducation d'un niveau tel qu'il aimerait mieux
avoir la gorge tranchée plutôt que de proférer un mensonge, et trouverait plus
souhaitable d'être tué par une épée ou transpercé par une lance plutôt que de
se livrer à la calomnie ou de se laisser emporter par la colère.
('Abdu'l-Baha, Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, Bruxelles, Maison d'éditions
baha'ies, 1983, p. 135)
Si, sur une balance, on plaçait d'un côté tous les péchés possibles et, de l'autre,
le mensonge, c'est ce dernier qui pèserait le plus lourd. Un baha'i devrait
éviter de dire un mensonge, aussi inoffensif qu'il puisse paraître. En toutes
circonstances, il doit dire la vérité. L'honnêteté est comme une lampe qui nous
guide dans les ténèbres de la nuit, alors que le mensonge est comme un puits
profond au fond duquel on tombe. La véracité entraîne la prospérité, alors que
le mensonge cause des ennuis et peut détruire une personne. Toutes les religions
du monde ont loué l'honnêteté et interdit le mensonge.
Un baha'i ne devrait jamais s'écarter de la vérité ni souiller sa langue du
mensonge. Nous ne devons pas oublier que Baha'u'llah dit :
Ornez [...] vos langues de la sincérité absolue [...]
(Baha'u'llah, Le Kitab-i-Aqdas, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1996,
p. 63)
Chers enfants, aujourd'hui, nous avons une histoire sur l'honnêteté. Je vais
vous raconter l'histoire de Wamboka, un jeune garçon qui gardait du bétail.
Wamboka n'était pas un enfant honnête, et il a beaucoup beaucoup souffert parce
qu'il ne disait pas la vérité. Wamboka habitait une maison au coeur d'une forêt
où vivaient plusieurs bêtes sauvages. Il avait une soeur qu'il aimait beaucoup.
Elle se nommait Nguyo. Wamboka ne voulait pas que des bêtes blessent sa soeur.
Il lui apprit donc un chant spécial, et lui dit qu'il chanterait ce chant si
jamais il était poursuivi par des bêtes. Il demanda à sa soeur de se tenir alors
prête à lui ouvrir rapidement la porte et à la refermer immédiatement derrière
lui.
Wamboka avait l'habitude de garder le bétail tous les jours. Parfois, il rentrait
chez lui très fatigué. Un jour, alors qu'il s'ennuyait, il pensa à jouer un
tour à Nguyo. Il décida de faire semblant d'être poursuivi par des bêtes sauvages.
En rentrant à la maison, il se mit à crier : "Des bêtes sauvages ! Des bêtes
sauvages !" et entama le chant spécial alors qu'il était encore loin de la maison.
Lorsque Nguyo entendit les cris et le chant spécial, elle se précipita vers
la porte. Elle crut que les bêtes allaient attaquer son frère. Elle ouvrit rapidement
la porte, mais le vit là, qui riait aux éclats : "Ha ! Ha ! Ha ! Je t'ai bien
eue !"
Le jour suivant, Wamboka retourna veiller sur le bétail. Sur le chemin du retour,
il se mit à nouveau à crier et à chanter le chant. Cette fois, Nguyo crut que
les bêtes sauvages allaient vraiment manger son frère. Une fois de plus, elle
courut vers la porte. Et le garçon se moqua à nouveau de sa soeur. Nguyo était
très fâchée et elle dit : "La prochaine fois, je ne t'ouvrirai pas la porte,
et les bêtes te blesseront peut-être".
Au cours des jours qui suivirent, Wamboka répéta sa blague jusqu'à ce qu'une
fois, en rentrant chez lui, il s'aperçoive soudain que des bêtes sauvages se
dirigeaient vers lui. Il se mit à courir en criant : "Des bêtes sauvages ! Des
bêtes sauvages !", ainsi que le chant spécial. Nguyo était à préparer le souper.
De loin, elle entendait son frère, mais elle croyait qu'il s'amusait une fois
de plus. Elle continua donc de faire la cuisine et le ménage. La voix de Wamboka
pouvait maintenant être très bien entendue. Il chantait, mais ses cris laissaient
croire que quelque chose n'allait vraiment pas. Tout à coup, Nguyo n'entendit
plus son frère. Elle alla à la fenêtre pour voir ce qui se passait. Et que vit-elle
? Son pauvre frère avait été dévoré par des bêtes sauvages.
(Traduit de My Baha'i Book : Teacher's Guide, Nairobi, Baha'i Publishing Agency,
p. 94)
Demandez à un garçon et à une fille de jouer l'histoire de Wamboka et Nguyo.
Il peut s'agir d'une bonne activité pour la fête des Dix-Neuf Jours.
LA LOYAUTÉ :
Une des lois de Baha'u'llah est d'être digne de confiance et d'éviter d'utiliser
des choses qui ne nous appartiennent pas sans avoir la permission explicite
de leur propriétaire. Dans plusieurs de ses Écrits, Baha'u'llah insiste sur
l'importance d'être digne de confiance. En voici quelques exemples :
[...] se rapporte à la loyauté. En vérité, elle est la porte menant à la sécurité
pour tous ceux qui vivent sur terre et un signe de gloire de la part du Très-Miséricordieux.
(Baha'u'llah, Les Tablettes de Baha'u'llah, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1994, p. 37)
La loyauté est le plus grand portail menant à la quiétude et à la sécurité des
peuples. En vérité, c'est d'elle qu'a dépendu et que dépend la stabilité de
chaque chose.
(Baha'u'llah, Les Tablettes de Baha'u'llah, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1994, p. 37)
Ô peuple de Baha ! La loyauté est en vérité la meilleure des parures pour vos
temples et la plus glorieuse couronne pour vos têtes. Saisissez-la, sur son
ordre à Lui, l'Ordonnateur, le Bien-Informé.
(Baha'u'llah, Les Tablettes de Baha'u'llah, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1994, p. 38)
'Abdu'l-Baha dit :
Si ceux que Dieu aime ne sont pas ornés du vêtement de la loyauté, de la sincérité
et de l'honnêteté, non seulement se font-ils du tort à eux-mêmes, mais ils en
font aussi à l'ensemble de l'humanité.
('Abdu'l-Baha, traduction autorisée en anglais [traduction provisoire en français])
À quoi servent la foi et la piété si la loyauté est absente ? De quelle utilité
peuvent-elles être ? Quel bénéfice, quel avantage peuvent-elles apporter ?
('Abdu'l-Baha, traduction autorisée en anglais [traduction provisoire en français])
Et Shoghi Effendi dit :
[...] une personne qui n'est pas ornée du vêtement de la vertu, de la sainteté
et de la moralité n'est pas baha'ie, même si elle se dit baha'ie ou est connue
comme baha'ie.
(Shoghi Effendi, traduction autorisée en anglais [traduction provisoire en français])
La loyauté occupe un rang très spécial dans la foi baha'ie. Une personne loyale
est considérée comme occupant un rang très élevé aux yeux de Dieu, et elle Lui
est très chère. Une personne loyale et honnête est quelqu'un qui n'est jamais
avide des possessions d'autrui et qui n'utilisera jamais le bien des autres,
ni ne le touchera, même s'il ne s'agissait que d'un grain de poivre.
Baha'u'llah dit que les baha'is devraient être capables de traverser une ville
remplie d'or sans y prêter la moindre attention. Les baha'is devraient être
l'essence de la loyauté et de la fidélité. Ils doivent obéir aux lois de Baha'u'llah
sur ces questions. Une personne loyale est aimée de tous, et occupe un rang
élevé en ce monde et dans l'autre. Dans une de ses épîtres, Baha'u'llah dit:
Il est mon vrai disciple celui qui, passant par une vallée d'or pur, la traversera
comme fait le nuage, sans s'arrêter ni revenir en arrière. Sur son vêtement,
l'Assemblée céleste peut respirer le parfum de la sainteté...
Et s'il vient en contact avec la plus belle, la plus avenante et la plus séduisante
des femmes, il ne ressent pas en son coeur, pour sa beauté, l'ombre même d'un
désir. Celui-là est, en vérité, l'incarnation de la plus pure chasteté. Ainsi
vous instruit la plume de l'Ancien des jours, sur l'ordre de votre Seigneur,
le Tout-Puissant, le Très-Généreux.
(Baha'u'llah, Extraits des Écrits de Baha'u'llah, Bruxelles, Maison d'éditions
baha'ies, 1979, p. 78-79)
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, rappelez-vous que Dieu, qui nous aime beaucoup, souhaite que
nous soyons toujours honnêtes et dignes de confiance. C'est là le fondement
de notre croissance spirituelle. Ne mentez jamais. Ne soyez jamais malhonnêtes."
19- Ne pas être orgueilleux
Un des enseignements de Baha'u'llah nous demande de n'être ni hautains ni orgueilleux.
Dans le Kitab-i-Aqdas, il dit :
Qu'aucun homme ne se place au-dessus d'un autre [...]
(Baha'u'llah, Le Kitab-i-Aqdas, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1996,
p. 47)
Cela signifie que personne ne devrait se sentir supérieur aux autres, et que
personne ne devrait se considérer comme étant meilleur que les autres.
'Abdu'l-Baha dit :
L'égoïsme est la cause de toute discorde. Aucune affliction, dans le monde de
l'existence, ne se compare à l'égoïsme, qui incite l'homme à se préférer aux
autres. Il [l'égoïsme] engendre l'arrogance et l'insouciance. Tous les malheurs,
si on s'y arrête, sont causés par l'égoïsme. Nous devons l'éviter, et préférer
les autres à nous-mêmes [...] L'égoïsme incite l'homme à oublier complètement
Dieu.
('Abdu'l-Baha, traduction autorisée en anglais [traduction provisoire en français])
Un baha'i qui suit les instructions divines devrait toujours combattre son ego
et éviter d'être condescendant. Nous devrions être humbles et considérer les
autres comme des égaux, ou même comme étant meilleurs que nous. Quand nous faisons
quelque chose de bien et avons du succès, nous devrions en être reconnaissants
envers Dieu, qui nous a aidés à réaliser cet accomplissement. Nous ne devrions
pas nous gonfler d'orgueil et croire que nous sommes meilleurs que d'autres.
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, un des pires défauts qu'une personne puisse avoir est d'être
orgueilleuse. Une personne égocentrique croit qu'elle est supérieure aux autres.
L'orgueil est un défaut, et Dieu n'aime pas ceux qui sont orgueilleux et hautains.
Une personne orgueilleuse n'accédera jamais à la présence de Dieu. Essayez de
vous rappeler cela."
20- Dieu connaît les secrets de notre
coeur
Dans une de ses épîtres, Baha'u'llah a affirmé clairement que Dieu connaît bien
les secrets de notre coeur. Rien ne peut être caché à Dieu. Il sait ce que nous
pensons. Il peut lire dans nos pensées. Il entend ce que nous disons. Il regarde
et observe ce que nous faisons. Il est avec nous et nous voit, dans nos activités
privées ou publiques, que nous soyons seuls ou avec d'autres, à la vue de tous
ou cachés. Il est Celui qui entend tout, Celui qui voit tout, et Celui qui sait
tout. Dans les Paroles cachées, Baha'u'llah dit :
Ô vous les négligents ! Ne croyez pas que les secrets des coeurs soient cachés
; soyez sûrs au contraire qu'ils sont gravés en caractères explicites et manifestement
visibles en la sainte Présence.
(Baha'u'llah, Les Paroles cachées, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1990,
p. 90)
Il dit aussi :
En vérité, je dis que tout ce que vous avez celé en vos coeurs est pour Nous
clair et évident comme le jour [...]
(Baha'u'llah, Les Paroles cachées, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1990,
p. 91)
Dans une autre épître, il dit :
Ne croyez pas que ce que vous avez commis soit effacé de ma vue. Par ma beauté
! Toutes vos actions sont gravées en caractères visibles sur des tablettes de
chrysolithe.
(Baha'u'llah, Extraits des Écrits de Baha'u'llah, Bruxelles, Maison d'éditions
baha'ies, 1979, p. 138)
Ainsi, en tant que baha'is, nous devrions savoir que Dieu nous écoute et nous
regarde à chaque instant. Nous devrions apprendre à parler à Dieu, puisque rien
ne Lui échappe. Le fait de savoir que Dieu connaît tout nous aide à toujours
bien agir, et cela nous protège.
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, n'oubliez jamais que Dieu est toujours avec nous. Il nous voit,
nous observe et nous écoute. Pour Lui plaire, nous devrions obéir à ses lois."
21- Apprendre une prière
Mon Dieu, mon adoré, mon roi, mon désir ! Quelle langue peut exprimer ma gratitude
à ton égard ? J'étais insouciant, tu m'as éveillé. Je m'étais détourné de toi,
tu m'as aidé par ta bienveillance à revenir vers toi. J'étais mort, tu m'as
ranimé par l'eau de la vie. Je dépérissais, tu m'as ranimé par le flot céleste
de la parole qui s'écoule de la Plume du Très-Miséricordieux.
Ô divine Providence ! Toute existence émane de ta bonté ; ne la prive pas des
eaux de ta générosité et ne la retiens pas loin de l'océan de ta miséricorde.
Je te supplie de m'assister et de me secourir en tout temps et en toutes circonstances
et je demande, au ciel de ta grâce, ton antique faveur. En vérité, tu es le
Seigneur généreux et le Souverain du royaume éternel.
(Baha'u'llah, dans Prières baha'ies, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1973, p. 19 [nouvelle traduction révisée non encore éditée])
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, veuillez dire cette prière régulièrement à la maison."
22- L'ascension de Baha'u'llah
Au cours de sa vie terrestre, Baha'u'llah a dû faire face à de nombreuses difficultés,
à des exils, des calamités, des épreuves et des problèmes, tout cela à cause
des ennemis de la Foi. Pendant environ cinquante ans de sa vie, Baha'u'llah
a guidé les peuples du monde vers le chemin de Dieu, les menant à la paix et
à la tranquillité. Il leur a démontré comment l'unité de toute la race humaine
peut être réalisée et comment les peuples du monde entier peuvent vivre ensemble
dans l'harmonie, l'amour et la coopération.
Baha'u'llah a enduré toutes les souffrances qui se sont abattues sur lui sur
cette terre pour sauver l'humanité des disputes, de l'animosité, des luttes
et de la haine qui ont fait souffrir les peuples du monde à travers les âges.
Le 29 mai 1892, à l'âge de soixante-quatorze ans, Baha'u'llah est décédé près
de 'Akka, à Bahji, là où il avait passé les dernières années de sa vie terrestre.
Son temple humain a quitté cette terre, et nous ne pouvons plus le voir mais,
du royaume d'Abha, Baha'u'llah continue à nous guider et à nous aider.
Le tombeau de Baha'u'llah, là où il est enterré, se trouve à proximité de Bahji
; c'est le lieu le plus saint sur la terre et le Point d'adoration pour les
baha'is. Après l'ascension de Baha'u'llah, différents chefs religieux et des
autorités civiles ont envoyé des télégrammes à 'Abdu'l-Baha, exprimant leurs
sympathies, reconnaissant la grandeur de Baha'u'llah, et témoignant de leur
respect et de leur chagrin. Neuf jours après le décès de Baha'u'llah, 'Abdu'l-Baha
a convoqué tous les croyants qui vivaient à Haïfa à une rencontre.
Sept d'entre eux ont été invités à venir le voir. Il leur a expliqué que, peu
de temps avant sa mort, Baha'u'llah lui avait remis un livre scellé, en l'instruisant
de l'ouvrir, de le lire et d'en proclamer le contenu après son ascension. 'Abdu'l-Baha
a insisté sur le fait qu'il ignorait lui-même ce que renfermait le livre. Après
ces explications, il a descellé le livre et l'a donné à un des sept amis en
lui demandant de le lire. Tout de suite après, il a demandé à ce que le livre
soit lu à tous les amis présents.
Ce livre est appelé le "Livre de mon alliance", et Baha'u'llah en a fait son
testament. C'est un livre très important et très sacré qui contient plusieurs
conseils importants pour nous. En voici quelques extraits :
Le dessein de cet Opprimé, en supportant les malheurs et les tribulations, en
révélant les versets sacrés et en fournissant des preuves, n'a été que d'éteindre
la flamme de la haine et de l'inimitié afin que l'horizon du coeur des hommes
soit illuminé par la lumière de la concorde, et atteigne une paix et une quiétude
réelles.
(Baha'u'llah, Les Tablettes de Baha'u'llah, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1994, p. 229)
Nous vous exhortons, ô peuples du monde, à observer ce qui élèvera votre rang.
(Baha'u'llah, Les Tablettes de Baha'u'llah, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1994, p. 229)
En vérité je le dis, la langue est faite pour mentionner ce qui est bien, ne
la salissez pas de paroles inconvenantes.
(Baha'u'llah, Les Tablettes de Baha'u'llah, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1994, p. 229-230)
Grand et béni est ce jour - jour où tout ce qui est latent chez l'homme a été
et sera rendu manifeste. Sublime est le rang de l'homme s'il s'accroche solidement
à l'honnêteté et à la vérité et s'il reste ferme et stable dans la Cause.
(Baha'u'llah, Les Tablettes de Baha'u'llah, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1994, p. 230)
Ô vous qui vivez sur terre ! La religion de Dieu fut conçue pour l'amour et
l'unité ; n'en faites pas une raison d'inimitié et de dissensions.
(Baha'u'llah, Les Tablettes de Baha'u'llah, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1994, p. 230)
Le conflit et la lutte sont catégoriquement interdits dans ce Livre.
(Baha'u'llah, Les Tablettes de Baha'u'llah, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1994, p. 231)
La volonté du Testateur divin est la suivante : il incombe aux Aghsan, aux Afnan
et à ma parenté de tourner, tous sans exception, leur visage vers la plus Grande
Branche.
(Baha'u'llah, Les Tablettes de Baha'u'llah, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1994, p. 231-232)
L'enseignant devrait aider les élèves à discuter de la signification de chacun
de ces extraits.
Dans le dernier extrait, Baha'u'llah identifie et nomme clairement 'Abdu'l-Baha
comme le Centre de son alliance, son successeur et celui vers qui tous les baha'is
doivent se tourner pour être guidés. 'Abdu'l-Baha était connu sous divers titres,
dont la "plus Grande Branche" ou le "Mystère de Dieu", mais il ne les utilisait
jamais lui-même et préférait qu'on l'appelle "'Abdu'l-Baha", ce qui signifie
"le serviteur de Baha".
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, veuillez noter que Baha'u'llah, dans son amour pour nous, et
afin de protéger sa cause contre le manque d'unité et de nous épargner les conséquences
néfastes d'un tel manque d'unité, nous a donné 'Abdu'l-Baha pour prendre soin
de nous et nous guider."
23- 'Abdu'l-Baha
'Abdu'l-Baha est né à Téhéran, en Perse (Iran), à minuit, le 23 mai 1844. Il
s'agit du soir même de la déclaration du Bab. Dès les premiers jours de sa vie,
on pouvait voir chez 'Abdu'l-Baha des signes de noblesse, de courage et d'intelligence.
Il ne cherchait pas à s'adonner aux jeux habituels des enfants. Il n'est jamais
allé à l'école pour y recevoir une éducation traditionnelle. Un des princes
de l'Occident a demandé à 'Abdu'l-Baha quels étaient ses intérêts quand il était
enfant. 'Abdu'l-Baha a répondu que, dans son enfance, ce qui le passionnait,
c'était d'entendre les Écrits du Bab et de les apprendre par coeur.
Jusqu'à l'âge de neuf ans, 'Abdu'l-Baha a connu une vie confortable et privilégiée.
Lorsque les ennemis de Baha'u'llah ont commencé à lui faire subir oppositions
et épreuves, 'Abdu'l-Baha, bien qu'encore un enfant, a partagé toutes les souffrances
de Baha'u'llah. Il passait la plus grande partie de son temps avec Baha'u'llah.
À l'âge de douze ans, alors qu'il était à Baghdad, il conversait et discutait
avec des érudits et des membres renommés du clergé, et les surprenait tous par
son savoir et sa perfection. On l'appelait "le jeune sage". Lorsqu'on a demandé
à 'Abdu'l-Baha comment il avait pu apprendre tant de choses à un si jeune âge,
il a répondu qu'il avait tout appris de son père, Baha'u'llah.
Physiquement, 'Abdu'l-Baha était beau. Il était bon, généreux et prévenant,
et partageait tout ce qu'il possédait avec les autres. Il était une source de
consolation et de réconfort pour la famille de Baha'u'llah, s'efforçant d'alléger
le fardeau de l'adversité et des souffrances qui pesait sur les épaules des
membres de la famille. Tous l'aimaient : les baha'is et les non-baha'is, les
jeunes et les vieux, les gens de toutes les couches sociales. Tout le monde
l'appelait "le Maître".
Lorsque Baha'u'llah et ses compagnons sont arrivés à 'Akka, les habitants de
cette ville ont témoigné beaucoup d'hostilité à leur endroit, parce qu'ils croyaient
que c'était là un geste qui apportait des récompenses spirituelles. Petit à
petit, grâce à la tolérance, à la sagesse, à l'amour, à la bonté et à la générosité
de 'Abdu'l-Baha, les ennemis de la Foi se sont calmés et ont diminué l'ardeur
de leurs attaques.
'Abdu'l-Baha consacrait peu d'argent à son bien-être personnel. Il se contentait
de prendre, deux fois par jour, un repas très simple. Il se vêtait simplement
et ne recherchait jamais son propre confort. Il était gentil et affectueux envers
les enfants. Il aimait les fleurs et les plantes, et il offrait souvent des
fleurs aux pèlerins.
Voici un résumé d'une description qu'un personnage important a faite de 'Abdu'l-Baha
:
'Abdu'l-Baha est de taille moyenne et d'apparence agréable. Son visage est beau
et attirant. Il porte une cape blanche et un petit turban spécial. Sa stature
est forte et son visage, lumineux. Ses longs cheveux sont tantôt sur ses épaules,
tantôt sous son petit turban. Son visage exprime confiance et certitude. Son
regard est doux mais pénétrant. Son front large porte les marques de la souffrance
et de l'adversité subies dans le chemin de Dieu. Il aime tout le monde et témoigne
à chacun une gentillesse infinie. Sur lui, les signes de la bonté, du courage
et de la magnanimité sont si évidents qu'en le voyant, nul ne pourrait douter
de sa noblesse de caractère, de sa nature lumineuse ni de la sensibilité de
son coeur. Personne n'hésiterait à reconnaître que toutes les vertus et les
qualités que possède 'Abdu'l-Baha lui viennent de Dieu, et qu'il ne les a ni
apprises ni acquises en tant qu'être humain.
Le sourire de 'Abdu'l-Baha est doux et merveilleux. Sa démarche rappelle celle
d'un roi bon et puissant, marchant au milieu de ses sujets qu'il aime tendrement.
Il est très gentil envers tous, et agit envers les membres de sa famille avec
le plus grand respect et la plus grande douceur, comme le ferait un père plein
de bonté. Son allure et sa façon de marcher révèlent sa puissance, son pouvoir.
Sa parole est éloquente et puissante. Parfois, son silence et ses méditations
sont longs et profonds. Sa vision englobe le monde.
Quiconque le rencontre trouve en lui un grand frère affectueux et plein de sollicitude.
Il prend soin du pauvre et de l'orphelin, il est bon envers tous les êtres humains,
appelant chacun à dédier sa vie au service de l'humanité. Il a consacré toutes
ses énergies à servir l'humanité et la foi de Baha'u'llah. À l'âge de soixante-dix
ans, durant son voyage en Amérique du Nord qui dura onze mois, 'Abdu'l-Baha
a donné plus de six cents causeries et conférences, diffusant les enseignements
de Baha'u'llah sur ce vaste continent.
Regardez-moi, suivez-moi, soyez comme moi
('Abdu'l-Baha)
Enseignez la Cause...
Aimez l'humanité...
Servez votre Seigneur...
Sacrifiez-vous...
Regardez-moi...
(Voir Livret 1, page 10)
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, 'Abdu'l-Baha est l'exemple parfait pour les baha'is. Nous devrions
étudier sa vie, apprendre à le connaître, et essayer de suivre son exemple dans
la mesure du possible. 'Abdu'l-Baha viendra en aide à quiconque essaie de vivre
une vie baha'ie."
24- Apprendre une prière
Ô Seigneur ! Protège les enfants nés en ton jour, qui sont nourris au sein de
ton amour et élevés dans le giron de ta grâce.
Ô Seigneur ! Ce sont, en vérité, de jeunes branches croissant dans les jardins
de ta connaissance, ce sont des rameaux bourgeonnant dans les vergers de ta
grâce. Accorde-leur une part de tes dons généreux, fais en sorte qu'ils se développent
et fleurissent sous l'ondée issue des nuages de ta providence.
Tu es, en vérité, le Généreux, le Clément, le Compatissant !
('Abdu'l-Baha, dans Prières baha'ies, Thornhill, Publications Baha'i Canada,
2000, p. 163 [traduction provisoire])
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, dites cette prière à la maison et partagez-la avec d'autres
chaque fois que l'occasion se présentera."
25- Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha
L'enseignant devrait discuter des écrits suivants avec les enfants et les aider
à en comprendre le sens. Il devrait encourager les enfants à prendre part à
la discussion et à donner leur avis sur le sens des citations.
Exhorte à l'amour et sois bonne envers la race humaine tout entière (Ce message
de 'Abdu'l-Baha s'adresse à une femme). Aime les enfants des hommes et partage
leurs souffrances. Sois de ceux qui encouragent la paix. Offre ton amitié, sois
digne de la confiance d'autrui. Sois un baume pour chaque plaie, un remède pour
chaque maladie. Relie les âmes entre elles.
Récite les versets qui te guideront. Pratique le culte de ton Seigneur et lève-toi
pour conduire tes semblables vers le droit chemin. Délie ta langue, et enseigne
; que ton visage soit illuminé du feu de l'amour divin. Ne te repose point un
seul instant, ne prends point d'aise. Ainsi, tu pourras devenir un signe et
un symbole de l'amour divin, un étendard de sa grâce.
('Abdu'l-Baha, Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, Bruxelles, Maison d'éditions
baha'ies, 1983, p. 26)
Jamais Abdu'l-Baha ne souhaite voir un être blessé, et jamais ne causera-t-il
de l'affliction à quiconque ; en effet, l'homme ne peut recevoir de plus noble
présent que l'occasion de réjouir le coeur d'autrui. Je prie Dieu que vous deveniez
des dispensateurs de joie, comme le sont les anges du ciel.
('Abdu'l-Baha, Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, Bruxelles, Maison d'éditions
baha'ies, 1983, p. 201)
Veillez, à tout instant, à rendre quelque service à chacun des membres de la
race humaine. Ne vous souciez pas de l'aversion, du refus, du mépris, de l'hostilité,
de l'injustice ; comportez-vous de manière vertueuse. Soyez sincèrement bons,
pas seulement en apparence. Que chacun des bien-aimés de Dieu fixe son attention
sur ce comportement-ci : être la miséricorde du Seigneur envers l'homme, être
la grâce du Seigneur. Faire du bien à chaque personne rencontrée sur le chemin,
et être pour elle une source de bienfait. S'efforcer d'améliorer le caractère
de chacun et d'orienter à nouveau les esprits des hommes.
('Abdu'l-Baha, Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, Bruxelles, Maison d'éditions
baha'ies, 1983, p. 3)
Ô armée de Dieu ! Avec l'aide de la Beauté bénie - que ma vie soit sacrifiée
pour ses bien-aimés ! - et grâce à sa générosité, vous devez vous comporter
de manière à resplendir tel un soleil au milieu de tous vos semblables. Lorsque
l'un d'entre vous entre dans une ville, qu'il s'y distingue par sa sincérité,
sa loyauté et son amour, par son intégrité, sa bonne foi, la confiance qu'il
inspire, et sa bienveillance à l'égard de tous sans exception, afin que les
habitants de cette ville puissent déclarer : "Cette personne est sans aucun
doute un baha'i, car ses qualités - son comportement, son caractère, son tempérament,
sa moralité - sont celles d'un baha'i". C'est seulement lorsque vous parviendrez
à cet état que vous aurez rempli vos obligations envers l'Alliance et le Testament.
En vérité, Il a contracté, à travers des textes irréfutables, une Alliance avec
nous tous, exigeant de nous que nous agissions en conformité avec ses instructions
et ses conseils sacrés.
('Abdu'l-Baha, Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, Bruxelles, Maison d'éditions
baha'ies, 1983, p. 69-70)
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, réfléchissez à ces merveilleux écrits de 'Abdu'l-Baha. Méditez
sur leur signification, et essayez de les mettre en pratique dans votre vie."
26- Shoghi Effendi, le Gardien de la
foi baha'ie
Quarante jours après l'ascension de 'Abdu'l-Baha, on a procédé à la lecture
de son testament lors d'une réunion des baha'is vivant en Terre sainte. C'est
ainsi que l'on a découvert que 'Abdu'l-Baha avait nommé Shoghi Effendi Gardien
de la foi baha'ie, vers qui tous devaient dorénavant se tourner pour être guidés.
La Feuille la plus sainte, fille de Baha'u'llah et soeur de 'Abdu'l-Baha, envoya
le télégramme suivant au monde baha'i :
"DANS TESTAMENT - SHOGHI EFFENDI DÉSIGNÉ GARDIEN ET CHEF DE MAISON DE JUSTICE.
- INFORMEZ AMIS AMÉRICAINS. FEUILLE LA PLUS SAINTE."
(Ruhiyyih Rabbani, La perle inestimable, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1976, p. 60)
et
"TESTAMENT ENVOYÉ, SHOGHI EFFENDI CENTRE CAUSE. FEUILLE LA PLUS SAINTE."
(Ruhiyyih Rabbani, La perle inestimable, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1976, p. 59)
Voici un extrait du testament de 'Abdu'l-Baha qui concerne Shoghi Effendi, le
Gardien de la foi baha'ie :
Ô mes amis affectueux ! Après la disparition de cet opprimé, il incombe aux
Aghsan (Branches), aux Afnan (Rameaux) de l'Arbre sacré, aux Mains (piliers)
de la cause de Dieu et aux bien-aimés de la Beauté d'Abha, de se tourner vers
Shoghi Effendi - la jeune branche issue des deux Arbres sanctifiés et sacrés,
le fruit de l'union des deux rejetons de l'Arbre de Sainteté - car c'est lui
le signe de Dieu, la branche élue, le Gardien de la cause de Dieu, celui vers
qui doivent se tourner tous les Aghsan, les Afnan, les Mains de la cause de
Dieu, ainsi que ses bien-aimés. Il est l'interprète des paroles de Dieu [...]
quiconque s'oppose à lui s'est opposé à Dieu [...] quiconque se dispute avec
lui s'est disputé avec Dieu [...]
Mon intention est de montrer que les Mains de la cause de Dieu doivent être
toujours sur leurs gardes et, dès qu'elles découvrent quelqu'un qui commence
à s'opposer au Gardien de la cause de Dieu et à protester contre lui, elles
doivent le rejeter de la communauté du peuple de Baha et ne doivent, en aucune
façon, accepter d'excuse de sa part.
('Abdu'l-Baha, Le testament de 'Abdu'l-Baha, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies,
1970, p. 22-24)
Selon le texte du testament de 'Abdu'l-Baha, Shoghi Effendi est le Gardien de
la foi baha'ie et le centre d'autorité vers qui tous les baha'is doivent se
tourner après l'ascension de 'Abdu'l-Baha. À plusieurs reprises, dans son testament,
'Abdu'l-Baha ordonne aux baha'is d'obéir à Shoghi Effendi. Il explique clairement
que quiconque s'oppose à Shoghi Effendi, s'oppose à Dieu ; que quiconque le
renie, renie Dieu ; que quiconque ne lui obéit pas, n'obéit pas à Dieu. Il insiste
sur le fait que quiconque renie Shoghi Effendi doit être exclu de la communauté
baha'ie.
Alors que Shoghi Effendi était encore un jeune enfant, une baha'ie américaine
écrivit à 'Abdu'l-Baha pour lui demander ceci : "Selon ce que nous avons compris
des écritures sacrées du passé, votre successeur devrait présentement être vivant
et dans la période de l'enfance. Avons-nous bien compris ?" En guise de réponse,
'Abdu'l-Baha lui fit parvenir l'épître suivante :
Ô Servante de Dieu !
En vérité, cet enfant est né et vit ; des choses merveilleuses apparaîtront
de lui, dont tu entendras parler dans l'avenir. Tu le verras doté de la plus
parfaite apparence, d'une capacité suprême, d'une perfection absolue, d'un pouvoir
illimité et d'une puissance inégalée. Son visage brillera d'un tel éclat qu'il
illuminera tous les horizons du monde. N'oublie donc pas cela tant que tu vivras,
car les âges et les siècles porteront sa marque.
Sur toi salutation et louange !
('Abdu'l-Baha Abbas, rapporté par Ruhiyyih Rabbani dans "La perle inestimable",
Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1976, p. 12)
Dans la réponse que fit 'Abdu'l-Baha, nous pouvons remarquer les éléments suivants
:
1. Dans l'épître envoyée à la dame, 'Abdu'l-Baha confirme que le Gardien de
la cause de Dieu est vivant au moment où cette lettre est rédigée.
2. Il couvre le Gardien de louanges et utilise des termes tels que "plus parfaite
apparence", "capacité suprême", "perfection absolue", "pouvoir illimité" et
"puissance inégalée" pour le décrire et pour décrire son service à la Cause.
3. Il affirme que la grandeur et la puissance du Gardien se répandront sur toute
la terre et qu'il illuminera l'humanité.
4. La grandeur de ses accomplissements brillera pendant des siècles et des siècles.
À la lecture de cette réponse, on peut mieux comprendre le rang élevé de Shoghi
Effendi en tant que Gardien de la foi baha'ie. Plus nous étudions le testament
de 'Abdu'l-Baha, plus il apparaît clairement qu'il n'est pas facile de bien
saisir le rang de Shoghi Effendi. Ce que nous, les amants de Baha'u'llah, pouvons
faire de mieux, c'est de nous montrer humbles devant Shoghi Effendi et de lui
obéir.
'Abdu'l-Baha a lui-même donné des instructions claires sur la façon dont la
Maison universelle de justice devait être établie. Après le décès de Shoghi
Effendi, selon les instructions de 'Abdu'l-Baha, la Maison universelle de justice
a été établie et a commencé à guider les baha'is partout dans le monde. Cette
institution suprême de la foi baha'ie compte neuf membres et est élue par les
baha'is du monde entier. Elle siège en Terre sainte, dans la ville de Haïfa
en Israël, sur le versant du mont Carmel, près des saints sanctuaires baha'is.
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, réfléchissez à la façon dont Dieu avait planifié que nous recevions
ses directives sans qu'il y ait d'interruption après la mort de 'Abdu'l-Baha,
d'abord par le biais de Shoghi Effendi, puis par le biais de la Maison universelle
de justice."
27- Sélections des écrits de Shoghi
Effendi
L'enseignant devrait aider les élèves à comprendre chacun des extraits et à
discuter ensemble de l'importance d'essayer, dans notre vie, de suivre les directives
qu'ils contiennent.
Le message que souhaite vous transmettre le Gardien est que vous devriez sans
cesse vous efforcer de refléter, dans votre vie privée ainsi que dans vos rapports
sociaux, la beauté, la pureté et la puissance régénératrice du message de Baha'u'llah.
Les jeunes baha'is d'aujourd'hui devraient être des exemples pour les jeunes
du monde, et ils devraient donc vivre selon les plus hauts standards de conduite.
Seule une adhésion fidèle, unifiée et concrète aux idéaux et aux enseignements
de la Foi, de la part de toutes les jeunes femmes et de tous les jeunes hommes
baha'is, peut impressionner le monde extérieur et attirer sérieusement son attention
et son intérêt sur la Foi.
(Shoghi Effendi, The Light of Divine Guidance, volume I, p. 87-88 [traduction
provisoire])
Il est inutile de s'attendre à ce qu'un enseignant compétent et éloquent assume
la responsabilité de la propagation de la Cause. Car, une telle chose est contraire
non seulement à l'esprit des Enseignements, mais au texte explicite des écrits
de Baha'u'llah et de `Abdu'l-Baha qui imposent tous les deux l'obligation d'enseigner
la Foi non pas à une certaine classe de personnes, comme dans les anciennes
organisations ecclésiastiques, mais à chaque adepte fidèle et loyal de la Cause.
L'enseignement de la Parole est ainsi désigné comme étant universel et obligatoire.
Combien de temps attendrons-nous alors pour exécuter ce commandement dont seules
les futures générations sauront apprécier la sagesse ? Il n'y a pas d'enseignants
spéciaux dans la Cause. Chacun est un enseignant en puissance. Il ne lui appartient
que d'employer ce que Dieu lui a donné et de prouver ainsi qu'il est digne de
ce qu'il s'est vu confier.
(Shoghi Effendi, Arohanui, p. 34 [traduction provisoire])
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, essayez de comprendre les écrits de Shoghi Effendi que nous
avons vus au cours de cette leçon."
28- La Maison universelle de justice
La Beauté bénie, Baha'u'llah, nous a promis qu'après son départ vers le royaume
d'Abha, il serait toujours avec nous. Il a laissé des instructions pour assurer
notre tutelle immédiate, et à long terme. Il a nommé son fils aîné, 'Abdu'l-Baha,
le Maître bien-aimé, comme son successeur et le seul interprète de sa Parole
sacrée. Il a aussi créé l'institution de la Maison universelle de justice dans
son Livre le plus saint, le Kitab-i-Aqdas. Après sa mort, 'Abdu'l-Baha a à son
tour, dans son testament, nommé Shoghi Effendi comme Gardien de la foi baha'ie,
comme son chef divinement guidé et l'interprète de la Parole sacrée. Lorsque
le Gardien est décédé, la Maison universelle de justice - tel que l'avait décrété
Baha'u'llah, tel que l'avait précisé et planifié 'Abdu'l-Baha, et tel que l'avait
préparé Shoghi Effendi - a été établie, assurant la tutelle ininterrompue de
la communauté baha'ie. En 1963 (120 È. B.), six ans après le décès du Gardien
bien-aimé, le première Maison universelle de justice a été élue.
Au cours de cette leçon, nous allons étudier l'institution suprême de la foi
baha'ie, la Maison universelle de justice.
Depuis 1963, tous les cinq ans, un congrès international a lieu à Haïfa, en
Israël, pour élire les membres de la Maison universelle de justice. Des membres
de toutes les Assemblées spirituelles nationales du monde viennent déposer leur
bulletin de vote, ou l'envoient par la poste s'il ne leur est pas possible d'être
présents. Neuf hommes âgés de plus de vingt ans sont élus comme membres de la
Maison universelle de justice. En ce qui concerne le fait que Baha'u'llah a
stipulé que les membres seraient des hommes, voici ce que 'Abdu'l-Baha nous
a dit :
Cette disposition existe par la sagesse du Seigneur Dieu, qui sera bientôt rendue
aussi clairement manifeste que le soleil à son zénith.
('Abdu'l-Baha, Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, Bruxelles, Maison d'éditions
baha'ies, 1983, p. 79)
Comme dans toutes les élections baha'ies, il n'y a absolument aucune mise en
nomination ni campagne (propagande) électorale pour le choix des membres, et
tous les votes sont entièrement secrets. 'Abdu'l-Baha a laissé des instructions
claires sur la façon dont la Maison universelle de justice devait être établie.
Baha'u'llah a promis à la Maison universelle de justice la tutelle divine dans
ses délibérations sur toutes "ces choses qui n'ont pas été ouvertement révélées
dans le Livre" (Baha'u'llah, cité dans Shoghi Effendi, L'Ordre mondial de Baha'u'llah,
Bruxelles, 1993, p. 19).
Cela signifie que toute question doit être soumise à l'institution infaillible.
La Maison universelle de justice a le pouvoir de faire des lois qui n'ont pas
été explicitement décrétées dans les Écrits sacrés de Baha'u'llah. Si elle le
juge nécessaire, elle peut abroger des lois qu'elle a elle-même édictées, mais
elle ne peut abolir les lois de Baha'u'llah.
La Maison universelle de justice nomme les membres du Corps continental des
conseillers. Elle a aussi créé d'autres institutions, comme le Centre international
d'enseignement. Les membres des institutions du Centre international d'enseignement
ont aussi été nommés par la Maison universelle de justice.
En temps voulu, les habitants du monde entier seront sous la tutelle et la protection
de Baha'u'llah par le biais de la Maison universelle de justice.
Les hommes de la Maison de justice de Dieu ont été chargés des affaires des
peuples. Ils sont, en vérité, les mandataires de Dieu parmi ses serviteurs et
les sources de l'autorité dans ses pays.
(Baha'u'llah, Le Kitab-i-Aqdas, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1996,
p. 93)
En résumé, la Maison universelle de justice est l'institution suprême infaillible
de la cause de Dieu. Elle est constamment sous la tutelle divine de la Beauté
bénie, et chaque fois qu'elle édicte une loi, chaque fois qu'elle prend une
décision, c'est comme si Baha'u'llah lui-même nous guidait. C'est un tel honneur
et une telle bénédiction d'avoir cette institution sublime pour diriger et guider
les peuples et nations !
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, songez à la chance que nous avons, en tant que baha'is, de recevoir
la bénédiction d'être sous la tutelle de la Maison universelle de justice. Partout
dans le monde, les baha'is sont guidés par la Maison universelle de justice."
29- Retour sur les leçons 14, 15 et
21
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, rappelez-vous l'histoire de Baha'u'llah. Partagez avec votre
famille l'histoire de ses souffrances et de celles de ses adeptes."
30- Retour sur les leçons 7, 8 et 20
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, s'il vous plaît, réfléchissez aux événements de la vie du Bab."
31- Retour sur les leçons 22, 25 et
27
* La suggestion de l'enseignant pour la semaine:
"Chers enfants, réfléchissez à l'influence que la religion peut avoir sur notre
vie."
32- La préparation de la célébration
de fin d'année
Voici un exemple de programme pour la célébration de fin d'année :
1. La prière d'ouverture
2. Un exposé, par un des élèves, sur ce qui a été appris au cours de l'année
3. Des chants
4. La récitation d'Écrits saints par quelques élèves
5. La pause
6. Une saynète
7. La prière de clôture
33- La célébration de fin d'année
La célébration est organisée avec la participation active des élèves et se déroule
en présence de leurs parents et d'amis proches de la famille. Des membres ou
des représentants de l'assemblée spirituelle locale, du comité responsable de
l'éducation des enfants, et les membres du Corps auxiliaire dans la région ainsi
que leurs assistants devraient y être invités. Si d'autres classes baha'ies
ont lieu dans des communautés voisines, on peut aussi en inviter les participants.