Le nouveau
jardin
Par Hushmand Fathea'zam
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Chapitre 3. QUELQUES ENSEIGNEMENTS ET PRINCIPES
3.1.
L'unité du genre humain
Baha'u'llah nous a enseigné l'unité du genre humain. Tous les êtres humains
sont les enfants d'un seul Dieu. Si nous croyons en un père céleste unique,
nous devons aussi nous accepter les uns les autres comme des frères, comme les
membres d'une même famille - la famille humaine. Avant que Baha'u'llah ne nous
ait apporté la lumière de l'unité, de multiples raisons incitaient les hommes
à croire qu'ils étaient différents les uns des autres. Parce que la couleur
de leur peau était blanche, quelques-uns se croyaient supérieurs aux gens de
peau noire, jaune ou brune. Baha'u'llah a précisé que cette croyance était erronée.
L'homme n'est pas différent à cause de sa couleur.
Les hommes sont différents à cause du degré d'éducation qu'ils ont reçu et non
pas du fait de leur peau. Dans le monde, les hommes de couleurs différentes
sont comparables aux diverses variétés de fleurs dans un jardin. Si toutes les
fleurs étaient de couleur identique, le jardin ne serait pas aussi joli. Baha'u'llah
nous dit que Dieu est semblable à un bon berger qui ne fait pas de différence
entre ses brebis brunes ou noires. Dieu nous aime tous, quelle que soit la couleur
de notre peau ou quelle que soit notre origine. Pourquoi devrions-nous nous
considérer les uns les autres comme des étrangers? Baha'u'llah a instillé un
amour si grand dans le coeur de ses fidèles qu'ils se sentent les membres d'une
même famille, même s'ils appartiennent à tous les pays du monde.
Dans ses Écrits, Baha'u'llah nous dit:
"Voici, ô mes bien-aimés, que vient d'être établi le tabernacle de l'union;
ne vous regardez donc plus comme des étrangers. Vous êtes les fruits d'un même
arbre et les feuilles d'une même branche."
"Soyez comme les doigts d'une seule main et les membres d'un même corps. Voici
ce que vous conseille la Plume de la révélation!"
'Abdu'l-Baha, d'autre part, a écrit:
"Parmi les enseignements de Baha'u'llah, il y a l'unité du monde de l'humanité.
tous les êtres humains sont les brebis de Dieu et Il en est le bon Berger. Le
Berger est bon envers toutes les brebis, parce qu'Il les a toutes créées, les
a élevées, s'est occupé d'elles et les a protégées. Il n'est pas douteux que
le Berger soit bon envers toutes ses brebis et si, parmi elles, il s'en trouvait
qui soient ignorantes ou enfantines, elles seraient élevées jusqu'à ce qu'elles
atteignissent leur maturité: s'il devait s'en trouver qui soient malades, elles
seraient soignées et guéries. Il ne doit y avoir ni haine ni animosité, car
ces malades doivent être soignées comme le ferait un bon médecin."
Prions pour l'unité de l'humanité:
"Ô mon Dieu ! ô mon Dieu ! Unis les coeurs de tes serviteurs et révèle-leur
ton grand dessein. Puissent-ils suivre tes commandements et observer ta loi!
Aide-Ies dans leurs efforts, ô mon Dieu, et accorde-leur la force de te servir.
Ô Dieu, ne les abandonne pas à eux-mêmes, mais par la lumière de ta connaissance,
guide leurs pas et, par ton amour, réjouis leur coeur. En vérité, tu es leur
recours et leur Seigneur."
3.2. L'abandon des préjugés
Baha'u'llah nous demande d'oublier toute forme de préjugés: national, racial
ou religieux. Aussi longtemps que les peuples s'accrocheront aux préjugés, jamais
nous n'aurons la paix sur la terre.
Toutes les guerres présentes et passées, tous les meurtres, tout le sang répandu,
tous ces crimes contre l'humanité sont dus à des préjugés. Les peuples se sont
battus pour leur pays ou pour leur religion, semant la destruction et la mort
dans le monde pour des millions d'êtres humains - leur prochain. 'Abdu'l-Baha
nous dit:
"Si ce préjugé et cette animosité se basent sur la religion, rappelez-vous que
la religion devrait être la cause de la fraternité, sinon elle est stérile.
Et si ce préjugé est dû à la nationalité, considérez que toute l'humanité ne
forme qu'une seule nation; tous sont sortis de l'arbre d'Adam, et Adam est la
racine de cet arbre. Cet arbre forme un tout et toutes les nations sont comme
ses branches, tandis que les humains sont comme ses feuilles, ses fleurs et
ses fruits. C'est pourquoi l'établissement des diverses nations - ainsi que
le sang versé et la destruction de l'édifice de l'humanité qui en ont résulté
- sont dus à l'ignorance humaine et à ses motifs égoïstes. Quant au préjugé
patriotique, il est aussi attribuable à une ignorance totale, car la surface
de la terre constitue un seul pays natal. Chacun peut vivre dans n'importe quel
endroit du globe terrestre. C'est pourquoi toute la terre est le lieu de naissance
de l'homme. Ces frontières et ces limites ont été conçues par l'homme.
Dans la création, de telles frontières et limitations n'avaient pas été prévues.
L'Europe est un seul continent, l'Asie est un continent, l'Afrique est un continent,
l'Australie est un continent, mais, poussées par des motifs personnels et des
intérêts égoïstes, quelques âmes ont divisé chacun de ces continents et en ont
considéré une certaine partie comme leur propre pays. Dieu n'a dressé aucune
frontière entre l'Allemagne et la France: ces deux pays se prolongent l'un dans
l'autre. Et pourtant, dans les siècles passés, des âmes égoïstes leur ont assigné
des frontières et des limites pour favoriser leurs propres intérêts, et elles
ont, jour après jour attaché davantage d'importance à celles-ci, jusqu'à ce
que cette attitude conduise à l'animosité, aux luttes sanglantes et à la rapacité
dans les siècles qui suivirent. Ceci continuera indéfiniment de la même façon,
et si cette conception du patriotisme reste limitée à un certain milieu, elle
sera la cause première de la destruction du monde. Aucune personne sage et juste
n'acceptera ces distinctions imaginaires.
Chaque surface limitée que nous appelons notre pays natal est considérée comme
notre patrie, tandis que tout le globe terrestre est la patrie de tous, et non
pas une surface restrictive. En bref, nous vivons sur cette terre pendant quelques
jours et pour y être éventuellement enterrés: elle devient notre tombe éternelle.
Vaut-il la peine de répandre le sang et de nous déchirer les uns les autres
pour cette tombe éternelle? Non! Au contraire, Dieu n'est pas satisfait d'une
telle conduite, et aucun homme sain d'esprit ne saurait davantage l'approuver"
"Considérez les animaux bénis: ils ne se livrent aucune bataille patriotique!
Ils vivent en parfaite harmonie. Par exemple, si une colombe de l'Orient et
une colombe de l'Occident, une colombe du Nord et une colombe du Midi venaient
à se rencontrer en même temps au même endroit, elles s'associeraient immédiatement
en harmonie. Il en va de même avec tous les animaux et oiseaux doués d'un caractère
paisible. Mais les animaux féroces, dès qu'ils se rencontrent, s'attaquent et
s'affrontent mutuellement, se déchirent en mille pièces et il leur est impossible
de vivre en paix au même endroit. Ils sont tous asociaux et féroces, de sauvages
et combatifs lutteurs."
3.3. La recherche de la vérité
Lorsqu'un enfant naît dans une famille chrétienne, il devient chrétien. Lorsque
les parents sont musulmans, leurs enfants deviennent musulmans; s'ils sont hindous,
leurs enfants deviennent bouddhistes. Pourquoi? Parce que la plupart des peuples
de la terre ne font qu'imiter leurs ancêtres, et tant que cette imitation aveugle
se perpétuera, les peuples ne pourront jamais s'unir. Ils lutteront à cause
de ces imitations. Chacun prétend qu'il possède la vérité et que tous les autres
sont dans l'erreur. Les gens ne s'arrêtent pas pour réfléchir, s'ils étaient
nés dans une autre famille ayant d'autres croyances, ils auraient considéré
de manière totalement différente les croyances qu'ils acceptent comme la seule
vérité.
Baha'u'llah enseigne que la Vérité est une. Si les peuples du monde cessaient
d'imiter leurs pères et cherchaient la Vérité de manière indépendante, ils arriveraient
tous à la même conclusion et s'uniraient. Les divers peuples sont semblables
à des enfants qui vivent dans des maisons différentes et qui regardent le soleil
à travers des vitres colorées. Mais comme la couleur des vitres varie d'une
maison à l'autre, un enfant regarde le soleil à travers des vitres vertes, et
il croit que le soleil est vert, tandis qu'un autre enfant voit le soleil à
travers des vitres bleues et pense qu'il est bleu, et un troisième croit que
le soleil est rouge parce que ses vitres sont de couleur rouge. Mais s'ils cessaient
de regarder le soleil à travers leurs petites vitres et s'ils sortaient de leur
maison, ils verraient tous la véritable couleur du soleil et n'auraient plus
aucune raison de se quereller.
Baha'u'llah demande aux enfants des hommes de sortir des maisons qu'ils ont
héritées de leurs ancêtres et de ne plus regarder le soleil à travers les vitres
colorées de leurs fenêtres. Car le soleil que nous regardons est le même astre
partout, et lorsque nous enlèverons nos verres de couleur, nous le verrons tous
dans sa véritable couleur.
Dieu veut que nous réfléchissions à nos convictions intimes, plutôt que de suivre
aveuglément une certaine croyance pour la seule raison, souvent injustifiable,
que nos ancêtres y ont cru pendant des générations. Si nous cherchons tous la
vérité par nous-mêmes, nous parviendrons à voir que la vérité est une: elle
peut tous nous rassembler et nous permettre de surmonter les différences du
passé.
'Abdu'l-Baha dit:
"... Les divines religions des saintes manifestations de Dieu sont une en réalité,
bien qu'elles diffèrent dans leur appellation et leur vocabulaire. Que l'homme
soit donc l'amant de la lumière, quelle que soit sa source. Qu'il soit l'amant
de la rose, quel que soit le sol où elle pousse! Qu'il cherche la vérité, quelle
qu'en soit l'origine! S'attacher à la lanterne n'est pas aimer la lumière qu'elle
émet. S'attacher à la terre ne convient pas, mais se réjouir à la vue d'une
rose est louable.
Vouer de l'affection à un arbre est vain, mais prendre sa part de ses fruits
est avantageux. On peut jouir de la saveur des fruits comestibles de quelque
arbre et de quelque lieu qu'ils proviennent. Il faut accepter la parole de vérité,
quelle que soit la bouche du prophète qui la prononce. Il faut accepter les
vérités absolues, quel que soit le livre saint qui les consigne. Si nous entretenons
les préjugés, nous nous priverons de nombreux bienfaits et nous resterons plongés
dans l'ignorance.
La lutte entre les religions, les nations et les races naît d'une mutuelle incompréhension.
Si nous étudions les religions pour découvrir les principes sur lesquels s'étayent
leurs fondements, nous verrons qu'elles sont véritablement en accord, car leur
vérité essentielle est une et non pas multiple. C'est par ces moyens que les
esprits religieux du monde parviendront à l'unité et à la réconciliation."
Dans un autre passage, 'Abdu'l-Baha dit:
"Hélas! L'humanité est complètement submergée dans des leurres et des illusions,
bien que la vérité de la religion divine soit toujours restée la même. Les superstitions
ont obscurci la réalité fondamentale, le monde est assombri et la lumière de
la religion n'est plus apparente. Ces ténèbres conduisent aux différends et
aux dissensions: les rites et les dogmes abondent, c'est pourquoi la discorde
est née parmi les systèmes religieux, bien que la religion se propose d'unir
l'humanité.
La véritable religion est la source de l'amour et de l'accord entre les hommes,
la cause du développement de qualités louables; mais le peuple s'en tient aux
contrefaçons et aux imitations et il néglige la réalité qui unit: il est donc
privé de la lumière de la religion. Les hommes suivent les superstitions héritées
de leurs pères et de leurs ancêtres.
Cette attitude prédomine de telle façon qu'elle a éteint la lumière céleste
de la vérité divine. Les gens restent assis dans les ténèbres des leurres et
de l'imagination: ce qui devait conduire à la vie est devenu la cause de la
mort; ce qui devait être une preuve de connaissance est maintenant un signe
d'ignorance; ce qui était un facteur de la nature sublime de l'homme s'avère
être la cause de sa dégradation, C'est pourquoi le règne de l'homme religieux
s'est graduellement rétréci et obscurci, et la sphère d'influence du matérialisme
s'est élargie et a progressé: car l'homme religieux s'en est tenu aux imitations
et aux contrefaçons, négligeant et mettant au rebut le caractère de sainteté
et la réalité sacrée de la religion.
Lorsque le soleil se couche, le temps est venu pour les chauve-souris de prendre
leur envol. Elles sortent parce qu'elles sont les créatures de la nuit. Lorsque
les lumières de la religion s'éteignent, les matérialistes apparaissent. Ils
sont les chauve-souris de la nuit. Leur activité commence lors du déclin de
la religion; ils recherchent l'ombre lorsque le monde est assombri et que les
nuages l'ont recouvert. Sa Sainteté Baha'u'llah s'est levée à l'horizon de l'Orient.
Comme la gloire du soleil, il est apparu au monde. Il a réfléchi la réalité
de la religion divine, dissipé les ténèbres des contrefaçons, posé les fondements
de nouveaux enseignements et rendu la vie au monde."
"Le premier enseignement de Baha'u'llah est l'investigation de la réalité. L'homme
doit chercher lui-même la réalité, oubliant en cela les traditions et l'adhésion
à des formes purement héréditaires. Comme les nations du monde suivent des stéréotypes
plutôt que la vérité et comme les stéréotypes sont nombreux et variés, les différences
entre les croyances ont produit les luttes et les guerres. Tant que ces imitations
demeurent, l'unité du monde de l'humanité est impossible.
Nous devons investir la réalité de telle sorte que, par sa lumière, les nuages
et l'obscurité puissent être dissipés. La réalité est une, elle n'admet ni la
multiplicité ni la division. Si les nations du monde sondent la réalité, elles
tomberont d'accord et s'uniront. Nombreux sont les gens et les sectes qui ont
cherché la réalité par l'intermédiaire de la direction et de l'enseignement
de Baha'u'llah. Ils sont devenus unis et vivent maintenant en complet accord
et dans l'amour mutuel: parmi eux n'existe plus la moindre trace d'animosité
ni de lutte."
3.4. Une langue universelle
Une des causes de malentendus dans le monde vient du fait que les peuples ne
comprennent pas d'autres langages. Chaque pays a un langage différent, et lorsqu'une
personne voyage d'un pays à un autre, elle a l'impression de se trouver parmi
des étrangers.
Baha'u'llah est venu pour unir tous les peuples du monde et pour qu'ils deviennent
les membres d'une même famille. Une de ses lois, par conséquent, est l'adoption
d'une langue commune à tous, langue qui sera enseignée dans chaque région du
monde, de sorte que chacun l'apprendra en plus de sa langue maternelle. De cette
façon, les hommes se sentiront chez eux où qu'ils aillent, parce qu'ils pourront
tous se comprendre les uns les autres.
La différence de langues peut quelquefois créer de graves malentendus qui peuvent
même être la source de dangereux conflits. Prenons, par exemple, le nom du Créateur.
En arabe, son nom est Allah; en hindi, on l'appelle Ishwara; en anglais, God:
en français, Dieu. Les ignorants croient que Dieu est différent de God, d'Allah,
d'lshwara, et ils se querellent à cause de ces noms. Lorsque tout le monde parlera
une langue commune et universelle, chacun réalisera que l'Être suprême est le
même Créateur dans toutes les langues, ce qui évitera déjà de nombreux malentendus.
Les baha'is ont traduit le message de Baha'u'llah dans trois cent quatre-vingt-dix-sept
langues environ, parce que le monde n'a pas encore de langue commune. Lorsque
la langue universelle sera adoptée dans le monde entier, il sera bien plus facile
de communiquer les enseignements de Baha'u'llah à tous; chacun sera à même de
lire les Écrits saints de la manifestation divine dans cette langue universelle.
3.5. L'égalité de l'homme et de la femme
Si on coupait les plumes de l'aile d'un pigeon, il ne pourrait plus voler quelque
saine et forte que soit son autre aile, car les oiseaux ont besoin de leurs
deux ailes pour voler, 'Abdu'l-Baha dit à ce sujet:
"L'humanité est comme un oiseau qui a deux ailes - l'une est l'homme, l'autre
la femme. Si les deux ailes ne sont pas également fortes et mues par une force
commune, l'oiseau ne pourra jamais s'élever dans les airs."
Et plus loin, il ajoute:
"Dieu a créé toutes les créatures par couples. L'homme, l'animal, les plantes,
toutes ces choses, dans ces trois règnes, comportent deux sexes, et l'égalité
la plus complète existe entre elles.
"Dans le règne végétal, il y a des plantes mâles et d'autres femelles: elles
ont des droits égaux et possèdent une part égale de la beauté de leur espèce,
même si l'arbre qui porte des fruits est considéré comme supérieur à celui qui
n'en porte pas.
"Dans le monde animal, nous voyons le mâle et la femelle qui ont les mêmes droits
et chacun partage les avantages de son espèce.
"Nous avons vu que, dans les deux règnes inférieurs, il n'est pas question de
supériorité d'un sexe par rapport à l'autre. Dans le monde humain, par contre,
nous trouvons une grande différence: le sexe féminin est traité comme s'il était
inférieur et on ne lui accorde pas les mêmes droits et privilèges. Cette condition
n'est pas attribuable à la nature, mais à l'éducation. Dans la création divine,
il n'existe pas de distinction de cette sorte. Aux yeux de Dieu, aucun sexe
n'est supérieur à l'autre..."
Dieu nous a créés en tant qu'êtres humains, que nous soyons homme ou femme.
Pour des parents qui aiment leurs enfants, ceux-ci leur sont également chers,
qu'ils soient fils ou filles.
'Abdu'l-Baha nous dit que les hommes et les femmes appartiennent tous deux au
genre humain, et qu'aux yeux de Dieu, ils sont égaux, car chacun d'eux est le
complément de l'autre dans le plan créateur de Dieu. La seule distinction entre
eux, aux yeux de Dieu, provient de la pureté et de la rectitude de leurs actes,
car de tels actes sont ceux que Dieu préfère de la part de celui qui se rapproche
le plus de l'image spirituelle et de sa ressemblance à son Créateur.
Puisque la grâce divine atteint l'homme aussi bien que la femme, nous ne devrions
établir aucune distinction entre eux. Les charges d'un homme, au sein de la
communauté, sont peut-être différentes de celles d'une femme, mais leurs droits
et leurs privilèges sont égaux. Nous ne devrions pas penser que les talents
féminins sont inférieurs à ceux de l'homme. Dans le passé, les femmes ne recevaient
pas la même éducation et ne bénéficiaient pas des mêmes possibilités que les
hommes: c'est pourquoi leurs différentes capacités ne pouvaient pas s'épanouir.
Lorsque les baha'is élisent annuellement leurs assemblées, les membres qu'ils
choisissent sont ceux qui sont les plus sincères et les plus compétents. Qu'ils
soient hommes ou femmes n'a pas d'importance. Nous devrions toujours nous souvenir
que Dieu considère le coeur et le caractère d'une personne et non son sexe.
'Abdu'l-Baha dit:
"Quiconque dont la pensée est pure, dont l'éducation est supérieure, dont le
niveau académique est élevé, dont les actions philanthropiques sont remarquables,
homme ou femme, qu'il soit blanc ou de couleur, a pleinement droit à la même
reconnaissance; il n'y a pas entre eux la moindre différence."
3.6. L'éducation universelle
Un des enseignements de Baha'u'llah veut que chaque enfant - fille ou garçon
- reçoive une bonne éducation. Si les parents venaient à négliger l'éducation
de leur enfant, ils en seraient responsables devant Dieu. Voici le commandement
de Baha'u'llah:
"Il est décrété que tout père doit veiller à l'éducation de ses fils et de ses
filles, leur enseigner les sciences et les lettres... Celui qui néglige ce commandement
(relatif à l'éducation), alors qu'il en a les moyens, sera obligé par les administrateurs
de la Maison Universelle de Justice de verser la somme nécessaire à l'éducation
de ses enfants. Au cas où les parents ne peuvent y pourvoir, l'éducation sera
assurée par la Maison de Justice. En vérité, nous avons fait de la Maison de
Justice un refuge pour les pauvres et les nécessiteux. Celui qui veille à l'éducation
de son fils ou à celle de tout autre enfant, c'est comme s'il avait éduqué un
de mes enfants."
L'éducation de ses enfants constitue, par conséquent, une loi obligatoire pour
tout baha'i. Si les parents ont les moyens de pourvoir à l'éducation de leurs
enfants mais négligent leur devoir l'assemblée spirituelle doit les forcer de
veiller à cette éducation. Mais s'ils sont pauvres, l'assemblée spirituelle
doit pourvoir à l'éducation des enfants grâce aux fonds de la communauté. Les
paroles de Baha'u'llah nous montrent que l'éducation des enfants est une tâche
sacrée. N'a-t-il pas dit:
"Celui qui veille à l'éducation de son fils ou à celle de tout autre enfant,
c'est comme s'il avait éduqué un de mes enfants."
N'est-ce pas un privilège et un grand honneur que d'éduquer les enfants de Baha'u'llah?
Nous accéderons à cet honneur si nous éduquons nos propres enfants ou d'autres
enfants.
Nous ne pouvons pas prétexter que nos jeunes enfants doivent travailler à la
maison ou se rendre dans les pâturages avec le bétail et que, par conséquent,
ils n'ont pas le temps d'aller à l'école. Souvenons-nous que le fait de surveiller
les troupeaux ou de travailler aux champs n'est pas un commandement de Dieu,
mais que l'éducation en est un. Si nous ne le suivons pas, nous sommes responsables
des conséquences que cela entraîne. De même, nous ne pouvons pas dire que, parce
que notre enfant est une fille, elle n'a pas besoin d'aller à l'école.
En matière d'éducation, 'Abdu'l-Baha nous dit que, bien que l'égalité existe
entre les droits de l'homme et de la femme, si la priorité doit être donnée
à un enfant, la fillette doit en bénéficier, car les filles seront les mères
de la société future et une mère éduquée élèvera mieux ses enfants. Mais l'éducation,
selon Baha'u'llah, ne consiste pas seulement à apprendre à lire et à écrire.
Les enfants devraient être éduqués afin d'être aptes à servir la race humaine.
Actuellement, les enfants qui vivent dans les différentes régions du globe sont
élevés dans le respect et la loyauté envers leur propre pays seulement, et quelquefois
la haine envers d'autres pays est instillée dans leurs jeunes esprits. On leur
apprend à être fiers d'être Allemands, Arabes ou Chinois et à croire que leur
race, leur religion ou leur tribu sont les meilleures du monde.
La foi baha'ie nous enseigne que ceci n'est pas correct. L'enseignement doit
servir à amener les hommes et les femmes à considérer la terre comme "un seul
pays dont tous les hommes sont les citoyens". Chacun doit être amené à aimer
et servir pour le mieux-être du monde entier. Si chacun suit ces règles d'éducation,
une seule génération suffira pour établir l'unité de toute l'humanité.
Baha'u'llah dit encore:
"Les écoles doivent tout d'abord former les enfants dans les principes de la
religion, de sorte que la récompense et la rétribution, dont parlent les livres
sacrés, les empêchent de perpétrer des actes interdits et afin qu'ils soient
ornés du manteau des commandements. Mais ceci doit se faire dans la mesure où
l'enfant n'est ni blessé dans ses sentiments, ni conduit dans l'ignorance du
fanatisme et de la bigoterie." Ce qui signifie que les valeurs spirituelles
enseignées par les manifestations de Dieu doivent constituer la base de tout
système éducatif. Ce n'est que par l'illumination spirituelle que l'homme deviendra
plus heureux, car il apprendra à vivre sans préjugé envers son prochain, et
il envisagera l'avenir avec espoir et confiance. L'éducation doit nous libérer
des superstitions, des préjugés et du matérialisme, 'Abdu'l-Baha écrit:
"Parmi les enseignements, Sa Sainteté Baha'u'llah traite de la liberté de l'homme.
L'homme, par le pouvoir idéal, doit se trouver libéré, émancipé de ses attaches
au monde matériel, car tant qu'il est captif de la matière, C'est un animal
féroce, puisque la lutte pour l'existence est l'une des exigences de la nature.
Cette question de la lutte pour la vie est la source de toutes les calamités,
la suprême affliction."
Aucun baha'i ne devrait priver ses enfants d'accéder à la connaissance et à
la science. Baha'u'llah dit:
"La science est comme les ailes de la vie: c'est l'instrument qui nous fait
monter Il incombe à chacun d'acquérir des connaissances dans les sciences utiles
à l'humanité et non de celles qui commencent et finissent par des mots. Aussi
les savants et les artistes ont-ils de grands droits parmi les peuples du monde...
En vérité, l'unique trésor de l'homme est la science. La science est la cause
de sa gloire, de sa fortune, de son contentement, de son allégresse, de son
bonheur de sa joie et de son plaisir."
3.7. La religion et la science doivent
aller de pair
Dieu nous a dotés de raison, ce qui nous distingue des animaux. Grâce à elle,
l'homme a pu progresser à travers les siècles et son existence actuelle diffère
de ce qu'elle était il y a des millénaires. Les découvertes et les inventions
ont permis aux hommes de vivre mieux et de lutter contre la maladie et l'ignorance.
Mais à quoi nous servirait le seul progrès matériel. si nous ne nous développions
aussi spirituellement? Dieu nous donne la religion pour favoriser notre progrès
spirituel. La science sans la religion peut causer de grands torts, comme la
religion sans la science peut entraîner de graves problèmes, Les deux sont indispensables
au progrès harmonieux de la race humaine, La science et la religion doivent
marcher de pair.
La science nous fournit les instruments dont nous avons besoin, et la religion
nous dit comment les utiliser. Une hache ou une faux sont des outils extrêmement
utiles, pourvu que nous sachions nous en servir. Malheureusement, la science
produit aujourd'hui des instruments que les hommes emploient comme des armes
agressives, car ils n'ont pas de religion qui leur dise comment en user à bon
escient. D'autre part, si nous renonçons à la science et cessons d'utiliser
notre raison, la religion sombrera dans l'ignorance et dans la superstition
et elle sera dangereuse pour les peuples du monde.
Dans le passé, les hommes croyaient que la science et la religion ne pouvaient
coopérer mais Baha'u'llah nous dit que la religion véritable est en plein accord
avec la science véritable. Il précise que notre coeur et notre esprit peuvent
fort bien accepter en même temps ces deux vérités. Concluons ce chapitre en
citant ce merveilleux discours d''Abdu'l-Baha:
"Dieu a créé la religion et la science à la mesure ... de notre compréhension.
Prenez garde de négliger un aussi merveilleux pouvoir Pesez tout dans cette
balance... Mettez toute votre foi en harmonie avec la science; il ne saurait
y avoir d'opposition entre elles, car la vérité est une. Quand la religion,
dépouillée de ses superstitions, de ses traditions et de ses dogmes étroits
démontrera sa conformité avec la science, alors il y aura dans le monde une
grande unification, une force purificatrice qui balaiera devant elle guerres,
litiges, discordes et luttes, alors l'humanité sera unie dans la puissance de
l'amour de Dieu."
3.8. L'abolition des extrêmes dans la
pauvreté et dans la richesse
Baha'u'llah nous dit qu'il préfère la justice à toute autre chose dans le monde:
"0 fils de l'esprit ! A mes yeux, ce que j'aime par-dessus tout est la justice;
ne t'en écarte pas si c'est moi que tu désires..."
'Abdu'l-Baha dit:
"L'un des principes les plus importants de l'enseignement de Baha'u'llah est
le droit de chaque être humain au pain quotidien qui entretient la vie, ou encore
"l'égalisation des moyens d'existence".
L'ajustement des conditions de vie doit être tel que la pauvreté des peuples
disparaisse et que chacun, autant que faire se peut, suivant son rang et sa
position, ait sa part de confort et de bien-être.
"Nous voyons autour de nous, d'une part, des gens surchargés de richesses et,
de l'autre, des êtres malheureux, affamés, privés de tout: ceux qui possèdent
plusieurs palais somptueux et ceux qui ne savent pas où reposer leur tête. Les
uns se nourrissent de plats délicieux et coûteux, alors que d'autres trouvent
à peine assez de croûtes de pain pour subsister. Quelques-uns sont vêtus de
velours, de fourrures et de lingeries fines, les autres de minces vêtements
de mauvaise qualité, insuffisants pour les protéger du froid. Cet état de chose
est injuste et il faut y remédier... Etant donné l'excessive richesse des uns
et la pauvreté lamentable des autres, une organisation est nécessaire pour contrôler
et améliorer cet état de choses. Il importe de limiter les fortunes et aussi
de limiter la pauvreté. Ces extrêmes ne sont pas justes. Quand on voit la pauvreté
aller jusqu'à la famine, c'est un signe certain que la tyrannie se cache quelque
part. Les hommes doivent se hâter, sans plus attendre, de modifier ces conditions
qui réduisent un grand nombre de gens à une déprimante pauvreté..."
Dans la foi baha'ie, un nombre impressionnant de lois et sages préceptes sont
préconisés pour la création d'une société équilibrée au sein de laquelle les
cas extrêmes de richesse ou de pauvreté n'existeront plus. Plusieurs de ces
lois devront être appliquées par les gouvernements du monde, mais la solution
de base des problèmes économiques actuels repose sur l'individu. Les baha'is
sont encouragés à déployer de grands efforts en vue de progresser matériellement
et spirituellement, mais ils ne doivent jamais oublier les paroles suivantes
de Baha'u'llah:
"L'essence de la richesse est l'amour de moi. Quiconque m'aime est le possesseur
de toutes choses et quiconque ne m'aime pas est, en vérité, pauvre et dans le
besoin."
La richesse véritable, pour un baha'i, est donc l'amour de Dieu en son coeur.
Lorsqu'il possède ce grand trésor que personne ne saurait lui ravir, les biens
matériels n'ont plus la même emprise sur lui, et la pauvreté extérieure ne saurait
devenir la cause de la tristesse. Baha'u'llah dit: "Ô fils de ma servante! Ne
sois pas troublé dans la pauvreté ni confiant dans la richesse, car à la pauvreté
succède la richesse, et après la richesse vient la pauvreté..."
Lorsque nos coeurs sont détachés des biens de ce monde, il est plus facile de
partager nos biens avec ceux qui sont dans le besoin, et c'est précisément ce
que Baha'u'llah attend de ses fidèles. Dans une des tablettes d''Abdu'I-Baha,
nous lisons:
"Et parmi les enseignements de Baha'u'llah, il est question du partage volontaire
des biens personnels avec autrui. Ce partage volontaire dépasse l'idée d'égalité
et veut dire que l'homme ne doit pas se préférer aux autres mais, au contraire,
faire le sacrifice de sa vie et de ses biens pour son prochain. Certes, cela
ne devrait pas être le fait d'une contrainte au moyen d'une loi qu'on serait
obligé de suivre. Non, l'homme devrait plutôt, délibérément et volontairement,
sacrifier sa vie et ses biens pour les autres, dépenser sans compter quand il
s'agit des malheureux, exactement comme cela se pratique en Perse, chez les
baha'is."
Aussi pauvre que soit un homme, il trouvera toujours plus pauvre que lui avec
qui partager ce qu'il possède. Aux riches, Baha'u'llah dit ce qui suit:
"Ô vous les riches de la terre! Les pauvres sont mon dépôt que j'ai placé parmi
vous. Veillez sur ce dépôt et ne soyez pas uniquement absorbés par votre bien-être
personnel."
Il les exhorte à ne pas oublier les démunis, car ils seront punis s'ils se montrent
égoïstes:
"Ô enfants de poussière. Faites connaître aux riches les plaintes nocturnes
du pauvre, de crainte que leur insouciance ne les conduise dans le chemin de
la destruction et ne les prive de l'arbre de richesse. Donner et se montrer
généreux font partie de mes attributs; heureux celui qui se pare de mes vertus."
Bien que les riches soient appelés à donner de leurs biens, Baha'u'llah interdit
aux pauvres de mendier. Il leur demande de s'efforcer de gagner leur vie, tout
en plaçant leur confiance dans le Tout-Puissant. Chacun est appelé à exercer
une profession, un travail dans ce monde. Nous ne devons jamais envier ceux
qui possèdent plus d'argent que nous, car Baha'u'llah nous dit:
"Ô fils de la terre! Sache en vérité que le coeur où subsiste encore la moindre
trace d'envie n'atteindra jamais mon empire éternel et ne respirera jamais les
doux parfums de sainteté émanant de mon royaume sacré."
Et encore:
"Ô mon serviteur! Purifie ton coeur de toute malice et, dépourvu d'envie, pénètre
à la cour divine de sainteté."
Nous devons comprendre que la richesse, par elle-même, ne constitue pas une
vertu. Elle peut même devenir une chose dangereuse. Baha'u'llah dit que Dieu
met les hommes à l'épreuve par l'or, comme l'or est mis à l'épreuve par le feu.
Il ajoute:
"Sachez, en vérité, que la richesse constitue une puissante barrière entre le
chercheur et l'objet de sa recherche, entre l'amant et l'Adoré. Les riches,
quelques-uns mis à part, n'atteindront pas la cour de sa présence et n'entreront
pas dans la cité du contentement et de la résignation. Bienheureux celui qui,
étant riche, n'est pas empêché par ses richesses d'entrer dans le royaume éternel
ni privé par elles d'une possession impérissable. Par le plus grand nom! La
splendeur d'un tel homme riche illuminera les habitants du ciel comme le soleil
illumine les peuples de la terre."
L'objet de notre vie n'est donc pas l'accumulation des richesses pour mener
une courte existence ici-bas. Les richesses de ce monde ne nous seront profitables
que lorsque nous aurons acquis la richesse spirituelle et que nous aurons appris
à nous connaître nous-mêmes ainsi que le but de notre vie ici-bas.
Baha'u'llah a écrit:
"L'homme devrait se connaître lui-même ainsi que ce qui le mène à l'élévation
ou à la bassesse, à l'humiliation ou à l'honneur, à la richesse ou à la pauvreté.
Lorsque l'homme se sera réalisé de cette manière et qu'il sera parvenu à la
maturité, la richesse alors sera désirable. Si cette richesse est acquise par
les arts ou l'exercice d'une profession, elle est digne de l'approbation et
de l'éloge des hommes sages, en particulier les serviteurs qui se lèvent pour
instruire le monde et embellir les âmes des nations..."
Que nous soyons riches ou non, souvenons-nous toujours que nous pouvons être
spirituellement riches si nous laissons pénétrer l'amour de Dieu dans notre
coeur. C'est ce que Dieu dit à chacun d'entre nous par la voix de Baha'u'llah:
"Ô fils de l'esprit! Je t'ai créé riche, pourquoi t'abaisses-tu à la pauvreté?
Je t'ai fait noble, comment peux-tu t'avilir? De l'essence du savoir je t'ai
conféré la vie, pourquoi cherches-tu la lumière auprès d'un autre? De l'argile
de l'amour je t'ai façonné, comment peux-tu t'occuper d'un autre que moi? Tourne
ton regard vers toi, afin que tu puisses me trouver présent en toi, fort, puissant,
subsistant par moi-même."
3.9. Le bonheur
Une des grandes faveurs de Baha'u'llah est la joie et le bonheur qu'il a créé
en nos coeurs. Nous sommes remplis de joie parce que l'amour de Dieu est en
nous. Nous sommes heureux parce que nous connaissons, grâce à lui, la signification
et la raison de notre courte vie terrestre. Nous nous réjouissons parce que
nous avons rencontré le bien-aimé. Par l'influence de ses paroles créatrices,
nous vivons en paix avec toute l'humanité. Baha'u'llah proclame:
"Ô mes amis qui vivez dans la poussière. Hâtez-vous vers votre demeure céleste!
Annoncez-vous les uns aux autres la bonne nouvelle: celui qui est le bien-aimé
est apparu! Il a orné sa tête de la couronne de la gloire de la révélation divine
et il a ouvert les portes du paradis ancien aux yeux des hommes. Que tout oeil
se réjouisse et que toute oreille soit réconfortée, car le temps d'admirer sa
beauté est venu, voici venu le moment d'écouter sa voix."
Proclamez à tous les amants qui cherchent: "Voici votre bien-aimé qui est apparu
parmi les hommes. Et dites aux porteurs de la bonne nouvelle du monarque de
l'amour. "Voici l'adoré qui est venu, rayonnant de toute sa gloire. Ô amants
de sa beauté, transformez l'angoisse de votre séparation de lui en joie d'une
réunion éternelle."
La joie d'avoir reconnu le bien-aimé et d'avoir répondu à sa voix remplit le
coeur de chaque baha'i. Cette grande grâce est la force qui anima les milliers
de martyrs baha'is qui sacrifièrent joyeusement leur vie au nom de leur bien-aimé.
Lorsque la joie de la foi remplit notre coeur, rien de terrestre ne saurait
nous décourager ni nous attrister. La pauvreté, la maladie et les difficultés
sont oubliées lorsque l'amour de Dieu et de ses créatures habite notre coeur.
'Abdu'l-Baha fit souvent allusion à ce bonheur permanent qu'il connaissait,
même lorsqu'il vivait en prison dans des conditions très rudes. Il dit à ce
sujet: "J'étais heureux pendant mon emprisonnement. J'étais transporté de joie,
car je n'étais pas un criminel et on m'avait emprisonné dans le sentier de Dieu...
J'étais heureux d'être un prisonnier - Dieu soit loué ! - pour la cause de Dieu,
ma vie n'était pas gaspillée, elle était consacrée au service divin. Ceux qui
me voyaient n'auraient jamais pensé que j'étais en prison. Ils étaient témoins
de ma joie immense, de ma parfaite santé et de mon entière gratitude, ignorant
la prison." Le bonheur qui résulte de l'amour ressenti envers Dieu et notre
prochain nous rend plus dignes de louer le Tout-Puissant et de recevoir ses
bénédictions. Baha'u'llah a écrit:
"Ô fils de l'homme ! Réjouis-toi dans le ravissement de ton coeur, afin que
tu puisses être digne de me rencontrer et de refléter ma beauté." Les baha'is
devraient toujours refléter la lumière radieuse de la joie. Comment ne pas être
heureux lorsque nous lisons ces paroles merveilleuses de Baha'u'llah:
"Ô fils de l'esprit! Par les joyeuses nouvelles de la révélation, je te salue:
réjouis-toi ! A la cour de sainteté je t'appelle: demeure en cette cour, afin
de pouvoir y vivre dans la paix pour toujours."
Baha'u'llah nous dit que le coeur est le siège de Dieu. Lorsque le coeur a connu
la joie de la présence divine, aucun autre bonheur au monde ne peut la remplacer,
La richesse de ce monde ne saurait augmenter ce bonheur. De même, un manque
de prospérité ne saurait attrister notre coeur. La joie que prodiguent les plaisirs
de ce monde ne constitue pas le bonheur véritable, parce qu'elle est éphémère.
Baha'u'llah nous dit de ne pas nous en affecter. "Ô fils de l'homme! Lorsque
survient la prospérité, ne t'en réjouis pas: et si l'humiliation t'atteint,
ne t'afflige pas, car toutes deux passeront et disparaîtront."
'Abdu'l-Baha dit: "Lorsqu'un homme a soif il boit de l'eau. Lorsqu'il a faim,
il se nourrit. Mais si l'homme n'a pas soif, l'eau ne lui procure aucun plaisir,
et si la faim est déjà satisfaite, la nourriture lui paraîtra désagréable. Il
n'en va pas de même du plaisir spirituel. Le plaisir spirituel procure toujours
de la joie.
L'amour divin procure un bonheur sans fin et non de simples soulagements. Dieu
a créé en nous un esprit saint divin - l'esprit humain muni de ses pouvoirs
intellectuels qui surpassent les pouvoirs de la nature. Par eux, nous jouissons
de l'extase de l'esprit et pouvons nous expliquer le monde... Ce pouvoir vous
distingue de toutes les autres créatures, pourquoi ne le consacrez-vous qu'à
votre condition matérielle? Il devrait être utilisé pour l'acquisition et la
manifestation des grâces divines, afin que vous puissiez établir le royaume
de Dieu parmi les hommes et atteindre le bonheur dans les deux mondes, le visible
et l'invisible. Soyons heureux de vivre dans cette époque merveilleuse! Réjouissons-nous
au paradis que Dieu a préparé à notre intention, dans lequel les hommes vivent
comme des frères et où les luttes et différends d'antan sont oubliés!"
Réjouissons-nous à la lecture de ces paroles d''Abdu'I-Baha: "Bonne nouvelle.
Car la vie éternelle est ici, Ô vous qui dormez, réveillez-vous! Ô vous qui
êtes négligents, apprenez la sagesse! Ô vous qui êtes aveugles, recevez la vue!
Ô vous qui êtes sourds, entendez! Ô vous qui êtes muets, parlez! Ô vous qui
êtes morts, levez-vous! Soyez heureux! Soyez heureux. Soyez remplis de joie!"
3.10. L'immortalité
Notre vie est très courte. Une période de vingt ou trente ans paraîtra longue
aux jeunes mais, lorsque nous sommes plus âgés, nous nous demandons comment
les années ont pu s'écouler aussi rapidement. Les années à venir passeront aussi
vite et, bientôt, la mort viendra nous surprendre.
La mort signifie-t-elle la fin de toutes choses pour nous? Non. La foi baha'ie
enseigne que la mort n'est pas la fin. Elle est le commencement.
Baha'u'llah dit: "Ô fils de l'Être suprême! De la mort j'ai fait pour toi une
messagère de joie. Alors pourquoi t'affliges-tu? J'ai fait la lumière pour qu'elle
t'illumine de sa splendeur. Pourquoi te voiles-tu devant elle?"
La mort est le début d'un voyage spirituel vers Dieu. Elle est une nouvelle
naissance une naissance spirituelle.
Lorsque notre âme quitte le corps, elle continue à vivre et à progresser dans
le royaume de Dieu. Mais elle ne reviendra jamais sur terre dans sa forme matérielle.
Un oiseau qui a vécu toute sa vie dans une cage ne connaît d'autre milieu que
sa cage. Quelquefois, il voit un jardin à travers les barreaux: mais le pauvre
oiseau n'a aucune conception de la liberté et n'a jamais connu le bonheur de
voler dans les forêts verdoyantes ou dans les vastes champs. Si vous ouvrez
la porte de la cage pour lui rendre sa liberté, l'oiseau sautera peut-être dans
un coin de sa prison et ne cherchera pas à s'envoler et, lorsque vous essayerez
de le prendre dans votre main pour l'en sortir, il s'effrayera et s'échappera
de votre main. Mais lorsque l'oiseau sera libre, il s'élèvera très haut vers
le ciel et chantera au sommet des arbres verts. Il s'installera dans les prairies
fleuries et dans les bois parfumés et il ne reviendra jamais plus dans sa cage,
même si vous lui offriez des milliers de cages dorées.
De même, lorsque l'âme est libérée de la cage du corps, ceux qui ne connaissent
pas le royaume de Dieu et le bonheur qui les attend lorsqu'ils quitteront cette
enveloppe terrestre, auront peur de mourir. C'est parce qu'ils ne connaissent
que la cage et qu'ils ignorent le ciel de l'amour et de la miséricorde de Dieu.
Mais ceux qui ont reconnu les manifestations de Dieu sont persuadés de l'immortalité
de l'âme et de la vie éternelle. Un soir quelqu'un posa une question à Baha'u'llah
au sujet de la vie après la mort. Voici sa réponse:
"Revenons maintenant à la question relative à l'âme humaine et à sa survie après
la mort physique. Sache en vérité que l'âme, après s'être séparée du corps,
continue de progresser dans un état et dans des conditions que ne sauraient
changer ni les révolutions des âges et des siècles, ni les hasards et vicissitudes
de ce monde, jusqu'à ce qu'elle ait accédé à la présence de Dieu. Elle durera
autant que dureront le royaume de Dieu, sa souveraineté, son empire et sa puissance.
Et elle continuera ainsi de manifester les signes et attributs de Dieu, de révéler
sa tendre bonté et ses bienfaits innombrables. Ma plume s'arrête, impuissante,
quand je tente de décrire la gloire d'un si sublime état."
La mort est synonyme de nouvelle naissance spirituelle pour chacun d'entre nous.
Soyons donc prêts à accueillir la "messagère de joie" lorsqu'elle frappera à
notre porte.
3.11. Le ciel et l'enfer
Si vous ensemencez un champ en bonne saison, si vous l'arrosez régulièrement
et le protégez des parasites et des oiseaux, vous serez récompensés par une
riche moisson, Mais si vous négligez de semer au bon moment et d'arroser le
champ, vous ne pouvez espérer une bonne récolte. Vous serez punis de votre négligence
lorsque le moment sera venu de récolter la moisson: à qui pourrez-vous adresser
des reproches si ce n'est à vous-mêmes?
Les principes de récompense et de rétribution sont indispensables à l'ordre
du monde. La récompense et la rétribution sont les conséquences naturelles de
nos propres actes. Tous les messagers du passé se sont efforcés de nous faire
comprendre que ce que nous faisons dans ce monde n'affectera pas seulement nos
vies terrestres, mais que nous continuerons à en subir les conséquences après
la mort. Si nos actions sont bonnes, elles produiront de bons résultats et seront
la cause du bonheur éternel: si elles sont mauvaises, elles produiront de mauvais
résultats et seront la cause d'une souffrance éternelle, Dieu ne désire pas
se venger de ceux qui agissent mal. Mais de mauvaises actions ne peuvent engendrer
de bons résultats, comme il est impossible d'avoir des fleurs dans un jardin
lorsque nous avons semé de la mauvaise herbe. C'est ce qu'on entend par récompense
et rétribution. Mais cette croyance essentielle, qui a été enseignée par toutes
les religions, a été à la base d'importants malentendus.
Les manifestations de Dieu ont parlé de récompense et de punition en paraboles
et en symboles. Nous avons dit que les manifestations divines sont de parfaits
éducateurs. Un éducateur parfait doit forcément instruire ses élèves de telle
façon qu'ils comprennent son enseignement, sinon ce dernier n'aurait aucun objet.
Dans le but de faire comprendre aux hommes qu'ils devront rendre compte de leurs
actes même après cette vie terrestre, les messagers de Dieu ont fait allusion
à une vie pleine de joie et de bonheur pour les élus et ont décrit une vie de
torture et détournent pour les méchants. Les plaisirs et les tourments qu'ils
ont mentionnés sont ceux que les gens vivent dans ce monde, car ce n'était qu'ainsi
qu'ils pouvaient comprendre l'importance de leurs enseignements ayant trait
à la vie après la mort.
A un jeune enfant qui pose une question sur la connaissance, son père répondra
qu'elle est plus douce que tout ce qu'il a jamais goûté. Quand l'enfant sera
plus grand, il comprendra mieux ce que son père voulait dire par cette description.
La plupart des gens prennent à la lettre les paraboles et les symboles utilisés
par les manifestations de Dieu pour expliquer la vie dans l'au-delà et ne comprennent
pas qu'ils font allusion à des expériences spirituelles. C'est pourquoi ces
personnes ont construit un ciel et un enfer imaginaires, Certains croient que
l'enfer est un endroit horrible rempli de flammes, de maladies et de diables
affreux qui torturent les pécheurs à jamais. Pour eux, le ciel est un jardin
magnifique plein de fruits délicieux et de plaisirs terrestres. D'autres croient
que nos âmes retourneront sur cette terre après la mort, comme s'il n'existait
pas d'autre endroit dans l'univers en dehors de notre petite planète. Ils croient
que nous reviendrons, selon les actions de notre vie terrestre, sous d'autres
formes, même animales.
Alors que les manifestations du passé ont dû user de symboles pour expliquer
la vie après la mort, Baha'u'llah nous dit que nous sommes maintenant en mesure
de connaître la véritable signification du ciel et de l'enfer. Nous devons nous
souvenir de deux choses primordiales:
1) Notre âme est immortelle et continuera de vivre après la mort de notre corps.
2) Nos actions sur terre produiront des effets même après que l'âme se soit
détachée du corps.
Le monde dans lequel l'âme pénétrera après s'être séparée du corps est très
différent de celui auquel nous sommes habitués ici-bas. 'Abdu'l-Baha nous dit
qu'il en diffère autant que celui de la matrice de la mère, où le bébé vit avant
sa naissance, ne diffère du monde extérieur. Tout comme l'enfant se prépare
pour sa vie terrestre en développant ses yeux, ses oreilles et ses membres encore
inutiles dans le sein de sa mère, mais sans lesquels il ne pourrait pas vivre
normalement et sainement une fois né, nous devons, nous aussi, nous préparer
à une vie heureuse dans l'au-delà où notre âme naîtra lorsque nous quitterons
cette vie.
Après la mort, nous n'aurons pas besoin d'yeux ni d'oreilles physiques, mais
nous aurons besoin de qualités spirituelles que nous pouvons développer dès
maintenant en suivant les enseignements de Dieu apportés par ses messagers.
Il y a toutefois une grande différence entre la condition d'un enfant dans le
sein de sa mère et celle d'une personne qui vit ici-bas. L'enfant en gestation
n'est pas responsable de son propre développement, parce qu'il n'a pas la faculté
du choix et ne saurait se déterminer lui-même. Mais sur cette terre, nous pouvons
choisir entre le bien et le mal, le bon et le mauvais.
Nous sommes donc responsables de notre développement spirituel, et si nous négligeons
de croître de manière saine et vigoureuse en esprit, nous serons très malheureux
dans l'au-delà. Cet état de conscience malheureux s'appelle enfer. Si, par contre,
nous essayons de comprendre et de vivre les lois de Dieu, nous nous préparons
une vie heureuse après la mort, et nous jouirons alors de l'état de conscience
qui s'appelle ciel. Baha'u'llah nous dit que le ciel est l'approche de Dieu
et que l'enfer est synonyme d'éloignement de sa grâce. Il nous exhorte tous
à nous efforcer d'être dignes des bénédictions éternelles qui nous attendent
dans les mondes à venir:
"Ô fils de bonté! Des déserts du néant, avec l'argile de mon commandement, je
t'ai fait apparaître et j'ai ordonné que chaque atome existant et l'essence
de toutes choses créées servent à ton éducation. Ainsi, avant que tu ne sortes
du sein de ta mère, je t'ai réservé deux sources de lait miroitantes, des yeux
pour veiller sur toi et des coeurs pour t'aimer. Par ma tendre bonté, à l'ombre
de ma miséricorde, je t'ai élevé: et par l'essence de ma grâce et de ma bonté,
je t'ai protégé. En tout ceci, mon but était que tu puisses parvenir à mon empire
éternel et que tu deviennes digne de mes dons invisibles."
3.12. Les miracles
Les manifestations de Dieu sont dotées de grands pouvoirs. Elles sont en mesure
d'accomplir des choses qui ne sont pas à la portée de n'importe qui. Leurs enseignements,
leur vie personnelle et l'influence de leurs paroles sur le coeur des hommes,
qui persistent durant des siècles après leur mort, constituent certainement
leurs plus grands miracles. Toutes les manifestations de Dieu en ont accompli
de semblables.
Les messagers de Dieu n'ont pas disposé de moyens ou pouvoirs matériels pour
influencer le monde. Ils ont toujours rencontré l'opposition des forces politiques
et des gens instruits et puissants de leur temps. Les premiers à croire en eux
étaient de pauvres gens sans importance, qui n'occupaient pas de position en
vue. Malgré cela, leur message s'est répandu et a conquis le monde, donnant
naissance à une nouvelle civilisation. Cette histoire s'est répétée d'âge en
âge et, lors de l'avènement de chaque manifestation, une nouvelle civilisation
est apparue sur terre. Lorsque nous entendons parler de l'ancienne civilisation
hindoue ou des civilisations nées dans le passé parmi les juifs, les chrétiens
ou les musulmans, nous devons nous rappeler que le fondateur de chacune de ces
grandes cultures fut un messager de Dieu qui, à son époque, dut affronter seul
les forces du monde entier et que, malgré tout, il remporta la victoire! Existe-t-il
un plus grand miracle pour prouver la vérité et l'authenticité des manifestations
de Dieu?
Nombreux sont ceux qui croient que la preuve d'authenticité d'un prophète réside
dans l'accomplissement d'une tâche difficile qui relève, la plupart du temps,
d'un magicien. Les disciples de chaque religion racontent des histoires extraordinaires
au sujet du fondateur de leur foi, dans le but de prouver qu'il est une véritable
manifestation de Dieu. Les hindouistes racontent qu'un jour le jeune Krishna,
encore enfant, se trouvait dans les bras de son père lorsque ses pieds touchèrent
la rivière Jamuna: l'eau disparut aussitôt pour lui permettre d'être porté sur
l'autre rive. Les chrétiens disent que Jésus rassasia des centaines de gens
avec quelques miches de pain. Des miracles similaires sont attribués à Zoroastre,
à Bouddha, à Moïse et à Muhammad par leurs adeptes.
Les baha'is croient que chaque manifestation de Dieu a été en mesure d'accomplir
des choses extraordinaires, mais que de tels actes ne pourront pas convaincre
ceux qui ne croient pas en elle et ne pourront être avancés comme preuve de
leur rang de prophète. Un chrétien, par exemple, dira à un juif ou à un bouddhiste
que Jésus-Christ a ressuscité un mort, mais ses propos ne seront pas en mesure
de convaincre son interlocuteur qui ne croit pas en Jésus. Même les contemporains
du Christ ne crurent pas en lui, en dépit des miracles qu'il fit.
Mais si le chrétien fait remarquer que les merveilleux enseignements de Jésus-Christ
ont apporté la vie éternelle à des millions de gens qui, auparavant, étaient
morts spirituellement, ou s'il parle de la vie sainte de Jésus qui a inspiré
tant de générations d'êtres humains, personne ne pourra le contester. La vie
de Jésus-Christ et son enseignement constituent des miracles bien plus grands
que le fait d'avoir rendu la vie à une ou deux personnes qui n'auraient vécu
que quelques années de plus et seraient décédées par la suite. Les manifestations
de Dieu sont des médecins divins. Nous devrions nous tourner vers elles pour
qu'elles nous prescrivent le remède qui guérira nos maux spirituels.
Il est insensé de se tourner vers les manifestations dans l'attente de signes
relevant de la magie pour nous prouver leur authenticité. Nous ne demandons
pas à un médecin, venu soigner un malade, de prouver sa science en sautant du
toit de la maison. La seule manière pour le médecin de prouver sa science est
de guérir le malade, C'est pourquoi Baha'u'llah a interdit à ses disciples de
mentionner, comme preuves de son authenticité, les actes extraordinaires qu'il
a accomplis, bien qu'ils en aient été les témoins. L'histoire suivante, qui
se passe à Baghdad lorsque Baha'u'llah était en exil, démontre combien de tels
miracles ont une valeur relative.
Un conseil ecclésiastique de musulmans, qui savaient fort bien qu'ils ne pourraient
pas contester l'authenticité de la mission de Baha'u'llah en utilisant des arguments
et la logique, lui demandèrent d'opérer un miracle pour eux. Ils espéraient
que Baha'u'llah refuserait et qu'ils auraient ainsi une raison de le dénoncer
comme imposteur. Ils désignèrent un des plus grands mullas parmi eux pour porter
leur message à Baha'u'llah. Il leur répondit qu'on ne pouvait pas s'amuser avec
la cause de Dieu et qu'il n'était pas venu pour faire des tours de magicien
dans le but de satisfaire les caprices et les lubies des gens. Toutefois, si
tous tombaient d'accord sur le miracle qu'il devait accomplir, même si cela
devait sembler impossible, Baha'u'llah le ferait devant eux à condition que,
le miracle réalisé, ils l'acceptent tous comme le Promis.
Les mullas refusèrent cette condition. Ils craignirent que Baha'u'llah pût réaliser
le miracle et de n'avoir, dans ce cas, plus aucune excuse pour lui refuser son
rang. Ils se dispersèrent aussitôt. Cet incident montre à quel point les miracles
ne constituent pas une preuve pour ceux qui ont déjà décidé de refuser la vérité.
Mais ceux qui sont justes et ouverts aux enseignements de la manifestation divine
sont eux-mêmes des miracles réels et durables.
3.13. Enseignements moraux et éthiques
La foi baha'ie reconnaît l'existence d'une base commune à toutes les religions,
à savoir les principes moraux. Les enseignements de Baha'u'llah préconisent
un niveau très élevé de conduite personnelle et d'éthique. On pourrait dire
que, pratiquement, tous ses enseignements sont appelés à influencer la conduite
personnelle et le comportement de l'homme. Dans la révélation de Baha'u'llah,
des milliers de tablettes révélées par le Bab, Baha'u'llah et 'Abdu'l-Baha,
et les écrits de
Shoghi Effendi donnent le modèle de la vie baha'ie, reflet de la pureté des
actes et de l'esprit. Nous ne pouvons malheureusement pas rassembler tous ces
merveilleux écrits dans un seul volume. Nous essayerons toutefois d'avoir un
aperçu de ces magnifiques passages tirés des écrits baha'is. Le lecteur doit
continuer son étude et s'immerger dans l'océan infini des Écrits saints s'il
veut y trouver des trésors et des joyaux incomparables.
Voici ce que Baha'u'llah a écrit à l'un de ses fils: "Sois généreux dans la
prospérité et, dans l'adversité, ne cesse de rendre grâces. Mérite la confiance
de ton voisin et ne lui montre jamais qu'un visage amical et souriant. Sois
le trésor du pauvre, admoneste le riche, réponds à la plainte du nécessiteux
et garde la sainteté de tes promesses.
Sois équitable en ton jugement et réservé dans tes paroles. Ne sois injuste
envers personne et montre à tous une douceur parfaite. Sois une lampe pour ceux
qui marchent dans les ténèbres, une consolation pour les affligés, une mer pour
ceux qui ont soif, un refuge pour ceux qui sont dans la détresse, un soutien
et un défenseur des victimes de l'oppression.
Que la droiture et l'intégrité marquent tous tes actes. Sois un foyer pour l'étranger
un baume pour ceux qui souffrent, une forteresse pour les fugitifs, des yeux
pour les aveugles, un phare pour les égarés. Sois une parure pour le visage
de la vérité, une couronne sur le front de la fidélité, un pilier du temple
de la rectitude, un souffle de vie pour le corps de l'humanité, un drapeau des
armées de la justice, un flambeau qui brille à l'horizon de la vertu, une rosée
pour le sol desséché du coeur humain, une arche sur l'océan de la connaissance,
un soleil dans le ciel de la bonté, une gemme au diadème de la sagesse, une
lumière qui brille au firmament de ta génération, un fruit de l'arbre de l'humilité."