Les dépositaires de la confiance divine
Adib Taherzadeh
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3.
Construction de l'Ordre mondial de Baha'u'llah 3.1. Le nouvel ordre mondial à
l'état embryonnaire A une époque où les forces de la destruction balaient la surface
de la terre, plongeant la race humaine tout entière dans le chaos et
la consternation et déracinant ses institutions antiques et vénérées,
la communauté comparativement petite du plus Grand Nom comprenant hommes
et femmes de toutes conditions sociales, jeunes et vieux, riches et pauvres,
lettrés et illettrés, armés de l'invincible pouvoir de
la foi, renforcés par le soutien infaillible et les confirmations du
Seigneur des armées et confiants en l'ultime victoire est occupée
à ériger la charpente de nouvelles institutions englobant la
planète tout entière, destinées, dans la plénitude
des temps, à évoluer en un nouvel ordre mondial à établir
au nom de Baha'u'llah. Cet ordre mondial, appelé à
accéder, dans le futur, à la plénitude de sa gloire,
et dont l'établissement signalera à la fois l'apparition de
la confédération baha'ie, la levée de la
bannière de la plus grande paix et l'avènement du royaume de
Dieu sur la terre, se développe aujourd'hui dans sa forme embryonnaire
et sous l'appellation de l'ordre administratif. Celui-ci s'est développé
systématiquement à l'intérieur de la communauté
baha'ie dès le début de l'âge de la formation. 'Abdu'l-Baha a laissé à la postérité son
testament qui peut être considéré comme l'enfant de l'alliance
et la charte du nouvel ordre mondial. Il y a décrit les caractéristiques
de l'ordre administratif, posé ses principes, défini ses fonctions
et appelé les baha'is à commencer à ériger
ses institutions. Une autre série importante de tablettes, quatorze
en tout, adressées par 'Abdu'l-Baha aux croyants américains,
Les Tablettes du plan divin, jouent un rôle majeur dans la propagation
de la foi à toutes les nations et à tous les peuples du monde,
et constituent la charte de l'enseignement de la cause de Dieu d'un bout à
l'autre de la planète. Dans ces tablettes, 'Abdu'l-Baha exhorte
les baha'is à se détacher des choses terrestres,
à sanctifier leur âme des scories de ce monde, à se lever
dans un esprit d'amour et d'unité et à voyager aux quatre coins
du globe pour faire avancer la cause de Dieu. Il y cite 120 pays, Îles
et territoires où les enseignants baha'is devraient se
rendre pour enseigner le message de Baha'u'llah et établir
sa foi. Ces deux documents, ajoutés au Kitab-i-Aqdas, le très
saint Livre de Baha'u'llah considéré comme la
charte de la future civilisation mondiale, et à la" Tablette du Carmel
, la charte pour la construction du centre mondial de la foi, révélée
par Baha'u'llah à proximité de la grotte d'Elie,
constituent les instruments majeurs qui doivent aussi bien guider les institutions
Baha'ies qu'inspirer les croyants dans leur tâche commune,
celle de construire un nouvel ordre mondial pour l'humanité. Ce fut Shoghi Effendi qui jeta les fondements de l'ordre administratif et
qui construisit ses premières institutions. Dans un premier temps,
il concentra toute son attention à enseigner aux croyants comment construire
les assemblées spirituelles locales et comment travailler en leur sein.
Pendant non moins de quinze ans, il consacra son temps à la tâche
ardue d'enseigner aux baha'is les principes de l'administration
baha'ie. Il expliqua la fonction, la portée et le but
ultime des institutions locales et nationales. Il façonna l'ordre administratif
en posant les fondations des assemblées spirituelles locales sur une
base solide et en érigeant ensuite, sur celles-ci, les assemblées
spirituelles nationales qui soutiennent et supportent aujourd'hui l'édifice
puissant de la Maison Universelle de Justice de Baha'u'llah. Au moment du décès du Maître, les croyants avaient des
idées quelque peu rudimentaires sur la foi et n'étaient pas
suffisamment mûrs. Ils n'avaient pas un sens adéquat de la vie
communautaire. Ce fut Shoghi Effendi qui, par ses traductions éloquentes
des Ecrits de Baha'u'llah et de 'Abdu'l-Baha, par ses
propres écrits magistraux, par sa guidance et son administration des
affaires des assemblées locales et nationales dans le monde, par son
encouragement constant et sa persévérance pendant plus de trois
décennies, dévoila à leurs yeux avec patience et efficacité,
la foi de Baha'u'llah. Il plaça dans une juste perspective
tout ce que la cause comportait: ses fondateurs, ses lois, ses ordonnances,
ses enseignements, ses principes et ses institutions chaque chose fut mise
à sa place, comme dans un puzzle. Il permit aux croyants d'acquérir
une nouvelle conception de la vie communautaire, de l'unité et de la
solidarité. A l'âge héroïque de la foi, les croyants étaient
si attirés par Baha'u'llah qu'ils ne faisaient pas très
attention à quoi que ce soit d'autre. Ils étaient épris
de lui et complètement enivrés par le vin de sa présence.
Mais vint le moment de construire le nouvel ordre mondial et ce fut par les
efforts de Shoghi Effendi et sous sa guidance que la vision des baha'is
s'élargit. Ils commencèrent à apprécier la foi
sous un autre éclairage et beaucoup se levèrent pour construire
des institutions locales et nationales dans le monde. Pendant les quinze premières années du Gardiennat, pas moins
de huit assemblées spirituelles nationales furent formées et
trente Etats souverains de plus entrèrent dans le giron de la foi.
Parmi les événements exceptionnels qui ont marqué cette
période, il y a eu notamment: le décès de la très Sainte Feuille, soeur de 'Abdu'l-Baha,
en 1932; la reconnaissance du statut indépendant de la foi en Egypte; la saisie de la maison de Baha'u'llah à Baghdad,
à la suite de quoi une pétition fut soumise à la Société
des Nations qui adopta une résolution favorable à la revendication
de la communauté baha'ie vis-à-vis de cette maison; les exploits de Martha Root en matière d'enseignement au cours de
ses quatre voyages autour du globe, culminant par l'adhésion à
la foi de la première tête couronnée, la reine Marie de
Roumanie; la création du Bureau international baha'i à
Genève, en 1925; l'application de l'ordonnance de Baha'u'llah relative à
l'institution de la Fête des dix-neuf jours; le développement des activités organisées de jeunes; l'agrandissement des dotations et des propriétés Baha'ies
en Terre sainte, aux Etats-Unis et en Perse; l'acquisition d'emplacements historiques en Perse; l'établissement des Archives internationales Baha'ies. Dans le berceau de la foi où, durant cette période, les adeptes
du plus Grand Nom étaient encore opprimés par les autorités
et étaient soumis à des accès de persécutions
sporadiques qui entraînèrent le martyre d'un grand nombre d'entre
eux, Shoghi Effendi dirigea son attention vers les institutions de la foi
qui fonctionnaient alors d'un bout à l'autre de ce pays. Il leur demanda
d'accomplir une tâche particulière, de grande importance pour
la cause, à savoir la mise en application dans la communauté
baha'ie de certaines lois du Kitab-i-Aqdas, la chaîne
et la trame de l'ordre mondial de Baha'u'llah. Il amena les
assemblées spirituelles de Perse à commencer la mise en vigueur
de ces lois dans la communauté baha'ie lois qui, bien
que connues des croyants de ce pays, n'avaient pas été observées
auparavant. Au cours de son ministère, il s'attarda longuement à
expliquer l'application de ces lois, élucida de nombreux détails
et de nombreuses complications qui y étaient liés, pria instamment
les assemblées spirituelles de ne jamais faire de compromis en appliquant
les lois et leur conseilla de maintenir, dans tous les cas, les principes
de la justice et de l'impartialité. Il créa ainsi dans ce domaine
particulier un réservoir important de connaissances et d'expériences
d'une immense valeur pour l'avenir. Aux Etats-Unis d'Amérique et au Canada le lieu de la mise en place
du schéma de l'ordre administratif les institutions de la foi avaient
grandi et s'étaient développées à un tel point
que le Gardien put lancer, en 1937, le premier plan de sept ans une entreprise
de grande importance qui inaugure la phase initiale de la première
époque de formation dans la continuation du mandat divin conféré
par 'Abdu'l-Baha aux croyants nord-américains, et qui marque
un tournant dans l'histoire de l'ordre administratif de la foi. Au moment où ce plan s'était achevé triomphalement en
1944, date qui coïncidait avec la célébration mondiale
du centenaire de la naissance de la foi, le nombre d'assemblées spirituelles
locales aux Etats-Unis avait presque doublé, celui des localités
où résidaient des baha'is s'était fortement
accru, et le noyau des institutions de la foi avait été établi
dans chaque république d'Amérique latine. Ce résultat
prodigieux, ainsi que l'achèvement de l'ornementation extérieure
de la très sainte maison d'adoration dans le monde baha'i,
révéla aux baha'is des autres pays la signification
de ces événements survenus aux Etats-Unis et au Canada et leur
ouvrit les yeux sur le modèle d'expansion et de consolidation systématiques
de la foi qui s'était développé en conséquence
directe de ce premier plan historique, instauré par le Gardien et exécuté
par les disciples de Baha'u'llah dans le berceau de l'ordre
administratif de la foi. Un triomphe aussi glorieux pour la cause suscita un déferlement d'ardeur
et de dévouement, de confiance et d'enthousiasme dans le coeur des
croyants d'autres pays. Eux aussi étaient impatients d'escalader des
sommets plus élevés au service de la cause. A mesure que chaque Assemblée nationale était prête,
le Gardien lui prodiguait ses encouragements et lui donnait son approbation
pour la formulation de plans nationaux destinés principalement à
accroître le nombre des assemblées spirituelles locales, à
les consolider et à multiplier les centres baha'is en
deçà et au-delà des limites nationales. La première
assemblée à se tourner vers le Gardien en vue d'obtenir un plan
fut celle de la communauté britannique qui reçut un plan de
six ans en 1941. D'autres plans suivirent au cours des deux ou trois années
suivantes. Chacun d'eux avait une certaine durée et se terminait soit
en 1950, date du centième anniversaire du martyre du Bab, soit
en 1953, l'année sainte, le centenaire de la naissance de la révélation
de Baha'u'llah dans le Siyah-Chal de Tihran. Parmi ceux-ci, il y eut tout d'abord le deuxième plan de sept ans
attribué aux baha'is de l'Amérique du Nord, dont
la durée marque la seconde phase de la période initiale des
Tablettes du plan divin. Ce plan, qui comprenait certains buts internationaux
majeurs dont l'établissement d'assemblées spirituelles locales
dans 10 pays d'Europe occidentale, la formation de trois assemblées
nationales dans l'hémisphère occidental et la décoration
intérieure du Mashriqu'l-Adhkar des Etats-Unis, fut achevé
avec succès en 1953. Il y eut aussi le plan indien de quatre ans et
demi suivi d'un plan de dix-neuf mois, le plan persan de quarante-cinq mois,
le plan australien de six ans, le plan irakien de trois ans, le plan égyptien
de cinq ans, le plan allemand de cinq ans, le plan canadien de cinq ans qui
devrait être considéré comme la continuation du second
plan de sept ans du continent nord-américain et enfin le deuxième
plan britannique de deux ans selon lequel six assemblées spirituelles
nationales devaient associer leurs efforts pour établir la foi sur
le continent africain. Ce dernier plan joua un rôle significatif dans
la mesure où il fut à l'origine de la structure de la future
coopération internationale et des projets inter-assemblées un
prélude au lancement de plans à vocation mondiale à travers
la planète. Outre ces plans qui avaient créé un déferlement d'activités
dans toutes les communautés nationales Baha'ies et qui
avaient poussé de nombreux croyants à se lever comme pionniers
et à s'établir dans des villes-buts ou dans des territoires
vierges, d'autres développements majeurs prirent place pendant cette
période, préparant la voie pour l'extension et la progression
de l'ordre administratif de Baha'u'llah. Au premier rang de
ces développements, il y eut la nomination par Shoghi Effendi, en 1951,
du premier contingent de Mains de la cause de Dieu dont le nombre fut bientôt
augmenté, la formation, la même année, du Conseil international
baha'i destiné à devenir, par étapes successives,
la Maison Universelle de Justice, la participation des délégués
baha'is aux organisations non gouvernementales des Nations Unies,
et la croissance spectaculaire de la foi en Afrique, le premier continent
à être témoin d'une entrée en grand nombre dans
la foi. Ces réalisations de grande envergure, ajoutées à la
conclusion triomphale de tous les plans nationaux, dotaient la communauté
du plus Grand Nom de potentialités prodigieuses pour l'expansion et
la consolidation de la foi à une échelle mondiale. Les communautés
nationales avaient désormais acquis la vision et la capacité
nécessaires pour prendre part au premier plan international. Shoghi Effendi lança ce plan en 1953. Connu sous le nom de la croisade
mondiale de dix ans, ce plan historique qui, selon le Gardien, était
la plus grande croisade spirituelle que le monde ait jamais connue, marque
à la fois l'ouverture de la troisième et dernière phase
de la période initiale des Tablettes du plan divin et la naissance
de la communauté internationale baha'ie, rassemblant
les douze assemblées nationales existant alors dans le monde baha'i
pour implanter la bannière de la foi dans tous les territoires encore
vierges du globe, multiplier le nombre des assemblées spirituelles
locales et nationales dans le monde et accomplir de nombreux autres objectifs
spécifiés dans le plan. Au moment de l'annonce des buts de cette puissante croisade, les adeptes
de Baha'u'llah, dans chaque pays, furent atterrés par
l'immensité des tâches auxquelles ils étaient confrontés.
Très vite cependant, ils virent, avec gratitude, respect et émerveillement
que dès la première année du plan, 100 territoires vierges
avaient été ouverts à la foi. Cette expansion prodigieuse de la cause, dans la phase initiale du plan qui
inspira à l'armée des pionniers et des enseignants baha'is
d'atteindre des hauteurs plus élevées d'héroïsme
et de sacrifice, les rendant capables de gagner plus de victoires pour la
cause et d'accomplir tous les buts majeurs du plan dans les années
qui suivirent, ne peut être attribuée qu'à la loyauté
et à la dévotion avec lesquelles les Mains de la cause de Dieu
et leurs membres auxiliaires, les assemblées locales et nationales,
les pionniers, les enseignants, tous et chacun se tournèrent vers Shoghi
Effendi, le Gardien de la cause et le signe de Dieu sur terre. Ce fut à
mi-chemin de ce plan, cependant, que la main de Dieu l'enleva soudainement
et laissa les croyants comme des orphelins, accablés de douleur, seuls
et sans aide. Bien que Shoghi Effendi fût mort et que, dans sa sagesse, il n'eût
laissé aucun testament, l'alliance de Baha'u'llah resta
intacte. Les croyants se regroupèrent autour des Mains de la cause
de Dieu, les gestionnaires principaux de la confédération mondiale
embryonnaire de Baha'u'llah qui assumaient maintenant la fonction
de guider le monde baha'i. Ils accomplirent cette tâche
en suivant strictement les directives et les instructions esquissées
par Shoghi Effendi dans sa croisade de dix ans. Cette période de cinq
années, allant de la mort de Shoghi Effendi, en 1957, jusqu'à
l'élection de la Maison Universelle de Justice en 1963, peut être
considérée comme la phase la plus provocante de l'histoire de
l'âge de la formation de la foi. Ce fut une période au cours
de laquelle l'alliance de Baha'u'llah fut rigoureusement et
complètement éprouvée et s'avéra absolument invincible,
car Baha'u'llah n'avait pas promis de guidance infaillible aux
Mains de la cause, comme il l'avait fait pour la Maison Universelle de Justice.
Cependant, de par leur loyauté envers lui et en raison de leur fermeté
dans son alliance, ils guidèrent le monde baha'i exactement
dans la direction précise que Shoghi Effendi avait tracée dans
ses écrits, et ne dévièrent pas, même de l'épaisseur
d'un cheveu, du chemin qu'il avait montré. Contrairement aux leaders des religions précédentes qui introduisirent
tellement d'idées conçues par l'homme dans les enseignements
de leurs prophètes, les Mains de la cause, en cette période
de gardiennat de la foi de Baha'u'llah, se gardèrent
bien d'ajouter ne serait-ce qu'une seule de leurs opinions à la cause
et n'introduisirent aucune innovation dans le fonctionnement de ses institutions.
Non seulement elles guidèrent et assistèrent les croyants pendant
la croisade qu'elles amenèrent à sa conclusion triomphante en
1963, lorsque la communauté baha'ie démontra,
à l'occasion de la célébration de la déclaration
de Baha'u'llah, son universalité et sa force de cohésion,
mais, en même temps, elles transmirent la cause de Dieu, pure et sans
tache, au corps élu de la Maison Universelle de Justice à laquelle
Baha'u'llah a conféré l'infaillibilité
et la guidance divine. A ce moment, la foi, qui comptait seulement quelques communautés nationales
en 1952, était désormais une vaste communauté répandue
dans le monde; des multitudes avaient répondu à l'appel de Baha'u'llah,
reconnaissaient son rang et entraient en grand nombre dans la cause. Le nombre
de pays, d'Îles et de territoires ouverts à la foi, qui était
de 128 en 1952, s'élevait à 259 en 1963. En outre, de 600 assemblées
spirituelles locales en 1952, on était passé à plus de
3.400; quant aux assemblées spirituelles nationales, dont les membres
élurent la Maison Universelle de Justice en 1963, de 12 en 1953 elles
étaient 56 en 1962. Les localités où résidaient
des baha'is passèrent d'environ 2.400 à plus de
11.000, et le nombre de langues dans lesquelles la littérature baha'ie
était traduite s'accrut de 89 à plus de 300. En de nombreux
cas, le progrès de la foi dépassa de beaucoup les buts originels
fixés par le plan. Ce fut également pendant cette période
que trois Mashriqu'l-Adhkars (maisons d'adoration) furent construites
sur les continents africain, australien et européen, que 46 terrains
supplémentaires furent acquis pour l'édification de futures
maisons d'adoration et que 49 autres Haziratu'l-Quds (centres baha'i
furent établis dans le monde. En Terre sainte, le processus de construction du centre mondial de la foi,
qui tirait son origine de Baha'u'llah dans la Tablette du Carmel
et dont la main du Centre de son alliance avait jeté les bases en édifiant
le mausolée originel du Bab, avait acquis une telle vitesse
pendant le ministère de Shoghi Effendi qu'au soir de sa vie terrestre,
la gloire du Carmel prédite par les prophètes du passé
était devenue manifeste. La superstructure du tombeau du Bab,
la Reine du Carmel, vêtue de blanc chatoyant, couronnée d'or
scintillant et ceinte de vert émeraude qui enchantait chaque regard,
qu'il vienne de l'air, de la mer, de la plaine ou de la colline (Baha'i
World, Vol. XII, an International Record, B.P.T., Wilmette, ed. 1956, p. 35.), avait été dressée majestueusement. A
proximité, érigés comme il convient, les monuments signalant
les tombes de la très Sainte Feuille, de la Branche la plus pure, de
la mère et de l'épouse de 'Abdu'l-Baha, destinés
à devenir le point focal d'un ensemble de constructions situées
autour d'un arc, qui doit constituer le centre administratif international
de la foi. Le premier de cette série le bâtiment des Archives
internationales dans les murs duquel sont conservées les plus précieuses
reliques des figures centrales de la foi, avait été achevé.
Les neuf terrasses reliant la ville de Haïfa au tombeau du Bab avaient été complétées,
et les jardins entourant le tombeau et les bâtiments attenants avaient
été agrandis et embellis. Les propriétés internationales
de la foi, qui s'étendent de la base au sommet du mont Carmel sur une
superficie de plus de 350.000 m, avaient été acquises. Enfin,
après de longues et fastidieuses négociations, un morceau de
terrain d'environ 36.000m avait finalement été acheté,
destiné à l'érection d'un Mashriqu'l-Adhkar sur
le mont Carmel, et situé dans le voisinage immédiat du lieu
sanctifié par les pas de Baha'u'llah, près de
la grotte vénérée d'Elie, et associé à
la révélation de la" Tablette du Carmel , la charte des centres
spirituel et administratif mondiaux de la foi sur cette montagne (Idem p.
37.). A Bahji, le lieu le plus saint du monde baha'i, autour
du tombeau de Baha'u'llah, sur une surface d'environ 60.000
m, des jardins magnifiques avaient été plantés et, à
l'intérieur de ces jardins où, à l'avenir, un magnifique
mausolée serait construit sur la tombe de Baha'u'llah,
un sanctuaire extérieur (appelé le Haram-i-Aqda)destiné
à environner ce saint édifice avait été créé.
Ces réalisations de toute beauté entreprises en Terre sainte
pendant les premières années de l'âge de la formation
de la foi ainsi que la description détaillée du plan de la construction
du centre mondial de la foi, qui établit le modèle de son développement
futur, seront à jamais comptées au nombre des ouvrages les plus
nobles associés au ministère de Shoghi Effendi. La conclusion triomphale de la croisade de dix ans, ainsi que la fin de la
période intérimaire du gardiennat des Mains de la cause, marquent,
d'une part, la fin d'une époque de l'âge de la formation, et
d'autre part l'ouverture d'une nouvelle époque, avec la naissance de
la Maison Universelle de Justice. Une institution divinement ordonnée,
guidée de façon infaillible par Baha'u'llah et
par le Bab, dont l'établissement avait été prévu
par l'Ancienne Beauté dans la Tablette du Carmel comme le lancement
de l'arche de Dieu et dont elle a clairement défini les fonctions dans
plusieurs tablettes, la Maison Universelle de Justice a été
qualifiée par 'Abdu'l-Baha de source de tout bien, à
l'abri de l'erreur et mentionnée par le Gardien comme étant
la cime de l'ordre administratif baha'i, l'organe suprême
de la confédération baha'ie et le dernier refuge
d'une civilisation chancelante. En un langage des plus clairs et des plus vigoureux, 'Abdu'l-Baha
a confirmé l'autorité de la Maison Universelle de Justice dans
le passage suivant: Chacun doit se tourner vers le très saint Livre,
et pour tout ce qui n'y est pas expressément mentionné il faut
se référer à la Maison Universelle de Justice. Ce que
cette institution décide, que ce soit à l'unanimité ou
à la majorité, est la vérité et le dessein de
Dieu Lui-même. Quiconque s'en écarte est assurément de
ceux qui chérissent la discorde, il a fait preuve de malveillance et
s'est détourné du Seigneur de l'alliance (Covenant of Baha'u'llah,
a Compilation, B.P.T., London, ed. 1963, p. 109.). Et encore: Tous doivent
rechercher la guidance du centre de la cause et de la Maison de Justice et
se tourner vers eux. Et quiconque se tourne vers quoi que ce soit d'autre
commet, en vérité, une grave erreur (Idem, p. 116.). Avec l'établissement de la Maison Universelle de Justice était
né le dernier et suprême édifice de la structure de l'ordre
administratif de Baha'u'llah, et l'effusion de la guidance divine
avait été rétablie. En considérant l'histoire
de la foi, du décès de Shoghi Effendi à la naissance
de la Maison Universelle de Justice, une période remplie de nombreux
dangers et d'incertitudes, nous pouvons voir clairement que seul le pouvoir
de l'alliance a permis à la communauté baha'ie
de préserver son unité et sa solidarité. Bien qu'éparpillée
à travers le monde et issue de milieux culturels et linguistiques différents,
la masse des croyants resta ferme dans l'alliance et se tourna vers le centre
de la cause de Dieu, la Maison Universelle de Justice. En effet, tout ce qui
est contenu dans le testament de Baha'u'llah et dans celui de
'Abdu'l-Baha, pour ce qui concerne le croyant individuel, peut se résumer
à un mot clé, et de ce mot dépendent non seulement la
vie spirituelle et le salut de chacun, mais aussi l'unité de la communauté
baha'ie. Il s'agit du terme se tourner. Baha'u'llah
a enjoint à ses adeptes de se tourner vers 'Abdu'l-Baha après
son ascension. 'Abdu'l-Baha a fait de même en leur ordonnant
de se tourner vers Shoghi Effendi et la Maison Universelle de Justice. Avec une dévotion et une loyauté qui rappellent les premiers
jours du Gardiennat, quand les baha'is inébranlables
se rassemblèrent autour de Shoghi Effendi, les croyants du monde entier
se tournaient en ce jour vers la Maison Universelle de Justice. Les messages
merveilleux de cet organe auguste qui, peu après son instauration,
se mirent à affluer du Centre mondial, inspirèrent le monde
baha'i tout entier et suscitèrent joie et gratitude dans
le coeur des croyants, témoins du pouvoir, de l'autorité et
de la guidance infaillible dont cette institution suprême était
pleinement investie. En 1964, la Maison Universelle de Justice lança un plan mondial de
neuf ans, premier d'une série de plans devant se suivre au cours des
époques successives de l'âge de la formation comme de l'âge
d'or de la foi. Ce plan inaugure la seconde époque des Tablettes du
plan divin et appelle à l'expansion de la foi et à l'établissement
de ses institutions à une échelle beaucoup plus vaste que jamais
atteinte auparavant. Entre autres choses, il a pour but de porter pour la
fin du plan, en 1973, le nombre de localités où résident
des baha'is à plus de 54.000, le nombre d'assemblées
spirituelles nationales à 114, et le nombre d'assemblées spirituelles
locales à près de 14.000. (Au moment de l'impression, en 1991,
ces chiffres sont nettement dépassés. La foi s'est largement
répandue à travers le monde depuis la première publication
de ce livre. Selon l'Encyclopédie Britannique dans son Britannica Book
of the Year de 1988, la foi baha'ie est la seconde religion la plus largement
répandue géographiquement après le christianisme.) Avec un zèle et un enthousiasme aussi ardents et émouvants,
et avec une détermination aussi inflexible que l'étaient les
sentiments qui avaient inspiré les baha'is d'une époque
précédente de l'âge de la formation, des milliers de croyants
du monde entier se sont alors levés pour accomplir les buts de ce plan
mondial. A force de dévouement, de sacrifices, en partant comme pionniers
et en enseignant, ils ont remporté des victoires mémorables
pour la cause de Dieu. Ce plan touche aujourd'hui à sa fin, la plupart
de ses buts sont déjà réalisés et, dans certains
cas, les premiers objectifs fixés par la Maison Universelle de Justice
ont été dépassés. Le processus des entrées
en troupes dans la foi de Dieu, prédit par 'Abdu'l-Baha, se
poursuit avec un élan toujours croissant dans certaines parties du
monde. Les messages pertinents de Baha'u'llah adressés
aux rois et aux dirigeants du monde en son jour, par lesquels il les exhorte
à reconnaître son rang et à embrasser sa cause, ont été
dignement présentés à la grande majorité des chefs
d'Etat actuels. Quant au processus de la proclamation de son message à
l'ensemble des hommes, qui ouvre la voie à l'émergence complète
de la foi de Dieu de l'obscurité et la conduit vers son émancipation
des entraves de l'orthodoxie religieuse et sa reconnaissance comme religion
indépendante, il s'est accéléré. Depuis l'établissement de la Maison Universelle de Justice, le centre
mondial de la foi a fait de gros efforts pour réaliser de nombreux
objectifs importants comprenant la codification du Kitab-i-Aqdas, la
formulation de la constitution de la Maison Universelle de Justice, le prolongement,
dans l'avenir, des fonctions de protection et de propagation assumées
par les Mains de la cause grâce à la nomination de plusieurs
corps de conseillers, le collationnement et la classification des écrits
de Baha'u'llah, de 'Abdu'l-Baha et de Shoghi Effendi,
l'extension des propriétés Baha'ies en Terre sainte,
le développement et l'embellissement des jardins entourant les tombeaux
sacrés. Quelques-unes de ces tâches ont déjà été
accomplies et tout est mis en oeuvre pour que les autres soient achevées
d'ici la fin du plan de neuf ans. Le dessein de ce plan et des autres qui suivent est de diffuser la lumière
de la foi de Baha'u'llah dans le monde et de construire un nouvel
ordre mondial pour toute l'humanité. A l'image d'un embryon, ce nouvel
ordre est en train de se développer dans le tumulte et le chaos d'un
ordre en voie de déliquescence qui court rapidement à sa ruine
et à sa destruction. Le vieil ordre peut être comparé à une vieille maison
qui aurait servi d'abri aux êtres humains pendant des siècles
et dans les nombreuses pièces de laquelle les nations du monde auraient
vécu dans un isolement relatif jusqu'à la venue de Baha'u'llah,
lorsqu'une vie nouvelle a été insufflée en toutes choses
créées et qu'une Ère nouvelle s'est levée sur
l'humanité. Dans ses tablettes, en termes évidents, Baha'u'llah
proclama aux peuples du monde: Bientôt le présent ordre des choses
sera révolu et un nouvel ordre le supplantera. Il les avertit que la
vieille maison n'offrirait plus pour longtemps un abri sûr pour l'humanité
et qu'elle s'effondrerait sous peu. Il invita les peuples du monde à
la quitter et, sous sa guidance, à commencer la construction de la
nouvelle. Mais l'appel de clairon de Baha'u'llah tomba dans
des oreilles sourdes. Au début, seule une poignée de ses compatriotes
le reconnut comme le rédempteur de l'humanité et l'architecte
de la nouvelle maison, ce nouvel ordre mondial. Ils quittèrent la vieille
demeure et ils préparèrent la voie pour construire une nouvelle
demeure. Le premier temps et le plus important de toute construction est la pose de
ses fondations, et à cet égard, la première étape
est celle de l'excavation. C'est une phase où chaque chose est démolie
au lieu de s'élever et où le labeur n'apparaît pas constructif.
Aux premiers jours de la foi, le monde extérieur ne pouvait apprécier
le glorieux ouvrage d'un petit groupe d'âmes héroïques qui
travaillaient avec un héroïsme et un sacrifice de soi incomparables
pour préparer la construction d'une maison nouvelle cet ordre encerclant
le monde. Ce fut une période de persécution et de martyre, pendant
laquelle, selon les termes de notre analogie, des tempêtes de poussière
s'élevèrent au cours de l'excavation des fondations de la nouvelle
maison, et l'humanité dans son ensemble estimait l'opération
inutile. En effet, des récits d'héroïsme et de martyre
parvinrent aux oreilles des Orientaux et des Occidentaux, et cependant l'humanité
dans son ensemble occupante de la vieille maison absorbée par ses propres
affaires et dépourvue de vision spirituelle, ne vit rien de la gloire
et de la grandeur de ces septante années qui marquèrent la durée
de l'âge héroïque et préparèrent le terrain
pour la pose des fondations du nouvel ordre mondial de Baha'u'llah
à une époque ultérieure. Avec l'avènement de l'âge de la formation en 1921, le moment
était enfin venu d'aborder la construction de la maison nouvelle. Les
baha'is du monde, sous la guidance de Shoghi Effendi, leur Gardien
bien-aimé, avaient commencé à en poser les fondations.
Après cinquante ans de service dévoué, de peine et de
travail de la part des bâtisseurs de l'ordre mondial de Baha'u'llah,
la silhouette et la charpente de la maison nouvelle, destinée, dans
la plénitude des temps, à abriter dans ses murs l'ensemble de
l'humanité, ont commencé à émerger peu à
peu des ruines de l'ordre ancien, attirant chaque jour vers elles, en nombre
toujours croissant, des hommes de tous milieux, déçus de l'ancienne
demeure. Le reste de l'humanité, qui en constitue la majorité, est hélas,
selon les paroles de Baha'u'llah, privé du discernement
qui lui permettrait de voir Dieu de ses propres yeux, ou d'entendre sa mélodie
de ses propres oreilles. Chargés de traditions séculaires et
captifs des griffes d'un ordre souffrant, les occupants de la vieille maison
ont la vision brouillée par de nombreux voiles qui sont placés
devant leurs yeux. Ces voiles sont ceux du matérialisme et des préjugés,
de l'orgueil et de la vanité, qui les empêchent de percevoir
la grandeur et la beauté de la nouvelle maison qui est en train de
s'élever majestueusement au milieu du chaos d'un monde divisé. Aujourd'hui, les forces de destruction balaient la face de la terre et ébranlent
la vieille maison jusque dans ses fondements. A l'intérieur, dans la
détresse et la confusion, l'humanité s'efforce désespérément
de réparer, en vain, une structure qui se désintègre
rapidement et qui a dépassé le stade de toute possibilité
de réparation. Le monde est en travail, écrivait Baha'u'llah
il y a près de cent ans, et son agitation croît de jour en jour.
Sa face est tournée vers l'égarement et l'incroyance. Son sort
sera tel qu'il ne serait ni opportun ni convenable de le dévoiler maintenant.
Sa perversité continuera longtemps. Et quand l'heure prévue
viendra, apparaîtra soudain ce qui fera trembler les membres de l'humanité.
Alors, et alors seulement, la bannière divine sera déployée
et le rossignol du paradis fera entendre sa mélodie (World Order of
Baha'u'llah, Shoghi Effendi, B.P.T., Wilmette, ed. 1982, p.
33.). Conscients que l'ancienne maison est irréparable et qu'elle finira
tôt ou tard par s'écrouler, les adeptes de Baha'u'llah
oeuvrent dans tous les pays avec le dévouement le plus grand et un
sentiment d'extrême urgence à la construction de la nouvelle
demeure. Bien qu'anxieux de tendre une main secourable aux infortunés
et aux opprimés, et avides d'alléger la misère et la
souffrance de leurs semblables restés dans la vieille maison, les baha'is
savent néanmoins que le vieil ordre est voué à l'échec,
qu'une telle assistance ne sera que d'une valeur très limitée
et ne résoudra pas, en définitive, les problèmes de l'humanité.
Ils voient clairement que, quand le monde souffre de maux si nombreux, la
seule tâche valable est de revivifier ses peuples et de donner une orientation
complètement nouvelle à la société humaine. A
l'image des hommes qui vont travailler chaque jour et reviennent chez eux
le soir, les fidèles de Baha'u'llah dépensent
toute leur énergie à la construction de la maison nouvelle.
Ils ne font que dormir, si l'on peut dire, dans la vieille maison et ne participent
donc pas, avec ses occupants, à l'élaboration de la politique
qui la concerne. Les baha'is restent loyaux envers leurs gouvernements
respectifs, ne prennent pas part et n'interfèrent pas dans les affaires
politiques des Etats ou des nations du monde quels qu'ils soient. Ce n'est
que de cette façon qu'ils peuvent demeurer fidèles à
la mission qui leur a été confiée par Baha'u'llah,
celle de construire, au cours de l'âge de la formation, un nouvel ordre
mondial pour l'humanité. Grand en effet est le spectacle qui se dévoile à nous lorsque
nous embrassons du regard les événements importants des cinquante
premières années de l'âge de la formation de la foi un
âge qui a été témoin, à la veille du décès
du Maître, de la naissance de l'ordre administratif de Baha'u'llah.
Une rétrospective rapide de l'histoire de la cause démontrera
que cette foi opprimée dès son apparition dans le pays de sa
naissance, qui avait subi un coup très douloureux avec le martyre de
son hérault, qui avait souffert des tribulations insupportables qui
ont accablé son auteur, qui avait vu le martyre de non moins de vingt
mille de ses fidèles, et dont le nom, conformément aux prédictions
de son royal adversaire, Nasiri'd-Din Shah, devait avoir été
à jamais effacé des pages de l'histoire a acquis, pendant les
cinquante premières années de son âge de formation, une
telle vitalité et une telle ampleur et a accompli des progrès
si prodigieux qu'ils ont étonné tant ses adeptes déclarés
que ses adversaires. La lumière de la foi qui s'était allumée dans le Siyah-Chal
de Tihran, dont l'éclat s'était pleinement révélé
à Andrinople, et dont les rayons avaient illuminé en partie
les continents américain, européen et australien au cours du
ministère du Maître, a été systématiquement
diffusée pendant la première période de l'âge de
formation dans près de 50.000 localités du monde. L'armée
de lumière formée de pionniers, d'enseignants et d'administrateurs
issus de toutes races, classes et couleurs, et proclamant à l'humanité
l'avènement du Seigneur des armées a encerclé le globe.
La foi de Baha'u'llah a atteint presque toutes les couches de
la société humaine. Ses vérités fondamentales,
son histoire, ses enseignements, son pouvoir de transformation et son dessein
ont été, et continuent d'être portés de façon
croissante à l'attention d'une humanité tourmentée. Les
institutions en pleine expansion de son ordre administratif divinement guidé
ont été établies; et au centre mondial, à proximité
de ses tombeaux sacrés, l'édifice suprême de ce même
ordre la Maison Universelle de Justice qui, dans la plénitude des temps,
dévoilera à l'humanité son rang glorieux et manifestera
la souveraineté de Baha'u'llah a été majestueusement
érigé. Les victoires aussi mémorables de la cause remportées en un
laps de temps aussi court, présageant des réalisations encore
plus grandes à venir, sont essentiellement dues à l'avancement
de l'ordre administratif dont Shoghi Effendi a exalté la signification
en ces termes: Que personne, tant que ce système en sera encore au
stade de l'enfance, ne se méprenne sur son caractère, n'en amoindrisse
l'importance ni ne nuise à son objectif. Le fondement sur lequel cet
ordre administratif repose est le dessein immuable de Dieu pour l'humanité
en ce jour. La source où elle puise son inspiration n'est autre que
Baha'u'llah lui-même. Son bouclier et son défenseur
sont les légions du royaume d'Abha. Sa semence est le sang de
non moins de vingt mille martyrs qui ont offert leur vie pour qu'il puisse
naître et prospérer. L'axe autour duquel gravitent ses institutions
est l'ensemble des dispositions authentiques du testament de 'Abdu'l-Baha.
Ses principes directeurs sont les vérités, si clairement énoncées
dans ses discours publics en Occident par celui qui est l'infaillible interprète
des enseignements de notre foi. Les lois qui régissent son fonctionnement
et limitent ses fonctions sont celles que prescrit expressément le
Kitab-i-Aqdas. Le trône autour duquel ses activités spirituelles,
humanitaires et administratives se regrouperont est le Mashriqu'l-Adhkar
et ses dépendances. Les piliers qui soutiennent son autorité
et étayent sa structure sont les institutions jumelles du Gardiennat
et de la Maison Universelle de Justice. La motivation centrale et sous-jacente
qui l'anime est l'établissement du nouvel ordre mondial tel que l'a
esquissé Baha'u'llah. Les méthodes qu'il emploie,
les critères qu'il inculque ne le font pencher ni vers l'Orient ni
vers l'Occident, ni vers les juifs ni vers les gentils, ni vers les riches
ni vers les pauvres, ni vers les Blancs ni vers les hommes de couleur. Son
mot d'ordre est l'unification de la race humaine; sa bannière la" plus
grande Paix ; son apogée l'avènement du millenium d'or le jour
où les royaumes de ce monde auront fait place au royaume de Dieu Lui-même,
le royaume de Baha'u'llah (World Order of Baha'u'llah, Shoghi Effendi, B.P.T., Wilmette,
ed. 1982, pp. 156 - 157.). A.J.D. - L'Avènement de la justice divine, Shoghi Effendi, Maison
d'Editions Baha'ies, Bruxelles, 1973. Maison d'Editions Baha'ies
3.2. Les quatre chartes
3.3. Shoghi Effendi - Bâtisseur de
l'ordre administratif
3.4. Les quinze premières années
du Gardiennat
3.5. Plans nationaux d'enseignement
3.6. La croisade de dix ans
3.7. Gardiennat des Mains de la cause
3.8. Développements au centre mondial
3.9. La Maison Universelle de Justice
3.10. Le plan de neuf ans
3.11. L'analogie de la maison ancienne et
de la maison nouvelle
3.12. Les cinquante premières années
de l'âge de la formation
B.J. - Baha'i Journal, périodique, the National Spiritual
Assembly of the Baha'is of the British Isles, Londres.
B.N. - Baha'i News, périodique, the National Spiritual
Assembly of the Baha'is of the U.S.A., Wilmette.
B.W. - Baha'i World, Vol. XII, Rapports Internationaux, Baha'i
Publishing Trust, Wilmette, 1956.
C.B. - L'Alliance (de Baha'u'llah), une compilation. Maison
d'Editions Baha'ies, Bruxelles.
D.P.P.N. - Dieu passe près de nous, Shoghi Effendi, Assemblée
Spirituelle Nationale des Baha'is de France, Paris, 1970.
P.A.R. - Les Principes de l'administration baha'ie, une compilation.
Assemblée Spirituelle Nationale des Baha'is de France.
Paris, 1968.
W.O.B. - World Order of Baha'u'llah. Shoghi Effendi. Baha'i
Publishing Committee Wilmette, 1941.
205, rue du Trône
1050 Bruxelles
D/1547/1991/2 - ISBN 2-87203-025-5