DIEU PASSE PRES DE NOUS
Shoghi Effendi
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3ième Période: Ministère d'Abdu'l-Baha, 1892-1921
[...] Page 227 je me suis efforcé, dans les chapitres précédents, de
relater la naissance et les progrès de la foi du Bab et de Baha'u'llah,
au cours des cinquante premières années de son existence. Si je
me suis arrêté trop longtemps sur les événements
qui se rattachent à la vie et à la mission de ces deux lumières
jumelles de la révélation baha'i, si, par moments, je me
suis laissé aller à faire un récit trop détaillé
de certains épisodes relatifs à leurs ministères, c'est
seulement parce que ces événements indiquent la naissance et marquent
l'avènement d'une époque que les futurs historiens salueront comme
la période la plus héroïque, la plus tragique et la plus
importante de l'âge apostolique de la dispensation baha'i. En effet,
l'histoire que les décennies suivantes du siècle étudié
déroulent à nos yeux n'est que l'enregistrement des preuves sans
nombre de l'action irrésistible de ces forces créatrices libérées
au cours de cinquante années de révélation presque ininterrompue. Sous l'impulsion divine, un processus dynamique, doué de possibilités
dont on n'avait jamais rêvé, d'une portée mondiale, capable,
par ses conséquences finales, de transformer le monde, avait été
mis en mouvement 1 au cours de cette nuit mémorable où le Bab
fit part du but de sa mission à Mullà Husayn, dans un quartier
retiré de Shiraz. Ce processus acquit une énorme vitalité
lors de la première annonce de la révélation naissante
de Baha'u'llah, qui eut lieu dans les ténèbres du
Siyah-Chàl de Tihran. Il fut encore accéléré
par la déclaration de sa mission, à la veille de son départ
en exil pour Baghdad. Il atteignit un développement maximum avec
la proclamation de cette même mission pendant les années orageuses
de son exil à Andrinople. Sa pleine signification fut mise en lumière
lors des appels, des injonctions et avertissements historiques que l'auteur
de cette mission adressa aux rois et aux chefs ecclésiastiques du monde.
Ce processus parvint enfin à son couronnement avec les lois et ordonnances
qu'il formula, les principes qu'il énonça et les institutions
qu'il prescrivit au cours des dernières années de son ministère,
dans la ville pénitentiaire d'Akka. Pour diriger et canaliser ces forces mises en liberté par ce processus
providentiel, et pour assurer leur action harmonieuse et continue après
son ascension, un instrument divinement choisi, revêtu d'une autorité
indiscutable, organiquement relié à l'auteur même de la
révélation, était évidemment indispensable. [...] Page 228 Cet instrument, Baha'u'llah l'a précisément fourni
en créant le covenant, institution qu'il a fermement établie avant
son ascension. C'est ce même covenant qu'il avait prévu dans son
Kitab-i-Aqdas, et auquel il a fait allusion en adressant son dernier
adieu aux membres de sa famille, appelés à son chevet pendant
les jours qui précédèrent immédiatement son ascension;
et il l'a donné sous forme d'un document spécial qu'il appela
le Livre de mon Covenant, et qu'il confia, pendant sa dernière maladie,
à son fils aîné 'Abdu'l-Baha. Ecrit entièrement de sa main, il fut décacheté le neuvième
jour après son ascension, en présence de neuf témoins choisis
parmi ses compagnons et parmi les membres de sa famille; puis, l'après-midi
de ce même jour, on en fit la lecture devant un grand nombre de personnes
rassemblées dans son très saint tombeau, et qui comprenaient ses
fils, quelques-uns des parents du Bab, des pèlerins et des croyants
de la localité. Ce document unique et qui fait époque, que Baha'u'llah
désigne comme sa "plus grande tablette", et qu'il appelle "le livre pourpre"
dans son Epître au Fils du Loup, ne peut trouver d'équivalent dans
les Ecritures d'aucune dispensation antérieure, pas même dans celles
du Bab. Car nulle part, dans les livres qui se rapportent à n'importe
quel système religieux du monde, pas même dans les écrits
de l'auteur de la révélation Babi, nous ne trouvons un
seul document établissant un covenant doté d'une autorité
comparable au covenant que Baha'u'llah institua lui-même. "Ce covenant est si solide et si puissant", affirme celui qui est son Centre
choisi,' "que, depuis l'origine des temps jusqu'à nos jours, aucune dispensation
religieuse n'en a produit de semblable." "Il est clair, indubitablement", déclare-t-il
aussi, "que le pivot de l'unité de l'humanité n'est rien d'autre
que le pouvoir du covenant." "Sachez", écrit-il, "que la 'solide poignée'
mentionnée, depuis la fondation du monde, dans les livres, les tablettes
et les Ecritures du passé, n'est rien d'autre que le covenant et le testament."
Et encore: " La lampe du covenant est la lumière du monde, et les caractères
tracés par la plume du Très-Haut sont un océan sans limite."
"A l'ombre de l'arbre d'Anisà " (l'arbre de vie), déclare-t-il
en outre, "le Seigneur, le très-Glorifié, a fait un nouveau covenant
et établi un grand testament... Un tel covenant a-t-il été
institué dans une dispensation, un âge, une période ou un
siècle antérieur quelconque? A-t-on jamais vu un tel testament,
écrit par la plume du Très-Haut? Non, par Dieu! " Et enfin: "
La puissance du covenant est semblable à la chaleur du soleil qui vivifie
et favorise le développement de toutes les choses créées
sur la terre. De la même façon, la lumière du covenant est
l'éducatrice des consciences, des esprits, des coeurs et des âmes
des hommes." A ce même covenant, Baha'u'llah fait allusion
dans ses écrits comme au " témoignage concluant" à la "balance universelle",
à l' "aimant de la grâce de Dieu", à l' "étendard
déployé", à l' "irréfutable testament", au "covenant
tout-puissant comme les dispensations sacrées du passé n'en ont
jamais vu ", et à " l'un des traits distinctifs de ce cycle des plus
puissants ". [...] Page 229 Célébré par l'auteur de l'Apocalypse comme l' "arche de
son testament" (celui de Dieu), en rapport avec le rassemblement sous l' "arbre
d'Anisà" (arbre de vie) dont parle Baha'u'llah dans les
Paroles cachées, glorifié par lui dans d'autres passages de ses
écrits comme l' "arche de salut" et la "corde tendue entre la terre et
le royaume d'Abha", ce covenant a été légué
à la postérité sous forme d'un testament qui, avec le Kitab-i-Aqdas
et plusieurs tablettes - dans lesquels le rang et la condition spirituelle d'Abdu'l-Baha
sont révélés sans équivoque -, constituent les principaux
supports que le Seigneur du covenant a conçus pour protéger et
soutenir, après son ascension, le Centre désigné de sa
foi, l'artisan de ses institutions futures. Dans ce document incomparable et de haute importance, l'auteur montre le caractère
de cet "excellent, cet inestimable héritage " qu'il lègue à
ses "héritiers", indique de nouveau le but fondamental de sa révélation,
enjoint les "peuples du monde " à s'accrocher fermement à ce qui
" élèvera " leur "condition", leur annonce que "Dieu a pardonné
ce qui est passé", souligne le caractère sublime de la condition
humaine et révèle le but primordial de la foi de Dieu; il invite
les croyants à prier pour le bien-être des rois de la terre qui
sont "les manifestations du pouvoir et les aurores de la puissance et des richesses
de Dieu", et il confie à ceux-ci le gouvernement du monde, choisit le
coeur des hommes pour domaine propre, interdit catégoriquement la lutte
et la discorde, commande à ses fidèles d'aider ceux des souverains
qui sont "parés des ornements de l'équité et de la justice",
et recommande en particulier aux aghsàns (ses fils) de réfléchir
à "la force extraordinaire et au pouvoir consommé qui se trouvent
dissimulés dans le monde de l'existence". Il leur ordonne de plus, ainsi
qu'aux afnàns (parents du Bab) et à ses propres parents,
de "se tourner tous sans exception vers la plus grande Branche" ('Abdu'l-Baha);
il l'identifie avec "celui que Dieu avait en vue", "ce1ùi qui est issu
de celte Racine préexistante" dont il est parlé dans le Kitàb-i-Aqdas.
Il décide que le rang de la "grande Branche" (Mirza Muhammad'Ali)
vient après celui de la "plus grande Branche" ('Abdu'l-Baha).
Il exhorte les croyants à traiter les aghsàns avec considération
et affection, leur conseille de respecter sa famille et ses parents ainsi que
ceux du Bab, refuse à ses fils "tout droit à la propriété
des autres" et leur enjoint, ainsi qu'à ses parents et à ceux
du Bab, de "craindre Dieu, de faire ce qui est convenable et bienséant"
et de se conformer à ce qui "élèvera" leur état.
Il invite tous les hommes à ne pas permettre que "les mesures assurant
l'ordre dégénèrent en cause de confusion ni que l'instrument
de l'union devienne une occasion de discorde", et il conclut par une exhortation
invitant les fidèles à "servir toutes les nations" et à
lutter pour l' "amélioration du monde". [...] Page 230 Le fait qu'une position à ce point unique et sublime ait été
conférée à 'Abdu'l-Baha ne pouvait surprendre et,
en fait, ne surprit pas ces compagnons exilés qui, si longtemps, avaient
eu le privilège d'observer sa vie et sa conduite, ni les pèlerins
qui étaient entrés, quoique de façon passagère,
en contact personnel avec lui, ni certes le vaste concours de croyants qui,
dans les pays éloignés, avaient appris à vénérer
son nom et à estimer ses efforts, ni même le large cercle de ses
amis et connaissances qui, en Terre sainte et dans les pays avoisinants, étaient
déjà très familiarisés avec la position qu'il occupait
du vivant de son père. C'était celui dont la naissance, comme un heureux présage, avait
eu lieu en cette inoubliable nuit où le Bab avait dévoilé
le caractère transcendant de sa mission à son premier disciple
Mullà Husayn. C'était celui qui, encore tout enfant, assis sur
les genoux de 'Tàhirih, avait enregistré l'émouvante signification
de l'exaltant défi que cette héroïne indomptable avait adressé
à son condisciple, l'érudit et célèbre Vahid. C'était
celui dont l'âme sensible avait été marquée comme
au fer rouge par la vision ineffaçable d'un père hagard, échevelé,
chargé de chaînes, à l'occasion d'une visite qu'il lui fit,
à l'âge de neuf ans, dans le Siyah-Chàl, à
Tihran. C'est contre lui que, pendant sa tendre enfance, alors que son
père était détenu dans ce cachot, s'était tournée
la malveillance d'un foule de voyous des rues qui lui jetèrent des pierres,
le dénigrèrent et le couvrirent de ridicule. Il lui avait été
donné de partager avec son père, peu après la sortie de
prison de celui-ci, les rigueurs et les misères d'un bannissement cruel,
loin de son pays natal, ainsi que les épreuves qui aboutirent à
la retraite forcée de Baha'u'llah dans les montagnes du
Kurdistàn. C'était lui qui, dans son chagrin inconsolable d'être.
séparé d'un père adoré, avait confié à
Nabil, comme l'atteste celui-ci dans son récit, son impression d'être
devenu vieux, alors qu'il n'était encore qu'un enfant d'âge tendre.
C'est à lui qu'échut l'unique privilège de percevoir, dès
son enfance, toute la gloire du rang non encore dévoilé de son
père, constatation qui l'avait poussé à se jeter à
ses pieds et à implorer spontanément la faveur de sacrifier sa
vie pour lui. Déjà, à Baghdad, un magnifique commentaire
sur une tradition musulmane bien connue était sorti de sa plume d'adolescent;
écrit à la suggestion de Baha'u'llah pour répondre
à une question du pacha 'Ali-Shawkat, ce commentaire éclairait
tellement la question qu'il suscita l'admiration sans borne de son destinataire.
Ce sont ses discussions et ses entretiens avec les savants docteurs rencontrés
à Baghdad qui, tout d'abord, soulevèrent cette admiration
générale pour lui et pour son savoir, admiration qui devait croître
rapidement à mesure que s'agrandissait le cercle de ses relations, plus
tard, d'abord à Andrinople, puis à 'Akka. C'est à
lui que le très distingué pacha Khurshid. gouverneur d'Andrinople,
avait été incité à rendre un hommage public éclatant,
lorsqu'en présence d'un certain nombre de prêtres fameux de cette
ville, son jeune invité avait résolu, brièvement et d'une
manière étonnante, un problème complexe qui avait déconcerté
les membres de cette assemblée, exploit qui frappa si profondément
le pacha que, depuis ce jour-là, il eut du mal à se résigner
à l'absence de cet adolescent dans ce genre de réunions. [...] Page 231 Baha'u'llah, à mesure que s'étendaient la portée
et l'influence de sa mission, avait été conduit à compter
de plus en plus sur 'Abdu'l-Baha, faisant de lui, en maintes circonstances,
son représentant, lui permettant de plaider publiquement sa cause, lui
donnant la tâche de transcrire ses tablettes, l'autorisant à assumer
les responsabilités de le protéger contre ses ennemis, et le chargeant
de veiller sur les intérêts de ses compagnons et frères
d'exil. C'est lui qui reçut la délicate et très importante
mission d'acheter, dès que les circonstances le permettraient, l'emplacement
qui devait servir de lieu de repos définitif pour le Bab, d'assurer
en toute sécurité le transfert de ses restes en Terre sainte,
et de lui ériger un sépulcre convenable sur le mont Carmel. C'est
principalement grâce à lui que furent trouvés les moyens
de délivrer Baha'u'llah de sa détention de neuf
années entre les murs de la cité d'Akka et de lui permettre,
au soir de sa vie, de jouir d'un peu de cette paix et de cette sécurité
dont il avait été privé si longtemps. C'est par ses efforts
incessants que l'illustre Badi' s'était vu accorder ses entrevues mémorables
avec Baha'u'llah. C'est grâce à ses efforts que l'hostilité
montrée par plusieurs gouverneurs d'Akka envers la communauté
des exilés se transforma en estime et en admiration, que l'achat de propriétés
riveraines de la mer de Galilée et du Jourdain eut lieu, et que la présentation
la plus autorisée et la plus précieuse du début de l'histoire
de la foi et de ses préceptes fut transmise à la postérité.
C'est en raison de la réception extraordinairement cordiale qu'il reçut
pendant son séjour à Beyrouth, de sa rencontre avec le pacha Midhat,
ancien grand vizir de Turquie, de son amitié avec le pacha 'Aziz qu'il
avait connu antérieurement à Andrinople et qui fut, par la suite,
promu au rang de vali, et enfin de ses relations constantes avec des fonctionnaires
et des membres éminents et dirigeants du clergé qui, de plus en
plus nombreux, recherchaient sa présence pendant les dernières
années du ministère de son père, qu'il réussit à
élever le prestige de la cause dont il s'était fait le champion
jusqu'à un niveau encore jamais atteint. Lui seul s'était vu accorder le privilège d'être appelé
"le Maître", honneur que son père avait strictement refusé
à tous ses autres fils. C'est à lui qu'un père aimant et
infaillible avait décidé de conférer le titre unique de
"Sirr'u'llàh" (le Mystère de Dieu), titre si bien approprié
à celui qui, quoique de nature purement humaine, et occupant une position
foncièrement et essentiellement différente de celle de Baha'u'llah
et de son précurseur, pouvait quand même se prévaloir d'être
le modèle parfait de sa foi, d'être doué d'un savoir surhumain,
et d'être considéré comme le miroir sans tache réfléchissant
sa lumière. [...] Page 232 C'est à lui que ce même père alors à Andrinople,
fait allusion dans le Sùriy-i-Ghusn (Tablette de la Branche) comme à
"cet être sacré et glorieux, cette Branche de sainteté",
"ce bras de la loi de Dieu ", sa "plus grande faveur " envers les hommes, sa
"plus parfaite ,générosité" à leur égard,
celui par qui "tout os tombant en poussière est ranimé", et déclare
que "quiconque se tourne vers lui s'est tourné vers Dieu", et que "ceux
qui se privent de l'ombre de la Branche s'égarent dans le désert
de l'erreur". C'est lui qu'il désigne (dans une tablette adressée,
de cette même ville, à Hàji Muhammad Ibràhim-i-Khalil)
lorsqu'il dit de l'un de ses fils que "de ses lèvres, Dieu fera couler
les signes de sa puissance", et que "Dieu l'a choisi spécialement pour
sa cause". C'est à lui que, plus tard, l'auteur du Kitàb-i-Aqdas,
dans un passage célèbre, élucidé par la suite dans
le Livre de mon Covenant, attribua la fonction d'interpréter ses écrits
sacrés, déclarant en même temps qu'il était celui
"que Dieu a en vue, et qu'il est issu de cette ancienne Racine". Dans une tablette
révélée en cette même période et adressée
à Mirza Muhammad Quliy-i-Sabzivàri, Baha'u'llah
fit allusion à lui comme " au golfe formé par cet océan
qui a entouré toutes les choses créées", et il ordonna
à ses disciples de tourner vers lui leurs visages. C'est à lui
que, lors de son voyage à Beyrouth, son père rendit plus tard
un hommage enflammé, dans une communication dictée à son
secrétaire, le glorifiant comme celui " autour duquel tous les noms gravitent
", comme " la plus puissante Branche de Dieu", comme "son ancien et immuable
Mystère". C'est à lui que Baha'u'llah, dans plusieurs
tablettes écrites de sa propre main, s'adressa personnellement, l'appelant
"la prunelle de mon oeil', et auquel il fit allusion comme à un "bouclier
pour tous ceux qui sont au ciel et sur terre", "un refuge pour toute l'humanité
", " une forteresse pour quiconque a cru en Dieu ". C'est en son honneur que
son père révéla une prière dans laquelle il suppliait
Dieu de "le rendre victorieux" et de "prescrire pour lui, ainsi que pour ceux
qui l'aiment", les choses que le Tout-Puissant a destinées à ses
"messagers" et aux" dépositaires" de sa révélation. Et enfin, dans une
autre tablette encore, on trouve ces paroles chargées de sens: "La gloire
de Dieu repose sur toi et sur ceux qui te servent et qui t'entourent. Malheur,
oh malheur à celui qui s'oppose à toi et te fait du tort. Bienheureux
celui qui te jure fidélité; que le feu de l'enfer tourmente celui
lui est ton ennemi." Et maintenant, pour couronner les honneurs, les privilèges et les avantages
inestimables octroyés avec une abondance toujours croissante, tout
au long des quarante années du ministère de son père,
à Baghdad, à Andrinople et à 'Akka, il
était élevé à la haute fonction de Centre du covenant
de Baha'u'llah, et désigné comme successeur de
la manifestation de Dieu elle-même, position qui allait lui donner le
pouvoir d'imprimer un élan extraordinaire à l'extension, dans
d'autres pays, de la foi de son père, de développer sa doctrine,
d'abattre toutes les barrières qui gêneraient sa marche, d'appeler
à l'existence et de décrire les caractéristiques de l'ordre
administratif de cette foi, l'enfant du covenant, l'avant-coureur de cet ordre
mondial dont l'établissement doit signaler, inéluctablement,
la naissance de l'âge d'or de la dispensation baha'i.
CHAPITRE XIV: Le covenant de Baha'u'llah