La Paix


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V. Extraits des écrits de Shoghi Effendi

48. Amis chèrement aimés ! Vue sous l'angle de la conduite individuelle de l'homme ou sous celui des relations entre nations et groupes organisés, l'humanité s'est trop enlisée dans l'erreur et a subi un trop grand déclin pour que les seuls efforts des meilleurs d'entre ses dirigeants et de ses hommes d'Etat responsables puissent la racheter ; quelque désintéressés que soient leurs mobiles, et concertée leur action ; quelque prodigues qu'ils soient de leur zèle et de leur dévouement envers sa cause. Aucun projet, fruit des combinaisons de la plus haute science gouvernementale ; nulle doctrine issue des recherches du plus distingué des représentants de la théorie économique ; aucun principe que le plus ardent des moralistes s'efforcerait d'inculquer, ne peuvent en dernier ressort fournir des bases appropriées sur lesquelles puisse se bâtir l'avenir du monde affolé.

Ce monde, aucun appel à la tolérance mutuelle que puisse élever la sagesse humaine (si impérieux et insistant soit-il) ne peut en calmer les passions ni contribuer à en rétablir la vigueur. Aucun plan général de pure coopération internationale dans quelque sphère que ce soit de l'activité humaine, si ingénieux qu'il soit dans sa conception et vaste dans ses buts, ne pourrait réussir à déraciner la cause profonde du mal qui a si rudement compromis l'équilibre de la société d'aujourd'hui. Je me hasarde à l'affirmer, même l'invention du mécanisme voulu pour l'unification politique et économique du monde (principe de plus en plus en faveur ces derniers temps) ne pourrait à lui seul procurer l'antidote au poison qui mine sans répit la force des nations et des peuples organisés.

Quelle autre solution pourrions-nous proposer en toute confiance, que l'adhésion sans réserve au divin programme énoncé avec autant de simplicité que de force il y a déjà soixante ans par Bahà'u'llàh ; programme qui incorpore dans ses traits essentiels le plan divinement arrêté par Dieu en vue de l'unification du genre humain en cet âge, et dont l'acceptation, liée à une confiance inébranlable en l'infaillible efficacité de chacune et de toutes ses dispositions, est seule capable en fin de compte de résister aux forces de désintégration interne qui, si on les laisse agir, continueront d'attaquer les organes vitaux d'une société désespérée. C'est vers ce but, celui d'un nouvel ordre mondial, divin dans son origine, universel dans ses desseins, équitable dans son essence, et combatif dans son caractère, qu'une humanité accablée doit tendre.

Il serait présomptueux, même de la part des adeptes de la foi de Bahà'u'llàh, de prétendre avoir saisi toutes les implications de son plan prodigieux d'organisation de la solidarité humaine mondiale, ou d'en avoir sondé la portée. Tenter d'en imaginer toutes les possibilités, d'en évaluer les futurs bienfaits, et d'en dépeindre la gloire, serait prématuré même en un stade aussi avancé de l'évolution du genre humain.

Tout ce que nous pouvons raisonnablement tenter, c'est d'essayer d'entrevoir les premiers reflets de l'aube promise. Aube qui, dès les temps accomplis, chassera les ténèbres enveloppant l'humanité. Ce qui nous est seulement possible, c'est de faire ressortir dans leurs plus grandes lignes ce qui nous apparaît comme les principes directeurs étayant l'ordre mondial de Bahà'u'llàh, tels qu'ils furent annoncés et développés par 'Abdu'l-Bahà, centre de son pacte avec toute l'humanité, interprète attitré et propagateur de sa parole.

Que le malaise et les souffrances affligeant la masse de l'humanité soient pour une grande part la conséquence directe de la guerre mondiale et soient aussi attribuables au manque de sagesse et à la courte-vue des artisans des traités de paix, seul un esprit partial peut se refuser à l'admettre...

Il serait toutefois vain de prétendre que la guerre, avec toutes les pertes qu'elle a occasionnées, les passions qu'elle a soulevées, et les amertumes qu'elle a laissées derrière elle, ait été seule responsable de la confusion sans précédent où sont actuellement plongées presque toutes les parties du monde civilisé. En fait, n'est-il pas vrai (et ceci est le thème central sur lequel je désire mettre l'accent) que la cause fondamentale du malaise universel soit attribuable non pas tellement aux conséquences de ce qui tôt ou tard devra être regardé comme une dislocation transitoire d'un monde en perpétuel changement, mais surtout à l'insuccès de ceux qui, s'étant vu confier les destinées immédiates des peuples et des nations, s'avérèrent incapables d'adapter leurs systèmes économiques et leurs institutions politiques aux besoins impérieux d'une époque en évolution rapide ?

Ces crises intermittentes qui bouleversent la société actuelle ne sont-elles pas dues en premier lieu à la lamentable impéritie des dirigeants reconnus du monde à comprendre dans leur vrai sens les signes des temps, à s'affranchir une fois pour toutes de leurs idées préconçues et de leurs croyances entravantes, et à remanier les rouages de leurs gouvernements respectifs selon les normes implicitement contenues dans la suprême déclaration de l'unité du genre humain de Bahà'u'llàh, fait distinctif principal de la foi qu'il a proclamée ?

Combien sont, en vérité, pathétiques les efforts de ces dirigeants d'institutions humaines qui, avec la plus profonde méconnaissance de l'esprit de leur époque, s'efforcent d'adapter des méthodes nationales appropriées au temps passé, (lorsque la vie des nations était autonome), à un âge qui doit ou réaliser l'unité du monde telle que l'a esquissée Bahà'u'llàh, ou périr. A une heure aussi critique de l'histoire de la civilisation, il appartient aux gouvernants de toutes les nations du monde, grandes et petites, occidentales ou orientales, tant victorieuses que vaincues, de prêter attention à l'appel claironnant de Bahà'u'llàh, et, animés d'un sens profond de solidarité mondiale (condition indispensable de la loyauté envers sa cause) de se lever hardiment pour appliquer intégralement le seul traitement curatif que lui, le divin médecin, a prescrit pour une humanité souffrante.

Qu'ils bannissent définitivement toute idée préconçue, tout préjugé national, et tiennent compte du sublime conseil d"Abdu'l-Bahà, l'interprète autorisé de ses enseignements. A un haut fonctionnaire du gouvernement fédéral des Etats-Unis qui l'avait questionné sur la meilleure manière de servir les intérêts du gouvernement et du peuple américains, 'Abdu'l-Bahà répondit : "Vous servirez le mieux votre pays si vous vous efforcez, en votre qualité de citoyen du monde, de favoriser l'application définitive du principe fédéraliste (base du gouvernement de votre propre pays) aux relations existant à l'heure présente entre les peuples et nations du monde."

Une formule de super Etat mondial devra nécessairement être élaborée. Super Etat en faveur duquel toutes les nations du globe devront abandonner de leur plein gré : toute prétention à faire la guerre ; certains droits à lever des impôts ; et tous droits à maintenir des armements autres que ceux requis pour la sauvegarde de l'ordre à l'intérieur de leurs souverainetés respectives. Un tel Etat devra comprendre dans l'orbe de ses prérogatives : un pouvoir exécutif international capable d'imposer son autorité suprême et incontestable à tout membre récalcitrant de la communauté; un Parlement mondial dont les membres seront élus par la population des pays respectifs avec ratification de cette élection par leur gouvernement ; un Tribunal suprême dont les sentences seront irrévocables, même si les parties intéressées n'avaient pas volontairement consenti à soumettre leur cas à son examen.

Une communauté universelle dans laquelle les barrières économiques auront été définitivement supprimées et l'interdépendance du capital et du travail explicitement reconnue ; dans laquelle la clameur et les luttes du fanatisme religieux auront été apaisées pour toujours ; dans laquelle la flamme de l'animosité raciale aura été radicalement éteinte ; dans laquelle un seul code de droit international (issu du jugement réfléchi des représentants fédérés du monde) disposera, pour ses sanctions, de l'immédiate intervention coercitive des forces conjuguées des unités fédérées ; et finalement une communauté universelle dans laquelle l'impétuosité capricieuse d'un nationalisme militant aura été convertie en une conscience permanente du droit de citoyenneté mondiale. Tel, en vérité, apparaît dans ses plus grandes lignes l'ordre mondial prévu par Bahà'u'llàh, un ordre qui en viendra à être considéré comme le fruit le plus beau d'un âge mûrissant lentement.

Qu'il n'y ait aucune appréhension quant aux buts inspirant la loi universelle de Bahà'u'llàh. Loin de viser à la subversion des fondements de la société existante, elle cherche à en élargir les bases et à en remodeler les institutions pour les approprier aux besoins d'un monde en constante évolution. Elle ne peut entrer en conflit avec aucune allégeance légitime, pas plus qu'elle ne peut ébranler les loyautés essentielles. Son objet n'est point d'étouffer dans le coeur humain l'ardeur d'un patriotisme sain et intelligent, ni d'abolir le régime de l'autonomie nationale, indispensable si l'on veut éviter les inconvénients d'une centralisation excessive. Elle n'ignore pas et ne tend pas à supprimer la diversité des origines ethniques, climatiques, historiques, de langues et de traditions, de pensée et de coutumes, qui différencient nations et peuples du monde.

Elle réclame une loyauté plus large, et une aspiration plus haute, que celles qui aient jamais animé la race humaine ; elle insiste sur la nécessité de subordonner les impulsions et les intérêts nationaux aux besoins impérieux d'un monde unifié, elle répudie toute centralisation excessive d'une part, et repousse toute tentative d'uniformité de l'autre. Son mot d'ordre est l'unité dans la diversité, ainsi qu"Abdu'l-Bahà lui-même l'a expliqué :

...Ce qu'il renferme (le principe de l'unité du genre humain) est plus profond, et ses aspirations sont plus grandes qu'aucune de celles que les prophètes du passé furent autorisés à formuler. Son message ne s'adresse pas seulement à l'individu ; il concerne avant tout la nature des rapports essentiels qui doivent relier entre eux les Etats et nations en tant que membres d'une seule famille humaine. Il ne constitue pas simplement l'énoncé d'un idéal, mais est inséparablement associé à une institution propre à incarner sa vérité, à démontrer sa validité, et à perpétuer son influence. Il implique, dans la structure de la société d'aujourd'hui, un changement organique, un changement tel, que le monde n'en a pas encore expérimenté de semblable. Il constitue un défi à la fois audacieux et universel aux doctrines désuètes des croyances nationalistes (croyances qui ont eu leur temps et qui, par le cours ordinaire des événements prévus et contrôlés par la providence, doivent céder la place à une nouvelle éthique foncièrement différente et infiniment supérieure à ce que, jusqu'ici, il a été donné au monde de concevoir. Il n'exige rien de moins que la reconstruction et la démilitarisation de tout le monde civilisé ; il demande un monde organiquement unifié sous tous les aspects essentiels de sa vie, de son mécanisme politique, de son aspiration spirituelle, de son commerce et de sa finance, de son écriture et de son langage) un monde qui n'en sera pas moins d'une infinie diversité par les particularités nationales de ses unités fédérées.

Il représente le couronnement de l'évolution humaine, évolution dont les prémices ont été la naissance de la vie familiale ; dont le développement suivant fut la réalisation de la solidarité tribale ; celle-ci conduisant à son tour à la constitution de la cité Etat, s'élargissant plus tard en la formation de nations souveraines et indépendantes.

Prenons un seul exemple. Au cours des jours précédant l'unification des Etats d'Amérique du Nord, avec quelle assurance affirmait-on que des barrières insurmontables fermaient l'accès à leur fédération finale ! Ne déclarait-on pas partout avec insistance, que les intérêts opposés, la défiance mutuelle, les différences de coutumes et de gouvernements divisant les Etats, étaient tels qu'aucune force, tant spirituelle que temporelle, ne pourrait jamais espérer les harmoniser ou les maîtriser ? Et pourtant, combien les conditions prévalant il y a cent cinquante ans étaient différentes de celles caractérisant notre société actuelle ! Il ne serait réellement pas exagéré de dire que l'absence des facilités mises à présent au service de l'humanité par le progrès scientifique moderne, faisait du problème de souder en une fédération unique les Etats américains (tout semblables qu'ils aient pu être par certaines traditions) une tâche infiniment plus complexe que celle avec laquelle se trouve confrontée, dans ses efforts pour réaliser l'unification de tout le genre humain, une humanité divisée.

Qui sait si une souffrance plus intense qu'aucune de celles qu'elle ait jamais connues, ne devra pas être infligée à l'humanité pour qu'une conception aussi élevée puisse prendre forme ? Quoi d'autre que le feu d'une guerre civile, avec toutes ses violences et ses vicissitudes (guerre qui a failli déchirer la grande république américaine) aurait pu souder ces Etats, non seulement en une union d'unités indépendantes, mais en une véritable nation, malgré toutes les différences ethniques caractérisant ses parties composantes ? Il semble hautement improbable qu'une révolution aussi fondamentale, entraînant des changements d'une telle portée dans la structure de la société, puisse s'accomplir en recourant aux moyens habituels de la diplomatie et de l'éducation. Nous n'avons qu'à tourner nos regards vers l'histoire, teintée du sang de l'humanité, pour nous rendre compte que rien, hormis l'intense souffrance mentale autant que physique, n'a pu précipiter ces changements déterminants qui constituent les jalons les plus grands de l'histoire de la civilisation humaine.

Si grands et étendus qu'aient pu être autrefois ces changements, vus dans leur perspective propre, ils ne doivent cependant apparaître que comme des ajustements subsidiaires préludant à cette transformation d'envergure et de majesté sans précédent que l'humanité s'apprête à subir en cet âge. Il devient, hélas, de plus en plus apparent que seul l'impact d'une catastrophe mondiale puisse accélérer la venue d'une étape si neuve de la pensée humaine. Pour fondre et souder ensemble les entités discordantes que sont les éléments de la civilisation actuelle, et en faire les composants intégrés de la Fédération mondiale de l'avenir, il ne faudra rien de moins que le feu d'une épreuve sévère et d'intensité sans égale. C'est là une vérité que les événements se chargeront de démontrer d'une manière croissante.

Dans les derniers passages des "Paroles cachées" la voix prophétique de Bahà'u'llàh, avertissant "les peuples du monde " qu' "une calamité imprévue les poursuit et que de douloureux châtiments les attendent", projette une lumière lugubre sur les perspectives immédiates d'une humanité dans l'affliction. Seule une terrible épreuve du feu d'où l'humanité sortira amendée et préparée, peut réussir à implanter ce sentiment de responsabilité que les dirigeants de l'ère nouvelle se devront d'assumer.

Et je voudrais à nouveau attirer votre attention sur ces paroles inquiétantes de Bahà'u'llàh déjà citées "Et quand l'heure fixée aura sonné, soudainement apparaîtra ce qui fera trembler les membres du genre humain."

N'est-ce pas 'Abdu'l-Bahà lui-même, qui a déclaré en termes non équivoques qu'"une autre guerre plus acharnée que la dernière éclaterait certainement" ?

De la consommation de cette colossale, de cette indiciblement glorieuse entreprise (entreprise qui épuisa les ressources de l'empire romain et que ne purent réaliser les efforts désespérés de Napoléon) dépendra l'ultime accomplissement de ce millenium chanté par les poètes de tous les âges, et dont les prophètes rêvèrent longtemps. De cette consommation dépendra l'accomplissement des prophéties d'autrefois, où il est dit que les épées seront forgées en socs de charrues, et que le lion et l'agneau se reposeront côte à côte. Seule la consommation de cette entreprise permettra l'entrée dans le royaume du Père céleste prévue par la foi de Jésus-Christ. Elle seule peut fonder les bases du nouvel ordre mondial évoqué par Bahà'u'llàh -ordre mondial qui réfléchira sur le plan terrestre, et quelque imparfaitement que ce soit, les splendeurs ineffables du royaume d'Abhà.

Un mot encore pour conclure. La proclamation de l'unité de l'humanité (pierre angulaire du fondement de la communauté universelle de Bahà'u'llàh) ne peut en aucun cas se comparer aux expressions de pieux espoir proférées autrefois ; sa proclamation n'est pas simplement l'appel d'un homme seul, sans soutien, et en butte à l'implacable opposition combinée de deux des plus puissants potentats orientaux de son temps, alors qu'exilé il était leur prisonnier. Cette proclamation renferme à la fois un avertissement et une promesse : l'avertissement c'est qu'en elle réside la seule voie de salut d'un monde en grande souffrance ; la promesse est que sa réalisation est à portée de main.

Emise en un temps où l'éventualité de sa réalisation n'avait encore été sérieusement envisagée nulle part, cette conception en est venue, grâce à la force céleste que lui a insufflée l'esprit de Bahà'u'llàh, à être enfin considérée par un nombre croissant de penseurs, non seulement comme une possibilité prochaine, mais comme l'aboutissement nécessaire des forces en action de par le monde.

Les merveilleux progrès réalisés dans le domaine des sciences physiques, et l'expansion mondiale du commerce et de l'industrie, ont virtuellement contracté et transformé le monde en un seul organisme extrêmement complexe luttant sous la pression des forces économiques mondiales, parmi les pièges d'une civilisation matérialiste. Ce monde est assurément en grand besoin de s'entendre rappeler, en un langage approprié à ses nécessités essentielles, la vérité sous-jacente de toutes les révélations du passé. Et quelle autre voix que celle de Bahà'u'llàh - porte-parole de Dieu pour notre époque - est capable d'effectuer une transformation de la société aussi radicale que celle qu'il a déjà accomplie dans les coeurs de ces hommes et de ces femmes, si divers et apparemment inconciliables, qui constituent l'effectif de ses adeptes dans le monde entier ?

Qu'une conception d'une telle puissance germe rapidement dans les esprits des hommes ; que des voix s'élèvent pour la soutenir; que ses traits saillants doivent promptement s'implanter dans la conscience de ceux qui détiennent une autorité, rares sont ceux qui peuvent en douter. Que ses modestes débuts aient déjà pris forme en une administration mondiale sous l'égide de laquelle les adeptes de la foi de Bahà'u'llàh demeurent associés, seuls des coeurs souillés de préjugés peuvent manquer de s'en rendre compte.
(le But d'un nouvel ordre mondial, pp. 19 à 50/1980)


49. Aucun plan qui s'écarte tant soit peu du plan sublime tracé par Bahà'u'llàh, ce plan fut-il dû aux efforts d'invention conjugués de l'humanité tout entière, ne peut espérer d'atteindre même cette "moindre paix", maintenant la seule possible, dont parle en ses Ecrits l'auteur de notre foi. "Maintenant que vous avez refusé la plus grande paix, dit-il en s'adressant aux rois et princes de la Terre, attachez-vous du moins, étroitement, à cette moindre paix, afin de pouvoir, en quelque mesure, améliorer votre sort et celui de vos peuples." Et s'étendant sur ce sujet de la moindre paix : "Réconciliez-vous, leur dit-il en cette même admonition, de sorte à n 'avoir besoin d'autres armements que ceux qui sont nécessaires à la sauvegarde de votre territoire et de vos possessions extérieures... Si vous êtes de ceux qui peuvent encore comprendre, soyez unis, rois de la Terre, car votre union apaisera la tempête de discorde qui souffle parmi vous, et vos peuples trouveront ainsi le repos. Et si quelqu'un d'entre vous prend les armes contre un autre, à votre tour levez-vous tous contre lui, car ce ne sera là, manifestement, que justice."

La plus grande paix, d'autre part, telle que l'a conçue Bahà'u'llàh, - paix qui doit inévitablement suivre, comme sa conséquence pratique, la spiritualisation du monde et la fusion des races, croyances, classes et nations - ne peut reposer sur d'autre base ni être préservée par d'autre moyen que les divines ordonnances édictées dans ce plan du monde nouveau, associé à son nom béni.

La révélation de Bahà'u'llàh, dont la mission suprême n'est autre que de réaliser cette unité organique et spirituelle du corps entier des nations, une telle révélation, pour interpréter fidèlement l'esprit de tout ce qu'elle implique, marque par son avènement que l'humanité atteint sa maturité. Il ne faut pas y voir seulement une renaissance de plus dans la fortune toujours mouvante de l'humanité un stade plus avancé que les autres dans la chaîne des révélations progressives, ni même la culmination de l'une de ces séries de cycles périodiques de la prophétie, mais plutôt le dernier stade, l'élévation la plus grande, le sommet le plus élevé que puisse atteindre en son étonnante évolution la vie collective de l'homme sur cette planète.

L'avènement d'une communauté universelle, le sentiment d'un civisme mondial, la découverte d'une culture et d'une civilisation communes à tous les peuples de la Terre, toutes choses qui doivent marquer les premiers stades dans le développement de l'âge d'or de l'ère bahà'ìe, représentent par leur nature même, en ce qui concerne la vie de notre planète, les limites les plus reculées qui puissent être atteintes dans l'organisation de la collectivité humaine, cependant que l'homme, en tant qu'individu, doit, bien entendu, et en conséquence même d'un tel achèvement, poursuivre indéfiniment sa progression et son développement...

L'humanité tout entière se lamente, meurt du désir de trouver son unité et de venir à bout de son long martyre. Mais elle refuse obstinément d'embrasser la lumière et de reconnaître l'autorité souveraine de la seule puissance qui puisse la tirer de son embarras et détourner d'elle la terrible calamité qui menace de l'engloutir.

Toute chargée de présage est, en vérité, la voix qui résonne à travers ces paroles prophétiques de Bahà'u'llàh : "Sachez, peuples du monde, qu'une calamité imprévue vous poursuit et qu'un châtiment terrible vous attend. Ne croyez point que les méfaits que vous avez commis soient effacés de ma vue." Et encore : "Nous avons, ô peuples, fixé votre heure. Et si, à cette heure marquée, vous négligez de vous tourner vers Dieu, sa main s'appesantira sur vous et de terribles afflictions vous assailliront de tous côtés. Combien dur alors sera le châtiment que le Seigneur vous infligera !"

Faut-il que l'humanité, déjà si tourmentée, soit affligée de tribulations plus sévères encore, dont l'influence purifiante la préparera à entrer dans le royaume céleste qui doit s'établir sur la terre ? Faut-il que l'instauration d'une ère de l'histoire humaine absolument unique, si vaste et si lumineuse, soit précédée d'une telle catastrophe qu'elle rappelle et surpasse le terrible effondrement de la civilisation romaine aux premiers siècles de l'ère chrétienne ? Faut-il qu'une série de convulsions profondes agite et bouleverse la race humaine avant que Bahà'u'llàh puisse trôner dans le coeur et la conscience des masses, que son indiscutable autorité puisse être universellement reconnue et que soit établi le noble édifice de son ordre mondial ?

Les longs siècles de première et de seconde enfance par lesquels devait passer l'humanité sont aujourd'hui révolus. Elle connaît maintenant les troubles inhérents au stade le plus tumultueux de son évolution, le stade de l'adolescence, alors que l'impétuosité de la jeunesse atteint un point culminant, pour faire graduellement place au calme et à la sagesse de l'âge mûr. C'est avec cette maturité que la race humaine acquerra les pouvoirs et les capacités sur lesquels repose son ultime développement.

L'unification du genre humain est le parvis du stade dont approche l'humanité. L'unité de la famille, de la tribu, de la cité, de la nation ont été successivement tentées et pleinement réalisées... L'unité du monde est maintenant le but vers lequel s'efforce une humanité harassée. L'édification de la nation est une tâche terminée. L'anarchie inhérente à la souveraineté de l'Etat approche de sa culmination. Un monde qui marche vers sa maturité doit renoncer à ce fétiche de l'Etat souverain, il doit reconnaître l'unité de la race humaine et établir une fois pour toutes l'organe capable d'incarner ce principe fondamental de son existence.

L'unité de la race humaine telle que la conçoit Bahà'u'llàh implique l'établissement d'une communauté universelle où nations, races, classes et croyances seront étroitement et définitivement unies, où l'autorité des dirigeants et la liberté personnelle, ainsi que l'initiative des individus qui la composent, seront complètement et pour toujours sauvegardées. Cette communauté, pour autant que nous puissions l'imaginer, comportera une législature universelle dont les membres, en tant que représentants de la race humaine, auront le contrôle suprême de toutes les ressources des nations qui la composeront, et édictera les lois nécessaires pour régler la vie, satisfaire les besoins et harmoniser les relations de tous les peuples et de toutes les races. Un pouvoir exécutif universel, s'appuyant sur une force internationale, veillera à l'exécution des décisions arrêtées par le corps législatif mondial, à l'application des lois qu'il aura votées et à la sauvegarde de l'unité de l'Etat mondial.

Un Tribunal universel se prononcera en dernier ressort dans tous les conflits et disputes qui pourront s'élever entre les membres de ce système universel. Un mécanisme d'inter-communication mondiale sera imaginé qui embrassera toute la planète, qui sera affranchi de toutes les restrictions nationales et fonctionnera avec une merveilleuse rapidité et une régularité parfaite.

Une capitale universelle sera le foyer où convergeront toutes les forces unifiantes de la vie et d'où rayonneront toutes les influences vitalisantes. Une langue universelle sera inventée, ou choisie parmi celles qui existent déjà, et enseignée dans toutes les écoles des nations fédérées comme langue universelle auxiliaire de la langue maternelle. Une écriture universelle, une littérature universelle, un système uniforme et universel des monnaies, poids et mesures viendront simplifier et faciliter les relations entre les peuples et les races.

Dans cette société, les deux grandes puissances de la vie humaine, la religion et la science, seront réconciliées, elles coopéreront et se développeront dans l'harmonie. La presse, tout en donnant libre champ à l'expression des vues et convictions diversifiées du genre humain, cessera d'être vendue à des intérêts privés ou publics et sera libérée de l'influence des gouvernements et des peuples en conflit. Les ressources économiques du monde seront organisées, toutes les sources de matières premières seront exploitées à plein rendement, tous les marchés coordonnés et développés, et la distribution des produits équitablement réglée.

Rivalités, haines et intrigues cesseront entre nations. Animosités et préjugés raciaux feront place à l'amitié raciale, à la compréhension réciproque et à la coopération. Les causes de luttes religieuses seront à jamais écartées, les barrières et restrictions économiques abolies, et l'anormale disparité entre les classes disparaîtra complètement. La suppression de la propriété cessera d'être envisagée en même temps que cessera l'accumulation de la richesse entre un petit nombre de mains. Les immenses énergies qu'actuellement absorbe et gaspille la guerre économique ou politique, seront consacrées à étendre la portée des inventions humaines et du développement de la technique industrielle, à accroître la productivité du genre humain, à exterminer la maladie, à pousser plus avant les recherches scientifiques, à améliorer la santé physique de la race, à rendre le cerveau humain plus aigu et plus subtil, à exploiter les ressources de la planète jusque-là inemployées et insoupçonnées, à prolonger la vie humaine, et à développer tout autre moyen propre à stimuler la vie intellectuelle, morale et spirituelle de la race humaine tout entière.

Un système de Fédération universelle qui régira la terre entière et exercera sur ses ressources, d'une inimaginable ampleur, une autorité à l'abri de toute discussion, qui incarnera tout ensemble l'idéal de l'Orient et celui de l'Occident ; qui sera affranchi de la malédiction de la guerre et de ses misères, et qui tendra à l'exploitation de toutes les sources d'énergie disponibles à la surface de la planète ; un système dans lequel la force sera mise au service du droit et dont la vie sera soutenue par la reconnaissance universelle de Dieu et l'obéissance à une seule révélation, tel est le but vers lequel les forces unifiantes de la vie poussent l'humanité !
(Vers l'apogée de la race humaine - pp. 6-7, 55 à 59/1957)


50. La calamité prophétisée par Bahà'u'llàh, qui bouleversera le monde (calamité citée dans les pages précédentes) l'atteindra peut-être (la nation américaine) à un degré sans précédent dans son tourbillon. Contrairement à ses réactions envers le dernier conflit mondial, elle va en émerger consciemment déterminée à saisir sa chance, à jeter tout le poids de son influence dans la balance pour surmonter les problèmes gigantesques qu'une telle calamité doit laisser dans son sillage et d'exorciser pour toujours, de concert avec ses nations soeurs tant de l'Est que de l'Ouest, le plus grand fléau qui, de temps immémoriaux, a affligé et dégradé la race humaine.

Alors, et alors seulement, la nation américaine ; pétrie et purifiée dans le creuset d'une guerre généralisée, rompue à ses rigueurs et disciplinée par ses leçons, sera à même de lever sa voix dans le concert des nations, de poser elle-même la pierre angulaire d'une paix universelle et durable, de proclamer la solidarité, l'unité et la maturité du genre humain et d'assister à l'établissement du règne promis, de la justice sur la terre. Alors, et alors seulement, la nation américaine sera capable, pendant que la communauté des croyants américains dans sa sphère achève sa mission divinement désignée, d'accomplir sa destinée indiciblement glorieuse ordonnée pour elle par le Tout-Puissant et enchâssée dans les écrits 'Abdu'l-Bahà. Alors, et alors seulement, la nation américaine accomplira "ce qui parera les pages de l'histoire", "sera l'objet de l'envie du monde et sera bénie tant à l'Est qu'à l'Ouest."
(Avènement de la justice divine - pp. 118-119/1973)
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51. En vérité le monde s'achemine vers sa destinée. L'interdépendance des peuples et des nations du globe, quoi que puissent dire ou faire les meneurs des forces de division, est déjà un fait accompli. Son unité sur le plan économique est maintenant comprise et admise. Le bien-être des uns signifie le bien-être de la totalité, et la misère de quelques-uns est celle de tous. La révélation de Bahà'u'llàh a, selon ses propres termes, "prêté une impulsion nouvelle et donné une nouvelle direction" à ce vaste processus qui s'opère aujourd'hui dans le monde. Les incendies allumés par cette grande épreuve sont la conséquence de l'échec des hommes à la reconnaître. Cependant ils hâtent son accomplissement.

L'adversité mondiale, longue et douloureuse, alliée au chaos et à l'universelle destruction, doit, de toute nécessité, bouleverser les nations, agiter la conscience du monde, désillusionner les masses, précipiter un changement radical dans la conception même de la société, et unir finalement les membres disjoints et ensanglantés de l'humanité en un seul corps, simple, organiquement unifié et indivisible.

J'ai déjà parlé dans mes précédentes communications du caractère général, des grands traits et de la portée de cette communauté mondiale destinée à sortir, tôt ou tard, du carnage, de l'agonie et des ravages de cette grande convulsion du monde. Il suffira de dire que cette réalisation, par sa nature même, se produira graduellement et devra, ainsi que Bahà'u'llàh lui-même l'a prédit, conduire à l'établissement de la moindre paix. Les nations de la Terre, jusqu'à ce jour inconscientes de sa révélation, et cependant exécutant sans s'en rendre compte les principes généraux qu'il avait énoncés, établiront d'elles-mêmes cette paix. Cette démarche d'une importance historique, impliquant la reconstruction de l'humanité dûe à la reconnaissance universelle de son unité et de son intégralité, entraînera dans son sillage la spiritualisation des masses, par suite de l'acceptation du caractère et des droits de la foi de Bahà'u'llàh - condition essentielle de cette ultime fusion des races, des croyances, des classes et des nations, qui doit annoncer la venue de son nouvel ordre mondial.

Alors l'âge de la majorité de la race humaine sera proclamé et célébré par tous les peuples et les nations de la Terre ; la bannière de la très grande paix sera déployée. L'universelle souveraineté de Bahà'u'llàh - le fondateur du royaume du Père, prédit par le Fils et annoncé par les prophètes de Dieu venus avant lui et après lui - sera reconnue, acclamée et solidement établie. Une civilisation mondiale naîtra, s'épanouira et se perpétuera, une civilisation pleine de sève, telle que le monde n'en a jamais vu et ne peut encore la concevoir. L'éternelle alliance sera accomplie dans sa perfection les promesses contenues dans tous les Livres de Dieu seront accomplies et toutes les prophéties annoncées par les prophètes du passé se réaliseront ainsi que les visions des voyants et des poètes. La planète, galvanisée par la croyance générale de ses habitants en un seul Dieu, et par leur allégeance à une commune révélation, reflétera, dans les limites qui lui sont imposées, les gloires resplendissantes de la souveraineté de Bahà'u'llàh, brillant dans la plénitude de sa splendeur, au paradis d'Abha, et elle deviendra le marchepied de son trône céleste, et sera proclamée un paradis terrestre capable de remplir l'ineffable destinée que, de temps immémorial, son créateur lui avait assignée.
(Voici le jour promis -pp. 114-115/1960)


52. Bahà'u'llàh encourage, sans aucune restriction, le principe de la sécurité collective, recommande la réduction des armements nationaux et déclare nécessaire et inévitable la convocation d'une réunion mondiale au cours de laquelle, rois et gouvernants de la Terre se consulteront, en vue d'établir la paix entre les nations.
(Dieu passe près de nous)
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53. Cet âge, l'âge formatif de la foi, ainsi que l'époque présente et les temps à venir verront l'accomplissement d'un stade ultime trouvant son couronnement dans l'érection du cadre de l'ordre administratif de la foi de Bahà'u'llàh (l'élection de la Maison Universelle de Justice); le Kitàb-i-Aqdas, le Livre Mère de sa révélation aura été codifié et ses lois promulguées ; la moindre paix aura été établie ; l'unité de l'humanité aura été réalisée et sa maturité atteinte le plan conçu par 'Abdu'l-Bahà aura été exécuté ; l'émancipation de la foi des entraves de l'orthodoxie religieuse aura été effective et son statut de religion indépendante aura été universellement reconnu...

...Nous ne pouvons manquer de percevoir les effets de deux processus simultanés, engendrés depuis les dernières années de l'âge héroïque de notre foi, déjà chacun clairement défini et chacun distinctement séparé, bien que tous deux intimement liés et destinés à atteindre leur apogée respectif dans la consommation des temps en une unique et glorieuse perfection.

L'un de ces processus est lié à la mission de la communauté bahà'ìe américaine, l'autre à la destinée de la nation américaine. L'un sert directement les intérêts de l'ordre administratif de la foi de Bahà'u'llàh. L'autre remonte à l'époque où éclata la première guerre mondiale, jetant la grande république de l'Ouest dans le tourbillon du bouleversement mondial dans sa première phase.

Ce processus reçut son impulsion initiale lors de la formulation par le président Wilson, des Quatorze Points, associant intimement, pour la première fois, cette république aux heures et malheurs de l'ancien continent. Les premiers revers survinrent lors de la dissociation de cette république de la Ligue des Nations nouvellement fondée, et à la création de laquelle le président Wilson avait activement oeuvré. Une impulsion plus favorable fut acquise lors de la conflagration de la deuxième guerre mondiale qui infligea à cette république des souffrances sans précédent, l'impliquant davantage encore dans les affaires de tous les continents du globe. Un renforcement nouveau du processus survint lors de la déclaration contenue dans le traité de l'Atlantique et qu'exprima l'un de ses pères principaux, Franklin D. Roosevelt. Le processus prit une forme plus décisive encore par la naissance des Nations-Unies à la conférence de San Francisco. Sa signification acquit plus de précision lors du choix de la cité de l'alliance elle-même en tant que lieu de l'organisation nouveau-née, lors de la déclaration faite récemment par le président américain au sujet des engagements de son propre pays envers la Grèce et la Turquie, ainsi que lors de la soumission faite à l'assemblée générale des Nations-Unies de l'épineux et révélateur problème de la Terre sainte, centre spirituel aussi bien qu'administratif de la foi mondiale de Bahà'u'llàh.

Quelque long et périlleux que soit le chemin passant à travers toutes sortes de victoires et de revers, le processus enclenché conduira à l'unification de l'hémisphère Oriental et Occidental, à l'apparition d'un gouvernement mondial et à l'établissement de la moindre paix, ainsi que l'a prédit Bahà'u'llàh et comme l'a évoqué le prophète Isaïe. Il atteindra enfin son point culminant quand sera déployée la bannière de la plus grande paix, à l'âge d'or de la dispensation de Bahà'u'llàh.
(Citadel of Faith - 5 juin 1947. -pp 32-33)


54. La construction de ce bâtiment (des Archives internationales bahà'ìes) annonce qu'au cours des époques suivantes de l'âge formatif de la foi, viendra en son temps la construction de plusieurs autres structures qui feront office de siège administratif pour les institutions divinement mises en place comme le Gardiennat, les Mains de la cause et la Maison Universelle de Justice.

Disposés en arc largement déployé et adoptant un style harmonieux d'architecture, ces édifices entoureront les lieux de repos de la plus sainte Feuille, occupant le premier rang parmi les personnes de son sexe dans la dispensation baha'ie ; de son frère, offert par Bahà'u'llàh pour le rachat de l'humanité et pour sa plus rapide accession à l'unification ; et de leur mère proclamée par Bahà'u'llàh comme étant son épouse d'élection dans tous les mondes de Dieu.

L'achèvement ultime de cette entreprise stupéfiante marquera le point culminant du développement de l'ordre administratif divinement mis en place et dont on peut retrouver trace des tout premiers balbutiements dès les dernières années de l'âge héroïque de la foi.

Ce processus ample et irrésistible ne connaît pas d'autre exemple dans l'histoire spirituelle de l'humanité ; il se produira en coïncidence avec deux autres progressions non moins significatives - l'établissement de la moindre paix et l'évolution des institutions bahà'ìes nationales et internationales - l'une extérieure et l'autre survenant au sein même du monde bahà'ì ; toutes deux atteindront leur perfection finale à l'âge d'or de la foi par le déploiement de la bannière de la plus grande paix et par l'apparition dans la plénitude de son pouvoir et de sa gloire, du point focal des institutions constituant l'ordre mondial de Bahà'u'llàh.

L'établissement final du siège de l'ordre mondial bahà'ì sera le signe immédiat proclamant la souveraineté du fondateur de notre foi et l'avènement du royaume du Père promis à maintes reprises par Jésus-Christ et dont il fit la louange.

Au cours des dispensations futures qui se succéderont dans le cycle bahà'ì, cet ordre mondial portera, à son tour, ses fruits les plus succulents, donnant naissance et essor à une civilisation divinement inspirée, unique par ses caractéristiques, embrassant le monde entier dans son projet et fondamentalement spirituelle quant à son caractère ; une civilisation qui lorsqu'elle se déploiera, sera destinée à trouver son impulsion initiale dans l'esprit qui anime les institutions mêmes qui, à l'état embryonnaire, s'agitent dans le sein du présent âge formatif de la foi.
(Messages to the bahà'ì World- 1950-1957, 27 novembre 1954 pp. 74-75)


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