Le courage d'aimer
Shoghi Ghadimi

1. La Foi et l'Amour
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1.6. Au pays merveilleux de l'Amour

De nos jours, les voyages sont devenus tellement simples à réaliser que tout le monde y voit l'un des plus grands plaisirs de l'existence. On travaille dur toute une année, on fait des économies, on se prive de beaucoup de choses dans le seul espoir de profiter des vacances en partant en voyage. Et pourtant bien souvent, rentrée de voyage, on se sent fatigué, on sent le besoin de se reposer.

"Madame, disait un médecin à sa patiente, cette année vous ne devez pas partir en vacances, vous devez vous reposer !"

Or, il y a un voyage qui est infiniment plus agréable, infiniment plus reposant, tellement plus reposant qu'à peine entrepris, on ne veut plus l'abandonner. C'est le voyage au Pays Merveilleux de l'Amour, c'est-à-dire en un mode de vie où l'on ne voit que l'amour partout, où l'on se voit aimé de tous. Pour ce genre de "voyage", il n'y a pas beaucoup d'amateurs, à cause de la peur. Les gens ont toujours peur de ne pas être aimés. En réalité, il faut dire qu'ils ont peur d'aimer, car s'ils aimaient sincèrement et réellement, ils ne pourraient qu'être aimés, l'amour étant régi par la loi de la réciprocité. Mais les gens n'ont pas le courage d'aimer et, par voie de conséquence, ils ne perçoivent pas l'amour qui leur vient des autres. Tout revient donc à avoir du courage.

Ce courage, il faut bien que quelqu'un nous l'apprenne. Or d'après le témoignage de l'histoire, les plus grands "Maîtres du Courage" sont ces Hommes géniaux qu'on appelle prophètes: Krishna, Bouddha, Moïse, Jésus, Muhammad, le Bab, Baha'u'llah, pour n'en citer que quelques-uns parmi bien d'autres. Ils viennent, d'âge en âge, au moment où l'homme cesse de croire que s'il aime vraiment son prochain, il est aimé; autrement dit au moment où l'homme perd le COURAGE d'AIMER.

Ces hommes géniaux, c'est avant tout par une influence mystérieuse qu'ils raniment le courage dans les coeurs, le courage d'aimer. Mais ce n'est pas de cette influence mystérieuse que nous allons parler, car le mécanisme par lequel elle opère nous échappe. Ce que nous pouvons comprendre, ce sont les enseignements dont l'application nous apprend le courage d'aimer, enseignements que nous allons étudier en les comparant au "guide de voyage".

Au temps de Jésus ce "guide de voyage" a été présenté sous forme du "Sermon sur la Montagne". Aujourd'hui, nous trouvons ce "guide de voyage" dans un petit ouvrage de Baha'u'llah intitulé "Les Paroles Cachées".

Et c'est de ce guide de voyage que nous allons parler.

Baha'u'llah commence Son livre en s'adressant à l'homme en ces termes:

"O possesseur d'intelligence et d'entendement".

Ce qui veut dire que, selon Lui, l'homme d'aujourd'hui a atteint l'âge de raison, qu'il est majeur. C'est cette prise de conscience qui lui permet d'entreprendre le "voyage" personnellement et indépendamment, sans avoir besoin d'être conduit par qui que ce soit.

Bien entendu, par le "voyage", nous entendons le mode de vie que l'homme doit adopter personnellement afin d'arriver à aimer et être aimé. Devenu majeur, l'homme d'aujourd'hui doit prendre conscience de sa maturité, que nous allons comparer au PERMIS DE CONDUIRE.

Ce permis de conduire est la pièce principale que tout voyageur doit posséder. En effet, s'il se considère comme mineur d'âge, il ne peut pas entreprendre ce voyage. Pas de permis pour les mineurs d'âge. Autrement dit, si pour lui, comme pour un enfant qui aime le chocolat, qui aime ses jouets, "AIMER" signifie "recevoir", "posséder", "s'approprier", ce n'est pas la peine qu'il se fixe comme but de la vie l'amour, ce n'est pas la peine qu'il se mette au volant pour arriver au pays merveilleux de l'amour. Car le vrai amour évoque l'idée de DONNER plutôt que celle de RECEVOIR.

Qu'est-ce que tout être humain est en mesure de donner? Le message d'amour, c'est-à-dire les paroles qui réjouissent le coeur.

L'homme doit donc avant tout prendre conscience du fait qu'il est assez grand, qu'il a assez de maturité pour dire des paroles qui réjouissent le coeur, qu'il est le "messager d'amour". Voilà pourquoi Baha'u'llah, dès le début de son "guide de voyage" s'adresse à l'homme en disant:

"O messager du Salomon de l'amour.

Ne choisis comme demeure que la Saba du Bien Aimé."

C'est un langage imagé rappelant la légende de l'oiseau fabuleux qui portait à la reine de Saba les messages d'amour du roi Salomon.

Un messager ne doit parler que de son message.

L'homme, en tant que messager d'amour ne doit tenir que le langage d'amour.

Le langage que nous devons apprendre pour notre voyage au Pays de l'Amour, c'est le langage d'Amour, ce langage que tout le monde comprend, ce langage que tenaient les apôtres de Jésus, et que le Nouveau Testament rapporte d'une manière imagée en disant "qu'ils parlaient toutes les langues".

L'homme est donc porteur du message d'amour et son pays est le pays d'amour. C'est vers lui qu'il doit se diriger, c'est cette direction qu'il doit toujours choisir quand il arrive à un croisement de chemins. Autrement dit, si dans la vie il est mis devant le choix: réjouir un coeur ou accomplir ce qu'il estime comme un autre devoir, c'est la première solution qu'il doit adopter.

Un jour, Abdu'l-Baha observait le jeûne. L'ayant trouvé très affaibli, son médecin lui demande de rompre son jeûne à quoi Abdu'l-Baha fait la sourde oreille.

"Mais vous êtes malade, insiste son médecin, et un malade ne doit pas jeûner."

Abdu'l-Baha refuse toujours de rompre son jeûne.

"Maître, supplie le médecin, rompez votre jeûne, ne fût-ce que pour réjouir le coeur d'un serviteur."

"Mais bien volontiers", dit Abdu'l-Baha; et il rompit son jeûne.

Cet exemple montre qu`Abdu'l-Baha sacrifiait tout pour réjouir un coeur; ceci pour dire que réjouir un coeur (expression de l'amour du prochain) est la FIN, le reste n'étant que le MOYEN.

Et pour insister sur le fait que l'homme est fait pour réjouir le coeur de son prochain par le langage d'amour. Baha'u'llah le compare au rossignol.

"O rossignol mystique, écrit-il, n'habite que le jardin de l'esprit."

Le rossignol est un oiseau dont le chant est toujours très agréable, il réjouit le coeur.

En comparant l'homme au rossignol, Baha'u'llah ne voulait-Il pas dire que l'homme doit toujours avoir une voix agréable, autrement dit, il doit toujours dire des paroles agréables, qui réjouissent le coeur.

Et lorsque Baha'u'llah dit que ce rossignol est mystique, Il entend le fait que l'homme est un être spirituel plutôt que matériel. Or, en tant qu'être spirituel, l'homme ne peut être heureux que dans le milieu spirituel comme un poisson qui est un être aquatique et ne peut être heureux que dans le milieu aquatique.

Ce milieu spirituel, Baha'u'llah l'appelle le jardin de l'esprit. La question qui se pose est celle-ci: où l'homme peut-il trouver ce milieu spirituel?

D'abord dans son esprit, par son état d'esprit. Indiscutablement, le milieu spirituel extérieurement et pratiquement il faut le créer; mais, avant et surtout, c'est dans son esprit qu'il faut créer ce milieu spirituel, ce milieu qui réjouit le coeur.

Une image pour mieux nous expliquer. Un jardin où l'on n'entend que le chant des oiseaux, où l'on ne voit que de belles fleurs et des fruits délicieux, en principe doit réjouir le coeur. Mais si, pour une raison ou une autre, ce même jardin évoque de tristes souvenirs, il ne réjouit plus le coeur du visiteur.

De même les hommes absolument spirituels, comme les Prophètes qui aiment, qui pardonnent, qui soignent les malades, qui consolent les attristés, doivent en principe réjouir tous les coeurs, mais s'ils sont mis en présence d'un individu qui, par fanatisme ou préjugé, ne les aime pas, le coeur de cet individu n'est nullement réjoui par ce contact.

C'est donc avant tout l'état d'esprit qui doit changer, c'est dans notre esprit qu'il faut créer le milieu spirituel, le milieu qui réjouit le coeur.

Tout revient donc à nourrir de bons sentiments à l'égard de notre prochain, autrement dit à avoir un bon coeur symbolisant le siège des sentiments. Voilà pourquoi dans le même petit ouvrage Baha'u'llah dit:

"Avant tout possède un bon coeur."

Un bon coeur est donc la première provision que nous devons posséder pour notre voyage.

Mais les sentiments aussi purs et bons soient-ils, ne sont pas suffisants. Il faut les manifester. Et la meilleure façon de les manifester, c'est le service.

Voilà pourquoi lorsqu'on décide d'entreprendre le voyage vers le pays merveilleux de l'amour, il faut adopter le titre de SERVITEUR. Ce titre est rappelé aux Baha'is par une inscription symbolique gravée sur la bague qu'ils portent, ce qui signifie que chaque fois qu'une occasion se présente, ils doivent se tenir prêts pour servir.

Abdu'l-Baha en fournissait le meilleur exemple.

A ce propos une Américaine raconte cette histoire:

Lors du séjour d`Abdu'l-Baha en Amérique, un jour, par hasard, je me trouvais dans l'auberge où il était descendu. C'était un matin de très bonne heure. Sous le perche de l'auberge, il était en train de dicter une lettre à son secrétaire lorsqu'il vit passer non loin de l'auberge un vieillard misérablement vêtu. Il le fit appeler par son secrétaire, s'approcha de lui pour lui serrer cordialement la main. Il lui dit quelques mots pour le faire sourire. Le vieillard sourit mais d'un sourire plutôt triste.

Abdu'l-Baha le regarda et lui dit: "Il semble que votre pantalon ne pourra plus vous servir longtemps". Et ceci dit, il passa sa main sous son aba (manteau) pour chercher quelque chose à la hauteur de sa ceinture. Il était très tôt dans la matinée de sorte qu'il n'y avait personne dans la rue. Un instant après, je vis tomber à terre le pantalon d`Abdu'l-Baha. Il le ramassa vite pour le passer au vieillard en lui disant:

"Que Dieu soit avec vous."

Cette histoire montre qu`Abdu'l-Baha cherchait la moindre occasion pour servir, pour justifier son titre de "Serviteur de Dieu". Il était pour ainsi dire toujours en possession de sa carte d'identité portant son nom en tant que serviteur.

Il faut qu'il en soit de même pour tout voyageur vers le pays de l'amour. Tout voyageur doit être porteur de sa carte d'identité portant son nom en tant que serviteur.

Résumons-nous jusqu'ici. Connaissant le langage nécessaire pour notre voyage (le langage d'amour), muni de notre permis de conduire (prise de conscience de notre maturité), en possession de la provision essentielle pour ce voyage (un bon coeur) et porteur de notre carte d'identité de serviteur, pouvons-nous nous mettre en route? Oui, si nous sommes assurés contre les accidents, si nous avons notre carte d'assurance. En effet, aussi habiles que nous soyons dans l'art de conduire, nous ne pouvons pas éviter les accidents. Par "accidents" nous entendons les vaines imaginations et les préjugés qui entachent nos sentiments à l'égard de nos semblables, qui souillent notre coeur, pour tenir un langage imagé. Dans la vie, il est difficile de tenir son coeur toujours pur comme il est difficile de tenir ses mains toujours propres. Si on se lave les mains avec de l'eau.

On purifie son coeur avec la prière et la méditation. De même dans la vie, il est difficile de tenir son corps en bonne santé à l'abri des maladies. Si l'on désintoxique son corps par des remèdes on purifie son coeur par la prière et la méditation.

"Le médecin de tous tes maux", lisons-nous dans notre "guide de voyage", "est ma mention" C'est-à-dire la prière).

L'effet de la prière est reconnu par les hommes de science; Alexis Carrel écrit:

"La prière est notre principale source de puissance. Mais elle est lamentablement inexplorée."

Deux fois Prix Nobel, l'éminent professeur Milikan écrit:

"La prière est là plus puissante forme d'énergie que l'on connaisse, mais l'homme, dans son ignorance, y attache peu d'importance."

Bien entendu, quand nous disons prière, nous entendons prière accompagnée de méditation, sans quoi la prière perd sa valeur.

D'abord, la prière elle-même a un effet qui est une question d'expérience personnelle. Cet effet ne se démontre pas, il s'expérimente. Et il peut n'être ressenti que pendant un instant après la prière, ou une heure après la prière, une journée ou plus. Peu importe s'il peut être limité en durée, mais il est toujours ressenti. Et cet effet devient durable quand la prière est accompagnée de méditation.

Quand, par la prière, nous demandons à Dieu de nous délivrer des préjugés et des vaines imaginations, par la méditation, nous faisons un effort personnel pour nous en affranchir. Nous méditons et, souvent, nous trouvons que nos suppositions et imaginations ne sont nullement fondées. Même lorsqu'elles sont fondées, deux cas peuvent se présenter et dans les deux cas, nous cessons d'être tourmentés durant notre voyage vers le pays de l'amour, tourments que nous avons comparés aux accidents de la route.

Le premier cas, c'est lorsque nous découvrons que la personne envers qui nous nourrissons des sentiments réprobateurs par suite de son comportement, ne voit pas ce qu'elle fait. C'est un "aveugle" qui marche sur notre pied. Pouvons-nous nourrir à son égard un autre sentiment que la pitié?

Le deuxième cas, c'est lorsque nous découvrons que la personne voit ce qu'elle fait et nous offense réellement. Pourquoi nous mettre en colère, puisque la colère est un acide plus corrosif pour le récipient qui le contient que pour l'objet sur lequel on le verse? Pourquoi nous tourmenter, puisqu'il y a la communauté avec ses lois et ses institutions qui nous défend? Ne vaut-il pas mieux considérer son comportement comme un défi que notre maturité permet de relever, nous entraînant ainsi en patience et en tolérance, vertus si appréciées de tous? La personne en question sert donc d'instrument qui nous permet de nous entraîner à pratiquer ces vertus, ce qui contribue à l'accroissement de notre force morale. Quand on se prépare pour un championnat, doit-on s'irriter contre celui qui nous présente des poids de plus en plus lourds à soulever? L'entraineur est-il l'ennemi du candidat au championnat'? Voilà ce que signifie la méditation.

Avec la prière et la méditation, nous sommes donc assurés contre tous les ennuis et accidents de notre voyage.

Une mise au point est nécessaire. Il est vrai que la prière et la méditation constituent la meilleure assurance contre les accidents de la route. Mais nous ne sommes pas couverts par cette assurance si nous ne respectons pas les feux rouges. Quels sont ces feux rouges? Ils sont nombreux.

A titre d'exemple, nous allons citer les deux plus importants. Les plus importants, en ce sens que si nous les brûlons, notre voyage vers le pays de l'amour est arrêté. Ce n'est plus vers le pays de l'amour que nous allons mais vers le marécage de la discorde et des dissensions.

En effet, comme il a été dit, il est vrai qu'un voyage vers le pays de l'amour, vers le "jardin de l'esprit", avant tout c'est dans son esprit, par son propre état d'esprit qu'il faut le créer. Mais ce n'est pas suffisant. Il faut contribuer à la matérialisation de ce jardin de l'esprit, autrement dit il faut contribuer à la spiritualisation de la communauté. Or une communauté est spiritualisée si ses membres savent travailler en groupe. Et pour ce travail en groupe, rien n'est aussi néfaste que la médisance et les disputes. On peut donc citer comme les deux feux rouges les plus importants la médisance et les disputes.

Par la médisance, non seulement on avilit son prochain, causant ainsi des dissensions, mais on s'avilit également soi-même. Car la psychologie nous dit:

"Veux-tu connaître les défaillances de quelqu'un? laisse-le parler des autres."

En parlant des défauts des autres, nous révélons donc inconsciemment nos propres défauts, ce qui nous avilit. Par la médisance nous nous avilissons donc, au lieu de montrer notre dignité, notre maturité. Nous prouvons que nous n'avons pas atteint la maturité, nous ne sommes pas majeurs, et par conséquent on est en droit de nous retirer notre permis de conduire. Si donc on brûle ce feu rouge, on nous retire notre permis et nous ne pouvons plus continuer notre voyage. Voilà pourquoi, dans Son "guide de voyage" (Les Paroles Cachées), Baha'u'llah dit:

"Ne vois pas mal et ne t'avilis pas."

Et pour justifier cette interdiction et, en même temps, insister sur la dignité et la maturité de l'homme, Il ajoute:

"Ton oeil est Mon oeil. Vois donc par Mon oeil."

En voyage vers le pays de l'amour, on doit par conséquent s'abstenir de toute médisance. C'est le premier feu rouge devant lequel on doit s'arrêter.

Le second feu rouge, c'est le fait de se disputer. En effet, une communauté est spiritualisée si ses membres savent se consulter. Or, se disputer c'est précisément empoisonner la consultation, ce moyen sublime pour découvrir la vérité. A partir du moment où l'on commence à se disputer, ce n'est plus la vérité qu'on s'efforce de défendre, mais sa personnalité. Se disputer, c'est vouloir montrer sa supériorité. Et le fait d'imposer sa supériorité ne veut pas dire unité, unité qui est justement la manifestation extérieure de l'amour. L'amour maternel, par exemple, ne se manifeste-t-il pas par le fait que la mère sent que son enfant et elle ne font qu'UN?

Si donc c'est la supériorité qu'on cherche et non l'unité, on s'écarte de l'amour, on néglige consciemment le chemin qui mène au Pays de l'Amour. Ce n'est plus un voyage qu'on effectue, c'est un vagabondage. C'est négliger le but de son existence.

"Le plus négligent des hommes, lisons-nous dans notre petit guide de voyage (Les Paroles Cachées), est celui qui cherche à se disputer et à s'ériger en supérieur vis-à-vis de son prochain."

Jusqu'ici, j'ai mentionné deux feux rouges. Il y en a bien d'autres. Permettez-moi d'en mentionner encore un. C'est l'abus de paroles qui, selon Baha'u'llah, est un poison mortel. Je vois ce feu rouge à ma montre et je ne peux que m'arrêter en résumant tout ce qui a été dit par l'expression d'un souhait.

A ceux qui connaissent le langage deux et agréable qu'on doit parler durant le voyage vers le Pays

Merveilleux de l'Amour, qui ont acquis leur permis de conduire par la prise de conscience de leur maturité et de leur indépendance, qui sont porteurs de leur carte d'identité précisant leur nom en tant que serviteur, qui n'oublient pas leur assurance, c'est à dire la prière et la méditation, qui respectent les feux rouges en s'abstenant surtout de se disputer et de médire: à ceux-là, que peut-on souhaiter si ce n'est un bon voyage?

Aussi, bon voyage, chers Amis.

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